Discours du pape François aux évêques d’Amérique centrale


À 11h15 heure locale, le pape François a rencontré les évêques d’Amérique centrale en l’église Saint-François d’Assise. Il fut accueilli à l’entrée de l’église par le Cardinal José Luis Lacunza Maestrojuán, S.Excl. Mgr José Domingo Ulloa o.s.a., archevêque de Panama city, S.Excl. José Luis Escobar Alas, archevêque de San Salvador et président du Secrétariat épiscopal pour l’Amérique latine (SEDAC) et qui réunit les évêques du Panama, Salvador, Costa Rica, Guatemala, Honduras et du Nicaragua. Après un mot de bienvenue du président du SEDAC, le Pape François a prononcé son discours. À la fin de la rencontre, après avoir remercié le Cardinal, les cinq évêques du SEDAC et la séance photo, le pape est retourné à la Nonciature. Vous trouverez ci-dessous le texte de ce discours aux évêques d’Amérique centrale:

Chers frères:
Merci à Mgr José Luis Escobar Alas, archevêque de San Salvador, pour les paroles de bienvenue qu’il m’a adressées au nom de tous. Je me réjouis de pouvoir vous rencontrer et échanger avec vous, de manière plus familière et directe, sur les aspirations, les projets et les idées despasteurs à qui le Seigneur a confié le soin de son peuple saint.

Merci pour l’accueil fraternel.

Pouvoir me retrouver avec vous est aussi « m’offrir » l’opportunité de pouvoir étreindre et me sentir plus proche de vos peuples, de pouvoir faire miens leurs désirs, leurs découragements aussi et, surtout, cette foi « courageuse » qui sait stimuler l’espérance et faciliter la charité. Merci de me permettre de me rapprocher de cette foi éprouvée mais simple du visage pauvre de votre peuple qui sait que « Dieu est présent, qu’il ne dort pas, qu’il agit, observe et aide » (Saint Oscar Romero,Homélie, 16 décembre 1979).

Cette rencontre nous rappelle un évènement ecclésial de grande importance. Les pasteurs de cette région furent les premiers à créer en Amérique un organisme de communion et de participation qui a donné – et continue toujours à donner – des fruits abondants. Je fais référence auSecrétariat Épiscopal d’Amérique Centrale (SEDAC). Un espace de communion, de discernement et d’engagement qui nourrit, revitalise et enrichit vos églises. Des pasteurs qui ont su anticiper et donner un signe qui, loin d’être un élément seulement programmatique, a indiqué comment l’avenir de l’Amérique Centrale – et de n’importe quelle région dans le monde – passe nécessairement par la lucidité et la capacité à élargir le regard, à unir les efforts dans un travail patient et généreux d’écoute, de compréhension, de dévouement et de don, et à pouvoir ainsi discerner les nouveaux horizons vers lesquels l’Esprit nous conduit[1] (cf. Exhort. Ap. Evangelii gaudium, n.235).

Durant les 75 années depuis sa fondation, le SEDAC s’est efforcé de partager les joies et les tristesses, les luttes et les espérances des peuples d’Amérique Centrale, dont l’histoire est liée à celle de votre peuple fidèle et l’a forgée. Beaucoup d’hommes et de femmes, de prêtres, de personnes consacrées et de laïcs ont offert leur vie jusqu’à verser leur sang pour maintenir vive la voix prophétique de l’Église face à l’injustice, à l’appauvrissement de tant de personnes et à l’abus de pouvoir. Ils nous rappellent que « celui qui veut vraiment rendre gloire à Dieu par sa vie, celui qui désire réellement se sanctifier pour que son existence glorifie le Saint, est appelé à se consacrer,à s’employer, et à s’évertuer à essayer de vivre les œuvres de miséricorde » (Exhort. ap. Gaudete et exsultate, n.107). Et cela, non pas comme une aumône mais comme une vocation.

Parmi les fruits prophétiques de l’Église en Amérique Centrale, je me réjouis de mentionner la figure de saint Oscar Romero, que j’ai eu le privilège de canoniser récemment dans le contexte du Synode des Évêques sur les jeunes. Sa vie et son enseignement sont une source permanente d’inspiration pour nos Églises et, d’une manière particulière, pour nous-mêmes, évêques.

La devise qu’il a choisie pour son blason épiscopal et qui se trouve sur sa pierre tombale, exprime de manière claire son principe inspirateur et ce qu’a été sa vie de pasteur : « Sentir avec l’Église ». Une boussole qui a orienté sa vie dans la fidélité, y compris dans les moments les plustroublés.

C’est un héritage qui peut se transformer en témoignage actif et vivifiant pour nous-mêmes, également appelés au don du martyr dans le service quotidien de nos peuples, et je voudrais m’appuyer sur cet héritage pour la réflexion que je tiens à partager avec vous. Je sais qu’il en est parmi nous qui l’ont connu en personne – comme le cardinal Rosa Chavez – c’est pourquoi, Éminence, si vous pensez que je me trompe avec telle ou telle appréciation, vous pouvez me corriger. Recourir à la figure de Romero, c’est invoquer la sainteté et le caractère prophétique qui vit dans l’ADN de vos églises particulières.

