Plénière des évêques 2009 – Jour 2

Compte-rendu de la 2e journée de la plénière des évêques catholiques du Canada qui se tient à Cornwall jusqu’au 23 octobre.

De Val-de-Paix à NAV Canada

Semaine 4 de tournage de la série sur la vie consacrée

Il est heureux de pouvoir joindre l’utile à l’agréable. C’est souvent ce que nous permet cette production sur laquelle l’équipe de Sel + Lumière travaille présentement. Depuis un mois, j’ai pu découvrir différentes dimensions de la vie consacrée au sein de l’Église catholique. Ce week-end donc, mon collègue et moi nous sommes rendus à Rawdon, plus précisément à Val-de-Paix, la maison d’accueil de la Communauté du Chemin Neuf là-bas. Je connaissais un peu cette communauté dite nouvelle, fondée en 1973, pour avoir visité sa première maison, dans la côte du Chemin Neuf à Lyon. Ce fut une joie de découvrir les membres de cette famille au Québec. Nous avons accompagné des couples et familles qui participaient à un weekend Emmaüs, une formation pour les grands, pendants que d’autres s’occupent des petits. Le père Michel Gourgues, op, a captivé l’audience avec un véritable cours sur la prière du Notre Père selon Matthieu et Luc. Là pour observer et interviewer, le journaliste a lui aussi ‘vécu’ le week-end, et ce n’était pas bien difficile : enseignement solide dans un cadre enchanteur, soleil d’automne et feuilles givrés, le tout aromatisé de prières et de partages… Ne manquait que mon épouse pour partager ce moment. De voir ces familles vivre et célébrer leur foi avec autant de cœur que d’intelligence nous a à la fois réjouis et inspirés, mon collègue et moi.

Plénière des évêques

De Rawdon nous voici maintenant au Centre NAV Canada pour la plénière des évêques du Canada. Ce happening annuel est important pour nos pasteurs qui ont peu d’occasion de se retrouver. Les sujets à l’ordre du jour sont aussi sérieux qu’intéressants : l’identité catholique dans la sphère publique, les relations catholiques-anglicanes et l’approche pastorale à adopter en réponse à la pauvreté sont quelques thèmes à l’ordre du jour.

Les évêques feront également le point sur Développement et Paix, suite aux allégations de LifeSite.com à l’effet que D&P aurait appuyé un groupe qui serait également soutenu par un organisme qui favorise l’avortement. L’affaire avait causé l’effroi de bien des catholiques du Canada anglais. L’organisme de solidarité internationale de l’Église catholique au Canada est ainsi scruté la loupe. Une mise à jour des règles et politiques ne peut certes faire de tort. Tous reconnaissent toutefois le travail énorme de l’organisme et de ses membres : d’aide à nos frères et sœurs des pays du tiers et quart monde à prendre leur destin en mains et de sensibilisation des catholiques d’ici et de tous les Canadiens au déséquilibre entre les nations riches et les nations pauvres.

Enfin, les évêques se questionneront sur leur rôle dans les questions qui touchent la vie. Pour la première fois, plusieurs évêques avaient pris part à la marche pour la Vie le 14 mai dernier à Ottawa. Sauf l’archevêque de Québec, aucun prélat québécois ne s’était déplacé. Ceux qui étaient présents mettaient fin à un long silence de nos pasteurs dans le débat pro-vie. Au-delà de leur présences, leurs paroles pourraient tempérer un débat qui polarise les catholiques de gauche et de droite.

Enfin, on ne peut nier que l’affaire Lahey a affecté nos pasteurs. Bien qu’il soit trop tôt pour mesurer l’impact de ce scandale, l’image de l’Église, en particulier des hommes de Dieu, en a encore pris pour son rhume. Aucune campagne de relation publique ne pourra renverser l’opinion publique. L’effroi et l’incrédulité de plusieurs catholiques doivent trouver une réponse claire. La transparence est ici de mise.

Cette semaine, prions pour nos évêques afin que leurs discussions portent des fruits. Que leur rencontre se fasse sous le signe de la fraternité et de la communion, empreinte de l’Esprit de Vérité.

 

La famille franciscaine en fête

Le 4 octobre 2009, la famille franciscaine du Québec s’est réunie au Sanctuaire de la Réparation du Sacré-Coeur et de saint Padre Pio, dans l’Est de Montréal, pour célébrer la fête du fondateur de cette grande famille spirituelle et le 800e anniversaire de l’approbation de la règle de l’Ordre. Huit siècles plus tard, le charisme de François d’Assise demeure toujours vivant.

