Discours du Pape François lors de sa visite au Programme alimentaire mondial

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Mesdames et Messieurs,

Je remercie la Présidente du Conseil d’Administration, Madame Ertharin Cousin, pour l’invitation qu’elle m’a faite afin que j’inaugure la Session Annuelle 2016 du Conseil d’Administration du Programme Alimentaire Mondial , ainsi que pour les paroles de bienvenue qu’elle m’a adressées. Mes salutations vont également à Madame l’Ambassadeur Stéphanie Hochstetter Skinner-Klée, Présidente de cette importante Assemblée, qui réunit les Représentants de divers gouvernements appelés à prendre des initiatives concrètes pour la lutte contre la faim. Et en vous saluant, vous tous ici réunis, je vous remercie des nombreux efforts et engagements pour une cause qui ne peut pas ne pas nous interpeller: la lutte contre la faim dont souffrent beaucoup de nos frères.

Je viens de prier devant le ‘‘Mur de la mémoire’’, témoin du sacrifice qu’ont réalisé les membres de cet Organisme, en donnant leur vie pour que, même au milieu de vicissitudes complexes, le pain ne manque pas à ceux qui ont faim. Mémoire que nous devons garder afin de continuer à lutter, avec la même vigueur, pour l’objectif si désiré de ‘‘faim zéro’’. Ces noms gravés à l’entrée de cette Maison sont un signe éloquent du fait que le PAM, loin d’être une structure anonyme et formelle, constitue un précieux instrument de la communauté internationale pour entreprendre des activités toujours plus vigoureuses et efficaces. La crédibilité d’une Institution ne se fonde pas sur ses déclarations, mais sur les actions réalisées par ses membres. Elle se fonde sur ses témoignages.

Parce que nous vivons dans un monde interconnecté et hyper informé, les distances géographiques paraissent se raccourcir. Nous avons la possibilité d’entrer en contact presque simultanément avec ce qui est en train de se passer de l’autre côté de la planète. Grâce aux technologies de la communication, nous nous approchons de nombreuses situations douloureuses qui peuvent aider (et qui ont aidé) à réaliser des gestes de compassion et de solidarité, même si, paradoxalement, cette proximité apparente créée par l’information, semble se fissurer chaque jour davantage. L’information excessive dont nous disposons génère progressivement – excusez le néologisme – la ‘‘naturalisation’’ de la misère. C’est-à-dire que peu à peu, nous sommes immunisés contre les tragédies des autres et nous les considérons comme quelque chose de ‘‘naturel’’. Les images qui nous envahissent sont si nombreuses que nous voyons la souffrance, mais nous ne la touchons pas; nous entendons des pleurs, mais nous ne consolons pas; nous voyons la soif, mais nous ne l’étanchons pas. Ainsi, beaucoup de vies apparaissent comme faisant partie d’une nouvelle qui sera vite substituée par une autre. Et tandis les nouvelles que changent, la souffrance, la faim et la soif ne changent pas, elles demeurent. Cette tendance – ou tentation – exige de nous un pas de plus et, en même temps, révèle le rôle fondamental que les Institutions comme la vôtre ont à l’échelle globale. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous contenter de connaître seulement la situation de beaucoup de nos frères. Les statistiques ne nous rassasient pas. Il est insuffisant d’élaborer de longues réflexions ou de nous adonner à d’interminables discussions sur ces mêmes réflexions, en répétant sans cesse des sujets déjà connus de tous. Il faut ‘‘dénaturaliser’’ la misère et cesser de la considérer comme une donnée de plus de la réalité. Pourquoi? Parce que la misère a un visage. Elle a le visage d’enfants, elle a le visage de familles, elle a le visage de jeunes gens et de personnes âgées. Elle a un visage dans le manque d’opportunités et de travail chez de nombreuses personnes, elle a le visage de migrations forcées, de maisons vides ou détruites. Nous ne pouvons pas ‘‘naturaliser’’ la faim de tant de personnes; il ne nous est pas permis de dire que leur situation est le fruit d’un destin aveugle face auquel nous ne pouvons rien. Et lorsque la misère cesse d’avoir un visage, nous pouvons succomber à la tentation de commencer à parler et à discuter sur ‘‘la faim’’, sur ‘‘l’alimentation’’, sur ‘‘la violence’’ en laissant de côté le sujet concret, réel, qui aujourd’hui continue de frapper à nos portes. Lorsque les visages et les histoires sont perdues de vue, les vies commencent à devenir des chiffres, et ainsi progressivement nous courons le risque de bureaucratiser la souffrance des autres. Les bureaucraties s’occupent des dossiers; la compassion – non pas la pitié, la compassion, le pâtir-avec – au contraire, s’engage pour les personnes. Et je crois qu’en cela, nous avons beaucoup à faire. Conjointement avec toutes les actions qui se mènent déjà, il est nécessaire de travailler pour ‘‘dénaturaliser’’ et débureaucratiser la misère et la faim de nos frères. Cela exige de nous une intervention à divers échelons et niveaux où sera établie comme l’objectif de nos efforts la personne concrète qui souffre et a faim, mais qui a aussi en elle-même un immense flux d’énergies et de potentialités que nous devons aider à concrétiser.

