Cette semaine à Église en sortie, Francis Denis reçoit la journaliste et représentante de la Conférence des évêques catholiques du Canada au Pré-Synode sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Et on vous présente un reportage sur l’Assemblée générale annuelle des Chevaliers de Colomb du Québec.
« Gaudete et exultate »: une exhortation pour la jeunesse ?
Il y a déjà quelques semaines, se concluait, à Rome, le Pré-Synode des jeunes en prévision du Synode ordinaire des évêques qui aura lieu en octobre prochain sur le thème « Des jeunes, de la foi et du discernement vocationnel ». À l’issue de cette rencontre où étaient réunis quelque 300 jeunes provenant des cinq continents, un document se voulant un « résumé de toutes les contributions des participants »a été publié. La lecture de ce document est très intéressante puisqu’il offre un portrait authentique de la grande richesse de perspectives de la vie des jeunes dans l’Église. Certaines tensions ou contradictions transparaissent parfois dans le document; ce qui selon moi, doit être perçu, comme un signe de la vitalité et de la diversité de notre belle jeunesse catholique. Nous aurons amplement le temps de réfléchir sur la question. Cependant, un point a particulièrement retenu mon attention. En effet, on retrouve à plusieurs endroits une insistance sur « l’appel universel à la sainteté » (no 2-8) ainsi qu’au besoin de témoins authentiques de la foi.
Cela est bien connu, les jeunes d’aujourd’hui ne se contentent pas de demi-mesures. Paradoxalement, au même moment où l’on est témoin d’une diminution de l’engagement en général, on note un très fort désir d’engagement radical chez un nombre non négligeable de jeunes. Apparaissant huit fois dans le document, le mot « authenticité » résume bien cette qualité dont doivent faire preuve les gens d’Église s’ils veulent rejoindre cette jeunesse en soif d’absolu. En d’autres termes, nous disent les jeunes : « Nous avons besoin de modèles qui soient attractifs, cohérents et authentiques […] des hommes et des femmes qui donnent une image vivante et dynamique de leur foi et de leur relation avec Jésus, des personnes qui encouragent les autres à approcher, rencontrer et tomber amoureux de Jésus (no 5) ».
Répondant, un peu plus tôt que prévu à cette demande, le Pape François publiera lundi prochain une nouvelle exhortation apostolique portant justement sur cette invitation de Concile Vatican II à « l’appel universel à la sainteté » (no 40). Dépassant les attentes du plus impatient des jeunes présents au Pré-Synode, le pape répondra donc à cette recommandation du document final : « Il est nécessaire de mieux comprendre la vocation chrétienne (prêtrise, vie religieuse, ministère laïc, mariage et famille, rôle dans la société, etc.) et l’appel universel à la sainteté » (no 8).
Bien sûr, cette chronologie des événements n’est pas totalement volontaire. Un tel document devait être en préparation depuis déjà un bon moment. Toutefois, on peut y voir un clin d’œil de la Providence, cherchant à rejoindre ces jeunes qui évoluent au rythme effréné des médias sociaux. Il est encore plus surprenant du fait que cette exhortation portera sur plusieurs problématiques explicitement discutées dans le Hall des jeunes. En effet, d’autres réflexions présentes dans le document du Pré-Synode seront abordées par « Gaudete et exultate » comme par exemple :
- « La sainteté est un objectif atteignable et un chemin de bonheur. » (no 3);
- « Un témoignage authentique vers la sainteté, ce qui inclut la reconnaissance de ses erreurs et la demande de pardon » (no7);
- « Le besoin d’une Église qui soit accueillante et miséricordieuse, qui reconnaisse ses racines et de son héritage, qui aime chacun y compris ceux qui ne correspondent pas à ses standards (no 1).
Bien qu’il apparaît invraisemblable que l’un ait directement influencé l’autre, nous pouvons clairement voir un Pape soucieux d’offrir un message correspondant aux attentes légitimes du Peuple de Dieu dans son ensemble, jeunes compris. Ainsi, la lecture du document de conclusion du Pré-Synode me semble une excellente préparation à l’accueil et à la compréhension de cette « joie et exultation » à laquelle nous sommes tous appelés.
Document final de la réunion presynodale des jeunes (traduction non-officielle)
Discours lors de la rencontre d’accueil de la part des jeunes des JMJ Parc Jordan à Błonia, Cracovie
Vous trouverez ci-dessous le texte officiel du discours lors de la rencontre d’accueil de la part des jeunes des JMJ au parc Jordan à Błonia, Cracovie, Jeudi 28 juillet 2016:
Chers jeunes, bon après-midi,
Enfin, nous nous rencontrons ! Merci pour ce chaleureux accueil ! Je remercie le Cardinal Dziwisz, les évêques, les prêtres, les religieux, les séminaristes et tous ceux qui vous accompagnent. Merci à ceux qui ont rendu possible notre présence ici aujourd’hui, qui se sont dépensés pour que nous puissions célébrer la foi.
Sur sa terre natale, je voudrais remercier spécialement saint Jean-Paul II, qui a rêvé et a donné l’impulsion à ces rencontres. Du ciel, il nous accompagne en voyant tant de jeunes appartenant à des peuples, des cultures, des langues si diverses, avec un seul motif : célébrer que Jésus est vivant au milieu de nous. Et dire qu’il est Vivant, c’est vouloir renouveler notre désir de le suivre, notre désir de vivre avec passion sa sequela. Y a-t-il meilleure occasion pour renouveler l’amitié avec Jésus que de renouveler l’amitié avec Jésus qui renforce l’amitié entre vous ? Y a-t-il meilleure manière de renforcer notre amitié avec Jésus que de la partager avec les autres ? Y a-t-il meilleure manière de faire l’expérience de la joie de l’Évangile que de vouloir ‘‘propager’’ sa Bonne Nouvelle dans tant de situations douloureuses et difficiles ?
