Église en sortie 20 mai 2016

Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons une entrevue avec Sr. Marie-Paule Sansfaçon et Sr. Nicole Joly qui nous présente la revue « Le Précurseur » ainsi que leur communauté : Les sœurs Missionnaires de l’Immaculée Conception. Dans la deuxième partie, nous assistons à la conférence de presse du diocèse de Québec suite à la publication de l’exhortation apostolique post-synodale « Amoris Laetitia ». Enfin, ans la dernière partie nous rencontrons l’abbé Jean-Philippe Auger, prêtre de l’archidiocèse de Québec et auteur du livre « Comment Jésus a coaché douze personnes ordinaires pour en faire des leaders extraordinaires ».

Échos du Vatican

Mise au point dans cette émission sur la question du diaconat des femmes, et retour sur la célébration de la Pentecôte au Vatican.

Homélie du pape François lors de la Messe de la Pentecôte

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Vous trouverez ci-dessous le texte complet de l’homélie du pape François lors de la Messe de la Pentecôte à basilique Saint-Pierre de Rome:

« Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14, 18).

La mission de Jésus, culminant dans le don de l’Esprit Saint, avait ce but essentiel : rétablir notre relation avec le Père, abîmée par le péché ; nous arracher à la condition d’orphelins et nous rendre celle de fils.

L’apôtre Paul, écrivant aux chrétiens de Rome, dit : « Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions “Abba ! ”, c’est-à-dire : Père ! » (Rm 8, 14-15). Voilà la relation renouée : la paternité de Dieu se rétablit en nous grâce à l’œuvre rédemptrice du Christ et au don de l’Esprit Saint.

L’Esprit est donné par le Père et nous conduit au Père. Toute l’œuvre du salut est une œuvre de ré-génération, dans laquelle la paternité de Dieu, au moyen du don du Fils et de l’Esprit, nous libère de l’état d’orphelins dans lequel nous sommes tombés. À notre époque aussi nous rencontrons différents signes de notre condition d’orphelins : cette solitude intérieure que nous éprouvons même au milieu de la foule et qui parfois peut devenir tristesse existentielle ; cette prétendue autonomie par rapport à Dieu qui s’accompagne d’une certaine nostalgie de sa proximité ; cet analphabétisme spirituel diffus à cause duquel nous nous retrouvons dans l’incapacité de prier ; cette difficulté à percevoir comme vraie et réelle la vie éternelle, comme plénitude de communion qui germe ici-bas et s’épanouit au-delà de la mort ; cette difficulté pour reconnaître l’autre comme frère, en tant que fils du même Père ; et d’autres signes semblables.

À tout cela s’oppose la condition de fils, qui est notre vocation originaire, elle est ce pour quoi nous sommes faits, notre plus profond ADN, mais qui a été abimé et qui, pour être restauré, a demandé le sacrifice du Fils Unique. Du don immense d’amour qu’est la mort de Jésus sur la croix, a jailli pour toute l’humanité, comme une immense cascade de grâce, l’effusion de l’Esprit saint. Celui qui s’immerge avec foi dans ce mystère de régénération renaît à la plénitude de la vie filiale.

« Je ne vous laisserai pas orphelins ». Aujourd’hui, fête de Pentecôte, ces paroles de Jésus nous font penser aussi à la présence maternelle de Marie au Cénacle. La Mère de Jésus est au milieu de la communauté des disciples rassemblés en prière : elle est mémoire vivante du Fils et invocation vivante de l’Esprit Saint. Elle est la Mère de l’Église. À son intercession nous confions de manière particulière tous les chrétiens et les communautés qui en ce moment ont le plus besoin de la force de l’Esprit Paraclet, Défenseur et Consolateur, Esprit de vérité, de liberté et de paix.

