Au Monastère de l’Escorial, le Pape a rencontré des jeunes religieuses

Beaucoup de rencontres pour Benoit XVI en ce vendredi.
D’abord au Monastère de l’Escorial, le Pape s’est adressé aux jeunes religieuses:

« Chères jeunes religieuses,

Au cours des Journées Mondiales de la Jeunesse que nous sommes en train de célébrer à Madrid, c’est pour moi un grand plaisir de pouvoir vous rencontrer, vous qui avez consacré votre jeunesse au Seigneur, et je vous remercie pour l’aimable salut que vous m’avez adressé. J’exprime ma gratitude envers Monsieur le Cardinal Archevêque de Madrid qui a programmé cette rencontre dans un lieu très suggestif comme le monastère Saint Laurent de l’Escorial. Si sa célèbre bibliothèque garde d’importantes éditions de la Sainte Écriture et de Règles monastiques de diverses familles religieuses, votre vie de fidélité à l’appel reçu est, elle-aussi, une manière précieuse de garder la Parole du Seigneur qui résonne dans vos formes de spiritualité.

Chères sœurs, tout charisme est une parole évangélique que l’Esprit Saint rappelle à son Église (Jn 14, 26). C’est bien vrai : la Vie consacrée « naît de l’écoute de la Parole de Dieu et accueille l’Évangile comme règle de vie. Vivre à la suite du Christ, chaste, pauvre et obéissant, est ainsi une ‘exégèse’ vivante de la Parole de Dieu (…) D’elle tout charisme est né et d’elle, toute règle veut être l’expression, en donnant vie à des itinéraires de vie chrétienne caractérisés par la radicalité évangélique » (Verbum Domini, n. 83).
La radicalité évangélique réside dans le fait d’être « enracinés et fondés dans le Christ, fermes dans la foi » (Col 2, 7), ce qui, dans la Vie consacrée, signifie aller à racine de l’amour, Jésus Christ, avec un cœur sans partage, jusqu’à ne rien préférer à son amour (cf. Saint Benoît, Règle IV, 21), par une appartenance sponsale comme l’ont vécu les saints, à l’image de Rose de Lima et de Rafael Arnáiz, jeunes patrons de ces Journées Mondiales de la Jeunesse. La rencontre personnelle avec le Christ qui nourrit votre consécration, doit être témoignée avec toute sa force transformatrice dans vos vies ; elle revêt une importance particulière aujourd’hui, alors qu’« on constate une sorte d’‘éclipse de Dieu’, une certaine amnésie, voire un réel refus du christianisme et un reniement du trésor de la foi reçue, au risque de perdre sa propre identité profonde » (Message pour les Journées Mondiales de la Jeunesse 2011, n. 1). Face au relativisme et à la médiocrité, s’impose la nécessité de cette radicalité dont témoigne la consécration comme une appartenance à Dieu aimé par-dessus tout.

Cette radicalité évangélique de la Vie consacrée s’exprime par la communion filiale avec l’Église – la maison des enfants de Dieu que le Christ a fondée – ; la communion avec les Pasteurs qui, au nom du Seigneur, proposent le dépôt de la foi reçu des Apôtres, du Magistère de l’Église et de la Tradition chrétienne ; la communion avec votre famille religieuse en conservant son noble patrimoine spirituel avec gratitude et en appréciant aussi les autres charismes ; la communion avec les autres membres de l’Église comme les laïcs, appelés à témoigner du même Évangile du Seigneur par leur vocation spécifique.
La radicalité évangélique s’exprime enfin dans la mission que Dieu a voulu vous confier : par la vie contemplative qui accueille dans ses cloitres la Parole de Dieu dans un silence éloquent et adore sa beauté dans la solitude habitée par Lui ; par les diverses formes de vie apostolique, dans les sillons desquelles germe la semence évangélique dans l’éducation des enfants et des jeunes, dans le soin des malades et des personnes âgées, dans l’accompagnement des familles, dans l’engagement en faveur de la vie, dans le témoignage de la vérité, dans l’annonce de la paix et la charité, l’engagement missionnaire, et dans la nouvelle évangélisation, et bien d’autres domaines de l’apostolat ecclésial.

Chères sœurs, c’est à ce témoignage de sainteté que Dieu vous appelle, en suivant Jésus de très près et sans conditions dans la consécration, la communion et la mission. L’Église a besoin de votre jeune fidélité enracinée et fondée dans le Christ. Merci pour votre « oui » généreux, total et perpétuel à l’appel du Bien-Aimé. Que la Vierge Marie soutienne et accompagne votre jeunesse consacrée, avec le vœu fervent que cela interpelle, encourage et illumine tous les jeunes.
Avec ces sentiments, je prie Dieu de récompenser abondamment la généreuse contribution de la Vie consacrée à ces Journées Mondiales de la Jeunesse, et en son nom, je vous bénis de tout cœur. Merci infiniment !”

Enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi !

01 Syro-Phoenician womanChaque Journée Mondiale de la Jeunesse présente un thème particulier qui a comme but d’approfondir la foi des jeunes pèlerins. Il s’agit d’une réflexion sur les éléments importants de la vie chrétienne. Benoît XVI a choisi comme thème de la JMJ à Madrid un verset de la lettre de Saint Paul aux Colossiens : « Enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi » (Col 2,7). Par ce thème, le Saint Père veut poursuivre une catéchèse qui aidera les jeunes à devenir plus solide et confiant dans leur vie chrétienne, malgré les défis qui se présentent dans une société qui se montre souvent hostile au message de l’Évangile.

Dans son message pour les JMJ à Madrid, le Saint Père a essayé de montrer comment la foi en Christ donne la force aux chrétiens. Il rappelle les souvenirs de sa jeunesse, quand il a partagé les mêmes rêves de ses amis qui ont voulu réaliser un grand idéal dans leurs vies. Les jeunes, dit Benoît XVI, manifestent souvent un cœur insatisfait ; loin de condamner une telle insatisfaction, le Saint Père y voit l’appel de Dieu dans la vie de chacun : nous sommes tous insatisfaits tant que nous ne connaissons pas Dieu. Pour cette raison, il s’avère important d’être fondés dans le Christ et affermis dans la foi.

