Vidéo message du pape François pour les jeunes en Pologne

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Photo: Catholic News Service

Plusieurs jours avant son Voyage apostolique en Pologne à l’occasion de la XXXIe Journée Mondiale de la Jeunesse, le pape François a envoyé un vidéo en italien aux jeunes de Pologne et qui fut télédiffusé à 8:00 pm à travers toute la nation polonaise. Ci-dessous, vous trouverez la traduction française du texte du Message du Saint-Père tel qu’il fut envoyé du Vatican en Pologne.

Chers frères et sœurs,
elle est désormais proche la trente-et-unième Journée mondiale de la Jeunesse, qui m’appelle à rencontrer les jeunes du monde, convoqués à Cracovie, et m’offre aussi l’heureuse occasion de rencontrer la chère nation polonaise. Tout sera sous le signe de la Miséricorde, en cette Année jubilaire, et dans la mémoire reconnaissante et fidèle de saint Jean-Paul II, qui a été l’artisan des Journées mondiales de la Jeunesse et a été le guide du peuple polonais sur son récent chemin historique vers la liberté.

Chers jeunes polonais, je sais que depuis longtemps vous avez préparé, surtout par la prière, la grande rencontre de Cracovie. Je vous remercie de grand cœur pour tout ce que vous faites, et pour l’amour avec lequel vous le faites ; d’avance, je vous embrasse et je vous bénis.

Chers jeunes de toutes les parties de l’Europe, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie ! Je bénis aussi vos pays, vos désirs et vos pas vers Cracovie, afin qu’ils soient un pèlerinage de foi et de fraternité. Que le Seigneur Jésus vous accorde la grâce de faire en vous-mêmes l’expérience de sa parole : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7).

J’ai un grand désir de vous rencontrer, pour offrir au monde un nouveau signe d’harmonie, une mosaïque de visages divers, de tant de races, langues, peuples et cultures, mais tous unis dans le nom de Jésus, qui est le Visage de la Miséricorde.

Et maintenant je m’adresse à vous, chers fils et filles de la nation polonaise ! Je sens que c’est un grand don du Seigneur que celui de venir parmi vous, parce que vous êtes un peuple qui dans son histoire, a traversé tant d’épreuves, certaines très dures, et qui est allé de l’avant avec la force de la foi, soutenu par la main maternelle de la Vierge Marie. Je suis certain que le pèlerinage au sanctuaire de Częstochowa sera pour moi une immersion dans cette foi éprouvée, qui me fera beaucoup de bien. Je vous remercie de vos prières avec lesquelles vous préparez ma visite. Je remercie les Évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses, les fidèles laïcs, spécialement les familles, auxquelles j’apporte en pensée l’Exhortation apostolique post synodale Amoris laetitia. La “santé” morale et spirituelle d’une nation se voit dans ses familles : pour cela, saint Jean-Paul II avait tant à cœur les fiancés, les jeunes époux et les familles. Continuez sur cette route !

Chers frères et sœurs, je vous envoie ce message comme gage de mon affection. Restons unis dans la prière. Et à bientôt en Pologne !

[01194-FR.01] [Texte original: Italien]

Vidéo message du pape François pour les jeunes de Pologne:

La croix et l’icône, symboles des JMJ

En confiant la croix du Christ aux jeunes du monde Jean-Paul II leur disait : « portez-la dans le monde entier comme signe de l’amour de notre Seigneur Jésus pour l’humanité ». Cette croix aujourd’hui, avec l’icône de Notre-Dame, fait partie des symboles des JMJ.

Les JMJ: l’expérience de Francis Denis

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Lorsque je pense à mon expérience personnelle des Journées mondiales de la Jeunesse, je me souviens de l’été 2011 à Madrid. Je venais de terminer mon baccalauréat en théologie à Rome et j’étais sur le point de revenir à Québec. J’étais donc dans une période de transition intense. De l’Église universelle que j’avais côtoyée durant 3 ans à Rome, j’étais sur le point de revenir à l’atmosphère de mon église particulière. Rome étant la capitale mondiale du catholicisme, j’allais évidemment devoir m’adapter à un nouveau climat de vie ecclésiale. En ce sens, ma participation aux JMJ de Madrid, du 16 au 21 août 2011 fut une expérience qui m’a permis de faire le pont entre ces deux modes de vie en Église.

Universalité dans la localité

D’une certaine façon, les JMJ renversent la structure même de l’Église pendant quelques jours. Ce n’est plus Rome qui devient le cœur de l’Église mais un diocèse particulier, celui qui accueille les JMJ. Ces jours passés à Madrid m’ont appris que la vie de l’Église ne repose pas seulement sur les décisions romaines mais aussi dans la manière dont ces décisions sont incarnées par des personnes sur le terrain. En ce sens, les JMJ de Madrid étaient pour moi l’occasion de découvrir une église riche d’une tradition séculaire où l’Église universelle avait pu prendre racine d’une manière des plus fructueuses au cours des siècles. La seule visite de la ville et des églises présentes sur son territoire avaient réussi à me convaincre que la foi qui avait habité l’histoire et toutes ces personnes durant des siècles pouvait encore aujourd’hui porter de nombreux fruits.

