On revient dans cette émission sur les grandes lignes de l’entrevue accordée par le pape François au quotidien espagnol El País. Et retour aussi sur les relations entre le Saint-Siège et les États-Unis, quelques jours après l’entrée en fonction du nouveau président américain Donald Trump.
Présence de Sel et Lumière en paroisse
Au printemps 2016, nous avons développé à Sel et Lumière un projet fort intéressant qui nous rapproche du monde en dehors de nos bureaux. Ce projet nous l’avons voulu, nous l’avons bien décidé « … afin de porter le Christ à celui ou celle qui semble plus loin, plus indifférent. » Et pour reprendre les paroles de l’homélie de notre cher pape François lors de la Messe pour la XXVIIIe Journée mondiale de la Jeunesse à Rio de Janeiro en 2013. Nous quittons notre zone de confort pour aller dans les paroisses du diocèse de Montréal et s’étendre plus tard aux autres diocèses du Québec ; afin de représenter sur le terrain les samedis et/ou les dimanches la Fondation catholique Sel et Lumière média pendant quelques minutes avant la fin de la Messe dominicale. Animée par cette conviction de transmettre la beauté de notre foi catholique, la Miséricorde et l’Amour du Christ notre Sauveur, je ne peux rester sans réagir à l’appel lancé par le Pape afin d’être des missionnaires de la Bonne nouvelle, répandre la joie de l’Évangile et la lumière du Christ au monde par les divers médias que possède Sel et Lumière. Nous sommes en plein cœur de la mission de Sel et Lumière
Une bonne connaissance des services, offerts par Sel et Lumière, s’avère importante à nos yeux. Nous passons alors à l’action afin de répondre, sur le terrain et autant que possible, aux questions posées par les fidèles, par exemple : Sel + Lumière est-ce juste une chaîne de télévision catholique ? Non. La TV Sel + Lumière est un moyen médiatique national essentiel pour notre apostolat mais non l’unique ! D’autres questions s’ajoutent sur la manière de s’abonner, de faire des dons et sur les différents câblodistributeurs.
Ainsi et dans une perspective missionnaire, Sel et Lumière travaille à répandre la joie de l’Évangile au monde par ses diverses plateformes médiatiques ; citons à titre informatif : la télévision, la revue (en français et en anglais), la radio (en anglais), les documentaires sous forme de Dvd, le site web et les réseaux sociaux. Tous ces outils médiatiques ont permis à Sel et Lumière d’offrir une diffusion de 24h/ 24, 7 jours/ semaine et en plusieurs langues : français, anglais, italien, cantonnais et mandarin.
Des bénévoles et moi-même, partis comme missionnaires à la rencontre de l’autre, des curés de paroisses : à commencer par celles du diocèse de Montréal. C’est un grand projet que nous menons et qui est en cours de réalisation afin de tisser d’autres liens. Une main tendue et une disponibilité entre Sel + Lumière et les paroisses dans une même mission. L’accueil, la collaboration et l’implication des curés, équipes communautaires, bénévoles, paroissiennes et paroissiens, sont fortement appréciés. Nous travaillons de pair avec les prêtres responsables pour ramener les personnes des périphéries vers le Seigneur. C’est un travail de longue haleine : de solidarité, d’humanité et de partage.
Notre présence en église se fait dans la joie de donner et d’apporter sa propre contribution à soutenir les fidèles, être proches d’eux, répondre à leurs questions, les informer des moyens possibles pour pouvoir accéder à une nourriture spirituelle offerte par la Fondation catholique Sel et Lumière média afin de pouvoir écouter, accompagner, discerner et évangéliser.
Certains paroissiens nous partagent leur expérience de l’amour du Seigneur. D’autres, une réflexion entendue par le biais de Sel + Lumière. Et d’autres encore expliquent comment Sel + Lumière a changé leur vie soit par la Messe retransmise en direct de la crypte de l’Oratoire St-Joseph du Mont-Royal, soit la récitation du chapelet en direct de la Grotte de Lourdes (France), etc.
Nous sentons une grande joie à être sur le terrain, à contribuer à la mission de Sel et Lumière de répandre la joie de l’Évangile au monde et, en assistant d’autres personnes.