L’Esprit, comme affirme encore saint Paul, fait que nous appartenons au Christ. « Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas » (Rm 8, 9). Et en consolidant notre relation d’appartenance au Seigneur Jésus, l’Esprit nous fait entrer dans une nouvelle dynamique de fraternité. Par le Frère universel qui est Jésus, nous pouvons nous mettre en relation avec les autres d’une manière nouvelle, non plus comme des orphelins, mais comme des fils du même Père, bon et miséricordieux. Et cela change tout ! Nous pouvons nous regarder comme des frères, et nos différences ne font que multiplier la joie et l’émerveillement d’appartenir à cette unique paternité et fraternité.

[00806-FR.01] [Texte original: Italien]

Église en sortie 13 mai 2016

Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons l’entrevue réalisée avec Jacques Gauthier, théologien et auteur du livre « Jésus raconté pas ses proches » aux éditions Novalis. Dans la deuxième partie d’émission l’abbé Claude Paradis nous présente sa troisième chronique des « actualités de la rue » et dans laquelle il nous parle de Mgr Camara au Brésil et de l’histoire de son dévouement auprès des plus pauvres. Enfin, le chorale « Sous les étoiles » composé de sans abris de Montréal nous interprète la chanson « quand les hommes vivront d’amour ».

Échos du Vatican

Le pape François est recompensé pour son oeuvre en faveur de l’Europe, et les nouvelles recrues de la Garde suisse pontificale prêtent serment.

Église en sortie 6 mai 2016

Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons une entrevue avec Isabelle Saint-Maurice, directrice des communications de l’Opus Dei au Canada et qui s’est entretenue avec Francis Denis de l’œuvre fondée par saint Josemaria De Balaguer mais également des différentes initiatives apostoliques au Canada. Dans la deuxième partie de l’émission nous vous présentons un reportage sur la Messe pour la communauté philippine à l’Oratoire Saint-Joseph présidée par le Cardinal archevêque de Manille, Luis A. Tagle. Dans la troisième partie de l’émission vous aurez la chance de voir l’entrevue réalisée avec Mgr Noël Simard, évêque de Valleyfield lors de l’Assemblée générale de la Conférence des évêques catholiques du Canada à Cornwall.

Message du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux à l’occasion de la fête du Vesakh

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Bouddhistes et chrétiens: promouvons ensemble une éducation écologique

Chers amis bouddhistes,

1. Au nom du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, nous souhaitons vous adresser une fois de plus nos vœux sincères à l’occasion de la fête du Vesakh. Alors que vous commémorez trois événements importants de la vie du Bouddha Gautama : sa naissance, son illumination et sa mort, nous vous souhaitons la paix, la tranquillité et la joie dans vos cœurs, au sein de vos familles et dans vos pays.

2. Ces quelques lignes s’inspirent, cette année, de la Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape François, Laudato Sì. Sur la sauvegarde de la maison commune. Comme le relève Sa Sainteté, « les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands. La crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure » (n. 217). Bien plus, le pape note que « l’éducation sera inefficace, et ses efforts seront vains, si elle n’essaie pas aussi de répandre un nouveau paradigme concernant l’être humain, la vie, la société et la relation avec la nature » (n. 215.). Ce n’est qu’en « cultivant de solides vertus que le don de soi dans un engagement écologique est possible » (n. 211), à condition qu’il s’inscrive dans divers milieux éducatifs : l’école, la famille, les moyens de communication, la catéchèse et d’autres encore (cf. n. 213).

3. Chers amis bouddhistes, comme en témoignent les documents intitulés The Time to Act is Now : A Bouddhist Declaration on Climate and Buddhist Climate Change Statement to World Leader, vous avez exprimé, vous aussi, votre inquiétude face à la détérioration de l’environnement. Ces documents manifestent une compréhension commune sur le fait qu’il y ait, au cœur de la crise écologique, une crise de l’ego qui, lui, s’exprime par la cupidité, la colère, l’anxiété, l’arrogance et l’ignorance de l’être humain. Nos modes de vie et nos attentes doivent donc changer pour surmonter la détérioration de notre environnement. « En cultivant un regard intérieur et la compassion, nous serons en mesure d’agir avec amour, et non avec la peur, pour protéger notre planète » (Buddhist Climate Change Statement to World Leaders). En outre, « quand la terre est malade, nous tombons nous aussi malades parce que nous en faisons partie » (The Time to Act is Now).

