Audience Générale du Pape François – 25 janvier 2023

Dans son message de catéchèse d’aujourd’hui, le pape François poursuit sa série sur l’évangélisation.

Il réfléchit sur Jésus en tant que « maître de l’annonce », qui nous guide pour proclamer « la joie, la délivrance, la lumière, la guérison et l’émerveillement » de l’Évangile.

Voici le texte intégral:

Chers frères et sœurs, bonjour !

Mercredi dernier nous avons réfléchi sur Jésus modèle de l’annonce à son cœur de pasteur toujours porté vers les autres. Aujourd’hui, nous le regardons comme maître de l’annonce. Laissons-nous guider par l’épisode où Il prêche dans la synagogue de son village, Nazareth. Jésus lit un passage du prophète Isaïe (cf. 61, 1-2) et surprend ensuite tout le monde avec une « prédication » très courte, d’une seule phrase. Il dit : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » (Lc 4, 21). Cela signifie que pour Jésus, ce passage prophétique contient l’essentiel de ce qu’il veut dire de lui-même. Donc, chaque fois que nous parlons de Jésus, nous devons retrouver cette première annonce de sa part. Voyons alors en quoi elle consiste. Cinq éléments essentiels peuvent être identifiés.

Le premier est la joie. Le premier élément est la joie. Jésus proclame : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; […] il m’a envoyé porter la joyeuse nouvelle aux pauvres » (v. 18). La joyeuse nouvelle : on ne peut pas parler de Jésus sans joie, car la foi est une merveilleuse histoire d’amour à partager. Témoigner de Jésus, faire quelque chose pour les autres en son nom, c’est entrevoir entre les lignes de sa vie d’avoir reçu un don si beau que nulle parole ne peut l’exprimer. Au contraire, quand manque la joie, l’Évangile ne passe pas, parce qu’il est – la parole elle-même le dit – une bonne annonce, une annonce de joie. Un chrétien triste peut parler de belles choses mais tout cela est vain si l’annonce qu’il transmet n’est pas joyeuse.

Venons-en au deuxième aspect : la libération. Jésus dit qu’il a été envoyé  » pour proclamer aux prisonniers la libération  » (ibid.). Cela signifie que celui qui annonce Dieu ne peut pas faire de prosélytisme, ne peut pas faire pression sur les autres, mais les soulager : ne pas imposer de fardeaux, mais les décharger ; apporter la paix, pas la culpabilité. Bien sûr, suivre Jésus implique une ascèse, des sacrifices ; après tout, si toute bonne chose l’exige, combien plus la réalité décisive de la vie ! En revanche, celui qui témoigne du Christ montre la beauté de l’objectif, plutôt que la fatigue du parcours. Nous est-il déjà arrivé de raconter à quelqu’un un beau voyage que nous avons fait : nous aurons parlé de la beauté des lieux, de ce que nous avons vu et vécu, pas du temps pour s’y rendre et des files d’attente à l’aéroport ! Ainsi, toute annonce digne du Rédempteur doit communiquer la libération.

Troisième aspect : la lumière. Jésus dit qu’il est venu apporter  » la vue aux aveugles  » (ibid.). Il est frappant de constater que dans toute la Bible, avant le Christ, la guérison d’un aveugle n’apparaît jamais. Il s’agissait en effet d’un signe promis qui viendrait avec le Messie. Mais ici, il ne s’agit pas seulement de la vue physique, mais d’une lumière qui fait voir la vie d’une manière nouvelle. Il y a un « retour à la lumière », une renaissance qui ne se produit qu’avec Jésus. Si nous y réfléchissons, c’est ainsi que la vie chrétienne a commencé pour nous : avec le baptême, qui dans l’Antiquité était appelé « illumination ». Et quelle lumière Jésus nous donne-t-il? La lumière de la filiation : Il est le Fils bien-aimé du Père, vivant pour toujours ; avec Lui, nous sommes aussi des enfants de Dieu, aimés pour toujours, malgré nos fautes et nos défauts. Alors la vie n’est plus une avancée aveugle vers le néant, elle n’est pas une question de chance ou de destin, elle n’est pas quelque chose qui dépend du hasard ou des étoiles, ni même de la santé et des finances, mais de l’amour du Père, qui prend soin de nous, ses enfants bien-aimés. Comme c’est merveilleux de partager cette lumière avec les autres !

