« L’amour divin ressemble au feu qui ne se laisse pas enfermer, car il est impossible d’aimer Dieu et de ne pas travailler pour étendre son culte. »
Cette phrase peut résumer l’itinéraire hors du commun de Mary Ward qui vient d’être déclarée vénérable. L’Église universelle se réjouit et spécialement les religieuses de la congrégation de Jésus (CJ) et de l’Institut de la Bienheureuse Vierge Marie (IBVM), plus connues sous le nom des sœurs de Loretto dont elle est la fondatrice.
Elle est née en 1585 en Angleterre en pleine persécution des catholiques par la reine Élisabeth. Les prêtres étaient interdits d’exercer leur ministère. Elle vécut dans une famille catholique qui cachait des prêtres et a pris de gros risques pour continuer à pratiquer sa foi. En effet, si une famille cachait un prêtre, elle risquait la mort. Elle a donc dû, très jeune, être séparée de ses parents. De son nom de baptême, Jane, elle prit le prénom de Mary à sa confirmation, pour être sous la protection de la Mère de Dieu qui ne lui a jamais fait défaut.
Elle est entrée chez les Clarisses en 1606 en Wallonie. C’est là qu’elle entendit un appel à une vie religieuse non cloitrée pour « répandre la bonne nouvelle là où les prêtres ne pouvaient pas aller. »
Il y a 400 ans, en 1609, quittant clandestinement l’Angleterre avec quelques compagnes, elle partait fonder à St Omer en France, la plus ancienne communauté dispensée de clôture. Elles étaient alors connues sous le nom des Dames anglaises. Profondément enracinée dans la spiritualité de St Ignace de Loyola, elle s’est consacrée à l’éducation des filles et a fondé beaucoup d’écoles notamment en Italie, aux Pays-Bas. Elle eut des difficultés avec l’Inquisition. Accusée d’hérésie en 1631, elle dut à plusieurs reprises aller à Rome s’expliquer avec le pape et les cardinaux. Son institut a été dispersé avant sa mort en 1645. Ce n’est qu’en 1877 que l’institut a été reconnu officiellement et quatre siècles après sa fondation que Mary Ward a été déclarée vénérable, c’est-à-dire que ses vertus héroïques ont été reconnues.
Mary Ward faisait toujours une retraite avant de prendre de grandes décisions. Femme de recul, « Lorsque je trouverai que je suis dans le besoin, je me hâterai de faire demande à Dieu », elle a cherché à répondre à cet appel alors que les obstacles étaient nombreux. Ayant un grand amour de l’Église, elle a voulu faire reconnaitre son institut et n’a jamais désespéré malgré les souffrances endurées.
Elle a même été emprisonnée, malade; elle est restée confiante, « elle remettait son sort entre les mains des évêques. Du moment que la volonté de Dieu était remplie en ce qui concernait ses compagnes et elle-même, elle était satisfaite. Elles n’étaient nullement pressées; ce qui ne serait pas fait cette année le serait l’année suivante. » C’est ce message de confiance en Dieu et en l’Église qu’elle nous transmet en ce Noël 2009. www.ibvm.org; Au Canada www.ibvm.ca