Chers jeunes,
Il est beau d’être ici avec vous en cette veillée de prière.
À la fin de son témoignage courageux et émouvant, Rand nous a demandé quelque chose. Il a dit : ‘‘Je vous demande sincèrement de prier pour mon cher pays’’. Une histoire marquée par la guerre, par la douleur, par la perte, qui finit avec une demande : celle de la prière. Qu’y a-t-il de mieux que de commencer notre veillée en priant ?Nous venons de diverses parties du monde, de continents, de pays, langues, cultures, peuples différents. Nous sommes ‘‘fils’’ de nations qui peut-être qui sont en train de discuter à cause de divers conflits, ou même sont en guerre. Pour d’autres, nous venons de pays qui peuvent être en ‘‘paix’’, qui n’ont pas de conflits belliqueux, où beaucoup des choses douloureuses qui arrivent dans le monde font seulement partie des nouvelles et de la presse. Mais nous sommes conscients d’une réalité : pour nous, aujourd’hui et ici, provenant de diverses parties du monde, la douleur, la guerre que vivent de nombreux jeunes, ne sont plus une chose anonyme, elles ne sont plus une nouvelle de la presse, elles ont un nom, un visage, une histoire, une proximité. Aujourd’hui, la guerre en Syrie est la douleur et la souffrance de tant de personnes, de tant de jeunes comme le courageux Rand, qui se trouve au milieu de nous et nous demande de prier pour son cher pays.
Il y a des situations qui peuvent nous paraître lointaines jusqu’à ce que, de quelque manière, nous les touchions. Il y a des réalités que nous ne comprenons pas parce nous ne les voyons qu’à travers un écran (du téléphone portable ou de l’ordinateur). Mais lorsque nous entrons en contact avec la vie, avec ces vies concrètes non plus médiatisées par les écrans, alors il nous arrive quelque chose de fort, nous sentons l’invitation à nous impliquer : ‘‘Assez des villes oubliées’’, comme dit Rand ; il doit plus jamais arriver que des frères soient ‘‘entourés par la mort et par les tueries’’, sentant que personne ne les aidera. Chers amis, je vous invite à prier ensemble pour la souffrance de tant de victimes de la guerre, afin qu’une fois pour toutes, nous puissions comprendre que rien ne justifie le sang d’un frère, que rien n’est plus précieux que la personne que nous avons à côté. Et dans cette demande de prière, je veux vous remercier également, Natalia et Miguel, parce que vous aussi vous avez partagé avec nous vos batailles, vos guerres intérieures. Vous nous avez présenté vos luttes, et comment vous les avez surmontées. Vous êtes des signes vivants de ce que la miséricorde veut faire en nous.
À présent, nous, nous ne mettrons pas à crier contre quelqu’un, nous ne mettrons pas à nous quereller, nous ne voulons pas détruire. Nous, nous ne voulons pas vaincre la haine par davantage de haine, vaincre la violence par davantage de violence, vaincre la terreur par davantage de terreur. Et notre réponse à ce monde en guerre a un nom : elle s’appelle fraternité, elle s’appelle lien fraternel, elle s’appelle communion, elle s’appelle famille. Nous célébrons le fait de venir de diverses cultures et nous nous unissons pour prier. Que notre meilleure parole, notre meilleur discours soit de nous unir en prière. Faisons un moment de silence et prions ; mettons devant Dieu les témoignages de ces amis, identifions-nous avec ceux pour lesquels ‘‘la famille est un concept inexistant, la maison rien qu’un endroit où dormir et manger’’, ou bien avec ceux qui vivent dans la peur de croire que leurs erreurs et leurs péchés les ont exclus définitivement. Mettons en présence de notre Dieu également vos ‘‘guerres’’, les luttes que chacun porte avec soi, dans son cœur.
(SILENCE)
Tandis que nous priions m’est venue à l’esprit l’image des Apôtres le jour de Pentecôte. Une scène qui peut nous aider à comprendre tout ce que Dieu rêve de réaliser dans notre vie, en nous et avec nous. Ce jour, par peur, les disciples étaient enfermés. Ils se sentaient menacés par un entourage qui les persécutait, qui les contraignait à rester dans une petite chambre, les obligeant à demeurer figés et paralysés. La crainte s’était emparée d’eux. Dans ce contexte, il s’est passé quelque chose de spectaculaire, quelque chose de grandiose. L’Esprit Saint est venu et des langues comme de feu se sont posées sur chacun d’eux, les poussant à une aventure dont ils n’auraient jamais rêvé.