Et comme le pape François a précisé dans son message pour la Semaine missionnaire mondiale en octobre dernier : « … nous sommes tous invités à « sortir », en tant que disciples missionnaires, chacun mettant au service des autres ses propres talents, sa propre créativité, sa propre sagesse et sa propre expérience en ce qui concerne l’annonce du message de la tendresse et de la compassion de Dieu à l’ensemble de la famille humaine. »
Que notre sortie dérape ou que nous rencontrions des obstacles : une chose est certaine. Nous continuons de travailler afin de semer l’espoir, la joie et même la paix dans les cœurs.
Vous pensez à faire du bénévolat ? C’est bien gratifiant ! Nous vous invitons à nous contacter afin de reprendre ensemble la mission de S+L pour 2017.
Nos meilleurs vœux pour une Bonne, Sainte et Heureuse Année !
Échos du Vatican
Le pape François vient de recevoir le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, c’est l’occasion de s’arrêter sur les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Palestine.
Lettre du pape François aux jeunes à l’occasion de la présentation du Document Préparatoire de la XV Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques
Vous trouverez ci-dessous la Lettre du pape François aux jeunes à l’occasion de la présentation du Document Préparatoire de la XV Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques:
Chers jeunes,
j’ai la joie de vous annoncer qu’en octobre 2018 se célébrera le Synode des Évêques sur le thème « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Je vous ai voulu au centre de l’attention parce que je vous porte dans mon cœur. Aujourd’hui même est présenté le Document Préparatoire, que je vous confie comme “boussole” tout au long de ce cheminement.Me viennent à l’esprit les paroles que Dieu adressa à Abram: « quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai » (Gn 12, 1). Ces paroles s’adressent aujourd’hui aussi à vous: ce sont les paroles d’un Père qui vous invite à “sortir” pour vous lancer vers un futur non connu mais porteur de réalisations certaines, vers lequel Lui-même vous accompagne. Je vous invite à écouter la voix de Dieu qui résonne dans vos cœurs à travers le souffle de l’Esprit Saint.
Quand Dieu dit à Abram « quitte! » que voulait-il lui dire? Certainement pas de s’éloigner des siens ou du monde. Ce fut une forte invitation, une provocation, afin qu’il laisse tout et aille vers une nouvelle terre. Quelle est pour nous aujourd’hui cette nouvelle terre, si ce n’est une société plus juste et fraternelle que vous désirez profondément et que vous voulez construire jusqu’aux périphéries du monde?
Mais aujourd’hui, malheureusement, « quitte! » revêt aussi un sens différent. Celui de la prévarication, de l’injustice et de la guerre. Parmi vous de nombreux jeunes sont soumis au chantage de la violence et contraints de fuir leur pays natal. Leur cri monte vers Dieu, comme celui d’Israël esclave de l’oppression du Pharaon (cf. Ex 2, 23).
Je souhaite aussi vous rappeler les paroles que Jésus dit un jour aux disciples qui lui demandaient: « Maître, où habites-tu? ». Il répondit: « Venez et voyez » (Jn 1, 38-39). Vers vous aussi Jésus tourne son regard et vous invite à aller chez lui. Chers jeunes, avez-vous rencontré ce regard? Avez-vous entendu cette voix? Avez-vous ressenti cette ardeur à vous mettre en route? Je suis sûr que, même si le vacarme et la confusion, semble régner dans le monde, cet appel continue à résonner dans votre âme pour l’ouvrir à la joie complète. Ceci sera possible dans la mesure où, avec également l’accompagnement de guides experts, vous saurez entreprendre un itinéraire de discernement pour découvrir le projet de Dieu sur votre vie. Même quand votre parcours est marqué par la précarité et par la chute, Dieu riche en miséricorde, tend sa main pour vous relever.
À Cracovie, lors de l’ouverture de la dernière Journée Mondiale de la Jeunesse, à plusieurs reprises je vous ai demandé: « peut-on changer les choses? ». Et vous avez crié ensemble un retentissant « oui! ». Ce cri nait de votre cœur juvénile qui ne supporte pas l’injustice et ne peut se plier à la culture du déchet, ni céder à la globalisation de l’indifférence. Écoutez ce cri qui monte du plus profond de vous! Même quand ressentez, comme le prophète Jérémie, l’inexpérience due à votre jeunesse, Dieu vous encourage à aller là où Il vous envoie: « N’aie aucune crainte […] car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 8).
