L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative: réflexion sur l’Instrumentum Laboris (4e partie)

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Comme il est mentionné à plusieurs reprises, l’Instrumentum Laboris « a été agencé […] de façon à en confronter le contenu et à favoriser son approfondissement durant les travaux de la IIIème Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Évêques »[1]. C’est en restant fidèle à ce but que la troisième partie du document aborde la responsabilité de la transmission de la vie et de la foi. Pour ce faire, on représente la « signification prophétique » (no122) de l’encyclique Humanae vitae et du lien indissoluble qu’il définit entre la dimension procréative et unitive de l’acte sexuel humain qui ne peuvent être séparées sans causer un dommage à l’amour entre les époux. Tout en soulignant le « tourment de l’homme contemporain pour tout ce qui touche à l’affectivité, à l’engendrement de la vie, à la réciprocité entre l’homme et la femme, à la paternité et à la maternité »[2], le document explicite les diverses réponses obtenues sur les causes de « l’accueil difficile » (no 126) de cet enseignement d’amour de l’Église. Parmi ces dernières sont mentionnées « l’abîme qui existe entre la doctrine de l’Église et l’éducation civile » (no 126) manifestant une « différence de l’anthropologie de fond » (no 126) comme, par exemple, la mentalité contraceptive et la présence massive de l’idéologie du genre (no 127). Pour contrer un tel phénomène, le document souligne l’idée qu’on ne pourra bien répondre à ces défis par « une casuistique » puisque cela impliquerait un réductionnisme jetant un ombrage sur « l’ample vision de l’anthropologie chrétienne » (no 126). Ainsi on proposerait, par l’usage d’un « nouveau langage » (no 128) des « parcours d’éducation à l’amour » (no 128) permettant la diffusion de mœurs intellectuelles ainsi que la promotion sur la place publique de politiques sociales favorisant une plus grande « ouverture à la vie » (no 131). [Read more…]

Communiquer l’évangile de la famille aujourd’hui : réflexion sur L’Instrumentum Laboris (2e partie)

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Photo: courtoisie CatholicNewsService

La première partie de l’Instrumentum Laboris introduit la réalité de la famille dans le cadre de la révélation en la plaçant d’emblée comme une institution voulue et créée par Dieu avec une intention bien déterminée c’est-à-dire de permettre à l’homme et la femme « d’être les collaborateurs de Dieu dans l’accueil et la transmission de la vie »[1]. C’est cependant dans la plénitude de la Révélation qu’est Jésus que la famille trouve son sens le plus complet puisque c’est « en révélant pleinement la divine miséricorde, [qu’Il] permet à l’homme et à la femme de récupérer le « principe » selon lequel Dieu les a unis en une seule chair (cf. Mt 19, 4-6) par lequel –grâce du Christ – ils deviennent capables de s’aimer fidèlement pour toujours »[2]. C’est dans ce cadre salvifique que peuvent être compris tous les enseignements de l’Église sur la vie et la famille.

La première partie de ce document se propose ensuite d’explorer la réception de cette même révélation de Dieu sur la famille par le Peuple de Dieu. C’est dans cette perspective que l’on prend en considération les grandeurs et les misères de la connaissance et de l’appropriation des enseignements présents dans la Bible et dans les documents du Magistère. En effet, on montre bien comment l’accueil de ces enseignements est diversifié et présente souvent des difficultés pour les fidèles. Ainsi, on identifie plusieurs causes à ce phénomène comme « l’absence d’une expérience chrétienne authentique […] les nouvelles technologies diffusives et invasives; l’influence des médias; la culture hédoniste; le relativisme; le matérialisme; l’individualisme; le sécularisme croissant, etc. »[3]. Pour remédier à ce constat des plus navrant, l’Instrumentum Laboris propose la diffusion chez les catholiques d’une culture de l’étude de la Bible et des documents du Magistère en proposant quelques exemples d’initiatives comme « des centres académiques appropriés et préparés aux thématiques familiales, au niveau doctrinal, spirituel et pastoral »[4]. De cette manière, l’Église pourra répondre aux aspirations présentes « surtout chez les nouvelles générations d’un désir renouvelé de [la] famille »[5] puisque « les jeunes ont besoin d’être aidés pour connaître ce que l’Église enseigne et pourquoi elle l’enseigne »[6] [Read more…]

La famille dans le contexte de l’évangélisation : réflexions sur l’Instrumentum Laboris du Synode extraordinaire des Évêques 2014

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Photo: courtoisie CatholicNewsService