Sentir avec l’Église

1. Reconnaissance et gratitude

Quand saint Ignace propose les principes pour sentir avec l’Église, il cherche à aider celui qui fait les Exercices à dépasser tout type de fausses dichotomies ou d’antagonismes qui réduisentla vie de l’Esprit à la tentation habituelle d’adapter la Parole de Dieu à son intérêt personnel. Ainsi il rend possible pour celui qui fait les Exercices la grâce de se sentir et de se savoir faire partie d’uncorps apostolique plus grand que lui-même et, en même temps, avec la conscience réelle de ses forces et de ses potentialités : ni faible, ni sélectif ou téméraire. Se sentir partie d’un tout, qui sera toujours plus que la somme des parties (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n.235) et qui est uni à une Présence qui toujours le dépassera (cf. Exhort. ap. Gaudete et exsultate, n.8).

D’où le fait que je souhaite axer ce premier Sentir avec l’Eglise de saint Oscar, comme une action de grâce et une reconnaissance pour tant de bien reçu, non mérité. Romero a pu rejoindre et apprendre à vivre l’Eglise parce qu’il aimait tendrement celle qui l’avait engendré dans la foi. Sans cet amour venu de ses entrailles, il serait plus difficile de comprendre son histoire et sa conversion, puisque ce fut ce même amour qui l’a conduit jusqu’au don du martyr ; cet amour qui naît de l’accueil d’un don totalement gratuit, qui ne nous appartient pas et qui nous libère de toute prétention et de toute tentation de nous en croire propriétaires et uniques interprètes. Nous n’avons pas inventé l’Église, elle n’est pas née avec nous et elle continuera sans nous. Une telle attitude, loin de nous abandonner à la paresse, éveille une insondable et inimaginable reconnaissance qui nourrit tout. Le martyre n’est pas synonyme de pusillanimité ou de l’attitude de celui qui n’aime pas la vieet qui ne sait pas reconnaître la valeur de celle-ci. Au contraire, le martyr est celui qui est capable de lui donner chair et de vivre concrètement cette action de grâce.

Romero a senti avec l’Église parce que, en premier lieu, il a aimé l’Église comme une mère qui l’a engendré dans la foi et qu’il s’est senti membre et partie d’elle.

2. Un amour au goût de peuple

Cet amour, adhésion et reconnaissance, l’a conduit à étreindre avec passion, mais égalementavec dévouement et réflexion, tout l’apport et le renouveau magistériel que le Concile Vatican II a proposé. Là, il a trouvé l’assurance de vivre la suite du Christ. Il ne fut ni idéologue ni idéologique ;son action est née d’une intégration des documents conciliaires. Illuminé par cet horizon ecclésial,sentir avec l’Église est pour Romero la contempler comme Peuple de Dieu. Parce que le Seigneur n’a pas voulu nous sauver isolément hors de tout lien mutuel, mais il a voulu former un peuple qui le confesse en vérité et le serve dans la sainteté (cf. Const. Dogm. Lumen Gentium, n.9). Un Peuple qui possède, garde et célèbre « l’onction du Saint » (ibid. n.12) et auprès duquel Romero se mettaità l’écoute pour ne pas repousser Son inspiration (cf. S. Oscar Romero, Homélie, 16 juillet 1978). Ainsi il nous montre que le pasteur, pour chercher et trouver le Seigneur, doit apprendre à écouter le pouls de son peuple, sentir « l’odeur » des hommes et des femmes d’aujourd’hui jusqu’à reste imprégné de leurs joies et de leurs espérances, de leurs tristesses et de leurs angoisses (cf. Const. dogm. Gaudium et spes, n.1) et ainsi scruter la Parole de Dieu (cf. Const. dogm. Dei Verbum, n.13).Une écoute du peuple qui lui a été confié, jusqu’à respirer et découvrir à travers lui la volonté de Dieu qui nous appelle (cf. Discours durant la rencontre pour les familles, 4 octobre 2014). Sans dichotomie ou faux antagonismes, parce que seul l’amour de Dieu est capable d’intégrer tous nos amours dans un même sentir et un même regard.

Pour lui, en définitive, sentir avec l’Église, c’est participer à la gloire de l’Église qui est de porter dans ses entrailles toute la kénose du Christ. Dans l’Église, le Christ vit parmi nous et, pour cette raison, elle doit être humble et pauvre, parce qu’une Église hautaine, une Église pleine d’orgueil, une Église autosuffisante, n’est pas l’Église de la kénose (cf. S. Oscar Romero, Homélie, 1er octobre 1978).

3. Porter dans ses entrailles la kénose du Christ

Cela n’est pas seulement la gloire de l’Église, mais aussi une vocation, une invitation à être notre gloire personnelle et notre chemin de sainteté. La kénose du Christ n’est pas de l’histoire ancienne mais une garantie actuelle pour sentir et découvrir sa présence agissante dans l’histoire. Présence que nous ne pouvons pas ni ne voulons taire, parce nous savons et nous avons faitl’expérience que Lui seul est « Chemin, Vérité et Vie ». La kénose du Christ nous rappelle que Dieu sauve dans l’histoire, dans la vie de chaque homme, que c’est également sa propre histoire et que là il vient à notre rencontre (cf. S. Oscar Romero, Homélie, 7 décembre 1978). C’est important, frères, que nous n’ayons pas peur de toucher et de nous approcher des blessures de notre peuple, qui sont aussi nos blessures, et de le faire à la manière du Seigneur. Le pasteur ne peut pas rester éloigné de la souffrance de son peuple ; de plus, nous pourrions dire que le cœur du pasteur se juge à sacapacité à se laisser toucher face à tant de vies blessées et menacées. Le faire à la manière du Seigneur signifie laisser cette souffrance frapper et marquer nos priorités et nos préférences, l’emploi du temps et l’utilisation de l’argent, y compris la manière de prier, pour pouvoir oindre tout et tous avec la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, dans une communauté de foi qui contient et ouvre un horizon toujours nouveau qui donne sens et espérance à la vie (cf. Exhort. ap.Evangelii gaudium, n.49). La kénose du Christ implique d’abandonner la virtualité de l’existence et des discours pour écouter le bruit et la rengaine des personnes réelles qui nous défie de créer des liens. Et permettez-moi de vous le dire : les réseaux servent à créer des liens mais pas des racines, ils sont incapables de nous donner une appartenance, de nous faire sentir partie d’un même peuple. Sans ce sentir, toutes nos paroles, nos réunions, nos rencontres, et nos écrits seront le signe d’une foi qui n’a pas su accompagner la kénose du Seigneur, une foi qui est restée à mi-chemin.

