Homélie du pape Benoît XVI dimanche 5 juin à Zagreb

Dimanche, dans l’hippodrome de Zagreb, plus de 500 000 personnes ont participé à la messe à l’occasion de la journee nationale des familles catholiques croates.

Le pape a exhorté les familles à être « un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. »

Voici l’intégrale de son homélie:

« Chers frères et sœurs,
Au cours de cette Sainte Messe que j’ai la joie de présider, concélébrant avec de nombreux Frères dans l’épiscopat et avec un grand nombre de prêtres, je rends grâce au Seigneur pour toutes les familles bien-aimées réunies ici, et pour tant d’autres qui sont reliées à nous par la radio et la télévision. Je remercie particulièrement le Cardinal Josip Bozanić, Archevêque de Zagreb, pour ses chaleureuses paroles du début de la Messe. A tous, j’adresse mon salut et je vous exprime ma grande affection avec un baiser de paix !
Nous avons célébré, il y a peu, l’Ascension du Seigneur et nous nous préparons à recevoir le grand don du Saint-Esprit. Dans la première lecture, nous avons vu comment la communauté apostolique était réunie en prière dans le Cénacle avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 12-14). C’est là un portrait de l’Église qui plonge ses racines dans l’événement pascal : le Cénacle, en effet, est le lieu où Jésus institua l’Eucharistie et le Sacerdoce, au cours de la Dernière Cène, et où, ressuscité des morts, il répandit l’Esprit Saint sur ses Apôtres le soir de Pâques (cf. Jn 20, 19-23). A ses disciples, le Seigneur avait ordonné « de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (cf. Ac 1, 4) ; il avait plutôt demandé qu’ils restent ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ils se réunirent pour prier avec Marie au Cénacle dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14). Rester ensemble fut la condition mise par Jésus pour accueillir la venue du Paraclet, et la prière prolongée fut la condition nécessaire de leur concorde. Nous trouvons ici une formidable leçon pour chaque communauté chrétienne. On pense parfois que l’efficacité missionnaire dépend principalement d’une programmation consciencieuse et de son intelligente mise en œuvre par un engagement concret. Certes, le Seigneur demande notre collaboration, mais avant n’importe quelle réponse de notre part, son initiative est nécessaire : c’est son Esprit le vrai protagoniste de l’Église, à invoquer et à accueillir.
Dans l’Évangile, nous avons écouté la première partie de ce qu’on appelle « la prière sacerdotale » de Jésus (cf. Jn 17, 1-11a) – en conclusion des discours d’adieux – pleine de confidence, de douceur et d’amour. Elle est appelée « prière sacerdotale », parce qu’en elle, Jésus se présente dans l’attitude du prêtre qui intercède pour les siens, au moment où il va quitter ce monde. Le passage est dominé par le double thème de l’heure et de la gloire. Il s’agit de l’heure de la mort (cf. Jn 2, 4 ; 7, 30 ; 8, 20), l’heure au cours de laquelle le Christ doit passer de ce monde au Père (13, 1). Mais elle est aussi, en même temps, l’heure de sa glorification qui s’accomplit à travers la croix, appelée par l’évangéliste Jean « exaltation », c’est-à-dire élévation, montée dans la gloire : l’heure de la mort de Jésus, l’heure de l’amour suprême, est l’heure de sa gloire la plus haute. Pour l’Église aussi, pour chaque chrétien, la gloire la plus haute est celle de la Croix, c’est vivre la charité, don total à Dieu et aux autres.
Chers frères est sœurs ! J’ai accueilli très volontiers l’invitation que m’ont adressée les Évêques de la Croatie à visiter ce pays à l’occasion de la première Rencontre Nationale des Familles Catholiques Croates. Je désire exprimer ma vive appréciation pour l’attention et l’engagement envers la famille, non seulement parce que cette réalité humaine fondamentale aujourd’hui, dans votre pays comme ailleurs, doit affronter des difficultés et des menaces et donc a particulièrement besoin d’être évangélisée et soutenue, mais aussi parce que les familles chrétiennes sont une ressource décisive pour l’éducation à la foi, pour l’édification de l’Église comme communion et pour sa présence missionnaire dans les situations les plus diverses de la vie. Je connais la générosité et le dévouement avec lequel, vous, chers Pasteurs, servez le Seigneur et l’Église. Votre travail quotidien pour la formation à la foi des nouvelles générations, comme aussi pour la préparation au mariage et pour l’accompagnement des familles, est la route fondamentale pour régénérer toujours de nouveau l’Église et aussi pour vivifier le tissu social du pays. Poursuivez avec disponibilité votre précieux engagement pastoral !
Il est bien connu de tous que la famille chrétienne est un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. Le bienheureux Jean-Paul II, qui a visité par trois fois ce noble pays, affirmait que « la famille chrétienne est appelé à prendre une part active et responsable à la mission de l’Église d’une façon propre et originale, en se mettant elle-même au service de l’Église et de la société dans son être et dans son agir, en tant que ‘communauté intime de vie et d’amour’ » (Familiaris consortio, 50). La famille chrétienne a toujours été la première voie de transmission de la foi et elle conserve aujourd’hui de grandes possibilités pour l‘évangélisation dans de multiples domaines.
Chers parents, engagez-vous toujours à enseigner à vos enfants à prier, et priez avec eux ; faites-les approcher des Sacrements, particulièrement de l’Eucharistie – cette année vous célébrez les 600 ans du ‘miracle eucharistique de Ludbreg’ – ; et introduisez-les dans la vie de l’Église ; dans l’intimité domestique, n’ayez pas peur de lire la Sainte Écriture, illuminant la vie familiale de la lumière de la foi et louant Dieu comme Père. Soyez presque un petit cénacle, comme celui de Marie et des disciples, dans lequel se vit l’unité, la communion, la prière !
Aujourd’hui, grâce à Dieu, de nombreuses familles chrétiennes acquièrent toujours plus la conscience de leur vocation missionnaire et s’engagent sérieusement dans le témoignage au Christ Seigneur. Le bienheureux Jean-Paul II a dit : « A notre époque, les familles qui collaborent activement à l’évangélisation sont de plus en plus nombreuses… Dans l’Église a mûri l’heure de la famille, qui est également l’heure de la famille missionnaire » (Angelus, 21 octobre 2001). Dans la société d’aujourd’hui, la présence des familles chrétiennes exemplaires est plus que jamais nécessaire et urgente. Malheureusement, nous devons constater, spécialement en Europe, que se répand une sécularisation qui porte à la marginalisation de Dieu dans la vie et à une croissante désagrégation de la famille. On absolutise une liberté sans engagement pour la vérité, et on entretient comme idéal le bien-être individuel à travers la consommation des biens matériels et des expériences éphémères, négligeant la qualité des relations avec les personnes et les valeurs humaines plus profondes ; on réduit l’amour à une émotion sentimentale et à une satisfaction de pulsions instinctives, sans s’engager à construire des liens durables d’appartenance réciproque et sans ouverture à la vie. Nous sommes appelés à contester une telle mentalité ! Auprès de la parole de l’Église, le témoignage et l’engagement des familles sont très importants, votre témoignage concret, surtout pour affirmer l’intangibilité de la vie humaine de la conception à sa fin naturelle, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives qui soutiennent les familles dans la tâche d’engendrer et d’éduquer les enfants. Chères familles, soyez courageuses ! Ne cédez pas à la mentalité sécularisée qui propose la cohabitation comme préparatoire, ou même substitutive au mariage ! Montrez par votre témoignage de vie qu’il est possible d’aimer, comme le Christ, sans réserve, qu’il ne faut pas avoir peur de s’engager pour une autre personne ! Chères familles, réjouissez-vous de la paternité et de la maternité ! L’ouverture à la vie est signe d’ouverture à l’avenir, de confiance dans l’avenir, de même que le respect de la morale naturelle libère la personne au lieu de l’humilier ! Le bien de la famille est aussi le bien de l’Église. Je voudrais rappeler tout ce que j’ai affirmé dans le passé : «L’édification de chaque famille chrétienne se situe dans le contexte de la famille plus vaste de l’Église, qui la soutient et la conduit avec elle… Et, réciproquement, l’Église est édifiée par les familles, ‘petites Églises domestiques’ » (Discours d’ouverture du Congrès ecclésial diocésain de Rome, 6 juin Insegnamenti di Benedetto XVI, I, 2005, p. 205). Prions le Seigneur pour que les familles soient toujours plus de petites Églises et que les communautés ecclésiales soient toujours plus une famille !
Chères familles croates, en vivant la communion de foi et de charité, soyez témoins de façon toujours plus transparente de la promesse que le Seigneur monté au ciel fait à chacun de nous : « …je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt, 28, 20). Chers chrétiens croates, sentez-vous appelés à évangéliser par toute votre vie ; écoutez avec force la parole du Seigneur : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). Que la Vierge Marie, Reine des croates, accompagne toujours votre chemin. Amen ! Loués soient Jésus et Marie ! »

