Visite du Pape en Suède: Homélie lors de la rencontre oecuménique en la cathédrale luthérienne de Lund

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« Demeurez en moi, comme moi en vous » (Jn 15, 4). Ces paroles, prononcées par Jésus dans le contexte de la dernière Cène, nous permettent de nous approcher du cœur du Christ peu avant qu’il ne se livre définitivement sur la croix. Nous pouvons sentir les battements [de cœur] de son amour pour nous et son désir d’unité pour tous ceux qui croient en lui. Il nous dit qu’il est la vraie vigne et nous, les sarments ; et que, comme lui est uni au Père, de même nous devons être unis à lui, si nous voulons porter du fruit.

            Dans cette rencontre de prière, ici à Lund, nous voulons manifester notre désir commun de rester unis à lui pour avoir la vie. Nous lui demandons : ‘‘Seigneur, aide-nous par ta grâce à être plus unis à toi pour porter ensemble un témoignage plus efficace de foi, d’espérance et de charité’’. C’est également un moment pour remercier Dieu de l’effort de tant de nos frères, de différentes communautés ecclésiales, qui ne se sont pas résignés à la division, mais ont maintenu vivante l’espérance de la réconciliation de tous ceux qui croient dans l’unique Seigneur.

            Catholiques et Luthériens, nous avons commencé à marcher ensemble sur un chemin de réconciliation. À présent, dans le contexte de la commémoration commune de la Réforme de 1517, nous avons une opportunité nouvelle pour prendre un chemin commun, qui durant les cinq dernières années a progressivement pris forme dans le dialogue œcuménique entre la Fédération Luthérienne Mondiale et l’Église catholique. Nous ne pouvons pas nous résigner à la division et à l’éloignement que la séparation a provoquée entre nous. Nous avons l’occasion de réparer un moment crucial de notre histoire, en surmontant les controverses et lescapture-decran-2016-10-31-a-10-18-09 malentendus qui souvent nous ont empêchés de nous comprendre les uns les autres.

            Jésus nous dit que le Père est le vigneron (cf. v. 1), qu’il prend soin du sarment et le taille pour qu’il porte plus de fruit (cf. v. 2). Le Père se soucie constamment de notre relation avec Jésus, pour voir si nous sommes vraiment unis à lui (cf. v. 4). Il nous regarde, et son regard d’amour nous encourage à purifier notre passé et à travailler dans le présent pour faire de cet avenir d’unité que nous désirons une réalité.

            Nous aussi, nous devons regarder avec amour et honnêteté notre passé et reconnaître notre faute et demander pardon, Dieu seul est juge. On doit reconnaître avec la même honnêteté et le même amour que notre division s’éloignait de l’intuition originelle du peuple de Dieu, qui désire être uni, et que notre division a été historiquement perpétuée plus par des hommes de pouvoir de ce monde que par la volonté du peuple fidèle, qui toujours et en tout lieu a besoin d’être guidé avec assurance et tendresse par son Bon Pasteur. Toutefois, il y avait une volonté sincère des deux côtés de professer et de défendre la vraie foi, mais aussi nous sommes conscients que nous avons enfermé en nous-mêmes, par crainte et à cause de préjugés, la foi que les autres professent avec un accent et un langage différents. Le Pape Jean-Paul II disait : « Nous ne pouvons pas nous laisser guider par le désir de nous ériger en juges de l’histoire, mais uniquement par le désir de comprendre mieux les événements et de parvenir à être des porteurs de la vérité » (Message au Cardinal Johannes Willebrands, Président du Secrétariat pour l’Unité des Chrétiens, 31 octobre 1983). Dieu est le vigneron, qui avec un amour immense prend soin de la vigne et la protège ; laissons-nous émouvoir par le regard de Dieu ; la seule chose qu’il souhaite, c’est que nous demeurions comme des sarments vivants unis à son Fils Jésus. Par ce nouveau regard sur le passé, nous ne prétendons pas réaliser une correction impossible de ce qui s’est passé mais « raconter cette histoire  d’une manière différente » (Commission Luthérienne-Catholique Romaine sur l’unité, Du conflit à la communion, 17 juin 2013, n. 16).

            Jésus nous rappelle : « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (v. 5). Il est celui qui nous soutient et nous encourage à chercher les moyens pour que l’unité soit une réalité toujours plus évidente. Sans doute, la séparation a été une source immense de souffrance et d’incompréhensions ; mais elle nous a également conduits à prendre sincèrement conscience que sans lui nous ne pouvons rien faire, en nous donnant la possibilité de mieux comprendre certains aspects de notre foi. Avec gratitude, nous reconnaissons que la Réforme a contribué à mettre davantage au centre la Sainte Écriture dans la vie de l’Église. À travers l’écoute commune de la parole de Dieu dans les Écritures, le dialogue entre l’Église catholique et la capture-decran-2016-10-31-a-10-15-59Fédération Luthérienne Mondiale, dont nous célébrons le 50ème anniversaire, a fait des progrès importants. Demandons au Seigneur que sa Parole nous maintienne unis, car elle est source d’aliment et de vie ; sans son inspiration nous ne pouvons rien faire.