Un monde meilleur se construit aussi grâce à vous, à votre désir de changement et à votre générosité. N’ayez pas peur d’écouter l’Esprit qui vous suggère des choix audacieux, ne temporisez pas quand la conscience vous demande d’oser pour suivre le Maître. L’Église même désire se mettre à l’écoute de votre voix, de votre sensibilité, de votre foi; voire de vos doutes et de vos critiques. Faites entendre votre cri, laissez-le résonner dans les communautés et faites-le arriver aux pasteurs. Saint Benoît recommandait aux abbés de consulter aussi les jeunes avant toute décision importante, parce que “souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est meilleur” (Règle de Saint Benoît III, 3).
Ainsi, aussi par le cheminement de ce Synode, mes frères Évêques et moi-même nous voulons devenir encore plus les collaborateurs de votre joie (cf. 2 Co 1, 24). Je vous confie à Marie de Nazareth, une jeune comme vous vers qui Dieu a tourné son regard plein d’amour, pour qu’elle vous prenne par la main e vous guide à la joie d’un ”me voici!” total et généreux (cf. Lc 1, 38).
Avec mon affection paternelle,
Du Vatican, le 13 janvier 2017 [00051-FR.01] [Texte original: Italien]
Bénédiction des nouveaux bureaux de Sel + Lumière
Ce mercredi 11 janvier 2017, Mgr Douglas Crosby, président de la Conférence des évêques du Canada, et Mgr Franck Leo, secrétaire général de la CECC, sont venus visiter les nouveaux bureaux de Sel + Lumière TV à Toronto. Après la messe qu’il a célébrée dans la chapelle, Mgr Crosby, également évêque d’Hamilton, a procédé à la bénédiction des locaux. Ci-dessous, le résumé en images.
Prière de Sel + Lumière
Dieu notre Père,
Sur une montagne en Galilée,
Ton Fils Jésus nous a appelés à être le
sel de la terre et la lumière du monde.
Donne-nous la force et la sagesse pour
devenir le peuple des Béatitudes de notre temps.
Que nos paroles apportent au monde
une saveur d’Évangile et que nos vies
soient de brillants exemples de Jésus,
Lui qui est la vraie Lumière du Monde.
Nous te le demandons par Jésus-Christ
notre Seigneur.
Amen.
Échos du Vatican
Retour dans cette émission sur le discours du Pape au corps diplomatique, et précisions sur son programme pour l’année 2017.
Merci pour l’année passée, rêvons celle qui vient !
Dans la vie comme dans un livre, quand une page se tourne, une autre peut s’ouvrir. Et chaque année c’est le même rituel, une grande fête de fin d’année, le 31 décembre, pour tourner la page de l’année écoulée, et un bon repas, le 1er janvier, pour ouvrir le chapitre d’un nouvel an.
Mais au-delà des festivités et des banquets soigneusement préparés, une réflexion devrait surgir naturellement. C’est celle de notre existence. Car si chaque année nous remettons le couvert c’est parce que quelque chose de sacrée nous est donnée au départ : la vie.
Et justement, le passage à la nouvelle année devrait être l’occasion, parmi tant d’autres, de se pencher sur notre passé pour préparer un meilleur avenir. L’examen de conscience étant un bon exercice pour tirer un bilan. Mais c’est aussi l’occasion de l’action de grâce. Le moment privilégié où nous pouvons remercier pour toutes les joies reçues au cours des 365 derniers jours : la vie, le travail, la santé, la famille, l’amitié…Car bien souvent nous consumons toutes ces joies sans en apprécier leur véritable valeur, comme si tout cela nous était dû naturellement. Et ce n’est que lorsque nous les perdons que nous découvrons la richesse de ce qui n’est plus.
Prenons donc le temps, en 2017, de profiter de ce que nous avons la chance d’avoir. De remercier pour toutes ces choses reçues. Et de poser sa pierre chaque jour sans attendre le lendemain, pour bâtir le monde qui vient. Soyons encore plus fous qu’en 2016, et en suivant le bon conseil de Saint-Exupéry, faisons de notre vie un rêve et de ce rêve une réalité. Car l’avenir, pourrait conclure l’auteur du Petit Prince, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible.
Homélie du pape François lors de la célébration de la Solennité de l’Épiphanie
À 10hoo ce matin, le Saint-Père a présidé à la célébration de l’Eucharistie de l’Épiphanie du Seigneur en la Basilique vaticane. Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie telle que prononcée par le pape François suivant la proclamation du Saint Évangile ainsi que l’annonce du Jour de Pâques qui sera célébré cette année le 16 avril prochain:
Proclamation de Pâques
Sachez chers frères et soeurs, qui vous êtes réjouis de la
Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ,
Que par la grâce de Dieu je vous annonce aussi
la joie de la Résurrection qui est notre Sauveur.
