Homélie du Saint-Père lors des Vêpres pour la fête de saint Paul Apôtre

Samaritan woman icon 3En la fête de la conversion de St Paul, le Pape François a présidé les vêpres solennelles en la basilique romaine de St Paul-hors-les-murs, vêpres qui marquent la fin de la semaine de prières pour l’unité des chrétiens.

Comme chaque année, des représentants d’autres confessions chrétiennes ont été invités à se joindre à la célébration. Parmi eux : l’archevêque orthodoxe d’Italie et Malte, Gennadios Zervos, exarque pour le sud de l’Europe ; le directeur du Centre anglican de Rome, David Moxon, qui représente l’archevêque de Canterbury auprès du Saint-Siège, que le Pape a salués personnellement à la fin de son homélie.

Ci-dessous l’homélie du Pape en intégralité:

En voyage de la Judée vers la Galilée, Jésus traverse la Samarie. Il n’a pas de difficulté à rencontrer les Samaritains jugés hérétiques, schismatiques, séparés des juifs. Son attitude nous ditque la confrontation avec celui qui est différent de nous peut nous faire grandir.

Jésus, fatigué par le voyage, n’hésite pas à demander à boire à la femme samaritaine. Cependant, sa soif va bien au-delà de la soif physique: elle est aussi soif de rencontre, désir d’ouvrir un dialogue avec cette femme, en lui offrant aussi la possibilité d’un chemin de conversion intérieure. Jésus est patient, il respecte la personne qui est devant lui, il se révèle à elle progressivement. Son exemple encourage à chercher une confrontation sereine avec l’autre. [Read more…]

« Être contenu par le plus petit, c’est cela qui est divin »

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Image: Courtoisie de CNS

Depuis le début de son pontificat, le pape François n’a cessé d’attirer l’attention des médias et de susciter des réactions partout dans le monde. La particularité de son discours est sa simplicité. Il refuse catégoriquement, non pas d’utiliser parfois des termes compliqués ou académiques, mais de se laisser enfermer dans un rôle qui ne laisserait pas sa personnalité se déployer avec la liberté des enfants de Dieu qu’il a toujours affectionnée. C’est ce qu’il avait annoncé dès le débuts de son pontificat lorsqu’il affirmait qu’une phrase de Saint-Ignace l’avait toujours frappée : Non coerceri a maximo, sed contineri a minimo divinum est c’est-à-dire :  « ne pas être enfermé par le plus grand, mais être contenu par le plus petit, c’est cela qui est divin » (p.5). S’adresser au monde entier avec la même chaleur que lors de conversations amicales, même lorsqu’il s’agit de choses sérieuses, voilà la clef pour comprendre le mode d’expression du pape François.

Comme tous les Souverains pontifes mais spécialement à la suite de Saint Jean-Paul II, le pape François semble affectionner particulièrement les visites au peuple de Dieu réparti sur le globe. Lors de ces voyages, un moment est particulièrement apprécié des journalistes : les points de presse dans l’avion. Ces entretiens sont très particuliers puisqu’ils permettent au Pape de répondre directement aux questions de ces derniers. Les réponses du Pape y sont spontanées et personnelles. C’est donc un moment privilégié pour apprendre « ce que le pape François pense vraiment », si l’on peut s’exprimer ainsi.

Dans le vol de retour vers Rome après son voyage extraordinaire aux Philippines, le Pape a eu l’occasion de s’exprimer sur la régulation des naissances en utilisant la formule suivante : « Certains croient que, pardonnez-moi l’expression, pour être de bons catholiques nous devons faire comme les lapins ». Cette image quelque peu inhabituelle, surtout dans la bouche d’un Pape, en a fait sursauter plus d’un et fait couler beaucoup d’encre. Certains journaux en ont même fait leur page couverture [3] ou y ont fait référence en titrant le « Discours du lapin » parodiant ainsi le Discours sur la montage. Tout ce bruit médiatique ne doit pas nous impressionner plus qu’il le faut. Après un bref examen des différents articles et commentaires en lien avec cette expression, nous dénotons chez certains le fait d’avoir cédé à la tentation de voir dans le Pape François celui qui allait briser tous les soi-disant « tabous » de l’Église catholique. Cette grille d’analyse fascine beaucoup et tombe souvent dans le piège d’isoler certaines paroles de leur contexte pour leur donner une autre signification que celle du Pape. C’est ce qu’on a pu voir dans des articles comme celui de Libération qui titrait un « pape aux propos pas toujours très catholiques ». Nous ne sommes pas près de voir disparaître cette vision et c’est pourquoi une brève analyse s’impose. [Read more…]