Un synode pour l’Afrique et avec l’Afrique

Benoît XVI ouvrira ce dimanche la 2e Assemblée spéciale sur l’Afrique du Synode des évêques qui se tiendra à Rome jusqu’au 25 octobre prochain.  Le premier ‘Synode sur l’Afrique’ avait eu lieu en 1994 et avait donné l’exhortation apostolique Ecclesia in Africa en 1995, qui allait orienter l’Église en Afrique jusqu’à nos jours. Souhaité de Jean-Paul II, ce 2e synode est en quelque sorte une réponse à la longue plainte africaine : pauvreté, corruption et divisions persistent. Il s’agit de voir comment l’Église peut être agent de paix en Afrique d’où le thème choisi : « L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix » auquel on a lié le verset de Matthieu 5 « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ».

Les Africains affirment eux-mêmes ce besoin de réconciliation. En préambule au Synode de ce mois-ci, Benoît XVI s’est rendu en Afrique en mars dernier lors d’une visite placée sous le signe de la réconciliation : réconciliation entre ethnies qui s’entre-déchirent, entre factions qui se battent pour le contrôle de richesses naturelles comme le pétrole et le diamant. Une véritable réconciliation doit d’abord se vivre au sein même des familles africaines. L’urbanisation galopante par exemple et le manque de travail forcent beaucoup de jeunes parents à se tourner vers des solutions éphémères qui mènent à l’effritement du tissu familial. Encore aujourd’hui, dans les situations de grandes difficultés, les femmes africaines sont presque toujours seules à maintenir intacte la dignité humaine, défendre la famille et sauvegarder les valeurs culturelles et religieuses.

Tant de défis pour une population et une Église en pleine croissance. L’Église catholique en Afrique compte plus de 159 millions de catholiques et ce nombre croît plus vite que nulle part ailleurs dans le monde: 3% en 2007 seulement. D’ici une vingtaine d’année, on y trouvera plus de catholiques qu’en Europe.

L’Église catholique en Afrique a une expertise sur le terrain qu’aucune organisation ne possède. Ce n’est pas par prosélytisme qu’elle ne cesse de proposer l’Évangile comme fondement de la société mais plutôt parce qu’elle est convaincue que cette Parole demeure le meilleur outil pour changer les cœurs et conduire vers une paix véritable. C’est pourquoi les catholiques en Afrique sont prêts à être sel et lumière pour leurs frères et sœurs et pour le monde entier.

Jusqu’au 25 octobre, espérons qu’à travers ses représentants, la voix de l’Afrique soit entendue, accueillie et acceptée dans toute sa vérité.

Quelques statistiques sur cette 2e Assemblée du Synode des évêques pour l’Afrique:

  • 244 Pères synodaux prendront part aux travaux
  • 228 d’entre-eux sont des évêques
  • 197 d’entre-eux viennent d’Afrique
  • 29 experts assisteront les Pères (19 hommes et 10 femmes)
  • 49 auditeurs (29 hommes et 20 femmes) contribueront aux travaux par leurs réflexions et témoignages
  • des représentants de 6 Églises et communautés ecclésiales présentes en Afrique participeront aux travaux à titre de délégués fraternels.

Archives des jésuites au Canada: un héritage à partager

Les provinces jésuites francophones et anglophones du Canada ont célébré l’ouverture de leurs nouvelles archives conjointes à la maison Bellarmin à Montréal le 22 septembre 2009. Les chercheurs et le public en général peuvent désormais découvrir la riche histoire de cette communauté et son rôle essentiel pour l’évangélisation et l’établissement de l’Église catholique au Canada.

Ventura vers de nouvelles aventures…

Benoît XVI a nommé aujourd’hui Mgr Luigi Ventura en tant que nonce apostolique en France. Le représentant du Pape au Canada depuis 8 ans se voit ainsi confier la représentation auprès de la Fille aînée de l’Église. Tâche importante, plus gros poste après celui de nonce en Italie, l’Église catholique en France, en particulier l’épiscopat français, doit se réjouir de sa venue.