La kénose du Christ est jeune

Ces Journées Mondiales de la Jeunesse sont une occasion unique pour sortir à la rencontre et s’approcher davantage de la réalité de nos jeunes, pleins d’espérance et de désirs, mais aussi profondément marqués par tant de blessures. Avec eux, nous pourrons déchiffrer, de manière renouvelée, notre époque et reconnaître les signes des temps parce que, comme l’ont affirmé les pères synodaux, les jeunes sont un des « lieux théologiques » dans lesquels le Seigneur nous donne à connaître certaines de ses attentes et de ses défis pour construire demain (cf. Synode sur les Jeunes,doc. fin., n.64). Avec eux, nous pouvons imaginer comment rendre plus visible et plus crédible l’Évangile dans le monde où nous devons vivre ; ils sont comme un thermomètre pour savoir où nous en sommes comme communauté et comme société.

Ils portent avec eux une inquiétude que nous devons valoriser, respecter, accompagner, et qui nous fait tant de bien à tous parce qu’elle nous bouscule et nous rappelle que le pasteur ne cesse jamais d’être disciple et qu’il est en chemin. Cette saine inquiétude nous met en mouvement et nous devance. Comme l’ont rappelé les pères synodaux en disant : « les jeunes, à certains égards, sont en avance sur leurs pasteurs » (ibid., n.66). Nous devons être comblés de joie de constater comment le semis n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Beaucoup de leurs préoccupations et deleurs intuitions ont grandi dans le cadre familial, alimentées par une grand-mère ou une catéchiste, ou dans le cadre de la paroisse, de la pastorale éducative ou des jeunes. Préoccupations qui ontgrandi dans une écoute de l’Evangile et dans des communautés à la foi vive et fervente qui trouve une terre où germer. Comment ne pas remercier les jeunes soucieux pour l’Évangile ! Cette réalité nous stimule à un plus grand engagement pour les aider à grandir, en leur offrant plus et de meilleurs espaces qui les engendrent au rêve de Dieu. L’Eglise par nature est Mère et comme telle, elle engendre et fait éclore la vie en la protégeant de tout ce qui menace son développement. Gestation de la liberté et pour la liberté. Je vous invite donc à promouvoir des programmes et des centres éducatifs qui sachent accompagner, soutenir et renforcer vos jeunes ; des jeunes « récupérés » dans la rue, avant que la culture de mort, « en leur vendant de la fumée » et des solutions magiques, ne s’empare et ne profite de leur esprit. Et faites-le non pas avec paternalisme, du haut vers le bas,parce que ce n’est pas ce que le Seigneur nous demande, mais comme des pères, comme de frères à frères. Ils sont le visage du Christ pour nous, et nous ne pouvons pas aller au Christ du haut vers le bas, mais du bas vers le haut (cf. S. Oscar Romero, Homélie, 2 septembre 1979).

Ils sont nombreux les jeunes qui ont été douloureusement séduits par des réponsesimmédiates qui hypothèquent la vie. Les pères synodaux nous l’ont dit : par durcissement ou parmanque d’alternatives, ils se trouvent plongés dans des situations très conflictuelles qui n’ont pas desolution à court terme : violence domestique, homicides contre les femmes – quel fléau vit notre continent à ce sujet ! –, bandes armées et criminelles, trafic de drogue, exploitation sexuelle desmineurs et de non mineurs, etc., et ça fait mal de constater qu’à la racine de beaucoup de cessituations, se trouve une expérience d’orphelin, fruit d’une culture et d’une société qui est partie « dans tous les sens ». Des foyers brisés tant de fois par un système économique qui n’a pas comme priorité les personnes et le bien commun et qui a fait de la spéculation « son paradis » d’où il continue à « s’engraisser », sans se soucier aux dépens de qui. Ainsi nos jeunes sans domicile, sans famille,sans communauté, sans appartenance, sont à découvert pour le premier escroc.

N’oublions pas que « la véritable souffrance qui sort de l’homme appartient en premier lieuà Dieu » (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne ). Ne séparons pas ce que Lui a voulu unir en son Fils.

Demain exige de respecter le présent, en rendant dignes et en s’obstinant à valoriser les cultures de vos peuples. Là aussi se joue la dignité : dans la fierté culturelle. Vos peuples ne sont pas « l’arrière-cour » de la société, ni de personne. Ils ont une histoire riche qui doit être assumée, valorisée et confortée. Les semences du Royaume ont été plantées dans cette terre. Nous avons le devoir de les reconnaître, de veiller sur elles, de les protéger, pour que rien de ce que Dieu a plantéde bon ne se dessèche à cause d’intérêts illégitimes qui, en tous lieux, sèment la corruption et sedéveloppent avec l’exploitation des plus pauvres. Prendre soin des racines, c’est prendre soin duriche patrimoine historique, culturel et spirituel que cette terre durant des siècles a su « métisser ». Obstinez-vous et élevez la voix contre la désertification culturelle et spirituelle de vos peuples, qui provoque une indigence radicale puisqu’elle les laisse sans cette indispensable immunité vitale qui soutient la dignité dans les moments de plus grande difficulté.