Nous avons écouté trois témoignages ; nous avons touché, de nos cœurs, leurs histoires, leurs vies. Nous avons vu comment eux, comme les disciples, ils ont vécu des moments semblables, ont connu des moments où ils ont été en proie à la peur, où il semblait que tout croulait. La peur et l’angoisse qui naissent de la conscience qu’en sortant de la maison on peut ne plus revoir ses proches, la peur de ne pas se sentir apprécié et aimé, la peur de ne pas avoir d’autres opportunités. Ils ont partagé avec nous la même expérience qu’ont faite les disciples, ils ont fait l’expérience de la peur qui mène à un seul endroit : à la fermeture. Et lorsque la peur se terre dans la fermeture, elle est toujours accompagnée de sa ‘‘sœur jumelle’’, la paralysie ; nous sentir paralysés. Sentir qu’en ce monde, dans nos villes, dans nos communautés, il n’y a plus d’espace pour grandir, pour rêver, pour créer, pour regarder des horizons, en définitive pour vivre, est l’un des pires maux qui puissent nous affecter dans la vie. La paralysie nous fait perdre le goût de savourer la rencontre, de l’amitié, le goût de rêver ensemble, de cheminer avec les autres.
Dans la vie, il y a une autre paralysie encore plus dangereuse et souvent difficile à identifier, et qu’il nous coûte beaucoup de reconnaître. J’aime l’appeler la paralysie qui naît lorsqu’on confond le BONHEUR avec un DIVAN ! Oui, croire que pour être heureux, nous avons besoin d’un bon divan. Un divan qui nous aide à nous sentir à l’aise, tranquilles, bien en sécurité. Un divan – comme il y en a maintenant, modernes, avec des massages y compris pour dormir – qui nous garantissent des heures de tranquillité pour nous transférer dans le monde des jeux vidéo et passer des heures devant le computer. Un divan contre toute espèce de douleur et de crainte. Un divan qui nous maintiendra enfermés à la maison sans nous fatiguer ni sans nous préoccuper. Le divan-bonheur est probablement la paralysie silencieuse qui peut nous nuire davantage ; parce que peu à peu, sans nous en rendre compte, nous nous endormons, nous nous retrouvons étourdis et abrutis tandis que d’autres – peut-être plus éveillés, mais pas les meilleurs – décident de l’avenir pour nous. Sûrement, pour beaucoup il est plus facile et avantageux d’avoir des jeunes étourdis et abrutis qui confondent le bonheur avec un divan ; pour beaucoup, cela est plus convenable que d’avoir des jeunes éveillés, désireux de répondre au rêve de Dieu et à toutes les aspirationsdu cœur.
Mais la vérité est autre : chers jeunes, nous ne sommes pas venus au monde pour ‘‘végéter’’, pour vivre dans la facilité, pour faire de la vie un divan qui nous endorme ; au contraire, nous sommes venus pour autre chose, pour laisser une empreinte. Il est très triste de passer dans la vie sans laisser une empreinte. Mais quand nous choisissons le confort, en confondant bonheur et consumérisme, alors le prix que nous payons est très mais très élevé : nous perdons la liberté.
Justement ici, il y a une grande paralysie, lorsque nous commençons à penser que le bonheur est synonyme de confort, qu’être heureux, c’est marcher dans la vie, endormi ou drogué, que l’unique manière d’être heureux est d’être comme un abruti. Il est certain que la drogue fait du mal, mais il y a beaucoup d’autres drogues socialement acceptées qui finissent par nous rendre beaucoup ou de toute manière plus esclaves. Les unes et les autres nous dépouillent de notre plus grand bien : la liberté.
Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque, du toujours ‘‘au-delà’’. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la ‘‘folie’’ de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire. Dans les milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres.
Vous pourrez me dire: Père, mais cela n’est pas pour tous, c’est uniquement pour quelques élus ! Oui, et ces élus sont tous ceux qui sont disposés à partager leur vie avec les autres. De la même façon que l’Esprit Saint a transformé le cœur des disciples le jour de Pentecôte, il a fait de même avec nos amis qui ont partagé leurs témoignages. J’emprunte tes mots, Miguel : tu nous disais que le jour où dans la ‘‘Facenda’’ ils t’ont confié la responsabilité d’aider au meilleur fonctionnement de la maison, alors tu as commencé à comprendre que Dieu te demandait quelque chose. C’est ainsi qu’a commencé la transformation.
Voilà le secret, chers amis, que nous sommes appelés à expérimenter. Dieu attend quelque chose de toi, Dieu veut quelque chose de toi, Dieu t’attend. Dieu vient rompre nos fermetures, il vient ouvrir les portes de nos vies, de nos visions, de nos regards. Dieu vient ouvrir tout ce qui t’enferme. Il t’invite à rêver, il veut te faire voir qu’avec toi le monde peut être différent. C’est ainsi : si tu n’y mets pas le meilleur de toi-même, le monde ne sera pas différent.
