« Il n’avait pas où reposer sa tête… »

Catastrophe d’Haïti, JO de Vancouver, autant d’événements qui font la une. Dans ces réalités si différentes, de membres d’instituts de vie consacrée sont engagés  avec d’autres personnes pour venir en aide et informer de situations inhumaines.

Les nouvelles d’Haïti arrivent plus bouleversantes les unes que les autres. Beaucoup de congrégations sont présentes en Haïti,  bon nombre d’écoles et d’hôpitaux sont gérés par des congrégations. Leur douleur est vive : voir des enfants périr, des personnes ensevelies sous des décombres, des membres de sa communauté disparaître, des institutions s’écrouler.

La vie continue vaillamment

Des communautés religieuses s’entraident,  partagent leur puits, leurs biens, dorment dehors dans les cours avec leurs voisines et voisins. La solidarité n’est pas un vain mot.

Nous les soutenons par la prière, l’amitié et le support matériel.

Depuis un an les religieuses et religieux nous alertent sur le phénomène de la traite humaine lors de grands événements, comme les Jeux Olympiques. Certains travaillent auprès des gouvernements pour faire changer ces pratiques dégradantes.

20100202Au jour le jour d’autres religieux à divers niveaux comme dans les analyses des placements éthiques et interpellant leurs banques dans le placement de leurs actions.

En ce mois de février 2010 où nous fêtons la Présentation du Seigneur et la journée mondiale de la vie consacrée, nous avons pour modèles deux sages, Siméon et Anne, qui ont attendu dans la foi et ont reconnu le Seigneur. Ce sont deux vieillards qui ont tenu dans la foi et la prière. La vie consacrée redit de manière visible que nous portons un trésor : l’indicible mystère d’un Dieu tout fragile qui se met dans nos bras pour sauver le monde.

Chaque congrégation, avec son charisme, propre est en lien avec un milieu différent. À l’heure actuelle où le monde change et est de plus en plus multiculturel, la vie consacrée a l’audace de s’engager dans des lieux difficiles et de suivre le « Jésus qui n’avait pas où reposer la tête »

La vie consacrée dit au monde et à l’église que la solidarité et la fraternité apportent la joie, que l’engagement à la suite du Christ est toujours nouveau et inattendu et que les espoirs et douleurs des hommes et des femmes du monde entier habitent leurs coeurs et leurs prières.

Contre la traite des personnes

À l’approche de l’ouverture des Jeux Olympiques qui se dérouleront à Vancouver, dès le 12 février prochain,  la commission épiscopale pour la justice et la paix des évêques catholiques du Canada vient de publier une lettre pastorale sur la traite des personnes, nous alertant sur ce sujet très préoccupant et mal connu.

À l’occasion de certains événements sportifs d’envergure, des structures sont souvent mises en place pour satisfaire la «demande» de divertissements sexuels. Cela risque d’être malheureusement le cas lors des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver.

Comme pasteurs de l’Église catholique du Canada, nous dénonçons la traite des personnes sous toutes ses formes, qu’elle soit organisée pour le travail forcé (travail domestique, travail agricole ou dans les usines) ou pour l’exploitation sexuelle (prostitution, pornographie, mariages forcés, bar de danseuses, etc.). Nous invitons les croyants et les croyantes à prendre conscience de cette violation des droits humains et de la banalisation du discours qui entoure la prostitution dans notre pays. À la suite de Jésus qui est venu dans le monde pour apporter la vie et la vie en abondance (Jn 10,10), nous pouvons ensemble compatir aux souffrances des victimes et changer des comportements et des mentalités qui entretiennent la violence institutionnalisée dans cette nouvelle forme d’esclavage qu’est la traite des personnes. Jésus ne proclame-t-il pas la libération des captifs comme signe de sa présence parmi nous? (Lc 4,18-19).

Au nom de la dignité de la personne humaine, nos pasteurs invitent les croyants à prendre conscience de cette violation des droits humains et de la banalisation du discours qui entoure la prostitution dans notre pays.

Comme pistes de solution pour combattre ce problème ils proposent de soutenir les organisations déjà engagées avec les victimes de la traite et de demander à nos gouvernements un programme d’éducation et de prévention de la violence envers les femmes.

Ils renvoient aussi pour plus d’information au site de la conférence religieuse canadienne www.crc-canada.org/ qui a préparé une trousse, en janvier 2009,  afin de relancer le débat public au sujet de la traite des femmes et des enfants et de mettre en lumière l’exploitation pour le profit sous ses différentes formes.