Le Pape s’adresse aux jeunes de Zagreb

Benoit XVI s’est adressé aux jeunes de Zagreb les incitant à construire leur vie en s’appuyant sur le Christ ; le Pape les attend à Madrid pour la Journée mondiale de la jeunesse.

Voici son discours en totalité:

« Chers jeunes,

Je vous salue tous avec beaucoup d’affection ! Je suis particulièrement heureux d’être avec vous sur cette place historique qui est le cœur de la ville de Zagreb. C’est un lieu de rencontres et d’échanges, où prévalent souvent les bruits et les mouvements de la vie quotidienne. Maintenant, votre présence la transforme presqu’en un « temple », dont la voûte est le ciel lui-même qui, ce soir, semble se pencher sur nous. Dans le silence, nous voulons accueillir la Parole de Dieu qui a été proclamée afin qu’elle illumine nos esprits et réchauffe nos cœurs.

Je remercie vivement Mgr Srakić, Président de la Conférence Épiscopale, de ses paroles pour introduire à notre rencontre ; et, de façon particulière, je salue et je remercie les deux jeunes, qui nous ont offert leurs beaux témoignages. L’expérience que Daniel a vécue rappelle celle de saint Augustin : c’est l’expérience de la recherche de l’amour « au-dehors » puis de la découverte qu’il est plus proche de moi que moi-même, qu’il me « touche » en mon for intérieur et me purifie… Mateja, par contre, nous a parlé de la beauté de la communauté, qui ouvre le cœur, l’esprit et le caractère… Merci à tous les deux !

Dans la Lecture qui a été proclamée, saint Paul nous a invités à être « toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4, 4). C’est une parole qui fait vibrer l’âme, si nous considérons que l’Apôtre des nations écrit cette Lettre aux chrétiens de Philippes alors qu’il est en prison, en attente d’être jugé. Il est enchaîné, mais l’annonce et le témoignage de l’Évangile ne peuvent être emprisonnés. L’expérience de saint Paul révèle qu’il est possible, dans notre cheminement, de conserver la joie même dans les moments d’obscurité. À quelle joie se réfère-t-il ? Nous savons tous que dans le cœur de tout homme demeure un fort désir de bonheur. Toute action, tout choix, toute intention renferme en soi cette exigence intime et naturelle. Toutefois, très souvent, nous nous rendons compte que nous avons mis notre confiance en des réalités qui ne satisfont pas ce désir, bien plus, qui montrent toute leur précarité. Et c’est en ces moments que nous expérimentons le besoin de quelque chose qui va « au-delà », qui donne un sens à notre vie quotidienne.