Le temps qu’aujourd’hui nous vivons n’a pas besoin de jeunes-divan, mais de jeunes avec des chaussures, mieux encore, chaussant des crampons. Il n’accepte que des joueurs titulaires sur le terrain, il n’y a pas de place pour des réservistes. Le monde d’aujourd’hui vous demande d’être des protagonistes de l’histoire, parce que la vie est belle à condition que nous voulions la vivre, à condition que nous voulions y laisser une empreinte. L’histoire aujourd’hui nous demande de défendre notre dignité et de ne pas permettre que ce soient d’autres qui décident notre avenir. Le Seigneur, comme à la Pentecôte, veut réaliser l’un des plus grands miracles dont nous puissions faire l’expérience : faire en sorte que tes mains, mes mains, nos mains se transforment en signes de réconciliation, de communion, de création. Il veut tes mains pour continuer à construire le monde d’aujourd’hui. Il veut construire avec toi.
Tu me diras : Père, mais moi, j’ai bien des limites, je suis pécheur, que puis-je faire ? Quand le Seigneur nous appelle, il ne pense pas à ce que nous sommes, à ce que nous étions, à ce que nous avons fait ou cessé de faire. Au contraire, au moment où il nous appelle, il regarde tout ce que nous pourrions faire, tout l’amour que nous sommes capables de propager. Lui parie toujours sur l’avenir, sur demain. Jésus te projette à l’horizon. C’est pourquoi, chers amis, aujourd’hui, Jésus t’invite, il t’appelle à laisser ton empreinte dans la vie, une empreinte qui marque l’histoire, qui marque ton histoire et l’histoire de beaucoup.
La vie d’aujourd’hui nous dit qu’il est très facile de fixer l’attention sur ce qui nous divise, sur ce qui nous sépare. On voudrait nous faire croire que nous enfermer est la meilleure manière de nous protéger de ce qui fait mal. Aujourd’hui, nous les adultes, nous avons besoin de vous, pour nous enseigner à cohabiter dans la diversité, dans le dialogue, en partageant la multi culturalité non pas comme une menace mais comme une opportunité : ayez le courage de nous enseigner qu’il est plus facile construire des ponts que d’élever des murs ! Et tous ensemble, demandons que vous exigiez de nous de parcourir les routes de la fraternité. Construire des ponts : savez-vous quel le premier pont à construire ? Un pont que nous pouvons réaliser ici et maintenant : nous serrer les mains, nous donner la main. Allez-y, faites-le maintenant, ici ce pont primordial, et donnez-vous la main. C’est le grand pont fraternel, et puissent les grands de ce monde apprendre à le faire !… toutefois non pour la photographie, mais pour continuer à construire des ponts toujours plus grands. Que ce pont humain soit semence de nombreux autres ; il sera une empreinte.
Aujourd’hui Jésus, qui est le chemin, t’appelle à laisser ton empreinte dans l’histoire. Lui, qui est la vie, t’invite à laisser une empreinte qui remplira de vie ton histoire et celle de tant d’autres. Lui, qui est la vérité, t’invite à abandonner les routes de la séparation, de la division, du non-sens. Es-tu d’accord ? Que répondent tes mains et tes pieds au Seigneur, qui est chemin, vérité et vie ?
Allocution du pape François lors de la Veillée de prière avec les jeunes des JMJ de Cracovie
Témoignage de Rand Mittri, 26 ans d’Alep en Syrie lors de la Veillée de prière avec le pape François
Je m’appelle Rand Mittri. J’ai 26 ans et je viens d’Alep, en Syrie. Comme vous le savez peut-être, notre ville a été détruite, ruinée et brisée. Le sens de notre vie a été anéanti. Nous sommes la ville oubliée.
Cela peut être difficile pour une grande partie d’entre vous de comprendre l’étendue de ce qui se passe maintenant dans mon pays bien-aimé, en Syrie. Il va m’être très difficile de vous donner une image de la vie pleine de douleur en quelques phrases, mais je vais partager avec vous quelques aspects de notre réalité.
Chaque jour, nous vivons entourés de la mort. Mais comme vous, le matin, nous fermons la porte quand nous allons au travail ou à l’école. C’est à ce moment que nous sommes pris par la peur de ne pas pouvoir rentrer pour retrouver nos maisons et nos familles. Peut-être serons- nous tués ce jour. Peut-être nos familles ne seront plus en vie. C’est un sentiment dur et douloureux de savoir que tu es entouré de la mort et de la tuerie, et qu’il n’y a pas de possibilité de s’enfuir : il n’y a personne pour t’aider.
Est-il possible que ce soit la fin et que nous soyons nés pour mourir en souffrance ? Ou bien sommes-nous nés pour vivre, pour vivre la vie le plus pleinement possible ? Mon expérience de cette guerre a été rude et difficile. Mais tout ça a fait que j’ai mûri et j’ai grandi avant mon âge, que je vois les choses d’une perspective différente.