Message du pape François pour la 49ème Journée mondiale des Communications Sociales

Pope-FamilyConseil Pontifical pour les Communications Sociales 

49ème  JOURNÉE MONDIALE DES COMMUNICATIONS SOCIALES 

Communiquer la famille: milieu privilégié de la rencontre dans la gratuité de l’amour

Message du Saint Père

Le thème de la famille se trouve au Centre d’une réflexion ecclésiale approfondie et d’un processus synodal qui comporte deux synodes, un extraordinaire – qui vient d’être célébré – et un synode ordinaire, convoqué pour octobre prochain. Dans ce contexte, il m’a semblé opportun que la famille soit le point de référence du thème de la prochaine Journée mondiale des communications sociales. La famille est du reste, le premier lieu où l’on apprend à communiquer. Retourner à ce moment originel peut nous aider autant à rendre la communication plus authentique et plus humaine qu’à considérer la famille d’un nouveau point de vue.

Nous pouvons nous laisser inspirer par l’icône évangélique de la visitation de Marie à Elisabeth (Lc 1, 39-56). «  Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte  : “Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni”  » (v. 41-42).

Tout d’abord, cet épisode nous montre la communication comme un dialogue qui se noue avec le langage du corps. En effet, la première réponse à la salutation de Marie, c’est l’enfant qui la donne en tressaillant de joie dans le sein d’Élisabeth. Exulter pour la joie de la rencontre est en quelque sorte l’archétype et le symbole de toute autre communication que nous apprenons bien avant de venir au monde. Le sein qui nous accueille est la première “école” de communication, faite d’écoute et de contact corporel, où nous commençons à nous familiariser avec le monde extérieur dans un environnement protégé et au rythme rassurant des battements du cœur de la maman. Cette rencontre entre deux êtres aussi intimes et encore aussi étrangers l’un à l’autre, une rencontre pleine de promesses, est notre première expérience de communication. Et c’est une expérience qui nous unit tous, parce que chacun de nous est né d’une mère. [Read more…]

Pour une unité entre les chrétiens plus « artisanale »

living-water-jesus-christ-610290-wallpaper1Quand je pense à la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, que nous vivons cette semaine, il y a une conversation qui revient sans cesse à ma mémoire. Il y a quelques années, alors que je me retrouvais dans un café, j’ai reçu l’appel d’une amie, qui était, elle aussi, catholique. Notre conversation est passée par plusieurs chemins, mais nous nous sommes arrêtées longtemps sur notre vie de foi. Notre échange était simple, facile et encourageant. Grâce à cet appel, j’étais remplie de joie et je me sentais revigorée.

M’apprêtant à repartir, et passant devant une dame qui était assise près de moi, celle-ci m’a interrompu.  Elle avait entendu des bouts de ma conversation au téléphone avec mon amie et se réjouissait de rencontrer une jeune chrétienne. Nous nous sommes lancés dans une conversation sur la foi, en parlant de nos églises, de la prière, de notre relation avec le Christ. Il y avait un véritable désir de communion. Mais ce qui au départ semblait nous unir est subitement devenu un point de divergence. Au lieu de conclure dans la paix et la reconnaissance de l’autre, ça s’est terminé dans un tête-à-tête où ni l’une ni l’autre ne voulait céder.

L’Église nous propose, durant cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, de réfléchir sur le sens du récit de la rencontre entre la Samaritaine et Jésus au puits de Jacob (Jean 4, 1-42). Tiré du texte est le thème pour cette année : Jésus dit à la femme : « Donne-moi à boire ». Ce qui est au départ une rencontre inhabituelle, un dialogue incertain du point de vue de la femme, devient le point tournant dans la vie de la Samaritaine. Jésus va jusqu’au bout de la vérité sur cette femme. Par cette échange, elle est ensuite capable de reconnaitre la vérité sur Jésus, sur son identité de Messie. Profondément changée par cet évènement, elle l’annonce aux gens autour d’elle.