1. “Dénaturaliser” la misère

Lorsque j’ai été à la FAO, à l’occasion du IIème Conférence Internationale sur la nutrition, je vous disais que l’une des grandes incohérences que nous étions invités à assumer était le fait que, alors qu’il y a de la nourriture pour tous, «tous ne peuvent pas manger, tandis que le gaspillage, le déchet, la consommation excessive et l’utilisation de nourriture à d’autres fins sont devant nos yeux » ( Discours à la Plénière de la Conférence [20 novembre 2014], L’Osservatore Romano , éd. hebdomadaire en langue française, 27 novembre 2014, p. 5).

Disons-le clairement, le manque d’aliments n’est pas quelque chose de naturel, ce n’est une donnée ni obvie, ni évidente. Le fait qu’aujourd’hui, en plein XXIème siècle, beaucoup de personnes souffrent de ce fléau est dû à une distribution des ressources égoïste et mauvaise, à une ‘‘marchandisation’’ des aliments. La terre, maltraitée et exploitée, en beaucoup d’endroits dans le monde continue de nous donner ses fruits, de nous offrir le meilleur d’elle-même; les visages affamés nous rappellent que nous avons détourné ces fruits de leurs fins. Nous avons transformé un don qui a une finalité universelle en un privilège de peu de personnes. Nous avons fait de ces fruits de la terre – don pour l’humanité – des commodities de quelques-uns, en créant de cette manière l’exclusion. Le consumérisme – dans lequel nos sociétés se voient insérées – nous a poussés à nous habituer au superflu et au gaspillage quotidien de nourriture, auquel nous ne sommes plus capables d’accorder sa juste valeur, qui va au-delà des paramètres purement économiques. Mais cela nous ferait du bien de nous souvenir que la nourriture qui se jette, c’est comme si elle était volée à la table du pauvre, de celui qui a faim. Cette réalité nous demande de réfléchir sur le problème de la perte et du gaspillage de nourriture afin d’identifier des voies et des modes qui, affrontant sérieusement cette problématique, soient des moyens de solidarité et de partage avec ceux qui sont le plus dans le besoin [cf. Catéchèse du 5 juin 2013: L’Osservatore Romano , éd. hebdomadaire en langue française, 6 juin 2013, p. 3]

2 . Débureaucratiser la faim

Nous devons le dire sincèrement: il y a des thèmes qui sont bureaucratisés. Il y a des actions qui sont ‘‘bloquées’’. L’instabilité mondiale que nous vivons est connue de tous. Ces derniers temps, les guerres et les menaces de conflits prédominent dans nos intérêts et dans nos débats. Et ainsi, devant la grande gamme de conflits en cours, il semble que les armes aient atteint une prépondérance inhabituelle, de telle sorte qu’elles ont complètement marginalisé les autres manières de résoudre les différends. Cette préférence est déjà si enracinée et si acceptée qu’elle empêche la distribution de nourriture dans les zones de guerre, allant même jusqu’à la violation des principes et des directives les plus fondamentaux du droit international, en vigueur depuis plusieurs siècles. Nous nous trouvons ainsi devant un phénomène étrange et paradoxal: tandis que les aides et les plans de développement sont contrecarrés par des décisions politiques compliquées et incompréhensibles, par des visions idéologiques biaisées ou par des barrières douanières infranchissables, les armes elles ne le sont pas; peu importe la provenance, elles circulent avec une liberté fanfaronne et presqu’absolue dans de nombreuses parties du monde. Et de cette manière, ce sont les guerres qui se nourrissent et non les personnes. Dans certains cas, la faim elle-même est utilisée comme une arme de guerre. Et les victimes se multiplient, parce que le nombre des personnes qui meurent de faim et d’épuisement s’ajoute à celui des combattants qui trouvent la mort sur les champs de bataille et au nombreux civils qui sont tués dans les conflits et dans les attentats. Nous en sommes pleinement conscients, mais nous laissons notre conscience s’anesthésier et ainsi nous la rendons insensible, peut-être par des paroles qui la justifient, mais face à tant de tragédies on ne peut pas ; l’anesthésie est plus grave. De cette façon, la force devient notre unique manière d’agir et le pouvoir, notre objectif péremptoire à atteindre. Les populations les plus fragiles non seulement souffrent des conflits armés mais, en même temps, elles voient que toute aide est entravée. C’est pourquoi il est urgent de débureaucratiser tout ce qui empêche les plans d’aide humanitaire d’atteindre leurs objectifs. En cela, vous avez un rôle fondamental, puisque nous avons besoin de véritables héros capables d’ouvrir des chemins, de construire des ponts, de faciliter les opérations qui mettront l’accent sur le visage de celui qui souffre. Les initiatives de la communauté internationale doivent également être orientées vers cet objectif.