            L’expérience spirituelle de Martin Luther nous interpelle et nous rappelle que  nous ne pouvons rien faire sans Dieu : ‘‘Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ?’’ C’est la question qui hantait constamment Luther. En effet, la question de la relation juste avec Dieu est la question décisive de la vie. Comme on le sait, Luther a trouvé ce Dieu miséricordieux dans la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ incarné, mort et ressuscité. Par le concept ‘‘uniquement par la grâce divine’’, on nous rappelle que c’est toujours Dieu qui prend l’initiative et qu’il précède toute réponse humaine, en même temps qu’il cherche à susciter cette réponse. La doctrine de la justification, par conséquent, exprime l’essence de l’existence humaine face à Dieu.

            Jésus intercède pour nous comme médiateur auprès du Père et il lui demande l’unité de ses disciples « pour que le monde croie » (Jn 17, 21). C’est ce qui nous réconforte et nous encourage à nous unir à Jésus pour lui demander avec insistance : ‘‘Donne-nous le don de l’unité pour que le monde croie dans le pouvoir de ta miséricorde’’. C’est le témoignage que le monde attend de nous. Nous les chrétiens, nous serons un témoignage crédible de la miséricorde dans la mesure où le pardon, la rénovation et la réconciliation sont une expérience quotidienne au milieu de nous. Ensemble, nous pouvons annoncer et manifester de manière concrète et avec joie la miséricorde de Dieu, en défendant et en servant la dignité de chaque personne. Sans ce service au monde et dans le monde, la foi chrétienne est incomplète.

            Luthériens et Catholiques, nous prions ensemble dans cette Cathédrale et nous sommes conscients qu’en dehors de Dieu nous ne pouvons rien faire ; nous demandons son aide pour être des membres vivants unis à lui, ayant toujours besoin de sa grâce pour pouvoir porter ensemble sa Parole au monde, qui a besoin de sa tendresse et de sa miséricorde.

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Voyage apostolique du pape François en Suède du 31 octobre au 1er novembre 2016

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Le pape François en Suède
31 octobre – 1er novembre 2016

Du lundi 31 octobre au mardi 1er novembre 2016 le pape François se rendra en Suède pour commémorer le 500ème anniversaire de la Réforme initiée par Martin Luther en 1517. C’est donc un voyage à caractère oecuménique que le Saint-Père entreprend dans ce pays de 9 millions d’habitants, dont 3% seulement sont catholiques. Au cours de cette visite de deux jours le Pape s’arrêtera dans les villes de Lund et de Malmo pour des rencontres oecuméniques, avant de célébrer la messe de la Toussaint avec la communauté catholique du pays. C’est la première fois que luthériens et catholiques célèbrent ensemble l’anniversaire de la Réforme.

Programme

Lundi 31 octobre
9h30 : prière oecuménique à la cathédrale luthérienne de Lund
11h30 : rencontre oecuménique au Malmo Arena

Mardi 1er novembre
9h00 : messe de la Toussaint au stade Sweban de Malmo

Vous trouverez notre programmation complète au lien suivant.

Saint Jean-Paul II: pape de la famille

« Dans ce service du Peuple de Dieu, saint Jean Paul II a été le Pape de la famille. Lui-même a dit un jour qu’il aurait voulu qu’on se souvienne de lui comme du Pape de la famille. Cela me plaît de le souligner alors que nous vivons un chemin synodal sur la famille et avec les familles, un chemin que, du Ciel, certainement, il accompagne et soutient. » -Pape François. Visionnez ce magnifique vidéo qui présente le profond attachement du saint pape Jean-Paul II pour la famille. Pour Jean-Paul II, la famille était le reflet de la Trinité Sainte. Par l’exercice des vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, chacun des membres de la famille peut être le reflet de l’amour de Dieu pour l’humanité et ainsi, rendre présent le bonheur du ciel sur la terre.

Homélie du pape François lors de la Messe de canonisation de sept nouveaux saints

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Ce dimanche 16 octobre sur la Place Saint-Pierre, devant une multitude d’environ 80 000 personnes, le pape François a présidé la Messe de canonisation de 7 nouveaux saint. José Sánchez del Río (Mexique); Salomon Leclercq (France); José Gabriel del Rosario Brochero (Argentine); Manuel González García (Espagne); Lodovico Pavoni (Italie); Alfonso Maria Fusco (Italie) et Elizabeth de la Trinité (France). Vous trouverez ci-dessous l’homélie telle que prononcée par le Pape lors de cette célébration:

Au début de la célébration d’aujourd’hui, nous avons adressé au Seigneur cette prière : « Crée en nous un cœur généreux et fidèle afin que nous puissions toujours te servir avec loyauté et pureté de cœur » (Oraison de la collecte)

Nous tout seuls, nous ne sommes pas capables de nous former un tel cœur, Dieu seul peut le faire, et pour cela nous le demandons dans la prière, nous l’invoquons de Lui comme un don, comme sa “création”. De cette manière nous sommes introduits dans le thème de la prière, qui est au centre des lectures bibliques de ce dimanche et qui nous interpelle nous aussi, nous qui sommes rassemblés pour la canonisation de nouveaux Saints et Saintes. Ils ont atteint le but, ils ont eu un cœur généreux et fidèle, grâce à la prière : ils ont prié avec toutes leurs forces, ils ont lutté, et ils ont vaincu.