Dans votre dernière lettre pastorale, vous avez affirmé : « Dernièrement, notre région a été impactée par la migration vécue d’une manière nouvelle, parce qu’elle est massive et organisée, et qu’elle a mis en évidence les raisons qui en font une migration forcée avec les risques qu’elle implique pour la dignité de la personne humaine » (SEDAC, Message au Peuple de Dieu et à toutes les personnes de bonne volonté, 30 novembre 2018).

Beaucoup de migrants ont un visage jeune, ils recherchent un bien plus grand pour leurs familles, ils n’ont pas peur de risquer et de tout laisser, afin de leur offrir le minimum de conditions qui leur garantissent un avenir meilleur. A ce sujet, il ne suffit pas seulement de dénoncer, mais nous devons annoncer concrètement une « bonne nouvelle ». L’Église, grâce à son universalité, peut offrir cette hospitalité fraternelle et accueillante, pour que les communautés d’origine et celles d’accueil dialoguent et contribuent à dépasser les peurs et les méfiances, et consolident les liens queles migrations, dans l’imaginaire collectif, menacent de rompre. « Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer » peuvent être les quatre verbes avec lesquels l’Église, dans cette situation migratoire, conjugue sa maternité dans l’aujourd’hui de l’histoire (cf. Synode sur les jeunes, Doc. fin., n.147).

Tous les efforts que vous pouvez accomplir pour jeter des ponts entre les communautés ecclésiales, paroissiales, diocésaines, ainsi que par l’intermédiaire des Conférences épiscopales, seront un geste prophétique de l’Église qui dans le Christ est « le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (Cons. dogm. Lumen gentium, n.1). Ainsi latentation d’en rester à la seule dénonciation se dissipe et se fait annonce de la Vie nouvelle que le Seigneur nous offre.

Rappelons-nous l’exhortation de saint Jean : « Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité » (1 Jn 3, 17-18).

Toutes ces situations posent des questions, elles sont des situations qui nous appellent à la conversion, à la solidarité et à une action éducative qui pénètre dans nos communautés. Nous ne pouvons pas rester indifférents (cf. Synode sur les jeunes, Doc. fin., n.41-44). Le monde exclut, nous le savons et nous en souffrons ; la kénose du Christ n’exclut pas, nous en avons fait l’expérience et nous continuons d’en faire l’expérience dans notre propre chair avec le pardon et laconversion. Cette tension nous oblige à nous interroger continuellement : où voulons-nous nous arrêter ?

La kénose du Christ est sacerdotale

L’impact qu’a eu le meurtre du P. Rutilio Grande dans la vie de Mgr Romero est connu, ainsi que l’amitié qu’il lui portait. Ce fut un évènement qui a marqué au fer son cœur d’homme, de prêtre et de pasteur. Romero n’était pas un administrateur de ressources humaines, il ne gérait pasdes personnes ni des organismes, il sentait avec l’amour d’un père, d’un ami et d’un frère. Une barre un peu haute, mais une barre dans le but d’évaluer notre cœur épiscopal, une barre face àlaquelle nous pouvons nous interroger : quand est-ce que je suis affecté par la vie de mes prêtres ? Quand suis-je capable de me laisser toucher par ce qu’ils vivent, de pleurer de leurs souffrances, ainsi que de fêter leurs joies et de m’en réjouir ? Le fonctionnalisme et le cléricalisme ecclésial – si tristement répandus et qui représentent une caricature et une perversion du ministère – commencentà être évalués par ces questions. Il n’est pas question de changement de style, de manière ou de langage – tout cela est important certainement –, mais surtout, il est question de l’impact et de la capacité de nos agendas épiscopaux à avoir de l’espace pour recevoir, accompagner et soutenir nos prêtres, un « espace réel » pour nous occuper d’eux. C’est ce qui fait de nous des pères féconds.

C’est à eux normalement qu’incombe de manière spéciale la responsabilité de faire que ce peuple soit le peuple de Dieu. Ils sont sur la ligne de tir. Ils portent sur leurs épaules le poids du jour et de la chaleur (cf. Mt 20,12), ils sont exposés à une multitude de situations quotidiennes qui peuvent les rendre plus vulnérables et, pour cette raison, ils ont besoin également de notre proximité, de notre compréhension et de notre encouragement, de notre paternité. Le résultat du travail pastoral, de l’évangélisation dans l’Église et de la mission, ne repose pas sur la richesse des ressources et des moyens matériels, ni sur le nombre d’évènements ou d’activités que nous réalisons, mais sur la centralité de la compassion : une des plus grandes marques distinctives que nous puissions offrir comme Église à nos frères. La kénose du Christ est l’expression maximale de la compassion du Père. L’Église du Christ est l’Église de la compassion, et cela commence à lamaison. Il est toujours bon de nous interroger comme pasteurs : quel impact a en moi la vie de mes prêtres ? Suis-je capable d’être un père ou bien est-ce que je me console d’être un simple exécutant ? Est-ce que je me laisse déranger ? Je me rappelle les paroles de Benoît XVI au début de son pontificat, s’adressant à ses compatriotes : « Le Christ ne nous a pas promis une vie facile. Celui qui cherche la facilité avec Lui, s’est trompé de chemin. Lui, il nous montre la voie qui nous conduit vers de grandes choses, vers le bien, vers une vie humaine authentique » (Benoît XVI,Discours aux pèlerins allemands, 25 avril 2005).