Il ne s’agit pas d’harmoniser les intérêts qui continuent d’être liés à des visions nationales centripètes et à des égoïsmes non avouables. Il faut plutôt que les Etats membres accroissent substantiellement leur réelle volonté de coopérer à ces fins. Pour cela, qu’il serait important que la volonté politique de tous les pays membres permette et accroisse considérablement leur volonté de coopérer avec le Programme Alimentaire Mondial pour que non seulement il puisse répondre aux urgences mais aussi qu’il puisse réaliser des projets vraiment consistants et promouvoir des programmes de développement à long terme, selon les demandes de chacun des gouvernements et selon les besoins des peuples!

Le Programme Alimentaire Mondial , par le chemin parcouru et par son activité, démontre qu’il est possible de coordonner des connaissances scientifiques, des décisions techniques et des actions pratiques avec des efforts destinés à recueillir des ressources et à les distribuer de manière équitable, c’est-à-dire en respectant les exigences de celui qui les reçoit et la volonté du donneur. Cette méthode, dans les zone les plus démunies et les plus pauvres, peut et doit garantir le développement approprié des capacités locales et éliminer progressivement la dépendance extérieure, en même temps qu’elle permet de réduire la perte de nourriture, en sorte que rien ne soit gaspillé. En un mot, le PAM est un précieux exemple de la façon dont on peut travailler dans le monde entier pour éradiquer la faim à travers une meilleure assignation des ressources humaines et matérielles, en renforçant la communauté locale. A ce sujet, je vous encourage à continuer d’aller de l’avant. Ne vous laissez pas vaincre par la fatigue, qui est grande, ni ne permettez que les difficultés vous fassent reculer. Croyez en ce que vous faites et continuez à y mettre de l’enthousiasme, qui est la manière dont la semence de la générosité germe avec force. Permettez-vous le luxe de rêver. Nous avons besoin de rêveurs qui feront avancer ces projets.

L’Église catholique, fidèle à sa mission, veut contribuer à toutes les initiatives visant à sauvegarder la dignité des personnes, spécialement celles dont les droits sont violés. Pour faire de cette priorité urgente de ‘‘faim zéro’’ une réalité, je vous assure de notre soutien entier et de notre appui total afin de favoriser tous les efforts commencés.

‘‘J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire’’. Dans ces mots se trouve l’un des points clefs du christianisme. Une expression qui, au-delà des credo et des convictions, pourrait être offerte comme règle d’or à nos peuples. Et comme à un peuple, de la même manière à l’humanité tout entière. L’humanité joue son avenir dans sa capacité à répondre à la faim et à la soif de ses frères. Dans cette capacité de secourir celui qui a faim et celui qui a soif, nous pouvons prendre le pouls de notre humanité. Voilà pourquoi, je souhaite que la lutte pour éradiquer la faim et la soif de nos frères et avec nos frères continue de nous interpeller; qu’elle ne nous laisse pas dormir et qu’elle nous fasse rêver: les deux choses ensemble; qu’elle nous interpelle afin que nous cherchions avec un esprit créatif des solutions de changement et de transformation.

Et que Dieu Tout-Puissant soutienne par sa bénédiction le travail de vos mains. Merci!

Déclaration du Père Lombardi pour le massacre à Orlando

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Voici la déclaration du Père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, au nom du Pape François à propos du massacre à Orlando hier, dimanche 12 juin 2016.

Le terrible massacre qui a eu lieu à Orlando, qui a fait de très nombreuses victimes innocentes, a suscité chez le Pape François et chez chacun de nous des sentiments très profonds d’exécration et de condamnation, de douleur, de trouble devant cette nouvelle manifestation d’une folie meurtrière et d’une haine insensée. Le Pape Francois s’unit dans la prière et dans la compassion à la souffrance indicible des familles des victimes et des blessés et il les recommande au Seigneur afin qu’ils puissent trouver du réconfort. Nous souhaitons tous que les causes de cette violence horrible et absurde, qui trouble profondément le désir de paix du peuple américain et de toute l’humanité, puissent être déterminées et combattues efficacement et au plus vite.

