Prier avec le pape François Réflexion – Septembre 2024

Mes frères et sœurs: Dans ce mois de septembre, le Pape François nous invite à prier pour que chacun d’entre nous écoute avec son cœur le cri de la Terre et les victimes des catastrophes environnementales et de la crise climatique, en s’engageant personnellement à prendre soin du monde qu’il habite.

Certains d’entre nous peuvent considérer les climats extrêmes comme des événements qui surviennent et disparaissent au cours de l’histoire de l’humanité. Mais la situation peut être très différente dans de nombreuses autres parties du monde, où les populations sont frappées par des climats extrêmes en vagues incessantes. 

Des gens voient leurs moyens de subsistance, leur logement et, en fin de compte, leur sécurité constamment menacés. Le cri de la Terre s’accompagne toujours du cri des pauvres. 

Ceux d’entre nous qui vivent dans les régions plus riches du monde peuvent se permettre de prendre des mesures pour atténuer les effets des climats extrêmes : nous pouvons acheter un climatiseur pour lutter contre une vague de chaleur, ou nous pouvons nous permettre de déménager dans un quartier moins sujet aux inondations locales ou aux glissements de terrain en cas de tempête majeure. 

Les pauvres n’ont pas les moyens de prendre ces mesures. En outre, nous devons nous méfier d’une mentalité fataliste et nous laisser paralyser par un sentiment de désespoir. Faire notre part et apporter notre contribution du mieux que nous pouvons est méritoire en soi. Écoutons donc le cri des pauvres dans le cri de la Terre et ne leur soyons pas indifférents. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Rencontre Interreligieuse en Indonésie – Discours du Saint-Père

Le pape François s’adresse à une réunion interreligieuse à la mosquée Istiqlal de Jakarta, en Indonésie, le 5 septembre 2024, assis à côté du grand imam Nasaruddin Umar et d’un traducteur.

Au cours de sa visite apostolique en Indonésie, le pape François s’est adressé à une réunion interreligieuse à la mosquée Istiqlal de Jakarta, foyer spirituel de la plus grande population musulmane du monde. Il a déclaré qu’«en regardant profondément, en saisissant ce qui coule au fond de nos vies, le désir de plénitude qui habite au plus profond de nos cœurs, nous découvrons que nous sommes tous frères et sœurs, tous pèlerins, tous en chemin vers Dieu, au-delà de ce qui nous différencie».

Lire le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pouvez suivre notre couverture de l’ensemble du voyage apostolique du pape François en Asie du Sud-Est et en Océanie sur slmedia.org/southeast-asia.

Lire le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pouvez suivre notre couverture de l’ensemble du voyage apostolique du pape François en Asie du Sud-Est et en Océanie sur slmedia.org/fr/asie-sud-est.

 

RENCONTRE INTERRELIGIEUSE

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Mosquée Istiqlal (Jakarta, Indonésie)
Jeudi 5 septembre 2024

 

Chers frères et sœurs, bonjour !

Je suis heureux d’être avec vous tous ici, dans la plus grande mosquée d’Asie. Je salue le Grand Imam et le remercie pour les paroles qu’il m’a adressées, me rappelant que ce lieu de culte et de prière est aussi “une grande maison pour l’humanité” où chacun peut entrer pour faire une pause avec lui-même, pour donner de l’espace à cet élan d’infini qu’il porte dans son cœur, pour chercher la rencontre avec le divin et pour vivre la joie de l’amitié avec les autres.

Du reste, je tiens à mentionner que cette mosquée a été conçue par l’architecte Friedrich Silaban, qui était chrétien et a remporté le concours. Cela témoigne du fait que, dans l’histoire de cette nation et dans la culture que l’on y respire, la mosquée, comme les autres lieux de culte, sont des espaces de dialogue, de respect mutuel, de coexistence harmonieuse entre les religions et les différentes sensibilités spirituelles. C’est un grand don, que vous êtes appelés à cultiver chaque jour, afin que l’expérience religieuse soit un point de référence pour une société fraternelle et pacifique et jamais un motif de fermeture et d’affrontement.

À ce propos, il convient de mentionner la construction d’un tunnel souterrain – le “tunnel de l’amitié” – reliant la mosquée d’Istiqlal et la cathédrale Sainte-Marie-de-l’Assomption. Il s’agit d’un signe éloquent qui permet à ces deux grands lieux de culte d’être non seulement “en face” l’un de l’autre, mais aussi “reliés” l’un à l’autre. Ce passage permet en effet une rencontre, un dialogue, une possibilité réelle de « découvrir et de transmettre la “mystique” de vivre ensemble, de se mélanger, de se rencontrer, […] de participer à cette marée un peu chaotique qui peut se transformer en une véritable expérience de fraternité, en une caravane solidaire, en un saint pèlerinage » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 87). Je vous encourage à poursuivre sur cette voie : que tous, tous ensemble, chacun cultivant sa propre spiritualité et pratiquant sa propre religion, nous puissions marcher à la recherche de Dieu et contribuer à construire des sociétés accueillantes, fondées sur le respect mutuel et l’amour réciproque, capables d’écarter la rigidité, le fondamentalisme et l’extrémisme, qui sont toujours dangereux et jamais justifiables.

Dans cette perspective, symbolisée par le tunnel souterrain, je voudrais vous laisser deux consignes, pour encourager le chemin de l’unité et de l’harmonie que vous avez déjà entrepris.