4. Puisque la crise du changement climatique est également due à l’activité humaine, nous, chrétiens et bouddhistes, nous devons œuvrer ensemble sur le thème d’une spiritualité écologique. Face à l’accélération des problèmes environnementaux mondiaux, il est aussi nécessaire de prendre en compte l’urgence de la coopération interreligieuse. L’éducation à la responsabilité envers l’environnement et la création d’une « citoyenneté écologique » exigent des vertus tournées vers une éthique écologique respectueuse et attentive envers la nature. Il est une nécessité pressante que les adeptes de toutes les religions dépassent leurs frontières et s’engagent à rejoindre la construction d’un ordre écologique et social responsable fondé sur des valeurs partagées. Dans les pays où bouddhistes et chrétiens vivent et travaillent côte à côte, il devient possible de soutenir la santé et la durabilité de la planète grâce à des programmes éducatifs communs visant à accroître la sensibilisation à l’égard de l’environnement ainsi que la promotion d’initiatives conjointes.

5. Chers amis bouddhistes, nous pouvons travailler ensemble pour libérer l’humanité de la souffrance causée par le changement climatique. Ainsi, nous contribuerons à prendre soin de notre maison commune. C’est dans cet esprit que nous vous souhaitons, encore une fois, une joyeuse et paisible fête du Vesakh.

Jean-Louis cardinal Tauran
Président

+ Miguel Ángel Ayuso Guixot, MCCJ
Secrétaire

(CNS photo/L’Osservatore Romano via Reuters)

Homélie du Pape François à la veillée pour “essuyer les larmes” de ceux qui souffrent

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Jeudi 5 mai 2016
Solennité de l’Ascension
Basilique Saint-Pierre au Vatican

Frères et sœurs,

Après les témoignages émouvants que nous avons entendus, et à la lumière de la Parole du Seigneur qui éclaire notre condition de souffrance, invoquons avant tout la présence de l’Esprit Saint, pour qu’il vienne au milieu de nous. Que ce soit lui qui illumine notre esprit pour trouver les mots justes et capables de réconforter ; que ce soit lui qui ouvre notre cœur pour avoir la certitude de la présence de Dieu qui ne nous abandonne pas dans l’épreuve. Le Seigneur Jésus a promis à ses disciples qu’il ne les laisserait jamais seuls, qu’il leur serait proche dans toutes les situations de la vie en envoyant l’Esprit Consolateur (cf. Gn 14, 26), qu’il les aiderait, les soutiendrait et les réconforterait.

Dans les moments de tristesse, dans la souffrance de la maladie, dans l’angoisse de la persécution et dans la douleur du deuil, chacun cherche une parole de consolation. Nous sentons fortement le besoin que quelqu’un nous soit proche et éprouve de la compassion envers nous. Nous faisons l’expérience de ce que signifie être désorientés, confus, frappés au plus profond comme jamais nous l’aurions pensé. Nous regardons tout autour, incertains, pour voir si nous trouvons quelqu’un qui puisse réellement comprendre notre douleur. L’esprit est rempli de questions, mais les réponses n’arrivent pas. La raison toute seule n’est pas capable de faire la lumière au fond de soi, de saisir la douleur que nous éprouvons et de donner la réponse que nous attendons. Dans ces moments, nous avons davantage besoin des raisons du cœur, seules capables de nous faire comprendre le mystère qui entoure notre solitude.

