Entrevue de Stephen Colbert sur Sel et Lumière

Colbert et Rosica

Le père Thomas Rosica était invité ce mardi 15 septembre sur les ondes d’Ici Radio-Canada. Dans l’émission du matin, il a parlé de son entrevue « Witness » avec le célèbre comédien américain Stephen Colbert, diffusée ce dimanche sur Sel et Lumière. Sur fond d’humour et de réflexions sur la foi, cette entrevue offre un regard différent sur le nouvel animateur de l’émission de fin de soirée de CBS « The Late show ». Elle amène aussi le père Thomas Rosica dans un tout autre registre. Écoutez-le sur Ici Radio-Canada

Les chrétiens du Moyen-Orient selon Sami Aoun

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Voici l’intégrale de l’entrevue que j’ai réalisée vendredi dernier avec Sami Aoun, professeur titulaire de politique appliquée à l’Université de Sherbrooke, directeur de l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et cofondateur de l’Observatoire sur la radicalisation et la violence extrême et qui a gentiment accepté de répondre à quelques unes de mes questions lors de la conférence de presse à Montréal de Mor Ignatius Aphrem II, Patriarche orthodoxe d’Antioche en lien avec la crise syrienne. La question des chrétiens et des minorités au Moyen-Orient est au cœur de ses intérêts. Il a publié de nombreux ouvrages sur le sujet tels que : Après le choc; Moyen-Orient : incertitudes, violences et espoirs et l’Islam entre tradition et modernité.

Question 1 : Pouvez-vous nous décrire la situation actuelle des chrétiens au Moyen-Orient?

 Elle est tragique en ce sens que toutes les populations souffrent. Il y a des guerres au Proche-Orient qui font s’effondrer la mosaïque, c’est-à-dire le pluralisme interculturel et interreligieux. Par contre, c’est surtout les minorités qui payent un prix plus élevé. Plus que les majorités même s’il est vrai que c’est une grande souffrance pour tout le monde. C’est que les minorités risquent d’être éradiquées, déracinées tandis que les autres pourraient avoir les moyens de survivre après les tragédies. Les minorités, on le remarque bien, parfois elles sont harcelées provoquant leur déplacement ou leur déracinement. Ou encore elles sont exécutées. De plus, elles perdent leurs points de repère et leur mémoire collective quand on détruit leurs couvents ou leurs églises. En ce sens, c’est certainement tragique pour tout le monde mais les minorités, surtout les minorités chrétiennes en pâtissent plus.

Question 2 : Comment décririez-vous le rôle qu’un chef religieux tel que le patriarche orthodoxe peut jouer sur le terrain ?

Certes, les autorités ou instances patriarcales ou religieuses en général sont coincées entre le marteau et l’enclume. D’un côté, ils ne peuvent faire l’éloge du despotisme et fermer les yeux sur les horreurs des régimes qui ont manqué à leurs devoirs de s’engager à la démocratisation et à la libéralisation de leur pays et d’assurer un état de droit pour tout le monde, surtout le droit à la différence et à la liberté de conscience. Mais de l’autre côté, ils se trouvent devant un monstre : la barbarie du fanatisme et la barbarie des groupesblog_1441924618 radicaux. En ce sens, ils ont la grande responsabilité de dire la vérité et de témoigner pour la cause de leur peuple et pour la cause, surtout, de toute la société et pas seulement des chrétiens.

Malheureusement, quand vous vivez dans des sociétés en proie aux conflits, et qui sont à feu et à sang, ces instances religieuses perdent parfois leur autonomie et adoptent un discours teinté de tolérance et de compréhension. Et elles perdent peu à peu de l’importance ou pèsent peu dans les décisions politiques. Elles peuvent représenter une référence morale mais n’ont plus vraiment de poids dans les décisions politiques. [Read more…]

Une vie remplie d’espoir

Mary-Kate Martin, center, a member of Holy Family Parish in Marshall, Wis., is pictured in an undated photo with several of the girls she helps care for at a home in Swaziland. Martin founded Hosea's Heart, an organization that supports girls victimized by abuse and prostitution. (CNS photo/courtesy Mary-Kate Martin) See SWAZILAND-HOSEA Aug. 31, 2015.

Mary-Kate Martin, centre, au Swaziland (CNS photo/courtesy Mary-Kate Martin).