Je travaille dans le centre Don Bosco à Alep. Notre centre reçoit plus de 700 jeunes hommes et femmes qui s’y rendent en espérant de voir un sourire ou entendre un mot d’encouragement. Ils recherchent aussi quelque chose qui manque dans leurs vies : de vrais soins humanitaires. Mais il est très difficile pour moi de donner de la joie et de la foi aux autres quand moi-même je manque de ces choses dans ma vie.
A travers ma maigre expérience de vie, j’ai appris que ma foi en Jésus Christ l’emporte sur les circonstances de la vie. La vérité n’est pas conditionnée par une vie en paix, exempté de souffrance. De plus en plus je crois que Dieu existe malgré toute notre douleur. Je crois que parfois, à travers notre douleur, Il nous enseigne le vrai sens de l’amour. Ma foi en Jésus Christ est la raison de ma joie et de mon espoir. Personne ne sera jamais capable de me voler cette vraie joie.
Je vous remercie tous et je vous demande sincèrement de prier pour mon pays bien-aimé, la Syrie.
Trad. : Alicja Slowik
Christ, le cœur de la famille : Troisième Chapitre d’Amoris Laetitia
Jésus Christ est le cœur de la famille. Seule la lumière de son amour peut vraiment manifester l’ardeur de l’amour à laquelle la famille est appelée. Voilà le message du Pape François dans le troisième chapitre d’Amoris Laetitia puisqu’il consiste en « une synthèse de l’enseignement de l’Église sur le mariage et la famille. » Se plaçant dans la perspective du « regard de Jésus », le Pape François appelle toute l’Église à regarder et à suivre le chemin du Seigneur, qui « a regardé avec amour et tendresse les femmes et les hommes qu’il a rencontrés, en accompagnant leurs pas avec vérité, patience et miséricorde, tout en annonçant les exigences du Royaume de Dieu » (Amoris Laetitia, no. 60).
Jésus dans le mariage et dans la famille
Jésus est la clé pour comprendre la profondeur de la vie familiale puisque « le mystère de la famille chrétienne ne peut pas non plus se comprendre pleinement si ce n’est à la lumière de l’amour infini du Père manifesté dans le Christ qui s’est donné jusqu’au bout et qui est vivant parmi nous » (no. 59). De cette perspective christocentrique, le Pape examine la beauté de la vie maritale et de la famille comme fruit de la propre fécondité du Christ. En effet, en Jésus Christ, Dieu est entré dans l’histoire et le drame humains. En la personne de Jésus, l’amour humain et l’amour divin se sont embrassés comme jamais auparavant. Dieu est descendu afin de transformer l’amour humain et le rendre capable d’atteindre les hauteurs de l’amour divin. Dieu s’est fait chair, l’Amour même s’est incarné. Nous réalisons donc que, « de la grâce du sacrement…jaillit du mystère de l’Incarnation et de la Pâque, où Dieu a exprimé tout son amour pour l’humanité et s’est uni intimement à elle. Ils ne seront jamais seuls, réduits à leurs propres forces pour affronter les défis qui se présentent » (no. 74). En d’autres termes, au milieu du mariage chrétien, Dieu est toujours présent, fortifiant l’amour de chacun des époux par la puissance de Son amour pour chacun d’entre eux.
Puisque la grâce de Dieu œuvre dans le sacrement de mariage, l’union sexuelle de l’homme et de la femme devient un chemin de sainteté pour les mariés (no. 74). C’est ainsi car à travers le sacrement, le Christ sanctifie l’union amoureuse de la femme et de l’homme. « Ce n’est qu’en fixant le regard sur le Christ que l’on connaît à fond la vérité sur les rapports humains. En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné… ». Le mariage chrétien est alors « l’aide mutuelle sur le chemin vers une amitié plus pleine avec le Seigneur » (no. 77).
L’approche du Pasteur
Avec cette vision merveilleusement christocentrique, le Pape François demeure toujours conscient des réalités « imparfaites » des familles et des mariages d’aujourd’hui, tant chrétiens que non chrétiens. Puisque la lumière du Christ « éclaire tout homme », le Pape souligne que « le regard du Christ » doit inspirer la pastorale de l’Église non seulement aux familles saines et heureuses, mais également, et surtout, aux « fidèles qui vivent en concubinage ou qui ont simplement contracté un mariage civil ou encore qui sont des divorcés remariés » (no. 78). Dans leur ministère pastoral « face aux situations difficiles et aux familles blessées », le Pape François exhorte les prêtres et les évêques à « éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations », « tout en exprimant clairement la doctrine » (no. 79). De plus, pour les pasteurs « il est également nécessaire d’être attentifs à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition » (no. 79).