Que de tristesse il nous arrive de découvrir sur tant de visages que nous rencontrons. Que de larmes versées à chaque instant dans le monde ; chacune différente de l’autre, et qui forment ensemble comme un océan de désolation qui demande pitié, compassion, consolation. Les plus amères sont celles provoquées par la méchanceté humaine : les larmes de celui qui s’est vu arraché violemment une personne chère ; les larmes des grands parents, des mamans et des papas, des enfants… Il y a des regards qui restent souvent fixés sur le couchant et qui ont du mal à voir l’aube d’un jour nouveau. Nous avons besoin de miséricorde, de la consolation qui vient du Seigneur. Nous en avons tous besoin ; c’est notre pauvreté mais aussi notre grandeur : invoquer la consolation de Dieu qui, avec sa tendresse, vient essuyer les larmes sur notre visage (cf. Is 25, 8 ; Ap 7, 17 ; 21, 4).

Dans cette douleur qui est nôtre, nous ne sommes pas seuls. Jésus aussi sait ce que signifie pleurer la perte d’une personne aimée. C’est une des pages les plus émouvantes de l’Evangile : quand Jésus voit pleurer Marie en raison de la mort de son frère Lazare, il ne parvient pas non plus à retenir ses larmes. Il a été saisi d’une profonde émotion et a fondu en larmes (cf. Gn 11, 33-35). L’évangéliste Jean a voulu par ce récit montrer la participation de Jésus à la douleur de ses amis, et le partage du découragement. Les larmes de Jésus ont déconcerté beaucoup de théologiens au cours des siècles, mais elles ont surtout lavé beaucoup d’âmes, elles ont adouci beaucoup de blessures. Jésus aussi a expérimenté dans sa personne la peur de la souffrance et de la mort, la déception et le découragement pour la trahison de Judas et de Pierre, la douleur pour la mort de son ami Lazare. Jésus « n’abandonne pas ceux qu’il aime » (Augustin In Joh 49,5). Si Dieu a pleuré, je peux moi aussi pleurer, sachant que je suis compris. Les pleurs de Jésus sont l’antidote contre l’indifférence envers la souffrance de mes frères. Ces pleurs m’enseignent à faire mienne la douleur des autres, à participer au malaise et à la souffrance de ceux qui vivent dans les situations les plus douloureuses. Ils me secouent pour me faire percevoir la tristesse et le désespoir de ceux qui se sont vus même soustraire le corps de leurs êtres chers, et qui n’ont même pas un lieu où trouver consolation. Les pleurs de Jésus ne peuvent pas rester sans réponse de la part de celui qui croit en lui. De la manière dont il console, nous sommes appelés, nous aussi, à consoler.

Au moment de la défaillance, de l’émotion, et des pleurs, la prière au Père jaillit dans le cœur de Jésus. La prière est le vrai remède à notre souffrance. Nous aussi, dans la prière, nous pouvons sentir la présence de Dieu près de nous. La tendresse de son regard nous console, la force de sa parole nous soutient, en nous insufflant l’espérance. Jésus a prié près de la tombe de Lazare en disant : « Père, je te rends grâce car tu m’as écouté. Je savais que tu m’écoutes toujours » (Jn 11, 41-42). Nous avons besoin de cette certitude : le Père nous écoute et vient à notre secours. L’amour de Dieu répandu dans nos cœurs permet de dire que lorsqu’on aime, rien ni personne ne pourra jamais nous arracher des personnes qu’on a aimées. L’Apôtre Paul le rappelle avec des paroles très consolantes : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le glaive ? […] Mais, en tout cela nous somme les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus Notre Seigneur » (Rm 8, 35.37-39). La force de l’amour transforme la souffrance dans la certitude de la victoire du Christ, et la nôtre avec lui, et dans l’espérance que nous serons un jour de nouveau ensemble et nous contemplerons pour toujours le visage de la Sainte Trinité, source éternelle de la vie et de l’amour.

Près de toute croix il y a toujours la Mère de Jésus. De son manteau elle essuie nos larmes. De sa main elle nous fait relever et nous accompagne sur le chemin de l’espérance.