Nous savons que notre travail, dans les visites et les rencontres que nous accomplissons –surtout dans les paroisses – ont une dimension et une composante administrative qu’il est nécessaire de réaliser. S’assurer que cela se fait, oui, mais cela ne veut pas et ne voudra pas dire que nous devions utiliser le temps limité en tâches administratives. Dans les visites, l’essentiel et ce que nous ne pouvons pas déléguer, c’est « l’oreille ». Il y a beaucoup de choses que nous faisons tous les jours et que nous devrions confier à d’autres. Ce que nous ne pouvons pas confier, en revanche, c’est la capacité d’écouter, la capacité de suivre l’état de santé et la vie de nos prêtres. Nous ne pouvons pas déléguer à d’autres la porte ouverte à leur intention. Porte ouverte qui crée les conditions permettant la confiance plus que la peur, la sincérité plus que l’hypocrisie, l’échange franc et respectueux plus que le monologue disciplinaire.

Je me rappelle ces paroles de Rosmini : « Il ne fait aucun doute que seuls les grands hommes peuvent former d’autres grands hommes […] Dans les premiers siècles, la maison de l’évêque c’était le séminaire des prêtres et des diacres. La présence et la vie sainte de leur prélat s’avérait êtreune leçon brûlante, continue, sublime, dans laquelle on apprenait conjointement la théorie dans ses doctes paroles et la pratique dans ses occupations pastorales assidues. Et ainsi on voyait grandir le jeune Athanase auprès d’Alexandre » (Antonio Rosmini, Les cinq plaies de la sainte Eglise, p.63).

Il est important que le prêtre trouve le père, le pasteur dans lequel « se regarder », et non pas l’administrateur qui veut « passer les troupes en revue « . Il est fondamental, avec toutes les choses sur lesquelles nous sommes en désaccord, y compris les différends et les débats qui peuvent exister (et il est normal et attendu qu’ils existent), que les prêtres perçoivent dans l’évêque un homme capable de se risquer et de s’engager pour eux, de les faire avancer et d’être une main tendue quand ils sont enlisés. Un homme de discernement qui sache orienter et trouver des chemins concrets et praticables aux différents carrefours de chaque histoire personnelle.

Le mot autorité étymologiquement vient de la racine latine « augere » qui signifie augmenter, promouvoir, faire progresser. L’autorité du pasteur consiste en particulier à aider à grandir, à promouvoir ses prêtres, plus qu’à se promouvoir lui-même – cela un célibataire le fait –. La joie dupère/pasteur est de voir que ses fils ont grandi et qu’ils ont été féconds. Frères, que cela soit notre autorité et le signe de notre fécondité.

La kénose du Christ est pauvre

Frères, sentir avec l’Église, c’est sentir avec le peuple fidèle, le peuple souffrant et espérant en Dieu. C’est savoir que notre identité ministérielle nait et se comprend à la lumière de cette appartenance unique et constitutive de notre être. Dans ce sens, j’aimerais vous rappeler ce que saint Ignace nous écrivait aux jésuites : « la pauvreté est une mère et un mur », elle engendre et elle contient. Mère parce qu’elle nous invite à la fécondité, à engendrer, à être capables de donner, chose impossible d’un cœur avare et qui cherche à accumuler. Et un mur parce qu’elle nous protège de l’une des tentations les plus subtiles à laquelle nous sommes confrontés, nous les consacrés, à savoir la mondanité spirituelle : c’est-à-dire, revêtir de valeurs religieuses et « pieuses » l’appât du pouvoir et le fait de vouloir se mettre en avant, la vanité, y compris l’orgueil et l’arrogance.

Un mur et une mère qui nous aident à être une Église qui soit toujours plus libre parce qu’elle est centrée sur la kénose de son Seigneur. Une Eglise qui ne veut pas que sa force soit – comme l’a dit Mgr Romero –dans le soutien des puissants ou de la politique, mais résulte de la noblesse à cheminer uniquement dans les bras du crucifié, qui est sa véritable force. Et cela se traduit en signes concrets et visibles, cela nous remet en question et nous pousse à un examen de conscience sur nos options et nos priorités dans l’utilisation des ressources, des influences et des positionnements. La pauvreté est une mère et une barrière parce qu’elle garde notre cœur pour qu’il ne glisse pas vers des concessions et des engagements qui affaiblissent la liberté et la « parresia” de ce à quoi le Seigneur nous appelle.

Frères, avant de terminer, mettons-nous sous le manteau de la Vierge, prions ensemble pour qu’elle garde notre cœur de pasteurs et nous aide à mieux servir le Corps de son Fils, le saint Peuple fidèle de Dieu qui chemine, vit et prie ici en Amérique Centrale.

Que Jésus vous bénisse et que la Vierge vous garde. Et, s’il vous plait, n’oubliez pas de prier pour moi.

Merci beaucoup. _____________________

[1] Je veux rendre présente la mémoire de pasteurs qui, mus par leur zèle pastoral et leur amour de l’Église, ont donnévie à cet organisme ecclésial, comme Mgr Luis Chavez y Gonzalez, archevêque de San Salvador, et Mgr VictorSanabria, archevêque de San José de Costa Rica, parmi d’autres.