C’est Jésus qui nous a convoqués à ces trente-et-unièmes Journées Mondiales de la Jeunesse ; c’est Jésus qui nous dit : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). Heureux ceux qui savent pardonner, qui savent avoir une cœur compatissant, qui savent donner le meilleur d’eux-mêmes aux autres.
Chers jeunes, ces jours-ci la Pologne est en fête ; ces jours-ci la Pologne veut être le visage toujours jeune de la Miséricorde. De cette terre, avec vous et aussi unis à de nombreux jeunes qui aujourd’hui ne peuvent pas être ici, mais qui nous accompagnent à travers les divers moyens de communication, tous ensemble nous ferons de ces
journées une vraie fête jubilaire.Au cours de mes années en tant qu’évêque, j’ai appris une chose : il n’y a rien de plus beau que de contempler les désirs, l’engagement, la passion et l’énergie avec lesquels de nombreux jeunes affrontent la vie. Lorsque Jésus touche le cœur d’un jeune, d’une jeune, ceux-ci sont capables d’actions vraiment grandioses. Il est stimulant de les écouter partager leurs rêves, leurs interrogations et leur désir de s’opposer à tous ceux qui disent que les choses ne peuvent pas changer. C’est un don du ciel de pouvoir voir beaucoup d’entre vous qui, avec vos interrogations, cherchent à faire en sorte que les choses soient différentes. Il est beau, et cela me réconforte, de vous voir si enthousiastes. L’Église aujourd’hui vous regarde et veut apprendre de vous, pour renouveler sa confiance dans la Miséricorde du Père qui a le visage toujours jeune et ne cesse pas de nous inviter à faire partie de son Royaume.
Connaissant la passion que vous mettez dans la mission, j’ose répéter : la miséricorde a toujours le visage jeune. Car, un cœur miséricordieux a le courage d’abandonner le confort ; un cœur miséricordieux sait aller à la rencontre des autres, il parvient à embrasser tout le monde. Un cœur miséricordieux sait être un refuge pour celui qui n’a jamais eu une maison ou l’a perdue, il sait créer une atmosphère de maison et de famille pour celui qui a dû migrer, il est capable de tendresse et de compassion. Un cœur miséricordieux sait partager le pain avec celui qui a faim, un cœur miséricordieux s’ouvre pour recevoir le réfugié et le migrant. Dire miséricorde avec vous, c’est dire opportunité, c’est dire demain, engagement, confiance, ouverture, hospitalité, compassion, rêves.
Je veux aussi vous confesser une autre chose que j’ai apprise au cours de ces années. Je suis meurtri de rencontrer des jeunes qui ont l’air de ‘‘retraités’’ précoces. Je suis préoccupé de voir des jeunes qui ont ‘‘jeté l’éponge’’ avant de commencer la partie. Qui sont ‘‘résignés’’ sans avoir commencé à jouer Qui marchent, le visage triste, comme si leur vie n’avait pas de valeur. Ils sont des jeunes fondamentalement ennuyés… et ennuyeux. Il est difficile, et en même temps cela nous interpelle, de voir des jeunes qui consacrent leur vie à la recherche du ‘‘vertige’’, ou de cette sensation de se sentir vivants par des chemins obscurs qu’ensuite ils finissent par ‘‘payer’’… et payer cher. Cela fait réfléchir lorsque tu vois des jeunes qui perdent les belles années de leur vie et leurs énergies en courant après les vendeurs de fausses illusions (dans mon pays natal nous dirions ‘‘vendeurs de fumée’’) qui vous volent le meilleur de vous-mêmes.
C’est pourquoi, chers amis, nous sommes réunis pour nous aider réciproquement, car nous ne voulons pas nous laisser voler le meilleur de nous-mêmes, nous ne voulons pas permettre que les énergies, la joie, les rêves nous soient volés par de fausses illusions.Chers amis, je vous pose la question : voulez-vous pour votre vie ce ‘‘vertige’’ aliénant ou voulez-vous sentir la force qui vous fera sentir vivants, pleins ? Vertige aliénant ou force de la grâce ? Pour être pleins, pour avoir une force renouvelée, il y a une réponse ; ce n’est pas une chose, ce n’est pas un objet, c’est une personne et elle est vivante, elle s’appelle Jésus Christ.
Jésus Christ est celui qui sait donner une vraie passion à la vie, Jésus Christ est celui qui nous porte à ne pas nous contenter de peu et à donner le meilleur de nous-mêmes ; c’est Jésus Christ qui nous interpelle, qui nous invite et nous aide à nous relever chaque fois que nous baissons les bras. C’est Jésus Christ qui nous pousse à élever le regard et à rêver haut.
Dans l’Évangile, nous avons écouté que Jésus, tandis qu’il allait à Jérusalem, s’arrête dans une maison, celle de Marthe, de Marie et de Lazare – qui l’accueille. En passant, il entre dans leur maison pour être avec eux ; les deux femmes accueillent celui dont elles savent qu’il est capable de s’émouvoir. Les nombreuses occupations nous font ressembler à Marthe : actifs, distraits, toujours en train de courir par-ci, par-là, mais souvent nous sommes aussi comme Marie : devant un beau paysage, ou devant une vidéo envoyée par un ami à notre cellulaire, nous nous arrêtons pour réfléchir, à l’écoute. Durant ces jours des JMJ, Jésus veut entrer dans notre maison ; il verra nos préoccupations, notre agitation, comme il l’a fait avec Marthe… et il attendra que nous l’écoutions comme Marie : que, au milieu de toutes les occupations, nous ayons le courage de nous en remettre à lui. Qu’ils soient des jours pour écouter Jésus, consacrés à nous écouter, à le recevoir en ceux avec lesquels je partage la maison, la route, le groupe ou l’école.