Depuis son élection le 13 mars 2013, la conversion missionnaire de l’Église a clairement été identifiée par le pape François comme étant une priorité de son pontificat. La convocation du Synode extraordinaire d’octobre prochain peut être lue à la lumière de cette orientation. Dans un premier temps, il est nécessaire de mettre l’Instrumentum laboris dans le contexte de sa publication et des différents rôles qu’il est sensé jouer durant les travaux synodaux. D’abord, le présent Instrumentum Laboris, comme son nom l’indique, se veut un instrument de travail ou, plutôt, un guide orientant la réflexion des Pères Synodaux. La particularité de ce texte de base, que l’on retrouve avant tout synode, se trouve dans le fait qu’il est le fruit d’une consultation mondiale sur le thème de la famille. En effet, il y a maintenant plusieurs mois, un questionnaire attaché au Document préparatoire a été envoyé dans tous les pays du monde pour connaître la perception des fidèles en général sur les thèmes liés à la réalité de la famille non seulement dans un contexte chrétien catholique mais également dans la société en général. Les résultats ont été compilés et présentés dans ce document « pour réfléchir sur le chemin à suivre pour communiquer à tous les hommes la vérité de l’amour conjugal et de la famille en répondant à ses multiples défis »[1] puisque c’est dans la contemplation du « visage réel que l’Église présente aujourd’hui [que] naît un désir généreux et comme impatient de renouvellement »[2]. Enfin, il est important de noter que la démarche de réflexion de l’Église universelle se déroulera en deux étapes étalées sur deux années comprenant un synode extraordinaire en octobre 2014 plus spécifiquement dédié à l’analyse des résultats de l’enquête et qui mènera à un Synode ordinaire en 2015 duquel émanera, sous la responsabilité de l’évêque de Rome, des orientations fondamentales pour la mission évangélisatrice de la famille au niveau de l’Église universelle. [Read more…]

Lettre du Cardinal Collins à M. Justin Trudeau

collins1-e1326313486235M. Justin Trudeau, député
Chef du parti libéral du Canada
Chambre des communes, Ottawa

Le 14 mai 2014

Cher Monsieur Trudeau,

Je suis profondément inquiet par votre décision voulant que des citoyens qui cherchent consciemment à assurer la protection des plus vulnérables parmi nous ne soient pas reconnus comme des candidats convenables pour votre parti.

Il y a à peine une semaine, le pape François a publié un message appuyant les milliers de vos concitoyens qui s’étaient rassemblés sur la Colline parlementaire pour déclarer paisiblement le droit à la vie et le besoin de protéger les vulnérables. Il les a assurés de sa proximité spirituelle « alors qu’ils témoignent de la beauté, de la dignité donnée par Dieu et de la valeur de la vie humaine ». Il est bon de signaler que si le pape François, dans sa jeunesse, était déménagé au Canada pour poursuivre la noble vocation de politicien plutôt que de devenir prêtre en Argentine, il aurait été un candidat inéligible pour votre parti si votre politique avait été alors en vigueur.

Parmi les deux millions de catholiques dans mon archidiocèse, il y a des membres provenant de tous les partis politiques, y compris le vôtre. Je les encourage tous, peu importe le parti, de servir la communauté non seulement en votant, mais aussi en étant des candidats activement impliqués dans la vie politique. Il n’est pas juste de les exclure d’un parti, quel qu’il soit, parce qu’ils sont fidèles à leur conscience.

Les dirigeants politiques ont certainement le droit d’insister sur l’unité du parti et sur la discipline dans le cadre de questions politiques qui s’insèrent dans la sphère légitime de leur autorité. Par contre, cette autorité politique n’est pas sans bornes : elle n’inclut pas les questions de conscience et de religion. Elle ne régit pas toutes les facettes de la vie.

Le protecteur des politiciens est saint Thomas More. Il est entré en conflit avec les autorités politiques de son temps en raison d’une question de conscience. Le roi voulait contrôler sa conscience, mais Thomas était le bon serviteur du roi, mais celui de Dieu avant tout (“the king’s good servant, but God’s first”). Les dirigeants politiques de nos jours ne devraient pas exclure des gens intègres, même si leurs opinions représentent des défis.

Je vous exhorte à reconsidérer votre position.

Je vous prie d’accepter, cher Monsieur Trudeau, l’expression de mes sentiments distingués.