Père Federico Lombardi, SJ
Directeur, Bureau de presse du Saint-Siège

(CNS Photo/Steve Nesius, Reuters)

Homélie du pape François lors de la Messe du jubilé des malades

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« Avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 19-20). L’apôtre Paul utilise des mots très forts pour exprimer le mystère de la vie chrétienne : tout est résumé dans le dynamisme pascal de mort et de résurrection, reçu dans le Baptême. En effet, avec l’immersion dans l’eau, c’est comme si chacun était mort et enseveli avec le Christ (cf. Rm 6, 3-4), tandis que, lorsqu’il en émerge, il manifeste la vie nouvelle dans l’Esprit Saint. Cette condition de renaissance touche l’existence tout entière, dans chacun de ses aspects : la maladie, la souffrance et la mort sont aussi insérées dans le Christ, et trouvent en lui leur ultime sens. Aujourd’hui, en la journée jubilaire consacrée à ceux qui portent les signes de la maladie et du handicap, cette Parole de vie trouve dans notre Assemblée une résonnance particulière.

En réalité, tous, tôt ou tard, nous sommes appelés à nous confronter – parfois à nous affronter – à la fragilité et aux maladies en nous-mêmes et chez les autres. Et que de visages différents prennent ces expériences si typiquement et dramatiquement humaines ! En tout cas, de manière plus aiguë et pressante, elles posent une interrogation sur le sens de l’existence. Une attitude cynique peut aussi gagner notre esprit, comme si tout pouvait se résoudre en supportant ou en comptant seulement sur nos propres forces. D’autres fois, au contraire, toute la confiance se reporte sur les découvertes de la science, en pensant que sûrement quelque part dans le monde, il existe un médicament à même de guérir la maladie. Malheureusement, il n’en est pas ainsi, et même s’il y avait un tel médicament, il serait accessible à très peu de personnes.

La nature humaine, blessée par le péché, porte inscrite en elle-même la réalité de la limite. Nous connaissons l’objection qui, surtout ces temps-ci, est soulevée face à une existence marquée par de fortes limitations physiques. On considère qu’une personne malade ou portant un handicap ne peut pas être heureuse, parce qu’elle est incapable de mener le style de vie imposé par la culture du plaisir et du divertissement. À cette époque où un certain soin du corps est devenu un mythe de masse et donc une affaire économique, ce qui est imparfait doit être masqué, parce que cela porte atteinte au bonheur et à la sérénité des privilégiés et met en crise le modèle dominant. Il vaut mieux maintenir ces personnes séparées, dans une ‘‘enceinte’’ – peut-être dorée – ou dans les ‘‘réserves’’ du piétisme et de l’assistantialisme, afin qu’elles n’entravent pas le rythme du faux bien-être. Dans certains cas, on soutient même qu’il vaut mieux s’en débarrasser le plus tôt possible, parce qu’elles deviennent un poids économique insoutenable en un temps de crise. Mais, en réalité, quelle illusion vit l’homme d’aujourd’hui lorsqu’il ferme les yeux face à la maladie et au handicap ! Il ne comprend pas le vrai sens de la vie, qui comporte aussi l’acceptation de la souffrance et de la limite. Le monde ne devient pas meilleur, parce que composé uniquement de personnes apparemment ‘‘parfaites’’, pour ne pas dire “maquillées”, mais lorsque la solidarité entre les hommes, l’acceptation réciproque et le respect croissent. Comme sont vraies les paroles de l’apôtre : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort » (1 Co 1, 27) !

L’Évangile de ce dimanche (Lc 7, 36-8, 3), présente également une situation particulière de faiblesse. La femme pécheresse est jugée et marginalisée, tandis que Jésus l’accueille et la défend : « Elle a montré beaucoup d’amour » (v. 47). Voilà la conclusion de Jésus, attentif à la souffrance et aux pleurs de cette personne. Sa tendresse est signe de l’amour que Dieu réserve à ceux qui souffrent et sont exclus. Il n’y a pas que la souffrance physique ; aujourd’hui, l’une des plus fréquentes pathologies est aussi celle qui touche l’esprit. C’est une souffrance qui touche l’esprit et le rend triste parce qu’il est privé d’amour. La pathologie de la tristesse. Lorsqu’on fait l’expérience de la déception ou de la trahison dans les relations importantes, alors on se découvre vulnérables, faibles et sans défense. La tentation de se replier sur soi devient très forte, et l’on risque de perdre l’occasion de la vie : aimer malgré tout. Aimer malgré tout !

Le bonheur que chacun désire, par ailleurs, peut s’exprimer de tant de manières et peut être atteint uniquement si nous sommes capables d’aimer. C’est cela la route. C’est toujours une question d’amour, il n’y a pas d’autre voie. Le vrai défi est celui de qui aime le plus. Que de personnes avec un handicap et souffrantes s’ouvrent de nouveau à la vie dès qu’elles découvrent qu’elles sont aimées ! Et que d’amour peut jaillir d’un cœur même seulement pour un sourire ! La thérapie du sourire. Alors, la fragilité elle-même peut devenir un réconfort et un soutien à notre solitude. Jésus, dans sa passion, nous a aimés jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1) ; sur la croix, il a révélé l’Amour qui se donne sans limites. Que pourrions-nous reprocher à Dieu pour nos infirmités et nos souffrances qui ne soit déjà imprimé sur le visage de son Fils crucifié ? À sa souffrance physique, s’ajoutent la dérision, la marginalisation et la commisération, tandis qu’il répond par la miséricorde qui accueille tous et pardonne à tous : « par ses blessures, nous sommes guéris » (Is 53, 5 ; 1P 2, 24). Jésus est le médecin qui guérit avec le médicament de l’amour, parce qu’il prend sur lui notre souffrance et la rachète. Nous savons que Dieu sait comprendre nos infirmités, parce que lui-même les a éprouvées personnellement (cf. He 4, 15).