Et celui qui accueille Jésus, apprend à aimer comme Jésus. Alors, il nous demande si vous voulons une vie pleine : Veux-tu une vie pleine ? Commence par te laisser émouvoir ! Car, le bonheur germe et s’épanouit dans la miséricorde : voilà sa réponse, voilà son invitation, son défi, son aventure : la miséricorde. La miséricorde a toujours un visage jeune ; comme celui de Marie de Béthanie, assise aux pieds de Jésus comme disciple, qui aime l’écouter parce qu’elle sait que la paix se trouve là. Comme le visage de Marie de Nazareth, lancée avec son ‘‘oui’’ dans l’aventure de la miséricorde, et qui sera dite bienheureuse par toutes les générations, appelée par nous tous ‘‘la Mère de la Miséricorde’’.
Alors, tous ensemble, demandons à présent au Seigneur : lance-nous dans l’aventure de la miséricorde ! Lance-nous dans l’aventure de construire des ponts et d’abattre les murs (de séparation et de réseaux) ; lance-nous dans l’aventure de secourir le pauvre, qui se sent seul et abandonné, qui ne trouve plus un sens à sa vie. Pousse-nous, comme Marie de Béthanie, à l’écoute de ceux que nous ne comprenons pas, de ceux qui viennent d’autres cultures, d’autres peuples, également de ceux que nous craignons parce que nous croyons qu’ils peuvent nous faire du mal. Fais que nous tournions le regard, comme Marie de Nazareth avec Elisabeth, vers les personnes âgées pour apprendre de leur sagesse.
Nous voici, Seigneur ! Envoie-nous partager ton Amour miséricordieux. Nous voulons t’accueillir durant ces Journées Mondiales de la Jeunesse, nous voulons affirmer que notre vie est pleine lorsqu’elle est vécue à partir de la miséricorde, que la miséricorde est la meilleure part, et que jamais elle ne nous sera enlevée.
Discours du pape François aux jeunes du Mexique à Morelia
Le pape François a rencontré les jeunes de l’État du Michoacan. Des milliers de jeunes étaient présents pour ce moment unique. Vous retrouverez ci-dessous le texte préparé du Saint Père qu’il a largement improvisé après avoir entendu les témoignages de certains jeunes.
DISCOURS DU SAINT PERE
RENCONTRE AVEC LES JEUNES AU STADE « JOSÉ MARIA MORELLOS Y PAVON »
MORELIA, MARDI 16 FEVRIER 2016
Chers jeunes, bonsoir.
Quand je suis arrivé dans ce pays, j’ai reçu un accueil chaleureux ; j’ai constaté par là-même une chose que je pressentais depuis longtemps : la vitalité, la joie, l’esprit festif du peuple mexicain. « Maintenant même»…après vous avoir écoutés, mais surtout après vous avoir vus, j’acquiers une autre certitude, une chose que j’ai dite au Président de la Nation dans ma première adresse. L’un des plus grands trésors de cette terre mexicaine a un visage jeune, ce sont ses jeunes. Oui, la richesse de cette terre, c’est vous. Et je n’ai pas dit : l’espérance de cette terre ; j’ai dit : sa richesse.
On ne peut pas vivre l’espérance, sentir l’avenir si on ne parvient pas d’abord à se valoriser, si on ne parvient pas à sentir que sa vie, ses mains, son histoire en valent la peine. L’espérance naît lorsque l’on peut expérimenter que tout n’est pas perdu ; et pour cela, il faut faire l’effort de commencer « par chez-soi », de commencer par soi-même. Tout n’est pas perdu. Je ne suis pas perdu, je vaux, et je vaux beaucoup. La principale menace contre l’espérance, ce sont les discours qui te dévalorisent, qui te font sentir être de seconde catégorie. La principale menace contre l’espérance, c’est quand tu sens que tu ne comptes pour personne ou que tu es laissé de côté. La principale menace contre l’espérance, c’est quand tu sens que cela revient au même que tu sois là ou non. Cela tue, cela nous anéantit, et constitue la porte d’entrée à tant de souffrance. La principale menace contre l’espérance, c’est de te faire croire que tu commences à avoir de la valeur quand tu revêts des habits de marque, dernier cri, ou bien quand tu deviens célèbre, important parce que tu as de l’argent ; mais au fond, ton cœur ne croit pas que tu es digne d’affection, digne d’amour. La principale menace, c’est quand quelqu’un sent qu’il doit avoir de l’argent pour tout acheter, même l’affection des autres. La principale menace, c’est de croire qu’avoir une grosse voiture te rend heureux
Vous êtes la richesse du Mexique, vous êtes la richesse de l’Église. Je comprends que, souvent, il devient difficile de sentir qu’on est une richesse quand nous voyons des amis ou des proches continuellement exposés à se perdre à cause du narcotrafic, des drogues, des organisations criminelles qui sèment la terreur. Il est difficile de sentir qu’on est la richesse d’une nation quand on n’a pas d’opportunités de travail digne, de possibilités d’études et de formation, quand on ne sent pas que vous sont reconnus les droits qui finissent par vous pousser dans des situations limites. Il est difficile de sentir qu’on est la richesse d’un milieu quand, parce que vous êtes jeunes, on vous utilise à des fins mesquines, en vous séduisant par des promesses qui en fin de compte ne sont pas vraies.
Mais malgré tout cela, je ne veux pas me lasser de le dire : vous êtes la richesse du Mexique.