Nous retrouvons dans l’Ancien Testament l’une des plus belles histoires d’amour entre Dieu et son peuple, Israël. Elle nous vient du prophète Osée qui a reçu le commandement de Dieu de prendre pour femme une prostituée, Gomer. Celle-ci, bien que son épouse, lui devient infidèle. Elle s’éloigne d’Osée pour retourner à la prostitution et adhère aux dieux païens. Mais Osée, à toutes les fois où elle s’enfuie, il la cherche, la trouve et la reprend jusqu’à ce qu’elle rejette son péché et accueille son amour pour de bon. Il y a un passage dans le récit qui décrit la manière dont Dieu entoure Gomer, l’attirel’entraîne et lui parle dans un endroit où il sera entendu et écouter. Le récit d’Osée nous est présenté comme exemple de la miséricorde de Dieu envers Israël, envers son Église et envers chaque personne.

C’est à partir de récit-là qu’une jeune femme du Wisconsin aux États-Unis s’est inspirée pour fonder une maison pour filles au Swaziland. Mary-Kate Martin, à 28 ans, est fondatrice et directrice de l’œuvre à but non-lucratif Hosea’s Heart (Le cœur d’Osée) pour aider les filles vulnérables et dirige la maison Hope for Life.

Mary-Kate retrace son désir d’ouvrir une maison pour filles à sa première expérience missionnaire au Swaziland, que « Dieu mettait sur son cœur encore et encore » à la manière de Mère Teresa. Elle y a donc passé deux mois d’été en 2008 alors qu’elle était étudiante à l’université pour devenir enseignante. Le projet de mission se rattachait au Manzini Youth Care, un centre géré par des pères salésiens et la communauté Don Bosco dans la ville de Manzini au Swaziland.

Cet été-là elle a rencontré une fille de 12 ans, Tenele, abusée physiquement ou vendue comme esclave sexuelle. « [Tenele] a commencé à m’appeler ‘maman’ et je l’appelais ‘mon enfant’ » raconte Mary-Kate en décrivant le lien fort qu’il y avait entre elle et les filles qu’elle rencontrait. Selon les résultats d’un sondage de l’UNICEF recueillis en 2008, au Swaziland, une fille sur trois est victime d’abus sexuel; une fille sur quatre est victime d’abus physique; trois sur dix connaissent l’abus émotionnel. À la fin du projet de mission, il n’y avait aucun doute pour cette jeune étudiante, qu’elle y retournerait un jour…

Elle a d’abord terminé ses études et reçu un poste d’enseignante dans une école secondaire. Pendant deux ans, Mary-Kate voyageait entre le Minnesota – où elle enseignait – et le Swaziland pour établir les bases de son projet pour Hosea’s Heart. Ce n’est qu’en 2013 qu’elle a décidé de tout quitter pour aller vivre au Swaziland et diriger la maison d’accueil. Mary-Kate affirme que la plupart des filles qui arrivent à Hope for Life « ont été violées, abusées sexuellement ou complètement abandonnées ».

Son but est donc de les « nourrir spirituellement, physiquement et émotionnellement ». À Hope for Life, les filles ont aussi la chance de recevoir de l’aide psychologique. Elles sont nourries et habillées. Puis on leur offre des ateliers de métiers et des sessions de catéchèse et de prière.

Cette année, l’équipe de Hosea’s Heart – qui inclut sa mère, Peg et son frère, Garret – veulent  amasser des fonds pour ouvrir une deuxième maison au Swaziland pour les femmes dans le besoin et qui servirait aussi de maison pour les employés et pour les bénévoles.

Mary-Kate sent qu’elle est devenue mère de 15 filles du jour au lendemain. Bien qu’il y ait de plus en plus d’organisations et de centres de soins pour les jeunes filles qui se font abusées, plusieurs d’entre elles retournent à leur « ancienne » vie si elles réussissent d’abord à s’en sortir.  Elles ont de la difficulté à reconnaitre leur propre dignité. C’est ce qui est arrivé avec Tenele. La mission de Mary-Kate est de les ouvrir au cœur d’Osée, au cœur de Dieu. Au-delà des besoins matériels et physiques, ces filles ont besoin d’une oreille attentive et de l’amitié gratuite. Cela exige patience, espérance et courage. « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas » (Isaïe 49, 15).