Une ville transformée

Les JMJ peuvent être un évènement traumatisant pour la ville hôte. Dans le cas de Madrid, alors que sévissait encore la crise économique de 2008 et que le mouvement des « indignés » y avait vu le jour plusieurs mois auparavant, on aurait pu craindre le pire. Toutefois, les centaines de milliers de jeunes, qui ont littéralement pris d’assaut la capitale espagnole, n’ont pas tardé à se faire aimer des madrilènes. Non seulement les bénéfices économiques réels faisaient le bonheur des nombreux commerçants mais aussi la joie que ces jeunes apportaient avec eux a pu redonner un peu de bonheur aux habitants de la capitale; et ainsi les aider à passer mieux à travers cette période difficile.

Un aéroport en état de grâce

Arrivés la veille à l’aéroport de Quatro vientos dans une zone quelque peu à l’extérieur de Madrid, plus d’un million et demi de personnes se sont rassemblées pour une veillée de prière le soir même et une messe gigantesque le matin suivant. Une atmosphère ahurissante se dégageait de ce rassemblement titanesque. Alors que dans l’après-midi torride, des camions réservoirs avaient aspergé les pèlerins avec leurs boyaux d’arrosage, durant la Veillée de prière avec le pape Benoît XVI, un orage important faisait son entrée avec coups de tonnerres, éclairs et des vents dont la fraîcheur faisait presque regretter la canicule de l’après-midi. Je me souviens encore m’être réfugié sous une toile de plastique apportée par de sympathiques inconnus avec qui nous avons pu, l’équipe de tournage et moi, fraterniser jusqu’à ce que la tempête se calme. Ce soir-là, l’aéroport des « Quatre vents » portait bien son nom!

De retour à Québec, cette expérience des JMJ m’avait profondément marqué comme étant un moment de ressourcement pour tous les chrétiens, spécialement désireux de recharger leurs batteries d’évangélisateurs. Car c’est bien là le but premier des Journées Mondiales de la Jeunesse, faire en sorte que les jeunes découvrent leur vocation missionnaire en prenant conscience de l’intensité et de la beauté du message qu’ils seront appelés à partager avec leurs concitoyens de retour chez eux.

Vous trouverez ci-dessous une vidéo que nous avions réalisée à la toute fin des JMJ de Madrid. On y voit justement ma première apparition sur les ondes de S+L ! Une belle expérience qui se poursuit !!!

Histoire des Journées Mondiales de la Jeunesse

Les Journées Mondiales de la Jeunesse ont été lancées par Jean-Paul II en 1986. Depuis cette date, les jeunes du monde entier se retrouvent tous les 2 ou trois ans dans un pays différent, autour du Pape, sur un thème tiré du Nouveau Testament.

L’ambassadeur de la Pologne au Canada: ancien pèlerin des JMJ

Dans moins de deux semaines, des milliers de jeunes du monde entier se retrouveront à Cracovie en Pologne pour les Journée mondiale de la jeunesse. Ce n’est pas première fois que le pays accueille les JMJ. En 1991, le pape Jean-Paul II s’était rendu à Czestochowa pour la 6e JMJ. L’ambassadeur de la Pologne au Canada, M. Marcin Bosacki, y était en tant que pèlerin. Il a visité les studios de Sel + Lumière le 4 juillet dernier et Alicia Ambrosio, journaliste du département anglophone, a interviewé l’ambassadeur sur cette expérience marquante. Voici la traduction de cette entrevue :

Ambrosio : C’est la première fois que je mène une entrevue avec un diplomate étranger qui a déjà été pèlerin aux JMJ. Vous êtes déjà allé aux JMJ, parlez-nous de votre expérience…

Bosacki : C’était en 1991. J’avais 21 ans à l’époque. C’était à Czestochowa en Pologne donc je n’ai pas été obligé de voyager bien loin. Ma ville natale, Poznań, était à environ 250 km de Czestochowa. Ce n’était pas un très long voyage mais [ces JMJ] étaient (présidées) par le pape Jean-Paul II, un héro de ma jeunesse. C’était une expérience incroyable – spirituelle – où l’on rencontrait des gens de différents pays, cultures, races… au total, près de 2 millions étaient rassemblées. C’était aussi un moment très spécial car deux ans plus tôt, les polonais ont été témoins de la chute du communisme dans leur pays. [Les JMJ] étaient donc l’un des premiers événements  majeurs à prendre place en Pologne démocratique.

(CNS photo/Chris Niedenthal)

Quelle est la signification des Journée mondiale de la jeunesse à Cracovie, par rapport aux JMJ à Czestochowa, pour la Pologne?