Il ne faut pas que les pasteurs soient rebutés par l’odeur de leurs brebis ! Au contraire, ils sont appelés à prendre soin de leurs brebis, en cherchant surtout celles qui sont les plus éloignées et en danger. En ce sens, le Pape François réaffirme le principe que Saint Jean Paul II a décrit dans son exhortation apostolique Familiaris Consortio : « Les pasteurs doivent savoir que, par l’amour de la vérité, ils ont l’obligation de bien discerner les diverses situations » (no. 79 ; FC 84). Le principe typiquement ignacien de discernement émerge ainsi en tant qu’élément clé de l’approche pastorale du Pape François face à la famille.
L’Unité de la Vie et de l’Amour
Le Saint Père se prononce également sur les questions liées à la vie émergeant du mystère de l’amour familial, en particulier celui de la contraception et des moyens artificiels de procréation. En effet, il affirme que « la sexualité est ordonnée à l’amour conjugal de l’homme et de la femme, ». Ainsi, le Pape souligne le fait que la réalité même de cette union conjugale est ordonnée « par sa nature même » à la procréation. « L’enfant ne vient pas de l’extérieur s’ajouter à l’amour mutuel des époux ; il surgit au cœur même de ce don mutuel, dont il est un fruit et un accomplissement ». Ici le Pape exprime la vérité que, « Dès le départ, l’amour rejette toute tendance à s’enfermer sur lui-même, et s’ouvre à une fécondité qui le prolonge au-delà de sa propre existence ». Le Pape François conclut que l’embrassement sexuel des époux doit toujours rester ouvert à la possibilité de la vie, « même si pour diverses raisons il ne peut pas toujours de fait engendrer une nouvelle vie » (no. 80).
En ce sens, la nouvelle vie trouve, dans le contexte de l’amour entre l’homme et la femme, le lieu le plus approprié pour son apparition. « L’enfant demande à naître de cet amour, et non de n’importe quelle manière, puisqu’il n’est pas un dû, mais un don, qui est le fruit de l’acte spécifique de l’amour conjugal de ses parents » par lequel « l’homme et la femme participent à l’œuvre de [la] création » de Dieu (no. 81). Ainsi, la fermeture à la vie enlève à l’union sexuelle son sens le plus profond. Enlever à l’origine de la vie le berceau de l’amour humain l’éloigne de sa vraie identité. L’amour de l’homme et de la femme est destiné à manifester l’amour de Dieu qui n’est jamais fermé sur lui-même. Au contraire, il est appelé à faire jaillir de son cœur même la beauté d’une vie nouvelle.
Ainsi, l’amour – surtout l’amour entre un homme et une femme – peut être comparé à l’eau qui déborde d’une coupe. Il est de la nature même de l’amour que de déborder. Si l’amour cesse de se répandre, peu importe la quantité d’eau à l’intérieur de la coupe, elle deviendra stagnante et s’évaporera éventuellement jusqu’à s’assécher. En ce sens, l’amour doit toujours être branché la source de vie, qui coule naturellement au-delà d’elle-même.
Dieu a destiné le couple marié à être la fontaine de laquelle l’amour est appelé à déborder en donnant la vie. Dieu lui-même est la Source de cet amour qui donne la vie éternelle. Avec Jésus Christ, l’Amour incarné, en son cœur, la famille peut devenir ce lieu d’où, malgré toutes les difficultés, l’amour et la vie jaillissent en abondance.
Homélie du Pape François à la Messe du Jubilé des Prêtres
Homélie du Pape François lors de la Sainte Messe pour le Jubilé des Prêtres
Solennité du Sacré Coeur de Jésus
3 juin 2016 (Place Saint-Pierre)
Célébrant le Jubilé des Prêtres en la Solennité du Sacré Cœur de Jésus, nous sommes appelés à viser au cœur, c’est-à-dire à l’intériorité, aux racines les plus fortes de la vie, au noyau des affections, en un mot, au centre de la personne. Et aujourd’hui, nous tournons le regard vers deux cœurs : le Cœur du Bon Pasteur et notre cœur de pasteurs.
Le Cœur du Bon Pasteur n’est pas seulement le Cœur qui a de la miséricorde pour nous, mais la miséricorde elle-même. Là resplendit l’amour du Père ; là je me sens sûr d’être accueilli et compris comme je suis ; là, avec toutes mes limites et mes péchés, je goûte la certitude d’être choisi et aimé. En regardant ce Cœur, je renouvelle le premier amour : la mémoire du moment où le Seigneur m’a touché dans l’âme et m’a appelé à le suivre, la joie d’avoir jeté les filets de la vie sur sa Parole (cf. Lc 5, 5).
Le Cœur du Bon Pasteur nous dit que son amour n’a pas de frontières, il ne se fatigue jamais et ne se rend jamais. Là nous voyons sa manière continuelle de se donner, sans limites ; là nous trouvons la source de l’amour fidèle et doux, qui laisse libres et rend libres ; là nous redécouvrons chaque fois que Jésus nous aime « jusqu’au bout » (Jn 13, 1), sans jamais s’imposer.
