L’analyse historique: un chemin de réconciliation

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(Peinture: John Stanley)
Le 19 mars dernier, la Conférence des évêques catholiques du Canada a publié le document intitulé Réaction catholique à la « doctrine de la découverte » et de la terra nullius. Ce document de 15 pages rend compte du fruit des réflexions conjointes de la CECC avec le Conseil autochtone catholique du Canada ainsi que d’autres organisations catholiques sur les doctrines dites de « la découverte » et de la « terra nullius ». Se voulant explicitement une réponse « aux erreurs et contre-vérités transmises, souvent par des chrétiens », le document procède à un examen ainsi qu’à un rejet de ces doctrines qui, selon les signataires, ont été à la source de plusieurs injustices dont les peuples autochtones d’Amérique ont été victimes.

Dans un premier temps, le document rend publiques une série d’affirmations sur les droits des autochtones ainsi qu’une reconnaissance d’une certaine complicité historique de la communauté catholique devant les injustices perpétrées contre les premières Nations par les autorités politiques des différentes époques de notre histoire. Prenant acte des affirmations fortes des récents papes tels que saint Jean-Paul II ou François la CECC a vu la nécessité de faire face aux « nombreux et graves péchés qui ont été commis contre les peuples originaires de l’Amérique au nom de Dieu ». Pour ce faire, ce document procède à un examen précis de deux doctrines qui ont souvent servi à justifier des actes injustes et cruels envers les premières Nations du Canada plus particulièrement.

Un nécessaire examen

Dans un premier temps, il est intéressant de noter que cette initiative doit être comprise dans la logique suivie par la Commission Vérité et réconciliation. En effet, pour cette Commission, le pardon et la réconciliation ne pouvaient se concrétiser que dans l’optique d’une prise de conscience commune des évènements passés. Ainsi, faisant face ensemble à la vérité qui libère, tant les victimes que les responsables peuvent construire les voies menant à une réconciliation. Les unes pardonnant pendant que les autres demandent pardon.

Une de ces nombreuses injustices subies par les premières Nations se trouve dans le fait que beaucoup de leurs terres ancestrales furent considérées comme n’appartenant à personne. Comment se fait-il que les Européens arrivant en Amérique n’aient bien souvent pas tenu compte des peuples qui se trouvaient déjà sur place ? Comme se fait-il que certaines personnes se soient vues dépossédées de leur terre sans respect pour leur dignité et leur droit naturel à la propriété ? Quels prétextes ont-ils utilisés pour commettre ce qui aurait été considéré comme un larcin si cela avait été commis contre un Européen ? Pour répondre à ces questions importantes et dont la réconciliation exige l’examen, il était essentiel de poursuivre l’analyse des erreurs du passé à un niveau plus intellectuel afin de percevoir ce qui, dans la mentalité de l’époque, a pu servir de justification à ces crimes. En ce sens, deux doctrines sont identifiées.

Dans un premier temps, le document mentionne la « doctrine de la découverte » qui, bien qu’ayant eu plusieurs interprétations divergentes, limitait les droits des autochtones qui ne pouvaient « vendre leur territoire qu’au pays européen qui l’a « découvert » tout en ajoutant « qu’en réalité les terres qui appartenaient aux peuples autochtones ont souvent été tout simplement saisies et n’ont pas été vendues librement par leurs propriétaires autochtones ». Sur quelle base une telle expropriation a-t-elle pu s’opérer ? C’est ainsi que l’on introduit la notion latine de « terra nullius » signifiant en français « territoire sans maître ». De fait, cette doctrine a souvent servi de raison aux Européens « pour justifier leur mainmise sur les territoires autochtones ». Le texte poursuit en procédant à une analyse des différentes formulations et des développements de cette doctrine dans l’histoire. Sans entrer dans les détails, deux points ont attiré mon attention.