Chers amis, votre jeunesse est un temps que le Seigneur vous donne pour découvrir le sens de l’existence ! C’est le temps des grands horizons, des sentiments vécus avec intensité, mais aussi des peurs pour les choix qui engagent et qui sont durables, des difficultés dans les études et dans le travail, des interrogations sur le mystère de la douleur et de la souffrance. Plus encore, ce temps merveilleux de votre vie porte en lui une aspiration profonde, qui n’annule pas tout le reste mais l’élève pour lui donner sa plénitude. Dans l’Évangile de Jean, Jésus dit en s’adressant à ses premiers disciples : « Que cherchez-vous ? » (Jn 1, 38). Chers jeunes, cette parole, cette question franchit le temps et l’espace, elle interpelle tout homme et toute femme qui s’ouvre à la vie et cherche la juste route… Et voici ce qui est surprenant : la voix du Christ vous répète à vous aussi : « Que cherchez-vous ? ». Jésus vous parle aujourd’hui à travers l’Évangile et l’Esprit Saint, il est votre contemporain. C’est lui qui vous cherche, encore avant que vous ne le cherchiez ! Respectant pleinement votre liberté, il s’approche de chacun de vous et il se propose comme la réponse authentique et décisive à cette aspiration qui vous habite, au désir d’une vie qui vaille la peine d’être vécue. Laissez-le vous prendre par la main ! Laissez-le s’introduire toujours plus comme un ami et un compagnon de route ! Faites-lui confiance, il ne vous décevra jamais ! Jésus vous fait connaître de près l’amour de Dieu le Père, il vous fait comprendre que votre bonheur se réalise dans l’amitié avec lui, dans la communion avec lui, parce que nous avons été créés et sauvés par amour et c’est uniquement dans l’amour, celui qui veut et recherche le bien de l’autre, que nous expérimentons vraiment le sens de la vie et que nous sommes contents de la vivre, même dans les difficultés, les épreuves, les déceptions, en allant aussi à contre-courant.

Chers jeunes, enracinés dans le Christ, vous pourrez vivre pleinement ce que vous êtes. Comme vous le savez, c’est sur ce thème que j’ai écrit mon Message pour la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse, qui nous réunira en août à Madrid et vers laquelle nous sommes en marche. Je suis parti d’une expression incisive de saint Paul : « Soyez enracinés en lui, construisez votre vie sur lui ; restez fermes dans la foi » (Col 2, 7). En grandissant dans l’amitié avec le Seigneur, à travers sa Parole, l’Eucharistie et par votre appartenance à l’Église, avec l’aide de vos prêtres, vous pourrez témoigner à tous votre joie d’avoir rencontré Celui qui vous accompagne constamment et vous appelle à vivre dans la confiance et dans l’espérance. Le Seigneur Jésus n’est pas un Maître qui leurre ses disciples : il dit clairement que marcher avec lui requiert engagement et sacrifice personnel, mais cela en vaut la peine ! Chers jeunes amis, ne vous laissez pas désorienter par des promesses alléchantes de succès faciles, de styles de vie qui privilégient le paraître au détriment de l’intériorité. Ne cédez pas à la tentation de mettre votre confiance entière dans l’avoir, dans les choses matérielles, en renonçant à découvrir la vérité qui va au-delà, comme une étoile haut dans le ciel, là où le Christ veut vous conduire. Laissez-vous conduire vers les hauteurs de Dieu !

Durant le temps de votre jeunesse, le témoignage de nombreux disciples du Seigneur qui, à leur époque, ont vécu en portant dans leur cœur la nouveauté de l’Évangile, vous soutient. Pensez à François et Claire d’Assise, à Rose de Viterbe, à Thérèse de l’Enfant-Jésus, à Dominique Savio : combien de jeunes saints et saintes dans la grande assemblée de l’Église ! Mais ici, en Croatie, nous pensons, vous et moi, au Bienheureux Ivan Merz. Un jeune homme brillant, pleinement inséré dans la vie sociale qui, après la mort de la jeune Greta, son premier amour, entreprend le chemin universitaire. Durant la Première Guerre mondiale, il se trouve face à la destruction et à la mort, mais tout cela le modèle et le forge, lui faisant surmonter des moments de crise et de combat spirituel. La foi d’Ivan se renforce à tel point qu’il se consacre à l’étude de la Liturgie et commence un apostolat intense parmi les jeunes eux-mêmes. Il découvre la beauté de la foi catholique et comprend que la vocation de sa vie c’est de vivre et de faire vivre l’amitié avec le Christ. De combien d’actes de charité, de bonté, qui étonnent et émeuvent, est rempli son chemin ! Il meurt le 10 mai 1928, alors qu’il n’a que 32 ans, après quelques mois de maladie, en offrant sa vie pour l’Église et pour les jeunes.

Cette jeune existence, donnée par amour, exhale le parfum du Christ et est pour tous une invitation à ne pas avoir peur de s’en remettre au Seigneur, tel que nous le contemplons, de façon particulière en la Vierge Marie, la Mère de l’Église, qui est ici vénérée et aimée sous le titre de « Majka Božja od Kamenutih vrata » [« Mère de Dieu de la Porte de Pierre »]. Ce soir, je veux lui confier chacun de vous, pour qu’elle vous accompagne de sa protection et surtout pour qu’elle vous aide à rencontrer le Seigneur et à trouver en lui le plein sens de votre existence. Marie n’a pas eu peur de se donner tout entière au projet de Dieu. En elle, nous voyons le but auquel nous sommes appelés : la pleine communion avec le Seigneur. Notre vie entière est une marche vers l’Unité et Trinité d’Amour qu’est Dieu. Nous pouvons vivre en étant certains de n’être jamais abandonnés. Chers jeunes croates, je vous embrasse tous comme des fils et des filles ! Je vous porte dans mon cœur et je vous donne ma Bénédiction. « Soyez toujours dans la joie du Seigneur » ! Que sa joie, la joie du véritable amour, soit votre force. Amen. Que Jésus et Marie soient loués ! »