Le Cœur du Bon Pasteur est penché vers nous, « polarisé » spécialement envers celui qui est plus distant ; là pointe obstinément l’aiguille de sa boussole, là se révèle une faiblesse d’amour particulier, parce qu’il désire rejoindre chacun et n’en perdre aucun.
Devant le Cœur de Jésus naît l’interrogation fondamentale de notre vie sacerdotale : où est orienté mon cœur ? Le ministère et souvent rempli de multiples initiatives, qui l’exposent sur de nombreux fronts : de la catéchèse à la liturgie, à la charité, aux engagements pastoraux et aussi administratifs. Parmi tant d’activités demeure la question : où est fixé mon cœur, où pointe-t-il, quel trésor cherche-t-il ? Parce que dit Jésus – « là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6, 21).
Les trésors irremplaçables du Cœur de Jésus sont deux : le Père et nous. Ses journées se passaient entre la prière au Père et la rencontre avec les gens. Le cœur du pasteur du Christ lui aussi connaît seulement deux directions : le Seigneur et les gens. Le cœur du prêtre est un cœur transpercé par l’amour du Seigneur ; pour cela il ne se regarde plus lui-même mais il est tourné vers Dieu et vers les frères. Ce n’est plus « un cœur instable », qui se laisse attirer par la suggestion du moment ou qui va çà et là en cherchant des consensus et de petites satisfactions ; c’est au contraire un cœur établi dans le Seigneur, captivé par l’Esprit Saint, ouvert et disponible aux frères.
Pour aider notre cœur à brûler de la charité de Jésus Bon Pasteur, nous pouvons nous entraîner à faire nôtre trois actions, que les Lectures d’aujourd’hui nous suggèrent : chercher, inclure et se réjouir.
Chercher. Le prophète Ézéchiel nous a rappelé que Dieu lui-même cherche ses brebis (34, 11.16). L’Évangile dit, « il va chercher celle qui est perdue » (Lc 15, 4), sans se laisser effrayer par les risques ; sans délai il s’aventure hors des endroits du pâturage et hors des horaires de travail. Il ne renvoie pas la recherche, il ne pense pas « aujourd’hui j’ai déjà fait mon devoir, je m’en occuperai demain », mais il se met tout de suite à l’œuvre ; son cœur est inquiet tant qu’il n’a pas retrouvé cette unique brebis perdue. L’a-t-il trouvée, il oublie la fatigue et il la charge sur ses épaules tout content.
Voilà le cœur qui cherche : c’est un cœur qui ne privatise pas les temps et les espaces, il n’est pas jaloux de sa légitime tranquillité, et il n’exige jamais de ne pas être dérangé. Le pasteur selon le cœur de Dieu ne défend pas ses propres aises, il n’est pas préoccupé de conserver sa bonne réputation, au contraire, sans craindre les critiques, il est disposé à risquer même d’imiter son Seigneur.
Le Pasteur selon Jésus a le cœur libre pour laisser ses affaires, il ne vit pas en tenant les comptes de ce qu’il a et des heures de service : il n’est pas un comptable de l’esprit, mais un bon samaritain à la recherche de celui qui a besoin. C’est un pasteur, non un inspecteur du troupeau, et il se dévoue à la mission non à cinquante ou soixante pour cent, mais avec tout lui-même. Allant à la recherche, il trouve, et il trouve parce qu’il risque, il ne s’arrête pas après les déceptions et il ne se rend pas dans les fatigues ; il est en effet, obstiné dans le bien, oint de la divine obstination que personne ne se perde. Pour cela, non seulement il tient les portes ouvertes, mais il sort à la recherche de celui qui ne veut plus entrer par la porte. Comme tout bon chrétien et comme exemple pour tout chrétien, il est toujours en sortie de soi. L’épicentre de son cœur se trouve hors de lui : il n’est pas attiré par son moi, mais par le Tu de Dieu et par le nous des hommes.
Inclure. Le Christ aime et connaît se brebis, il donne sa vie pour elles et aucune ne lui est étrangère (cf. Jn 10, 11-14). Son troupeau est sa famille et sa vie. Il n’est pas un chef craint par les brebis, mais il est le Pasteur qui marche avec elles et les appelle par leur nom (cf. Jn 10, 3-4). Et il désire rassembler les brebis qui ne demeurent pas encore avec Lui (cf. Jn 10, 16).
