Église en Sortie 30 mars 2020

Cette semaine à Église en Sortie, on discute d’Église et d’économie autour du récent discours du pape François au « Séminaire sur les nouvelles formes de fraternité solidaire, d’inclusion, d’intégration et d’innovation » au Vatican avec le spécialiste en gouvernance et professeur à la Smith School of Business de l’Université Queen’s, Bertrand Malsch. On vous présente un reportage sur le mémoire de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec concernant les modifications du Gouvernement du Québec au cours d’éthique et de culture religieuse. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit le théologien et exégète Michel Gourgue o.p. pour parler de son plus récent livre intitulé « Plus tard tu comprendras ».

L’Église et l’économie avec Bertrand Malsch B.C.L., LL.B

Cette semaine, dans le cadre de son balado « Parrêsia », Francis Denis discute d’Église et d’économie autour du récent discours du pape François prononcé le 5 février dernier, au « Séminaire sur les Nouvelles formes de fraternité solidaire, d’inclusion, d’intégration et d’innovation ». Ce séminaire était organisé par l’Académie des sciences sociales et tenu au Vatican. Il réunissait des représentants de gouvernements, de banques, d’économistes venus du monde entier et d’organisations internationales.  Le Pape, dans son allocution, a voulu offrir ses perspectives sur l’état actuel de l’économie mondiale. Pour discuter de ce discours important et des différents enjeux qui y sont relevés, je m’entretiens avec Bertrand Malsch, avocat, professeur agrégé de la Smith school of Business de l’Université Queens et Directeur du Centre pour la gouvernance et la reddition de compte de l’Ordre professionnel des comptables de l’Ontario.

L’Évangile et la valeur spirituelle de l’argent

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Depuis l’étude de Max Weber sur l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, on a souvent souligné l’influence de la religion dans la conception et les rapports qu’entretiennent les hommes avec l’argent. Dans son étude, Max Weber montrait comment le protestantisme avait eu un rôle important dans l’implantation du régime capitaliste. Bien que les distinctions entre les théologies des différentes communautés chrétiennes tendent à s’estomper de plus en plus, on a traditionnellement prétendu que les protestants considéraient la richesse comme une bénédiction de Dieu et comme une certaine récompense suite à un important labeur. Au contraire, du côté catholique, on a souvent considéré les personnes bien nanties d’un mauvais œil, ces dernières s’éloignant prétendument de l’état de pauvreté du Christ.

Dans un monde où les inégalités vont en s’accroissant, il est de mise de s’interroger sur notre rapport avec l’argent ainsi que sur sa réelle importance. Personne ne questionne le rôle extrêmement pratique de l’argent. En effet, dans les sociétés primitives, il était encore possible de fonctionner grâce au troc. Toutefois, à mesure que le marché se diversifiait, il devenait impossible de continuer de fonctionner de cette manière, d’où l’établissement d’une unité de mesure commune pour faciliter les échanges. C’est ainsi qu’est apparu l’argent. Tout au long de l’histoire, la responsabilité d’émettre et de réguler la valeur et les flux de l’argent a généralement été confiée aux plus hautes autorités des différents pays. C’était déjà le cas au temps de Jésus où l’autorité politique suprême de César émettait des devises (deniers ou autres.) dans le but favoriser l’unité du commerce dans l’empire Romain.