Les mots « enraciné » et « fondé » évoquent des images qui communiquent la force et la stabilité. « Enraciné » réfère aux racines qui maintiennent un arbre en place malgré les tempêtes qui le secouent. « Fondé » évoquent l’image d’une maison bâtie sur des fondations stables, une image forte pour les jeunes qui se demande souvent quelle vie ils bâtiront par leurs décisions.

La JMJ veut aussi « affermir » dans la foi les jeunes qui sont souvent déstabilisés par les doutes provenant d’une société qui s’opposent à la vie chrétienne. Comment être affermis dans la foi ? C’est une dynamique d’Église. Benoît XVI rappelle l’apôtre Thomas, qui refusait de croire en Christ ressuscité tant qu’il ne le voyait pas. Comme Thomas, nous voulons voir et toucher Jésus, surtout dans un monde où Dieu semble plus loin. Mais la proximité avec le Christ n’est pas une proximité comme nous la vivons avec nos amis ou nos familles ; elle est moins localisée et plus souple. Notre foi est née et soutenue dans et par l’Église. C’est par la liturgie, la prière, la catéchèse, et la fraternité que le Christ devient présent parmi nous. En rassemblant des jeunes provenant de tous les coins du monde, les JMJ manifestent l’universalité de l’Église : c’est dans l’Église que nos divisions sont brisées et nous manifestons la puissance créatrice de la grâce de Dieu. Ainsi, les JMJ ne sont pas que des célébrations pour les jeunes ; les JMJ sont également des célébrations pour toute l’Église, en nous montrant la réconciliation et la communion que Dieu veut opérer dans son peuple.

Profitez de ces journées pour mieux connaître le Christ

Durant cette cérémonie de bienvenue, marquée par un temps de prière, Benoit XVI a donné un commentaire du passage de l’Evangile de St Matthieu:

«Chers amis,

Je remercie les jeunes représentants des cinq continents pour les paroles chaleureuses qu’ils m’ont adressées. Je salue affectueusement tous les jeunes qui sont ici réunis, provenant d’Océanie, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe, ainsi que tous ceux qui n’ont pas pu venir. Je pense souvent à vous et prie pour vous. Dieu m’a accordé la grâce de pouvoir vous voir et vous entendre de plus près et de nous mettre ensemble à l’écoute de sa Parole.
Dans la Lecture qui vient d’être proclamée, nous avons entendu un passage de l’Évangile où il est dit d’accueillir les paroles de Jésus et de les mettre en pratique. Il y a des paroles qui ne servent qu’à entretenir une conversation et qui passent comme le vent. D’autres cultivent l’esprit sous divers aspects. Celles de Jésus, par contre, remplissent le cœur, s’y enracinent et façonnent notre vie tout entière. Sinon elles demeurent vides et deviennent éphémères. Elles ne nous rapprochent pas de Lui. Et, ainsi, le Christ continue d’être au loin, comme une voix parmi les nombreuses autres que nous entendons autour de nous et auxquelles nous sommes déjà accoutumés. De plus, le Maître qui parle n’enseigne pas ce qu’il a appris d’autres personnes, mais ce qu’Il est lui-même, le seul qui connaisse vraiment le chemin de l’homme vers Dieu, car c’est lui qui l’a ouvert pour nous, qui l’a créé pour que nous puissions parvenir à la vie authentique, celle qu’il vaut toujours la peine de vivre en toute circonstance et que la mort même ne peut détruire. L’Évangile continue en expliquant cela à travers l’image suggestive de celui qui construit sur un roc solide, résistant aux assauts des adversités, contrairement à celui qui bâtit sur le sable, parfois même dans un lieu paradisiaque, comme nous dirions aujourd’hui, mais qui se désagrège au premier souffle de vent et devient une ruine.
Chers jeunes, écoutez vraiment les paroles du Seigneur pour qu’elles soient en vous « esprit et vie » (Jn 6, 63), racines qui alimentent votre être, règles de conduite qui nous rendent semblables à la personne du Christ, en étant pauvres de cœur, affamés de justice, miséricordieux, en ayant un cœur pur, en aimant la paix. Faites-le chaque jour avec constance, comme on fait avec le seul Ami qui ne nous déçoit pas et avec qui nous voulons partager le chemin de notre vie. Vous savez bien que lorsque nous ne marchons pas au côté du Christ qui nous guide, nous nous dispersons sur d’autres sentiers, comme celui de nos propres impulsions aveugles et égoïstes, celui des propositions flatteuses mais intéressées, trompeuses et volubiles, qui laissent le vide et la frustration derrière elles.
Profitez de ces journées pour mieux connaître le Christ et soyez certains qu’enracinés en Lui votre enthousiasme et votre joie, vos désirs d’aller plus loin, d’atteindre ce qui est plus élevé, jusqu’à Dieu, auront toujours un avenir assuré, parce que la plénitude de la vie demeure déjà en vous. Faites-la grandir à l’aide de la grâce divine, généreusement et sans médiocrité, visant sérieusement l’objectif de la sainteté. Et, face à nos faiblesses, qui parfois nous écrasent, comptons également sur la miséricorde du Seigneur, qui est toujours prêt à nous tenir de nouveau la main et qui nous offre son pardon à travers le sacrement de la Pénitence.
En construisant sur le roc inébranlable, non seulement votre vie sera solide et stable, mais elle contribuera aussi à projeter la lumière du Christ sur les jeunes de votre âge et sur toute l’humanité, en présentant une alternative valable à tous ceux qui sont tombés dans leur vie, parce que les fondements de leur existence étaient inconsistants ; à tous ceux qui se contentent de suivre les courants de la mode, qui trouvent refuge dans leur intérêt immédiat, oubliant la vraie justice, ou qui s’abritent derrière leurs propres opinions au lieu de rechercher la pure vérité.
Oui, nombreux sont ceux qui, se croyant des dieux, pensent ne pas avoir besoin d’autres racines ni d’autres sources qu’eux-mêmes. Ils voudraient décider eux-mêmes ce qui est vérité ou pas, ce qui est bien ou mal, le juste et l’injuste ; décider ce qui est digne de vivre ou peut être sacrifié sur l’autel d’autres préférences ; marcher à chaque instant au hasard, sans but préétabli, se laissant guider par l’instinct du moment. Ces tentations sont toujours aux aguets. Il est important de ne pas y succomber car, en réalité, elles mènent à quelque chose d’aussi évanescent qu’une existence sans horizons, une liberté sans Dieu. Nous, par contre, nous savons bien que nous avons été créés libres, à l’image de Dieu, précisément parce que nous sommes protagonistes de la recherche de la vérité et du bien, responsables de nos actions et non de simples exécutants aveugles, collaborateurs créatifs dans notre tâche de cultiver et d’embellir l’œuvre de la création. Dieu désire un interlocuteur responsable, qui puisse dialoguer avec lui et l’aimer. À travers le Christ, nous pouvons vraiment le devenir et, enracinés en lui, donner ses ailes à notre liberté. N’est-ce pas là le grand motif de notre joie ? N’est-ce pas là un terrain solide pour construire la civilisation de l’amour et de la vie, capable d’humaniser tous les hommes ?
Chers amis, soyez prudents et sages, bâtissez votre vie sur le fondement solide qu’est le Christ. Cette sagesse et cette prudence guideront vos pas, rien ne vous fera trembler et la paix règnera dans votre cœur. Alors, vous serez heureux, contents, et votre joie se communiquera aux autres. Ils se demanderont quel est le secret de votre vie et ils découvriront que le roc qui soutient tout l’édifice et sur lequel s’appuie toute votre existence est la personne même du Christ, votre ami, frère et Seigneur, le fils de Dieu fait homme, qui donne consistance à tout l’univers. Il est mort pour nous et il est ressuscité pour que nous ayons la vie et, à présent, depuis le trône du Père, il demeure vivant et proche de tous les hommes, veillant continuellement avec amour sur chacun de nous.