C’est difficile de les comparer. Ce sont deux époques différentes, générations différentes, des Papes différents !…

Oui, bien différent !

… Et même un lieu différent, comme vous l’avez mentionné. Mais je crois que ceux qui s’y rendront vont goûter le même accueil et la même chaleur du peuple polonais surtout les pèlerins qui resteront avec des familles polonaises… C’est important de découvrir d’autres cultures – bien sûr, la culture polonaise n’est pas si différente de la culture canadienne. Ne vous attendez pas à un choc culturel même s’il y a des différences. La Pologne est différente. La Pologne vient de célébrer 1050 ans d’histoire, depuis son baptême, et de son histoire en tant qu’État. Tandis que le Canada célébrera 150 ans l’année prochaine. L’impact d’une histoire et d’une culture ancienne – au niveau de l’architecture, de la musique, par exemple – est plus significative que celui des nouveaux pays comme le Canada. Je crois que vous aimerez [la Pologne]!

Le contexte mondial actuel est bien différent de celui que vous avez connu pendant les JMJ auxquelles vous avez participé ou auxquelles moi aussi j’ai participé… Certains parents de pèlerins, qui suivront le rassemblement, se soucient de la sécurité des jeunes – des centaines de milliers de jeunes. Que pouvez-vous dire à ces parents, qui laissent leur enfant partir en Pologne, pour les rassurer?

Je peux vous dire que les services de sécurité polonais, en collaboration avec d’autres services de sécurité étrangers, travaillent au meilleur de leurs habiletés pour assurer la sécurité à Cracovie et ailleurs dans le pays, partout où ces milliers de jeunes seront rassemblés. On s’attend à près d’1.5 millions, et peut-être même 2 millions, de pèlerins du monde entier. Nous avons aussi examiné minutieusement ceux qui ont soumis leur application, pour nos services consulaires, ici à Toronto et à Ottawa. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que ces grandes journées à la fin de juillet puissent se dérouler avec aisance et en toute sécurité.

Message du pape François pour le Jubilé de la Miséricorde des jeunes garçons et filles

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Vous trouvez ci-dessous le texte complet du message du pape François pour le Jubilé de la Miséricorde des jeunes garçons et filles à Rome du 23 au 25 avril 2016:

Grandir en étant miséricordieux comme le Père

Chers jeunes,

l’Église vit l’Année Sainte de la Miséricorde, un temps de grâce, de paix, de conversion et de joie qui implique tout le monde : petits et grands, proches et lointains. Il n’y a pas de frontière ou de distance qui puissent empêcher la miséricorde du Père de nous rejoindre et de se rendre présente au milieu de nous. Désormais la Porte Sainte est ouverte à Rome et dans tous les diocèses du monde.

Ce temps précieux vous concerne vous aussi, chers jeunes garçons et filles, et je m’adresse à vous pour vous inviter à y prendre part, à en devenir les acteurs, vous découvrant enfants de Dieu (cf. 1 Jn 3, 1). Je voudrais vous appeler un par un, je voudrais vous appeler par votre nom, comme fait Jésus chaque jour, parce que vous savez bien que vos noms sont inscrits dans les cieux (Lc 10, 20), sont gravés dans le cœur du Père qui est le Cœur miséricordieux d’où naît toute réconciliation et toute douceur.

Le Jubilé est une année entière où chaque moment est dit saint afin que notre existence devienne entièrement sainte. C’est une occasion où nous redécouvrons que vivre en frères est une grande fête, la plus belle que nous puissions rêver, la fête sans fin que Jésus nous a enseigné à chanter dans son Esprit. Le Jubilé est la fête à laquelle Jésus invite vraiment chacun, sans distinctions et sans exclure personne. Pour cela j’ai désiré vivre aussi avec vous des journées de prière et de fête. Je vous attends nombreux, donc, au mois d’avril prochain.

“Grandir en étant miséricordieux comme le Père” est le titre de votre Jubilé, mais c’est aussi la prière que nous faisons pour vous tous, vous accueillant au nom de Jésus. Grandir en étant miséricordieux signifie apprendre à être courageux dans l’amour concret et désintéressé, signifie devenir grands aussi bien au physique qu’à l’intérieur. Vous vous préparez à devenir des chrétiens capables de choix et de gestes courageux, en mesure de construire chaque jour, aussi dans les petites choses, un monde de paix.

Vous êtes à un âge d’incroyables changements, où tout semble possible et impossible en même temps. Je vous répète avec beaucoup de force : « Demeurez sur le chemin de la foi avec une ferme espérance dans le Seigneur. Là se trouve le secret de notre chemin ! Lui nous donne le courage d’aller à contrecourant. Croyez-moi: cela fait du bien au cœur, mais il faut du courage pour aller à contrecourant et lui nous donne ce courage ! Avec lui nous pouvons faire de grandes choses ; il nous fera sentir la joie d’être ses disciples, ses témoins. Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au- delà, vers les grandes choses. Jouez votre vie pour de grands idéaux ! » (Homélie pour la journée des confirmés de l’Année de la Foi, 28 avril 2013).