La première est : regarder toujours en profondeur, car c’est seulement là que l’on peut trouver, au-delà des différences, ce qui unit. En effet, tandis qu’en surface il y a les espaces de la mosquée et de la cathédrale, bien définis et fréquentés par leurs fidèles respectifs, sous terre, le long du tunnel, ces mêmes personnes différentes se rencontrent et peuvent accéder au monde religieux de l’autre. Cette image nous rappelle quelque chose d’important : les aspects visibles des religions – les rites, les pratiques, et autres. – constituent un patrimoine traditionnel qui doit être protégé et respecté ; mais ce qui se trouve “en dessous”, ce qui coule de façon souterraine comme le “tunnel de l’amitié”, c’est-à-dire la racine commune à toutes les sensibilités religieuses est unique : c’est la quête de la rencontre avec le divin, la soif d’infini que le Très-Haut a mis dans notre, la recherche d’une joie plus grande et d’une vie plus forte que n’importe quelle mort qui anime le cours de notre vie et nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller à la rencontre de Dieu. Donc, rappelons-nous ceci : en regardant en profondeur, en saisissant ce qui coule au plus profond de nos vies, ce désir de plénitude qui habite le fond de nos cœurs, nous découvrons que nous sommes tous frères, tous pèlerins, tous en marche vers Dieu, au-delà de ce qui nous différencie.

La deuxième invitation est : prendre soin des liens. Le tunnel a été construit d’un côté à l’autre pour créer un lien entre deux endroits différents et éloignés. C’est ce que fait le passage souterrain : il relie, c’est-à-dire qu’il crée un lien. On pense parfois que la rencontre entre les religions consiste à rechercher à tout prix un point commun entre des doctrines et des professions religieuses différentes. En réalité, il peut arriver qu’une telle approche finisse par nous diviser. Car les doctrines et les dogmes de chaque expérience religieuse sont différents. Ce qui nous rapproche vraiment, c’est de créer une liaison entre nos différences, de veiller à cultiver des liens d’amitié, d’attention, de réciprocité. Ce sont des relations par lesquels chacun s’ouvre à l’autre, par lesquels on s’engage ensemble à chercher la vérité en apprenant de la tradition religieuse de l’autre et à nous venir en aide dans nos besoins humains et spirituels. Ce sont des liens qui nous permettent de travailler ensemble, de marcher unis dans la poursuite d’objectifs, la défense de la dignité humaine, la lutte contre la pauvreté, la promotion de la paix. L’unité naît des liens personnels d’amitié, du respect mutuel, de la défense réciproque des espaces et des idées des autres. Puissiez-vous toujours avoir soi de cela !

Chers frères et sœurs, “promouvoir l’harmonie religieuse pour le bien de l’humanité” est l’inspiration que nous sommes appelés à suivre et qui donne également son titre à la Déclaration commune préparée pour cette occasion. Dans celle-ci, nous assumons de manière responsable les crises graves et parfois dramatiques qui menacent l’avenir de l’humanité, en particulier les guerres et les conflits, malheureusement alimentés aussi par les instrumentalisations religieuses, sans oublier la crise environnementale devenue un obstacle à la croissance et à la coexistence des peuples. Devant ce scénario, il est important de promouvoir et de renforcer les valeurs communes à toutes les traditions religieuses, en aidant la société à “vaincre la culture de la violence et de l’indifférence” (Déclaration conjointe d’Istiqlal) et à promouvoir la réconciliation et la paix.

Je vous remercie pour ce chemin commun que vous poursuivez. L’Indonésie est un grand pays, une mosaïque de cultures, d’ethnies et de traditions religieuses, une très riche diversité qui se reflète également dans la variété de l’écosystème et de l’environnement. Et s’il est vrai que vous abritez la plus grande mine d’or du monde, sachez que le trésor le plus précieux est la volonté, que les différences ne deviennent pas une cause de conflit mais s’harmonisent dans la concorde et le respect mutuel. L’harmonie, c’est ce que vous faites. Ne perdez pas ce don ! Ne vous appauvrissez jamais de cette richesse si grande ; au contraire, cultivez-la et transmettez-la, surtout aux plus jeunes. Que personne ne succombe au charme du fondamentalisme et de la violence, que tous soient au contraire fasciné par le rêve d’une société et d’une humanité libre, fraternelle et pacifique !

Merci ! Merci pour votre sourire aimable, qui brille toujours sur vos visages et est un signe de votre beauté et de votre ouverture intérieure. Puisse Dieu vous accorder ce don. Avec son aide et sa bénédiction, allez de l’avant, Bhinneka Tunggal Ika, unis dans la diversité. Merci !

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Salutations

Chers frères et sœurs,

Je vous félicite tous car ce « Tunnel de l’Amitié » se veut un lieu de dialogue et de rencontre.

Quand on pense à un tunnel, on imagine facilement un chemin sombre qui peut faire peur, surtout si l’on est seul. Ici, c’est différent, car tout est éclairé. Mais je voudrais vous dire que vous êtes la lumière qui l’éclaire, par votre amitié, l’harmonie que vous cultivez, le soutien que vous vous apportez mutuellement, et par votre marche ensemble qui vous conduit, au bout du chemin, à la pleine lumière.

Nous, croyants, qui appartenons à des traditions religieuses différentes, avons un rôle à jouer : aider chacun à traverser le tunnel les yeux tournés vers la lumière. Ainsi, au bout du chemin, nous pouvons reconnaître en ceux qui ont marché à nos côtés, un frère, une sœur, avec qui nous pouvons partager la vie et nous soutenir mutuellement.

Aux nombreux signes de menace, aux périodes sombres, opposons le signe de la fraternité qui, en accueillant l’autre et en respectant son identité, l’invite à un chemin commun, fait d’amitié, et menant vers la lumière.

Merci à tous ceux qui travaillent avec la conviction que nous pouvons vivre en harmonie et en paix, conscients de la nécessité d’un monde plus fraternel. Je souhaite que nos communautés soient de plus en plus ouvertes au dialogue interreligieux et qu’elles soient un symbole de la coexistence pacifique qui caractérise l’Indonésie.

J’élève ma prière vers Dieu, le Créateur de tous, afin qu’il bénisse tous ceux qui traverseront ce Tunnel dans un esprit d’amitié, d’harmonie et de fraternité. Merci !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Intention de prière du pape François pour septembre 2024

Rejoignez-nous dans la prière pour les intentions qui nous ont été confiées par le Pape François.
Pour septembre 2024, nous nous joignons au Saint-Père pour prier pour le cri de la Terre:

Prions pour que chacun d’entre nous écoute avec son cœur le cri de la Terre et les victimes des catastrophes environnementales et de la crise climatique, en s’engageant personnellement à prendre soin du monde qu’il habite.