Son Éminence M. le cardinal Thomas Collins
Archevêque de Toronto

Célébration de la canonisation de saint Jean XXIII et de saint Jean-Paul II

Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau, et Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton, respectivement président et vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), étaient les représentants officiels de la Conférence lors de la canonisation qui a eu lieu aujourd’hui. D’autres évêques du Canada étaient également présents, dont Son Éminence M. le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec et primat de l’Église au Canada; Son Éminence M. le cardinal Thomas Collins, archevêque de Toronto; Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal; Mgr Gerard P. Bergie, évêque de St. Catherines; et Mgr Anthony Tonnos, évêque émérite de Hamilton.

La Conférence des évêques catholiques du Canada se joint à l’Église du monde entier et à tous les gens de bonne volonté pour célébrer la canonisation de saint Jean XXIII et de saint Jean-Paul II.

Ils sont deux magnifiques modèles de sainteté. Par leur canonisation aujourd’hui, ils sont reconnus pour leur témoignage impérissable de la foi chrétienne. Ils sont des exemples non seulement pour les catholiques, mais aussi pour toute l’humanité, par leur identification radicale avec le Christ, leur vie de prière intense, leur dévouement personnel à leur vocation, l’amour désintéressé qu’ils ont manifesté dans leur ministère et leur profond amour pastoral pour tous. De plus, les deux papes ont été de formidables dirigeants de la communauté des fidèles, transformant l’Église catholique, rénovant les relations avec d’autres chrétiens et religions du monde, tout en exerçant leur influence sur l’histoire du monde moderne. [Read more…]

« SOYONS UN PEUPLE DE PAQUES! » – Message de Pâques du Président de la CECC

Image to accompany Chapter 3 of encyclical 'Lumen Fidei'La vie est plus forte que la mort! Voilà la conviction fondamentale de ma foi chrétienne, conviction qui repose sur un fait : la transformation radicale des disciples de Jésus quelques jours après sa mort.

Mettons-nous à leur place. Celui en qui ils avaient fondé leur espérance était mort. Et sa mort avait été odieuse : accusé de sédition, Jésus avait été torturé et publiquement humilié avant d’être crucifié comme le plus vil des criminels. Une phrase des Écritures juives doit les avoir hantés : « Dieu maudit celui qui pend au bois. » (Dt 21,23)

Ils avaient cru que Jésus était le prophète de Dieu, et le voilà maudit par Dieu. Ils avaient cru qu’il rétablirait la royauté en Israël, et voilà que l’Empire romain démontre encore une fois sa toute-puissance. Ils avaient cru qu’en lui les temps seraient transformés, et voilà que l’antique tristesse et l’inévitable futilité semblent encore une fois se moquer de tout.

Est-il surprenant qu’ils se soient enfuis pour ne pas être pris avec lui? Que Judas se soit enlevé la vie? Que Pierre, leur chef, aurait nié même le connaître? Qu’ils se seraient cachés pour pleurer leur deuil et leur désespoir? [Read more…]

Message de Pâques 2014 de l’archevêque d’Ottawa

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Les célébrations pascales débutent dans un élan de joie  : Exultez de joie, multitude des anges, exultez, serviteurs de Dieu, sonnez cette heure triomphale et la victoire d’un si grand roi ! Sois heureuse aussi, notre terre, irradiée de tant de feu car il t’a prise dans sa clarté et son règne a chassé ta nuit !

Le plan de Dieu est de nous racheter de nos péchés afin que nous puissions renouer notre amitié avec lui. Cela s’est accompli dans la mort et la résurrection du Christ ! Dieu s’est fait homme et est venu jusqu’à nous en son Fils Jésus afin que nous puissions connaître la joie que procure l’espérance en la vie éternelle, une joie qui se manifeste de manière toute spéciale en ce jour de Pâques.

Notre Seigneur Jésus Christ est venu apporter à chacun, chacune, d’entre nous sa joie et sa paix. Il nous a envoyé son Esprit Saint et nous a fait don de lui-même dans la ’fraction du pain’ – dans l’Eucharistie.