Le Pape simplifie les procédures de nullité de mariage

 

Le Vatican publie ce mardi 8 septembre deux Motu Proprio du pape François relatifs aux procès canoniques en nullité de mariage. Ces deux textes, présentés en salle de presse du Saint-Siège, modifient la procédure canonique des causes en nullité de mariage jugée jusqu’ici trop longue et compliquée. Dorénavant, la procédure sera plus rapide et plus abordable, dans l’Église latine et orientale.

« La charité et la miséricorde exigent que l’Église soit comme une mère face à ses enfants qui se sentent éloignés » explique le Pape en introduction de cette lettre. Ainsi, et conformément aux attentes exprimées par les évêques (et leurs fidèles) lors du dernier synode sur la famille, le Saint-Père présente les nouvelles dispositions en matière de nullité matrimoniale.

Désormais, le procès sera plus bref puisqu’une seule sentence en faveur de la nullité de mariage est nécessaire. Jusqu’à présent le premier jugement devait être confirmé par le second. Le recours à l’appel reste possible, mais devient donc facultatif. La procédure ordinaire ne devra pas durer plus d’un an.

Autre changement : « la constitution d’un juge unique en première instance » devient possible. Ce juge unique est placé sous la responsabilité de l’évêque diocésain qui « doit veiller à ce qu’il n’y ait aucun laxisme ». Par ailleurs, l’évêque lui-même devient obligatoirement juge en cas de procédure brève, c’est-à-dire dans les cas de nullité évidente du mariage.

Enfin, les conférences épiscopales devront garantir la gratuité des procès, « parce que l’Église doit se montrer maternelle, fidèle et généreuse, dans ce qui touche si étroitement au salut des âmes ».

Pour arrêter ces dispositions le Souverain Pontife s’est appuyé sur les travaux d’une commission spéciale qu’il avait nommée à cet effet, et qui rappelle avec insistance « le principe de l’indissolubilité du mariage ».

CECC- Une Église en quête de justice : le pape François interpelle l’Église au Canada

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Présentation d’un nouveau document de la CECC sur la justice sociale:

La Commission épiscopale pour la justice et la paix de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a publié une nouvelle ressource intitulée Une Église en quête de justice : le pape François interpelle l’Église au Canada. Depuis son élection comme évêque de Rome, le Saint-Père « confère à l’enseignement social catholique une précision et une urgence qui en font l’un des points forts de son pontificat jusqu’ici », écrit la Commission dans son texte publié aujourd’hui. Traitant largement de sujets liés à la dignité humaine et aux normes du travail, à la guerre et à la paix, ainsi qu’à l’exclusion et à l’isolement, ce document souligne l’intérêt et l’appel du pape François à lutter pour la justice, et offre des questions de réflexions adaptées au contexte canadien.

L’environnement et la politique du dialogue

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Nous poursuivons aujourd’hui notre analyse de l’encyclique Laudato Sì du pape François sur le thème de l’écologie en nous arrêtant sur le chapitre 5. Dans ce chapitre, le Pape tente « de tracer les grandes lignes de dialogue à même de nous aider à sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle nous nous enfonçons » (no 163) et ainsi manifester que la « grandeur politique se révèle quand, dans les moments difficiles, on œuvre pour les grands principes et en pensant au bien commun à long terme » (178).

Ce que le pape François veut véritablement, c’est que le monde politique sorte de son actuelle logique égoïste. Pour lui, les politiciens ne devraient plus réduire leurs échéanciers au seul rythme des élections. En effet, le Bien commun ne peut plus se calculer en terme de trimestre ou de quinquennat mais en terme de siècle. En ce sens, François n’invite-t-il pas les décideurs à entrer dans le « temps de l’Église » ? N’invite-t-il pas tous les citoyens du monde à réfléchir sur l’histoire de « l’époque post-industrielle [et qui] sera peut-être considérée comme l’une des plus irresponsables de l’histoire » (no 165) pour, ensuite, faire en sorte de ne pas continuer dans cette direction ?

En ce sens, pour le Pape, il est non seulement irresponsable d’avoir une vision à court terme mais nous ne pouvons plus nous contenter de défendre uniquement nos intérêts nationaux. En un mot, devant la crise actuelle, un « consensus mondial devient indispensable » (no 164). Cette invitation arrive à point puisqu’aura lieu, à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochain, la 21e conférence sur les changements climatiques. Dans ce contexte, le message du pape François pourra plus facilement rejoindre les consciences de tous les décideurs politiques de la planète.