(CNS photo/L’Osservatore Romano via EPA)

Message du Pape François pour la 50e Journée Mondiale des Communications Sociales

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Communication et miséricorde : une rencontre féconde

Solennité de l’Ascension

Chers frères et sœurs,

L’Année Sainte de la Miséricorde nous invite à réfléchir sur le rapport entre communication et miséricorde. En effet l’Église, unie au Christ, incarnation vivante de Dieu Miséricordieux, est appelée à vivre la miséricorde comme un trait distinctif de tout son être et de tout son agir. Ce que nous disons et la manière dont nous le disons, chaque parole et chaque geste, devrait pouvoir exprimer la compassion, la tendresse et le pardon de Dieu pour tous. L’amour, par nature, est communication, il conduit à s’ouvrir et non pas à s’isoler. Et si notre cœur et nos gestes sont animés par la charité, par l’amour divin, notre communication sera porteuse de la force de Dieu.

En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes appelés à communiquer avec tous, sans exclusion. En particulier, c’est le propre du langage et des actions de l’Église que de transmettre la miséricorde, en sorte de toucher les cœurs des personnes et de les soutenir sur le chemin vers la plénitude de la vie que Jésus Christ, envoyé par le Père, est venu apporter à tous. Il s’agit d’accueillir en nous et de répandre autour de nous la chaleur de l’Église Mère, pour que Jésus soit connu et aimé ; cette chaleur qui donne consistance aux paroles de la foi et qui allume dans la prédication et dans le témoignage l’ « étincelle » qui les rend vivantes.

La communication a le pouvoir de créer des ponts, de favoriser la rencontre et l’inclusion, enrichissant ainsi la société. Comme il est beau de voir des personnes engagées à choisir avec soin des paroles et des gestes pour dépasser les incompréhensions, guérir la mémoire blessée et construire la paix et l’harmonie. Les paroles peuvent jeter des ponts entre les personnes, les familles, les groupes sociaux, les peuples ; que ce soit dans le domaine physique ou dans le domaine numérique. Que les paroles et les actions soient donc telles qu’elles nous aident à sortir des cercles vicieux des condamnations et des vengeances, qui continuent à piéger les individus et les nations, et qui conduisent à s’exprimer avec des messages de haine. La parole du chrétien, au contraire, se propose de faire grandir la communion et, même quand il faut condamner le mal avec fermeté, elle cherche à ne jamais briser la relation et la communication.

Je voudrais donc inviter toutes les personnes de bonne volonté à redécouvrir le pouvoir de la miséricorde de guérir les relations déchirées, et de ramener la paix et l’harmonie entre les familles et dans les communautés. Nous savons tous de quelle manière les vieilles blessures et les ressentiments peuvent piéger les personnes et les empêcher de communiquer et de se réconcilier. Et ceci vaut aussi pour les relations entre les peuples. Dans tous ces cas, la miséricorde est capable de créer une nouvelle manière de parler et de dialoguer, comme l’a ainsi très bien exprimé Shakespeare : « La miséricorde n’est pas une obligation. Elle descend du ciel comme la fraîcheur de la pluie sur la terre. Elle est une double bénédiction : elle bénit celui qui la donne et celui qui la reçoit » (Le Marchand de Venise, Acte 4, Scène 1).

Il est souhaitable que le langage de la politique et de la diplomatie se laisse aussi inspirer par la miséricorde, qui ne donne jamais rien pour perdu. Je fais appel surtout à tous ceux qui ont des responsabilités institutionnelles, politiques et dans la formation de l’opinion publique, pour qu’ils soient toujours vigilants sur la manière de s’exprimer envers celui qui pense ou agit autrement, et aussi envers celui qui peut s’être trompé. Il est facile de céder à la tentation d’exploiter de semblables situations et d’alimenter ainsi les flammes de la défiance, de la peur, de la haine. Il faut au contraire du courage pour orienter les personnes dans des processus de réconciliation ; et c’est justement cette audace positive et créative qui offre de vraies solutions à de vieux conflits, et l’occasion de réaliser une paix durable. « Bienheureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde […] Bienheureux les artisans de paix, parce qu’ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 7.9).