La manière dont nous vivons la maladie et le handicap est un indice de l’amour que nous sommes disposés à offrir. La manière dont nous affrontons la souffrance et la limitation est un critère de notre liberté de donner sens aux expériences de la vie, même lorsqu’elles nous semblent absurdes et imméritées. Ne nous laissons pas troubler, par conséquent, par ces épreuves (cf. 1 Th 3, 3). Sachons que dans la faiblesse nous pouvons devenir forts (cf. 2 Co 12, 10), et recevoir la grâce de compléter en nous ce qui manque aux souffrances du Christ, en faveur de l’Église son corps (cf. Col 1, 24) ; un corps qui, à l’image de celui du Seigneur ressuscité, garde les plaies, signe de la lutte dure, mais qui sont des plaies transfigurées pour toujours par l’amour.

Église en sortie 10 juin 2016

Cette semaine à Église en sortie, Francis Denis reçoit Jacques Gauthier, auteur et théologien, pour parler de son livre « Récit d’un passage ». On vous présente un reportage sur la 31e assemblée générale de la Conférence Religieuse Canadienne à Montréal. Et dans la troisième partie d’émission, nous vous présentons une entrevue réalisée avec Mgr Paul Lortie, évêque de Mont-Laurier et président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec.

Article de Mgr Roche sur la déclaration de la fête de Sainte Marie Madeleine

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“APÔTRE DES APÔTRES”

Selon le désir exprès du Saint-Père François, la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements a rendu public un nouveau décret, daté du 3 juin 2016, solennité du Sacré Cœur de Jésus, par lequel la célébration de Sainte Marie Madeleine, actuellement mémoire obligatoire, sera élevée dans le Calendrier Romain Général au rang de fête.

La décision s’inscrit dans le contexte ecclésial actuel, qui demande de réfléchir plus profondément sur la dignité de la femme, sur la nouvelle évangélisation et sur la grandeur du mystère de la miséricorde divine. C’est saint Jean Paul II qui a porté une grande attention non seulement à l’importance des femmes dans la mission même du Christ et de l’Eglise, mais aussi, et avec un accent spécial, à la fonction particulière de Marie de Magdala comme premier témoin qui a vu le Ressuscité, et première messagère qui a annoncé aux apôtres la résurrection du Seigneur (cf. Mulieris dignitatem, n. 16). Cette importance continue aujourd’hui dans l’Eglise – comme le manifeste l’engagement actuel pour une nouvelle évangélisation – qui veut accueillir, sans aucune distinction, hommes et femmes de toute race, peuple, langue et nation (cf. Ap 5,9), pour leur annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile de Jésus-Christ, pour les accompagner dans leur pèlerinage terrestre et leur offrir les merveilles du salut de Dieu. Sainte Marie Madeleine est un exemple d’évangélisatrice vraie et authentique, c’est-à-dire, une évangéliste qui annonce le joyeux message central de Pâques (cf. Collecte du 22 juillet et nouvelle préface).

Jesus Mary Magdalene HS Basilica copyLe Saint-Père François a pris cette décision justement dans le contexte du Jubilé de la Miséricorde pour signifier l’importance de cette femme qui a démontré un grand amour pour le Christ et fut par lui tellement aimée, comme l’affirme Raban Maur en parlant d’elle (« dilectrix Christi et a Christo plurimum dilecta » : De vita beatæ Mariæ Magdalenæ, Prologus) ainsi que saint Anselme de Cantorbéry (« electa dilectrix et dilecta electrix Dei » : Oratio LXXIII ad sanctam Mariam Magdalenam). Il est certain que la tradition ecclésiale en Occident, surtout après saint Grégoire le Grand, identifie dans la même personne: Marie de Magdala, ainsi que la femme qui a versé le parfum dans la maison de Simon le pharisien, et la sœur de Lazare et de Marthe. Cette interprétation s’est maintenue et a eu une influence chez les auteurs ecclésiastiques occidentaux, dans l’art chrétien et dans les textes liturgiques relatifs à la Sainte. Les Bollandistes ont amplement exposé le problème de l’identification des trois femmes et ont préparé la voie pour la réforme liturgique du Calendrier Romain. Avec la mise en œuvre de la réforme liturgique, les textes du Missale Romanum, de la Liturgia Horarum et du Martyrologium Romanum se réfèrent à Marie de Magdala. Il est certain que Marie Madeleine a fait partie du groupe des disciples de Jésus, elle l’a suivi jusqu’au pied de la croix et, dans le jardin où se trouvait le sépulcre, elle fut le premier “témoin de la miséricorde divine” (Grégoire le Grand, XL Hom. In Evangelia, lib. II, Hom. 25,10). L’Evangile de Jean raconte que Marie Madeleine pleurait, parce qu’elle n’avait pas trouvé le corps du Seigneur (cf. Jn 20, 11); et Jésus a eu de la miséricorde envers elle en se faisant reconnaître comme le Maître et en transformant ses larmes en joie pascale.