Prier, donc. Comme Moïse, qui a été surtout un homme de Dieu, un homme de prière. Nous le voyons aujourd’hui dans l’épisode de la bataille contre Amalec, debout sur la colline avec les mains levées ; mais à chaque fois, à cause du poids, les mains retombaient, et dans ces moments le peuple avait le dessous ; alors Aaron et Hour firent asseoir Moïse sur une pierre et ils soutenaient ses mains levées, jusqu’à la victoire finale. Voilà le style de vie spirituelle que nous demande l’Église : non pour gagner la guerre, mais pour gagner la paix ! Dans l’épisode de Moïse, il y a un message important : l’engagement de la prière demande de nous soutenir l’un l’autre. La fatigue est inévitable, parfois nous n’en pouvons plus, mais avec le soutien des frères, notre prière peut aller de l’avant, jusqu’à ce que le Seigneur porte son œuvre à son terme.

Saint Paul, écrivant à son disciple et collaborateur Timothée, lui recommande de demeurer ferme dans ce qu’il a appris et dans ce en quoi il croit fermement (cf. 2 Tm 3, 14). Toutefois, Timothée lui aussi ne pouvait pas y arriver tout seul : la “bataille” de la persévérance ne se remporte pas sans la prière. Mais pas une prière sporadique, en dents de scie, mais faite comme Jésus l’enseigne dans l’Évangile d’aujourd’hui : « toujours prier, sans se décourager » (Lc 18, 1). C’est la manière d’agir chrétienne : être fermes dans la prière pour rester fermes dans la foi et dans le témoignage. Et voici de nouveau une voix au dedans de nous : “Mais Seigneur, comment est-il possible de ne pas se décourager ? Nous sommes des êtres humains… Moïse aussi s’est découragé ! …”. C’est vrai, chacun de nous se décourage. Mais nous ne sommes pas seuls, nous faisons partie d’un Corps ! Nous sommes membres du Corps du Christ, l’Église, dont les mains sont levées jour et nuit vers le ciel grâce à la présence du Christ ressuscité et de son Saint Esprit. Et seulement dans l’Église et grâce à la prière de l’Église, nous pouvons rester fermes dans la foi et dans le témoignage.

Nous avons écouté la promesse de Jésus dans l’Évangile : Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit (cfr Lc 18, 7). C’est le mystère de la prière : crier, ne pas se décourager, et si tu te décourages, demander de l’aide pour tenir les mains levées. C’est la prière que Jésus nous a révélée et nous a donnée dans l’Esprit Saint. Prier ce n’est pas se réfugier dans un monde idéal, ce n’est pas s’évader dans une fausse quiétude égoïste. Au contraire, prier c’est lutter, c’est aussi laisser l’Esprit Saint prier en nous. C’est l’Esprit Saint qui nous enseigne à prier, qui nous guide dans la prière, qui nous fait prier comme des enfants.

Les saints sont des hommes et des femmes qui entrent jusqu’au fond dans le mystère de la prière. Des hommes et des femmes qui luttent avec la prière, laissant l’Esprit Saint prier et lutter en eux ; ils luttent jusqu’au bout, avec toutes leurs forces, et ils vainquent, mais pas tout seuls : le Seigneur vainc en eux et avec eux. Ainsi ces sept témoins qui ont été canonisés aujourd’hui, ont combattu la bonne bataille de la foi et de l’amour avec la prière. C’est pourquoi ils sont restés fermes dans la foi, avec le cœur généreux et fidèle. Que par leur exemple et leur intercession, Dieu nous accorde à nous aussi d’être des hommes et des femmes de prière ; de crier jour et nuit vers Dieu sans nous décourager ; de laisser l’Esprit Saint prier en nous, et de prier en nous soutenant les uns les autres pour rester les mains levées, jusqu’à ce que vainque la Divine Miséricorde.

[01651-FR.01] [Texte original: Italien]

Annonce de la création de 17 nouveaux cardinaux par le pape François

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Suivant la célébration de la Messe pour le Jubilé marial, tout de suite après la récitation de l’Angelus place Saint-Pierre, le pape François a annoncé la tenue d’un consistoire le 19 novembre prochain dans lequel seront créé 17 nouveaux cardinaux. De ce nombre, 13 proviennent de 11 nations différentes représentant ainsi les 5 continents. Se trouve également parmi ces derniers deux archevêques ainsi qu’un évêque émérite.

Une singularité attire cependant une attention particulière. La création à venir du père Ernest Simoni, prêtre de l’archidiocèse de Shkodrë-Pult (Scutari – Albanie). Ce prêtre avait profondément ému le pape François lors de son voyage en Albanie. En effet, ce prêtre de 87 ans avait alors témoigné de son expérience d’emprisonnement. Il avait effectivement fait le récit ses 30 années de prison et de travaux forcés à l’époque où l’Albanie était sous le joug du régime totalitaire athée.

À l’issue de ce consistoire, le pape François célébrera la Messe de la solennité du Christ Roi en leur compagnie. Cette célébration eucharistique marquera la fin du Jubilé de la Miséricorde.