Je ne peux pas vous oublier, jeunes garçons et filles, qui vivez dans des contextes de guerre, d’extrême pauvreté, de lutte quotidienne, d’abandon. Ne perdez pas l’espérance, le Seigneur a un grand rêve à réaliser avec vous ! Vos amis de votre âge qui vivent dans des conditions moins dramatiques que la vôtre, se souviennent de vous et s’engagent pour que la paix et la justice puissent appartenir à tous. Ne croyez pas aux paroles de haine et de terreur qui sont souvent répétées ; construisez au contraire des amitiés nouvelles. Offrez votre temps, préoccupez-vous toujours de celui qui vous demande de l’aide. Soyez courageux et à contrecourant, soyez des amis de Jésus, qui est le Prince de la paix (cf. Is 9, 6), « tout en Lui parle de miséricorde. Rien en Lui ne manque de compassion » (Misericordiae vultus, n. 8).

Je sais que vous ne pourrez pas tous venir à Rome, mais le Jubilé est vraiment pour tous et sera célébré aussi dans votre Églises locales. Vous êtes tous invités à ce moment de joie ! Ne préparez pas seulement les sacs et les banderoles, préparez surtout votre cœur et votre esprit. Méditez bien les désirs que vous remettrez à Jésus dans le sacrement de la Réconciliation et dans l’Eucharistie que nous célébrerons ensemble.

Quand vous traverserez la Porte Sainte, rappelez-vous que vous vous engagez à rendre sainte votre vie, à vous nourrir de l’Évangile et de l’Eucharistie, qui sont la Parole et le Pain de la Vie, pour pouvoir construire un monde plus juste et plus fraternel.

Que le Seigneur bénisse chacun de vos pas vers la Porte Sainte. Je prie pour vous l’Esprit Saint, afin qu’il vous guide et vous éclaire. Que la Vierge Marie, qui est Mère de tous, soit pour vous, pour vos familles et pour tous ceux qui vous aident à grandir en bonté et en grâce, une vraie Porte de la Miséricorde.

Du Vatican, le 6 janvier 2016, Solennité de l’Épiphanie du Seigneur

FRANCISCUS

Message du pape François pour la 31e Journée mondiale de la jeunesse à Cracovie

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« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7)

Chers jeunes,

Nous voici arrivés à la dernière étape de notre pèlerinage vers Cracovie où, en juillet prochain,nous célébrerons ensemble les 21ème Journées Mondiales de la Jeunesse. Sur notre parcours, long et exigeant, nous sommes guidés par les paroles de Jésus tirées du “Discours sur la montagne”. Nous avons commencé ce voyage en 2014, en méditant ensemble sur la première Béatitude : « Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5, 3). En 2015, le thème a été : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8). Au cours de l’année que nous allons vivre, nous voulons nous laisser inspirer par le verset suivant : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7).

1. Le Jubilé de la Miséricorde

Grâce à son thème, les JMJ de Cracovie 2016 s’insèrent parfaitement dans le climat de l’Année Sainte de la Miséricorde, devenant ainsi un vrai Jubilé mondial des jeunes. Ce n’est pas la première fois qu’une rencontre internationale de jeunes coïncide avec une Année jubilaire. En effet, ce fut dans le cadre de l’Année Sainte de la Rédemption (1983-1984) que saint Jean-Paul II convoqua pour la première fois les jeunes du monde entier à Rome lors du dimanche des Rameaux. C’est encore au cours du Grand Jubilé de l’an 2000 que plus de deux millions de jeunes de 165 pays se retrouvèrent à Rome pour les 15ème Journées Mondiales de la Jeunesse. Comme dans ces deux cas précédents, cette fois-ci encore – j’en suis certain –, le Jubilé des jeunes à Cracovie sera l’un des temps forts de cette Année sainte !

Peut-être certains d’entre vous se demandent-t-ils ce qu’est cette Année jubilaire célébrée dans l’Église. Le texte biblique du Lévitique au chapitre 25 nous aide à comprendre ce que signifiait le “jubilé” pour le peuple d’Israël : tous les cinquante ans, les Hébreux entendaient retentir la trompette (jobel) qui les convoquait (jobil) pour célébrer une Année Sainte, un temps de réconciliation (Jobal) pour tous. C’était un temps propice pour renouer une relation bonne avec Dieu, avec le prochain et avec la création, fondée sur la gratuité. Par conséquent, entre autres choses, on encourageait l’effacement des dettes, un soutien particulier à ceux qui étaient tombés dans la misère, l’amélioration des relations interpersonnelles et la libération des esclaves.