Mgr Luigi Ventura

Mgr Luigi Ventura

Arrivé en poste au Canada la veille du 11 septembre 2001, Luigi Ventura était déjà qualifié de ‘nonce de la JMJ 2002’. Ce qu’il fut tant au fil des préparatifs que dans les suites données à l’événement. Le charme italien de l’homme de Brescia aura rapidement conquis les catholiques d’un bout à l’autre du pays. Son écoute attentive et son acuité pastorale lui auront permis de pleinement saisir l’Église au Canada, ses nuances, ses défis et ses besoins. Il laisse ainsi une marque indélébile sur cette Église, ayant suggéré au Saint-Père les noms des pasteurs les plus aptes à exercer le ministère épiscopal. Pensons seulement aux sièges apostoliques de Québec (Ouellet), Halifax (Mancini), Ottawa (Prendergast), Toronto (Collins), Edmonton (Smith) et Vancouver (Miller), sans compter l’élévation du père abbé d’Oka au siège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et de l’ancien maître général des Capucins au siège de Nelson en Colombie Britannique.

Plus qu’un diplomate, Mgr Ventura est l’ami des jeunes. La porte de la nonciature apostolique était toujours ouverte. Je garde ainsi de très bons souvenirs de ces visites avec des étudiants de théologie ou des membres de l’équipe de Sel + Lumière. À chaque fois qu’il le pouvait, Luigi Ventura acceptait les invitations de divers groupes de jeunes qui voulaient le connaître et lui poser des questions.

Pour tout cela, Mgr Ventura nous manquera. Et sûrement que nous lui manquerons aussi: les Français sont… Français! Et nous : Canadiens, Québécois, chialeurs peut-être mais chaleureux et bons vivants… Souhaitons-lui le meilleur dans ses nouvelles fonctions.

Idem à son successeur pour qui la tâche sera énorme : le cardinal Turcotte devra renoncer à sa charge en 2011, tout comme Mgr Gaumond à Sherbrooke, Mgr St-Gelais à Nicolet et Mgr Veillette à Trois-Rivières, pour ne nommer qu’eux, qui atteindront tous l’âge canonique de la retraite, un vénérable 75 ans, en 2011. Les consultations discrètes et enquêtes sur les successeurs potentiels auront de quoi tenir le prochain représentant du Pape au Canada fort occupé… et donner la direction de l’Église catholique au Québec pour les décennies à venir.

25 ans plus tard, les gens de Québec se souviennent

Ce reportage relate l’expérience de deux femmes qui ont été au coeur de l’organisation de la visite de Jean-Paul II dans la ville de Québec les 9 et 10 septembre 1984.

Merci à ECDQ pour sa contribution.

« Célébrons notre foi »

Cette semaine marque le 25e anniversaire de la première visite d’un pape en terre canadienne. Jean-Paul II arrivait à Québec le 9 septembre 1984 pour un voyage de 11 jours, le plus long de son pontificat, qui l’a mené d’un bout à l’autre de notre grand pays. Si la plupart des diocèses et communautés font peu état de cet anniversaire, des Canadiens de partout se sont retrouvés cette semaine-là pour célébrer – d’où le thème simple mais évocateur de cette visite: « Célébrons notre foi. » Car c’est d’abord en tant que frère et pasteur que Jean-Paul II était venu à notre rencontre.

Pour souligner cet anniversaire, Télévision Sel + Lumière présente une émission spéciale avec des gens qui ont contribué à faire de ce voyage un moment fort de notre histoire.

Pape, Pasteur et Pèlerin relatera des moments forts, ainsi que quelques anecdotes, de la visite de Jean-Paul II au Canada en 1984.

Ce soir 19h30 et 23h30

En rappel mardi 8 septembre 12h30 et samedi 12 septembre 19h30 et 23h30.

Vous avez des souvenirs à partager? Commentez ce blogue ou écrivez-nous à info@seletlumieretv.org jusqu’au 20 septembre.

Au-delà de la peur

Jean-Marie Vianney, curé d'ArsL’évangile d’aujourd’hui (Mt 14, 22-36) présente le récit de la tempête apaisée. Jésus s’adresse aux disciples dans la barque. Ils sont pris de peur en voyant Jésus marcher sur les eaux. Il leur dit : « Confiance! N’ayez pas peur!» Ces paroles furent reprises par un Pape bien connu en 1978. C’est ce même message que portait Saint Jean-Marie Vianney dont nous célébrons le 150e anniversaire du retour vers Dieu. Ce «n’ayez pas peur », ce «je suis avec vous toujours,» le Curé d’Ars le proclamait d’une façon spéciale à travers le sacrement du pardon. Plus de 100 000 pèlerins ont convergés vers le petit village français pendant la dernière année de ministère du saint prêtre. Ils allaient à la rencontre d’un prêtre ET à la rencontre de Jésus-Christ, parfois sans s’en douter. Croyaient-ils tous en l’amour du Père qui embrasse et embrase tout? Les conversions des cœurs à Ars au 19e siècle nous donne un aperçu de la grâce de la miséricorde et par-dessous tout, de cet Amour infini qui fait disparaître la peur.