Vous trouverez ci-dessous la liste des nouveaux cardinaux :

1- Mgr Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie

2- Mgr Dieudonné Nzapalainga, C.S.Sp., archevêque de Bangui (RCA)

3- Mgr Carlos Osoro Sierra, archevêque de Madrid (Espagne)

4- Mgr Sérgio da Rocha, archevêque de Brasilia (Brésil)

5- Mgr Blase J. Cupich, archevêque Chicago (États-Unis)

6- Mgr Patrick D’Rozario, C.S.C., archevêque de Dacca (Bangladesh)

7- Mgr Baltazar Enrique Porras Cardozo, archevêque de Merida (Venezuela)

8- Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Bruxelles (Bruxelles)

9- Mgr Maurice Piat, archevêque de Port-Louis (Maurice)

10- Mgr Kevin Joseph Farrell, préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie

11- Mgr Carlos Aguiar Retes, archevêque de Tlalnepantla (Mexique)

12- Mgr John Ribat, M.S.C., archevêque de Port Moresby (Papouasie-Nouvelle Guinée)

13- Mgr Joseph William Tobin, C.SS.R., archevêque d’Indianapolis (États-Unis)

Évêque et archevêques émérites :

1- Mgr Anthony Soter Fernandez, archevêque émérite de Kuala Lumpur (Malaisie)

2- Mgr Renato Corti, archevêque émérite de Novara (Italie)

3- Mgr Sebastian Koto Khoarai, O.M.I,  évêque émérite de Mohale’s Hoek (Lesotho)

Prêtre:

1- Père Ernest Simoni, prêtre de l’archidiocèse de Shkodrë-Pult (Scutari – Albanie).

Homélie du pape François lors de la Messe pour le Jubilé marial

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Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie du pape François lors de la Messe pour le Jubilé mariale telle que prononcée sur la Place Saint-Pierre:

L’Évangile de ce dimanche (cf. Lc 17, 11-19) nous invite à reconnaître avec étonnement et gratitude les dons de Dieu. Sur la route qui le conduit vers la mort et vers la résurrection, Jésus rencontre dix lépreux, qui vont à sa rencontre, s’arrêtent à distance et crient leur malheur à l’adresse de cet homme chez qui leur foi a perçu un éventuel sauveur : « Jésus, maître, prends pitié de nous » (v. 13). Ils sont malades et cherchent quelqu’un pour les guérir. Jésus, en répondant, leur dit d’aller se présenter aux prêtres, qui, selon la loi, étaient chargés de certifier une guérison éventuelle. Ainsi, il ne se limite pas à faire une promesse, mais met leur foi à l’épreuve. À ce moment-là, en effet, les dix ne sont pas encore guéris. Ils recouvrent la santé, tandis qu’ils sont en chemin, après avoir obéi à la parole de Jésus. Alors, tous remplis de joie, ils se sont présentés aux prêtres, et ensuite ils s’en sont allés chacun son chemin, oubliant cependant le Donateur, c’est-à-dire le Père qui les a guéris par l’intermédiaire de Jésus, son Fils fait homme.

Un seul fait exception : un samaritain, un étranger qui vit en marge du peuple élu, presqu’un païen ! Cet homme ne se contente d’avoir obtenu la guérison à travers sa propre foi, mais il fait en sorte que cette guérison atteigne sa plénitude en revenant exprimer sa gratitude personnelle pour le don reçu, reconnaissant en Jésus le vrai Prêtre qui, après l’avoir relevé et sauvé, peut le mettre en chemin et l’accueillir parmi ses disciples.

Savoir remercier, savoir louer pour ce que le Seigneur fait pour nous, combien c’est important! Et alors, nous pouvons nous demander: sommes-nous capables de dire merci? Combien de fois nous disons-nous merci en famille, en communauté, dans l’Église ? Combien de fois disons-nous merci à celui qui nous aide ecapture-decran-2016-10-09-a-10-06-51t quinous est proche, à celui qui nous accompagne dans la vie ? Souvent, nous tenons tout pour acquis ! Et cela se produit également vis-à-vis de Dieu. Il est faciled’aller vers le Seigneur demander quelque chose, mais revenir pour remercier…. C’est pourquoi, Jésus souligne avec force le manquement des neuf lépreux ingrats : « Tous les dix n’ont- ils pas été purifiés ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 17-18).

En cette journée jubilaire, un modèle, mieux, le modèle à regarder, nous est présenté : Marie, notre Mère. Après avoir reçu l’annonce de l’Ange, elle a laissé jaillir de son cœur un chant de louange et de gratitude à Dieu : « Mon âme exalte le Seigneur… ». Demandons à la Vierge de nous aider à comprendre que tout est don de Dieu, et à savoir remercier : alors, notre joie sera pleine.

Pour savoir remercier, il faut aussi de l’humilité. Dans la première lecture, nous avons écouté l’histoire singulière de Naaman, commandant de l’armée du roi d’Aram (cf. 2 R 5, 14-17). Atteint de lèpre, pour obtenir la guérison, il accepte la suggestion d’une pauvre esclave et se fie au traitement du prophète Élisée, qui pour lui est un ennemi. Cependant, Naaman est disposé à s’humilier. Et Élisée ne lui demande rien, il lui ordonne de se baigner dans les eaux du fleuve Jourdain. Cette requête laisse Naaman perplexe, voire contrarié : peut-il être vraiment un Dieu, celui qui demande des choses aussi banales ? Il voudrait faire demi-tour, mais finalement il accepte de se baigner dans le Jourdain et il est immédiatement guéri.