Quatrième aspect de l’annonce : la guérison. Jésus dit qu’il est venu « libérer les opprimés » (ibid.). Les opprimés sont ceux qui se sentent écrasés dans la vie par quelque chose : les maladies, les difficultés, les fardeaux du cœur, la culpabilité, les erreurs, les vices, les péchés… Ce qui nous opprime, par-dessus tout, c’est ce mal même qu’aucun médicament ou remède humain ne peut guérir : le péché. La bonne nouvelle est qu’avec Jésus, ce mal ancien, qui semble invincible, n’a plus le dernier mot. Du péché, Jésus nous guérit toujours et gratuitement. Il invite tous ceux qui sont « fatigués et opprimés » à venir à Lui (cf. Mt 11,28). Ainsi, accompagner quelqu’un à la rencontre de Jésus, c’est l’amener au médecin du cœur, qui l’élève dans sa vie. C’est dire : « Frère, sœur, je n’ai pas de réponses à tant de tes problèmes, mais Jésus te connaît et t’aime, il peut te guérir et rasséréner ton cœur ». Celui qui porte des fardeaux a besoin d’une caresse sur son passé, a besoin de pardon. Et ceux qui croient en Jésus ont précisément cela à donner aux autres : la force du pardon de Dieu, qui libère l’âme de toute dette. La Bible parle d’une année au cours de laquelle on était libéré du fardeau des dettes : le Jubilé, l’année de grâce. C’est le dernier point de l’annonce.

Jésus dit en effet qu’il est venu  » proclamer l’année de grâce du Seigneur  » (Lc 4, 19). Ce n’était pas un jubilé planifié, mais avec le Christ, la grâce qui rend la vie nouvelle arrive toujours et émerveille toujours. Et l’annonce de Jésus doit toujours apporter l’émerveillement de la grâce. Car ce n’est pas nous qui faisons de grandes choses, mais c’est la grâce du Seigneur qui, même à travers nous, accomplit des choses imprévisibles. Les surprises de Dieu. L’Évangile s’accompagne d’un sentiment d’émerveillement et de nouveauté qui a un nom : Jésus.

Qu’il nous aide à la proclamer comme il le souhaite, en communiquant joie, libération, lumière, guérison et émerveillement.

Une dernière chose : cette joyeuse annonce, dit l’Évangile, est adressée  » aux pauvres  » (v. 18). Nous les oublions souvent, pourtant ce sont les destinataires explicitement mentionnés par Jésus, car ils sont les bien-aimés de Dieu. Souvenons-nous d’eux, et souvenons-nous que, pour accueillir le Seigneur, chacun de nous doit se faire « pauvre intérieurement » : c’est-à-dire vaincre toute prétention à l’autosuffisance pour se reconnaitre comme ayant besoin de la grâce, ayant toujours besoin de Lui.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation du Bureau de presse du Saint-Siège.

À la mémoire du cardinal George Pell

Cardinal George Pell

Photo reproduite avec l’aimable autorisation de Vatican News. Utilisée avec permission.


 
Nous sommes attristés d’apprendre le décès du cardinal George Pell, archevêque émérite de Sydney, préfet émérite du Secrétariat pour l’Économie et leader courageux de l’Église dans le monde entier.

Nous lui sommes particulièrement reconnaissants de ses efforts inlassables pour accroître l’intégrité et la transparence des opérations financières du Saint-Siège, en tant que partie intégrante du vaste programme de réforme administrative du Saint-Père. À l’ère des transactions rapides et de la tentation toujours plus grande de faire des économies, le cardinal Pell a invité l’Église à adopter un niveau plus élevé de responsabilité fiscale, de gouvernance et de normes comptables internationales.

Nous reconnaissons également que les dernières années de sa vie ont constitué une épreuve longue et difficile. Nous remercions Dieu que le cardinal Pell ait quitté cette vie avec une conscience claire.

Nous confions son âme, et celle de tous les défunts, à la miséricorde et à la compassion de Notre Seigneur.

Homélie du pape François pour les funérailles du pape émérite Benoît XVI

Le 5 janvier, le pape François a présidé la messe des funérailles du pape émérite Benoît XVI sur la place Saint-Pierre. Lisez ci-dessous le texte intégral de l’homélie qu’il a prononcée à cette occasion solennelle :

Homélie du pape François

Place Saint-Pierre

Jeudi 5 janvier 2023

« Père, entre tes mains je remets mon esprit » ( Lc 23, 46). Ce sont les dernières paroles que le Seigneur a prononcées sur la croix ; son dernier soupir – pourrait-on dire -, qui confirme ce qui a caractérisé toute sa vie : une permanente remise de soi entre les mains de son Père. Des mains de pardon et de compassion, de guérison et de miséricorde, des mains d’onction et de bénédiction qui le poussèrent à se livrer aussi aux mains de ses frères. Le Seigneur, ouvert aux histoires qu’il rencontrait sur son chemin, s’est laissé ciseler par la volonté de Dieu en prenant sur ses épaules toutes les conséquences et les difficultés de l’Évangile, jusqu’à voir ses mains meurtries par amour : « Vois mes mains », dit-il à Thomas ( Jn 20, 27), et il le dit à chacun de nous, « Vois mes mains ». Des mains meurtries qui vont à la rencontre et ne cessent de s’offrir, afin que nous connaissions l’amour que Dieu a pour nous et que nous croyions en lui (cf. 1 Jn 4, 16) [1].

