Aujourd’hui s’est ouvert à Copenhague le sommet sur les changements climatiques. Pendant presque quinze jours les scientifiques et politiciens de 192 pays vont tenter de résoudre le problème du réchauffement de la planète et spécialement l’émission des gaz à effet de serre. Je fais miens les souhaits du pape exprimés hier à l’Angelus, « que les travaux de Copenhague aident à identifier des actions respectueuses de la création et en faveur d’un développement solidaire, fondé sur la dignité de la personne humaine et orienté vers le bien de tous. »
Certains cependant pensent que ce n’est qu’un changement naturel, d’autres pensent que l’industrialisation et la manière de vivre de certains pays, la Chine, les USA et le Canada notamment, accélèrent ce processus de réchauffement climatique. Toujours est-il que les scientifiques sont affirmatifs, la planète Terre se réchauffe, les glaciers fondent et des pays entiers vont bientôt être inondés, la Terre va se modifier très rapidement. Il est temps de prendre des décisions et ce à l’échelle mondiale. Devant ces changements, nous nous sentons pour la plupart dépassés et incompétents. Beaucoup de pollution vient de l’industrialisation massive et nous nous demandons souvent si des petits gestes comme le recyclage des biens de consommation peuvent avoir un impact. Je pense que oui.
Les évêques canadiens en 2003 et en 2008 ont publié une lettre pastorale « Le besoin d’une conversion ». Ils nous alertaient: « en dépit des importants engagements pris lors des rencontres de Rio, Kyoto, Johannesburg et Bali, le Canada représente, selon l’ONU, un « cas extrême » de non-respect de ses engagements. En effet, c’est à une conversion que nous sommes appelés, car nous prenons conscience que le progrès n’est pas sans limite et qu’il endommage radicalement notre terre. De plus nous consommons des denrées produites à l’autre bout du monde et les transports nécessitent beaucoup de moyens en énergie. De fait, nous prenons conscience que nous sommes tous inter-reliés. Prise de conscience douloureuse car nous réalisons que notre confort repose souvent sur la pauvreté d’habitants d’autres pays. Cela demande pour les pays avec un niveau de vie élevée de changer d’habitudes quotidiennes et c’est difficile, lorsqu’on a eu beaucoup, de vivre avec moins, de réduire sa vitesse, son envie de découvrir le monde.
La commission Justice et Paix en France a publié un petit livret « Mobilité durable ». Il s’agit d’un invitation à retrouver ou à découvrir la lenteur, la valeur du temps présent et à réfléchir sur la conséquence de nos actes, invitation à contempler Jésus dans ses déplacements.
Tout changement en profondeur prend du temps, demande de la patience et surtout une vision.
Quelle vision de la planète va ressortir de ce sommet de Copenhague? Quelles relations les pays vont-ils instaurer?
Les 12 et 13 décembre des actions seront organisées dans différents lieux. Cela variera entre des grandes manifestations à des initiatives privées discrètes. L’essentiel étant de prendre conscience que le compte à rebours a commencé. La planète Terre est malade. Elle est notre mère, ne l’oublions pas. Dietrich Bonhoeffer l’a souvent évoqué dans ses écrits: “Notre terre est la terre de Dieu. »
Pour alimenter votre réflexion je vous invite à voir ou revoir l’émission Les compléments du Verbe dans laquelle Sébastien Lacroix rencontre André Beauchamp, prêtre théologien qui a écrit beaucoup sur environnement et théologie. Ses derniers livres peuvent nous aider à trouver dans notre vie les moyens spirituels et humains de ne pas se décourager et de prendre nos responsabilités envers ceux qui viendront après nous.
En tant que chrétiens, nous sommes inscrits dans une lignée. Nous avons reçu la terre des mains de Dieu, à nous d’en prendre soin comme nous prenons soin de notre propre demeure.