Écoutez également la Video du Pape sur les intentions de septembre.

Prions pour le cri de la Terre.

Si nous prenions la température de la planète, elle nous dirait que la Terre a de la fièvre. Elle est malade, comme toute personne malade.

Mais sommes-nous à l’écoute de cette douleur ?

Entendons-nous la douleur des millions de victimes des catastrophes environnementales ?

Ce sont les pauvres qui souffrent le plus des conséquences de ces catastrophes, eux qui sont contraints de quitter leur foyer à cause des inondations, des vagues de chaleur ou des sécheresses.

Faire face aux crises environnementales provoquées par l’homme, telles que le changement climatique, la pollution ou la perte de biodiversité, exige des réponses non seulement écologiques, mais aussi sociales, économiques et politiques.

Nous devons nous engager dans la lutte contre la pauvreté et la protection de la nature en changeant nos habitudes personnelles et celles de notre communauté.

Prions pour que chacun d’entre nous écoute avec son cœur le cri de la Terre et les victimes des catastrophes environnementales et de la crise climatique, en s’engageant personnellement à prendre soin du monde qu’il habite.

 

Prière quotidienne

Vous pouvez accompagner l’intention de prière du Pape par cette prière d’offrande quotidienne:

Dieu, notre Père, je t’offre toute ma journée.

Je t’offre mes prières, pensées,
paroles, actions, joies
et souffrances en union avec
ton Fils Jésus-Christ
qui continue à s’offrir à toi
dans l’Eucharistie pour le salut du monde.

Que l’Esprit Saint
qui a guidé Jésus,
soit mon guide et ma force
aujourd’hui pour que je puisse témoigner de ton amour.

Avec Marie,
la mère du Seigneur et de l’Église,
je prie spécialement aux intentions
que le Saint-Père recommande
à la prière de tous les fidèles pour ce mois.

Pour en apprendre plus sur l’Apostolat de la Priere, visitez le site du Réseau Mondial de la Prière.

 

Cliquez ici pour lire d’autres billets de blogues concernant les intentions du Pape.

 

Audience générale du pape François – mercredi 28 août 2024

Photo Pexels

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a interrompu son cycle habituel de catéchèse pour évoquer l’expérience des migrants qui traversent les mers et les déserts pour rejoindre leur nouveau foyer. Il a déclaré que « ces lieux sont les témoins du drame des personnes qui fuient l’oppression et l’esclavage. Ce sont des lieux de souffrance, de peur et de désespoir, mais en même temps ce sont des lieux de passage pour la libération, ce sont des lieux de passage pour la rédemption, pour atteindre la liberté et l’accomplissement des promesses de Dieu ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Le texte ci-dessous comprend également des parties non lues qui sont également données comme prononcées: 

Catéchèse. La mer et le désert

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui je reporte la catéchèse habituelle et je voudrais m’arrêter avec vous pour penser aux personnes qui – même en ce moment – sont en train de traverser les mers et les déserts pour atteindre une terre où elles peuvent vivre en paix et en sécurité.

Mer et désert : ces deux mots reviennent dans tant de témoignages que je reçois, aussi bien de la part des migrants que des personnes qui s’engagent à leur secours. Et quand je dis « mer », dans le contexte de la migration, je pense aussi océan, lac, fleuve, toutes les étendues d’eau périlleuses que tant de frères et sœurs du monde entier sont obligés de traverser pour atteindre leur destination. Et le “désert” n’est pas seulement celui du sable et des dunes, ou celui des rochers, mais aussi tous ces territoires inaccessibles et dangereux, tels que les forêts, les jungles, les steppes où les migrants marchent seuls, abandonnés à eux-mêmes. Migrants, mer et désert. Les routes migratoires d’aujourd’hui sont souvent marquées par des traversées de mers et de déserts qui, pour beaucoup, trop de personnes – trop ! -, se révèlent mortelles. Pour cela aujourd’hui, je veux m’entretenir avec vous sur ce drame, cette douleur. Certaines de ces routes sont mieux connues, car elles sont souvent sous les feux des projecteurs ; d’autres, la plupart, sont peu connues, mais non moins parcourues.

J’ai souvent parlé de la Méditerranée, parce que je suis Évêque de Rome et parce qu’elle est emblématique : la mare nostrum, lieu de communication entre les peuples et les civilisations, est devenue un cimetière. Et la tragédie, c’est que beaucoup, la plupart de ces morts, auraient pu être sauvés. Il faut le dire clairement : il y a ceux qui travaillent systématiquement par tous les moyens à repousser les migrants – à repousser les migrants. Et cela, en toute conscience et responsabilité, est un péché grave. N’oublions pas ce que dit la Bible : « Tu ne molesteras ni n’opprimeras l’étranger » (Ex 22,20). L’orphelin, la veuve et l’étranger sont les pauvres par excellence que Dieu défend toujours et demande de défendre.

Même certains déserts, malheureusement, deviennent des cimetières de migrants. Et même là, il ne s’agit souvent pas de morts « naturelles ». Non. Parfois, ils y ont été amenés et abandonnés dans le désert. Tous nous connaissons la photo de la femme et de la fille de Pato, mortes de faim et de soif dans le désert. À l’ère des satellites et des drones, il y a des hommes, des femmes et des enfants migrants que personne ne doit voir : on les cache. Seul Dieu les voit et entend leur cri. Et là c’est une cruauté de notre civilisation.

En effet, la mer et le désert sont également des lieux bibliques chargés d’une valeur symbolique. Ce sont des scènes très importantes dans l’histoire de l’Exode, la grande migration du peuple conduit par Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, de l’Égypte à la Terre promise. Ces lieux sont les témoins du drame du peuple fuyant l’oppression et l’esclavage. Ce sont des lieux de souffrance, de peur, de désespoir, mais en même temps ce sont des lieux de passage vers la libération – et combien de personnes passent par les mers, les déserts pour se libérer, aujourd’hui -, ce sont des lieux de passage pour la rédemption, vers la liberté et l’accomplissement des promesses de Dieu (cf. Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2024).