Comme je voudrais que notre manière de communiquer, et aussi notre service de pasteurs dans l’Église, n’exprime jamais l’orgueil fier du triomphe sur un ennemi, ni n’humilie ceux que la mentalité du monde considère comme perdants et à rejeter ! La miséricorde peut aider à tempérer les adversités de la vie et à offrir de la chaleur à tous ceux qui ont seulement connu la froideur du jugement. Que le style de notre communication soit en mesure de dépasser la logique qui sépare nettement les pécheurs des justes. Nous pouvons et devons juger des situations de péché – violence, corruption, exploitation, etc. – mais nous ne pouvons pas juger les personnes, parce que seul Dieu peut lire en profondeur dans leur cœur. C’est notre devoir d’avertir celui qui se trompe, en dénonçant la méchanceté et l’injustice de certains comportements, afin de libérer les victimes et de soulager celui qui est tombé. L’Évangile de Jean nous rappelle que « La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32). Cette vérité est, en définitive, le Christ lui-même, dont la douce miséricorde est la mesure de notre manière d’annoncer la vérité et de condamner l’injustice. C’est notre principal devoir d’affirmer la vérité avec amour (Cf. Ep 4, 15). Seules les paroles prononcées avec amour et accompagnées de douceur et de miséricorde touchent les cœurs des pécheurs que nous sommes. Des paroles et des gestes durs ou moralisants risquent d’aliéner plus tard ceux que nous voudrions conduire à la conversion et à la liberté, en renforçant leur sens du refus et de la défense.

Certains pensent qu’une vision de la société enracinée dans la miséricorde serait de façon injustifiée idéaliste ou excessivement indulgente. Mais essayons de repenser à nos premières expériences de relations au sein de la famille. Nos parents nous ont aimés et appréciés pour ce que nous sommes, plus que pour nos capacités et nos succès. Les parents veulent naturellement le meilleur pour leurs enfants, mais leur amour n’est jamais conditionné par le fait d’atteindre des objectifs. La maison paternelle est le lieu où tu es toujours accueilli (Cf. Lc 15, 11-32). Je voudrais vous encourager tous à penser la société humaine non comme un espace où des étrangers rivalisent et cherchent à dominer, mais plutôt comme une maison ou une famille, où la porte est toujours ouverte et où l’on cherche à s’accueillir réciproquement.

C’est pourquoi il est fondamental d’écouter. Communiquer signifie partager, et le partage exige l’écoute, l’accueil. Écouter est beaucoup plus qu’entendre. Entendre concerne le domaine de l’information ; écouter, en revanche, renvoie à celui de la communication, et exige la proximité. L’écoute nous permet d’avoir l’attitude juste, en sortant de la condition tranquille de spectateurs, d’auditeurs, de consommateurs. Écouter signifie aussi être capable de partager des questions et des doutes, de faire un chemin côte à côte, de s’affranchir de toute présomption de toute-puissance et de mettre humblement ses capacités et ses dons au service du bien commun.

Écouter n’est jamais facile. Parfois il est plus confortable de faire le sourd. Écouter signifie prêter attention, avoir le désir de comprendre, de valoriser, respecter, garder la parole de l’autre. Dans l’écoute une sorte de martyre se consume, un sacrifice de soi-même dans lequel le geste sacré accompli par Moïse devant le buisson ardent se renouvelle : retirer ses sandales sur la « terre sainte » de la rencontre avec l’autre qui me parle (Cf. Ex 3, 5). Savoir écouter est une grâce immense, c’est un don qu’il faut invoquer pour ensuite s’exercer à le pratiquer.