Séparer le bon grain de l’ivraie

D’abord, on a souvent tendance à croire que le Moyen-âge et la Renaissance furent des époques où l’action de l’Église et celles des royaumes se confondaient. Or, la réalité est souvent beaucoup plus complexe. Des rois on souvent agit contre des papes et des évêques et vice-versa. Il serait donc injuste d’accorder à l’Église l’entière responsabilité de ce que certains rois, mêmes catholiques, ont pu faire. Le texte montre bien comment les documents pontificaux ont souvent été interprétés de manière très large pour favoriser les intérêts des royaumes et des compagnies plutôt que le respect des principes légaux et moraux. De plus, certains gouvernants coloniaux savaient très bien les fortes condamnations et réticences des papes contre l’esclavage et la non reconnaissance des droits fondamentaux des âmes présentes dans le Nouveau Monde. Pourtant, « en dépit des bulles papales, les pays européens savaient qu’ils ne pouvaient pas, en vertu de la théologie ou du droit canonique, simplement revendiquer la souveraineté des terres conquises. Il a donc fallu inventer de nouvelles justifications ». D’où l’apparition de théories telles que la Terra Nullius.

Cela m’amène au deuxième point qui a attiré mon attention. En effet, le jugement historique sur les actions de l’Église ne doit jamais justifier des raccourcis intellectuels. De fait, l’Église a toujours été une institution très complexe et dans laquelle plusieurs opinions avaient droit de cité. C’est en ce sens que le document présente plusieurs cas où les décisions de la hiérarchie ont été contestées par d’autres ecclésiastiques. Ainsi, loin d’absoudre certains chefs d’Église ayant collaboré aux injustices présentes dans l’histoire des relations entre les Européens et les Amérindiens, le document manifeste néanmoins l’importance du débat que cette question a toujours suscitée à l’intérieur de l’Église. Ainsi, on ne peut accuser l’ensemble de l’Église catholique d’avoir été complice de ces injustices manifestes tout en reconnaissant que les fidèles (la hiérarchie comprise) n’ont pas toujours été conséquent du message qu’ils représentaient.

Je vous conseille fortement la lecture de ce document instructif qui nous invite à faire un voyage dans l’histoire des idées et de leur influence sur la construction du monde qui est aujourd’hui le nôtre. De cette façon, nous pourrons « aller de l’avant ensemble » en nous engageant dans les différents niveaux définis par la CECC dans le but de « continuer à cheminer avec les peuples autochtones pour édifier une société plus juste où seront cultivés et honorés leurs dons et ceux de toute la société ».

Église en sortie 1er avril

Cette semaine à l’émission Église en Sortie, nous vous présentons une entrevue avec le père Jean-Marc Barreau, théologien et aumônier à l’hôpital Marie-Clarac. Il s’entretient avec Francis Denis au sujet de son dernier ouvrage intitulé François et la miséricorde. Ensuite, vous verrez un reportage sur la célébration des funérailles, à l’église du Très Saint-Sacrement de Québec, des victimes québécoises des attentats terroristes survenus au Burkina Faso. Dans la deuxième partie de l’émission, nous vous présentons une entrevue réalisée avec Brigitte Bédard, journaliste et auteur du livre autobiographique : Et tu vas danser ta vie !

Mgr Donald Bolen sur la réponse des catholiques aux Appels à l’action de Vérité et Réconciliation

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Pourquoi l’Église catholique au Canada publie-t-elle des déclarations sur la doctrine de la découverte et sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones?

Les déclarations sont l’une et l’autre des réponses à des Appels à l’action de la Commission de Vérité et Réconciliation (CVR). Les Appels à l’action 46 et 49 invitent les communautés croyantes à répudier les concepts qui ont servi à justifier la domination européenne sur les territoires et les peuples autochtones, comme la doctrine de la découverte et le principe de terra nullius. L’Appel à l’action 46 demande aussi l’adoption et l’application complète de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. L’Appel à l’action 48 va plus loin en attirant l’attention sur le droit à l’autodétermination en matière de spiritualité, en appelant à des réformes là où elles s’imposent, en encourageant le dialogue public et l’action à l’appui de la Déclaration. Comme plusieurs autres communautés chrétiennes, l’Église catholique a soutenu le processus de la CVR et elle tient à donner suite à ses Appels à l’action.

Pourquoi maintenant?

La CVR avait demandé spécifiquement à chaque confession religieuse de publier une déclaration, au plus tard le 31 mars 2016, pour indiquer comment elle entend appliquer la Déclaration de l’ONU. Au sujet de la doctrine de la découverte, il y a déjà plus d’un an que la Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) travaille à un texte. Les controverses autour de la portée de la doctrine de la découverte imposaient sa répudiation et les appels lancés de certains côtés pour que le pape François révoque des décrets pontificaux du 15e siècle invitaient un commentaire et une clarification.