Le Mercredi des cendres, le commencement du jeûne
Ainsi que de la saison sacrée du Carême
Commencera le premier jour du mois de mars.
Le seizième jour du mois d’avril, vous célèbrerez dans la joie le Jour de Pâques
Ainsi que la Fête Pascale de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Le vingt-cinquième jour du mois de mai sera célébrée
L’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Le quatrième jour du mois de juin sera la fête de la Pentecôte.
Le quinzième jour du mois de juin se tiendra
La fête du Très Saint Corps et Sang du Christ.
Le troisième jour de décembre sera le premier dimanche
de l’Avent de Notre Seigneur Jésus-Christ
pour qui est honneur et gloire pour les siècles des siècles. Amen.
*En Italie, la Solennité de l’Ascension est célébrée le 28 mai ;
La Solennité du Très Saint Corps et Sang du Christ est célébrée le dimanche 18 juin« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui » (Mt 2, 2).
Avec ces paroles, les mages, venus de terres lointaines, nous font connaître le motif de leur longue traversée : adorer le roi nouveau-né. Voir et adorer : deux actions mises en relief dans le récit évangélique : nous avons vu une étoile et nous voulons adorer.Ces hommes ont vu une étoile qui les a mis en mouvement. La découverte de quelque chose d’inhabituel qui est arrivé dans le ciel a déclenché une série incalculable d’évènements. Ce n’était pas une étoile qui a brillé de façon exclusive pour eux et ils n’avaient pas non plus un ADN spécial pour la découvrir. Comme un Père de l’Église l’a bien reconnu, les mages ne se sont pas mis en route parce qu’ils avaient vu l’étoile mais ils ont vu l’étoile parce qu’ils se sont mis en route (cf. Jean Chrysostome). Ils avaient le cœur ouvert sur l’horizon et ils ont pu voir ce que le ciel montrait parce qu’il y avait en eux un désir qui les poussait : ils étaient ouverts à une nouveauté.
Les mages, de cette manière, expriment le portrait de l’homme croyant, de l’homme qui a la nostalgie de Dieu ; de celui qui sent le manque de sa maison, la patrie céleste. Ils reflètent l’image de tous les hommes qui, dans leur vie, ne se sont pas laissé anesthésier le cœur.
La sainte nostalgie de Dieu jaillit dans le cœur croyant parce qu’il sait que l’Évangile n’est pas un évènement du passé mais du présent. La sainte nostalgie de Dieu nous permet de tenir les yeux ouverts devant toutes les tentatives de réduire et d’appauvrir la vie. La sainte nostalgie de Dieu est la mémoire croyante qui se rebelle devant tant de prophètes de malheur. Cette nostalgie est celle qui maintient vivante l’espérance de la communauté croyante qui, de semaine en semaine, implore en disant : « Viens, Seigneur Jésus ! ».
Ce fut vraiment cette nostalgie qui a poussé le vieillard Siméon à aller tous les jours au temple, sachant avec certitude que sa vie ne se terminerait pas sans pouvoir tenir dans ses bras le Sauveur. Ce fut cette nostalgie qui a poussé le fils prodigue à sortir d’une attitude destructive et à chercher les bras de son père. Ce fut cette nostalgie que le berger a senti dans son cœur quand il a laissé les 99 brebis pour chercher celle qui s’était perdue, et ce fut aussi ce qu’a expérimenté Marie- Madeleine le matin du dimanche pour aller courir au tombeau et rencontrer son Maitre ressuscité.
La nostalgie de Dieu nous tire hors de nos résignations, celles qui nous amènent à penser que rien ne peut changer. La nostalgie de Dieu est l’attitude qui rompt nos conformismes ennuyeux et nous pousse à nous engager pour ce changement auquel nous aspirons et dont nous avons besoin. La nostalgie de Dieu a ses racines dans le passé mais ne s’arrête pas là : elle va à la recherche de l’avenir. Le croyant “nostalgique”, poussé par sa foi, va à la recherche de Dieu, comme les mages, dans les lieux les plus cachés de l’histoire, parce qu’il sait dans son cœur que son Seigneur l’attend là. Il va à la périphérie, à la frontière, dans les lieux non évangélisés, afin de pouvoir rencontrer son Seigneur ; et il ne le fait pas du tout avec une attitude de supériorité, il le fait comme un mendiant qui ne peut ignorer les yeux de celui pour lequel la Bonne Nouvelle est encore un terrain à explorer.