Confiant les fruits de ces Journées Mondiales de la Jeunesse à la Vierge Marie, qui a su dire « oui » à la volonté de Dieu et qui nous enseigne, comme personne d’autre, la fidélité à son divin Fils, qu’elle a suivi jusqu’à sa mort sur la croix. Nous méditerons tout cela plus profondément aux diverses stations de la Via Crucis. Prions pour que, comme pour elle, notre « oui » d’aujourd’hui au Christ soit aussi un « oui » inconditionnel à son amitié, à la fin de cette Journée et durant toute notre vie. Merci beaucoup.”

Madrid est la capitale des jeunes du monde entier

Le Pape a été accueilli par des jeunes de cinq continents à la place Cibeles.

Benoît XVI s’est adressé aux jeunes en ce premier soir de rencontre pour les Journées mondiales de la jeunesse de Madrid:

“Chers jeunes amis,

C’est une immense joie pour moi de vous rencontrer ici, dans le centre de cette belle ville de Madrid, dont les clés m’ont été aimablement remises par Monsieur le Maire. Aujourd’hui, elle est aussi la capitale des jeunes du monde entier vers laquelle toute l’Église a le regard tourné. Le Seigneur nous a réunis pour que nous vivions en ces jours l’expérience fraternelle des Journées Mondiales de la Jeunesse. Par votre présence et votre participation aux célébrations, le nom du Christ résonnera dans tous les recoins de cette ville renommée. Prions afin que son message d’espérance et d’amour ait aussi un écho dans le cœur de ceux qui ne croient pas ou qui se sont éloignés de l’Église. Merci beaucoup pour l’accueil chaleureux que vous m’avez réservé à mon entrée dans la ville, signe de votre amour et de votre attachement au Successeur de Pierre.
Je salue Monsieur le Cardinal Stanisław Ryłko, Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs et ses collaborateurs dans ce Dicastère, en les remerciant tous pour le travail accompli. Je remercie également Monsieur le Cardinal Antonio María Rouco Varela, Archevêque de Madrid, pour ses aimables paroles et pour l’effort fourni par son archidiocèse, soutenu par les autres diocèses d’Espagne, pour préparer ces Journées Mondiales de la Jeunesse pour lesquelles ont travaillé aussi avec générosité beaucoup d’autres Églises particulières du monde entier. J’exprime ma gratitude envers les Autorités nationales, celles des Communautés autonomes et les Autorités locales pour leur aimable présence et pour leur généreuse collaboration au bon déroulement de cette grande rencontre. Merci à mes frères dans l’Épiscopat, aux prêtres, aux séminaristes, aux personnes consacrées et aux fidèles ici présents qui ont accompagné les jeunes pour vivre ces journées intenses de marche à la rencontre du Christ. Je vous salue tous cordialement dans le Seigneur et je vous redis que c’est une grande joie d’être ici avec vous tous. Que le feu de l’amour du Christ ne s’éteigne jamais dans vos cœurs !

 

Aux francophones voilà ce que le Pape a dit:

« Chers jeunes francophones, vous avez répondu nombreux à l’appel du Seigneur à venir le rencontrer à Madrid. Je vous en félicite ! Bienvenue aux Journées Mondiales de la Jeunesse ! Vous portez en vous des questions et vous cherchez des réponses. Il est bon de chercher toujours. Recherchez surtout la Vérité qui n’est pas une idée, une idéologie ou un slogan, mais une Personne, le Christ, Dieu Lui-même venu parmi les hommes ! Vous avez raison de vouloir enraciner votre foi en Lui, de vouloir fonder votre vie dans le Christ. Il vous aime depuis toujours et vous connaît mieux que quiconque. Puissent ces journées riches de prière, d’enseignement et de rencontres vous aider à le découvrir encore pour mieux l’aimer. Que le Christ vous accompagne durant ce temps fort où, tous ensemble, nous allons le célébrer et le prier !”