Les e-mail, sms, réseaux sociaux, chat peuvent, eux aussi, être des formes de communication pleinement humaines. Ce n’est pas la technologie qui décide si la communication est authentique ou non, mais le cœur de l’homme et sa capacité de bien user des moyens mis à sa disposition. Les réseaux sociaux sont capables de favoriser les relations et de promouvoir le bien de la société, mais ils peuvent aussi conduire plus tard à des polarisations et des divisions entre les personnes et les groupes. Le domaine numérique est une place, un lieu de rencontre, où l’on peut caresser ou blesser, avoir une discussion profitable ou faire un  lynchage moral. Je prie pour que l’Année jubilaire vécue dans la miséricorde « nous rende plus ouverts au dialogue pour mieux nous connaître et nous comprendre. Qu’elle chasse toute forme de fermeture et de mépris. Qu’elle repousse toute forme de violence et de discrimination » (Misericordiae vultus, n. 23). Une véritable citoyenneté se construit aussi en réseau. L’accès aux réseaux numériques comporte une responsabilité pour l’autre, que nous ne voyons pas mais qui est réel, il a sa dignité qui doit être respectée. Le réseau peut être bien utilisé pour faire grandir une société saine et ouverte au partage.

La communication, ses lieux et ses instruments, ont comporté un élargissement des horizons pour beaucoup de personnes. C’est un don de Dieu, et c’est aussi une grande responsabilité. J’aime définir ce pouvoir de la communication comme « proximité ». La rencontre entre la communication et la miséricorde est féconde dans la mesure où elle génère une proximité qui prend soin, réconforte, guérit, accompagne et fait la fête. Dans un monde divisé, fragmenté, polarisé, communiquer avec miséricorde signifie contribuer à la bonne, libre et solide proximité entre les enfants de Dieu et les frères en humanité.

FRANÇOIS

Du Vatican, le 24 janvier 2016

(CNS photo/Paul Haring)

Marchons pour la Vie : la Marche nationale s’en vient !

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Jeudi, le 12 mai 2016, des milliers de gens se rassembleront à Ottawa pour témoigner de la sacralité de la vie humaine. Chaque année, le Campaign Life Coalition organise la Marche nationale pour la Vie. Cet événement réunit les partisans pro-vie de tout le pays afin de manifester leur position en faveur de la vie ainsi que leur opposition aux différentes menaces que sont l’avortement et l’euthanasie.

Sel et Lumière sera sur la Colline du Parlement à Ottawa tout au long de la journée de la Marche afin de couvrir cet évènement en français et en anglais sur nos ondes et sur nos réseaux sociaux. Vous pouvez trouver plus des détails ci-dessous ou visitez le site web de Campaign Life Coalition pour plus des renseignements.

Dans sa lettre encyclique Evangelium vitae, Saint Jean-Paul II avait lancé l’appel suivant : « à tous et à chacun, au nom de Dieu : respecte, défends, aime et sers la vie, toute vie humaine ! C’est seulement sur cette voie que tu trouveras la justice, le développement, la liberté véritable, la paix et le bonheur ! » (no. 5) La Marche nationale pour la vie est une réponse à cet appel et en même temps son héraut puisqu’elle est une occasion en or pour célébrer la vie haut et fort contre ce qui la tente de la dénigrer ou de la détruire.

La Marche nationale pour la Vie 2016 commencera mercredi le 11 mai en soirée avec une messe pro-vie, des temps de prière, et l’adoration eucharistique jusqu’à 7 heures le matin. Des messes seront également célébrées jeudi matin avant la manifestation sur la colline parlementaire prévue à midi. Des évêques canadiens, des membres du caucus parlementaire pro-vie, et des dirigeants d’organismes pro-vie seront présents à la manifestation, et s’adresseront à la foule. Il y aura aussi des musiciens pro-vie pendant la Marche elle-même à travers les rues du centre-ville d’Ottawa. La journée se conclura par le Banquet Rose et le Banquet des Jeunes, et sera suivie d’une conférence des jeunes le lendemain, vendredi 13 mai.

Horaire des événements

Mercredi 11 mai 2016

19h30 : Messe Pro-Vie et Vigile de Prière

Paroisse Saint-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus – Messe catholique

95 Rue Somerset Ouest

Église Orthodoxe Christ the Saviour – Vigile de prière
721 Rue Somerset Ouest

21 h Veillée aux chandelles
Hommage canadien au mouvement de droits humains, Rues Elgin et Lisgar

22 h à 7 heures : ADORATION EUCHARISTIQUE

  Adoration du Saint Sacrement pendant toute la nuit, jusqu’à la messe de 7 heures.