La Conférence de Paris devra donc tenir compte des pays émergeants en évitant de leur imposer des décisions qui mettraient en péril leur propre développement. Ils doivent avoir leur « mot à dire ». Nous touchons ainsi un message central de l’encyclique du Pape. Ce devoir de justice envers la terre passe nécessairement par une justice envers les plus pauvres. Comme le dit le Pape lui-même : « Il s’agit simplement de redéfinir le progrès » (no 194).

Sans vouloir faire table rase de l’ensemble du monde industriel qui nous précède, le pape François désire ardemment que nous soyons capables d’une remise en cause de notre présent mode de vie et, ce, jusqu’à considérer « marquer une pause en mettant certaines limites raisonnables, voire à retourner en arrière avant qu’il ne soit trop tard » (no 193). Cette analyse (non exhaustive) du chapitre 5 de Laudato Si montre bien que les changements devront être fondamentaux si nous voulons vraiment faire face de manière réaliste à la crise des changements climatiques. La semaine prochaine, nous terminerons notre série d’articles de l’encyclique Laudato Si par une analyse du chapitre 6.

Béatification de Mgr Melki : une consolation pour les chrétiens d’Orient

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Ce samedi 29 août, Mgr Flavien Michel Melki sera proclamé bienheureux à Harissa, près de Beyrouth au Liban. Cet évêque syro-catholique a été pendu et décapité par l’Empire ottoman pour avoir refusé de se convertir à l’Islam, le 29 août 1915. 100 ans après jour pour jour, à l’occasion de sa béatification, le directeur général de l’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, fait le lien entre sa mise à  mort et l’actuelle persécution des chrétiens d’Orient. « Cette béatification est proclamée l’année du centenaire du génocide qui a visé les chrétiens en 1915, les arméniens, les assyro-chaldéens, les syriaques, alors que les chrétiens vivent aujourd’hui un drame en Syrie et en Irak. Cette histoire est liée, car beaucoup de chrétiens de Syrie et d’Irak sont des survivants réfugiés dans ces pays ». « Nous assistons bien à une répétition de l’Histoire » regrette-t-il.

Le préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints, le cardinal Angelo Amato, participera samedi au rite de béatification. Il rapporte, dans une interview accordée à Radio Vatican, que le pape François veut que celle-ci soit « un message d’espérance et d’encouragement à tous les chrétiens qui aujourd’hui sont humiliés et oppressés ». Le prélat quant à lui observe que « beaucoup de chrétiens aujourd’hui au Moyen-Orient, mais aussi ailleurs, souffrent du déclin d’une civilisation humaine de coexistence pacifique ». « Mais ces frères, nos frères, ne veulent pas se rendre à la terreur, et répondent aux violences avec courage et grande foi » poursuit Mgr Amato.

Même son de cloche du patriarche syro-catholique d’Antioche qui présidera la Divine liturgie. Ignace Youssef III Younan souhaite que le sang des martyrs encourage les chrétiens du Moyen-Orient à rester unis au Seigneur malgré « les peines, les souffrances, la persécution et le déracinement », et que cette béatification soit pour eux « une lueur d’espérance, et une consolation pour affronter ces épouvantables épreuves ».

Mgr Flavien Michel Melki était âgé de 57 ans lorsqu’il fut mis à mort par les autorités ottomanes. Avant de mourir, alors que ses amis lui adressaient des supplications pour l’éloigner du danger, l’évêque répétait « Jamais ! Mon sang, je le verserai pour mes brebis ! ».

Dieu en premier pour que l’homme soit mieux servi

Denver Broncos running back Knowshon Moreno helps a boy try on a jacket during a charitable event with the Knights of Columbus called "Coats for Kids" in Jersey City, N.J., Jan. 28. The Broncos were in New Jersey to face the Seattle Seahawks in Super Bowl XLVIII Feb. 2 at MetLife Stadium in East Rutherford, N.J. (CNS photo/Eduardo Munoz, Reuters) (Jan. 29, 2014)

 (CNS photo/Eduardo Munoz, Reuters)

Ils ont recueilli des dons de plus de 172 millions de dollars, accumulé au-dessus de 72 millions d’heures de bénévolat, réparti sur 1.9 millions de membres dans le monde entier. Ce qui a commencé sous l’impulsion d’un prêtre du Connecticut est devenu l’une des organisations la plus importante du monde.