 

Benoît XVI foule le sol d’Espagne.

Voici son discours prononcé à l’aéroport de Barajas à son arrivée pour les 26es Journées mondiales de la jeunesse: 

“Majestés,
Monsieur le Cardinal Archevêque de Madrid,
Messieurs les Cardinaux,
Chers frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Autorités nationales, des communautés autonomes et locales,
Cher peuple de Madrid et de l’Espagne toute entière

Merci, Majesté, pour votre présence ici avec la Reine, et pour les paroles si déférentes et affables que vous m’avez adressées en me souhaitant la bienvenue. Ces paroles me font revivre les inoubliables marques de sympathie reçues lors de mes visites apostoliques antérieures en Espagne, et plus particulièrement celles de mon récent voyage à Saint Jacques de Compostelle et à Barcelone. Je salue très cordialement ceux qui se trouvent présents à Barajas, et ceux qui suivent cet événement par la radio et la télévision. Je mentionne également avec grande reconnaissance tous ceux qui, instances ecclésiales et civiles, ont contribué par leurs efforts et leur travail, avec grand engagement et dévouement, pour que ces Journées Mondiales de la Jeunesse, de Madrid, puissent bien se dérouler et porter des fruits abondants.

Je désire aussi remercier de tout cœur pour l’hospitalité offerte par tant de familles, de paroisses, de collèges et d’autres institutions qui ont accueilli les jeunes venus du monde entier, d’abord dans différentes régions et villes d’Espagne, et maintenant dans cette grande ville de Madrid, cosmopolite et aux portes grandes ouvertes.
Je viens ici pour rencontrer des milliers de jeunes du monde entier, intéressés par le Christ ou en recherche de la vérité qui donne un sens authentique à leur existence. Je viens comme Successeur de Pierre pour les confirmer tous dans leur foi, en vivant quelques jours d’intense activité pastorale pour annoncer que Jésus-Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie. Pour pousser à l’engagement de construire le Règne de Dieu dans le monde, et entre nous. Pour exhorter les jeunes à rencontrer personnellement le Christ-Ami et ainsi, enracinés dans sa Personne, se convertir en disciples fidèles et en témoins courageux.
Pour quoi et par quoi cette multitude de jeunes est-elle venue à Madrid ? Bien que la réponse devrait être donnée par eux, on peut bien penser qu’ils désirent écouter la Parole de Dieu, comme l’a proposé la devise de ces Journées Mondiales de la Jeunesse, de manière qu’enracinés dans le Christ et construits sur Lui, ils manifestent la fermeté de leur foi.

Beaucoup d’entre eux ont écouté la voix de Dieu, parfois uniquement comme un léger murmure, qui les a poussés à le chercher avec plus de diligence, et à partager avec les autres l’expérience de la force qu’ils tiennent dans leur vie. Cette découverte du Dieu vivant anime les jeunes et ouvre leurs yeux aux défis du monde où ils vivent, avec leurs possibilités et leurs limites. Ils voient la superficialité, la consommation et l’hédonisme régnants, tant de banalité au moment de vivre la sexualité, tant de manques de solidarité, tant de corruption. Et ils savent que sans Dieu il serait difficile d’affronter ces défis et d’être vraiment heureux, tournant vers lui leur enthousiasme pour l’obtention d’une vie authentique. Toutefois, avec Lui à leurs côtés, ils obtiendront la lumière pour marcher et des raisons pour espérer, ne se décourageant pas devant ces hauts idéaux qui motiveront leur engagement généreux pour construire une société où la dignité humaine et une vraie fraternité se respectent. Ici, durant ces Journées, ils ont une occasion privilégiée pour mettre en commun leurs aspirations, échanger entre eux les richesses de leurs cultures et de leurs expériences, s’encourager mutuellement dans leur cheminement de foi et de vie, où certains se croient isolés ou ignorés par leur entourage quotidien. Mais non, ils ne sont pas seuls ! Beaucoup de leurs contemporains partagent leurs projets et, se confiant entièrement au Christ, ils savent qu’ils ont vraiment un avenir devant eux et ils ne craignent pas les engagements décisifs qui demandent toute la vie. Pour cela, les écouter, prier ensemble et célébrer l’Eucharistie avec eux me causent une immense joie. Les Journées Mondiales de la Jeunesse nous apporte un message d’espérance, comme une brise d’air pur et juvénile, avec des parfums nouveaux qui nous remplissent de confiance pour le demain de l’Église et du monde.