Un psaume, s’adressant au Seigneur, dit : « Par la mer passait ton chemin, / tes sentiers, par les eaux profondes » (77 (76),20). Et un autre chante ainsi : « Lui qui mena son peuple au désert, / éternel est son amour !» (136 (135), 16). Ces paroles saintes nous disent que, pour accompagner le peuple sur le chemin de la liberté, Dieu lui-même traverse la mer et le désert ; Dieu ne reste pas à distance, non, il partage le drame des migrants, Dieu est avec eux, avec les migrants, il souffre avec eux, avec les migrants, il pleure et espère avec eux, avec les migrants. Cela nous fera du bien aujourd’hui de penser : le Seigneur est avec nos migrants dans la mare nostrum, le Seigneur est avec eux, pas avec ceux qui les rejettent.

Frères et sœurs, nous pourrions tous être d’accord sur une chose : dans ces mers et ces déserts meurtriers, les migrants d’aujourd’hui ne devraient pas y être – et ils y sont, malheureusement. Mais ce n’est pas par des lois plus restrictives, ce n’est pas par la militarisation des frontières, ce n’est pas par des rejets que nous y parviendrons. Nous y parviendrons plutôt en élargissant les voies d’entrée sûres et légales pour les migrants, en facilitant l’accueil de ceux qui fuient les guerres, la violence, les persécutions et les nombreuses calamités ; nous y parviendrons en encourageant de toutes les manières possibles une gouvernance mondiale des migrations fondée sur la justice, la fraternité et la solidarité. Et en unissant nos forces pour lutter contre la traite des êtres humains, pour arrêter les trafiquants criminels qui exploitent sans pitié la misère d’autrui.

Chers frères et sœurs, pensez à tant de tragédies de migrants : combien meurent en Méditerranée. Pensez à Lampedusa, à Crotone ? combien de choses hideuses et tristes. Et je voudrais conclure en reconnaissant et en louant les efforts de tant de bons samaritains, qui font tout leur possible pour secourir et sauver les migrants blessés et abandonnés sur les routes de la désespérance, sur les cinq continents. Ces hommes et ces femmes courageux sont le signe d’une humanité qui ne se laisse pas contaminer par la culture néfaste de l’indifférence et du rejet : ce qui tue les migrants, c’est notre indifférence et notre attitude de rejet. Et ceux qui ne peuvent pas être comme eux « en première ligne » – Je pense à tant de bonnes volontés qui sont là, en première ligne, à Mediterranea Saving Humans et à tant d’autres associations – ne sont pas pour autant exclus d’un tel combat pour la civilisation : nous ne pouvons pas être en première ligne, mais nous ne sommes pas exclus ; il y a de nombreuses façons d’apporter sa contribution, et en tout premier lieu la prière. Et je vous le demande : priez-vous pour les migrants, pour ceux qui viennent sur nos terres pour sauver leur vie ? Et « vous » voulez les chasser.

Chers frères et sœurs, unissons nos cœurs et nos forces pour que les mers et les déserts ne soient pas des cimetières, mais des espaces où Dieu peut ouvrir des chemins de liberté et de fraternité.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Audience générale du pape François – mercredi 21 août 2024

Ravenne – Battistero Neoniana – Mosaïque du Baptême du Christ Wikimedia Commons

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a évoqué la descente de l’Esprit Saint sur le Christ lors de son baptême. Il a déclaré que « Dans le Jourdain, Dieu le Père a oint Jésus du Saint-Esprit » c’est-à-dire qu’il a consacré Jésus comme roi, prophète et prêtre.

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Le texte ci-dessous comprend également des parties non lues qui sont également données comme prononcées:

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous réfléchissons aujourd’hui sur l’Esprit Saint qui descend sur Jésus lors du baptême du Jourdain et, de Lui, se diffuse dans son corps qui est l’Eglise. Dans l’Evangile de Marc, la scène du baptême de Jésus est décrite ainsi: «En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux: “Tu es mon Fils bien-aimé; en toi, je trouve ma joie”» (Mc 1, 9-11).

Toute la Trinité s’est donné rendez-vous, à cet instant, sur les rives du Jourdain! Il y a le Père qui se rend présent par sa voix; il y a l’Esprit Saint qui descend sur Jésus sous la forme d’une colombe et il y a celui que le Père proclame son Fils bien-aimé, Jésus. C’est un moment très important de la Révélation, c’est un moment très important de l’histoire du salut. Il nous sera bon de relire ce passage de l’Evangile.

Que s’est-il passé de si important dans le baptême de Jésus pour que tous les évangélistes le racontent? Nous trouvons la réponse dans les paroles que Jésus prononce, peu de temps après, dans la synagogue de Nazareth, avec une claire référence à l’événement du Jourdain: «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (Lc 4, 18).

Au Jourdain, Dieu le Père a «oint d’Esprit Saint», c’est-à-dire qu’il a consacré Jésus comme Roi, Prophète et Prêtre. En effet, dans l’Ancien Testament, les rois, les prophètes et les prêtres étaient oints avec de l’huile parfumée. Dans le cas du Christ, à la place de l’huile réelle, il y a l’huile spirituelle qui est l’Esprit Saint, à la place du symbole, il y a la réalité: il y a l’Esprit même qui descend sur Jésus.

Jésus était empli d’Esprit Saint depuis le premier instant de son Incarnation. Mais il s’agissait d’une «grâce personnelle», non communicable; à présent en revanche, avec cette onction, il reçoit la plénitude du don de l’Esprit mais pour sa mission que, comme tête, il communiquera à son corps qui est l’Eglise, et à chacun de nous. C’est pourquoi l’Eglise est le nouveau «peuple royal, peuple prophétique, peuple sacerdotal». Le terme hébreu «Messie» et le terme grec correspondant «Christ» — Christos —, qui se réfèrent tous deux à Jésus, signifient «oint»: il a été oint avec l’huile de la joie, oint avec l’Esprit Saint. Notre nom lui-même de «chrétiens» sera expliqué par les Pères dans le sens littéral: chrétiens signifie «oints à l’image du Christ» [1].

