Ce psaume a été chanté à la synagogue de Rome ce dimanche après-midi durant la première visite de Benoît XVI, invité par le grand rabbin de Rome Riccardo Di Segni.
Il s’agissait de la deuxième visite historique d’un pape dans ce lieu de culte, la première avait été effectuée par Jean Paul II en 1986.
Le contexte actuel était un peu tendu du fait de la polémique au sein de la communauté juive, en raison de la décision de Benoît XVI de faire avancer le processus de béatification de Pie XII. Pour M. Riccardo Pacifici, président de la communauté juive de Rome, le silence de Pie XII est encore «douloureux». Avec émotion, il a rappelé la déportation et la mort de ses grands parents à Auschwitz, et a réclamé solennellement l’ouverture des archives du Vatican. Moment d’intense émotion, quand il a rendu hommage à quelques survivants d’Auschwitz présents dans la salle. Le pape s’est alors levé pour les applaudir.
Puis, le rabbin Riccardo Di Segni a proposé que les deux religions s’attachent ensemble à la sauvegarde de «toute la création», qui passe par «le caractère sacré de la vie, la dignité de l’homme, sa liberté, son exigence de justice et d’éthique».
Dans son discours, Benoît XVI a précisé que durant la Shoah, «le Vatican a mené une action de secours, souvent cachée et discrète». Commentant longuement les dix commandements, il a souligné que
la proximité, la fraternité spirituelle» entre les religions citant en premier lieu «la valeur suprême de la vie. Chrétiens et juifs ont une grande partie de patrimoine spirituel commun, prient le même Seigneur, ont les mêmes racines mais restent souvent inconnus les uns des autres. Il nous appartient donc d’œuvrer, en réponse à l’appel de Dieu, afin qu’un espace de dialogue reste toujours ouvert, dans un respect réciproque, dans une amitié grandissante, dans un témoignage commun face aux défis de notre époque qui nous invite à collaborer pour le bien de l’humanité dans ce monde créé par Dieu, le Tout-Puissant et le Miséricordieux .
Visite solennelle, émouvante et chaleureuse à la fois ; des paroles en vérité ont été échangées, un pas de plus vers la fraternité et le dialogue entre juifs et catholiques. Le chemin ouvert par Jean-Paul II, emprunté par Benoît XVI, est long et accidenté, mais beaucoup sont en marche.
Que ces rencontres soient des stimulants dans notre recherche de Dieu le Tout-Autre.