Certes, les difficultés ne manquent pas. Des tensions et des confrontations existent en tant d’endroits du monde, avec même du sang qui coule. La justice et la haute valeur de la personne humaine se plient facilement à des intérêts égoïstes, matériels et idéologiques. L’environnement et la nature que Dieu a créés avec tant d’amour ne sont pas respectés comme il se doit. De plus, beaucoup de jeunes regardent avec préoccupation leur avenir face à la difficulté de trouver un emploi digne ou bien pour l’avoir perdu ou encore parce que celui qu’ils ont est précaire et n’est pas assuré. Il y en a d’autres qui ont besoin d’aide pour ne pas tomber dans les filets de la drogue, d’une aide efficace si par malheur ils y sont déjà tombés. À cause de leur foi dans le Christ, beaucoup souffrent en eux-mêmes la discrimination, qui conduit à la dépréciation et à la persécution ouverte ou larvée qui afflige des régions déterminées de certains pays. Ils sont aussi sollicités pour s’éloigner de Lui, en les privant des signes de sa présence dans la vie publique, et en réduisant au silence son Nom même. Pourtant aujourd’hui, je redis aux jeunes, avec toute la force de mon cœur, que rien ni personne ne vous prive de la paix ! N’ayez pas honte du Seigneur ! Il n’a rien objecté à se faire l’un de nous et à faire l’expérience de nos angoisses pour nous élever vers Dieu, et faisant ainsi il nous a sauvés.
Dans ce contexte, il est urgent d’aider les jeunes disciples de Jésus à demeurer fermes dans la foi et à assumer la belle aventure de l’annoncer et d’en témoigner ouvertement par leurs propres vies. Un témoignage courageux et plein d’amour au frère humain, à la fois décidé et prudent, sans cacher sa propre identité chrétienne, dans un climat de respectueuse connivence avec d’autres options légitimes et en même temps avec l’exigence du respect dû aux propres convictions.
Majesté, en vous remerciant de nouveau pour l’accueil déférent que vous m’avez réservé, je désire exprimer mon appréciation et ma proximité à tous les peuples d’Espagne, tout comme mon admiration pour un pays si riche en histoire et en culture, pour la vitalité de sa foi qui a fructifié en de nombreux saints et saintes de toutes les époques, en de nombreux hommes et femmes qui, laissant leur terre, ont apporté l’Évangile aux limites du monde, et en des personnes droites, solidaires et bonnes de votre pays. C’est là un grand trésor dont il convient certainement de prendre soin par une attitude constructive pour le bien commun d’aujourd’hui et pour offrir un horizon lumineux à l’avenir des nouvelles générations. Même s’il existe actuellement des motifs de préoccupations, plus grand est l’élan des Espagnols, avec l’ardeur qui les caractérise, pour les dépasser, et ce qui y contribue le plus ce sont leurs racines chrétiennes profondes, très fécondes au cours des siècles.

A partir d’ici, je salue très cordialement tous les amis espagnols et madrilènes, et tous ceux qui sont venus d’autres terres. Durant ces jours je vous serai proche, ayant très présent à l’esprit tous les jeunes du monde, en particulier ceux qui passent par toutes sortes d’épreuves. Confiant cette rencontre à la très sainte Vierge Marie, et à l’intercession des saints protecteurs de ces Journées, je demande à Dieu qu’il bénisse et protège toujours les fils et les filles d’Espagne. Merci beaucoup.”

Ça y est, les JMJ ont officiellement commencé à Madrid

La messe d’inauguration place de la Cibeles a rassemblé des centaines de milliers de jeunes, de 193 nations, plus de mille évêques, cent mille prêtres.

Dans son homélie l’archevêque de Madrid a évoqué le bienheureux Jean-Paul II, l’un des patrons des JMJ, bien présent dans tous les cœurs.

Le chant inspiré des paroles de Ste Thérèse d’Avila:
« Nada te turbe, nada te espante: sólo Dios basta! … Que rien ne te trouble, que rien ne t´effraie: Qui a Dieu ne manque de rien. … » résonne encore.

La nuit tombe sur Madrid en cette fin de messe d’inauguration, mais pas la chaleur des cœurs.

Le président du Conseil pontifical pour les laïcs, le cardinal Stanislas Rylko, ce soir, à Madrid, à la fin de la messe s’est adressé aux jeunes. Voici le texte intégral de son allocution

« Très chers jeunes,

Et voilà, le jour tant attendu est arrivé: l’inauguration de la XXVIème Journée Mondiale de la Jeunesse. Après un long cheminement de préparation vous êtes finalement arrivés ici, à Madrid, la belle métropole moderne qui deviendra ces jours-ci la capitale de la jeunesse catholique du monde entier…
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!… » (Ps 118,26). C’est par ces mots du Psaume que je vous donne cordialement la bienvenue avec toutes les chaleureuses salutations de la part du Conseil Pontifical pour les Laïcs, le dicastère du Saint-Siège auquel le Pape a confié l’organisation des rencontres mondiales des jeunes. J’adresse une pensée reconnaissante à vos évêques, aux prêtres, aux religieux et aux religieuses, ainsi qu’aux formateurs laïcs qui vous ont accompagnés et vous ont guidés sur le parcours de préparation spirituelle à cette grande aventure de la foi que nous vivrons ensemble ces jours-ci.
À ce rendez-vous avec le Saint-Père Benoît XVI vous avez amené vos projets et vos espoirs, mais aussi vos inquiétudes, les préoccupations pour les choix qui vous attendent… Ce seront des jours inoubliables de découvertes importantes et de décisions déterminantes pour votre vie…
Les réflexions et les prières de ces journées seront guidées par les mots de Saint Paul que vous connaissez bien « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi… » (Col 2,7). C’est une parole exigeante parce qu’elle contient un programme de vie précis pour chacun de nous! Ces jours-ci, au cœur de notre réflexion il y aura la foi. Parce que la foi est un facteur décisif dans la vie de tout homme. Tout change, selon le fait que Dieu existe ou qu’Il n’existe pas! La foi est la racine qui nous nourrit avec la lymphe vitale de la parole de Dieu et des sacrements; c’est le fondement, la roche sur laquelle construire notre vie, la boussole sûre qui guide nos choix et donne à notre vie son orientation décisive.
Aujourd’hui malheureusement, dans notre monde qui si souvent refuse Dieu et vit comme s’Il n’était pas là, beaucoup se demandent : la foi est-elle encore possible?…

Très chers jeunes! Vous êtes venus ici, à Madrid, des endroits les plus retirés de la planète, pour dire à voix haute au monde entier – et en particulier à cette Europe qui montre les signes d’un profond désarroi – votre « oui » convaincu! « Oui », la foi est possible! Plus encore, c’est même une aventure merveilleuse qui nous permet de découvrir toute la grandeur et la beauté de notre vie… Parce que Dieu, qui s’est révélé sous le visage du Christ, ne diminue pas l’homme, mais il l’exalte de façon démesurée, au-delà de toute imagination! … Ces jours-ci, nous voulons crier avec les Apôtres au Seigneur: « Augmente notre foi! » (Lc 17,5)… Nous voulons aussi prier avec Saint Anselme: Seigneur, «enseigne-moi à Te chercher, montre-toi à qui Te cherche, car je ne puis Te chercher si Tu ne m’enseignes, ni Te trouver si Tu ne te montres» (Proslogion 1,1).