Ne croyez pas que je le dis parce que je suis gentil, ou parce que c’est pour moi évident, non, chers amis, ce n’est pas ça. Je vous le dis, et j’en suis convaincu, savez-vous pourquoi ? Parce que, comme vous, je crois en Jésus-Christ. Et c’est lui qui renouvelle continuellement en moi l’espérance ; c’est lui qui renouvelle continuellement mon regard. C’est lui qui continuellement m’invite à convertir mon cœur. Oui mes amis, je vous le dis parce que, en Jésus, j’ai trouvé Celui qui est capable d’éveiller le meilleur de moi-même. Et c’est grâce à lui que nous pouvons faire du chemin, c’est grâce à lui que sans cesse nous pouvons recommencer, c’est grâce à lui que nous pouvons nous encourager à dire : ce n’est pas vrai que la seule manière de vivre, de pouvoir être jeune, c’est de remettre sa vie entre les mains du narcotrafic ou de tous ceux qui ne font que semer la destruction et la mort. C’est grâce à lui que nous pouvons dire qu’il n’est pas vrai que la seule manière dont doivent vivre les jeunes ici, c’est dans la pauvreté et dans la marginalisation, dans la marginalisation quant aux opportunités, dans la marginalisation quant aux espaces, dans la marginalisation quant à la formation et à l’éducation, dans la marginalisation quant à l’espérance. Jésus Christ est celui qui dément toutes les tentatives de vous rendre inutiles, ou simples mercenaires des ambitions d’autrui.
Vous m’avez demandé une parole d’espérance, celle que je peux vous donner s’appelle Jésus-Christ. Quand tout paraîtra difficile, quand il semblera que le monde s’effondre, embrassez sa croix, embrassez-le et, s’il vous plaît, ne lâchez jamais sa main, s’il vous plaît, ne vous détournez jamais de lui. Car, grâce à lui, il est possible de vivre à fond, grâce à lui il est possible de croire qu’il vaut la peine de donner le meilleur de soi-même, d’être ferment, sel et lumière au milieu de ses amis, de son quartier, de sa communauté. C’est pourquoi, chers amis, je vous demande de ne pas permettre qu’on vous arrache de la main de Jésus, de ne pas vous laisser dévaloriser, de ne pas vous laisser traiter comme de la marchandise. Certes, il est possible que vous n’ayez pas la dernière voiture à la porte, que vous n’ayez pas les poches pleines d’argent ; mais vous aurez une chose que personne ne pourra jamais vous arracher : l’expérience de vous sentir aimés, embrassés et accompagnés. C’est l’expérience de se sentir une famille, de se sentir une communauté.
Aujourd’hui le Seigneur continue à vous appeler, il continue à vous convoquer, comme il le fit avec l’indien Juan Diego. Il vous invite à construire un sanctuaire. Un sanctuaire qui n’est pas un lieu matériel, mais une communauté, un sanctuaire appelé paroisse, un sanctuaire appelé Nation. La communauté, la famille, le fait de se sentir citoyen est l’un des principaux antidotes contre tout ce qui nous menace, parce que cela nous permet de nous sentir membre de cette grande famille de Dieu. Non pas pour nous isoler, non pas pour nous enfermer, au contraire, pour sortir inviter les autres, pour sortir annoncer aux autres qu’être jeune au Mexique est la plus grande richesse et que, par conséquent, celle-ci ne peut pas être sacrifiée.
Jésus ne nous inviterait jamais à être des mercenaires, mais il nous appelle disciples. Il ne nous enverrait jamais à l’abattoir, mais tout en lui est une invitation à la vie. Une vie en famille, une vie en communauté ; une famille et une communauté en faveur de la société.
Vous êtes la richesse de ce pays, et quand vous doutez de cela, regardez Jésus Christ, lui qui dément tous les tentatives de vous rendre inutiles, ou simples mercenaires des ambitions d’autrui.
Message du pape François pour le Jubilé de la Miséricorde des jeunes garçons et filles
Grandir en étant miséricordieux comme le Père
Chers jeunes,
l’Église vit l’Année Sainte de la Miséricorde, un temps de grâce, de paix, de conversion et de joie qui implique tout le monde : petits et grands, proches et lointains. Il n’y a pas de frontière ou de distance qui puissent empêcher la miséricorde du Père de nous rejoindre et de se rendre présente au milieu de nous. Désormais la Porte Sainte est ouverte à Rome et dans tous les diocèses du monde.
Ce temps précieux vous concerne vous aussi, chers jeunes garçons et filles, et je m’adresse à vous pour vous inviter à y prendre part, à en devenir les acteurs, vous découvrant enfants de Dieu (cf. 1 Jn 3, 1). Je voudrais vous appeler un par un, je voudrais vous appeler par votre nom, comme fait Jésus chaque jour, parce que vous savez bien que vos noms sont inscrits dans les cieux (Lc 10, 20), sont gravés dans le cœur du Père qui est le Cœur miséricordieux d’où naît toute réconciliation et toute douceur.
Le Jubilé est une année entière où chaque moment est dit saint afin que notre existence devienne entièrement sainte. C’est une occasion où nous redécouvrons que vivre en frères est une grande fête, la plus belle que nous puissions rêver, la fête sans fin que Jésus nous a enseigné à chanter dans son Esprit. Le Jubilé est la fête à laquelle Jésus invite vraiment chacun, sans distinctions et sans exclure personne. Pour cela j’ai désiré vivre aussi avec vous des journées de prière et de fête. Je vous attends nombreux, donc, au mois d’avril prochain.