Basilique Saint-Patrick, 220 Rue Kent, au sous-sol Scavi, entrée rue Gloucester ou rue Nepean.

Jeudi 12 mai 2016 

10 h : Messes et Prières Pro-Vie

Cathédrale Notre-Dame – Messe catholique (bilingue)
95 Sussex Drive, Ottawa

Basilique Saint-Patrick – Messe catholique (anglais)
220 Kent Street, Ottawa

Paroisse Saint-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus – Messe catholique (bilingue)
95 Rue Somerset Ouest, Ottawa

Cathédrale Saint-Joseph –  Messe catholique (français)
245 Boul. St-Joseph, Gatineau (Secteur Hull)

Église anglicane Saints-Pierre-et-Paul – Prière œcuménique (anglais)
152 Rue Metcalfe, Ottawa

Prière luthérienne (anglais) Location à venir

Prière reformée (anglais)
 Église First Baptist, 140 Rue Laurier, Ottawa (a la rue Elgin)
Présentée par ARPA Canada et par Jubilee Church

12 h MANIFESTATION SUR LA COLLINE PARLEMENTAIRE

Discours par
-des membres des caucus parlementaires pro-vie
-des religieux et des évêques catholiques
-Jim Hughes, Président national, Campaign Life Coalition
-Musique par les musiciens pro-vie

13h30 MARCHE NATIONALE DANS LES RUES DU CENTRE-VILLE

14h45
      Silent No More Awareness Campaign,  Témoignages d’ hommes et de femmes à propos d’un avortement (escalier de la colline parlementaire).

16h
      Prière de clôture par l’Aumônerie catholique d’Orient d’Ottawa, colline parlementaire

18h Banquet Rose
Célébrez la VIE avec plusieurs autres partisans pro-vie à ce banquet prestigieux. Rencontrez des héros méconnus et écoutez leurs témoignages inspirants.
Conférencier d’honneur : Obianuju Ekeocha
Location : Ottawa Conference & Event Centre (auparavant connu comme The Hampton Inn Ottawa)
Prix : 90 $
Appelez 1-800-730-5358 ou 1-613-729-0379 ou 1-416-204-9749.

18h Banquet des Jeunes (exclusivement pour les jeunes et leurs accompagnateurs)    
Conférencier d’honneur : à déterminer
Location: Ottawa Conference & Event Centre (auparavant connu comme The Hampton Inn) 200 Coventry  Road, Ottawa, ON
Prix : 45 $ pour les étudiants et 75 $ pour les professeurs et les accompagnateurs
Commandez les billets par téléphone au Niagara Region Right to Life1-800-730-5358 ou 1-613-729-0379 ou 1-416-204-9749. Pour les réservations des groupes, contactez YOLI a 1-800-730-5358 ou par courriel à l’adresse yoli@campaignlifecoalition.com.

Vendredi 13 mai 2016

Conférence des Jeunes

7h30 Messe catholique

8h00 à 15h00 Conférences des Jeunes et Ateliersun atelier interactif pour les jeunes, conçu pour leur fournir la connaissance et les stratégies nécessaires pour retourner dans leur communauté et combattre la culture de la mort, en la transformant en une culture de la vie, une personne à la fois.

Apprendre de nos conférenciers experts comment amener le message pro-vie dans votre école, maison, et communauté.

Location : Ottawa Conference & Event Centre (auparavant connu comme The Hampton Inn), 200 Rue Coventry, Ottawa, ON

 Pré-inscription nécessaire : 45 $ pour les jeunes et 45 $ pour les professeurs et les accompagnateurs. Le prix inclut le petit déjeuner, une pause-café, et le dîner.
Pour les réservations de groupes, contactez YOLI au 1-800-730-5358 ou par courriel à l’adresse yoli@campaignlifecoalition.com. Pour plus d’information, contactez Niagara Region Right to Life a 1-905-481-0510.

(Horaire des évènements fourni par campaignlifecoalition.com)

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