Le cœur de Marie, plus que n’importe quel autre, est un cœur humble et capable d’accueillir les dons de Dieu. Et Dieu, pour se faire homme, l’a choisie, précisément elle, une fille simple de Nazareth, qui ne vivait pas dans les palais du pouvoir et de la richesse, qui n’a pas accompli des œuvres extraordinaires. Demandons-nous si nous sommes disposés à recevoir les dons de Dieu, ou si nous préférons plutôt nous enfermer dans les sécurités matérielles, dans les sécurités intellectuelles, dans les sécurités de nos projets.

Il est significatif que Naaman et le samaritain soient deux étrangers. Que d’étrangers, y compris des personnes d’autres religions, nous donnent l’exemple de valeurs que nous oublions parfois ou négligeons ! Celui qui vit à côté de nous, peut-être méprisé et marginalisé parce qu’il est un étranger, peut nous enseigner cependant comment marcher sur la voie que le Seigneur veut. La Mère de Dieu, elle aussi, avec son époux Joseph, a fait l’expérience de l’éloignement de sa terre. Pendant longtemps, elle aussi a été une étrangère en Égypte, loin de ses parents et de ses amis. Mais sa foi a su vaincre les difficultés. Accrochons-nous fermement à cette foi simple de la Sainte Mère de Dieu ; demandons-lui de savoir revenir toujours vers Jésus et de lui exprimer notre gratitude pour les nombreux bienfaits de sa miséricorde.

[01607-FR.01] [Texte original: Italien]

Intentions de prière du pape François pour le mois d’octobre

Vous trouverez ci-dessous le vidéo des intentions de prière du pape François pour le mois d’octobre 2016: Pour que les journalistes dans l’exercice de leur profession soient toujours motivés par le respect de la vérité et un réel sens éthique

La Vidéo du Pape est une initiative développée par le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la Prière) pour collaborer à la diffusion des intentions mensuelles du Saint-Père à propos des défis de l’humanité

Visite du Pape en Azerbaïdjan: Discours lors de la cérémonie de départ

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Monsieur le Président,
Distinguées Autorités,
Illustres Membres du Corps Diplomatiques Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de visiter l’Azerbaïdjan et je vous remercie de l’accueil cordial dans cette ville, capitale du pays, située sur les rives de la Mer caspienne, ville qui a transformé radicalement son visage avec de très récentes constructions, comme celle dans laquelle se déroule cette rencontre. Je vous suis vivement reconnaissant, Monsieur le Président, pour les aimables paroles de bienvenue que vous m’avez adressées au nom du Gouvernement et du peuple azerbaïdjanais, et pour m’avoir offert la possibilité, grâce à votre courtoise invitation, d’échanger la visite que vous avez effectuée l’année dernière au Vatican, avec Madame votre Épouse.

Je suis venu dans ce pays, en portant dans le cœur l’admiration pour la complexité et la richesse de sa culture, fruit de l’apport de nombreux peuples qui, tout au long de l’histoire, ont habité ces terres, en donnant vie à un réseau d’expériences, de valeurs e de particularités qui caractérisent la société actuelle et se traduisent dans la prospérité de l’État azerbaïdjanais moderne. Le 18 octobre prochain, l’Azerbaïdjan célèbrera le 25ème anniversaire de son indépendance et cette date offre la possibilité de jeter un regard d’ensemble sur les événements de ces décennies, sur les progrès accomplis et sur les problématiques que le pays est en train d’affronter.

Le chemin parcouru jusqu’ici montre clairement les remarquables efforts faits pourcapture-decran-2016-10-02-a-15-44-55 consolider les institutions et favoriser la croissance économique et civile de la Nation. C’est un parcours qui demande une constante attention à tous, spécialement aux plus faibles, un parcours possible grâce à une société qui reconnaît les bénéfices du multiculturalisme et de la complémentarité nécessaire des cultures, en sorte que parmi les diverses composantes de la communauté civile et parmi ceux qui appartiennent à différentes confessions religieuses s’instaurent des relations de collaboration mutuelle et de respect.

Cet effort commun dans la construction d’une harmonie entre les différences a une signification particulière en ce moment, car il montre qu’il est possible de témoigner de ses propres idées et de sa propre conception de la vie sans empiéter sur les droits de ceux qui sont porteurs d’autres conceptions et d’autres visions. Toute appartenance ethnique ou idéologique, comme tout chemin authentique religieux, ne peut qu’exclure des attitudes et des conceptions qui instrumentalisent les convictions personnelles, l’identité personnelle ou le nom de Dieu pour légitimer des desseins d’oppression et de domination.

Je souhaite vivement que l’Azerbaïdjan continue sur la route de la collaboration entre les diverses cultures et confessions religieuses. Que toujours plus l’harmonie et la coexistence pacifique nourrissent la vie sociale et civile du pays, dans ses multiples expressions, assurant à tous la possibilité d’apporter sa propre contribution au bien commun.

Le monde expérimente, malheureusement, le drame de nombreux conflits alimentés par l’intolérance, fomentée par des idéologies violentes et par la négation pratique des droits de plus faibles. Pour s’opposer valablement à ces dérives dangereuses, il faut que grandisse la culture de la paix, qui se nourrit d’une incessante prédisposition au dialogue et de la conscience qu’il n’existe pas d’alternative raisonnable à la recherche patiente et assidue de solutions partagées, à travers des négociations loyales et constantes.