« Père, entre tes mains je remets mon esprit » est l’invitation et le programme de vie qui inspire et veut modeler comme un potier (cf. Is 29, 16) le cœur du pasteur, jusqu’à ce que palpitent en lui les mêmes sentiments que ceux du Christ Jésus (cf. Ph 2, 5). Dévouement reconnaissant de service au Seigneur et à son Peuple qui naît du fait d’avoir accueilli un don totalement gratuit : : “Tu m’appartiens… Tu leur appartiens”, susurre le Seigneur ; “Tu es sous la protection de mes mains, sous la protection de mon coeur. Reste dans le creux de mes mains et donne-moi les tiennes” [2]. C’est la condescendance de Dieu et sa proximité capable de se placer dans les mains fragiles de ses disciples pour nourrir son peuple et dire avec lui : prenez et mangez, prenez et buvez, ceci est mon corps, mon corps qui s’offre pour vous (cf. Lc 22, 19). La synkatabasis totale de Dieu .

Un dévouement priant, qui se façonne et s’affine silencieusement entre les carrefours et les contradictions que le pasteur doit affronter (cf. 1 P 1, 6-7) et l’invitation confiante à paître le troupeau (cf. Jn 21, 17). Comme le Maître, il porte sur ses épaules la fatigue de l’intercession et l’usure de l’onction pour son peuple, surtout là où la bonté doit lutter et où les frères voient leur dignité menacée (cf. He 5, 7-9). Dans cette rencontre d’intercession, le Seigneur continue à générer la douceur capable de comprendre, d’accueillir, d’espérer et de parier au-delà des incompréhensions que cela peut susciter. Une fécondité invisible et insaisissable, qui naît du fait de savoir dans quelles la confiance a été placée (cf. 2 Tm 1, 12). Une confiance priante et adoratrice, capable d’interpréter les actions du pasteur et d’adapter son cœur et ses décisions aux temps de Dieu (cf. Jn 21, 18) : « Être le pasteur veut dire aimer, et aimer veut dire aussi être prêt à souffrir. Aimer signifie: donner aux brebis le vrai bien, la nourriture de la vérité de Dieu, de la parole de Dieu, la nourriture de sa présence » [3].

Et aussi un dévouement soutenu par la consolation de l’Esprit, qui le précède toujours dans la mission : dans la quête passionnée de communiquer la beauté et la joie de l’Évangile (cf. Exhort. Ap. Gaudete et exsultate, n. 57), dans le témoignage fécond de ceux qui, comme Marie, restent de bien des manières au pied de la croix, dans cette paix douloureuse mais solide qui n’agresse ni ne soumet ; et dans l’espérance obstinée mais patiente que le Seigneur accomplira sa promesse, comme il l’avait promis à nos pères et à sa descendance à jamais (cf. Lc 1, 54-55).

Nous aussi, fermement attachés aux dernières paroles du Seigneur et au témoignage qui a marqué sa vie, nous voulons, en tant que communauté ecclésiale, suivre ses traces et confier notre frère aux mains du Père : que ces mains de miséricorde trouvent sa lampe allumée avec l’huile de l’Évangile qu’il a répandue et dont il a témoigné durant sa vie (cf. Mt 25, 6-7).

Saint Grégoire le Grand, à la fin de la Règle pastorale, invite et exhorte un ami à lui offrir cette compagnie spirituelle : « Au milieu des tempêtes de ma vie, je me console par la confiance que tu me tiendras à flot sur la table de tes prières, et que, si le poids de mes fautes m’abat et m’humilie, tu me prêteras le secours de tes mérites pour me relever ». C’est la conscience du pasteur qu’il ne peut pas porter tout seul ce que, en réalité, il ne pourrait jamais supporter tout seul et, par conséquent, il sait s’abandonner à la prière et au soin du peuple qui lui est confié [4]. C’est le peuple fidèle de Dieu qui, rassemblé, accompagne et confie la vie de celui qui a été son pasteur. Comme les femmes de l’Évangile au sépulcre, nous sommes ici avec le parfum de la gratitude et l’onguent de l’espérance pour lui démontrer, encore une fois, l’amour qui ne se perd pas. Nous voulons le faire avec la même onction, sagesse, délicatesse et dévouement qu’il a su prodiguer au cours des années. Nous voulons dire ensemble: “Père, entre tes mains nous remettons son esprit”.

Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa voix, définitivement et pour toujours !

Texte courtoisie de la Libreria Editrice Vaticana

Testament spirituel du Pape émérite Benoît XVI

Photo de Stefano Spaziani

Un an après le début de son pontificat, le Pape émérite Benoît XVI a rédigé son testament spirituel. Il y remercie Dieu, ses parents et ses proches, et réfléchit aux perspectives et aux défis de la théologie au XXe siècle. Le Vatican l’a publié le jour de son décès, le 31 décembre 2022.


Lisez le texte intégral ci-dessous :

Testament spirituel du Pape émérite Benoît XVI
29 août 2006

Si, à cette heure tardive de ma vie, je jette un regard sur les décennies que j’ai parcourues, je vois d’abord combien de raisons j’ai de rendre grâce. Tout d’abord, je remercie Dieu lui-même, le donateur de tout bon cadeau, qui m’a donné la vie et m’a guidé à travers divers moments de confusion, me relevant toujours quand je commençais à glisser et me redonnant toujours la lumière de son visage. Avec le recul, je vois et je comprends que même les parties sombres et fatigantes de ce voyage étaient pour mon salut et que c’est en elles qu’Il m’a bien guidé.

Je remercie mes parents, qui m’ont donné la vie dans une période difficile et qui, au prix de grands sacrifices, m’ont préparé avec leur amour un magnifique foyer qui, comme une lumière vive, illumine tous mes jours jusqu’à aujourd’hui. La foi lucide de mon père nous a appris à croire, nous ses enfants, et elle a toujours tenu bon au milieu de toutes mes réalisations scientifiques ; la profonde dévotion et la grande bonté de ma mère sont un héritage pour lequel je ne saurais la remercier suffisamment. Ma sœur m’a assisté pendant des décennies de manière désintéressée et avec une attention affectueuse ; mon frère, avec la lucidité de ses jugements, sa résolution vigoureuse et la sérénité de son cœur, m’a toujours ouvert la voie ; sans sa constance qui me précède et m’accompagne, je n’aurais pas pu trouver le bon chemin.

Du fond du cœur, je remercie Dieu pour les nombreux amis, hommes et femmes, qu’il a toujours placés à mes côtés ; pour les collaborateurs à toutes les étapes de mon parcours ; pour les enseignants et les étudiants qu’il m’a donnés. Je les confie avec gratitude à sa bonté. Et je veux remercier le Seigneur pour ma belle patrie dans les Préalpes bavaroises, dans laquelle j’ai toujours vu briller la splendeur du Créateur lui-même. Je remercie les gens de ma patrie, car c’est en eux que j’ai expérimenté, encore et encore, la beauté de la foi. Je prie pour que notre terre reste une terre de foi et je vous en prie, chers compatriotes : ne vous laissez pas détourner de la foi. Et enfin, je remercie Dieu pour toute la beauté que j’ai pu expérimenter à chaque étape de mon chemin, mais surtout à Rome et en Italie, qui est devenue ma deuxième maison.

À tous ceux que j’ai lésés d’une manière ou d’une autre, je demande pardon de tout mon cœur.

Ce que j’ai dit auparavant à mes compatriotes, je le dis maintenant à tous ceux qui, dans l’Église, ont été affectés à mon service : restez fermes dans la foi! Ne vous laissez pas troubler ! Il semble souvent que la science – les sciences naturelles d’une part et la recherche historique (en particulier l’exégèse des Saintes Écritures) d’autre part – soient capables d’offrir des résultats irréfutables en contraste avec la foi catholique. J’ai vécu les transformations des sciences naturelles depuis longtemps et j’ai pu voir comment, au contraire, des certitudes apparentes contre la foi se sont évanouies, se révélant être non pas des sciences, mais des interprétations philosophiques ne relevant qu’en apparence de la science ; tout comme, d’autre part, c’est dans le dialogue avec les sciences naturelles que la foi aussi a appris à mieux comprendre la limite de la portée de ses revendications, et donc sa spécificité. Depuis soixante ans, j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier des sciences bibliques, et avec la succession des différentes générations, j’ai vu s’effondrer des thèses qui semblaient inébranlables, se révélant de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher etc.), la génération existentialiste (Bultmann etc.), la génération marxiste. J’ai vu et je vois comment, à partir de l’enchevêtrement des hypothèses, le caractère raisonnable de la foi a émergé et émerge encore. Jésus-Christ est vraiment le chemin, la vérité et la vie – et l’Église, avec toutes ses insuffisances, est vraiment son corps.