Au sujet de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, est-ce la première fois que l’Église catholique réagit à ce texte?

Non. Le Vatican et l’Église catholique de différents pays – dont le Canada – ont réagi très positivement à la Déclaration. La CECC a écrit au Gouvernement du Canada (avec d’autres Églises chrétiennes en 2010 et directement en 2015) pour lui demander d’appuyer la Déclaration après qu’il eut manifesté une certaine réticence.

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Église en sortie 18 mars 2016

Cette semaine à l’émission Église en Sortie, Francis Denis reçoit Antoine Malenfant, rédacteur en chef à la revue Le Verbe dans un reportage sur le lancement du dernier numéro de ce magazine consacré à l’histoire. Dans la deuxième partie de l’émission, nous vous présentons une entrevue avec Diane Poirier, directrice de la revue Signes. Elle nous parle de cette revue d’inspiration ignatienne qui a plus de 50 ans.

Reconsidérer le rôle de l’Église en éducation au Québec

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(Photo: Catholic News Service)

Depuis toujours, l’Église catholique s’est consacrée à la mission d’éducation. En effet, selon l’esprit même de son Fondateur, elle a su mettre en pratique sa mission d’aider à faire fructifier toutes les dimensions de la personne humaine qu’elle soit corporelle, intellectuelle ou spirituelle. Au cours de l’histoire, cette implication fondamentale a suscité la création de nombreuses institutions totalement dédiées à l’enseignement et à la formation des nouvelles générations. Des lieux où le savoir et la connaissance de la vérité seraient au cœur de la vie des personnes et qui, par la suite, pourraient améliorer le sort de l’espèce humaine par la découverte de nouvelles applications pratiques. Ces lieux sont ce que l’on nomme encore aujourd’hui « université » c’est-à-dire des lieux où l’universel prend le dessus sur le particulier, où la recherche de la vérité fait norme. C’est au Moyen-Âge et sous l’impulsion et la collaboration de l’Église que de telles institutions reçurent la forme qu’elles ont encore aujourd’hui.

Mais justement, quelle place l’Église doit-elle prendre aujourd’hui dans le domaine de l’éducation. Au Québec, par exemple, l’histoire récente montre que sa présence n’est plus aussi grande qu’elle a pu l’être. Certains diront même que la religion n’a plus sa place à l’école. Cette opinion, que l’on entend souvent, est toutefois quelque peu différente de ce que l’Église elle-même prône. De fait, la liberté de religion demande à ce que soit garantie l’affirmation des orientations fondamentales qu’une religion se donne à elle-même pas de celles qu’elle reçoit de l’extérieur. Ainsi, si l’on regarde partout dans le monde, on trouve dans la majorité des pays du monde des écoles et des universités catholiques qui sont, bien souvent, parmi les plus réputées. Comme le disait le pape François dans Evangelii Gaudium, ne cachant pas sa fierté : « Et combien est grande la contribution des écoles et des universités catholiques dans le monde entier ! » (no 65). Mais revenons à notre sujet de la présence pastorale de l’Église dans les institutions d’enseignement chez nous au Québec et au Canada. Il est clair que le « processus de sécularisation tend à réduire la foi et l’Église au domaine privé et intime » (no 64). Dans ces circonstances, certains croient bénéfique de restreindre la portée des initiatives religieuses puisqu’elles sont considérées comme nuisibles à la paix et à la concorde sociale et à un climat d’étude sain. Toutefois, cette crainte, qu’on peut comprendre si on regarde la présentation qui en est faite dans les médias de masse, n’est pas justifiée.

Selon Sabrina Di Matteo, directrice du Centre étudiant Benoît-Lacroix, l’Église et la pastorale universitaire pourraient jouer un rôle de leadership dans l’offre de services spirituels et intellectuels auprès des étudiants universitaires. Toutefois, cela présupposerait de la part des universités une ouverture au phénomène religieux et une réelle reconnaissance du rôle positif de celui-ci dans la vie universitaire dans son ensemble. De fait, comme l’affirme le pape François « en bien des occasions, l’Église a servi de médiatrice pour favoriser la solution de problèmes qui concernent la paix, la concorde, l’environnement, la défense de la vie, les droits humains et civils, etc. » (no 65). Ainsi, loin d’être un fardeau à porter, les religions doivent être considérées comme des instruments utiles à la vie universitaire et, comme le disait cette semaine le député québécois Amir Kadir, « à la société dans son ensemble ». Que ce soit dans leur souci de recherche de la vérité, la centralité qu’elles accordent à l’éthique, leur ouverture au dialogue et à l’universel sans compter leur souci de situer les différents savoirs à l’intérieur d’un horizon existentiel et des questions de sens, les religions ont une mission essentielle à jouer dans tous les milieux, y compris les universités. De plus, le christianisme et, plus particulièrement, la religion catholique, portant déjà cette mission et ce leadership, ces dernières auraient tout à gagner à lui confier cette nouvelle responsabilité.