Il y a un Psaume de la Bible qui parle d’une huile parfumée, versée sur la tête du souverain prêtre Aaron et qui descend jusqu’au bord de son vêtement (cf. Ps 132, 2). Cette image poétique de l’huile qui descend, utilisée pour décrire le bonheur de vivre ensemble en frères, est devenue une réalité spirituelle et une réalité mystique dans le Christ et dans l’Eglise. Le Christ est la tête, notre Prêtre Suprême, l’Esprit Saint est l’huile parfumée et l’Eglise est le corps du Christ dans lequel il se diffuse.

Nous avons vu pourquoi l’Esprit Saint, dans la Bible, est symbolisé par le vent et prend même son nom à lui, Ruah. Il vaut la peine de nous demander aussi pourquoi il est symbolisé par l’huile, et quel enseignement pratique nous pouvons tirer de ce symbole. Lors de la Messe du Jeudi Saint, en consacrant l’huile dite «Chrême», l’évêque, se référant à ceux qui recevront l’onc-tion dans le baptême et la confirmation, dit: «Que chaque baptisé imprégné de l’onction sanctifiante, libéré de la corruption première, désormais temple de l’Esprit, répande la bonne odeur d’une vie pure». C’est une application qui remonte à saint Paul, qui écrit aux Corinthiens: «Car nous sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ» (2 Co 2, 15). L’onc-tion nous fait parfum, et même une personne qui vit avec joie son onction parfume l’Eglise, parfume la communauté, parfume la famille avec ce parfum spirituel.

Nous savons malheureusement que, parfois, les chrétiens ne répandent pas le parfum du Christ, mais la mauvaise odeur de leur péché. Et n’oublions jamais: le péché nous éloigne de Jésus, le péché nous transforme en huile rance. Et le diable, ne l’oublions pas, le diable entre par les poches — faites attention. Et cela ne doit pas nous dispenser de l’engagement de réaliser, dans la mesure de notre possible et chacun dans son propre domaine, cette vocation sublime d’être la bonne odeur du Christ dans le monde. Le parfum du Christ émane des «fruits de l’Esprit» qui sont «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi» (Ga 5, 22). C’est ce que dit Paul, et qu’il est beau de rencontrer une personne qui possède ces vertus: une personne qui aime, une personne joyeuse, une personne qui bâtit la paix, une personne magnanime, qui n’est pas avare, une personne volontaire qui accueille tout le monde, une personne bonne. Il est beau de rencontrer une personne bonne, une personne fidèle, une personne douce, qui n’est pas orgueilleuse… Si nous nous efforçons de cultiver ces fruits et lorsque nous rencontrons ces personnes alors, sans que nous nous en apercevions, l’on sentira autour de nous un peu du parfum de l’Esprit du Christ. Demandons à l’Esprit Saint qu’il nous rende plus conscients oints, oints par Lui.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Prier avec le pape François Réflexion – Août 2024

Mes frères et sœurs : Dans ce mois d’août, le Pape François nous invite à prier pour que les dirigeants politiques soient au service de leur peuple ; qu’ils œuvrent en faveur du développement humain intégral et du bien commun, tout en se souciant de ceux qui ont perdu leur emploi et en donnant la priorité aux plus pauvres.

La relation entre la religion et la politique peut être un sujet brûlant, mais le pape François a consacré un chapitre entier à la politique dans son encyclique Fratelli Tutti. Il parle de la nécessité d’une meilleure politique qui n’est pas une question de pouvoir ou de stratégies de marketing visant à rendre nos dirigeants politiques plus populaires. L’engagement politique doit plutôt découler de la charité. 

Le Pape François nous met au défi de réfléchir et d’approfondir les raisons pour lesquelles nous nous engageons dans la politique en premier lieu. L’engagement politique enraciné dans la charité cultive une véritable préoccupation pour la vie des autres de manière globale. Nous passons à côté de l’essentiel si nos politiques sont motivées par des idéologies ou des théories plutôt que par des êtres humains réels. 

Il s’agit de prioriser ce qui contribue à l’épanouissement de l’homme, le bien commun, plutôt qu’à la politique partisane. Pratiquer la politique de cette manière exige une conversion du cœur. Cela va certainement à l’encontre d’une grande partie de la culture politique qui nous est familière, mais l’Évangile est toujours contre-culturel. 

C’est pourquoi le pape François dit que la pratique de la politique peut même être considérée comme une chose noble. Prions donc pour nos dirigeants politiques, pour qu’ils continuent à convertir leurs cœurs. Que Dieu vous bénisse tous aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

« Ne m’abandonne pas dans ma vieillesse » : Chérir ceux qui nous précèdent

Le début et la fin de la vie sont des moments difficiles mais magnifiques, comme l’aube et le coucher du soleil de notre existence sur terre. Pour chacun d’entre nous, il y a eu un début. Et pour chacun d’entre nous, il y aura une fin. Lorsque nous venons au monde, nous sommes soignés, aimés et entourés d’affection. De même, à la fin de notre vie, nous avons besoin de soins, d’amour et d’affection. Lorsque nous voyons un bébé, nous éprouvons souvent un sentiment de joie, considérant cette nouvelle vie comme un don précieux. Voyons-nous les personnes âgées avec le même sens de gratitude et d’émerveillement pour la vie qu’elles ont vécue ?

Le regard que nous portons sur les personnes âgées n’affecte pas seulement l’image qu’elles ont d’elles-mêmes. Il influence également le regard que la société portera sur nous, lorsque nous, qui sommes aujourd’hui jeunes, deviendrons nous-mêmes âgés. Chaque acte de tendresse, de solidarité et de présence auprès des personnes âgées est une goutte d’eau dans l’océan de la compassion qui se propage vers une société qui les apprécie et ne les abandonne pas dans les derniers chapitres de la vie. 