Qu’est-ce que nous enseigne la Bible sur l’argent? Les enseignements de la Bible sur l’argent sont très complexes et peuvent diverger, surtout dans l’Ancien Testament, selon l’époque où le livre a été écrit. Cependant, une unité doctrinale peut en être tirée. De fait, un des enseignements fondamentaux de la Bible sur l’argent est qu’il est un bien mais également un moyen. Cela signifie qu’il ne doit pas être recherché pour lui-même mais pour une fin noble (no 328 – 329). Ainsi, ce n’est que si il est utile pour notre bien être corporel et spirituel qu’il doit être recherché. Dans le cas contraire, l’argent sera un grand obstacle à notre salut et nous risquons de « servir Mammon » (Mt 6,24). Ceci dit, l’Évangile ne doit pas être considéré comme un recueil de loi où l’on trouverait une réponse pour chaque cas particulier. Au contraire, le message de Jésus est un appel à la conscience et à la liberté humaine. On doit donc y chercher des principes avec lesquels nous devons juger nous-mêmes de la bonne chose à faire dans notre vie. Cela ne veut pas dire que nous pouvons faire n’importe quoi mais que c’est sur notre volonté et notre désir concret de connaître et de faire le bien que nous seront jugés. Comme le disait le Concile Vatican II, notre premier devoir est de « chercher la vérité et d’y adhérer » (no2).

Quels sont donc ces principes que nous enseigne le Nouveau Testament sur notre relation à l’argent ? Comme c’est le cas à de nombreuses reprises, nous sommes en présence d’un enseignement en apparence contradictoire.

D’un côté, Jésus nous enseigne à nous considérer comme des enfants aimés de Dieu. Une des caractéristiques fondamentales des enfants est qu’ils se savent dépendants de leurs parents et sont heureux de cet état. Un enfant va rarement jouer les indépendants devant sa mère mais va plutôt vouloir être avec elle et constamment attirer son attention. De la même manière, être enfant de Dieu nécessite de notre part une reconnaissance de notre totale dépendance par rapport à Dieu, non pas en la considérant comme un joug mais plutôt comme une présence réconfortante dont on ne voudrait être privé pour rien au monde. Dans ce contexte, l’argent peut être un obstacle puisqu’il peut nous porter à nous considérer comme étant autosuffisants et maîtres de nous-mêmes. Choisissant comme bon nous semble ce qui est bien et mal pour nous et notre prochain. En ce sens, « il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. » (Mt 19, 24). Toutefois, ce risque ne doit pas être pour nous une cause d’anxiété qui nous pousserait à ne pas prendre nos responsabilités et notre place dans la société y compris au niveau salarial. En effet, cela peut être aussi une occasion de sanctification au sens où l’on peut, par la possession des richesses, devenir l’instrument par lequel Dieu étend son Royaume dès ici bas.

D’un autre côté, Jésus nous enseigne que, malgré cet état de dépendance, nous devons tous travailler fort à notre amélioration personnelle, spirituelle et sociale. C’est l’enseignement de la parabole des talents (Mt 25, 14-46) dans laquelle Dieu nous demandera des comptes des fruits que nous avons ou aurions dû obtenir selon les talents que nous avons reçus. Ainsi, pas de place pour la paresse et la fainéantise. Nous devons tous donner le meilleur de nous-mêmes. Dans ce contexte, l’argent peut être un obstacle puisque si nous en avons trop, nous pouvons être tentés de jouir de la vie sans nous soucier du bien qui n’attend que nous pour se révéler. Nous cachons ainsi les talents qui nous ont été confiés avec la conséquence que nous connaissons« celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a ». Toutefois, l’argent peut également être extrêmement utile pour faire croître ces mêmes talents. L’exemple des études montre bien comment l’argent peut permettre à une personne d’exploiter son potentiel intellectuel au maximum et ensuite en faire bénéficier toute la société.

L’enseignement du Christ sur l’argent est, à la fois clair et indéterminé. En effet, d’un côté, l’argent n’est pas un bien absolu mais relatif à son utilisation. Le rechercher est impératif. Connaître le bien qui doit être fait avec lui l’est tout autant. Nous ne devons donc ni le craindre, ni le rechercher pour lui-même mais bien nous considérer comme des administrateurs de l’Unique vrai propriétaire et dépositaire des toutes les richesses créées. Ce faisant nous obéirons au conseil du Christ qui dit : « cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » ( Mt 6, 33).