Enfin, je demande humblement : priez pour moi, afin que le Seigneur, malgré tous mes péchés et mes insuffisances, me reçoive dans les demeures éternelles. De tout cœur, ma prière va à tous ceux qui, jour après jour, me sont confiés.

Texte avec l’aimable autorisation du Bureau de presse du Saint-Siège

Merci pape émérite Benoît XVI

Le pape Benoît XVI s’adressant à son audience générale sur la place Saint-Pierre au Vatican le 20 avril 2011. Le pape Benoît XVI est décédé le 31 décembre 2022, à l’âge de 95 ans, dans sa résidence au Vatican. (Photo CNS/Paul Haring)

 

 

« Le cœur du christianisme est le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Christ….. Le centre de tout cela est le Dieu trinitaire et, par conséquent, l’amour en tant qu’Alpha et Omega du monde. [Ces déclarations indiquent la même vérité : participer au témoignage de Jésus en mourant dans la foi et l’amour. Cette foi et cet amour sont simultanément l’acceptation de ma vie par Dieu et ma volonté d’embrasser l’acceptation divine. Et tout cela vient du Dieu qui ne peut être amour qu’en tant que Dieu trinitaire et qui, en étant ainsi amour, rend le monde supportable après tout.  »
-Joseph Ratzinger (Benoît XVI), Extrait traduit de la version originale en anglais du livre: Eschatology (1988), p. 100.

 

Faisant écho à ses paroles, nous prions pour que Dieu accueille le Pape émérite Benoît XVI dans la vie éternelle et qu’il connaisse cette « acceptation divine » qu’il a embrassée dans cette vie. Nous rendons grâce à Dieu pour ce « simple et humble ouvrier dans la vigne du Seigneur », qui a fidèlement servi l’Église en nous guidant tous vers une connaissance plus profonde des dons de la foi et de l’amour de Dieu. Nous le rejoignons, avec le Saint-Père le Pape François et toute l’Église, dans l’espérance de la résurrection.
Le bureau de presse du Saint-Siège a indiqué que son corps « sera dans la basilique Saint-Pierre pour que les fidèles puissent lui faire leurs adieux » à partir du lundi 2 janvier 2023. L’équipe de Sel + Lumière Média continue de suivre les communications du bureau de presse et partagera toute information actualisée dès qu’elle sera disponible.

Que l’âme du Pape émérite Benoît XVI, et de tous les fidèles défunts, repose en paix.

 

Déclaration du Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada sur le décès du pape émérite Benoît XVI

Le pape Benoît XVI arrive pour célébrer la messe de la veille du Nouvel An dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 1er janvier 2010. Le pape Benoît XVI est décédé le 31 décembre 2022, à l’âge de 95 ans, dans sa résidence au Vatican. (Photo CNS/Paul Haring)

Déclaration de Mgr Raymond Poisson, évêque de St-Jérôme-Mont-Laurier et

président de la Conférence des évêques catholiques du Canada
à l’occasion du décès du pape émérite Benoît XVI

Aujourd’hui, les évêques du Canada se joignent au pape François et au peuple de Dieu qui pleurent le décès du pape émérite Benoît XVI; ils rendent grâce à Dieu pour sa vie de service humble et dévoué. Benoît XVI laisse derrière lui un grand héritage d’enseignement qui continuera de nous inspirer, tant par les trois encycliques qu’il a rédigées que par les nombreux discours publics qu’il a prononcés à travers le monde en tant que Souverain Pontife. Le pape Benoit XVI, « Cardinal Ratzinger », a été un guide fidèle et sûr de la doctrine catholique tout au long de ses divers offices auprès du Saint Siège.

En tant que Pape, il nous a mis au défi « d’oser aimer » – de faire de « toute votre existence une joyeuse entreprise du don de vous-mêmes à Dieu et à vos frères, à l’imitation de Celui qui a vaincu la haine et la mort pour toujours par l’amour (cf. Ap 5, 13) », et de trouver la paix, le réconfort et l’inspiration dans l’amour que le Christ a pour chacun de nous.