“Grandir en étant miséricordieux comme le Père” est le titre de votre Jubilé, mais c’est aussi la prière que nous faisons pour vous tous, vous accueillant au nom de Jésus. Grandir en étant miséricordieux signifie apprendre à être courageux dans l’amour concret et désintéressé, signifie devenir grands aussi bien au physique qu’à l’intérieur. Vous vous préparez à devenir des chrétiens capables de choix et de gestes courageux, en mesure de construire chaque jour, aussi dans les petites choses, un monde de paix.
Vous êtes à un âge d’incroyables changements, où tout semble possible et impossible en même temps. Je vous répète avec beaucoup de force : « Demeurez sur le chemin de la foi avec une ferme espérance dans le Seigneur. Là se trouve le secret de notre chemin ! Lui nous donne le courage d’aller à contrecourant. Croyez-moi: cela fait du bien au cœur, mais il faut du courage pour aller à contrecourant et lui nous donne ce courage ! Avec lui nous pouvons faire de grandes choses ; il nous fera sentir la joie d’être ses disciples, ses témoins. Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au- delà, vers les grandes choses. Jouez votre vie pour de grands idéaux ! » (Homélie pour la journée des confirmés de l’Année de la Foi, 28 avril 2013).
Je ne peux pas vous oublier, jeunes garçons et filles, qui vivez dans des contextes de guerre, d’extrême pauvreté, de lutte quotidienne, d’abandon. Ne perdez pas l’espérance, le Seigneur a un grand rêve à réaliser avec vous ! Vos amis de votre âge qui vivent dans des conditions moins dramatiques que la vôtre, se souviennent de vous et s’engagent pour que la paix et la justice puissent appartenir à tous. Ne croyez pas aux paroles de haine et de terreur qui sont souvent répétées ; construisez au contraire des amitiés nouvelles. Offrez votre temps, préoccupez-vous toujours de celui qui vous demande de l’aide. Soyez courageux et à contrecourant, soyez des amis de Jésus, qui est le Prince de la paix (cf. Is 9, 6), « tout en Lui parle de miséricorde. Rien en Lui ne manque de compassion » (Misericordiae vultus, n. 8).
Je sais que vous ne pourrez pas tous venir à Rome, mais le Jubilé est vraiment pour tous et sera célébré aussi dans votre Églises locales. Vous êtes tous invités à ce moment de joie ! Ne préparez pas seulement les sacs et les banderoles, préparez surtout votre cœur et votre esprit. Méditez bien les désirs que vous remettrez à Jésus dans le sacrement de la Réconciliation et dans l’Eucharistie que nous célébrerons ensemble.
Quand vous traverserez la Porte Sainte, rappelez-vous que vous vous engagez à rendre sainte votre vie, à vous nourrir de l’Évangile et de l’Eucharistie, qui sont la Parole et le Pain de la Vie, pour pouvoir construire un monde plus juste et plus fraternel.
Que le Seigneur bénisse chacun de vos pas vers la Porte Sainte. Je prie pour vous l’Esprit Saint, afin qu’il vous guide et vous éclaire. Que la Vierge Marie, qui est Mère de tous, soit pour vous, pour vos familles et pour tous ceux qui vous aident à grandir en bonté et en grâce, une vraie Porte de la Miséricorde.
Du Vatican, le 6 janvier 2016, Solennité de l’Épiphanie du Seigneur
FRANCISCUS
Discours du pape François aux jeunes en Ouganda
Voici la traduction complète du discours improvisé du pape Francois aux jeunes en Ouganda. Traduction par ZENIT l’agence d’information internationale.
[en anglais]
Merci beaucoup pour le Rosaire que vous avez prié pour moi: merci, merci beaucoup!
Merci de votre présence, de votre présence enthousiaste!
Merci à Linette et merci à Manuel pour vos réflexions.[en espagnol]
Il y a une question à la base de toutes les questions que Linette et Manuel m’ont posées: Pourquoi y a-t-il des divisions, des luttes, des guerres, des morts, des fanatismes, des destructions entre jeunes? Pourquoi y-a-t-il ce désir de nous détruire? Dans les premières pages de la Bible, après toutes ces merveilles que Dieu a faites, un frère tue un autre frère. L’esprit du mal nous porte à la destruction; et l’esprit du mal nous porte à la désunion, il nous porte au tribalisme, à la corruption, à la dépendance de la drogue; il nous porte à la destruction par les fanatismes.
Manuel demandait: Que faire pour qu’un fanatisme idéologique ne nous vole pas un frère, ne nous vole pas un ami? Il y a un mot qui peut paraître gênant, mais je ne veux pas l’éviter parce que vous l’avez employé avant moi: vous l’avez employé quand vous m’avez apporté les rosaires, en comptant les rosaires que vous avez prié pour moi; l’Évêque l’a employé aussi quand il a présenté ceux qui se sont préparés à cette visite par la prière. La première chose que je répondrai c’est qu’un homme perd le meilleur de son être humain, une femme perd le meilleur de son être humain, quand ils oublient de prier, parce qu’ils se sentent tout-puissants, parce qu’ils ne sentent pas le besoin de demander de l’aide devant tant de tragédies.
La vie est pleine de difficultés, mais il y a deux manières de voir les difficultés: ou bien tu les vois comme quelque chose qui te bloque, qui te détruit, qui t’immobilise, ou bien tu les vois comme une opportunité. A toi de choisir. Pour moi, une difficulté est-elle un chemin de destruction, ou bien est-elle une opportunité, afin de surmonter en vue de mon bien, celui de ma famille, de mes amis, de mon pays?
Jeunes, garçons ou filles, nous ne vivons pas au Ciel, nous vivons sur la terre. Et la terre est pleine de difficultés. La terre est pleine, non seulement de difficultés, mais aussi d’invitations à dévier vers le mal. Mais il y a une chose que vous tous, les jeunes, vous avez, qui dure un temps plus ou moins long: la capacité de choisir. Quel chemin je veux choisir? Laquelle de ces deux choses je veux choisir: me laisser vaincre par la difficulté, ou bien transformer la difficulté en une opportunité pour vaincre, moi?