Tout comme à l’intérieur des Nations il faut promouvoir l’harmonie entre ses diverses composantes, de même, entre les États, il est nécessaire de continuer avec sagesse et capture-decran-2016-10-02-a-15-46-18courage sur la voie qui conduit au progrès authentique et à la liberté des peuples, en ouvrant des pistes originales qui visent à des accords durables et à la paix. Ainsi, on épargnera aux peuples de graves souffrances et des déchirements douloureux, difficiles à guérir.

Vis-à-vis de ce pays aussi, je désire exprimer de tout cœur ma proximité à ceux qui ont dû laisser leur terre et aux nombreuses personnes qui souffrent à cause de conflits sanglants. Je souhaite que la communauté internationale sache offrir avec constance son aide indispensable. En même temps, afin de rendre possible l’ouverture d’une phase nouvelle, ouverture à une paix stable dans la région, j’adresse à chacun l’invitation à tout tenter pour arriver à une solution satisfaisante. J’ai espoir que, avec l’aide de Dieu et grâce à la bonne volonté des parties, le Caucase pourra être le lieu où, par le dialogue et la négociation, les différends et les divergences trouveront leur règlement et leur dépassement, en sorte que cette région, ‘‘porte entre l’Orient et l’Occident’’, selon la belle image utilisée par saint Jean-Paul II quand il a visité votre pays (cf. Discours lors de la cérémonie de bienvenue, 22 mai 2002 : Insegnamenti XXV, 1 [2002], p. 838), devienne également une porte ouverte vers la paix et un exemple à regarder pour résoudre les vieux et les nouveaux conflits.

L’Église catholique, même si elle constitue dans le pays une présence numériquement limitée, est insérée dans la vie civile et sociale de l’Azerbaïdjan, participe à ses joies et est solidaire pour affronter ses difficultés. La reconnaissance juridique, rendue possible suite à la ratification de l’Accord international avec le Saint-Siège en 2011, a de plus offert un cadre normatif plus stable pour la vie de la communauté catholique en Azerbaïdjan.

Par ailleurs, je suis particulièrement heureux des relations cordiales que la communauté catholique entretient avec les communautés musulmane, orthodoxe et juive, et je souhaite que s’accroissent les signes d’amitié et de collaboration. Ces bonnes relations revêtent un haute signification pour la cohabitation pacifique ainsi que pour la paix dans le monde et montrent qu’entre les fidèles de diverses confessions religieuses sont possibles les relations cordiales, le respect et la coopération en vue du bien de tous.

L’attachement aux valeurs religieuses authentiques est tout à fait incompatible avec la volonté d’imposer aux autres par la violence ses propres visions, en se réfugiant derrière le saint nom de Dieu. Que la foi en Dieu soit, au contraire, source et inspiration de compréhension mutuelle et de respect ainsi que d’aide réciproque, en faveur du bien commun de la société.

Que Dieu bénisse l’Azerbaïdjan par l’harmonie, la paix et la prospérité. [01529-FR.01] [Texte original: Italien]

Visite du pape en Azerbaïdjan: Visite au Cheikh des Musulmans et Rencontre Interreligieuse

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Vous trouverez ci-dessous le texte de l’allocution du pape François lors de la visite au Cheikh des Musulmans et Rencontre Interreligieuse en Azerbaïdjan.

Se retrouver ici ensemble est une bénédiction. Je désire remercier le Président du Conseil des Musulmans du Caucase qui, avec sa courtoisie habituelle, nous accueille ainsi que les chefs religieux locaux de l’Eglise Orthodoxe russe et des communautés juives. Nous rencontrer dans l’amitié fraternelle en ce lieu de prières est un grand signe, un signe qui manifeste cette harmonie que les religions peuvent construire ensemble, à partir des relations personnelles et de la bonne volonté des responsables. En sont ici une preuve, par exemple, l’aide concrète que le Président du Conseil des Musulmans a apporté, en plusieurs occasions, à la communauté catholique, ainsi que les sages conseils qu’il partage avec elle dans un esprit de famille. Le beau lien qui unit les Catholiques à la communauté Orthodoxe, dans une fraternité concrète et avec une affection quotidienne – qui sont un exemple pour tous – sont aussi à souligner ; et de même l’amitié cordiale avec la communauté juive.

L’Azerbaïdjan profite de cette concorde, pays qui se distingue par l’accueil et l’hospitalité, qui sont des dons que j’ai pu expérimenter en cette journée mémorable pour laquelle je suis très reconnaissant. On souhaite ici conserver le grand patrimoine des religions, et on recherche en même temps une ouverture plus grande et plus féconde : le catholicisme également, par exemple, trouve place et harmonie parmi les autres religions bien plus nombreuses, signe concret qui montre comment, non pas l’opposition mais la collaboration aide à construire des sociétés meilleures et pacifiques. Le fait de nous trouver ensemble est aussi en continuité avec les nombreuses rencontres qui se déroulent à Bakou afin de promouvoir le dialogue et la multi culturalité. En ouvrant les portes à l’accueil et à l’intégration, les portes des cœurs de chacun s’ouvrent ainsi que les portes de l’espérance pour tous. J’ai confiance que ce pays « porte entre l’Orient et l’Occident » (JEAN-PAUL II, Discours lors de la cérémonie de bienvenue, Bakou 22 mai 2002 : Enseignements XXV, 1 [2002], 838), cultive toujours sa vocation d’ouverture et de rencontre, conditions indispensables pour construire de solides ponts de paix et un avenir digne de l’homme.

