Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit l’éditeur-adjoint des Éditions Novalis qui nous parle du livre « Demain l’Église : Lettres aux catholiques qui veulent espérer ». On vous présente un reportage sur l’Agapèthérapie et le Cénacle de Cacouna dans l’archidiocèse de Rimouski. Dans la troisième partie de l’émission, on vous offre un entretien sur le livre « Rebuilt » avec Claire Marais responsable des éditions Saint-Joseph.
Saint Jean-Paul II, un docteur pour notre temps ?
(CNS/L’Osservatore Romano) Cette semaine, la Conférence des évêques de Pologne présentait officiellement sa demande au pape François afin de déclarer saint Jean-Paul II docteur de l’Église et co-patron de l’Europe . En effet, pour les évêques polonais : « Le pontificat du Pape polonais était rempli de décisions révolutionnaires et d’événements importants qui ont changé le visage de la papauté et influencé le cours de l’histoire européenne et mondiale »[2], d’où la nécessité de reconnaître son importance en le faisant docteur de l’Église. Mais que signifie cette dénomination : « docteur de l’Église » ?
Des serviteurs de la Vérité
La Foi reçue du Christ, transmise par les apôtres et présentée d’une manière unique dans les Saintes Écritures fut l’objet d’études, de formulations intellectuelles, de traductions et de diverses interprétations au cours des siècles ; non pas à cause de contradictions internes au message du Christ mais plutôt à cause de la profondeur infinie de sa révélation d’une part et, d’autre part, à cause des limites de l’intelligence humaine. C’est pourquoi l’histoire de l’Église manifeste l’évolution graduelle de notre compréhension de ce que Dieu nous dit sur Lui-même et sur le monde. Ayant le charisme d’interprétation de la Révélation, le Magistère de l’Église se nourrit d’abord des décisions des Conciles œcuméniques, des enseignements des Papes et ensuite de la vie de saints spécialement dédiés à la méditation et à l’étude de la théologie. C’est pourquoi certains saints reçoivent parfois le titre de « docteur » c’est-à-dire un « théologien, philosophe ou écrivain ayant enrichi significativement le Magistère tant au niveau philosophique que spirituel ».
Tous les saints ne sont pas docteurs mais tous les docteurs sont saints. Plusieurs critères précis sont essentiels pour recevoir ce titre exceptionnel. Il faut être un « saint (e) canonisé, avoir élaboré une pensée de la foi en accord avec les principes de base de l’Église tout en découvrant un pan inexploré de l’Écriture se vérifiant comme fondamental par son influence auprès des fidèles et par une renommée internationale ». Saint Jean-Paul II mérite-t-il d’être érigé au côté des saints Augustin, Thomas d’Aquin, Jérôme, Bonaventure, Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila et Hildegarde de Bingen et Thérèse de Lisieux pour ne nommer que ceux-là ? Je crois que oui et voici pourquoi.
Des raisons pour une reconnaissance
La première raison est que saint Jean-Paul II a réussi une synthèse très difficile entre la pensée moderne et la pensée classique. Souvent séparées et réputées irréconciliables, la pensée moderne philosophique s’est souvent développée en porte à faux face à la pensée grecque et médiévale. Cherchant à dépasser ce qu’ils considéraient être un carcan intellectuel, certains penseurs contemporains de Carol Wojtyla, se sont enfermés dans un esprit de système qui rendait impossible le dialogue et, donc, une évolution saine de la pensée. Or, en réaction à ce rejet, les philosophes fidèles à la tradition de la philosophie grecque ont également eu tendance à évoluer en vase clos. Saint Jean-Paul II, tout philosophe catholique qu’il était, ne pouvait rejeter un camp ou l’autre. Travaillant toute sa vie à développer une pensée, à la fois fondamentalement moderne (très influencée par le courant de la phénoménologie) et assumant l’héritage de la scolastique, on peut considérer que son œuvre fut une volonté d’aller au-delà des écueils etdes « interprétations fausses ou partielles, qui contredisent d’autres enseignements de la même Écriture. » (EG, no 148).
Une deuxième raison découle de la richesse intellectuelle des enseignements présents sur l’ensemble de ses encycliques. En effet, durant ses 28 ans de pontificat, saint Jean-Paul II a pu véritablement accompagner le Peuple chrétien au travers des crises et courants de pensée parfois hostiles à la Révélation. Par ses enseignements tirés de son érudition sur la tradition intellectuelle de l’Église et de la pensée moderne, il a pu offrir un nouveau socle aux catholiques soucieux de « donner les raisons de l’espérance qui est en eux » (1 P 3,15). Par exemple, le déploiement et l’utilisation des concepts de « personne » et de « dignité » sont sans contredit un puissant héritage qui perdurera pour les siècles à venir.