On a soif, comme la Samaritaine et comme Jésus, de cette reconnaissance. Elle est même nécessaire, selon le pape François, puisqu’elle nous révèle un peu plus du mystère de Dieu. Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, il dit « Et si vraiment nous croyons en la libre et généreuse action de l’Esprit, nous pouvons apprendre tant de choses les uns des autres! Il ne s’agit pas seulement de recevoir des informations sur les autres afin de mieux les connaître, mais de recueillir ce que l’Esprit a semé en eux comme don aussi pour nous ». On pourrait alors en tiré la conclusion suivante : ce que l’Esprit a semé en nous peut aussi être don pour les autres.

Le dialogue entre les chrétiens peut parfois être angoissant. Comme dans tout dialogue, on peut faire face au rejet voir jusqu’au mépris. Jésus a risqué cette humiliation lorsqu’il s’est arrêté pour demander à boire à la Samaritaine. Ce que le texte nous apprend, et auquel nous sommes invités, c’est que l’unité entre les chrétiens est rendue possible lorsque nous risquons, comme Jésus, de faire le premier pas.

Si je pouvais retourner en arrière, reprendre cette conversation avec cette femme, et dialoguer avec elle dans l’humilité plutôt que dans la peur, je pourrais plutôt m’émerveiller devant l’œuvre de Dieu dans sa vie plutôt que de lui imposer mes attentes et mes propres normes. Mais nous n’arriverions pas, du premier coup, à trouver l’unité parfaite ce qui restera, pour tous les chrétiens, un travail long et « artisanale » (Evangelii Gaudium, 244), comme le dit le pape François.

De plus, la recherche de l’unité entre les chrétiens doit s’étendre à nos relations avec toutes les églises chrétiennes. En novembre dernier, nous avons célébré le 50e anniversaire du décret sur l’œcuménisme, pour la restauration de l’unité entre les chrétiens, qui est paru suite au Concile Vatican II. La conférence des évêques du Canada a même publié un document, « Une Église en dialogue », qui donne un compte rendu des progrès mais aussi des défis qui apparaissent dans le dialogue œcuménique depuis le Concile jusqu’à aujourd’hui. Le document évoque d’ailleurs le rôle de la prière pour et avec d’autres chrétiens. Cette prière, comme on l’affirme, peut renforcer notre désir de communion et soutenir notre dialogue.

Je dois laisser le dernier mot au pape François qui nous rappelle que « nous sommes pèlerins, et que nous pérégrinons ensemble. Pour cela il faut confier son cœur au compagnon de route sans méfiance, sans méfiance, et viser avant tout ce que nous cherchons : la paix dans le visage unique de Dieu » (Evangelii Gaudium, 244).

Audience générale du mercredi 21 janvier 2015

Pape François : « On ne peut faire la guerre au nom de Dieu. »

Le Pape l’a encore rappelé à l’audience de ce mercredi, « on ne peut faire la guerre au nom de Dieu. » Au cours de la catéchèse de la matinée de ce mercredi, le Saint Père François a notamment invité les pèlerins présents dans la salle Paul VI, à prier pour les victimes des violences au Niger, pays dévasté la semaine dernière par des manifestations violentes envers les chrétiens et les églises.

« Je vous invite, a-t-il souligné, à prier pour les victimes de ces derniers jours au Niger. Les chrétiens, les enfants et les Eglises ont subi dans cette région, plusieurs actes de brutalité ». Demandons au Seigneur, le don de la réconciliation et de la paix, afin que plus jamais le sentiment religieux ne devienne une occasion de violence, de souffrance et de destruction. Comme il l’avait déjà affirmé aux journalistes à bord de l’avion vol qui l’emmenait de Colombo à Manille, le Pape a rappelé qu’« on ne peut pas faire la guerre au nom de Dieu ». François a aussi souhaité le rétablissement le plus tôt possible « d’un climat de paix et de respect réciproque pour le bien de tous ».

La Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples de son côté, a aussi adressé un message de réconfort à l’Eglise du Niger. Dans son message, Mgr Savio Hon Tai-Fai, Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, affirme notamment suivre avec attention la situation vécue la semaine dernière par les chrétiens du Niger,  et qui a causé « d’immenses pertes » et une grande désolation au sein de toute la population du pays. La Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples tient également à exprimer « sa proximité spirituelle, sa communion et sa solidarité ». [Read more…]

Échos du Vatican – 20 janvier 2015

Messe au Rizal Park de Manille

Capture d’écran 2015-01-18 à 09.34.11Homélie de Sa Sainteté le Pape François
Manille, Rizal Park
18 janvier 2015

« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5). C’’est une grande joie pour moi de célébrer le Dimanche du Santo Niño avec vous. L’’image du Saint Enfant Jésus a accompagné la diffusion de l’’Évangile dans ce pays depuis l’’origine. Vêtu comme un roi, couronné, et tenant en main le sceptre, le globe et la croix, il continue à nous rappeler le lien entre le Royaume de Dieu et le mystère de l’’enfance spirituelle. Il nous le dit dans l’’Évangile de ce jour : « Quiconque n’’accueille pas le Royaume de Dieu comme un petit enfant n’’y entrera pas » (Mc 10, 15). Le Santo Niño continue à nous proclamer que la lumière de la grâce de Dieu a brillé sur un monde de ténèbres, apportant la Bonne Nouvelle de notre libération de l’’esclavage, et en nous guidant sur les sentiers de la paix, du droit et de la justice. Il nous rappelle aussi que nous avons été appelés à répandre le Règne du Christ partout dans le monde.

Ces jours ci, pendant toute ma visite, je vous ai entendu chanter le chant : « Nous sommes tous enfants de Dieu ». C’’est ce que le Santo Niño nous dit. Il nous rappelle notre identité la plus profonde. Nous sommes tous enfants de Dieu, membres de la famille de Dieu. Aujourd’’hui saint Paul nous a dit que, dans le Christ, nous sommes devenus enfants adoptifs de Dieu, frères et sœœurs dans le Christ. Voilà qui nous sommes. C’’est notre identité. Nous en avons vu une belle expression quand les Philippins se sont mobilisés autour de nos frères et sœœurs touchés par le typhon.

L’’Apôtre nous dit que, parce que Dieu nous a choisis, nous avons été abondamment bénis ! Dieu « nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ » (Ep 1, 3). Ces paroles ont un écho particulier aux Philippines, parce que c’’est le principal pays catholique en Asie ; cela est déjà un don de Dieu particulier, une bénédiction. Mais c’’est aussi une vocation. Les Philippins sont appelés à être de vaillants missionnaires de la foi en Asie. [Read more…]

Rencontre à la Cathédrale de Palo

FrancisPH31Discours aux prêtres, religieux et religieuses, séminaristes et victimes du typhon Yolanda
Cathédrale de Palo
17 Janvier 2015

Chers frères et sœœurs,

Je vous salue tous avec grande affection dans le Seigneur. Je suis heureux que nous puissions nous rencontrer dans cette Cathédrale de la Transfiguration du Seigneur. Cette maison de prière, comme beaucoup d’’autres, a été restaurée grâce à la grande générosité de nombreuses personnes. Elle se dresse comme un signe éloquent de l’’immense effort de reconstruction, que vous et vos voisins avez entrepris, après la dévastation causée par le typhon Yolanda. C’’est aussi un rappel concret pour nous tous que, même dans les désastres et les souffrances, notre Dieu agit continuellement, faisant toutes choses nouvelles.

Beaucoup parmi vous ont grandement souffert, non seulement de la destruction causée par l’’ouragan, mais aussi de la perte de membres de vos familles et d’’amis. Aujourd’’hui, nous confions à la miséricorde de Dieu tous ceux qui sont morts, et nous invoquons sa consolation et sa paix sur ceux qui pleurent encore. Nous nous rappelons spécialement de tous ceux parmi nous dont la douleur rend difficile de voir le chemin pour aller de l’’avant. En même temps, nous remercions le Seigneur pour tous ceux qui ont œœuvré durant ces mois pour enlever les décombres, pour visiter les malades et les mourants, pour réconforter ceux qui souffrent et pour enterrer les morts. Leur bonté et l’’aide généreuse parvenue de très nombreuses personnes du monde entier sont un signe réel que Dieu ne nous abandonne jamais ! [Read more…]