En tant que Canadiens et Canadiennes, nous lui sommes particulièrement reconnaissants pour ses efforts visant à guérir les blessures de notre passé. Benoît XVI a été le premier Pape à rencontrer des victimes d’abus par des membres du clergé. Il a reconnu publiquement le fléau des abus commis par ces derniers, s’en est excusé et a renforcé les processus de l’Église pour répondre aux allégations, notamment en facilitant la poursuite ou la suspension de l’état clérical des personnes ayant été reconnues responsables d’abus.

Le pape Benoît XVI a également invité les membres d’une délégation canadienne, composée de représentants et représentantes des communautés autochtones, ainsi que des diocèses et des communautés religieuses catholiques du Canada, à une réunion privée en avril 2009 pour discuter de leur expérience des pensionnats. Au cours de cette rencontre, le Pape a écouté leurs récits et a exprimé son regret et sa tristesse pour les souffrances éprouvées par de nombreux Autochtones dans le système des pensionnats.

Quelques années plus tard, il a canonisé la première sainte autochtone d’Amérique du Nord, sainte Kateri Tekakwitha, également appelée le « Lys des Mohawks ».

Alors que nous prions pour le repos éternel de son âme, nous prions pour que l’amour et l’espoir que le pape émérite Benoît XVI a trouvé dans le Seigneur ressuscité puissent continuer de nous inspirer et de nous réconforter dans les épreuves et les tribulations de nos propres vies sur terre.

Que la paix lui soit accordée alors qu’il repose pour toujours en communion avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

O Rex Gentium: Encore une reflection en prime

Viens, Roi de l’univers, pierre angulaire de l’Église!
À l’homme que tu as pétri de la terre viens apporter le salut.

 

Dieu se fait pauvre pour rencontrer notre pauvreté

« Jésus est le Roi de l’univers ». N’est-ce pas un peu présomptueux ? Après tout, Jésus n’est pas un monarque comme les autres. D’ailleurs, comment prétendre être un roi universel quand tout le monde n’est pas chrétien ?

Cette ancienne prière de l’Église, dans les derniers jours avant Noël, nous met devant la question : quel type de roi est Jésus et quelle est sa relation au monde entier ?

Regardons d’abord la manière par laquelle Jésus est entrer dans notre monde. Il n’est pas né dans un palais. Son trône était une humble mangeoire : là où mangent des animaux. Durant sa vie, il ne se promenait pas en calèche mais emprunter un âne quand il en avait besoin. Finalement, il n’a pas eu l’honneur des funérailles d’État, mais il a été exécuté comme un criminel aux mains d’un gouverneur romain. 

Paradoxalement, la royauté de Jésus se manifeste dans sa pauvreté. Et c’est exactement cela qui fait de lui le roi des nations. Si Jésus était pauvre – du début de sa vie jusqu’à la fin – c’était car il est venu embrasser notre pauvreté. Ce qui lie toutes les nations de la terre, c’est la pauvreté qui habite chaque cœur humain. Certes, il y a une grande diversité au niveau de notre pauvreté ou richesse matérielle. Mais ce que nous avons tous en commun, c’est la pauvreté intérieure dont nous faisons tous et toutes l’expérience, même inconsciemment. 

Chaque être humain a soif d’amour, de sens, d’espérance et de paix. Ce sont des choses que nous ne pouvons pas procurer pour nous-mêmes. Elles ne sont pas à vendre ; elles sont en rupture de stock au magasin. C’est en ce sens que nous sommes pauvres : nous avons besoin que quelqu’un d’autre vient nous combler, nous guérir et nous sauver.

Dieu est devenu pauvre précisément pour venir nous combler dans notre pauvreté. C’est ainsi que Jésus est le roi de toutes les nations. C’est le mystère dans lequel nous entrons pendant le temps de Noël. Cette période de l’année, c’est l’occasion pour chacun d’entre nous de reconnaitre notre besoin de Dieu, notre soif du Christ, et de nous ouvrir pour qu’il vienne nous combler. 

Jésus, Roi des nations, comble-nous de ta pauvreté royale. Ouvre tous les peuples de la terre pour faire rayonner en nous la lumière de ton royaume. Amen.

O Rex Gentium

 

Viens, Roi de l’univers, pierre angulaire de l’Église!

À l’homme que tu as pétri de la terre viens apporter le salut.

Viens Roi de l’univers, Toi a qui toute créatures a été soumises dès l’origine des univers visibles et invisibles, Toi la pierre angulaire.
Mais qu’est-ce que ta Royauté, Roi de l’Univers ? et qui es-Tu pour être notre Pierre angulaire ?
Celui qui vient est Roi c’est-à-dire celui à qui appartient la domination sur toute chaire certes, mais il est aussi, Pierre Angulaire, c’est-à-dire la condition sine qua non de toute existence, le ce sans quoi rien n’a de sens autrement dit, celui qui donne sens à toutes choses et à toute existence.