Benoît XVI en Croatie

Si la visite d’un pape donne l’occasion de célébrer l’Église universelle, elle est davantage l’occasion pour souligner la façon particulière dont une église locale incarne l’Évangile. Dans le cas de la Croatie, qui accueillera le pape Benoît XVI cette fin de semaine, la culture de ce petit pays de l’Europe de l’Est sera mise en avant-plan.
Deux évènements vont donner le ton à cette brève visite en Croatie du Pape :
– la Journée nationale des Familles catholiques croates, rassemblement qui donnera l’opportunité au président du Conseil pontifical de la famille, le cardinal Ennio Antonelli, d’accompagner le Pape. Toujours soucieux des besoins des familles, Benoît XVI va offrir des paroles de soutien aux familles participant à cette célébration.
– l’entrée imminente de la Croatie dans l’Union Européenne, permettra à Benoît XVI de parler d’un des thèmes les plus préoccupants: la relation entre la foi chrétienne et la culture européenne. Depuis de nombreuses années, Joseph Ratzinger n’a pas hésité à souligner la contribution importante de la foi chrétienne à la culture des pays d’Europe. On pourrait même dire que pour Ratzinger, les valeurs de l’universalité, la tolérance, et les droits de l’homme, toutes des valeurs fortement privilégiés par les européens, sont indissociables du christianisme qui leur a donné naissance. En visitant ce pays chrétien pour la troisième fois, la première comme Pape, Benoît XVI va rappeler aux croates la contribution positive de la foi chrétienne à leur propre culture. Lors de la visite au Vatican du nouvel ambassadeur de la Croatie le 11 avril dernier, le pape a encouragé les croates à « ne pas avoir peur de revendiquer avec détermination le respect de sa propre histoire et de sa propre identité religieuse et culturelle. »

Pour mieux souligner son message, Benoît XVI va évoquer quelques grandes figures croates qui ont contribué de façon exceptionnelle à l’avancement de la culture. Roger Joseph Boskovic (1711-1787), jésuite, scientifique qui a eu beaucoup d’influence dans les domaines des mathématiques, la physique, l’astronomie, l’architecture et la philosophie. Il a parcouru les grandes villes européennes en partageant ses idées avec les scientifiques de son époque. Le pape parlera aussi de Ivan Merz (1896-1928), jeune laïc cultivé, qui fut un universitaire. Né en 1896 dans une famille libérale mais peu catholique, Merz commence des études de droit et de philosophie à l’université de Vienne avant d’être envoyé au front comme soldat lors de la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il continua ses études, cette fois-ci en Lettres, à Vienne et ensuite à Paris, à la Sorbonne et à l’Institut catholique. Il obtient son doctorat à Zagreb avec une thèse intitulée : L’influence de la liturgie sur les écrivains français, de Chateaubriand à nos jours. Passionné pour la culture française, Merz contribua beaucoup à répandre les valeurs de cette culture en Croatie. À l’âge de vingt-sept ans, Merz fait vœu de chasteté et se consacre à l’enseignement de la jeunesse croate pendant son temps libre. Le pape Jean-Paul II parlait de Merz comme « l’apôtre des jeunes d’aujourd’hui ». Avec des figures comme Boskovic et Merz évoquant le souvenir de la contribution de la Croatie à la culture d’Europe, Benoît XVI encouragera les jeunes croates à apprécier et à partager les richesses de leur culture, toujours en s’efforçant de répondre aux questions inspirées par leur foi chrétienne.

En plus de nombreuses rencontres, le Pape participera à deux grands rassemblements:
samedi en après-midi, Benoît XVI rencontrera des représentants de la société, de la culture, ainsi que des membres d’autres confessions chrétiennes.
Le soir, Benoît XVI sur la grande place de Zagreb participera a une grande veillée avec des jeunes. Après les lectures bibliques et témoignages, le Pape s’adressera aux jeunes. La soirée se terminera par un temps d’adoration.
Dimanche matin sera un des grands moments de la visite : la grande messe pour la Journée nationale des Familles présidée par Benoît XVI à l’hippodrome, un stade qui peut accueillir des milliers de personnes. Le soir, le Pape présidera les vêpres avec les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses, et les séminaristes de la Croatie.
Cette visite apostolique de Benoît XVI dans un pays très majoritairement catholique (90%) mettra donc l’accent sur le rôle des familles dans la transmission de la foi et interpellera tous les chrétiens désireux de vivre pleinement l’évangile dans le monde contemporain.

Télévision Sel + Lumière retransmettra la veillée de prière samedi 4 juin à 16h30 et la messe dimanche 5 juin à 15h30.

Proposer les vocations dans l’Eglise locale

En ce dimanche des vocations, c’est l’occasion de nous souvenir de notre vocation baptismale et de rendre grâces pour toutes celles et tous ceux qui témoignent de l’amour de Dieu dans les différents états de vie.

Dans notre communauté, deux jeunes femmes vont prononcer leur voeux perpétuels l’une à Toronto le 21 mai prochain et la seconde le 2 juin à Paris. A la paroisse, entourées de leurs familles, amis, membres des communautés et paroissiens, elles nous renouvelleront dans notre engagement et notre joie de servir en Eglise.

Le message du Pape nous redit combien l’Eglise locale a un rôle indispensable pour susciter des vocations.

« Proposer les vocations dans l’Eglise locale », en est le thème de cette 48e Journée mondiale de prière pour les Vocations célébrée ce dimanche 15 mai. Le voici dans son integralité:

 « Chers frères et sœurs,

La 48ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations qui sera célébrée le 15 mai 2011, quatrième dimanche de Pâques, nous invite à réfléchir sur le thème: «proposer les vocations dans l’Église locale». Il y a soixante dix ans, le Vénérable Pie XII a institué l’Œuvre Pontificale pour les Vocations Sacerdotales. Par la suite, dans de nombreux diocèses, des évêques ont fondé des œuvres semblables animées par des prêtres et des laïcs, en réponse à l’appel du Bon Pasteur, qui «voyant les foules, eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger». Et il dit: «La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson» (Mt 9,36-38).