Certaines des difficultés que vous avez mentionnées sont de vrais défis. Et donc, d’abord une question: Voulez-vous remporter les défis, ou bien vous laisser vaincre par les défis? Etes-vous comme ces sportifs qui, lorsqu’ils viennent jouer au stade,veulent gagner, ou bien êtes-vous comme ceux qui ont déjà vendu la victoire aux autres et se sont mis l’argent dans la poche? A vous de choisir!
Un défi que Linette a mentionné est celui du tribalisme. Le tribalisme détruit une nation; le tribalisme c’est avoir les mains cachées derrière le dos et avoir une pierre dans chaque main pour la lancer contre l’autre. Le tribalisme se vainc seulement avec l’oreille, avec le cœur, et avec la main. Avec l’oreille: Quelle est ta culture? Pourquoi es tu comme ça? Pourquoi ta tribu a-t-elle cette coutume? Ta tribu se sent-elle supérieure ou inférieure? Avec le cœur: une fois que tu as écouté avec les oreilles, la réponse: j’ouvre le cœur et je tends la main pour continuer à dialoguer. Si vous ne dialoguez pas et ne vous écoutez pas entre vous, alors il y aura toujours du tribalisme qui est comme un ver qui ronge la société. Aujourd’hui – ou plutôt hier, mais pour vous nous le faisons aujourd’hui – une journée de prière et de réconciliation a été déclarée. Je veux vous inviter maintenant, vous les jeunes – que Linette et Manuel viennent –, et tous nous nous tenons la main en signe contre le tribalisme. Nous sommes tous une nation! Nous sommes tous une nation! [la même phrase en anglais] Il faut que nos cœurs soient ainsi. Le tribalisme ce n’est pas seulement lever la main aujourd’hui – cela c’est le désir, c’est la décision –, mais le tribalisme est un travail de tous les jours. Vaincre le tribalisme est un travail de tous les jours; c’est un travail de l’oreille: écouter l’autre; un travail du cœur: ouvrir mon cœur à l’autre; un travail des mains: se donner la main l’un l’autre. Et maintenant donnons-nous la main les uns les autres.
Une autre question que Linette a posée porte sur la corruption. Et, dans le fond, elle me demandait:Peut-on justifier la corruption, le péché, par le seul fait que tous pèchent et sont corrompus? Comment pouvons-nous être chrétiens et combattre le mal de la corruption?
Je me rappelle que dans mon pays un jeune de 20-22 ans voulait se consacrer à la politique; il étudiait avec enthousiasme, il allait de ci de là, et il a trouvé un travail dans un ministère. Un jour il a dû décider d’une chose qu’il fallait acheter; alors il a demandé trois devis, il les a étudiés et il a choisi le plus économique, le plus avantageux. Puis il est allé au bureau de son chef pour qu’il signe. Pourquoi as-tu choisi cela? – Parce qu’il faut choisir le plus avantageux pour les finances du pays.– Non! Il faut choisir celui qui t’en met le plus dans la poche. Alors le jeune a répondu à son chef: Je suis venu faire de la politique pour faire grandirle pays. Et le chef lui a répondu: Et moi je fais de la politique pour voler! C’est un exemple, rien de plus. Mais il y a des cas de corruption, non seulement dans la politique, mais dans toutes les institutions, y compris le Vatican. La corruption est quelque chose qui nous rentre à l’intérieur. Elle est comme le sucre: il est doux, il plait, il est facile, et après on finit mal! Avec beaucoup de sucre facile, on finit diabétique et notre pays aussi devient diabétique!
Chaque fois que nous acceptons un «dessous-de-table» et que nous le mettons dans la poche, nous détruisons notre cœur, nous détruisons notre personnalité et nous détruisons notre pays. S’il vous plait, ne prenez pas goût à ce «sucre» qui s’appelle corruption. «Père, mais je vois que tous sont corrompus, je vois beaucoup de gens qui se vendent pour un peu d’argent, sans se préoccuper de la vie des autres…» Comme en tout chose, il faut commencer. Si tu ne veux pas de corruption dans ton cœur, dans ta vie, dans ton pays, toi commence ! Si toi tu ne commences pas, le voisin ne commencera pas non plus. La corruption nous vole aussi la joie, elle nous vole la paix. La personne corrompue ne vit pas en paix.
Un jour – est c’est un fait historique, ce que je vous raconte maintenant – un homme est mort dans ma ville. Nous savions tous qu’il était un grand corrompu. J’ai demandé, quelques jours après, comment ont été les funérailles. Et une femme, avec beaucoup d’humour, m’a répondu: «Père, ils ne réussissaient pas à fermer la bière, le cercueil, parce qu’il voulait emporter tout l’argent qu’il avait volé». Ce que vous volez par la corruption, restera ici, et un autre en fera usage. Mais cela restera aussi – et gravons bien cela dans le cœur – dans le cœur de beaucoup d’hommes et de femmes qui sont restés blessés par ton exemple de corruption. Cela restera dans le manque de bien que tu aurais pu faire et que tu n’as pas fait. Cela restera dans les enfants malades, affamés, parce que l’argent qui était pour eux, tu l’as gardé pour toi, à cause de ta corruption. Jeunes, la corruption n’est pas un chemin de vie: elle est un chemin de mort!