Enfin, l’implication de l’Église dans les milieux universitaires n’est pas seulement nécessaire pour les universités, elle l’est également pour l’Église et les chrétiens eux-mêmes qui ont besoin d’être intellectuellement confrontés dans leur croyance et, ce, pour deux raisons principales. D’abord, la raison et les savoirs tels que les sciences humaines et pures, permettent aux croyants, de se défaire de tous les éléments de superstition qui pourraient entacher leur foi et, par conséquent, leur relation avec le Christ. Secondo, cette même confrontation (Disputatio disait-on au Moyen-Âge) permet de mettre en pratique l’appel missionnaire reçu au baptême. En effet, « Les Universités sont un milieu privilégié pour penser et développer cet engagement d’évangélisation de manière interdisciplinaire et intégrée. Les écoles catholiques, qui se proposent toujours de conjuguer la tâche éducative avec l’annonce explicite de l’Évangile, constituent un apport de valeur à l’évangélisation de la culture, même dans les pays et les villes où une situation défavorable nous encourage à faire preuve de créativité pour trouver les chemins adéquats » (no 134).

Comme nous l’avons vu, la mission éducative fait partie intégrante de la mission de l’Église. Celle-ci a donc la responsabilité de s’investir dans ce lieu de recherche et d’étude de la vérité que sont les universités afin de mener non seulement à terme son appel au développement intégral de la personne humaine mais également pour que chaque chrétien puisse, par son engagement missionnaire, grandir dans sa relation avec le Christ. Pour ceux et celles que le sujet intéresse, je vous invite à regarder l’épisode d’Église en sortie du 11 mars 2016 dans lequel nous nous interrogeons, avec le P. André Descôteaux o.p. et Sabrina Di Matteo, sur cette questions ainsi que sur les initiatives concrètes en cette matière, dont le Centre étudiant Benoît-Lacroix.

Église en sortie 11 mars 2016

Cette semaine à l’émission Église en Sortie, Francis Denis reçoit le père André Descôteaux o.p., Prieur de la province canadienne de l’Ordre des Dominicains. On vous présente un reportage sur la célébration eucharistique soulignant le 30e anniversaire du Centre étudiant Benoît-Lacroix et le 800e anniversaire des Dominicains. Dans la deuxième partie de l’émission, nous vous présentons une entrevue avec Sabrina Di Matteo avec qui on discute de l’histoire du CEBL et de l’avenir de la pastorale universitaire.

Église en sortie 4 mars 2016

Cette semaine à l’émission Église en Sortie, Francis Denis reçoit Carl Hétu, directeur national de l’Association catholique d’aide à l’Orient (CNEWA) dans un reportage sur la Messe pour les chrétiens persécutés du Moyen-Orient. En deuxième partie de l’émission, nous vous présentons une entrevue avec Marie-Claude Lalonde, directrice nationale de l’organisme Aide à l’Église en Détresse (AED). Elle nous en parle à travers la situation des chrétiens persécutés partout dans le monde.

Église en sortie (26 février 2016)

Cette semaine à l’émission Église en Sortie, Francis Denis reçoit Mgr Daniel Jodoin, évêque de Bathurst au Nouveau-Brunswick. Dans cette entrevue, Mgr Jodoin parle de la réalité de son diocèse ainsi que des projets pour l’année de la Miséricorde. Dans la deuxième partie de l’émission, nous vous présentons une entrevue réalisée avec Mgr Paul Lortie, évêque de Mont-Laurier et président de l’Association des évêques catholiques du Québec. Il nous parle de la lettre pastorale « Approcher de la mort avec le Christ » et du parcours de réflexion intitulé Les soins de fin de vie à la lumière de la Parole de Dieu.