L’art de promouvoir et d’accompagner les vocations trouve un lumineux point de référence dans les pages de l’Évangile où Jésus appelle ses disciples à le suivre et les instruit avec amour et sollicitude. Notre attention se porte particulièrement sur la manière avec laquelle Jésus a appelé ses plus proches collaborateurs en vue de l’annonce du Règne de Dieu (cf. Lc 10,9). Avant tout, il apparaît clairement que son premier geste a été de prier pour eux: avant de les appeler, Jésus a passé la nuit seul, en prière et à l’écoute de la volonté du Père (cf. Lc 6,12), en une ascèse intérieure qui prenait de la hauteur par rapport aux réalités du quotidien. La vocation des disciples naît précisément dans le dialogue intime de Jésus avec son Père. Les vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée sont avant tout le fruit d’un contact permanent avec le Dieu vivant et d’une prière insistante qui s’élève vers le «Maître de la moisson» tant dans les communautés paroissiales, que dans les familles chrétiennes ou dans les groupes vocationnels.

Au début de sa vie publique, le Seigneur a appelé quelques pêcheurs, occupés à travailler sur les rives du lac de Galilée: «Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes» (Mt 4,19). Il leur a montré sa mission messianique par de nombreux «signes» qui indiquaient son amour pour les hommes et le don de la miséricorde du Père; il les a formés par la parole et par le témoignage de sa vie afin qu’ils soient prêts à continuer son œuvre de salut; enfin, «sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père» (Jn 13,1), il leur a confié le mémorial de sa mort et de sa résurrection, et avant d’être élevé au Ciel, il les a envoyés dans le monde entier avec le commandement: «Allez donc! De toutes les nations, faites des disciples» (Mt 28,19).

A ceux à qui il dit: «Suis-moi!», Jésus fait une proposition exigeante et exaltante: il les invite à entrer dans son amitié, à écouter attentivement sa Parole et à vivre avec lui; il leur enseigne le don total à Dieu et à la diffusion de son Règne selon la loi de l’Évangile: «Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12,24); il les invite à sortir de leur volonté fermée sur elle-même, de l’idée d’une réalisation de soi, pour se plonger dans une autre volonté, celle de Dieu, et se laisser conduire par elle; il leur fait vivre une fraternité qui naît de cette disponibilité totale à Dieu (cf. Mt 12,49-50), et qui devient le caractère distinctif de la communauté de Jésus: «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13,35).

Aujourd’hui encore, la suite du Christ est exigeante; elle signifie apprendre à fixer son regard sur Jésus, à le connaître intimement, à l’écouter dans la Parole et à le rencontrer dans les Sacrements; elle signifie encore apprendre à conformer sa propre volonté à la Sienne. Il s’agit d’une véritable et réelle école de formation pour ceux qui se préparent au ministère sacerdotal et à la vie consacrée, sous la conduite des autorités ecclésiales compétentes. Le Seigneur ne manque pas d’appeler, à tous les âges de la vie, à prendre part à sa mission et à servir l’Église par le ministère ordonné ou la vie consacrée. Et l’Église «est appelée à garder ce don, à l’estimer, à l’aimer: elle est responsable de la naissance et de la maturation des vocations sacerdotales» (Jean-Paul II, Ex. ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 41). Spécialement en notre temps où la voix du Seigneur semble étouffée par d’«autres voix» et où l’invitation à le suivre par le don de sa vie peut apparaître trop difficile, chaque communauté chrétienne, chaque fidèle, devrait accomplir consciencieusement son engagement pour la promotion des vocations. Il est important d’encourager et de soutenir ceux qui montrent des signes clairs de l’appel à la vie sacerdotale et à la consécration religieuse, afin qu’ils sentent la proximité de toute la communauté au moment où ils disent ‘oui’ à Dieu et à l’Église. Moi-même je les encourage comme je l’ai fait pour ceux qui se sont décidés à entrer au séminaire. Je leur ai écrit:«Vous avez bien fait d’agir ainsi. Car les hommes auront toujours besoin de Dieu, même à l’époque de la domination technique du monde et de la mondialisation: de Dieu qui s’est rendu visible en Jésus Christ et qui nous rassemble dans l’Église universelle pour apprendre avec lui et par lui la vraie vie et pour tenir présents et rendre efficaces les critères de l’humanité véritable (Lettre aux séminaristes, 18 octobre 2010).

Il faut que chaque Église locale se fasse toujours plus sensible et attentive à la pastorale des vocations, en amenant au niveau familial, paroissial et associatif – comme Jésus l’a fait pour ses disciples – surtout les adolescents, les adolescentes et les jeunes, à développer une amitié authentique et affectueuse avec le Seigneur, dans la prière personnelle et liturgique; à apprendre l’écoute attentive et féconde de la Parole de Dieu, par une familiarité croissante avec la Sainte Écriture; à comprendre qu’entrer dans la volonté de Dieu n’annihile ni ne détruit la personne, mais permet de découvrir et de suivre la vérité la plus profonde sur soi; à vivre la gratuité et la fraternité dans les relations avec les autres, car c’est seulement en s’ouvrant à l’amour de Dieu qu’on trouve la vraie joie et la pleine réalisation de ses aspirations. «Proposer les vocations dans l’Église locale», signifie avoir le courage d’indiquer, par une pastorale des vocations attentive et adaptée, ce chemin exigeant à la suite du Christ qui engage toute une vie, tellement il est riche de sens.