Jésus-Christ est venu annoncer et accomplir le temps perpétuel de la grâce du Seigneur, annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres, la délivrance aux captifs, la vue aux aveugles et la liberté aux opprimés (cf. Lc 4, 18-19). En lui, et en particulier dans son Mystère pascal, s’accomplit pleinement le sens profond du Jubilé. Lorsqu’au nom du Christ l’Église convoque un jubilé, nous sommes tous invités à vivre un temps extraordinaire de grâce. L’Église elle-même est appelée à offrir en abondance des signes de la présence et de la proximité de Dieu, pour réveiller dans les cœurs la capacité à regarder l’essentiel. En particulier cette Année Sainte de la Miséricorde est « le temps pour l’Église de retrouver le sens de la mission que le Seigneur lui a confiée le jour de Pâques : être signe et instrument de la miséricorde du Père » (Homélie des premières vêpres du dimanche de la Divine Miséricorde, 11 avril 2015).

2. Miséricordieux comme le Père

La devise de ce jubilé extraordinaire – “Miséricordieux comme le Père” (cf. Misericordiae Vultus, 13) – s’accorde bien avec le thème des prochaines JMJ. Essayons donc de mieux cerner ce que signifie la miséricorde divine. Pour parler de la miséricorde divine, l’Ancien Testament recourt à différents termes, les plus significatifs étant : hessed et rahamim. Le premier, appliqué à Dieu, exprime son indéfectible fidélité à l’Alliance avec son peuple, qu’il aime et pardonne toujours. Rahamim, quant à lui, peut être traduit par “entrailles” et renvoie en particulier au sein maternel, faisant comprendre que l’amour de Dieu pour son peuple est comme celui d’une mère pour son enfant. Le prophète Isaïe l’exprime bien par ces mots : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas » (Is 49, 15). Un tel amour implique que l’on fasse de la place pour l’autre en soi-même, que l’on sente, souffre et se réjouisse avec le prochain.

Le concept biblique de la miséricorde contient également l’idée d’un amour concret, qui est fidèle, gratuit et capable de pardonner. Ce passage du prophète Osée nous offre un bel exemple de l’amour de Dieu, comparable à l’amour d’un père pour son fils : « Quand Israël était jeune, je l’aimai, et d’Égypte j’appelai mon fils. Mais plus je les appelais, plus ils s’écartaient de moi ; aux Baals ils sacrifiaient, aux idoles ils brûlaient de l’encens. Et moi j’avais appris à marcher à Éphraïm, je le prenais par les bras, et ils n’ont pas compris que je prenais soin d’eux ! Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour ; j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout contre leur joue, je m’inclinais vers lui et le faisais manger » (Os 11, 1-4). Malgré le comportement mauvais de l’enfant qui mériterait un châtiment, l’amour du père est fidèle et pardonne toujours un fils repentant. Comme on peut le remarquer, le pardon fait toujours partie de la miséricorde : « La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux- mêmes par leur fils […] Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon » (Misericordiae Vultus, 6).

Pour le Nouveau Testament, la miséricorde divine (eleos) est la synthèse de l’œuvre que Jésus est venu accomplir dans le monde au nom du Père (cf. Mt 9, 13). La miséricorde de notre Seigneur se manifeste surtout quand il se penche sur la misère humaine et manifeste sa compassion pour celui qui a besoin de compréhension, de guérison et de pardon. Tout en Jésus parle de la miséricorde. Mieux ! Il est lui-même la miséricorde.

Au chapitre 15 de l’Évangile de Luc, on trouve les trois paraboles de la miséricorde : la parabole de la brebis perdue, celle de la drachme perdue, et la parabole dite du “fils prodigue”. Dans ces trois paraboles, nous sommes touchés par la joie de Dieu, la joie qu’il éprouve quand il retrouve un pécheur et lui pardonne. Oui ! La joie de Dieu est de pardonner ! Voilà la synthèse de tout l’Évangile. « Chacun de nous est cette brebis perdue, cette pièce d’argent perdue ; chacun de nous est ce fils qui a gâché sa liberté en suivant de fausses idoles, des mirages de bonheur, et qui a tout perdu. Mais Dieu ne nous oublie pas, le Père ne nous abandonne jamais. C’est un père patient, il nous attend toujours ! Il respecte notre liberté, mais il reste toujours fidèle. Et lorsque nous retournons à lui, il nous accueille comme ses enfants, dans sa maison, car il ne cesse jamais, même pour un instant, de nous attendre, avec amour. Et son cœur est en fête pour tout enfant qui revient. Il est en fête parce qu’il est joie. Dieu a cette joie, quand l’un de nous, pécheur, va à lui et demande son pardon » (Angélus, 15 septembre 2013).