 

Pape au Kenya: Discours à la paroisse St. Joseph de Kangemi à Nairobi

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Ce dimanche 27 novembre 2015, le pape François a visité le quartier pauvre de Kangemi à Nairobi. Vous trouverez ci-dessous le texte officiel de son discours:

Merci de me recevoir dans votre quartier. Merci à Mgr l’Archevêque Kivuva et au Père Pascal pour leurs paroles. En vérité, je me sens comme chez moi, en partageant ce moment avec des frères et des sœurs qui, je n’ai pas honte de le dire, ont une place de choix dans ma vie et dans mes options. Je suis ici pour vous assurer que vos joies et vos espérances, vos angoisses et vos tristesses, ne me sont pas indifférentes. Je connais les difficultés que vous traversez quotidiennement ! Comment ne pas dénoncer les injustices que vous subissez ?

Mais avant tout, je voudrais m’arrêter sur une réalité que les discours d’exclusion n’arrivent pas à reconnaître ou qu’ils semblent ignorer. Je veux parler de la sagesse des quartiers populaires. Une sagesse qui jaillit de la « résistance obstinée de ce qui est authentique » (Laudato Si’, n. 112) des valeurs évangéliques que la société opulente, endormie par la consommation effrénée, semble avoir oubliées. Vous êtes capables de tisser des « liens d’appartenance et de cohabitation, qui transforment l’entassement en expérience communautaire où les murs du moi sont rompus et les barrières de l’égoïsme dépas­sées » (Ibid., n. 149).

La culture des quartiers populaires imprégnée de cette sagesse particulière « a des caractéristiques très positives, qui sont un apport au monde où il nous revient de vivre, elle s’exprime par des valeurs telles que la solidarité ; donner sa vie pour l’autre ; préférer la naissance à la mort ; donner une sépulture chrétienne aux morts. Offrir une place au malade dans sa propre maison, partager le pain avec l’affamé : ‘‘là où 10 mangent, 12 mangent’’ ; la patience et le courage face aux grandes adversités, etc. » (Équipe de Prêtres d’Argentine, Réflexions sur l’urbanisation et la culture de bidonville, 2010). Valeurs qui se fondent sur la vérité que chaque être humain est plus important que le dieu argent. Merci de nous rappeler qu’il y a un autre type de culture possible.

Je voudrais revendiquer en premier lieu ces valeurs que vous pratiquez, des valeurs qui ne sont pas cotées en Bourse, des valeurs qui ne sont pas objet de spéculation, ni n’ont pas de prix sur le marché. Je vous félicite, je vous accompagne et je veux que vous sachiez que le Seigneur ne vous oublie jamais. Le chemin de Jésus commence dans les périphéries, il part des pauvres et avec les pauvres, et va vers tous.

Reconnaître ces manifestations de vie honnête qui grandissent chaque jour au milieu de vous n’implique, en aucune manière, d’ignorer l’atroce injustice de la marginalisation urbaine. Celle-ci, ce sont les blessures provoquées par les minorités qui concentrent le pouvoir, la richesse et gaspillent de façon égoïste tandis que des majorités toujours croissantes sont obligées de se réfugier dans des périphéries abandonnées, contaminées, marginalisées.

Cela s’aggrave lorsque nous voyons l’injuste distribution de la terre (peut-être pas dans ce quartier, mais sûrement dans d’autres) qui conduit dans beaucoup de cas des familles entières à payer des loyers exorbitants pour des logements qui se trouvent dans des conditions inadéquates. Je connais aussi le grave problème de l’accaparement de terres par des ‘‘promoteurs privés’’ sans visage qui vont jusqu’à vouloir s’approprier la cour des écoles de vos enfants. Cela se passe parce qu’on oublie que « Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu’elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier personne » (Centesimus annus n. 31).