La fraternité et le partage que nous désirons faire grandir ne seront pas appréciés par celui qui veut mettre en évidence les divisions, attiser les tensions et tirer profit des oppositions et des différences ; mais elles sont invoquées et attendues par celui qui désire le bien commun, et surtout agréables à Dieu, Compatissant et Miséricordieux, qui veut que les fils et les filles de l’unique famille humaine soient plus unis entre eux et toujours en dialogue. Un grand poète, enfant de cette terre, a écrit : « Si tu es un homme, mélange-toi aux hommes, car les hommes se trouvent bien entre eux » (NIZAMI GANJAVI, Le livre d’Alexandre, I, Sur son propre état et sur le temps qui passe). S’ouvrir aux autres n’appauvrit pas mais enrichit, car cela aide à être plus humain ; à se reconnaître partiecapture-decran-2016-10-02-a-10-46-13 active d’un ensemble plus grand et à interpréter la vie comme un don pour les autres ; à  voir comme but, non pas ses propres intérêts mais le bien de l’humanité, à agir sans idéalismes et sans interventionnismes, sans accomplir d’interférences dommageables ni d’actions forcées, mais toujours plutôt dans le respect des dynamiques historiques, des cultures et des traditions religieuses.

Les religions ont une grande tâche : accompagner les hommes en recherche du sens de la vie, en les aidant à comprendre que les capacités limitées de l’être humain et les biens de ce monde ne doivent jamais devenir des absolus. Nizami a écrit aussi : « Ne te repose pas solidement sur tes forces, tant que tu n’auras pas trouvé dans le ciel une demeure ! Les fruits du monde ne sont pas éternels, n’adore pas ce qui est périssable ! » (Leylà et Majnùn, Mort de Majnùn sur la tombe de Leylà). Les religions sont appelées à nous faire comprendre que le centre de l’homme est en dehors de lui, que nous sommes tendus vers le Très Haut infini et vers l’autre qui nous est proche. Il y a là un appel à orienter la vie vers un amour plus élevé et en même temps plus concret : cela ne peut que se trouver au sommet de toute aspiration authentiquement religieuse ; car – dit encore le poète –, « l’amour est ce qui ne change jamais, l’amour est ce qui ne finit jamais » (ibid., Désespoir de Majnùn).

La religion est donc une nécessité pour l’homme, pour qu’il réalise sa fin, une boussole pour l’orienter vers le bien et l’éloigner du mal qui est toujours accroupi à la porte de son cœur (cf. Gn 4, 7). En ce sens, les religions ont une tâche éducative : aider l’homme à tirer le meilleur de lui-même. Et nous, comme guides, nous avons une grande responsabilité pour donner des réponses authentiques à la recherche de l’homme qui est aujourd’hui souvent perdu dans les paradoxes tourbillonnants de notre époque. Nous voyons en effet, comment, de nos jours, d’une part sévit le nihilisme de celui qui ne croit plus à rien sinon à ses propres intérêts, avantages et profits, de celui qui rejette la vie en s’adaptant à l’adage : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis » (cf. F.M. DOSTOÏEVSKI, Les frères Karamazof, XI, 4.8.9) ; d’autre part apparaissent de plus en plus les réactions rigides et fondamentalistes de celui qui, par la violence de la parole et des gestes, veut imposer des attitudes extrêmes et radicalisées, les plus éloignées du Dieu vivant.

Les religions, au contraire, en aidant à discerner le bien et à le mettre en pratique par les œuvres, par la prière et par l’effort du travail intérieur, sont appelées à construire la culture de la rencontre et de la paix, faite de patience, de compréhension, de pas humbles capture-decran-2016-10-02-a-10-45-26et concrets. C’est ainsi que l’on sert la société humaine. Celle-ci, pour sa part, est toujours tenue de vaincre la tentation de se servir du facteur religieux : les religions ne doivent jamais être instrumentalisées et ne peuvent jamais prêter le flanc à soutenir des conflits et des oppositions.

Un lien vertueux entre sociétés et religions, est en revanche fécond, une alliance respectueuse qui doit être construite et gardée, et que je voudrais symboliser par une image chère à ce pays. Je fais référence aux précieux vitraux artistiques qui se trouvent depuis des siècles sur cette terre, qui sont faits seulement de bois et de verres colorés (Shebeke). Il y a une particularité unique dans leur fabrication artisanale : les clous et la colle ne sont pas utilisés ; mais le bois et le verre tiennent ensemble et sont assemblés par un long et soigneux travail. De la sorte, le bois soutient le verre et le verre fait entrer la lumière.

De la même manière, c’est un devoir pour chaque société civile de soutenir la religion qui permet l’entrée d’une lumière indispensable pour vivre : c’est pourquoi il est nécessaire de leur garantir une réelle et authentique liberté. Les « colles » artificielles, qui forcent l’homme à croire en lui imposant un credo déterminé et en le privant de la liberté de choix, ne doivent donc pas être employées. Ne doivent pas non plus entrer dans les religions les « clous » extérieurs des intérêts mondains, des désirs de pouvoir et d’argent. Car Dieu ne peut pas être invoqué pour des intérêts de parti ou à des fins égoïstes, il ne peut justifier aucune forme de fondamentalisme, d’impérialisme ni de colonialisme. Encore une fois, de ce lieu si significatif, monte le cri qui vient du cœur : jamais plus de violence au nom de Dieu ! Que son saint Nom soit adoré, et non profané ni marchandé par les haines et les oppositions humaines.