Ces chiffres ont été révélés lors du dernier congrès annuel des Chevaliers de Colomb à Philadelphie dans le rapport annuel du premier dirigeant M. Carl Anderson. Les données sont impressionnantes. Mais elles nous apprennent quelque chose de plus grand du caractère des Chevaliers de Colomb fondés il y a 125 ans.

La dignité de l’être humain est d’abord et avant tout leur premier souci. « Quand nous regardons dans le visage de chaque personne, nous voyons donc la source de la vie, de la liberté et de la dignité humaine, et ainsi nous voyons un frère » affirme M. Anderson dans son rapport annuel.

C’était d’ailleurs le rêve du père Michael McGivney, prêtre et fondateur des Chevaliers de Colomb. À l’époque où le père McGivney devient pasteur d’une paroisse au Connecticut, plusieurs familles s’effondraient sous le poids de dettes et les effets de l’alcoolisme. Les communautés secrètes étaient aussi populaires chez les hommes. Celles-ci avaient la réputation de dissuader ces hommes de la pratique religieuse. Le père McGivney voulait plutôt attirer les hommes à nouveau vers l’église par une fraternité catholique. Elle deviendrait en même temps une source d’aide pour les familles pauvres et brisées. Ainsi les Chevaliers de Colomb sont nés du désir de protéger les plus vulnérables de la société.

Los Angeles Archbishop Jose H. Gomez, second from left, and Supreme Knight Carl Anderson of the Knights of Columbus, far right, pose July 14 at the Los Angeles Memorial Coliseum with leaders and athletes of the 2015 Special Olympics World Games, scheduled next summer in Los Angeles. The Knights of Columbus has pledged $1.4 million to help cover costs for the games. (CNS photo/Victor Aleman, Vida-Nueva.com) (July 16, 2014) See SPECIAL OLYMPICS (CORRECTED) July 16, 2016.

(CNS photo/Victor Aleman, Vida-Nueva.com)

Son charisme ne s’est pas perdu. Depuis sa fondation les Chevaliers de Colomb ont créé un programme d’assurance pour les familles catholiques; ils sont en partenariat avec Habitat pour l’humanité, Global Wheelchair Mission, les Olympiques Spéciaux et les Apôtres de Jésus en Ouganda; ils réalisent aussi des initiatives telles que Coats for Kids et le programme Ultrasons. Ce ne sont que des exemples. Leur implication dans l’Église et dans la société ne s’arrête pas là.

Leur initiative la plus récente est un programme d’aide aux réfugiés chrétiens. Depuis le mois d’août 2014, ils ont amassé 3 millions de dollars qui « procurent un logement et des soins médicaux. Mais nous pouvons et nous devons faire plus » explique M. Anderson. « Le temps est venu d’exposer la vérité à propos du sort des chrétiens ». Leur programme d’aide offre à tous la possibilité d’y contribuer en faisant un don par l’entremise de leur site web, www.christiansatrisk.org.

Un juif rachète les esclaves sexuels de l’État Islamique

Steve MamanCrédit photo : RDI – Radio-Canada

Steve Maman, un homme d’affaires canadien, juif pratiquant,  rachète et libère des esclaves sexuels détenus par le groupe armé État Islamique. En huit mois, il dit avoir déjà rendu la liberté à 128 jeunes filles, chrétiennes et yazidis, retenues en Irak par les milices de Daesh. Il espère en sauver 10 autres dans les prochains jours.

Lors d’un voyage d’affaires en Irak, l’entrepreneur de 42 ans, d’origine marocaine, a décidé de nouer des contacts sur place qui lui permettraient de sauver les détenus du groupe terroriste. Interrogé lundi 17 août sur le plateau TV de Radio-Canada, Steve Maman explique avoir « des courtiers qui se trouvent à l’intérieur du Califat ». « Ce sont des gens qui sont évidemment de la religion de l’Islam, mais qui ne sont pas nécessairement d’accord avec les pratiques envers les chrétiens et les yazidis qui sont retenus ». Il ne s’agit pas de « rachat » d’esclaves insiste-t-il, « on parle de négocier la relâche », par l’intermédiaire de ces courtiers qui perçoivent des frais.

Pour financer ce système de libération d’otages, Steve Maman, vendeur de voitures installé à Montréal, a créé début juillet l’ONG « Liberation of Christian and Yazidi Children of Iraq », et lancé une campagne de financement  pour tenter de récolter 9 millions de dollars. Il a amassé jusqu’à aujourd’hui plus de 400 000 dollars.