Cette trousse s’adresse aux étudiantes et étudiants du secondaire et pour les enseignants, responsables de la pastorale ou du cours d’éthique et de culture religieuse, parents, soit les responsables de l’éducation à la vie chrétienne dans notre diocèse, etc.
 
Vous trouverez la lettre dans son intégralité sur le site de la CECC Elle est à faire connaître autour de vous.

Nous vous en reparlerons très prochainement.

« Qu’il est bon de vivre en frères…»

Ce psaume a été chanté à la synagogue de Rome ce dimanche après-midi durant la première visite de Benoît XVI, invité par le grand rabbin de Rome Riccardo Di Segni.

BXVIIl s’agissait de la deuxième visite historique d’un pape dans ce lieu de culte, la première avait été effectuée  par Jean Paul II en 1986.

Le contexte actuel était un peu tendu du fait de la polémique au sein de la communauté juive, en raison de la décision de Benoît XVI de faire avancer le processus de béatification de Pie XII. Pour M. Riccardo Pacifici, président de la communauté juive de Rome, le silence de Pie XII est encore «douloureux». Avec émotion, il a rappelé la déportation et la mort de ses grands parents à Auschwitz, et a réclamé solennellement l’ouverture des archives du Vatican. Moment d’intense émotion, quand il a rendu hommage à quelques survivants d’Auschwitz présents dans la salle. Le pape s’est alors levé pour les applaudir.

Puis, le rabbin Riccardo Di Segni  a proposé que les deux religions s’attachent ensemble à la sauvegarde de «toute la création», qui passe par «le caractère sacré de la vie, la dignité de l’homme, sa liberté, son exigence de justice et d’éthique».

Dans son discours, Benoît XVI a précisé que durant la Shoah, «le Vatican a mené une action de secours, souvent cachée et discrète». Commentant longuement les dix commandements, il a souligné que

la proximité, la fraternité spirituelle» entre les religions citant en premier lieu «la valeur suprême de la vie.  Chrétiens et juifs ont une grande partie de patrimoine spirituel commun, prient le même Seigneur, ont les mêmes racines mais restent souvent inconnus les uns des autres. Il nous appartient donc d’œuvrer, en réponse à l’appel de Dieu, afin qu’un espace de dialogue reste toujours ouvert, dans un respect réciproque, dans une amitié grandissante, dans un témoignage commun face aux défis de notre époque qui nous invite à collaborer pour le bien de l’humanité dans ce monde créé par Dieu, le Tout-Puissant et le Miséricordieux .

Visite solennelle, émouvante et chaleureuse à la fois ; des paroles en vérité ont été échangées,  un pas de plus vers la fraternité et le dialogue entre juifs et catholiques. Le chemin ouvert par Jean-Paul II, emprunté par Benoît XVI, est long et accidenté, mais beaucoup sont en marche.
Que ces rencontres soient des stimulants dans notre recherche de Dieu le Tout-Autre.

Nomination de Mgr André Mutien Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles

Témoin ce soir 20h30


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Mgr André Mutien Léonard a été nommé aujourd’hui par le pape Benoît XVI, Archevêque de Malines-Bruxelles en Belgique. Il succède au Cardinal Godfried Danneels, dont la renonciation à la charge pastorale a été acceptée pour limite d’âge. Mgr Léonard était jusqu’ici évêque de Namur (Belgique).

Le père Thomas Rosica avait pu s’entretenir avec lui sur l’Eglise en Belgique

Témoin avec Mgr André Mutien Léonard
Ce soir lundi 18 janvier 20h30 et 23h30
Mardi 19 janvier 13h30

Deux hommes, deux manières de nous aider à comprendre la personne humaine

En ce début de semaine de janvier, la France vient de perdre deux hommes de la même génération aux personnalités très différentes: le jésuite Jean-Yves Calvez, d’origine bretonne et le cinéaste Eric Rohmer, originaire d’Alsace. Ils ont en commun d’avoir traversé le siècle dernier et marqué leur époque de manière originale, l’un par ses écrits, l’autre par ses films.

Le Père Calvez fut provincial des jésuites de France de 1967 à 1971 puis assistant général du Père Pedro Arrupe, supérieur général de la Compagnie de Jésus de 1965 à 1983. Période de grands changements dans l’Église et dans le monde.