La miséricorde de Dieu est très concrète et nous sommes tous appelés à en faire personnellement l’expérience. Lorsque j’avais dix-sept ans, un jour où je devais sortir avec mes amis, j’ai décidé de me recueillir d’abord dans une église. Une fois à l’intérieur, j’ai trouvé un prêtre qui m’a inspiré une confiance particulière, et j’ai senti le désir d’ouvrir mon cœur dans la confession. Cette rencontre a changé ma vie ! J’ai découvert que lorsque nous ouvrons nos cœurs avec humilité et transparence, nous pouvons contempler d’une façon très concrète la miséricorde de Dieu. J’ai eu la certitude que dans la personne de ce prêtre, Dieu était là, m’attendant déjà, avant même que je ne fasse le premier pas pour entrer dans l’église. Nous le cherchons, mais il nous précède toujours. Il nous cherche depuis toujours et il nous trouve en premier. Peut-être quelqu’un parmi vous a-t-il un poids sur le cœur et pense : j’ai fait ceci, j’ai fait cela…. N’ayez pas peur ! Il vous attend ! Il est père : Il nous attend toujours ! Comme c’est beau de trouver l’étreinte miséricordieuse du Père dans le sacrement de la Réconciliation, de découvrir le confessionnal comme le lieu de la Miséricorde, de se laisser toucher par cet amour miséricordieux du Seigneur qui nous pardonne toujours !

Et toi, cher jeune, as-tu jamais senti se poser sur toi ce regard d’amour infini ? Ce regard qui, au-delà de tous tes péchés, limites, échecs, continue à te faire confiance et à considérer ta vie avec espérance ? Es-tu conscient du prix que tu as aux yeux de ce Dieu qui t’a tout donné par amour ? Comme le dit saint Paul : « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous » (Rm 5, 8). Mais comprenons-nous vraiment la puissance de ces mots ?

Je sais à quel point la Croix des JMJ – un don de saint Jean-Paul II – vous est chère, elle qui accompagne toutes vos rencontres internationales depuis 1984. Combien de conversions authentiques, combien de changements sont survenus dans la vie de nombreux jeunes qui ont rencontré cette simple croix dépouillée ! Peut-être vous êtes-vous posés la question : d’où vient cette force extraordinaire de la croix ? La réponse est la suivante : la croix est le signe le plus éloquent de la miséricorde de Dieu ! Elle nous enseigne que la mesure de l’amour de Dieu pour l’humanité est d’aimer sans mesure ! Dans la croix, nous pouvons toucher la miséricorde de Dieu et nous laisser toucher par sa miséricorde ! Je voudrais rappeler ici l’épisode des deux larrons crucifiés avec Jésus : l’un des deux est présomptueux, il ne se reconnaît pas pécheur et se moque du Seigneur. L’autre, par contre, reconnaît son erreur et se tourne vers le Seigneur et lui déclare : « Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras avec ton Royaume ». Jésus le regarde avec une infinie miséricorde et lui répond : « En vérité, je te le dis : aujourd’hui, tu seras, avec moi, dans le Paradis » (cf. Lc 23, 32.39-43). Avec lequel des deux nous identifions-nous ? Avec celui qui est arrogant et ne reconnaît pas ses erreurs ? Ou avec l’autre qui a reconnu son besoin de miséricorde divine et l’implore de tout son cœur ? Dans le Seigneur qui a donné sa vie pour nous sur la croix, nous trouverons toujours un amour inconditionnel qui reconnaît la valeur de nos vies et nous donne à chaque fois la possibilité de recommencer.

3. L’extraordinaire joie d’être des instruments de la miséricorde divine

La Parole de Dieu nous enseigne qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35). C’est précisément pour cette raison que la cinquième béatitude déclare bienheureux les miséricordieux. Nous savons que le Seigneur nous a aimés en premier. Mais nous ne serons vraiment heureux que si nous entrons dans la logique divine du don, de l’amour gratuit. Nous ne serons heureux que si nous découvrons que Dieu nous a si infiniment aimés qu’il nous a rendus capables d’aimer comme lui, sans mesure. Comme le dit saint Jean : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu, et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour […] En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » (1 Jn 4, 7-11).

Après avoir brièvement expliqué comment le Seigneur manifeste sa miséricorde à notre égard,
je voudrais maintenant vous suggérer des pistes pour devenir concrètement des instruments de cette miséricorde envers notre prochain.

Je me rappelle le bel exemple du bienheureux Pier Giorgio Frassati. Il disait : « Jésus me rend visite tous les matins dans la Sainte Communion. Moi, je la lui rends, aussi misérablement que je peux, en visitant les pauvres». Le jeune Pier Giorgio avait compris ce que signifie avoir un cœur miséricordieux, sensible aux plus nécessiteux. Il leur donnait bien plus que des choses matérielles ; il se donnait lui-même, passait du temps avec eux, il leur parlait, les écoutait attentivement. Il servait les pauvres avec une grande discrétion, ne se mettant jamais en avant. Il vivait vraiment l’Évangile qui dit : « Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète » (Mt 6, 3-4). Figurez-vous que la veille de sa mort, gravement malade, il continuait encore à donner des indications sur la façon d’aider ses amis, les indigents. A ses funérailles, les membres de sa famille et ses amis furent stupéfaits par la présence d’un grand nombre de pauvres, de personnes que Pier Giorgio avait accompagnées et aidées, et dont ils ignoraient l’existence.