[00112-FR.01] [Texte original: Espagnol]

Discours du Pape François lors de la rencontre avec les Autorités civiles et politiques du Panama

Vous trouverez ci-dessous le discours du Pape François tel que prononcé lors de la rencontre officielle avec le Président du Panama ainsi que les autorités civiles et politiques:

Monsieur le Président,
Distinguées Autorités,
Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie, Monsieur le Président, pour vos paroles de bienvenue et pour votre aimable invitation à venir visiter cette nation. Je désire saluer en votre personne et remercier tout le peuple panaméen qui, de Darien à Chiriqui et Bocas del Toro, a accompli des efforts sans mesure pour accueillir tant de jeunes provenant de toutes les parties du monde. Merci de nous ouvrir les portes de votre maison.

Je commence mon pèlerinage en ce lieu historique où Simon Bolivar, affirmant que « si le monde devait choisir une capitale, l’isthme de Panama serait désigné pour être cette auguste destination », appela les leaders de son temps pour forger le rêve de l’unification de la Grande Patrie. Appel qui nous aide à comprendre que nos peuples sont capables de créer, forger et surtout rêver une grande patrie qui sache et puisse héberger, respecter et embrasser la richesse multiculturelle de chaque peuple et culture. Suivant cette inspiration, nous pouvons contempler Panama comme une terre d’appel et de rêves.

1. Une terre d’appel
C’est ainsi que l’a présentée le Congrès Amphictyonique, et c’est aussi ce que fait voir aujourd’hui le débarquement de milliers de jeunes qui portent avec eux le désir et l’envie de se rencontrer et de célébrer.

Votre pays, par sa position privilégiée, est devenu une enclave stratégique non seulement pour la région mais aussi pour le monde entier. Pont entre les océans et terre naturelle de rencontres, Panama, le pays le plus étroit de tout le continent américain, est le symbole du développement durable qui naît de la capacité à créer des liens et des alliances. Cette capacité constitue le cœur du peuple panaméen.

Chacun de vous a un rôle particulier dans la construction de la nation et est appelé à veiller à ce que cette terre puisse accomplir sa vocation à être une terre d’appels et de rencontres ; cela implique la décision, l’engagement et le travail quotidien pour que tous les habitants de ce sol aient l’opportunité de se sentir acteurs de leur destin, de leurs familles et de toute la nation. Il est impossible de penser l’avenir d’une société sans la participation active – et non seulement théorique – de chacun de ses membres, en sorte que la dignité se voit reconnue et garantie par l’accès à une éducation de qualité et la promotion d’emplois dignes. Ces deux réalités possèdent la force d’aider à reconnaitre et valoriser le génie et le dynamisme créateur de ce peuple et, par ailleurs, elles sont le meilleur antidote à tout type de tutelle qui prétendrait réduire la liberté et soumettre ou supprimer la dignité civile, plus particulièrement celle des plus pauvres.

Le génie de ces terres est marqué par la richesse de ses peuples d’origine : bribi, buglé, embera, kuna, nasoteribe, ngäbe et waunana, qui ont tant à dire et à rappeler à partir de leurs cultures et de leur vision du monde : je leur adresse mes salutations et ma gratitude. Etre terre d’appel suppose de célébrer, reconnaître et écouter ce qu’il y a de particulier en chacun de ces peuples et chez tous les hommes et les femmes qui constituent le visage panaméen, et c’est oser tisser un avenir d’espérance ; car c’est seulement si on est capable de défendre le bien commun par-dessus les intérêts de quelques- uns ou pour quelques-uns qu’existe la ferme décision de partager avec justice ses biens.

Les nouvelles générations, par leur joie et leur enthousiasme, par leur liberté, leur sensibilité et leur capacité critique demandent aux adultes, mais spécialement à tous ceux qui ont un leadership dans la vie publique, de mener une vie conforme à la dignité et à l’autorité qu’ils revêtent et qui leur a été confiées. C’est une invitation à vivre avec rigueur et transparence dans la responsabilité concrète pour les autres et pour le monde ; mener une vie qui montre que la fonction publique est synonyme d’honnêteté et de justice, et antinomique avec toute forme de corruption. Ils réclament un engagement où tous – à commencer par ceux que nous appelons chrétiens – nous ayons l’audace de construire « une politique authentiquement humaine » (Const. past. Gaudium et spes, n. 73) qui mette la personne au centre comme le cœur de tout, lequel pousse à créer une culture de plus grande transparence chez les pouvoirs publics, le secteur privé et toute la population, comme le demande cette belle prière que vous avez pour la patrie : « Donne-nous le pain de chaque jour : que nous puissions le manger chacun dans sa maison et avec une santé digne d’êtres humains ».

2. Terre de rêves
Ces jours-ci, Panama ne va pas être rappelé seulement comme centre régional et point stratégique pour le commerce et le passage de personnes ; elle va se changer en un “hub” de l’espérance. Point de rencontre où des jeunes provenant des cinq continents, remplis de rêves et d’espérances, vont célébrer, se rencontrer, prier et raviver le désir et leur engagement pour créer un monde plus humain. Ils vont mettre au défi les regards myopes à court terme qui, tentés par la résignation, l’avidité, ou prisonniers du paradigme technocratique, croient que le seul chemin possible passe par « le jeu de la compétitivité, [de la spéculation] et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 53), fermant le lendemain à une nouvelle imagination de l’humanité. En accueillant les rêves de ces jeunes, Panama devient une terre de rêves qui défie beaucoup de certitudes de notre époque et génère des horizons de vie qui indiquent une nouvelle manière de marcher avec un regard respectueux et plein de compassion sur les autres. Durant ce temps nous serons témoins de l’ouverture de nouveaux canaux de communication et de compréhension, de solidarité, de créativité et d’aide mutuelle ; des canaux à dimension humaine qui stimulent l’engagement et rompent l’anonymat et l’isolement en vue d’une nouvelle manière de construire l’histoire.