Les premiers apôtres – à qui le Christ ressuscité est apparu – ont proclamé avec joie la Bonne nouvelle de la résurrection, ainsi que de notre entrée dans une vie nouvelle avec Lui. Aujourd’hui, l’Église continue à transmettre au monde entier ce même message qu’elle a reçu des apôtres  : Jésus, le crucifié, est ressuscité d’entre les morts et il est toujours présent auprès de nous. [Read more…]

«Les personnes gravement malades et en fin de vie occupent nos pensées et nos cœurs »

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Message de l’Archevêque de Montréal aux fidèles du diocèse concernant le projet de loi 52 visant à légaliser l’euthanasie. 2014-02-05

Fragilité et valeur de la vie

Les questions d’accompagnement des personnes gravement malades et en fin de vie occupent nos pensées et nos cœurs depuis quelques décennies. Les soins palliatifs se sont développés pour répondre à la souffrance et à la douleur, tout en évitant l’acharnement thérapeutique. Au Québec, nos députés s’apprêtent à voter très bientôt sur le Projet de loi 52, « Loi concernant les soins de fin de vie », qui rendrait possible l’euthanasie sous l’appellation d’ « aide médicale à mourir ». Or, devancer la mort ce n’est pas aider à mourir mais faire mourir. C’est pourquoi j’estime important de vous faire part d’une réflexion sur le choix inconditionnel du respect de la vie, quel que soit l’état de faiblesse d’une personne, invitant à tenir ensemble fragilité et valeur de la vie, compassion et espérance.

« Pourquoi Dieu donne-t-il la lumière à un malheureux, la vie à ceux qui sont pleins d’amertume, qui aspirent à la mort sans qu’elle vienne, qui la recherchent plus avidement qu’un trésor ? » (Job 3, 20-21). La prière de Job exprime ici que son angoisse est telle qu’il ne veut plus vivre. Il s’en remet pourtant à Dieu qui « tient en son pouvoir l’âme de tout vivant et le souffle de toute chair d’homme » (Job, 12, 10) en disant dans la confiance et l’espérance : «  Je sais que tu peux tout et que nul projet pour toi n’est impossible. » (Job 42, 2). [Read more…]

Le Saint-Siège pour la défense des droits de l’enfant

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Communiqué de la salle de presse du Saint-Siège, 5 février 2014

Au terme de sa soixante-cinquième session, le Comité pour les droits de l’enfant a publié ses observations conclusives suite à l’examen des rapports du Saint-Siège et de cinq autres Etats parties à la Convention sur les droits de l’enfant (Congo, Allemagne, Portugal, Fédération Russe et Yémen).

Selon les procédures particulières prévues pour les parties à la Convention, le Saint-Siège prend acte des observations conclusives sur ses rapports, lesquelles seront soumises à des études et examens minutieux pour le plein respect de la Convention dans les différents milieux présentés par le Comité selon la pratique et le droit international tout en tenant compte du débat public ayant eu lieu avec le Comité le 16 janvier 2014.

Le Saint-Siège regrette toutefois, de voir dans certains points des observations conclusives une tentative d’interférer dans l’enseignement de l’Eglise catholique sur la dignité de la personne humaine et dans l’exercice de la liberté religieuse.

Le Saint-Siège réitère son engagement à la défense et à la protection des droits de l’enfant, dans la ligne des principes promus par la Convention sur les droits de l’enfant et selon les valeurs morales et religieuses offertes par la doctrine catholique.

Droits de l’enfant : accusé par l’ONU, le Vatican réplique

blog_1391636022Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent près de l’Onu à Genève

Suite à la publication ce mercredi matin d’un rapport très dur à l’égard de l’Eglise sur son attitude face aux abus sur mineurs commis par des membres du clergé, le Saint-Siège a réagi dans un communiqué, indiquant qu’il étudierait de près les Observations du Comité des Droits de l’enfant des Nations-Unies.

Dans son rapport, le Comité des Droits de l’enfant des Nations unies a sévèrement critiqué la politique du Vatican face aux cas d’abus sexuels sur des enfants commis principalement par des membres du clergé, exigeant que désormais tout religieux pédophile soit déféré devant la justice. Dans la foulée, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent près de l’Onu à Genève a déclaré que ce rapport déformait les faits et qu’il semblait ne pas tenir compte de l’audition de la délégation du Vatican mi janvier. « On dirait quasiment que le rapport était préparé à l’avance, avant la rencontre avec la délégation du Saint-Siège », a fait savoir Mgr Silvano Tomasi, dans une interview à Radio Vatican. « Le document (de l’ONU) ne semble pas à jour », ajoutait Mgr Tomasi, avant de détailler les mesures prises par l’Eglise catholique contre ces abus.

Le langage dans les textes qui concernent le Saint-Siège est un peu dur et quelque fois, peu correct. Alors, il faut, avec patience, répondre à toutes les affirmations contenues dans ce rapport et préparer une information adéquate de manière à ce que l’objectif que l’on veut atteindre, la protection des enfants, puisse être vraiment satisfait. [Read more…]

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