Je m’adresse particulièrement à vous, chers Frères dans l’Épiscopat. Pour assurer la continuité et la diffusion de votre mission de salut en Christ, il est important de favoriser «le plus possible les vocations sacerdotales et religieuses, et spécialement les vocations missionnaires» (Décr. Christus Dominus, 15). Le Seigneur a besoin de votre collaboration pour que ses appels puissent rejoindre le cœur de ceux qu’il a choisis. Soyez attentifs au choix de ceux qui œuvrent dans le Centre diocésain des vocations, instrument précieux pour la promotion et l’organisation de la pastorale des vocations et pour la prière qui la soutient et en garantit la fécondité. Je voudrais vous rappeler, chers Frères Évêques, la sollicitude de l’Église universelle pour une répartition équitable des prêtres dans le monde. Votre disponibilité à l’égard de diocèses plus pauvres en vocations, est une bénédiction de Dieu pour vos communautés et constitue pour les fidèles le témoignage d’un service sacerdotal qui s’ouvre généreusement aux nécessités de toute l’Église.

Le Concile Vatican II a rappelé explicitement que «le devoir de cultiver les vocations revient à la communauté chrétienne tout entière, qui s’en acquitte avant tout par une vie pleinement chrétienne» (Décr. Optatam totius, 2). Je désire donc adresser un salut fraternel et particulier, ainsi qu’un encouragement à tous ceux qui collaborent de diverse manière avec les prêtres dans les paroisses. Je m’adresse particulièrement à ceux qui peuvent offrir leur contribution à la pastorale des vocations: les prêtres, les familles, les catéchistes, les animateurs. Je recommande aux prêtres d’être disposés à donner un témoignage de communion avec leur évêque et les autres confrères, pour garantir l’humus vital aux nouveaux germes de vocations sacerdotales. Que les familles soient «animées par un esprit de foi, de charité et de piété» (Décr. Optatam totius, 2), pour aider leurs fils et leurs filles à accueillir avec générosité l’appel au sacerdoce et à la vie consacrée. Que les catéchistes et les animateurs des associations catholiques et des mouvements ecclésiaux, convaincus de leur mission éducative, aient le souci «d’éduquer les adolescents qui leur sont confiés, de manière qu’ils puissent percevoir la vocation divine et y répondre de grand cœur» (ibid.).

Chers frères et sœurs, votre engagement dans la promotion et l’accompagnement des vocations trouve tout son sens et son efficacité pastorale quand il s’effectue dans l’unité de l’Église et qu’il est orienté vers le service de la communion. C’est pour cela que chaque aspect de la vie de la communauté ecclésiale – la catéchèse, les rencontres de formation, la prière liturgique, les pèlerinages – est une occasion précieuse pour susciter dans le Peuple de Dieu, en particulier chez les plus petits et les jeunes, le sens de l’appartenance à l’Église et leur responsabilité quant à la réponse à l’appel au sacerdoce et à la vie consacrée, par un choix libre et conscient.

La capacité à cultiver les vocations est un signe caractéristique de la vitalité d’une Église locale.

Invoquons avec confiance et insistance le soutien de la Vierge Marie, afin que l’exemple de son accueil du plan divin du salut et que par sa puissante intercession, puisse se diffuser à l’intérieur de chaque communauté, une disponibilité à dire ‘oui’ au Seigneur qui ne cesse d’appeler de nouveaux ouvriers à sa moisson. Avec ce souhait, j’accorde volontiers à tous, ma Bénédiction Apostolique. »

Jésus de Nazareth tome 2: Une lecture spirituelle pour la Semaine sainte.

Aujourd’hui le tome II du livre Jésus de Nazareth écrit par Joseph Ratzinger-Benoît XVI est publié dans sept langues.
C’est le fruit d’une longue réflexion personnelle du cardinal Joseph Ratzinger-Benoît XVI.
Ce dernier l’a commencé alors qu’il était préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi.
Joseph Ratzinger-Benoît XVI souhaite faire mieux connaitre le mystère de Jésus-Christ dans son humanité.
Ce livre composé de 9 chapitres débute par l’entrée de Jésus à Jérusalem et se termine à la résurrection. Il fait suite au tome I qui évoquait la vie publique de Jésus de son baptême à la Transfiguration.
Le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques l’a présenté aujourd’hui lors de la conférence de presse à Rome. Il souligne que ce livre est dense mais qu’on ne peut plus le lâcher!
Joseph Ratzinger-Benoit XVI s’appuie sur des exégètes, des théologiens de différentes langues et donne des explications des écritures dans un langage contemporain.
Jésus de Nazareth tome 2 sera dans nos librairies religieuses le 15 avril prochain.  Une lecture spirituelle pour la Semaine sainte.

Pour en savoir plus, le père Thomas Rosica nous en parle à Perspectives ce soir.

« L’Europe doit s’ouvrir à Dieu ! »

[NDLR: Benoît XVI a célébré une messe en plein air, Place de l’Oratoire devant la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle. À l’occasion de l’année compostellane, Benoît XVI en a profité pour s’adresser non seulement aux Espagnols, mais à tous les Européens. Ci-dessous l’homélie complète prononcée sur le parvis de la cathédrale.]

(En galicien) Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Je rends grâce à Dieu pour le don qu’il me fait d’être ici, sur cette splendide place, haut-lieu de l’art, de la culture et riche de signification spirituelle. En cette Année Sainte, je viens en pèlerin parmi les pèlerins, accompagnant tous ceux qui viennent ici assoiffés de la foi dans le Christ ressuscité. Foi annoncée et transmise fidèlement par les Apôtres, comme saint Jacques le Majeur, qui est vénéré à Compostelle depuis des temps immémoriaux.

(En espagnol) Je suis reconnaissant pour les aimables paroles de bienvenue de Monseigneur Julien Barrio Barrio, Archevêque de cette église locale et pour la présence courtoise de Leurs Altesses Royales le Prince et la Princesse des Asturies, de Messieurs les Cardinaux, ainsi que des nombreux Frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce. Mon salut cordial rejoint également les Parlementaires européens, membres de l’intergroupe ‘Camino de Santiago’, et aussi les Autorités nationales, régionales et locales qui ont voulu être présentes à cette célébration. C’est là une marque de déférence envers le Successeur de Pierre et aussi un signe du profond sentiment que Saint-Jacques-de-Compostelle éveille en Galice et en d’autres lieux de l’Espagne, qui reconnaît l’Apôtre comme son Patron et Protecteur. J’adresse un chaleureux salut aussi aux personnes consacrées, aux séminaristes et aux fidèles qui participent à cette Eucharistie et, avec une émotion particulière, aux pèlerins, artisans de l’authentique esprit jacquin sans lequel on ne comprendrait pas grand-chose ou rien de ce qui se déroule en ce lieu.