En profitant de cette opportune circonstance, je désire mettre en évidence deux idées relatives aux textes bibliques et liturgiques de cette nouvelle fête, qui peuvent nous aider à mieux comprendre l’importance pour aujourd’hui d’une telle Sainte femme.

D’un côté, elle a l’honneur d’être la « prima testis » de la résurrection du Seigneur (Hymnus, Ad Laudes matutinas), la première à voir le sépulcre vide et la première à écouter la vérité de sa résurrection. Le Christ a une spéciale considération et miséricorde pour cette femme, qui manifeste son amour envers Lui, en le cherchant dans le jardin avec angoisse et souffrance, avec des « lacrimas humilitatis », comme dit Saint Anselme dans la prière que nous avons citée. A ce propos, je désire souligner le contraste entre les deux femmes présentes dans le jardin du paradis et dans le jardin de la résurrection. La première a propagé la mort là où était la vie ; la seconde a annoncé la Vie à partir d’un sépulcre, lieu de la mort. C’est ce que fait observer Grégoire le Grand : « Quia in paradiso mulier viro propinavit mortem, a sepulcro mulier viris annuntiat vitam » (XL Hom. In Evangelia, lib. II, Hom. 25). De plus, c’est justement dans le jardin de la résurrection où le Seigneur dit à Marie Madeleine: « Noli me tangere ». C’est une invitation adressée non seulement à Marie, mais aussi à toute l’Eglise, pour entrer dans une expérience de foi qui surpasse toute appropriation matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin. Elle a une portée ecclésiale ! C’est une bonne leçon pour chaque disciple de Jésus : ne pas rechercher des sécurités humaines et des titres mondains, mais la foi au Christ Vivant et Ressuscité !

Justement parce qu’elle a été témoin oculaire du Christ Ressuscité, elle a été aussi, d’un autre côté, la première à en donner le témoignage devant les apôtres. Elle accompli la mission que lui a donné le Ressuscité : « Va trouver mes frères pour leur dire … Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit (Jn 20,17-18). De cette manière elle devient, comme on a déjà noté, évangéliste, c’est-à-dire messagère qui annonce la bonne nouvelle de la résurrection du Seigneur ; ou comme disaient Raban Maur et saint Thomas d’Aquin, « apostolorum apostola », puisqu’elle annonce aux apôtres ce que, à leur tour, ils annonceront au monde entier (cf. Raban Maur, De vita beatæ Mariæ Magdalenæ, c. XXVII; S. Thomas d’Aquin, In Ioannem Evangelistam Expositio, c. XX, L. III, 6). C’est avec raison que le Docteur Angélique utilise cette parole en l’appliquant à Marie Madeleine: elle est le témoin du Christ Ressuscité et elle annonce le message de la résurrection du Seigneur, comme les autres Apôtres. C’est pourquoi il est juste que la célébration liturgique de cette femme ait le même degré de fête que celui qui est donné à la célébration des apôtres dans le Calendrier Romain Général et que soit mise en évidence la mission de cette femme, qui est un exemple et un modèle pour toute femme dans l’Eglise.

+ Arthur Roche
Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour le
Culte Divin et la Discipline des Sacrements

Décret du Vatican déclarant la fête de Sainte Marie Madeleine

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DÉCRET

L’Eglise, que ce soit en Occident ou en Orient, a toujours réservé la plus grande considération à Sainte Marie Madeleine, premier témoin et évangéliste de la résurrection du Seigneur, et ainsi elle a été célébrée, quoiqu’en des manières différentes.

De nos jours, où l’Eglise est appelée à réfléchir de manière plus profonde sur la dignité de la femme, sur la nouvelle évangélisation et sur la grandeur du mystère de la miséricorde divine, il a semblé que ce serait une bonne chose aussi que l’exemple de Sainte Marie Madeleine soit proposé aux fidèles d’une manière plus convenable. En effet, cette femme, connue comme celle qui a aimé le Christ et qui a été grandement aimée par le Christ, elle qui est appelée par Saint Grégoire le Grand « témoin de la miséricorde divine » et par Saint Thomas d’Aquin « l’apôtre des apôtres », peut être reconnue par les fidèles de ce temps comme un modèle de service des femmes dans l’Eglise.