En attendant l’arrivée du Pape Benoît XVI, nous avons accueilli ce soir un invité spécial de la JMJ de Madrid: le Bienheureux Jean-Paul II qui revient au milieu de vous jeunes qu’il a tant aimés, et dont il a été aussi beaucoup aimé: il est revenu comme votre Patron Bienheureux et comme le Protecteur à qui vous pouvez vous confier; il est revenu comme un ami – un ami exigeant, comme il aimait à se décrire… Il est venu vous dire une fois de plus, avec tant de chaleur: N’ayez-pas peur! Choisir le Christ dans sa vie c’est acquérir la perle précieuse de l’Évangile pour laquelle cela vaut la peine de tout donner!
Très chers jeunes!
La JMJ de Madrid 2011 est commencée!
Je vous redis donc: Bienvenus à tous à Madrid!”

Les JMJ, laboratoire de l’Eglise

A la veille des JMJ,  nous publions cet article du quotidien La Croix ; le père Thomas Rosica parle de l’importance du Chemin de Croix

« Les JMJ, laboratoire de l’Eglise

Du 16 au 21 août, un million et demi de jeunes sont attendus à Madrid, en Espagne, pour les 26es Journées mondiales de la jeunesse.

Dans un paysage catholique morose, marqué par la baisse de la pratique et des vocations, le succès de ce rassemblement autour du pape surprend.

Pour certains observateurs, le moment fut magique. Pour d’autres, incongru : en août 2008, sur l’immense pelouse aménagée dans la banlieue de Sydney, des centaines de milliers de jeunes se tiennent en silence.

Sur les écrans géants, disséminés un peu partout, une image fixe : le Saint Sacrement. Et devant, un homme âgé, Benoît XVI, recueilli. À l’écran, aucun autre mouvement. Pourtant, les jeunes se taisent, prient, ou regardent.

Mêler tradition et modernité

Cette scène s’était déjà produite trois ans plus tôt, à Cologne. Elle se répétera sans aucun doute à la fin de la veillée, samedi prochain, à Madrid. À elle seule, elle résume les JMJ, en même temps qu’elle livre l’une des clés de leur succès : ce curieux mélange de tradition (adoration du Saint Sacrement) et de modernité (un immense sit-in).

En somme, une forme de « religion postmoderne », pour reprendre l’expression de Michaela Pfadenhauer, professeur de sociologie au Karlsruhe Institute of Technology, qui a dirigé une étude sur les JMJ de Cologne (2005).

« Ce qui a contribué au succès, c’est la combinaison passionnante entre la capacité d’unir le traditionnel, liturgique, ecclésial, avec le moderne, la culture de l’événement. »

« Méga-événement »

De fait, tous les ingrédients du « méga événement » sont là : les JMJ donnent lieu à une scénographie marquée par un grand professionnalisme, avec un sens certain du marketing.

« Pour les autres rassemblements catholiques, ce sont les participants qui organisent. Là, on invite des professionnels, de grandes agences de communication », note encore la sociologue allemande.

En témoigne le chemin de croix, un des temps forts des JMJ. À Toronto, en 2002, il s’est dressé grâce à un système d’écrans géants sur les gratte-ciel de la ville, dans les rues, faisant appel par des images, parfois à la limite du supportable, à l’émotion et l’univers des jeunes générations.

Pourtant, « ce chemin de croix est resté dans toutes les mémoires », comme le rappelle le P. Thomas Rosica, qui fut directeur national des JMJ canadiennes : « Il est parvenu à créer une vraie émotion dans une ville très froide comme Toronto. » [Read more…]

Les JMJ d’hier à aujourd’hui

Les Journées Mondiales de la Jeunesse approchent à grand pas! Bientôt, des jeunes du monde entier seront rassemblés en Espagne pour rencontrer Jésus Christ. Déjà les préparations sont en cours pour assurer que les JMJ à Madrid soient des jours profonds de prières, de catéchèse, et de fraternité. Sel+Lumière vous aidera à vous préparer pour ce grand évènement d’Église. Suivez l’horaire des JMJ, regardez des vidéos des JMJ précédents, et apprenez toutes les nouvelles sur Madrid 2011.

Que sont les JMJ?

Une initiative de Jean-Paul II, les Journées Mondiales de la Jeunesse ont été voulues comme des journées de rassemblement pour des jeunes du monde entier. Rassemblant principalement des jeunes catholiques, mais aussi des chrétiens d’autres confessions, ainsi que des personnes qui sont en quête spirituelle, les JMJ offrent aux gens de tous les coins du monde l’opportunité de prier ensemble, de recevoir une formation catéchétique, et de rencontrer le pape. Pendant deux semaines, les jeunes partagent les richesses de la culture et de la vie de l’Église dans le pays choisi comme lieu des JMJ, permettant aux pèlerins d’approfondir leur foi en rencontrant des jeunes catholiques provenant de plusieurs pays. Bref, les JMJ mettent les jeunes catholiques en contact avec la dimension globale de l’Église, ce qui les permet aussi de donner une plus grande vie à l’Église universelle.

L’histoire des JMJ

Deux grands événements ont déclenché les Journées Mondiales de la Jeunesse. Le premier est le fruit d’une invitation que Jean-Paul II a lancée en 1984 aux jeunes de se rassembler à Rome pour célébrer un jubilé spécial pour la jeunesse. Près de 300,000 jeunes ont répondu à cette invitation. Au cours de la célébration, Jean-Paul II a confié aux pèlerins la « Croix de l’Année Sainte », qui est devenue la croix portée par les jeunes pendant chaque JMJ.