Comme attitude opposée, dans le palais d’Hérode (qui se trouvait à très peu de kilomètres de Bethléem), on ne s’était pas rendu compte de ce qui arrivait. Tandis que les mages marchaient, Jérusalem dormait. Elle dormait de connivence avec un Hérode qui, au lieu d’être en recherche, dormait bien. Il dormait sous l’anesthésie d’une conscience cautérisée. Et il est resté déconcerté. Il a eu peur. C’est le trouble de celui qui, devant la nouveauté qui révolutionne l’histoire, se ferme sur lui-même, sur ses résultats, sur ses connaissances, sur ses succès. Le trouble de celui qui se tient assis sur sa richesse sans réussir à voir au-delà. Un trouble qui naît dans le cœur de celui qui veut contrôler tout et tout le monde. C’est le trouble de celui qui est immergé dans la culture du vaincre à tout prix ; dans cette culture où il y a de la place seulement pour les “vainqueurs” et coûte que coûte. Un trouble qui naît de la peur et de la crainte devant ce qui nous interroge et met en danger nos sécurités et nos vérités, nos manières de nous attacher au monde et à la vie. Et Hérode a eu peur, et cette peur l’a conduit à chercher la sécurité dans le crime : « Necas parvulos corpore, quia te nacat timor in corde » – “Tu assassines ces faibles corps parce que la peur assassine ton cœur” (Saint Quodvultdeus, Sermon 2 sur le Symbole : PL 40, 655).
Nous voulons adorer. Ces hommes sont venus de l’Orient pour adorer, et ils sont venus le faire dans le lieu qui convient à un roi : le Palais. Ils sont arrivés là par leur recherche, c’était le lieu approprié, puisque cela revient à un Roi de naître dans un palais et d’avoir sa cour et ses sujets. C’est le signe du pouvoir, du succès, d’une vie réussie. Et on peut s’attendre à ce que le roi soit vénéré, craint et adulé, oui, mais pas nécessairement aimé. Ce sont les règles mondaines, les petites idoles et à qui nous rendons un culte : le culte du pouvoir, de l’apparence et de la supériorité. Des idoles qui promettent seulement tristesse et esclavage.
Et c’est vraiment là qu’a commencé le chemin le plus long qu’ont dû faire ces hommes venus de loin. Là, a commencé l’audace la plus difficile et la plus compliquée. Découvrir que ce qu’ils cherchaient n’était pas dans le Palais mais se trouvait dans un autre lieu, non seulement géographique mais existentiel. Là, ils ne voyaient pas l’étoile qui les conduisait à découvrir un Dieu qui veut être aimé, et cela est possible uniquement sous le signe de la liberté et non de la tyrannie ; découvrir que le regard de ce Roi inconnu – mais désiré – n’humilie pas, ne rend pas esclave, n’emprisonne pas. Découvrir que le regard de Dieu relève, pardonne, guérit. Découvrir que Dieu a voulu naître là où nous ne l’attendions pas, là où peut-être nous ne le voulions pas. Ou là où tant de fois, nous le renions. Découvrir que dans le regard de Dieu, il y a de la place pour ceux qui sont blessés, fatigués, maltraités et abandonnés : que sa force et son pouvoir s’appellent miséricorde. Comme est loin, pour certains, Jérusalem de Bethléem !
Hérode ne peut pas adorer parce qu’il n’a pas voulu changer son regard. Il n’a pas voulu cesser de rendre un culte à lui-même, croyant que tout commençait et finissait avec lui. Il n’a pas pu adorer parce que son but était qu’ils l’adorent lui. Les prêtres non plus n’ont pu adorer parce qu’ils savaient beaucoup de choses, ils connaissaient les prophéties, mais ils n’étaient disposés ni à se mettre en chemin ni à changer.
Les mages ont senti la nostalgie, ils ne voulaient plus les choses habituelles. Ils étaient habitués, accoutumés aux Hérode de leur temps et en étaient fatigués. Mais là, à Bethléem, il y avait une promesse de nouveauté, une promesse de gratuité. Là quelque chose de nouveau arrivait ; les mages ont pu adorer parce qu’ils ont eu le courage de marcher et, se prosternant devant le petit, se prosternant devant le pauvre, se prosternant devant celui qui est sans défense, se prosternant devant l’Enfant de Bethléem insolite et inconnu, ils ont découvert la Gloire de Dieu.
[00024-FR.01] [Texte original: Italien]