C’est pourquoi le Souverain Pontife François a décidé que la célébration de Sainte Marie Madeleine, à partir de maintenant, soit inscrite dans le Calendrier Romain Général avec le degré de fête au lieu de mémoire, comme elle l’est actuellement.

Ce nouveau degré ne comporte aucune variation quant au jour de la célébration elle-même et aux textes du Missel et de la Liturgie des Heures à utiliser, c’est-à-dire :

a) le jour dédié à la célébration de Sainte Marie Madeleine demeure le 22 juillet, comme on le trouve au Calendrier Romain ;

b) les textes à utiliser pour la Messe et l’Office Divin demeurent les mêmes qui sont contenus dans le Missel et la Liturgie des Heures au jour indiqué, en ajoutant au Missel Romain la préface propre, en pièce jointe à ce décret. Il appartiendra aux Conférences Episcopales de traduire le texte de la préface dans la langue vernaculaire, de sorte que, une fois obtenue l’approbation du Siège Apostolique, elle puisse être utilisée et, en temps voulu, être insérée dans la prochaine réimpression du Missel Romain.

Là où Sainte Marie Madeleine, selon le droit particulier, est célébrée légitimement en un jour et avec un degré différents, elle continuera à être célébrée à l’avenir au même jour et degré qu’elle a eu jusqu’à présent.

Nonobstant toute chose contraire.

De la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 3 juin 2016, Solennité du Sacré Cœur de Jésus.

Robertus Card. Sarah

Préfet

+ Arturus Roche

Archevêque Secrétaire

Échos du Vatican

Retour dans cette émission sur le nouveau Motu Proprio qui prévoit la révocation d’un évêque s’il est coupable de « négligence » dans des affaires d’abus sexuels sur mineurs.

Ordination épiscopale de Mgr Alain Faubert, nouvel évêque auxiliaire de Montréal

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Le Mercredi le 15 juin 2016 à 19h05, Télévision Sel et Lumière diffusera l’Ordination épiscopale de Mgr Alain Faubert, C.S.S., en tant qu’évêque auxiliaire de Montréal à la Basilique-Cathédrale Marie-Reine-du-Monde à Montréal. Sa Sainteté le Pape François a nommé Mgr Faubert évêque auxiliaire le 19 avril 2016. Le père Thomas Rosica c.s.b. sera le commentateur bilingue tout au long de la Messe.

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Au moment de sa nomination, Mgr Faubert était curé de la paroisse Saint-Germain à Montréal, où il a servi à partir de 2012. Né le 4 avril 1965, Mgr Faubert a été ordonné prêtre le 9 juin 1995 dans l’archidiocèse de Montréal. Il a servi comme vicaire durant cinq ans avant d’entreprendre des études en théologie, à l’Institut catholique de Paris et à l’Université Laval, à Québec. En 2004, après ses études à temps plein, il reprend un ministère pastoral à Outremont, Montréal, tout en enseignant à l’Institut de formation théologique de Montréal et travaillant comme adjoint du directeur de l’Office diocésain de l’Éducation à la foi. En janvier 2011, il est nommé vicaire épiscopal de la région de l’est de l’archidiocèse de Montréal. En mai 2011, il est nommé Chapelain de Sa Sainteté.

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Selon l’Annuaire 2016 de la Conférence des Évêques Catholiques du Canada, l’archidiocèse de Montréal compte 196 paroisses et missions. La population de 1494132 catholiques est desservie par 394 prêtres diocésains, 562 prêtres membres d’un institut de vie consacrée, 78 diacres permanents, 3 000 religieuses, 230 religieux, et 121 agents de pastorale laïcs.

(Source : CECC ; Photo : Église catholique à Montréal)

Homélie du pape François lors de la Messe de canonisation de Saint Stanislas de Jésus Marie Papczyński & Sainte Marie Élisabeth Hesselblad

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La Parole de Dieu que nous avons écoutée nous reconduit à l’événement central de la foi : la victoire de Dieu sur la souffrance et sur la mort. C’est l’Évangile de l’espérance jaillissant du Mystère pascal du Christ ; il irradie à partir de son visage qui révèle Dieu le Père, consolateur des affligés. C’est une Parole qui nous appelle à demeurer intimement unis à la passion de notre Seigneur Jésus, afin que se manifeste en nous la puissance de sa résurrection.

En effet, dans la Passion du Christ, il y a la réponse de Dieu au cri angoissé, et parfois indigné, que l’expérience de la souffrance et de la mort suscite en nous. Il s’agit de ne pas échapper de la Croix, mais de rester là, comme l’a fait la Vierge Mère, qui en souffrant avec Jésus a reçu la grâce d’espérer contre toute espérance (cf. Rm 4, 18).