Au contraire honorons la providentielle miséricorde divine envers nous, par la prière assidue et par le dialogue concret, « condition nécessaire pour la paix dans le monde […] devoir pour les chrétiens comme pour les autres communautés religieuses » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 250). La prière et le dialogue sont en relation très profonde : ils sont mus par l’ouverture du cœur et ils sont tendus vers le bien d’autrui ; ils s’enrichissent donc et se renforcent mutuellement. Avec conviction, l’Eglise catholique, à la suite du Concile Vatican II, « exhorte ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec ceux qui suivent d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux » (Décl. Nostra aetate, n. 2). Pas de « syncrétisme conciliant », pas d’« ouverture diplomatique qui dit oui à tout pour éviter les problèmes » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 251), mais dialoguer avec les autres et prier pour tous : voilà nos moyens pour transformer les lances en faucilles (cf. Is 2, 4), pour faire surgir l’amour où se trouve la haine et le pardon où se trouve l’offense, pour ne pas se lasser d’implorer et de parcourir les chemins de paix.

Une vraie paix, fondée sur le respect réciproque, sur la rencontre et sur le partage, sur la volonté de dépasser les préjugés et les torts du passé, sur le renoncement aux duplicités et aux intérêts de parti ; une paix durable, animée par le courage de dépasser les barrières, d’éradiquer les pauvretés et les injustices, de dénoncer et d’arrêter la prolifération des armes et les gains iniques faits sur le dos des autres. De la terre, notre maison commune, la voix de trop de sang crie vers Dieu (cf. Gn 4, 10). Nous sommes à présent interpellés pour donner une réponse, qui ne peut plus être reportée, afin de construire ensemble un avenir de paix : ce n’est plus le temps des solutions violentes et brusques, mais le moment urgent d’entreprendre des processus patients de réconciliation. La vraie question de notre temps n’est pas comment faire progresser nos intérêts – ce n’est pas la vraie question -, mais quelle perspective de vie offrir aux générations futures, comment laisser un monde meilleur que celui que nous avons reçu. Dieu et l’histoire même nous demanderont si, aujourd’hui, nous nous sommes dépensés pour la paix ; les jeunes générations, qui rêvent d’un avenir autre, nous le demande déjà du fond du cœur.

Que les religions, dans la nuit des conflits que nous sommes en train de traverser, soient des aubes de paix, des semences de renaissance parmi les dévastations de mort, des échos de dialogue qui résonnent infatigablement, des voies de rencontre et de réconciliation pour réussir là où les tentatives des médiations officielles semblent ne pas être suivies d’effets. Spécialement en cette terre bien-aimée de la région caucasienne, que j’ai tant voulu visiter et sur laquelle je suis arrivé en pèlerin de paix, que les religions soient des facteurs actifs pour dépasser les tragédies du passé et les tensions d’aujourd’hui. Que les inestimables richesses de ces pays soient connues et valorisées : les trésors anciens et toujours nouveaux de sagesse, de culture et de religiosité des peuples du Caucase sont une grande ressource pour l’avenir de la région, et en particulier pour la culture européenne, des biens précieux auxquels nous ne pouvons pas renoncer. Merci.

Merci beaucoup à vous tous. Merci beaucoup pour la compagnie… Et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi.

[01530-FR.02] [Texte original: Italien]

Visite du Pape en Azerbaïdjan: Angelus suivant la Messe à Baku

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Vous trouverez ci-dessous le texte de l’allocution du pape François précédent la récitation de l’Angelus:

Chers frères et sœurs,
Au cours de cette célébration eucharistique j’ai rendu grâce à Dieu avec vous, mais aussi pour

vous : ici, la foi, après les années de la persécution, a accompli des merveilles. Je voudrais rappeler tant de chrétiens courageux qui ont fait confiance au Seigneur et qui ont été fidèles dans l’adversité. Comme le fit saint Jean-Paul II, je vous adresse à tous les paroles de l’Apôtre Pierre : « Honneur à vous qui croyez ! » (1P 2, 7 ; Homélie, Baku, 23 mai 2002 : Enseignements XXV, 1 [2002], 852).

Notre pensée va maintenant à la Vierge Marie, qui est vénérée dans ce pays, pas seulement par les chrétiens. Nous nous adressons à elle avec les paroles par lesquelles l’Ange Gabriel lui porta la joyeuse annonce du salut préparé par Dieu pour l’humanité.

Dans la lumière qui resplendit du visage maternel de Marie, je vous adresse un salut cordial, chers frères de l’Azerbaïdjan, encourageant chacun à témoigner avec joie de la foi, de l’espérance et de la charité, unis entre vous et à vos pasteurs. Je salue et je remercie en particulier la famille salésienne, qui prend beaucoup soin de vous et qui promeut diverses bonnes œuvres, ainsi que les Sœurs Missionnaires de la Charité : continuez avec enthousiasme votre travail au service de tous !

Confions ces vœux à l’intercession de la Très Sainte Mère de Dieu et invoquons sa protection pour vos familles, pour les malades et les personnes âgées, pour tous ceux qui souffrent dans leur corps ou dans leur esprit.

[01528-FR.01] [Texte original: Italien]

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