Déclaration pastorale pour les catholiques du Canada sur le rapport « L’aide médicale à mourir : une approche centrée sur le patient »

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Vous trouverez ci-dessous la Déclaration pastorale pour les catholiques du Canada sur le rapport « L’aide médicale à mourir : une approche centrée sur le patient » de la Conférence des évêques catholiques du Canada publiée le 26 février 2016:

Chers frères et sœurs,

Le 25 février dernier, le Comité mixte spécial du gouvernement du Canada sur « l’aide médicale à mourir » a publié son rapport intitulé L’aide médicale à mourir : une approche centrée sur le patient. Le rapport recommande notamment :

– Que le suicide assisté soit accessible aux personnes atteintes d’une maladie psychiatrique (Recommandation 3)
– Que les souffrances psychologiques soient au nombre des critères ouvrant droit au suicide assisté (Recommandation 4)
– Que d’ici environ trois ans le suicide assisté soit accessible aux adolescents et peut-être également aux enfants qui pourraient être considérés comme des « personnes mineures matures »  (Recommandation 6)
– Que tous les professionnels de la santé soient tenus à tout le moins d’« aiguiller correctement » les patients qui demandent le suicide assisté (Recommandation 10)
– Que tous les établissements de santé subventionnés par l’État au Canada offrent le suicide assisté (Recommandation 11)

Par ailleurs, le rapport n’indique pas comment les soins palliatifs et les soins à domicile peuvent offrir de véritables options aux personnes qui sont tentées par le suicide, et il ne demande pas de plan national pour prévenir les suicides. Au Canada, le taux de suicide est sept fois plus élevé chez les jeunes des Premières Nations que chez les jeunes non-Autochtones, alors que le taux de suicide chez les jeunes Inuit est parmi le plus élevé au monde, à 11 fois la moyenne nationale canadienne.

L’enseignement de l’Église catholique et la position des évêques catholiques du Canada sont clairs. Le suicide n’est pas un soin de santé. Tuer les personnes souffrant de maladies physiques ou mentales, qu’elles soient jeunes ou âgées, est contraire à la sollicitude et à l’amour pour nos frères et sœurs. La dignité de la personne humaine et l’épanouissement de la communauté humaine exigent : 1) la protection et le respect de chaque vie humaine de la conception à la mort naturelle; et 2) la liberté de conscience et de religion pour chaque personne et pour chaque établissement. Le bien-être social, la sécurité personnelle et le bien commun – accompagnés de la foi religieuse – signifient protéger la vie de ceux et celles qui souffrent et non de la menacer.

Les recommandations qui précèdent et l’idée maîtresse du rapport ne sont absolument pas « centrées sur le patient »; elles ne soutiennent et n’aident en aucun point les mourants et les personnes vulnérables. Pour rependre les mots du pape François, les recommandations du rapport suivent l’approche d’une société du « jetable ». Elles ne révèlent pas le visage de la miséricorde de Dieu.

Avec mes frères évêques, catholiques et orthodoxes, et avec les dirigeants des communautés religieuses protestantes évangéliques, juives et musulmanes, et plusieurs autres croyants et non-croyants, je vous exhorte de faire savoir à vos représentants élus pourquoi l’euthanasie, le suicide assisté et les recommandations susmentionnées sont complètement inacceptables.

Mgr Douglas Crosby, OMI
Évêque de Hamilton
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada

 

Église en sortie 12 février 2016

Cette semaine à l’émission Église en sortie, nous vous offrons une édition spéciale sur le Congrès national Rise Up 2015 de CCO/Mission Campus qui a eu lieu à Montréal du 28 au 31 décembre dernier. Dans cet épisode, nous vous présentons un résumé de cette conférence suivie d’une entrevue réalisée avec Mme Leah Darrow, conférencière et auteure catholique. Elle s’est entretenue avec Francis Denis sur son parcours personnel ainsi que sur l’importance de la foi dans sa vie. En troisième partie de l’émission, nous vous proposons une entrevue avec le Dr. Andrew Bennett, ambassadeur canadien pour la liberté religieuse. Il nous parle de la mission du bureau dont il est responsable et de l’enjeu crucial que représente la promotion de la liberté religieuse dans le monde d’aujourd’hui.

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