En effet la royauté de celui qui vient ne peut se comprendre qu’à la lumière de l’incarnation du Christ. Mieux à la contemplation du Christ, fragile et désarmé de toute agressivité comme nous laisse comprendre la scène de la nativité (Luc 2). Cette Royauté peut encore se comprendre dans le prisme des béatitudes en l’occurrence de la béatitude des pauvres qui proclame haut et fort : « Heureux les pauvres de cœurs, ils recevront le Royaume des Cieux.». (Mt5,3-12).

De ces deux allusions aux écritures, les considérations qui suivent sur la royauté du Messie peuvent être émises.
Il est Roi car il est Doux, Tendre et désarmé de toute violence. Aussi, la douceur qui est l’opposée de la violence et de la domination nous permet de comprendre le mode sous lequel s’exerce sa royauté. S’exerçant dans la douceur, la royauté du Messie est destinée à une catégorie de personnes connue sous le vocable de pauvre de cœur c’est-à-dire celles et ceux qui sont dans l’attente du Salut promis par le Messie qui vient.

Ensuite, l’antienne mentionne qu’il est la Pierre Angulaire. L’image de la pierre angulaire située comme son nom l’indique à l’angle de deux murs d’un bâtiment, est celle qui donne au bâtiment sa solidité. La métaphore désignant le Messie comme Pierre Angulaire de l’église nous donne d’envisager et de considérer celui qui vient comme l’élément fondamental de nos vies. S’il règne sur nous par sa douceur, il aimerait être celui qui donne sens à nos existences.

Dans l’attente du Messie qui vient, puissions-nous nous ouvrir à sa plénitude. Oui il vient pour nous les femmes et les hommes de ce temps, nous donner le salut si nous osons lui demander avec insistance en ce 22 décembre 2022 la grâce d’un cœur pauvre d’un cœur désarmé de toute violence, de toutes rancunes et rancœurs.

Ainsi sera-t-il la Pierre Angulaire de nos vies qui exerce royauté sous forme de tendresse et qui fait de nous des personnes rayonnantes de sa Gloire.

La Cité du Vatican à une Coupe du monde?

Crédit Photo par « Kendal » sur « Unsplash« 

Nous sommes en novembre 2022, ce qui signifie naturellement que la Coupe du monde de la FIFA est arrivée! (Ce n’est pas naturel du tout: c’est juste qu’elle se déroule au Qatar). À Sel + Lumière Média, nous avons les yeux rivés sur le retour du Canada dans le plus grand tournoi sportif du monde, et pas seulement parce que l’Italie n’a pas réussi à se qualifier pour le tournoi après une défaite cuisante contre la Macédoine du Nord. (Trop tôt?)

Bien sûr, nous nous efforçons également de suivre les voyages apostoliques, les discours, les allocutions et le leadership général du pape François depuis le Saint-Siège. Ce fait nous permet d’établir un lien amusant: début novembre, le Canada a disputé un match de préparation à la Coupe du monde contre Bahreïn. Le match s’est déroulé au Khalifa Sports City Stadium, probablement parce que le Bahrain National Stadium, plus grand, n’était pas disponible à cause de la messe célébrée par le pape dans tout le stade moins d’une semaine auparavant!

Tout cela nous amène à nous demander: le Vatican a-t-il une équipe de soccer ? Et pourrait-elle un jour participer à une Coupe du monde?

La Cité du Vatican n’a pas seulement une équipe « représentative », elle en a deux: une équipe masculine qui a débuté en 1985, et une équipe féminine – reflétant l’engagement du Saint-Père à améliorer le profil de leadership des deux sexes dans l’Église – qui a démarré en 2019. Les équipes sont strictement amateurs, composées d’employés du Vatican et de membres de leur famille, choisis parmi la population civile laïque du micro-état situé au milieu de la capitale italienne. Les membres de la Garde suisse pontificale apportent également leur contribution. Les matchs ont lieu au Campo Pio IX, un petit stade situé à Rome, juste à l’extérieur des murs du Vatican.

 

Cela signifie-t-il que nous pourrions voir une « équipe nationale de la Cité du Vatican » défiler dans son uniforme jaune distinctif pour un match de la Coupe du monde? Hélas, c’est très improbable: même si le Saint-Siège est un État souverain reconnu dans le monde entier, membre de l’ONU et d’autres organismes internationaux, la Cité du Vatican n’est pas membre de la FIFA, l’instance dirigeante mondiale, ni de l’UEFA, l’instance dirigeante du sport en Europe.