Une phrase de la première lecture affirme avec une admirable simplicité : «  Avec beaucoup de puissance, les apôtres rendaient témoignage à la résurrection du Seigneur Jésus » (Ac 4, 33). En effet, au point de départ de tout ce que le christianisme a été et continue d’être ne se trouve pas une initiative ou un projet humain, mais Dieu, qui déclare Jésus juste et saint devant la sentence du tribunal humain qui le condamne comme blasphémateur et subversif ; Dieu, qui a arraché Jésus Christ à la mort ; Dieu qui fera justice à tous ceux qui sont injustement les humiliés de l’histoire. [Read more…]

Chrétiens, Juifs, Musulmans du Moyen-Orient: Un meilleur avenir ensemble

Les Messages des représentants Musulmans

Le cri de S.O.S. de certaines communautés comme celle des Chrétiens d’Iraq chrétiens, de Palestine victimes d’atrocités fondamentalistes, et celles des chrétiens asiatiques émigrés au Golfe souvent victimes d’abus des droits humains, pose problème aussi bien chez les chrétiens que chez les Musulmans, ces derniers étant majoritairement modérés. Pourtant la violence et le terrorisme son un réalité vécue au quotidien surtout dans certaine régions conflictuelles comme l’Iraq actuel.

« Je ne peux pas vivre mon arabité sans le chrétien arabe du Moyen-Orient. » attesta Muhammad Al-Sammak, Conseiller du Mufti sunnite du Liban, qui fit part lors de son intervention de sa préoccupation quant a la disparition des chrétiens, partie intégrante originelle du tissu culturel oriental. « Conserver la présence chrétienne est un devoir islamique commun autant qu’un devoir chrétien commun », de conclure Mr. Al-Sammak aux applaudissements de l’assemblée. Ayatollah Mohaghegh Ahmadabadi qui lui succéda a la tribune décrivit le statut des chrétiens en Iran comme étant très privilégiés : « Les chrétiens vivent côte à côte et en paix avec leurs frères musulmans, ils jouissent de tous les droits juridiques des autres citoyens et exercent librement leurs pratiques religieuses.» conclut-il a une assemblée refroidie.

Nul ne peut nier les persécutions et massacres des Chrétiens – comme l’atroce massacre des fideles de l’Eglise syriaque catholique en Iraq hier dimanche, les inégalités de droits qui sont privilégient les musulmans dans certains pays. Les lois doivent être reformées pour assurer aux chrétiens une citoyenneté égale, comme par exemple le droit d’accès a la propriété qui est réservé aux musulmans dans plusieurs pays comme ceux du Golfe par exemple. D’autre part, le changement de mesures prises officieusement qui empêchent les chrétiens d’avancer dans la société, comme par exemple en Egypte ou un grand nombre de chrétiens compétents sont discrètement écartés des postes élevés de la fonction publique. [Read more…]

Les Chrétiens d’Iraq: Confrontation ou Fuite versus Charité et Convivialité

Confrontation ou Fuite?

Au Moyen Orient l’émigration forcée est devenue la norme. Il est désormais impossible pour un nombre croissant de Chrétiens – devenus désormais minoritaires dans un Moyen Orient plus déstabilisé et tourmenté que jamais – de vivre sainement, ou de vivre tout court dans leur pays d’origine. Dans plusieurs pays du Levant la définition du terme « Chrétien » se rapproche plus que jamais du martyrisme, de la survie et de l’émigration.

Dans cette région du monde les Chrétiens sont continuellement soumis de maintes manières a de diverses pressions et violences de toutes sortes qui les obligent a quitter leurs patrie pour pouvoir survivre et sauvegarder le restant de d’une dignité qu’ils sont souvent forcés à subjuguer à des idéologies politico-religieuses futiles imposées pour éviter d’être expatriés. Ceux qui choisissent de rester le font à leurs risques et périls. C’est ce qui arrive en Iraq. Que faire? Confronter contre les principes de la foi chrétienne ou fuir? Y-a-t-il d’autres alternatives?

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La religion a sa place dans le dialogue national – Benoît XVI

Benoît XVI s’est adressé le 17 septembre aux membres du parlement britanniques et aux membres de la British Society. Un discours raffiné et traitant des enjeux-clés d’une nation occidentale. Sa simple présence à Westminster Hall constitue un événement historique. U peu plus tôt, il avait été accueilli par l’archevêque de Canterbury. Sans aucun doute, la visite du Pape au Royaume-Uni constitue jusqu’à présent un énorme succès, une manifestation de dialogue et d’amitié réciproque. Nous publions ci-dessous un extrait du discours du Pape aux parlementaires et membres de la British Society:

[L]a question centrale qui se pose est celle-ci : où peut-on trouver le fondement éthique des choix politiques ? La tradition catholique soutient que les normes objectives qui dirigent une action droite sont accessibles à la raison, même sans le contenu de la Révélation. Selon cette approche, le rôle de la religion dans le débat politique n’est pas tant celui de fournir ces normes, comme si elles ne pouvaient pas être connues par des non-croyants – encore moins de proposer des  solutions politiques concrètes, ce qui de toute façon serait hors de la compétence de la religion – mais plutôt d’aider à purifier la raison et de donner un éclairage pour la mise en œuvre de celle-ci dans la découverte de principes moraux objectifs. Ce rôle « correctif » de la religion à l’égard de la raison n’est toutefois pas toujours bien accueilli, en partie parce que des formes déviantes de religion, telles que le sectarisme  et le fondamentalisme, peuvent être perçues comme susceptibles de créer elles-mêmes de graves problèmes sociaux. A leur tour, ces déformations de la religion surgissent quand n’est pas accordée une attention suffisante au rôle purifiant et structurant de la raison à l’intérieur de la religion. Il s’agit d’un processus à deux sens. Sans le correctif apporté par la religion, d’ailleurs, la raison aussi peut tomber dans des distorsions, comme lorsqu’elle est manipulée par l’idéologie, ou lorsqu’elle est utilisée de manière partiale si bien qu’elle n’arrive plus à prendre totalement en compte la dignité de la personne humaine. C’est ce mauvais usage de la raison qui, en fin de compte, fut à l’origine du trafic des esclaves et de bien d’autres maux sociaux dont les idéologies totalitaires du 20ème siècle ne furent pas les moindres. C’est pourquoi, je voudrais suggérer que le monde de la raison et de la foi, le monde de la rationalité séculière et le monde de la croyance religieuse reconnaissent qu’ils ont besoin l’un de l’autre, qu’ils ne doivent pas craindre d’entrer dans un profond dialogue permanent, et cela pour le bien de notre civilisation.

La religion, en d’autres termes, n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre, mais elle est une contribution vitale au dialogue national. Dans cette optique, je ne puis que manifester ma préoccupation devant la croissante marginalisation de la religion, particulièrement du christianisme, qui s’installe dans certains domaines, même dans des nations qui mettent si fortement l’accent sur la tolérance. Certains militent pour que la voix de la religion soit étouffée, ou tout au moins reléguée à la seule sphère privée. D’autres soutiennent que la célébration publique de certaines fêtes, comme Noël, devrait être découragée, en arguant de manière peu défendable que cela pourrait offenser de quelque manière ceux qui professent une autre religion ou qui n’en ont pas. Et d’autres encore soutiennent – paradoxalement en vue d’éliminer les discriminations – que les chrétiens qui ont des fonctions publiques devraient être obligés en certains cas d’agir contre leur conscience. Ce sont là des signes inquiétants de l’incapacité d’apprécier non seulement les droits des croyants à la liberté de conscience et de religion, mais aussi le rôle légitime de la religion dans la vie publique. Je voudrais donc vous inviter tous, dans vos domaines d’influence respectifs, à chercher les moyens de promouvoir et d’encourager le dialogue entre foi et raison à tous les niveaux de la vie nationale.

Benoît XVI demande pardon pour les scandales de pédophilie

Une messe rassemblant plus de 15 000 prêtres a conclu l’année sacerdotale ce matin à Rome. Il s’agissait du plus grand nombre de concélébrants jamais réunis en la Place Saint-Pierre pour une même célébration.

Au cours de son homélie, le Pape est revenue sur le scandale des abus sexuels qui a marqué cette année du prêtre:

[I]l est ainsi arrivé que, proprement au cours de cette année de joie pour le sacrement du sacerdoce, sont venus à la lumière les péchés des prêtres – en particulier l’abus à l’égard des petits, où le sacerdoce chargé de témoigner de la prévenance de Dieu à l’égard de l’homme se trouve retourné en son contraire. Nous aussi nous demandons avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, alors que nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir ; promettre que dans l’admission au ministère sacerdotal et dans la formation délivrée au cours du parcours qui y prépare, nous ferons tout ce qui est possible pour examiner attentivement l’authenticité de la vocation et que nous voulons mieux encore accompagner les prêtres sur leur chemin, afin que le Seigneur les protège et les garde dans les situations difficiles et face aux dangers de la vie.

Aux yeux du Pape, l’année sacerdotale ne fut pas pour autant un échec, car elle nous a poussé de reconnaître notre faiblesse humaine:

Si l’Année sacerdotale avait du être une glorification de notre prestation humaine personnelle, elle aurait été détruite par ces événements. Mais il s’agissait pour nous exactement du contraire : devenir reconnaissant pour le don de Dieu, un don qui se cache « dans des vases d’argile » et qui toujours de nouveau, à travers toute la faiblesse humaine, rend concret son amour en ce monde. Nous considérons ainsi que ce qui est arrivé est un devoir de purification, un devoir qui nous porte vers l’avenir et qui, d’autant plus, nous fait reconnaître et aimer le grand don de Dieu. De cette façon, le don devient l’engagement de répondre au courage et à l’humilité de Dieu par notre courage et notre humilité. La parole du Christ, que nous avons chanté comme chant d’entrée dans la liturgie de ce jour, peut nous suggérer en cette heure ce que signifie devenir et être prêtre : « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29).

Malgré cette faiblesse donc, Dieu a besoin de nous tous, et besoin d’hommes pour le servir à travers le sacerdoce:

Le sacerdoce n’est donc pas seulement une « charge », mais un sacrement : Dieu se sert d’un pauvre homme pour être, à travers lui, présent pour les hommes et agir en leur faveur. Cette audace de Dieu qui se confie à des êtres humains et qui, tout en connaissant nos faiblesses, considère les hommes capables d’agir et d’être présents à sa place – cette audace de Dieu est la réalité vraiment grande qui se cache dans le mot « sacerdoce ». Que Dieu nous considère capables de cela, que de cette manière il appelle les hommes à son service et qu’ainsi de l’intérieur il se lie à eux : c’est ce que, en cette année, nous voulions considérer et comprendre à nouveau. Nous voulions réveiller la joie que Dieu nous soit si proche, et la gratitude pour le fait qu’il se confie à notre faiblesse ; qu’il nous conduise et nous soutienne jour après jour. Nous voulions aussi ainsi montrer à nouveau aux jeunes que cette vocation, cette communion de service pour Dieu et avec Dieu, existe – et plus encore, que Dieu est en attente de notre « oui ».

Télévision Sel + Lumière a présenté en direct la messe de clôture de l’année sacerdotale et la représentera à 15h30HE en français.

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