Cela a aussi été l’expérience de Stanislas de Jésus Marie et de Marie Élisabeth Hesselblad, qui sont aujourd’hui proclamés saints : ils sont restés intimement unis à la passion de Jésus et la puissance de sa résurrection s’est manifestée en eux.

La première lecture et l’évangile de ce dimanche nous présentent justement deux signes prodigieux de résurrection : le premier opéré par le prophète Elie, le Capture d’écran 2016-06-05 à 09.30.17second par Jésus. Dans les deux cas, les morts sont de très jeunes fils de femmes veuves qui sont rendus vivants à leurs mères.

La veuve de Sarepta – une femme non juive, qui cependant avait accueilli dans sa maison le prophète Elie – s’est indignée contre le prophète et contre Dieu parce que, justement pendant qu’Elie était son hôte, son enfant était tombé malade et avait à présent expiré dans ses bras. Alors Elie dit à cette femme : « Donne-moi ton fils ! » (1 R17, 19). Voilà un mot-clé : il exprime l’attitude de Dieu devant notre mort (sous toutes ses formes) ; il ne dit pas : « Garde-le, arrange-toi ! », mais il dit : « Donne-le moi ». Et en effet, le prophète prend l’enfant et le porte dans la chambre à l’étage supérieur, et là, seul, dans la prière, « il lutte avec Dieu », le mettant devant l’absurdité de cette mort. Et le Seigneur écoute la voix d’Elie, parce qu’en réalité c’était Lui, Dieu, qui parlait et agissait à travers le prophète. C’était lui qui, par la bouche d’Elie, avait dit à la femme : « Donne- moi ton fils ». Et maintenant c’était Lui qui le rendait vivant à sa mère.

La tendresse de Dieu se révèle pleinement en Jésus. Nous avons entendu dans l’Évangile (Lc 7, 11-17) comme il a été saisi de compassion (cf. v. 13) pour cette veuve de Naïm, en Galilée, qui accompagnait son fils unique, encore adolescent, pour l’enterrer. Mais Jésus s’approche, touche le cercueil, arrête le cortège funèbre, et il aura certainement caressé le visage baigné de larmes de cette pauvre maman. « Ne pleure pas ! », lui dit-il (Lc 7, 13). Comme s’il lui demandait : « Donne-moi ton fils ». Jésus demande pour lui notre mort, afin de nous en libérer et de nous redonner la vie. En effet ce jeune s’est réveillé comme d’un sommeil profond et il a recommencé à parler. Et Jésus « le rendit à sa mère » (v. 15). Il n’est pas un magicien ! Il est la tendresse de Dieu incarnée ; en lui opère l’immense compassion du Père.

Que l’apôtre Paul d’ennemi et persécuteur féroce des chrétiens devienne témoin et héraut de l’Évangile (cf. Ga 1, 13-17) est aussi une espèce de résurrection. Ce Capture d’écran 2016-06-05 à 09.38.25changement radical n’a pas été son œuvre personnelle mais un don de la miséricorde de Dieu, qui l’« a mis à part » et l’« a appelé dans sa grâce » et a voulu révéler « en lui » son Fils pour qu’il annonce ce Fils parmi les nations (vv. 15-16). Paul dit qu’il a plu à Dieu le Père de révéler le Fils non seulement à lui mais aussi en lui, c’est-à-dire en imprimant dans sa personne, chair et esprit, la mort et la résurrection du Christ. Ainsi l’apôtre sera non seulement un messager, mais avant tout un témoin.

Et de même, avec les pécheurs, pris un à un, Jésus ne se lasse pas de faire resplendir la victoire de la grâce qui donne vie. Il dit à la Mère Église : « Donne-moi tes enfants », que nous sommes tous. Il prend sur lui nos péchés, les enlève et il nous redonne vivants à l’Église même. Et cela advient d’une manière spéciale durant cette Année Sainte de la Miséricorde.

Aujourd’hui, l’Église nous montre deux de ses enfants qui sont des témoins exemplaires de ce mystère de résurrection. Les deux peuvent chanter dans l’éternité avec les paroles du Psalmiste : « Tu as changé mon deuil en une danse, / sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rendrai grâce » (Ps 30, 12). Et tous ensemble nous nous unissons en disant : « Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé » (Refrain du Psaume responsorial).

[00937-FR.01] [Texte original: Italien]

Église en sortie 3 juin 2016

Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons une entrevue avec l’abbé Louis-André Naud, prêtre du diocèse de Québec et directeur de l’Office national de liturgie à la CECC. On participe à la procession de la Fête-Dieu dans les rues de Montréal.  Enfin, dans la troisième partie de l’émission nous rencontrons Mgr Yvon Joseph Moreau, évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière au Québec et président de la Commission épiscopale pour la liturgie et les sacrements de la CECC pour le secteur francophone qui nous entretient de l’importance de la liturgie dans la vie missionnaire de l’Église.

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