Ainsi également le prêtre du Christ : il est oint pour le peuple, pas pour choisir ses propres projets, mais pour être proche des gens concrets que Dieu, par l’Église, lui a confiés. Personne n’est exclu de son cœur, de sa prière et de son sourire. Avec un regard aimable et un cœur de père, il accueille, il inclut et, quand il doit corriger, c’est toujours pour approcher ; il ne méprise personne, mais il est prêt à se salir les mains pour tous. Ministre de la communion qu’il célèbre et qu’il vit, il n’attend pas les salutations et les compliments des autres, mais il tend la main en premier, rejetant les bavardages, les jugements et les venins. Il écoute les problèmes avec patience et il accompagne les pas des personnes, accordant le pardon divin avec une généreuse compassion. Il ne gronde pas celui qui laisse ou qui perd la route, mais il est toujours prêt à réinsérer et à calmer les querelles.
Se réjouir. Dieu est « tout joyeux » (Lc 5, 5) : sa joie naît du pardon, de la vie qui renaît, du fils qui respire à nouveau l’air de la maison. La joie de Jésus Bon Pasteur n’est pas une joie pour soi, mais c’est une joie pour les autres et avec les autres, la vraie joie de l’amour. C’est aussi la joie du prêtre. Il est transformé par la miséricorde qui donne gratuitement. Dans la prière il découvre la consolation de Dieu et il expérimente que rien n’est plus fort que son amour. Pour cela, il est serein intérieurement, et il est heureux d’être un canal de miséricorde, d’approcher l’homme au Cœur de Dieu. La tristesse pour lui n’est pas normale, mais seulement passagère : la dureté lui est étrangère, parce qu’il est pasteur selon le Cœur doux de Dieu.
Chers prêtres, dans la célébration eucharistique nous retrouvons chaque jour notre identité de pasteurs. Chaque fois nous pouvons faire véritablement nôtre ses paroles « ceci est mon corps offert en sacrifice pour vous ». C’est le sens de notre vie, ce sont les paroles avec lesquelles, dans un certain sens, nous pouvons renouveler quotidiennement les promesses de notre Ordination. Je vous remercie pour votre « oui » à donner la vie unis à Jésus : là se tient la source pure de notre joie.
(Image: CNS Photo/Paul Haring)
Un Jubilé extraordinaire pour tous!
(Photo: Catholic News Service)
Vous êtes certainement au courant que mardi dernier en la fête de l’Immaculée Conception, le pape François a procédé à l’ouverture solennelle de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome procédant ainsi à l’annonce du Jubilé extraordinaire de la miséricorde qu’il avait ouvert officiellement lors de son voyage en République Centrafricaine. Ce n’est pas un hasard si le Pape a voulu tenir cette cérémonie le jour de la Solennité de l’Immaculée Conception. Pour lui, il était important d’entrer dans cette année sous la protection de la Sainte Vierge puisque c’est par elle que le Royaume des cieux est entré dans notre histoire. En d’autres termes, c’est par elle que le Verbe a pris chair, adoptant notre condition humaine et répandant sur le monde entier les trésors de la miséricorde divine.
Ainsi, comme Marie, nous devons accepter ce don et cette invitation à redécouvrir le visage miséricordieux du Père, à s’en émerveiller et à laisser son action rédemptrice prendre toute la place dans notre vie. Comme l’affirme le pape François dans l’homélie : « La fête de l’Immaculée Conception exprime la grandeur de l’amour de Dieu. Il est non seulement celui qui pardonne le péché, mais en Marie, il va jusqu’à prévenir la faute originelle, que tout homme porte en lui en entrant dans ce monde. » En ce sens, l’année sainte doit être considérée comme un don de la Grâce de Dieu que l’on met au-devant de nos actes pour nous assurer que, même si nous tombons en court de route, Dieu sera toujours présent à nos côtés, prêt à nous pardonner les fautes que nous avons même pas encore commises !
Cette vérité fondamentale de la foi chrétienne avait peut-être été laissée de côté pendant un temps mais il semble bien que le Pape François en ait fait sa priorité absolue. Pour lui, la Porte Sainte et les différentes portes de la miséricorde qui seront ouvertes dans chaque diocèse doivent nous aider à sentir, j’irais jusqu’à dire, en notre chair, la grandeur du mystère de l’amour de Dieu. Le passage de la porte sainte aura donc un double effet : « 1) l’abandon de toutes formes de peur et de crainte, parce que cela ne sied pas à celui qui est aimé » ; et 2) « la naissance en nous de la joie de la rencontre avec la grâce qui transforme tout ».
Ce samedi et dans les semaines à venir nous aurons l’occasion tous et toutes de nous rendre dans nos cathédrales respectives pour célébrer l’ouverture de cette année de la miséricorde. Nous pouvons dire que nous sommes privilégiés puisque nous avons déjà eu la chance d’avoir une Porte Sainte ouverte durant une année entière en la cathédrale Notre-Dame de Québec. Certains ont même pensé que cette expérience positive avait fait naître l’idée dans la tête du pape François d’universaliser l’initiative. Certes, nous aurons tous le cœur rempli de candeur lorsque renouvelés par cette contemplation de la beauté de notre Dieu, nous inviterons parents et amis à traverser notre porte de la miséricorde. En ce sens, ce Jubilé donnera un deuxième souffle à notre élan missionnaire.