Le thème de la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées de cette année est le suivant : « Ne m’abandonne pas dans ma vieillesse » (Psaume 70,9). Dans son message annuel, le pape François raconte qu’en tant qu’archevêque de Buenos Aires, il visitait des maisons de retraite et se rendait compte à quel point les résidents recevaient rarement des visites : « Certaines n’avaient pas vu leurs proches depuis de nombreux mois ». 

Cela nous place devant une triste réalité qui nous appelle à l’action. Combien de nos parents et voisins âgés sont seuls, confinés à la maison, à l’hôpital ou dans des maisons de retraite ? Combien de fois va-t-on leur rendre visite ? 

Pour ceux d’entre nous qui ont la chance d’avoir connu leurs grands-parents, nous avons peut-être eu le privilège de les accompagner dans les dernières années, voire les derniers instants de leur vie. Certains d’entre nous ont peut-être vécu cette même expérience avec leurs propres parents. Il peut s’agir d’une expérience éprouvante, pleine de hauts et de bas – des montagnes russes émotionnelles. Il peut s’agir d’une période de tension accrue dans les familles, où de nombreuses décisions doivent être prises. Peut-être avons-nous des amis qui nous ont précédés et que nous avons pu accompagner dans les dernières étapes de leur vie.

Quoi qu’il en soit, saisissons les occasions de chérir ceux qui nous ont précédés. Nous sommes tous dans le même bateau et un jour nous serons à leur place. Nous pouvons nous rappeler la règle d’or de l’Évangile : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi » (Matthieu 7,12). Il se peut qu’un jour nous soyons isolés, alités ou en proie au délire. Cela pourrait bien être moi. Il peut être difficile d’être aux côtés d’une personne malade et souffrante, mais notre réponse ne peut être la distance, elle doit être la proximité. Voir la fragilité humaine – en nous-mêmes ou chez les autres – peut être déconcertant. Pourtant, la réponse la plus significative consiste à apporter notre soutien et à faire de notre mieux pour accompagner la personne, en partageant tous les moments de joie et de connexion que nous pouvons. 

Dans certains cas, la personne n’est même pas en état de comprendre ou d’apprécier ce que nous faisons pour elle. Il peut s’agir simplement de lui tenir la main, de lui sourire, de lui apporter quelque chose à manger, de prier avec elle ou de lui rendre service, comme lui couper les ongles, lui raser le visage ou lui mettre de la crème pour les mains. Quoi qu’il en soit, nous pouvons être sûrs que notre présence et notre amour font une différence pour eux, tout comme le fait d’être avec eux fait une différence pour nous. Ce sont des moments qui demeurent toute une vie, et même au-delà.

Seigneur, tu n’abandonnes jamais aucun de tes enfants. Tu nous accompagnes des premiers instants de la vie jusqu’à la fin et tu nous aimes tout au long du chemin. Aide-nous à cheminer avec nos frères et sœurs qui nous précèdent, vers leur rencontre face à face avec toi. Amen.  

Prier avec le pape François Réflexion – Juillet 2024

Mes frères et sœurs : En ce mois de juillet, le Pape François nous demande de prier pour la pastorale des malades, pour que le sacrement de l’onction des malades donne aux personnes qui le reçoivent, ainsi qu’à leurs proches, la force du Seigneur, et qu’il soit de plus en plus pour tous un signe visible de compassion et d’espérance.

La pastorale des malades nous offre le temps et le lieu pour rencontrer les autres au moment où ils en ont le plus besoin, où ils se sentent le plus vulnérables. Le sacrement de l’onction est un moyen puissant de recevoir les grâces de Dieu en cette période critique. 

Le Pape François nous dit que ce sacrement confère « la force du Seigneur » aux malades et à leurs proches. L’onction d’huile nous rappelle que le pouvoir de guérison de Dieu n’est pas un jeu dans la tête ; sa consolation nous réconforte de manière tangible.

Cependant, les grâces de Dieu peuvent aussi nous aider dans une guérison intérieure, au niveau du cœur. Lorsque je commence à penser que Dieu n’est pas avec moi dans ma douleur et mon agonie, et que personne ne se soucie de moi, c’est le signe que j’ai besoin d’une guérison intérieure. 

Non seulement Jésus-Christ guérit, mais c’est par ses blessures sur la Croix que nous sommes guéris. La souffrance n’est pas dénuée de sens parce que Jésus l’a traversée et l’a rachetée ; nous ne sommes pas seuls dans notre souffrance parce que nous sommes unis à Jésus sur la Croix. Tout cela nous enseigne et nous permet de « bien souffrir », parce que nous imitons ainsi la vie du Christ. 

Mes frères et sœurs : Apprenons à ouvrir nos cœurs pour recevoir les grâces de Dieu, surtout lorsque nous sommes malades. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Audience générale du pape François – mercredi 26 juin 2024

Photo iStock

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a interrompu son cycle de catéchèses sur « L’Esprit et l’Épouse » pour réfléchir à la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues. Il a souligné qu’un « moyen essentiel pour lutter contre l’abus et le trafic de drogues est la prévention, qui se fait en promouvant une plus grande justice, en éduquant les jeunes aux valeurs qui construisent la vie personnelle et communautaire, en accompagnant ceux qui sont dans le besoin et en donnant de l’espoir pour l’avenir. »

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui c’est la célébration de la Journée Internationale contre l’Abus et le Trafic de Drogues, instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1987. Les faits sont là : investissez dans la prévention, tel est le thème de cette année.

Saint Jean-Paul II a déclaré que « Partout où il existe, l’usage de la drogue appauvrit la communauté. Il diminue la force humaine et la fibre morale. Il mine les valeurs que l’on tient en estime. Il détruit la volonté de vivre et de contribuer à créer une société meilleure. ». [1] Cela concerne l’abus de drogues et la consommation de drogues. Cependant rappelons-nous, que chaque toxicodépendant « porte en lui une histoire personnelle distincte, qui doit être écoutée, comprise, aimée et lorsque c’est possible, guérie et purifiée. […] Ils conservent plus que jamais leur dignité d’enfants de Dieu ». [2] Tous ont une dignité.