L’ONU a déclaré 1985 l’année internationale de la jeunesse. Une autre grande rencontre fut organisée le Dimanche des Rameaux, rassemblant 350 000 jeunes sur la place Saint Pierre. Suite au succès de ces deux événements, Jean-Paul II a institué les JMJ à tous les ans, avec des grands rassemblements planifiés tous les 2 ou 3 ans.

Les JMJ suivantes furent célébrées à Buenos Aires (1987), St-Jacques de Compostelle (1989), Czestochowa (1991), Denver (1993), Manille (1995), Paris (1997), Rome (2000), Toronto (2002), Cologne (2005), Sydney (2008).

Madrid 2011

Plus d’un million et demi de jeunes sont attendus à Madrid, la capitale nationale de l’Espagne. Benoît XVI a choisi comme thème un verset de la lettre de Saint Paul aux Colossiens : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (Col 2,7). Avec ce verset, le pape veut enseigner aux jeunes que Dieu offre à ses disciples la force et l’espérance; être disciple du Christ signifie avoir un sens à la vie et un compagnon de route.

Les jeunes vont commencer leur pèlerinage à Madrid le 10 août par les Journées en diocèses, qui permettront aux pèlerins de rencontrer les habitants de l’Espagne et de partager leur culture et leur foi dans les paroisses, les écoles et les familles. Après cinq jours dans les diocèses, les pèlerins vont se rassembler à Madrid le 16 août pour vivre des journées marquées par des liturgies, des catéchèses, le chemin de croix, et la présence du Saint Père. Les JMJ culmineront à la Veillée de prière et à la messe de clôture célébrées par Benoît XVI.

Voeux pour l’anniversaire d’ordination presbytérale de Benoît XVI

Le 29 juin prochain, Benoit XVI célèbrera le 60e anniversaire de son ordination presbytérale. Pour souligner cette occasion, le président de la conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr. Pierre Morissette, a fait parvenir une lettre au Saint Père. Dans sa lettre, Mgr. Morissette rend grâce à Dieu « d’avoir suscité au milieu de son peuple un leader et un guide pastoral qui inspire, encourage et confirme l’ensemble de la communauté chrétienne et même des croyantes et croyants de toutes les religions. » À Rome, les enfants du mouvement Don Orione ont également souhaité un bon anniversaire d’ordination au pape en lui offrant un cadeau particulier : 60 poissons rouges ! Les poissons rappellent saint Pierre qui était surpris quand Jésus a rempli ses filets de poissons. Par ce geste, les enfants ont voulu dire  « que c’est nous les petits poissons qui nous laissons pêcher par [le pape] pour être un don à Jésus ».

Vous pouvez trouver l’intégralité de la lettre du Mgr. Morissette sur le site : www.cccb.ca/site/images/stories/pdf/lettre_au_saint_pere.pdf

Homélie du pape Benoît XVI dimanche 5 juin à Zagreb

Dimanche, dans l’hippodrome de Zagreb, plus de 500 000 personnes ont participé à la messe à l’occasion de la journee nationale des familles catholiques croates.

Le pape a exhorté les familles à être « un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. »

Voici l’intégrale de son homélie:

« Chers frères et sœurs,
Au cours de cette Sainte Messe que j’ai la joie de présider, concélébrant avec de nombreux Frères dans l’épiscopat et avec un grand nombre de prêtres, je rends grâce au Seigneur pour toutes les familles bien-aimées réunies ici, et pour tant d’autres qui sont reliées à nous par la radio et la télévision. Je remercie particulièrement le Cardinal Josip Bozanić, Archevêque de Zagreb, pour ses chaleureuses paroles du début de la Messe. A tous, j’adresse mon salut et je vous exprime ma grande affection avec un baiser de paix !
Nous avons célébré, il y a peu, l’Ascension du Seigneur et nous nous préparons à recevoir le grand don du Saint-Esprit. Dans la première lecture, nous avons vu comment la communauté apostolique était réunie en prière dans le Cénacle avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 12-14). C’est là un portrait de l’Église qui plonge ses racines dans l’événement pascal : le Cénacle, en effet, est le lieu où Jésus institua l’Eucharistie et le Sacerdoce, au cours de la Dernière Cène, et où, ressuscité des morts, il répandit l’Esprit Saint sur ses Apôtres le soir de Pâques (cf. Jn 20, 19-23). A ses disciples, le Seigneur avait ordonné « de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (cf. Ac 1, 4) ; il avait plutôt demandé qu’ils restent ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ils se réunirent pour prier avec Marie au Cénacle dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14). Rester ensemble fut la condition mise par Jésus pour accueillir la venue du Paraclet, et la prière prolongée fut la condition nécessaire de leur concorde. Nous trouvons ici une formidable leçon pour chaque communauté chrétienne. On pense parfois que l’efficacité missionnaire dépend principalement d’une programmation consciencieuse et de son intelligente mise en œuvre par un engagement concret. Certes, le Seigneur demande notre collaboration, mais avant n’importe quelle réponse de notre part, son initiative est nécessaire : c’est son Esprit le vrai protagoniste de l’Église, à invoquer et à accueillir.
Dans l’Évangile, nous avons écouté la première partie de ce qu’on appelle « la prière sacerdotale » de Jésus (cf. Jn 17, 1-11a) – en conclusion des discours d’adieux – pleine de confidence, de douceur et d’amour. Elle est appelée « prière sacerdotale », parce qu’en elle, Jésus se présente dans l’attitude du prêtre qui intercède pour les siens, au moment où il va quitter ce monde. Le passage est dominé par le double thème de l’heure et de la gloire. Il s’agit de l’heure de la mort (cf. Jn 2, 4 ; 7, 30 ; 8, 20), l’heure au cours de laquelle le Christ doit passer de ce monde au Père (13, 1). Mais elle est aussi, en même temps, l’heure de sa glorification qui s’accomplit à travers la croix, appelée par l’évangéliste Jean « exaltation », c’est-à-dire élévation, montée dans la gloire : l’heure de la mort de Jésus, l’heure de l’amour suprême, est l’heure de sa gloire la plus haute. Pour l’Église aussi, pour chaque chrétien, la gloire la plus haute est celle de la Croix, c’est vivre la charité, don total à Dieu et aux autres.
Chers frères est sœurs ! J’ai accueilli très volontiers l’invitation que m’ont adressée les Évêques de la Croatie à visiter ce pays à l’occasion de la première Rencontre Nationale des Familles Catholiques Croates. Je désire exprimer ma vive appréciation pour l’attention et l’engagement envers la famille, non seulement parce que cette réalité humaine fondamentale aujourd’hui, dans votre pays comme ailleurs, doit affronter des difficultés et des menaces et donc a particulièrement besoin d’être évangélisée et soutenue, mais aussi parce que les familles chrétiennes sont une ressource décisive pour l’éducation à la foi, pour l’édification de l’Église comme communion et pour sa présence missionnaire dans les situations les plus diverses de la vie. Je connais la générosité et le dévouement avec lequel, vous, chers Pasteurs, servez le Seigneur et l’Église. Votre travail quotidien pour la formation à la foi des nouvelles générations, comme aussi pour la préparation au mariage et pour l’accompagnement des familles, est la route fondamentale pour régénérer toujours de nouveau l’Église et aussi pour vivifier le tissu social du pays. Poursuivez avec disponibilité votre précieux engagement pastoral !
Il est bien connu de tous que la famille chrétienne est un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. Le bienheureux Jean-Paul II, qui a visité par trois fois ce noble pays, affirmait que « la famille chrétienne est appelé à prendre une part active et responsable à la mission de l’Église d’une façon propre et originale, en se mettant elle-même au service de l’Église et de la société dans son être et dans son agir, en tant que ‘communauté intime de vie et d’amour’ » (Familiaris consortio, 50). La famille chrétienne a toujours été la première voie de transmission de la foi et elle conserve aujourd’hui de grandes possibilités pour l‘évangélisation dans de multiples domaines.
Chers parents, engagez-vous toujours à enseigner à vos enfants à prier, et priez avec eux ; faites-les approcher des Sacrements, particulièrement de l’Eucharistie – cette année vous célébrez les 600 ans du ‘miracle eucharistique de Ludbreg’ – ; et introduisez-les dans la vie de l’Église ; dans l’intimité domestique, n’ayez pas peur de lire la Sainte Écriture, illuminant la vie familiale de la lumière de la foi et louant Dieu comme Père. Soyez presque un petit cénacle, comme celui de Marie et des disciples, dans lequel se vit l’unité, la communion, la prière !
Aujourd’hui, grâce à Dieu, de nombreuses familles chrétiennes acquièrent toujours plus la conscience de leur vocation missionnaire et s’engagent sérieusement dans le témoignage au Christ Seigneur. Le bienheureux Jean-Paul II a dit : « A notre époque, les familles qui collaborent activement à l’évangélisation sont de plus en plus nombreuses… Dans l’Église a mûri l’heure de la famille, qui est également l’heure de la famille missionnaire » (Angelus, 21 octobre 2001). Dans la société d’aujourd’hui, la présence des familles chrétiennes exemplaires est plus que jamais nécessaire et urgente. Malheureusement, nous devons constater, spécialement en Europe, que se répand une sécularisation qui porte à la marginalisation de Dieu dans la vie et à une croissante désagrégation de la famille. On absolutise une liberté sans engagement pour la vérité, et on entretient comme idéal le bien-être individuel à travers la consommation des biens matériels et des expériences éphémères, négligeant la qualité des relations avec les personnes et les valeurs humaines plus profondes ; on réduit l’amour à une émotion sentimentale et à une satisfaction de pulsions instinctives, sans s’engager à construire des liens durables d’appartenance réciproque et sans ouverture à la vie. Nous sommes appelés à contester une telle mentalité ! Auprès de la parole de l’Église, le témoignage et l’engagement des familles sont très importants, votre témoignage concret, surtout pour affirmer l’intangibilité de la vie humaine de la conception à sa fin naturelle, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives qui soutiennent les familles dans la tâche d’engendrer et d’éduquer les enfants. Chères familles, soyez courageuses ! Ne cédez pas à la mentalité sécularisée qui propose la cohabitation comme préparatoire, ou même substitutive au mariage ! Montrez par votre témoignage de vie qu’il est possible d’aimer, comme le Christ, sans réserve, qu’il ne faut pas avoir peur de s’engager pour une autre personne ! Chères familles, réjouissez-vous de la paternité et de la maternité ! L’ouverture à la vie est signe d’ouverture à l’avenir, de confiance dans l’avenir, de même que le respect de la morale naturelle libère la personne au lieu de l’humilier ! Le bien de la famille est aussi le bien de l’Église. Je voudrais rappeler tout ce que j’ai affirmé dans le passé : «L’édification de chaque famille chrétienne se situe dans le contexte de la famille plus vaste de l’Église, qui la soutient et la conduit avec elle… Et, réciproquement, l’Église est édifiée par les familles, ‘petites Églises domestiques’ » (Discours d’ouverture du Congrès ecclésial diocésain de Rome, 6 juin Insegnamenti di Benedetto XVI, I, 2005, p. 205). Prions le Seigneur pour que les familles soient toujours plus de petites Églises et que les communautés ecclésiales soient toujours plus une famille !
Chères familles croates, en vivant la communion de foi et de charité, soyez témoins de façon toujours plus transparente de la promesse que le Seigneur monté au ciel fait à chacun de nous : « …je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt, 28, 20). Chers chrétiens croates, sentez-vous appelés à évangéliser par toute votre vie ; écoutez avec force la parole du Seigneur : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). Que la Vierge Marie, Reine des croates, accompagne toujours votre chemin. Amen ! Loués soient Jésus et Marie ! »
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