Mais il y a de très bonnes raisons à cela: les équipes nationales, et l’Association sportive amateur du Vatican (ou ASA) qui les administre, cherchent à rester au-dessus de la mêlée politique et économique qui domine souvent ces compétitions. Domenico Ruggiero, président de l’ASA du Vatican, a déclaré en 2014 que l’association et ses équipes existaient pour promouvoir, « l’important message d’amitié et d’amour [qui] est démontré par le sport – le vrai sport, pas le business qu’est le football ces jours-ci. »

 

L’éthique des équipes nationales du Vatican touche au cœur du mot « amateur » : quelqu’un qui fait quelque chose par amour, par charité. Elles jouent souvent des matchs d’exhibition qui favorisent la paix et la bonne volonté dans le monde, comme un match avec la Palestine en 2011 au stade Al-Khader près de Bethléem et de multiples matchs avec des équipes représentant des hôpitaux de Rome. Leur dernier match amical a eu lieu en novembre 2021 contre des représentants de la Fédération mondiale des Roms. Pour ce match, le véritable adversaire était le racisme et la discrimination, auxquels les Roms (appelés à tort « gitans ») sont confrontés dans une grande partie de l’Europe. L’ASA du Vatican et la Fédération mondiale des Roms ont utilisé le match pour mettre en lumière l’expérience des Roms, et les recettes des billets ont été versées à une initiative du diocèse de Rome visant à faciliter l’accès des enfants Roms locaux aux académies de football de la ville.

 

Et même s’ils sont tous des athlètes amateurs, cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas être élégants sur le terrain de football. Découvrez leur excellent nouveau maillot ici, que vous pouvez acheter à la boutique de souvenirs du Musée du Vatican. Une partie des ventes de l’uniforme soutient les nombreuses activités de bienfaisance du pape et de l’ASA du Vatican.

 

Ainsi, même si elles ne participent pas à une Coupe du monde de sitôt, les équipes nationales de la Cité du Vatican sont des champions à nos yeux!

Préparez-vous pour la campagne « Mardi Je Donne »

Vous cherchez les aubaines du Vendredi Fou ?

Vous espérez économiser de l’argent en faisant vos achats du Cyber lundi ?

Vous réfléchissez à une meilleure façon de dépenser votre argent ?

Ou peut-être êtes- vous préoccupé par la course effrénée qui se déroule autour de l’Action de Grâce américaine et à l’approche de Noël, et cherchez-vous des moyens de concentrer votre attention et vos ressources sur le bien commun alors que nous nous préparons à célébrer la naissance de Notre Seigneur.

Quoi qu’il en soit, nous vous proposons de faire un don durant la campagne MardiJeDonne le 29 novembre, le lendemain du Cyber lundi. Ce sera également le deuxième jour de l’Avent, un bon moment pour reprendre les pratiques traditionnelles de l’aumône, de la prière et du jeûne.

Alors, qu’est-ce que le MardiJeDonne ? Voici quelques faits tirés du site MardiJeDonne | À propos 

https://www.givingtuesday.ca/fr/about 

  • Ça a commencé ici même au Canada en 2013. Canada Dons s’est associé à 14 autres organisations qui soutiennent des organismes sans but lucratif dans tout le pays.
  • MardiJeDonne est maintenant présent dans plus de 80 pays autour du globe, car ils cherchent à « inspirer la générosité dans le monde entier » et « créer un monde où le don fait partie de la vie quotidienne. »
  • Lors du MardiJeDonne 2021, des millions de Canadiens se sont mobilisés !
    • 47 organisations canadiennes y ont participé
    • Les dons en ligne ont totalisé 43,6 millions de dollars.
    • 600 livres de nourriture ont été distribuées aux personnes dans le besoin, dont 24 dindes !
    • 800 canards ont été préservés dans des zones humides.

C’est un élan incroyable ! Et vous avez la possibilité de participer cette année, en contribuant à des œuvres de bienfaisance, des organismes sans but lucratif, des organisations confessionnelles et communautaires au Canada.

Sel + Lumière Média est une telle organisation. Nous comptons sur votre générosité pour produire nos émissions télévisées catholiques et nos médias numériques inspirants, édifiants et enrichissants.

Alors, si vous aimeriez faire partie de cette campagne, pensez à donner à Sel + Lumière Média ce 29 novembre, sur 

https://slmedia.org/fr/don

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