Cependant, nous ne pouvons pas ignorer les intentions et les actions malveillantes des dealers et des trafiquants de drogue. Ce sont des assassins. Le pape Benoît XVI a eu des mots très durs lors d’une visite dans une communauté thérapeutique. Voici ce que disait le Pape Benoit : « Je dis aux revendeurs de drogue de bien réfléchir au mal qu’ils sont en train de faire à une multitude de jeunes et d’adultes de toutes les couches sociales : Dieu leur demandera compte de ce qu’ils ont fait. La dignité humaine ne peut pas être foulée au pied de cette manière ». [3] Et la drogue foule au pied la dignité humaine.

On ne réduira pas la toxicodépendance en libéralisant l’usage des drogues, – c’est un fantasme ! – comme cela a été proposé par certains, ou déjà mis en œuvre, dans certains pays. Et ceci : on libéralise et on consomme plus. Pour avoir connu tant d’histoires tragiques de toxicodépendants et de leurs familles, je suis convaincu que c’est un devoir moral de mettre fin à la production et au trafic de ces substances dangereuses. Combien de trafiquants de mort existent-ils – car les trafiquants de drogues sont des trafiquants de mort ! – Combien de trafiquants de mort existent-il, poussés par la logique du pouvoir et de l’argent à tout prix ! Et ce fléau, qui produit violence et sème la souffrance et la mort, exige un acte de courage de la part de notre société tout entière.

La production et le trafic de drogues ont également un impact destructeur sur notre maison commune. C’est par exemple de plus en plus évident dans le bassin de l’Amazonie.

Un autre moyen prioritaire de lutter contre l’abus et le trafic de drogues est la prévention, qui passe par la promotion d’une plus grande justice, en éduquant les jeunes aux valeurs qui construisent la vie personnelle et communautaire en accompagnant ceux qui sont en difficulté et en donnant l’espérance en l’avenir.

Au cours de mes voyages en divers diocèses et Pays, j’ai pu visiter plusieurs communautés de réhabilitation inspirées par l’Évangile. Elles sont un témoignage fort et plein d’espérance de l’engagement des prêtres, des personnes consacrées et des laïcs à mettre en pratique la parabole du Bon Samaritain. De même, je suis réconforté en voyant les efforts entrepris par diverses Conférences épiscopales pour promouvoir des législations et des politiques justes en matière de traitement des personnes addictes à la drogue et de prévention pour mettre fin à ce fléau.

À titre d’exemple, je citerai le réseau de la Pastorale latino-américaine d’accompagnement et de prévention des addictions (PLAPA). Les statuts de ce réseau reconnaissent que « la dépendance à l’alcool, aux substances psychoactives et à d’autres formes de dépendance (pornographie, nouvelles technologies, etc.) … est un problème qui nous touche sans distinction, au-delà des différences géographiques, sociales, culturelles, religieuses et d’âge. Malgré les différences, … nous voulons nous organiser en communauté : partager les expériences, l’enthousiasme, les difficultés ». [4]

Je mentionne également les évêques d’Afrique Australe, qui ont convoqué une réunion en novembre 2023 sur le thème «  Donner aux jeunes les moyens d’être des agents de paix et d’espérance ». Les représentants de la jeunesse présents à la réunion ont reconnu que cette assemblée constituait une « étape importante vers une jeunesse saine et active dans toute la région ». Ils ont en outre promis : « Nous acceptons le rôle d’ambassadeurs et de défenseurs dans la lutte contre l’usage des stupéfiants. Nous demandons à tous les jeunes de toujours faire preuve d’empathie les uns envers les autres ». [5]

Chers frères et sœurs, face à la situation tragique de la toxicodépendance à la drogue qui touche des millions de personnes dans le monde, face au scandale de la production illicite et du trafic de ces drogues, « nous ne pouvons pas être indifférents. Le Seigneur Jésus s’est arrêté, s’est fait proche, a soigné les blessures. Dans le style de sa proximité, nous sommes nous aussi invités à agir, à nous arrêter devant les situations de fragilité et de douleur, à savoir écouter le cri de la solitude et de l’angoisse, à nous pencher pour relever et ramener à une nouvelle vie ceux qui tombent dans l’esclavage de la drogue ». [6] Et également, prions pour ces criminels qui dépensent et donnent de la drogue aux jeunes : ce sont des criminels, ce sont des assassins. Prions pour leur conversion.

En cette Journée mondiale contre la drogue, comme chrétiens et communautés ecclésiales renouvelons notre engagement de prière et de travail contre la drogue. Je vous remercie !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Audience générale du pape François – mercredi 19 juin 2024

Psautier pourpre et or, Riems, France, 9e siècle, Bodleian Libraries. Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a poursuivi sa catéchèse sur « L’Esprit et l’Épouse ». Réfléchissant à son commentaire selon lequel il espère que 2024 sera une « grande ‘symphonie’ de prière » avant le Jubilé de 2025, il a déclaré que « l’Église possède déjà une symphonie de prière, dont le compositeur est l’Esprit Saint, et c’est le livre des Psaumes. »

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

En préparation du prochain Grand Jubilé, je nous ai invités à dédier l’année 2024 « à une grande « symphonie » de prière » [1]. Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais rappeler que l’Église possède déjà une symphonie de prière dont le compositeur est l’Esprit Saint, et c’est le Livre des Psaumes.

Comme dans toute symphonie, il y a divers « mouvements », c’est-à-dire divers genres de prière : louange, action de grâce, supplication, lamentation, narration, réflexion sapientielle, et autres, aussi bien dans la forme personnelle que dans la forme chorale de tout le peuple. Ce sont les chants que l’Esprit lui-même a mis sur les lèvres de l’Épouse, son Église. Tous les Livres de la Bible, je le rappelais la dernière fois, sont inspirés par l’Esprit Saint, mais le Livre des Psaumes l’est aussi en ce sens qu’il est rempli d’inspiration poétique.