Un autre monde est possible, nous le savons et les jeunes nous invitent à nous impliquer dans sa construction pour que les rêves ne tombent pas dans l’éphémère ou l’éthéré, mais pour qu’ils stimulent un pacte social dans lequel tous puissent avoir l’opportunité de rêver un lendemain : le droit à l’avenir est aussi un droit humain.

Les paroles de Ricardo Miró, chantant le terroir de ses amours, semblent prendre corps dans cet horizon ; il disait : « Pourquoi en te voyant, Patrie, on disait / que la volonté divine t’a formée / parce que sous le soleil qui t’éclaire / l’Humanité entière se réunira » (Patria de mis amores).

Je vous renouvelle mes remerciements pour tous ce que vous avez fait pour que cette rencontre soit possible, et je vous exprime, Monsieur le Président, à toutes les personnes ici présentes et à celles qui suivent à travers les moyens de communication, mes vœux les meilleurs d’une espérance renouvelée de joie dans le service du bien commun.
Que Santa Maria La Antigua bénisse et protège le Panama. [00111-FR.01] [Texte original: Espagnol]

JMJ Panama 2019, à quoi s’attendre ?


(CNS photo/Bob Roller)
Du 22 au 27 janvier 2019 auront lieu au Panama les Journées mondiales de la jeunesse. Ayant pour thème, « Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole », (Lc 1, 38), les JMJ 2019 s’inscrivent dans le sillon des synodes et événements analogues qui ont eu pour but, cette année, de faire de la jeunesse un axe privilégié de la mission de l’Église aujourd’hui. Mais à quoi doit-on s’attendre pour cette édition hors du commun ? À quoi doit-on se préparer alors que nous sommes à quelques jours du début de cet événement de foi ?

Un événement à échelle humaine

Se déroulant dans un pays d’Amérique latine et en plein mois de janvier, il est clair que cette édition sera de dimension plus restreinte. En effet, lorsqu’on pense JMJ, on a tous en tête les images des éditions de Madrid, Manille ou Cologne. Ces rencontres avaient réuni des millions de jeunes, d’où une atmosphère de joyeuse frénésie qui a pu marquer tous ceux qui en ont fait l’expérience. Or, voulant davantage respecter l’horaire des scolaires de l’hémisphère sud, le Vatican avait décidé de célébrer cette édition des JMJ au mois de janvier. Ainsi, le Panama semblait le pays idéal pour réaliser cette première expérience d’une JMJ à dimension humaine. Est-ce que cela signifie un changement de vision pour les JMJ ? Aurons-nous dorénavant des événements plus petits avec tous les avantages et désavantages que cela comporte? Le déroulement de cette édition Panama 2019 permettra certainement de comparer les deux approches et de délimiter les orientations à venir.

Un pape latino-américain en Amérique latine

Nous savons la proximité du pape François, originaire d’Argentine, pour tous les enjeux liés à l’Amérique latine. Ayant minutieusement éviter un retour dans son pays natal, certainement par sacrifice personnel et voulant donner l’exemple d’une « Église en sortie », le Pape s’est rendu plusieurs fois sur le continent américain. Grâce à l’énergie de cette jeunesse enthousiaste à le rencontrer ou à sa parenté culturelle et linguistique avec elle, je crois qu’on peut s’attendre à voir aux JMJ un Pape très énergique et d’humeur festive. Enfin, le Pape ne manquera pas à son devoir de prêcher l’Évangile et parler des fruits  qu’il génère dans nos vies. En effet, les défis auxquels fait face l’Amérique latine à l’heure actuelle sont multiples : polarisation, politique accrue, crise économique, migration de masse, déforestation, narcotrafic et corruption ne sont que quelques exemples des tensions internes actuelles. Fidèle à son franc parler, le pape François ne manquera pas d’exhorter les jeunes à prendre leurs responsabilités là où ils se trouvent et à accepter de faire face à l’aventure de la vie dans la joie et l’espérance du Christ pour le monde.

Une visite apostolique suivant le « canon franciscain »

Les voyages apostoliques du pape François, lorsqu’on les compare à ceux de ses prédécesseurs, ont leurs particularités. Par exemple, dans la majorité des cas, le pape François non seulement assiste à plusieurs rencontres avec, les autorités civiles, les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses mais également il visite des centres caritatifs, des prisons, etc. L’agenda actuel du Saint-Père au Panama confirme cette habitude.

Ainsi, après son arrivée au Panama en soirée le mercredi 23 janvier prochain, le Pape se rendra le lendemain jeudi après-midi au palais présidentiel pour une cérémonie protocolaire avec le président (9h14-10h30) suivie d’une rencontre avec les autorités civiles, politiques et diplomatiques (10h40-11h10). En fin d’après-midi, le Pape rencontrera les évêques d’Amérique centrale en l’église Saint-François d’Assise (11h15-12h20) avant de se rendre au Parc S. Maria la Antigua pour une célébration d’accueil et d’ouverture des JMJ Panama 2019 (17h30-19h30).