Rencontre du pape François avec les jeunes philippins

Capture d’écran 2015-01-17 à 22.12.59Discours aux jeunes
Université de Saint Thomas – Manille
18 Janvier 2015

Chers jeunes amis,

C’’est une joie pour moi d’’être aujourd’’hui avec vous. Je salue cordialement chacun de vous et je remercie tous ceux qui ont rendu possible cette rencontre. Au cours de ma visite aux Philippines, j’’ai particulièrement voulu avoir une rencontre avec vous, les jeunes, pour vous écouter et pour parler avec vous. Je désire exprimer l’’amour et l’’espérance que l’’Église a pour vous. Et je veux vous encourager, comme citoyens chrétiens de ce pays, à vous offrir avec enthousiasme et avec honnêteté au grand travail de renouvellement de votre société et de contribution à construire un monde meilleur.

Je remercie spécialement les jeunes qui m’’ont adressé des paroles de bienvenue. Ils ont exprimé de façon éloquente, en votre nom, vos préoccupations et vos inquiétudes, votre foi et vos espérances. Ils ont parlé des difficultés et des attentes des jeunes. Bien que je ne puisse pas répondre à chacun de ces questionnements de façon exhaustive, je sais que, avec vos Pasteurs et entre vous, vous les considérerez attentivement à l’’aide de la prière et que vous ferez des propositions concrètes d’’action.

Aujourd’’hui, je voudrais suggérer trois domaines-clés où vous avez une contribution significative à offrir à la vie de votre pays. Le premier est le défi de l’’intégrité. Le terme “défi” peut être entendu de deux manières. D’’abord, il peut être compris de façon négative, comme une tentative d’’agir contre vos convictions morales, contre tout ce que vous savez être vrai, bon et juste. Notre intégrité peut être défiée par des intérêts égoïstes, par l’’avidité, par la malhonnêteté, ou par l’’intention d’’instrumentaliser les autres. [Read more…]

Messe à Tacloban (Philippines)

B7hF5HrIQAAIMpVHomélie de la Sainte Messe
Aéroport de Tacloban
17 janvier 2015

Dans la première lecture, nous avons entendu que nous avons un grand- prêtre capable de compatir à nos faiblesses, parce qu’il a été lui-même éprouvé en toute chose, excepté le péché (cf. Hb 4, 15). Jésus est comme nous. Jésus a vécu comme nous. Il est égal à nous en tout ; en tout excepté le péché, parce qu’il n’était pas pécheur. Mais pour être encore plus égal à nous, il s’est revêtu, il a pris sur lui nos péchés. Il s’est fait péché (cf. 2 Co 5, 21) ! C’est saint Paul que le dit, lui qui le connaissait très bien. Jésus nous précède toujours, et quand nous traversons des croix, il est déjà passé devant.

Et si aujourd’hui nous sommes rassemblés ici, quatorze mois après le passage du typhon Yolanda, c’est parce que nous avons la certitude que nous ne serons pas déçus dans la foi, parce que Jésus est passé devant. Dans sa passion, il a pris sur lui toutes nos souffrances. Et quand – permettez-moi cette confidence – quand j’ai vu, de Rome, cette catastrophe, j’ai senti que je devais venir ici. Ce jour là, j’ai décidé de faire le voyage ici. J’ai voulu venir pour être avec vous – un peu tard, me direz- vous, c’est vrai, mais je suis là.

Je suis là pour vous dire que Jésus est le Seigneur, que Jésus ne déçoit pas. L’un de vous peut me dire : « père, il m’a déçu par ce que j’ai perdu ma maison, j’ai perdu ce que j’avais, je suis malade…”. C’est vrai ce que tu me dis, et je respecte tes sentiments ; mais je le vois là, cloué sur la croix, et de là, il ne nous déçoit pas ! Il a été consacré Seigneur sur ce trône, et il est passé là pour toutes nos calamités. Jésus est le Seigneur ! Et il est le Seigneur de la Croix ; il a régné là ! Pour cette raison il est capable de nous comprendre, comme nous l’avons entendu dans la première lecture : il s’est fait en tout égal à nous. C’est pourquoi nous avons un Seigneur capable de pleurer avec nous, capable de nous accompagner dans les moments les plus difficiles de la vie. [Read more…]

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