Si vous ne pouvez pas vous déplacer, sachez que S+L diffusera la messe d’ouverture de la Porte Sainte de la Cathédrale Notre-Dame de Québec samedi prochain le 12 décembre à 16h30. Notre journaliste Emilie Callan sera sur place pour vous faire vivre cet événement exceptionnel. Sachez aussi que S+L sera présent du côté de Montréal afin de vous permettre de revoir l’ouverture de la Porte de la miséricorde du Diocèse de Montréal en la basilique Marie-Reine-du-Monde qui aura lieu samedi le 12 décembre à 19h30. Cette coproduction S+L et l’Église catholique à Montréal sera disponible dès la semaine prochaine.
Au nom de toute l’Équipe de S+L, nous vous souhaitons une joyeuse et sainte année de la miséricorde !
Message de Noël 2015 du Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada
Chers amis,
La bonté surabonde!
Ce Noël, en contrepoint aux forces destructrices de la misère et de la terreur que nous avons vues dans les derniers mois, n’oublions pas que la bonté surabonde! Encore mieux, préparons-nous à la souligner quand nous l’apercevons.
Il y a quelques semaines, j’ai été invité à me joindre à un petit groupe de bénévoles qui donnent un coup de main au programme des petits déjeuners Out of the Cold à Hamilton. L’automne dernier, ces très bonnes personnes ont accepté de se lever tôt tous les jeudis, de novembre à mars, pour se rendre dans une petite cuisine pour préparer un déjeuner chaud pour plus de 120 hommes et femmes. Ces bénévoles font partie d’un groupe de quelque 400 personnes aussi remarquables que généreuses, qui assurent le bon fonctionnement du programme. Ils sont donc arrivés dans le silence des petites heures du matin et se sont mis au travail avec ardeur, chacune et chacun veillant à ce que tout soit prêt pour l’arrivée des invités.
Steve m’a montré comment battre la pâte et faire cuire les crêpes. Pas trop difficile – nous travaillions ensemble. Deux cents crêpes plus tard, on m’a demandé d’aider Karen et Frank à servir le petit déjeuner : crêpes, saucisses, céréales, fruits, jus et l’incontournable thé ou café. Les salutations matinales étaient cordiales et sincères; on connaissait les invités, on les saluait par leur nom. Quand la file a commencé à diminuer, je me suis déplacé de nouveau, cette fois pour aider à laver la vaisselle. Ce qui m’a donné l’occasion de causer avec Rob, qui avait tout fait, à commencer par venir me chercher, pour que mon expérience se passe bien. Le temps s’est envolé, et, même avant de partir, je savais que j’avais participé à quelque chose de bien, quelque chose de beau, quelque chose de sacré!
La même chose se passe tous les jours dans de nombreuses collectivités de notre pays et un peu partout à travers le monde. Les terroristes font peut-être les manchettes, mais la bonté simple et discrète comme celle que j’ai vécue ce matin-là conquiert les cœurs et les âmes. Elle a conquis la mienne et je sais qu’elle a conquis celle de nos invités. La bonté surabonde!
Ce Noël, nous avons déjà amorcé l’Année de la Miséricorde promulguée par le pape François. Donner à manger à ceux qui ont faim est l’une des sept œuvres de miséricorde corporelle. Nombre de gens donnent à manger aux affamés tous les jours – souvent dans des conditions très difficiles. Quand je pense au parent célibataire et sans emploi qui se demande comment nourrir ses trois enfants, je sais que mes problèmes sont petits en comparaison.
Récemment, on m’a rappelé qu’avant le péché originel, il y avait la bonté originelle. Le récit biblique de la création nous rappelle que Dieu, considérant l’univers créé, l’a trouvé « bon ». Et l’être humain, «très bon». La bonté originelle a précédé le péché originel, et en Jésus Christ, le premier-né, la bonté est restaurée.
Noël est le moment pour se rappeler qu’en dépit des horreurs du mal, le bien surabonde. Ce Noël, sachons regarder la bonté des autres et laissons rayonner le bien en nous-mêmes afin que la miséricorde de Dieu se manifeste dans les humbles gestes de la bonté quotidienne. Et en voyant les bonnes actions des autres, reconnaissons-les et sachons les encourager. Un simple « merci », ce n’est pas bien difficile et ça peut faire des merveilles.
Merci à VOUS … et Joyeux Noël à vous, à vos familles et à toutes les personnes qui vous sont chères
Mgr Douglas Crosby, OMI
Évêque de Hamilton et
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada9 décembre 2015