Dans ce sens, un grave problème est le manque d’accès aux infrastructures et aux services de base. Je me réfère aux toilettes, aux égouts, aux drainages, à la collecte des déchets, à l’éclairage, aux routes mais aussi aux écoles, aux hôpitaux, aux centres de loisir et de sport, aux ateliers d’art. Je veux me référer en particulier à l’eau potable. « L’accès à l’eau potable et sûre est un droit humain primordial, fondamental et uni­versel, parce qu’il détermine la survie des personnes, et par conséquent il est une condition pour l’exercice des autres droits humains. Ce monde a une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau po­table, parce que c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable » (Laudato Si’, n. 30). Priver une famille d’eau, sous quelque prétexte bureaucratique, est une grande injustice, surtout lorsqu’on se fait du profit avec cette nécessité.

Cette situation d’indifférence et d’hostilité que subissent les quartiers populaires s’aggrave lorsque la violence se généralise et que les organisations criminelles, au service d’intérêts économiques ou politiques, utilisent des enfants et des jeunes comme ‘‘chair à canon’’ pour leurs affaires entachées de sang. Je connais aussi les souffrances des femmes qui luttent héroïquement pour préserver leurs enfants de ces dangers. Je demande à Dieu que les autorités empruntent avec vous la voie de l’inclusion sociale, de l’éducation, du sport, de l’action communautaire et de la protection des familles parce que c’est l’unique garantie d’une paix juste, véritable et durable.

Ces réalités que j’ai énumérées ne sont pas une combinaison fortuite de problèmes isolés. Elles sont même une conséquence de nouvelles formes de colonialisme qui veut encore que les pays africains soient « les pièces d’un mécanisme, les parties d’un engrenage gigantesque » (Ecclesia in Africa, n. 52).

De fait, les pressions ne manquent pas pour que soient adoptées des politiques de marginalisation, comme celle de la réduction de la natalité, qui veulent « légitimer ainsi le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser » (Laudato Si’, n. 50).

En ce sens, je propose de revenir sur l’idée d’une intégration urbaine respectueuse. Ni éradication, ni paternalisme, ni indifférence, ni pur confinement. Nous avons besoin de villes intégrées et pour tous. Nous avons besoin de dépasser la pure déclaration de droits qui, en pratique, ne sont pas respectés, de réaliser des actions systématiques améliorant l’habitat populaire et de planifier de nouvelles urbanisations de qualité pour héberger les futures générations. La dette sociale, la dette environnementale envers les pauvres des villes se paie en rendant effectif le droit sacré aux trois ‘‘T’’ : terre, toit, et travail. Ce n’est pas de la philanthropie, c’est une obligation pour tous.

Je voudrais appeler tous les chrétiens, en particulier les pasteurs, à renouveler l’impulsion missionnaire, à prendre l’initiative face à tant d’injustices, à s’impliquer dans les problèmes des voisins, à les accompagner dans leurs luttes, à préserver les fruits de leur travail communautaire et à célébrer ensemble chaque victoire, petite ou grande. Je sais qu’ils font beaucoup, mais je leur demande de se souvenir qu’il ne s’agit pas d’une tâche de plus ; c’est peut-être la plus importante, parce que « les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Evangile » (Benoît XVI, Discours à l’occasion de la rencontre avec l’Episcopat brésilien, 11 mai 2007, n. 3).

Chers voisins, chers frères, prions, travaillons et engageons-nous ensemble pour que toute famille ait un toit digne, ait accès à l’eau potable, ait des toilettes, ait de l’énergie sûre pour s’éclairer, cuisiner, puisse améliorer ses logements… afin que tout quartier ait des routes, des places, des écoles, des hôpitaux, des espaces de sport, de loisir et d’art ; afin que les services de base arrivent à chacun d’entre vous ; afin qu’on écoute vos réclamations et votre demande d’opportunités ; afin que tous puissent jouir de la paix et de la sécurité qu’ils méritent conformément à leur dignité humaine infinie. Mungu awabariki (Que Dieu vous bénisse !)

Je vous le demande, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi !

En tant que nouvel actionnaire de GM*

gmNous n’avions pas d’autre choix, de dire notre premier ministre. Dix milliards de dollars pour préserver près de 9000 emplois au Canada, en comptant les employés de GM, mais aussi ceux de ses fournisseurs, cela signifie qu’il nous en coûte plus ou moins un million pour sauver un emploi. Ce matin, plusieurs payeurs de taxes se posent des questions.

Qu’est-il arrivé à l’économie de marché dont on vantait les mérites, fanfares et trompettes? Au capitalisme monté en doctrine, qui prône la loi de l’offre et de la demande? Les raisons de la crise de l’automobile américaine sont nombreuses mais reposent tout de même sur le seul élément qui importe: le produit offert. Et, si l’on suit la logique du marché, lorsqu’un produit, dans ce cas-ci une voiture, n’a plus la cote auprès des acheteurs potentiels, la compagnie qui fabrique ce produit est appelée à s’ajuster ou à disparaître. GM n’a pas voulu s’adapter. La compagnie qui a acheté des chemins de fer américains pour les détruire et acquis des compagnies de tramway pour les démanteler il y a plusieurs décennies, la compagnie qui a forgé un nouveau mode de vie en Amérique du Nord, la banlieue, dont le développement repose essentiellement sur l’automobile, cette compagnie, aujourd’hui victime d’elle-même, devrait disparaître. La culture de l’automobile n’étant pas prête de changer, d’autres constructeurs occuperaient le vide laissé par le géant de fer.

L’Église catholique se dit en faveur de l’économie de marché, mais pas à n’importe quelle condition :

Un vrai marché concurrentiel est un instrument efficace pour atteindre d’importants objectifs de justice: modérer les excès de profit des entreprises; répondre aux exigences des consommateurs; réaliser une meilleure utilisation et une économie des ressources; récompenser les efforts des entreprises et l’habileté d’innovation et faire circuler l’information de façon qu’il soit vraiment possible de confronter et d’acquérir les produits dans un contexte de saine concurrence. (Compendium de la doctrine sociale de l’Église, 347)

La position de l’Église quant au rôle de l’État est plutôt nuancée. Si elle est en faveur du  libre marché, l’Église reconnaît qu’il revient à l’État de définir la direction du développement économique tout en intervenant le moins possible dans celui-ci de manière directe. Il ne doit pas se substituer à l’action des individus (no 354).

Mais voilà, est-ce que nos gouvernements, et spécialement le gouvernement américain, ont laissé déraper la situation avant d’intervenir à coup de dizaines de milliards? Comment est-on parvenu à un tel déséquilibre? Je ne parle même pas ici de la faillite et du sauvetage de plusieurs banques de la planète. Lors de la rencontre des dirigeants des grandes puissances pour un sauvetage économique, le Président français souhaitait une réflexion pour un nouveau capitalisme, une économie de marché qui verrait, et j’interprète ici son propos,  à un « développement global et solidaire de l’homme et de la société au sein de laquelle il vit et travaille (no 334).» Les dirigeants occidentaux sont très peu intéressés à cette question. Le coût en dollars du sauvetage actuel est certes élevé, mais le coût humain de la crise n’est pas encore assez grand pour une refonte des bases de notre économie.

D’ici à ce que cela se produise, des milliers d’employés du secteur automobile et leurs familles ont besoin d’aide. La faute de PDG et de politiciens mous influencés par des lobbyings crasseux nous dégoûtent, mais ne doivent pas nous faire perdre de vue l’angoisse et la souffrance de familles et de communautés entières. Pour cette raison, je suis soulagé d’être aujourd’hui actionnaire de GM. Cela ne m’incitera toutefois pas à me procurer l’une de leurs voitures.

* Les gouvernements canadien et ontarien fournissent 10,6 milliards de dollars pour aider GM à se restructurer. Par ce geste, les contribuables canadiens détiennent désormais près de 12% de cette compagnie dont 16% de la production nord-américaine est réalisé au Canada. Ce geste précipite les deux gouvernements dans des déficits plus élevés que prévus.

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