J’aime bien associer les Béatitudes évangéliques et le chapitre 25 de Matthieu, où Jésus présente les œuvres de miséricorde et déclare que nous serons jugés sur la base de celles-ci. Je vous invite donc à redécouvrir les œuvres de miséricorde corporelle : nourrir les affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir celui qui est nu, accueillir l’étranger, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. N’oublions pas non plus les œuvres de miséricorde spirituelle : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner ceux qui sont dans l’ignorance, reprendre les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter avec patience les personnes importunes, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Comme vous pouvez le remarquer, la miséricorde n’est pas synonyme de « bonnisme » ni de pur sentimentalisme. En elle se vérifie l’authenticité de notre identité de disciples de Jésus et notre crédibilité en tant que chrétiens dans le monde d’aujourd’hui.

Je vous propose, chers jeunes qui êtes très concrets – pour chacun des sept premiers mois de l’année 2016 –, de choisir une œuvre de miséricorde corporelle et une œuvre de miséricorde spirituelle à mettre en pratique chaque mois. Laissez-vous inspirer par la prière de sainte Faustine, humble apôtre de la Miséricorde Divine pour notre temps :

« Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que je lui vienne en aide […] pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes […] pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon […] pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions […] pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude […] pour que mon cœur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain […] (Journal, 163).

Le message de la Divine Miséricorde est donc un programme de vie très concret et exigeant parce qu’il implique des œuvres. Et l’une des œuvres de miséricorde plus évidente, mais aussi plus difficile à mettre en pratique, est sans aucun doute de pardonner à ceux qui nous ont offensés, ceux qui nous ont fait du mal, ceux que nous considérons comme nos ennemis. « Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner ! Cependant, le pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du cœur. Se défaire de la rancœur, de la colère, de la violence et de la vengeance, est la condition nécessaire pour vivre heureux » (Misericordiae Vultus, 9).

Je rencontre beaucoup de jeunes qui me disent qu’ils sont las de ce monde si divisé, où des membres des factions rivales s’affrontent, où sévissent tant de guerres et où il y en a même qui utilisent leur religion pour justifier la violence. Nous devons supplier le Seigneur pour qu’il nous accorde la grâce d’être miséricordieux avec ceux qui nous font du mal, à l’image de Jésus en croix qui a prié pour ceux qui l’avaient crucifié : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). Le seul remède contre le mal est la miséricorde. Certes, la justice est nécessaire, mais pas suffisante à elle seule. Justice et miséricorde doivent aller de pair. Comme je voudrais que nous nous unissions tous en chœur pour prier du tréfonds de nos cœurs et implorer le Seigneur afin qu’il ait pitié de nous et du monde entier !

4. Cracovie nous attend !

Il ne manque plus que quelques mois à notre rencontre en Pologne. Cracovie, la ville de saint Jean-Paul II et de sainte Faustine Kowalska, nous attend à bras et cœurs ouverts. Je crois que c’est la Divine Providence qui nous a conduits à célébrer le Jubilé des jeunes dans la terre où ont vécu ces deux grands apôtres de la miséricorde de notre temps. Jean-Paul II a compris que le nôtre était le temps de la miséricorde. Dès le début de son pontificat, il a promulgué l’encyclique Dives in Misericordia. Pendant l’Année Sainte 2000, il a canonisé Sœur Faustine et a institué la fête de la Divine Miséricorde, le deuxième dimanche de Pâques. Et, en 2002, il a personnellement inauguré à Cracovie le Sanctuaire de Jésus Miséricordieux, confiant le monde entier à la Divine Miséricorde, exprimant le désir que ce message atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leurs cœurs d’espérance : « Il faut allumer cette étincelle de la grâce de Dieu. Il faut transmettre au monde ce feu de la miséricorde. Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l’homme trouvera le bonheur ! » (Homélie pour la dédicace du Sanctuaire de la Divine Miséricorde à Cracovie, 17 août 2002).

Chers jeunes, Jésus miséricordieux, représenté dans l’effigie vénérée par le peuple de Dieu dans le sanctuaire de Cracovie qui lui est consacré, vous attend. Il vous fait confiance et il compte sur vous ! Il a tant de choses importantes à dire à chacun d’entre vous… N’ayez pas peur de croiser son regard plein d’amour infini pour chacun de vous, et laissez-vous atteindre par son regard miséricordieux, prêt à pardonner tous vos péchés, un regard qui peut changer votre vie et guérir les blessures de vos âmes, un regard qui étanche la soif profonde qui habite vos cœurs de jeunes : soif d’amour, de paix, de joie et du vrai bonheur. Venez à lui et n’ayez pas peur ! Venez pour lui dire du fond de votre cœur : « Jésus, en toi je me confie ! ». Laissez-vous toucher par sa miséricorde sans limite pour devenir vous aussi, à travers les œuvres, les paroles et la prière, des apôtres de la miséricorde dans notre monde blessé par l’égoïsme, la haine et tant de désespoir.