Théologien et philosophe, grand spécialiste de la doctrine sociale de l’Église,  il s’est aussi consacré pour une bonne part à la pensée de Karl Marx. On lui doit de nombreux ouvrages sur le sujet. Il a dirigé de nombreux centres notamment l’Institut d’Etudes Sociales de l’Institut Catholique de Paris et le CERAS (Centre de Recherche et d’Action Sociales) ainsi que la revue « Etudes ».  Ses deux derniers ouvrages Traversées Jésuites. Mémoires De France, De Rome, Du Monde 1958-1988 paru en 2009 et  le « Petit dictionnaire de la mondialisation », en octobre 2008, sont des apports très utiles à la compréhension des bouleversements du monde actuel.  Jean-Yves Calvez y présente un certain nombre de mots clés comme développement durable, commerce équitable, ingérence, écologie, financiarisation, libéralisme, avant de les croiser avec la pensée sociale de l’Eglise. [Read more…]

6 janvier: fête d’un saint…

Allez remercier St Joseph, moi je ne suis pour rien dans cela, je ne suis qu’un pauvre serviteur. Bienheureux frère André

frere_andre_csc 6 janvier 1937:  mort du  bienheureux frère André. Le Canada est en deuil. Des milliers de pèlerins viennent se recueillir devant sa dépouille à l’Oratoire St Joseph qu’il a voulu faire construire.

Aujourd’hui, comme chaque année,  sera donc célébrée la fête liturgique de ce bienheureux, devenu un héros mythique du Canada, l’une des vingt-sept personnalités canadiennes au musée des Civilisations de Gatineau.

Les célébrations seront encore plus remplies de ferveur puisque les prières des membres de la Congrégation de Sainte Croix à laquelle le frère André appartenait et des pèlerins, ont été exaucées. L’humble frère de Sainte-Croix sera vraisemblablement canonisé dans le courant de cette année. La date exacte n’est pas encore annoncée.

Depuis plus de 70 ans, l’Oratoire St Joseph est à la fois  le plus grand lieu de pèlerinage dans le monde entier dédié à St Joseph et le lieu de recueillement sur le tombeau du bienheureux frère André.

Ce sanctuaire va donc renforcer son caractère unique où deux saints vont continuer d’attirer des foules de pèlerins en quête de sens, et aussi de différentes religions.

Sur la montagne qui surplombe le lac des Deux montagnes et la ville de Montréal, deux géants de la foi, bien humbles veillent : qu’ils intercèdent auprès de Jésus-Christ, en ce début d’année pour la paix et la conversion des cœurs.

Comme à l’habitude plusieurs messes seront célébrées à l’Oratoire Saint Joseph.

Unissons nous par cette prière:

Seigneur Dieu, ami des humbles, tu as suscité en ton serviteur, le frère André, une grande dévotion envers saint Joseph et un dévouement singulier envers les pauvres et les affligés. Accorde-nous, à son intercession, de suivre ses exemples de prière et de charité.

Aimer Dieu et travailler pour Lui

« L’amour divin ressemble au feu qui ne se laisse pas enfermer, car il est impossible d’aimer Dieu et de ne pas travailler pour étendre son culte. »

Mary WardCette phrase peut résumer l’itinéraire hors du commun de Mary Ward qui vient d’être déclarée vénérable.  L’Église universelle se réjouit  et spécialement les religieuses de la congrégation de Jésus (CJ) et de l’Institut de la Bienheureuse Vierge Marie (IBVM), plus connues sous le nom des sœurs de Loretto dont elle est la fondatrice.

Elle est née en 1585 en Angleterre en pleine persécution des catholiques par la reine Élisabeth. Les prêtres étaient interdits d’exercer leur ministère. Elle vécut dans une famille catholique qui cachait des prêtres et a pris de gros risques pour continuer à pratiquer sa foi. En effet, si une famille cachait un prêtre, elle risquait la mort. Elle a donc dû, très jeune, être séparée de ses parents. De son nom de baptême, Jane, elle prit le prénom de Mary à sa confirmation,  pour être sous la protection de la Mère de Dieu qui ne lui a jamais fait défaut.

Elle est entrée chez  les Clarisses en 1606 en Wallonie. C’est là qu’elle entendit un appel à une vie religieuse non cloitrée pour « répandre la bonne nouvelle là où les prêtres ne pouvaient pas aller. »

Il y a 400 ans, en 1609, quittant clandestinement l’Angleterre avec quelques compagnes, elle partait fonder à St Omer en France, la plus ancienne communauté dispensée de clôture. Elles étaient alors connues sous le nom des Dames anglaises. [Read more…]

Marie des enfants

Focus Marie 1a

À l’approche de Noël, les devantures des magasins, les intérieurs des maisons se parent de décorations joyeuses et lumineuses.