Un document, découvert début août par une envoyée spéciale de l’ONU en Irak nous apprend comment l’État Islamique fixe le prix de ses esclaves sexuels. Les tarifs varient selon l’âge des femmes. Les enfants âgés de 1 à 9 ans sont vendus jusqu’à 215 dollars, et le prix diminue à 105 dollars pour une femme de plus de 20 ans. À partir de 40 ans les femmes sont vendues pour 50 dollars. Steve Maman quant à lui doit payer entre 2000 et 3000 $ pour libérer un enfant et le ramener dans sa famille.

Dans ce projet, l’homme d’affaires canadien dit être inspiré par Oskar Schindler, l’industriel allemand qui a sauvé 1200 juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Si bien que la presse canadienne l’a baptisé « le Schindler juif ».

Reste que cette initiative ne fait pas l’unanimité. Certains se demandent si ces transactions ne vont pas encourager le système d’esclavage, et financer les activités de l’organisation islamiste.

Rencontre avec un témoin de Vatican II

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Comme nous le savons, cette année sera l’occasion de fêter le cinquantième anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. Pour l’occasion et afin d’en apprendre un peu plus sur cet événement exceptionnel, je me suis rendu à Ottawa afin d’y rencontrer un de ses rares témoins. Mgr Jacques Landriault, aujourd’hui âgé de 93 ans, n’a rien perdu de sa ferveur et de la joie à proclamer haut et fort l’Évangile du Christ. Mgr Landriault était à peine ordonné évêque auxiliaire du diocèse d’Alexandria-Cornwall lorsqu’il fut appelé à représenter les évêques canadiens au Concile Vatican II. Énorme tâche qu’il avoue n’avoir pu accepter que grâce à la même Force de l’Esprit qui lui avait permis de dire « oui » à son ordination comme « successeur d’apôtre » comme il le dit.

Mgr Landriault a donc pu participer activement aux 2e, 3e et 4e sessions du Concile. Durant ces trois années romaines, il s’est dédié totalement à connaître et à s’imprégner le plus possible de l’atmosphère de renouveau qui soufflait sur l’Église. En ce sens, ce père conciliaire n’hésite pas à utiliser l’image d’un « printemps » de l’Église, d’une période où, d’un commun accord, on désirait ardemment s’abreuver à cette source intarissable qu’est l’Évangile. Ce souci d’authenticité, c’est ce qui a animé Mgr Landriault durant toute sa vie de pasteur. Pour lui, le Concile fut véritablement :

« Une intervention visible (et même sentie !) de l’Esprit Saint pour donner à l’Église un élan nouveau […], l’air frais dont l’Église avait tellement besoin, le souffle de l’Esprit, pour nous donner une vie nouvelle. »

Ce qui reste gravé dans sa mémoire est sans aucun doute la rencontre des évêques en assemblée générale. Au tout début, les 2 800 évêques ne se connaissaient pas entre eux. À la fin du Concile, de nombreuses amitiés étaient nées non pas seulement au sein de l’épiscopat d’un même pays mais aussi entre évêques de différentes nationalités. Selon lui, le Concile a ainsi réussi à faire tomber les murs qui existaient entre les évêques de nations différentes et ainsi ouvrir des perspectives nouvelles. En ce sens, on peut dire que leunnamed Concile a précédé de quelques décennies la globalisation actuelle!

À la question sur le moment qui l’a le plus marqué durant ces années, Mgr Landriault détourne mes yeux de Rome pour me ramener au Canada. Pour lui, le Concile s’est vécu d’abord et avant tout dans ses propres diocèses : à Hearst d’abord et à Timmins ensuite où il fut évêque pendant 19 ans. Pour lui, le Concile devait être vécu par l’ensemble des baptisés. C’est ainsi qu’il a envoyé aux études 15 prêtres pour qu’ils approfondissent les 16 documents conciliaires. Il souhaitait que les membres du peuple de Dieu qui lui avait été confiés soient nourris directement de Vatican II et non, comme il le dit ouvertement, de certaines idées qu’on véhiculait aisément dans les médias de l’époque. Il s’est donc dévoué à donner des outils de formation très poussés, en mesure de donner la nourriture intellectuelle et spirituelle nécessaire pour répondre correctement à l’appel universel à la sainteté. [Read more…]

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