La troisième raison qui me pousse à croire au bien-fondé de la reconnaissance de Jean-Paul II comme docteur de l’Église est la création de ce que l’on appelle désormais la « Théologie du Corps ». Cela est particulièrement évident pour nous qui vivons en Occident où l’enseignement de l’Église sur la sexualité humaine ne fait pas l’unanimité. Partant de cet état de fait, saint Jean-Paul II a voulu offrir au monde une présentation à la hauteur des exigences des sociétés devenues, pour le meilleur et pour le pire, individualistes. Par exemple, en liant des concepts tels que l’appel universel à l’amour authentiqueavec celui de dignité intégrale de la personne, il a réussi à exposer d’une manière moderne les raisons des exigences de la morale catholique sur la sexualité. Ainsi, par la richesse de ces enseignements exprimés lors des « audiences du mercredi », saint Jean-Paul II a enrichi l’enseignement de l’Église sur la sexualité humaine.
L’un des grands pas en avant et, sans contredit, l’un des héritages les plus significatifs de saint Jean-Paul II fut la rédaction du Catéchisme de l’Église catholique[7]. Suivant la célébration du Concile Vatican II, l’Église ne pouvait évidemment plus se contenter du Catéchisme du Concile de Trente. En effet, bien qu’en profonde continuité avec ce dernier, une nouvelle synthèse était nécessaire ; une nouvelle exposition intégrale de la Foi du Peuple de Dieu qui incluerait les enseignements du Concile qui venait de se terminer. Quelques décennies plus-tard et après beaucoup de travail, la Constitution apostolique Fidei depositum[8]instituant le Catéchisme de l’Église catholique était publiée dans le but de « présenter fidèlement et organiquement l’enseignement de l’Écriture sainte, de laTradition vivante dans l’Église et du Magistère authentique, de même que l’héritage spirituel desPères, des saints et des saintes de l’Église, pour permettre de mieux connaître le mystère chrétien et de raviver la foi du peuple de Dieu ». Pour cette synthèse, malheureusement encore trop peu connue, saint Jean-Paul II mérite le titre de docteur de l’Église.
Enfin, une dernière raison justifiant le titre de docteur de l’Église : la publication du Code de Droit Canonique (CDC) en 1983[10]. En effet, l’Église, étant une société d’hommes et de femmes en marche vers le Royaume des cieux, elle se doit de garder l’unité et, donc, d’établir des règles afin que les principes de justice soient respectés. Voyant les profondes évolutions positives de l’Église telles que son expansion sur tous les continents, son contact avec toutes les cultures, langues, traditions, systèmes politiques et juridiques, etc, il était nécessaire d’opérer une modernisation du CDC. Ce travail, à la fois, minutieux et volumineux ne laissait aucune place à l’improvisation. Cette contribution fondamentale qui affecte la vie concrète de tous les catholiques du monde est un héritage intellectuel extrêmement important. Nous le devons aussi à ce grand et saint Pape.
Un docteur pour notre temps
Évidemment, il ne s’agit pas là d’une liste exhaustive des réalisations intellectuelles du saint Pape polonais. Toutefois, tant ses riches encycliques, sa synthèse philosophique, l’innovation de la théologie du corps, la publication du Catéchisme de l’Église catholique et du Code de Droit Canonique représentent, selon moi, des arguments de poids en faveur de la reconnaissance de saint Jean-Paul II comme docteur de l’Église. Que la décision finale aille ou non en ce sens, nous pouvons tous rendre grâce à Dieu pour la vie de cet homme d’exception qui, du haut du ciel, continue d’accompagner l’Église de par sa puissante intercession.
(1/2) Sur la route du diocèse de Bathurst
Situé dans la province du Nouveau-Brunswick, le diocèse de Bathurst s’inscrit dans l’histoire longue de l’Église en Amérique. Ayant des racines remontant à la présence des Récollets en 1619, la présence catholique dans ce coin de pays a accompagné l’ensemble du développement de la société acadienne jusqu’à nos jours. Comptant aujourd’hui quelques 80 000 catholiques, l’Église à Bathurst s’étend de Campbellton à l’île Miscou, en passant par Tracadie-Sheila, Caraquet et Paquetville. Nommé par le pape Benoît XVI et ordonné évêque le 25 avril 2015 en la cathédrale de Bathurst, Mgr Daniel Jodoin a fait de « l’Amour dans la vérité » le moteur de son action pastorale. Cherchant sans relâche à dynamiser la présence de l’Église dans tous les milieux, sa démarche s’inscrit en continuité avec l’ardeur des communautés religieuses qui ont profondément marqué l’histoire du diocèse. Le diocèse de Bathurst est également un exemple d’une soif inextinguible de proximité avec le Seigneur présent dans le cœur des pauvres et des malades. Que ce soit par le dévouement de l’ensemble des personnes consacrée à leur service ou bien par leur souci constant pour la formation et l’éducation de la jeunesse, l’Église envoyée sur la péninsule acadienne rayonne de par son « histoire de sacrifices, d’espérance et de lutte quotidienne » (EG 96) par amour de Dieu et du prochain. Dans cet épisode de « Sur la route des diocèses » nous amorçons notre parcours du diocèse de Bathurst, à la rencontre des différents visages de cette Église au Nouveau-Brunswick. Dans cet épisode de « Sur la route des diocèses » nous partons donc à la rencontre de cette Église qui, reconnaissante de son histoire, « enfonce ses racines dans la terre fertile et dans l’histoire de son propre lieu – de cet héritage reconnu comme- don de Dieu » (EG, 235).