Il y avait une question sur la manière d’utiliser les moyens de communication pour répandre le message d’espérance du Christ, et promouvoir des initiatives justes afin que se voit la différence. Le premier moyen de communication c’est la parole, c’est le geste, c’est le sourire. Le premier geste de communication, c’est la proximité. Le premier geste de communication, c’est chercher l’amitié. Si vous parlez bien entre vous, si vous vous souriez, si vous vous rapprochez comme des frères; si vous êtes proches les uns des autres, même si vous appartenez à des tribus différentes; et si vous êtes proches de ceux qui en ont besoin, de celui qui est pauvre, le malade, l’abandonné, la personne âgée que personne ne visite, ces gestes de communication sont plus contagieux que n’importe quelle chaîne de télévision.
A ces trois questions, je crois que j’ai dit quelque chose qui pourra vous aider. Mais demandez beaucoup à Jésus, priez le Seigneur pour qu’il vous donne la force de détruire le tribalisme: tous frères; pour qu’il vous donne le courage de ne pas vous laisser corrompre, pour qu’il vous donne le désir de pouvoir communiquer entre vous comme des frères, par un sourire, par une bonne parole, par un geste d’aide et par la proximité.
Manuel aussi a posé des questions incisives. Je m’intéresse à la première qu’il a posée : Que pouvons-nous faire pour empêcher le recrutement des personnes qui nous sont chères? Que pouvons-nous faire pour les faire revenir? Pour répondre à cela nous devons savoir pourquoi un jeune, plein d’illusions, se laisse recruter ou bien cherche à être recruté: il se détache de sa famille, de ses amis, de sa tribu, de son pays; il se détache de la vie, pour apprendre à tuer. Et c’est une question que vous devez adresser à toutes les autorités. Si un jeune, garçon ou fille, n’a pas de travail, ne peut pas étudier, que peut-il faire? Il peut être délinquant, ou bien tomber dans une forme de dépendance, ou bien se suicider – en Europe, les statistiques des suicides ne sont pas publiées –, ou bien s’enrôler dans une activité qui lui donne un but dans la vie, en le trompant, en le séduisant.
La première chose que nous devons faire pour éviter qu’un jeune soit recruté ou cherche à se faire recruter c’est l’instruction et le travail. Si un jeune n’a pas de travail, quel avenir l’attend? De là vient l’idée de se laisser recruter. Si un jeune n’a pas la possibilité de recevoir une éducation, même une éducation d’urgence, de petits métiers, que peut-il faire? Là se trouve le danger! C’est un danger social, qui nous dépasse, et qui dépasse aussi le pays, parce qu’il dépend d’un système international qui est injuste, qui met au centre de l’économie non pas la personne, mais le dieu argent. Que puis-je faire pour l’aider ou pour le faire revenir? Avant tout prier pour lui, mais prier fort. Dieu est plus fort que toute campagne de recrutement. Et ensuite, lui parler avec affection, avec sympathie, avec amour et avec patience. L’inviter a voir une partie de football, l’inviter à faire une promenade, l’inviter à rester ensemble dans le groupe, ne pas le laisser seul. C’est ce qui me vient à l’esprit maintenant.
Il y a certainement – c’est ta seconde question – des comportements qui font du tort, des comportements qui cherchent un bonheur passager, et qui finissent par te faire du tort. La question que tu m’as posée, Manuel, est une question de professeur de théologie: Comment pouvons-nous comprendre que Dieu est notre Père? Comment pouvons-nous voir la main de Dieu dans les tragédies de la vie? Comment pouvons-nous trouver la paix de Dieu? Écoute, cette question, des hommes et des femmes de partout dans le monde se la posent, d’une manière ou d’une autre; et ils ne trouvent pas d’explication. Il y a des questions pour lesquelles tu auras beau te casser la tête, tu ne trouveras pas d’explication.
Comment je peux voir la main de Dieu dans une tragédie de la vie? Il y a une seule… j’allais dire une seule réponse. Non, ce n’est pas une réponse; il n’y a qu’un seul chemin: regarder le Fils de Dieu. Dieu l’a livré pour nous sauver tous. Dieu lui-même s’est fait tragédie. Dieu lui-même s’est laissé détruire sur la croix. Et quand tu ne comprends pas quelque chose, quand tu es désespéré, quand le monde te tombe dessus, regarde la croix! Là se trouve l’échec de Dieu; là se trouve la destruction de Dieu. Mais là se trouve aussi le défi à notre foi: l’espérance. Parce que l’histoire ne se termine pas par cet échec,mais par la Résurrection qui nous a tous renouvelés.
Je vais vous faire une confidence – Il est midi… Avez-vous faim? – Alors je vais vous faire une confidence. Dans mes poches j’ai toujours deux choses: un rosaire pour prier; et une chose qui semble étrange, qui est ceci; et ceci c’est l’histoire de l’échec de Dieu, c’est une Via Crucis, une petite Via Crucis montrant comment Jésus a souffert depuis le moment où il a été condamné à mort, jusqu’au moment où il a été enseveli. Et avec ces deux choses je cherche à faire de mon mieux. Mais grâce à ces deux choses je ne perds pas l’espérance.
Une dernière question du théologien Manuel:Quelles paroles avez-vous pour les jeunes qui ne connaissent pas l’amour de leurs familles? Est-il possible de sortir de cette expérience? Il y a partout des enfants abandonnés, ou bien parce qu’ils ont été abandonnés à la naissance, ou bien parce que la vie les a abandonnés – la famille, les parents – et ils ne sentent pas l’affection de la famille. C’est pourquoi la famille est si importante. Défendez la famille! Défendez-la toujours. Partout il y a, non seulement des enfants abandonnés, mais aussi des personnes âgées abandonnées, qui sont là sans que personne ne les visite, sans personne qui les aime… Comment sortir de cette expérience négative d’abandon, de manque d’amour? Il y a un seul remède pour sortir de ces expériences: faire ce que moi je n’ai pas reçu. Si vous n’avez pas reçu de compréhension, soyez compréhensifs avec les autres; si vous n’avez pas reçu d’amour, aimez les autres. Si vous avez senti la douleur de la solitude, approchez-vous de ceux qui sont seuls. La chair se soigne avec la chair! Et Dieu s’est fait chair pour nous soigner. Nous aussi faisons de même avec les autres.
