Audience générale du mercredi 21 janvier 2015

Pape François : « On ne peut faire la guerre au nom de Dieu. »

Le Pape l’a encore rappelé à l’audience de ce mercredi, « on ne peut faire la guerre au nom de Dieu. » Au cours de la catéchèse de la matinée de ce mercredi, le Saint Père François a notamment invité les pèlerins présents dans la salle Paul VI, à prier pour les victimes des violences au Niger, pays dévasté la semaine dernière par des manifestations violentes envers les chrétiens et les églises.

« Je vous invite, a-t-il souligné, à prier pour les victimes de ces derniers jours au Niger. Les chrétiens, les enfants et les Eglises ont subi dans cette région, plusieurs actes de brutalité ». Demandons au Seigneur, le don de la réconciliation et de la paix, afin que plus jamais le sentiment religieux ne devienne une occasion de violence, de souffrance et de destruction. Comme il l’avait déjà affirmé aux journalistes à bord de l’avion vol qui l’emmenait de Colombo à Manille, le Pape a rappelé qu’« on ne peut pas faire la guerre au nom de Dieu ». François a aussi souhaité le rétablissement le plus tôt possible « d’un climat de paix et de respect réciproque pour le bien de tous ».

La Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples de son côté, a aussi adressé un message de réconfort à l’Eglise du Niger. Dans son message, Mgr Savio Hon Tai-Fai, Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, affirme notamment suivre avec attention la situation vécue la semaine dernière par les chrétiens du Niger,  et qui a causé « d’immenses pertes » et une grande désolation au sein de toute la population du pays. La Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples tient également à exprimer « sa proximité spirituelle, sa communion et sa solidarité ».

Sa sollicitude et ses prières vont en premier lieu aux familles victimes de cette « situation de violence », et « en appelle au sens de responsabilité des autorités politiques, civiles et militaires pour qu’elles recherchent à travers les voies du dialogue à rétablir la paix et à mettre définitivement fin à ces violences contre les chrétiens. ».

Rappelons que vendredi dernier au Niger, plusieurs manifestants sont descendus dans la rue pour condamner la caricature du prophète Mahomet, publiée par l’hebdomadaire français Charlie Hebdo. La dizaine d’églises que compte Zinder, deuxième ville du pays, avaient été brûlées ou saccagées. Près d’un demi-millier de chrétiens que compte la ville avaient également dus être placés sous protection militaire par risque d’être brulés. Les violences s’étaient ensuite étendues dans la capitale Niamey.

Le Pape revient sur son voyage au Sri Lanka et aux Philippines

Les foules « océaniques », la ferveur des fidèles, l’émotion à Tacloban : le Pape est revenu lors de l’audience générale ce mercredi matin dans la salle Paul VI au Vatican sur son voyage apostolique au Sri Lanka et aux Philippines. François a évoqué les moments forts de ces deux étapes asiatiques et les thèmes principaux qu’il a abordés tout au long de la semaine dernière.

De la canonisation « du grand missionnaire Joseph Vaz » à Colombo à la messe à Tacloban, « motif principal » de la visite dans l’archipel philippin, le Pape a pu toucher du doigt l’émotion populaire des Sri Lankais et des Philippines qui l’ont accueilli. Il a pu adresser son message de paix aux autorités sri lankaises, soulignant « l’importance du dialogue, du respect pour la dignité humaine, de l’effort d’impliquer tout le monde pour trouver des solutions adéquates en vue de la réconciliation et du bien commun ». Dans l’optique de la réconciliation, le Pape a constaté la coopération entre les différentes religions présentes sur l’île. Il les a encouragées à soigner grâce « au baume du pardon tous ceux qui souffrent encore ».

Apporter un peu de soulagement à ceux qui souffrent aux Philippines a été à l’origine du désir du Pape de se rendre à Tacloban, victime du typhon Yolanda. François n’a pas manqué de rappeler la mémoire de la « jeune volontaire Kristel », tuée par une structure métallique emportée par le vent. Il a également démontré que « la puissance de l’amour de Dieu a été rendue évidente au travers de l’esprit de solidarité qu’ont démontré les actes multiples de charité et de sacrifice qui ont marqué ces jours sombres. »

Mais les questions de société et familiales ont été les plus prégnantes lors de ces trois jours passés aux Philippines. Le Pape a tenu à clarifier un point : non, les familles nombreuses ne sont pas la cause de la pauvreté.« C’est une opinion simpliste » a-t-il commenté, pointant au contraire le doigt sur « un système économique qui a retiré de son centre la personne pour y mettre l’argent » ; « un système économique qui exclut les enfants, les personnes âgées, les jeunes, les chômeurs et qui crée la culture du déchet dans laquelle nous vivons. » « Chaque fils est au contraire une bénédiction » a tenu à préciser le Pape.

Le soin aux pauvres, à ces victimes de cette culture du déchet, passe par le« refus de toute forme de corruption », parce que c’est elle qui « vole aux pauvres ». Un message que le Pape a répété avec force à Manille aux autorités politiques, religieuses et à l’ensemble d’un peuple « bien connu pour la profondeur de sa foi ».

Dans son salut aux pèlerins francophones, le Pape François a souhaité « que le Seigneur vous donne la grâce de le suivre et de toujours garder l’espérance même dans les épreuves et les moments difficiles, à l’exemple des communautés chrétiennes d’Asie que j’ai rencontrées ».

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