Sur la route du diocèse d’Edmundston
Fondé le 23 décembre 1944 par le pape Pie XII, le diocèse d’Edmundston s’étend sur le territoire du Nouveau-Brunswick de Saint-Quentin à Grand-Sault en passant par Saint-Basile et Lac-Baker. Nommé par le pape Benoît XVI le 5 janvier 2009, Mgr Claude Champagne membre de la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée est évêque de ce diocèse. Il a fait de « l’annonce des paroles de la vie éternelle » le moteur de son action pastorale. Attentif aux besoins de la portion du peuple de Dieu qui lui est confiée, Mgr Claude Champagne est pleinement engagé dans le tournant missionnaire tel que voulu par le pape François. Dans cet épisode de « Sur la route des diocèses » nous irons donc en sa compagnie à la rencontre des différents visages de l’Église catholique dans cette région du Nouveau-Brunswick.
2/2 Sur la route du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière
Dans cette émission de « Sur la route des diocèses » nous poursuivons notre parcours de l’Église catholique à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Après avoir constaté la ferveur et la vitalité de la communauté chrétienne envoyée dans ce coin de pays, nous continuons notre visite à la rencontre des différents visages qui forment le peuple de Dieu dans cette région du Québec. Nous serons témoins de la centralité de la liturgie, des efforts consacrés à l’enseignement de la vie chrétienne, de la diversité des initiatives à caractère social et du défi de transmettre un riche patrimoine aux générations futures. Partons donc à la découverte de cette portion du peuple de Dieu qui, suivant l’invitation du pape François, cherche « à exprimer la vérité toujours dans un langage qui permette de reconnaître sa permanente nouveauté »
Église en Sortie 7 octobre 2019
Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit le théologien et ancien directeur de le revue Notre-Dame-du-Cap pour parler de son tout nouveau livre « Job : l’homme qui posa des questions à Dieu ». Dans la deuxième partie de l’émission, on vous présente un reportage sur le lancement de l’année pastorale 2019 de l’archidiocèse de Québec. Dans la troisième partie de l’émission, on s’entretient de la bienheureuse Dina Bélanger avec l’auteur et théologien Jacques Gauthier.
1/2 Sur la route du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière
Fondé en 1951 par le pape Pie XII, le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière s’étend le long du fleuve Saint-Laurent sur près de 160 km de Berthier-sur-Mer à Rivière-du-Loup en passant par Trois-Pistoles, Kamouraska et Montmagny. Ordonné le 10 mars 2019 en la cathédrale de Sainte-Anne-de-la-Pocatière en présence de nombreux frères évêques venus spécialement pour l’occasion, Mgr Pierre Goudreault, évêque de ce diocèse, a à cœur la mission de « Proclamer partout l’Évangile » du Christ. Sixième évêque du lieu, il est originaire de l’Abitibi et ne cesse de s’émerveiller de ce qui est devenu pour lui, au cours de la dernière année, une véritable terre d’accueil. Dans cette émission de « Sur la route des diocèses » nous partons donc à la rencontre des différents visages qui forment le Peuple de Dieu dans cette région du Québec.
Musique:
Brave New World instrumental, Fantoms
Skipping Stones, Acreage
Worlds apart, Bryant Lowry
Let me go, Adrian Walther
Longing for home, Gold Coast
Église en Sortie 30 septembre 2019
Cette semaine à Église en Sortie, on parle du livre « Promenade en enfer »: Les livres à l’Index de la bibliothèque historique du Séminaire de Québec avec la documentariste et ethnologue Pierrette Lafond. On vous présente un reportage sur le carrefour de l’hospitalité sacerdotale organisé par l’Assemblée des évêques catholiques du Québec. Et on s’entretient du documentaire « Amoureuses » avec la réalisatrice Louise Sigouin.
2/2 Sur la route du diocèse de Saint-Hyacinthe
Dans cette émission de « Sur la route des diocèses » nous poursuivons notre visite de l’Église catholique à Saint-Hyacinthe. Après avoir visité l’histoire des communautés religieuses, véritables bâtisseurs de l’Église et de la société dans ce coin de pays, nous poursuivons notre visite à la rencontre des acteurs de l’action pastorale sur le terrain. Nous serons témoins de l’inventivité, du dévouement et de l’audace du peuple de Dieu dans l’annonce de l’Évangile qui, répondant à l’invitation du pape François, « correspond à la soif d’infini présente dans chaque cœur humain ». Nous poursuivons ainsi notre parcours à la rencontre de ces personnes qui, à la suite du Christ, offrent leur vie par amour de Dieu et du prochain ; « capables de combler la vie d’une splendeur nouvelle et d’une joie profonde ».
Musique:
Brave New World instrumental, Fantoms
Aster Pond, Alsever Lake
Moving Mountains, Caleb Etheridge
Mythe Machine, Hale
Prepare Yourself, Moments