Bien, je crois qu’avant que l’arbitre ne siffle la fin, c’est le moment de terminer. Je vous remercie de tout cœur d’être venus, de m’avoir permis de parler dans ma langue maternelle… Je vous remercie d’avoir prier beaucoup de rosaires pour moi. Et, s’il vous plait, je vous demande de prié pour moi, parce que moi aussi j’en ai besoin, et beaucoup! Je compte sur les prières de tous. Et avant de nous en aller, je vous demande de vous mettre debout et prions ensemble notre Père du Ciel, qui a un seul défaut: il ne peut cesser d’être Père!
Lettre pastorale aux jeunes sur la chasteté
Ottawa, le 25 janvier 2011.
La Commission pour la doctrine de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) publie aujourd’hui une lettre pastorale sur la chasteté à l’intention des jeunes.
« La chasteté est un vrai défi aujourd’hui, en particulier pour les jeunes de notre pays. Nous voulons apporter un encouragement aux jeunes qui s’efforcent de vivre une vie chaste, leur dire que leurs évêques les accompagnent dans la prière et que nous sommes là pour les soutenir et les encourager, » a déclaré le président de la Commission, Monseigneur J. Michael Miller, C.S.B., archevêque de Vancouver. « Je suis certain, que les jeunes s’efforcent d’être fidèles à l’Évangile et qu’ils ne sont pas effrayés par les exigences de l’amour authentique, le seul, en définitive, qui procure la vraie joie! » a-t-il ajouté.
Dans sa lettre pastorale, la Commission recommande aux jeunes de s’entourer d’amis, qui veulent aussi mener une vie chaste. Elle insiste aussi sur l’importance de la prière, sur la pratique de la confession et sur l’encadrement spirituel.
La chasteté, explique la lettre, est une offrande de soi en réponse au don que Dieu fait de lui-même en Jésus Christ. Ce message fait écho aux paroles du pape Benoît XVI lors de l’inauguration de son pontificat : « Celui qui fait entrer le Christ ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande… Et je voudrais vous dire, à vous les jeunes: n’ayez pas peur du Christ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. »
Le lancement de la lettre pastorale s’accompagne d’une production vidéo de Télévision Sel et Lumière. On peut télécharger la lettre depuis le site www.cecc.ca et commander des copies imprimées au Service des éditions de la CECC, à www.editionscecc.ca. Il est possible de visionner la vidéo sur le site Internet de la CECC à www.cecc.ca
La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) est l’assemblée nationale des au Canada. Fondée en 1943, elle fut reconnue officiellement par le Saint-Siège en 1948. À la suite du Deuxième Concile du Vatican (1962-65), la CECC fait partie d’un réseau international de conférences épiscopales, réseau créé en 1965 et qui forme un élément constitutif de la vie de l’Église universelle.
À l’image de Paul, être des amis du Christ – BXVI aux jeunes maltais
Benoît XVI a rencontré huit victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé, ce dimanche, au cours de son voyage apostolique à Malte. L’une d’elles a affirmé « avoir fait la paix avec l’Église » et affirmé que le Pape avait les larmes aux yeux à la fin de la rencontre. Cette rencontre, marque un autre jalon dans le long processus de guérison souhaité par Benoît XVI.
Comme il l’avait fait aux Etats-Unis et en Australie en 2008, Benoît XVI a prié avec les victimes et a assuré, d’après le communiqué émis après la rencontre que « l’Église fait et continuera à faire tout ce qui est en son pouvoir pour enquêter sur les allégations (d’abus sexuels, ndlr), remettre à la justice les personnes responsables d’abus et appliquer des mesures concrètes pour protéger à l’avenir les jeunes. »
Et justement, c’est avec les jeunes que Benoît XVI a terminé cette visite d’à peine 24h sur cette île de la Méditerranée. Il leur a dit que l’Église, à la suite de Dieu et à l’exemple de saint Paul, ne rejette personne. Nous publions les paroles de Benoît XVI aux jeunes de Malte au Quai du Grand Portde la Valette ce dimanche.
Chers jeunes de Malte et de Gozo, je suis très heureux d’être avec vous,
Quelle joie c’est pour moi d’être avec vous aujourd’hui sur votre terre natale. En ce jubilé, remercions Dieu d’avoir envoyé l’Apôtre Paul vers ces îles qui ont été parmi les premières à recevoir la Bonne Nouvelle de notre Seigneur Jésus Christ.
(…)
Saint Paul, alors qu’il était jeune, a eu une expérience qui l’a changé pour toujours. Comme vous savez, pendant un temps il fut un ennemi de l’Église et il a tout fait pour la détruire. Alors qu’il était en route vers Damas, avec l’intention de traquer tout chrétien qu’il y aurait trouvé, le Seigneur lui apparut dans une vision. Une lumière aveuglante l’enveloppa et il entendit une voix lui dire : « Pourquoi me persécutes-tu ?… Je suis Jésus, celui que tu persécutes » (Ac 9, 4-5). Paul fut complètement bouleversé par cette rencontre avec le Seigneur et toute sa vie en fut transformée. Il devint un disciple jusqu’à devenir un grand apôtre et missionnaire. Ici à Malte, vous avez un motif particulier de rendre grâce pour les œuvres missionnaires de Paul, qui répandit l’Évangile en Méditerranée. [Read more…]