La journée de vendredi le 25 janvier sera une journée sous le signe de la pénitence.  Elle débutera en fin d’après-midi (l’horaire ne fait pas mention de l’avant-midi mais on peut supposer qu’il soit dédié au repos) avec une liturgie, sans doute émouvante, avec les jeunes détenus du pénitencier de Pacora (10h30-11h45). C’est vers 17h30 que le Pape présidera au Chemin de Croix avec les jeunes au Parc Santa Maria la Antigua. L’horaire du pape François se poursuit samedi avec la célébration de la Sainte Messe avec des prêtres, et des personnes consacrées et des leaders de mouvements laïcs (9h00-11h00) en la Basilique-cathédrale Santa-Maria la Antigua. Lors de cette célébration, le Saint-Père consacrera notamment l’autel principal. Sa journée se poursuivra avec la Veillée de prière avec les jeunes au parc Saint Jean-Paul II (18h10-20h00).

La journée de dimanche débutera avec la célébration de la Messe des Journées Mondiales de la Jeunesse Panama 2019 au Parc Saint Jean-Paul II (7h30-10h00) suivie de la visite à la maison caritative « Le Bon samaritain » où il présidera à la récitation de la prière de l’Angelus (10h45-11h45). Le pape se rendra ensuite au stade Rommel Fernandez pour une rencontre avec les bénévoles impliqués dans la préparation et la réalisation des JMJ Panama 2019. C’est vers 18h00 que le pape François se rendra à l’aéroport international de Tocumen pour une cérémonie de départ en compagnie des autorités civiles et politiques.

Une couverture exclusive au Canada

Depuis notre fondation en 2002 suivant les JMJ de Toronto, Sel et Lumière est la référence au Canada pour connaître et suivre l’ensemble des voyages apostoliques. Cette édition des JMJ 2019 au Panama ne fait pas exception! Consultez notre horaire détaillé des diffusions de l’ensemble des célébrations et rencontres et ne manquez pas notre émission spéciale « Centrale JMJ » du lundi au vendredi 19h30 où j’aurai la joie de vous présenter un résumé complet des faits saillants de la journée ainsi que des témoignages de jeunes pèlerins et évêques canadiens grâce notre équipe présente sur place. Un merci tout spécial à notre station sœur KTO Télévision en France pour leur traduction simultanée et leur fantastique travail sur le terrain. Bonnes Journées mondiales de la jeunesse à tous jeunes et moins jeunes !

Église en Sortie 11 janvier 2019

Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit Julian Paparella, participant au Synode sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » ainsi que Mgr Lionel Gendron p.s.s., évêque de Saint-Jean-Longueuil et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, et on vous présente la première chronique des actualités de la rue 2019 avec l’abbé Claude Paradis.

Église en Sortie 26 octobre 2018

Cette semaine à Église en sortie, on s’entretient avec Isabel Correa, directrice de la Mission Jeunesse Montréal et JMJ Canada, sur la place des jeunes dans l’Église en marge du Synode des évêques sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». On vous présente un reportage sur la Résidence de la montagne de l’Horeb, maison de repos pour les prêtres à Sainte-Agathe-des-Monts au nord de Montréal. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit Mgr Pierre Goudreault, évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-La-Pocatière au sujet de son diocèse et du tournant missionnaire de l’Église.

Église en sortie 19 octobre 2018

Cette semaine à Église en sortie, Francis Denis reçoit Marybel Mayorga, journaliste et attachée médiatique à JMJ Canada, au sujet de la XVe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». On vous présente un reportage sur la « Maison Le Pont », organisme d’accueil des réfugiés de l’archidiocèse de Montréal. Dans la troisième partie de l’émission. Dans la troisième partie de l’émission, on s’entretient avec le père Yolland Ouellet o.m.i., directeur national de l’Oeuvre Pontificale Missionnaire du Canada, sur les mois missionnaires 2018-2019 ainsi que sur l’importance des jeunes dans la conversion missionnaire de l’Église au Québec et dans le monde.

Église en sortie 21 septembre 2018

Cette semaine à Église en sortie, on parle des communications dans l’Église à l’heure de la révolution médiatique avec Mme Érika Jacinto, directrice des communications de l’archidiocèse de Montréal. On vous présente un reportage sur le lancement de l’année pastorale de l’archidiocèse de Montréal à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, avec qui il s’entretient de sa vision pastorale ainsi que du tournant missionnaire voulu par le pape François.

Église en sortie 14 septembre 2018

Cette semaine à Église en sortie, on s’entretient avec le père Thomas Rosica c.s.b. à propos des actualités de l’Église. On vous présente un reportage sur la Rencontre Mondiale des Familles 2018 à Dublin en Irlande. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit le Recteur Majeur (Supérieur général) de la Société salésienne avec qui il s’entretient de la relation entre l’Église et les jeunes, quelques semaines avant le début du Synode ordinaire des évêques portant sur « Les jeunes, la Foi et le discernement vocationnel ».

Le président du Panama invite les jeunes Canadiens à la JMJ 2019

Vous trouverez ci-dessus l’invitation du président du Panama Juan Carlos Varela aux jeunes du Canada en vue des JMJs de 2019.

Hymne officiel des JMJ au Panama 2019

L’hymne des JMJ, caractérisé par une rythmique typique de la culture panaméenne, reprend le thème des JMJ choisi par le Pape « que tout m’advienne selon ta parole » (Lc. 1. 38). Ce chant de louange qui sera diffusé et chanté dans le monde entier a été écrit et composé par Abdiel JIMÉNEZ, auteur de plusieurs pièces de musique liturgique, et aussi membre de plusieurs chorales. Il a étudié à la Faculté de Sciences Religieuses de l’Université Catholique Santa María La Antigua. Une version française est à paraitre prochainement !
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