C’est aussi le temps de sortir la crèche, d’y ajouter des éléments, des personnages ; tout ce rituel est accueilli par les enfants avec émerveillement et excitation. Dans les fêtes, la présence d’enfants crée une atmosphère différente et difficile à décrire. Vendredi dernier, lors de la fête de Noël de S+L, c’était tangible. De nombreux couples sont venus avec leurs enfants, âgés entre 13 ans et 11 mois. Chacun s’émerveillait des progrès, des ressemblances et faisait ainsi connaissance.
Le regard des enfants et leur joie de venir à une fête nous permettent de tisser des liens et de  nous dire notre amitié.
Les enfants ont un regard neuf sur la vie quotidienne et nous stimulent.
Les enfants nous rappellent que nous avons été enfants, que la vie continue.

C’est que nous découvrirons avec le prochain Focus Catholique « Marie des Enfants » grâce aux élèves de la classe de Marina à l’école Sacré Cœur de Toronto ; ils nous parlent de Marie, du chapelet et de ce que les qualités de Marie suscitent en eux.
De quoi nous préparer et nous renouveler pour vivre les fêtes de Noël et de la solennité de la Mère de Dieu le 1er janvier.

Lundi 21 décembre 19h (après Zoom)
Rediffusion 23h

Rediffusions
Vendredi 25 décembre à 19h 30 et 23h 30
Samedi 26 décembre 13h
Lundi 28 décembre 7h – 19h et 23h
Vendredi 1er janvier 19h 30 et 23h 30

Pour l’avenir de la planète et de l’humanité

Source - Équiterre à CoppenhagueAujourd’hui s’est ouvert à Copenhague le sommet  sur les changements climatiques. Pendant presque quinze jours les scientifiques et politiciens de 192 pays vont tenter de résoudre le problème du réchauffement de la planète et spécialement l’émission des gaz à effet de serre. Je fais miens les souhaits du pape exprimés hier à l’Angelus, « que les travaux de Copenhague aident à identifier des actions respectueuses de la création et en faveur d’un développement solidaire, fondé sur la dignité de la personne humaine et orienté vers le bien de tous. »

Certains cependant pensent que ce n’est qu’un changement naturel, d’autres pensent que l’industrialisation et la manière de vivre de certains pays, la Chine, les USA et le Canada notamment, accélèrent ce processus de réchauffement climatique. Toujours est-il que les scientifiques sont affirmatifs, la planète Terre se réchauffe, les glaciers fondent et des pays entiers vont bientôt être inondés, la Terre va se modifier très rapidement. Il est temps de prendre des décisions et ce à l’échelle mondiale. Devant ces changements, nous nous sentons pour la plupart dépassés et incompétents. Beaucoup de pollution vient de l’industrialisation massive et nous nous demandons souvent si des petits gestes comme le recyclage des biens de consommation peuvent avoir un impact. Je pense que oui. [Read more…]

20 ans plus tard: 14 vies que nous n’oublierons jamais

Elles s’appelaient Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Maria Kluznick, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault et Annie Turcotte. Elles ont été tuées alors qu’elles étudiaient à l’intérieur de l’école polytechnique de Montréal, en fin d’après-midi, par un homme déséquilibré le 6 décembre 1989. Il s’est ensuite donné la mort. Son acte était prémédité, il l’explique dans une lettre. Il en voulait aux femmes qui veulent prendre la place des hommes.

20 années sont passées depuis ce jour dramatique.

Cette histoire m’a bouleversée et pareillement à cette année, le 6 décembre 1999, l’anniversaire tombait un dimanche et j’ai pu même participer à la messe présidée à l’église Notre Dame des Neiges par le frère prêtre d’une des victimes. Il nous a appelées au pardon et non à la haine tout en disant sa douleur de la perte de sa sœur pour lui et pour toute sa famille.

J’ai assisté aussi à l’inauguration du monument en la mémoire des quatorze victimes « nef pour quatorze reines » : une allée d’arbres, située en haut de la Côte de Neiges, place du 6 décembre 1989. Ce n’est pas un monument commémoratif habituel. Il n’est pas en hauteur mais à l’horizontal ; les quatorze plaques avec le nom de chaque victime, reparties en vis-à-vis sur sept rangs, reposent sur le sol; seule la première lettre du prénom est élevée en stèle.

Je suis plusieurs fois revenue marcher dans cette allée. Pour me souvenir et prier pour les victimes, les blessées, les familles, la mère de l’assassin. Pour prier pour lui aussi pour tous les hommes mal à l’aise devant la position de certaines femmes. [Read more…]

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