Les Psaumes ont eu une place privilégiée dans le Nouveau Testament. En fait, il y a eu et il y a encore des éditions qui contiennent ensemble le Nouveau Testament et les Psaumes. J’ai sur mon bureau une édition ukrainienne de ce Nouveau Testament avec les Psaumes, qui m’a été envoyée et qui appartenait à un soldat mort à la guerre. Il priait au front avec ce livre. Les chrétiens et encore moins l’homme moderne ne peuvent pas reprendre et s’approprier tous les psaumes – ni tout dans chaque psaume. Ils reflètent parfois une situation historique et une mentalité religieuse qui ne sont plus les nôtres. Cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas inspirés, mais qu’à certains égards, ils sont liés à une époque et à un stade provisoire de la révélation, comme c’est aussi le cas pour une grande partie de la législation ancienne.

Ce qui justifie le plus notre accueil des psaumes, c’est qu’ils ont été la prière de Jésus, de Marie, des Apôtres et de toutes les générations chrétiennes qui nous ont précédés. Lorsque nous les récitons, Dieu les entend dans la grandiose « orchestration » qu’est la communion des saints. Jésus, selon la Lettre aux Hébreux, entre dans le monde avec dans le cœur un verset de psaume : « Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, » (cf. He 10, 7 ; Ps 40, 9) ; et il quitte le monde, selon l’Évangile de Luc, avec un autre verset sur les lèvres : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23, 46 ; cf. Ps 31, 6).

Après le Nouveau Testament, les Pères et toute l’Église ont utilisé les psaumes, ce qui en fait un élément fixe de la célébration de la Messe et de la Liturgie des Heures. « Toute l’Écriture Sainte respire la bonté de Dieu, dit Saint Ambroise, mais en particulier le doux livre des psaumes » [2], le doux livre des psaumes. Je me demande : priez-vous parfois avec les psaumes ? Prenez la Bible ou le Nouveau Testament et priez un psaume. Par exemple, quand vous êtes un peu triste parce que vous avez péché, priez-vous le psaume 50 ? Il y a tant de psaumes qui nous aident à avancer. Prenez l’habitude de prier les psaumes. Je vous assure que vous serez heureux à la fin.

Mais nous ne pouvons pas nous contenter seulement de vivre de l’héritage du passé : il nous faut faire des psaumes notre prière. Il a été écrit que, dans un certain sens, nous devons devenir nous-mêmes « auteurs » des psaumes, les faisant nôtres et en priant avec [3]. S’il y a des psaumes, ou simplement des versets, qui parlent à notre cœur, il est bon de les répéter et de les prier pendant la journée. Les psaumes sont des prières « pour toutes les saisons » : il n’y a pas d’état d’âme ni de besoin qui ne trouve en eux les meilleurs mots pour se transformer en prière. À la différence de toutes les autres prières, les psaumes ne perdent pas leur efficacité à force d’être répétés, bien mieux, elle est accrue. Pourquoi ? Parce qu’ils sont inspirés par Dieu et qu’ils « respirent » Dieu, chaque fois qu’on les lit avec foi.

Si nous nous sentons accablés par le remords et la culpabilité, car nous sommes pécheurs, nous pouvons répéter avec David : « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde » (Ps 51 (50), 3), le psaume 51 (50). Si nous voulons exprimer un lien personnel fort avec Dieu, disons : « Dieu, tu es mon Dieu, / je te cherche dès l’aube : / mon âme a soif de toi ; / après toi languit ma chair, / terre aride, altérée, sans eau » psaume 63 (62) (Ps 63(62), 2). Ce n’est pas pour rien que la liturgie a inclus ce psaume dans les Laudes des dimanches et des solennités. Et si la peur et l’angoisse nous assaillent, ces merveilleuses paroles du psaume 23 (22) viennent à notre secours : « Le Seigneur est mon berger […]. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal » (Ps 23(22), 1.4).

Les Psaumes nous consentent de ne pas appauvrir notre prière en la réduisant uniquement à des demandes, à un continuel « donne-moi, donne-nous… ». Apprenons de la prière du notre Père qui, avant de demander le « pain quotidien », dit : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ». Les psaumes nous aident à nous ouvrir à une prière moins centrée sur nous-mêmes : une prière de louange, de bénédiction, d’action de grâce ; ils nous aident aussi à être la voix de toute la création, en l’associant à notre louange.

Frères et sœurs, que l’Esprit Saint, qui a donné à l’Église-Épouse les mots pour prier son divin Époux, nous aide à les faire résonner dans l’Église d’aujourd’hui et à faire de cette année préparatoire au Jubilé une véritable symphonie de prière. Merci !

APPEL

Demain, c’est la Journée Mondiale du Réfugié, promue par les Nations Unies. Que ce soit l’occasion de porter un regard attentif et fraternel sur tous ceux qui sont contraints de fuir leur domicile à la recherche de paix et de sécurité. Nous sommes tous appelés à accueillir, promouvoir, accompagner et intégrer ceux qui frappent à nos portes. Je prie pour que les États s’efforcent d’assurer des conditions humaines aux réfugiés et à faciliter les processus d’intégration.

Je salue l’Association des «Amis du cardinal Celso Costantini», accompagnée de l’évêque du diocèse de Concordia-Pordenone Giuseppe Pellegrini, à l’occasion du 100anniversaire du Concilium Sinense de Shanghai. Cela me fait également penser au cher peuple chinois. Prions toujours pour ce peuple noble et si courageux, qui possède une si belle culture. Prions pour le peuple chinois.

Après-demain, nous célébrerons la mémoire liturgique de saint Louis de Gonzague, qui a aimé la vie et a dépensé celle-ci pour les grands idéaux chrétiens; qu’il vous aide à redécouvrir la vocation à la sainteté dans le don généreux à Dieu et à nos frères et sœurs.

Frères et sœurs, continuons à prier pour la paix. La guerre est toujours une défaite, dès le début. Prions pour la paix dans l’Ukraine martyrisée, en Terre Sainte, au Soudan, en Birmanie et partout où les gens souffrent de la guerre. Prions tous les jours pour la paix! A vous tous va ma bénédiction!

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

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