Il y en a qui disent : “J’ai trop fait de mal, le Bon Dieu ne peut pas me pardonner”. C’est un gros blasphème. C’est mettre une borne à la miséricorde de Dieu, et elle n’en a point : elle est infinie.

Jean-Marie Vianney

Ayons une pensée et une prière spéciale à l’intention de tous les prêtres du monde. Qu’à la suite du curé d’Ars, leur patron, ils soient des témoins de l’amour infinie de Dieu pour l’humanité.

Un rendez-vous à ne pas manquer

Vendredi dernier 5 juin 2009 était la Journée mondiale de l’environnement. L’Union des Supérieurs Majeurs nous invitait à prier et à réfléchir sur cette question. Ce même jour le film « Home », était diffusé gratuitement dans de nombreuses villes de la planète, nous faisant faire un tour de monde absolument inoubliable.

home-le-filmLe photographe français, Yann Arthus Bertrand, amoureux de la planète, célèbre pour son livre « La Terre vue du Ciel » l’avait programmé pour cette date. Il a l’habitude de filmer du ciel, ce qui permet de prendre de la hauteur dans tous les sens du terme.
Au début, je me suis demandée si le réalisateur ne se prenait pas pour Dieu le Père contemplant la planète qu’il a confiée à ses enfants. Puis, j’ai compris que le propos de Yann Arthus Bertrand était de nous partager ce qu’il a vu depuis des années et les  préoccupations et les espoirs qu’il porte.

Il nous explique le processus de la vie qui est un miracle et comment l’air, l’eau, le vivant sont liées. Que sur terre est en équilibre précaire, que l’humus est le manteau fertile qui unit. Il nous démontre comment l’homme a cherché à se nourrir. «Le génie de l’homme est de prendre conscience de sa faiblesse et de s’aider des animaux.» Il nous résume les  tournants de l’histoire de la planète.
– Le 1er : l’invention de l’agriculture par l’homme qui n’est plus nomade, avec pour conséquence directe le surplus.
– Le 2e : la découverte du pétrole « poche de soleil » avec pour conséquence la production démesurée. La population planétaire a triplé. Le confort est apparu.
Au milieu du film, le propos prend tout son sens. Avec cette accélération, nous sommes en train de casser le cycle d’une vie qui nous était offerte.

 «On n’a pas changé de modèle.» L’homme cherche toujours à produire plus pour sa survie. Mettant toutes ces changements en perspective, ce film nous montre que le but premier de l’agriculture depuis le début des temps, de nourrir les habitants de la planète, n’est plus honoré.

Plusieurs leitmotivs ponctuent ce film  «Tout est lié, l’air, la terre et le vivant», «Tout s’accélère ». «Il est trop tard pour être pessimiste.» S’appuyant sur la théorie de la destruction par l’épuisement des ressources, (exemple de l’Ile de Paque), Yann Arthus Bertrand fait le compte des changements économiques, agricoles et humains depuis 1950 avec des chiffres dont le plus parlant est celui-ci : 20 % des humains consomment 80% des ressources de la planète. En effet, de nombreux pays plein de ressources, (exemple du Nigeria), ne permettent qu’à un nombre restreint de leurs habitants de vivre.

Allant d’un continent à un autre, ce réalisateur nous invite à produire avec mesure, intelligence et partage. Il nous montre le comportement suicidaire dans lequel de nombreuses sociétés sont embarquées et d’autres voies possibles quand des pays, des personnes cherchent des solutions équitables (exemple du Costa Rica).

Ce film a le courage de dresser un bilan, d’appeler à notre intelligence responsable et d’offrir des changements dans les 10 ans à venir. Il peut permettre de prendre conscience que nous avons comme chrétiens à poser des gestes qui soient cohérents avec nos responsabilités. Dieu nous a confié cette planète et nous devons en prendre soin et faire en sorte que chaque personne puisse se nourrir, être éduqué et vivre en paix. Les évêques du Canada nous ont d’ailleurs interpellés récemment à ce sujet. Cherchons ensemble et montrons qu’il est possible de vivre sans démesure et en étant reliés les uns aux autres. Soyons de ceux et celles-là.

Il est possible de regarder Home sur Youtube jusqu’au 14 juin.

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