Portez la flamme de l’amour miséricordieux du Christ – dont parlait saint Jean-Paul II – dans les différents milieux de votre vie quotidienne et jusqu’aux extrémités de la terre. Dans cette mission, je vous accompagne avec mes meilleurs vœux et mes prières. Je vous confie tous à la Sainte Vierge Marie, Mère de Miséricorde, pendant cette phase finale de l’itinéraire de préparation spirituelle aux prochaines JMJ à Cracovie, et je vous bénis tous de grand cœur.

Du Vatican, le 15 août 2015,
Solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie

FRANCISCUS

[01573-FR.01] [Texte original: Italien]

Message du Pape François pour la XXXe Journée mondiale de la Jeunesse

AFP3476493_Articolo« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8)

Chers jeunes,

Nous continuons notre pèlerinage spirituel vers Cracovie, où en juillet 2016 se tiendra la prochaine édition internationale des Journées Mondiales de la Jeunesse. Sur notre chemin nous avons choisi comme guide les Béatitudes évangéliques. L’année dernière nous avons réfléchi sur la Béatitude des pauvres en esprit, insérée dans le contexte plus large du « discours sur la montagne ». Nous avons découvert ensemble la signification révolutionnaire des Béatitudes et l’appel fort de Jésus à nous lancer avec courage dans l’aventure de la recherche du bonheur. Cette année nous réfléchirons sur la sixième Béatitude : « Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8).

  1. Le désir du bonheur

Le mot bienheureux ou plutôt heureux apparaît neuf fois dans cette première grande prédication de Jésus (cf. Mt 5, 1-12). Il est comme un refrain qui nous rappelle l’appel du Seigneur à parcourir avec lui une route qui, malgré tous les défis, est la voie du vrai bonheur.

Oui, chers jeunes, la recherche du bonheur est commune à toutes les personnes, de tous les temps, et de tous les âges. Dieu a déposé dans le cœur de chaque homme et de chaque femme un désir irrépressible de bonheur, de plénitude. Ne sentez-vous pas que vos cœurs sont inquiets et en recherche continuelle d’un bien qui puisse étancher leur soif d’infini ? [Read more…]

L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative: réflexion sur l’Instrumentum Laboris (4e partie)

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Comme il est mentionné à plusieurs reprises, l’Instrumentum Laboris « a été agencé […] de façon à en confronter le contenu et à favoriser son approfondissement durant les travaux de la IIIème Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Évêques »[1]. C’est en restant fidèle à ce but que la troisième partie du document aborde la responsabilité de la transmission de la vie et de la foi. Pour ce faire, on représente la « signification prophétique » (no122) de l’encyclique Humanae vitae et du lien indissoluble qu’il définit entre la dimension procréative et unitive de l’acte sexuel humain qui ne peuvent être séparées sans causer un dommage à l’amour entre les époux. Tout en soulignant le « tourment de l’homme contemporain pour tout ce qui touche à l’affectivité, à l’engendrement de la vie, à la réciprocité entre l’homme et la femme, à la paternité et à la maternité »[2], le document explicite les diverses réponses obtenues sur les causes de « l’accueil difficile » (no 126) de cet enseignement d’amour de l’Église. Parmi ces dernières sont mentionnées « l’abîme qui existe entre la doctrine de l’Église et l’éducation civile » (no 126) manifestant une « différence de l’anthropologie de fond » (no 126) comme, par exemple, la mentalité contraceptive et la présence massive de l’idéologie du genre (no 127). Pour contrer un tel phénomène, le document souligne l’idée qu’on ne pourra bien répondre à ces défis par « une casuistique » puisque cela impliquerait un réductionnisme jetant un ombrage sur « l’ample vision de l’anthropologie chrétienne » (no 126). Ainsi on proposerait, par l’usage d’un « nouveau langage » (no 128) des « parcours d’éducation à l’amour » (no 128) permettant la diffusion de mœurs intellectuelles ainsi que la promotion sur la place publique de politiques sociales favorisant une plus grande « ouverture à la vie » (no 131). [Read more…]

Message du Pape François pour la 29ème Journée Mondiale de la Jeunesse

Copa-croppedLe Message du Saint-Père aux jeunes, en préparation de la XXIXe Journée Mondiale de la Jeunesse 2014, qui sera célébrée le 13 avril au niveau diocésain, a pour thème : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5,3). Il s’agit là du premier Message que le Pape François adresse aux jeunes, s’insérant ainsi dans la tradition inaugurée par le Bienheureux Jean-Paul II et poursuivie par Benoît XVI à l’occasion de chaque Journée Mondiale de la Jeunesse.

Après l’extraordinaire JMJ vécue à Rio de Janeiro en juillet 2013, le Pape continue le dialogue avec les jeunes du monde et leur présente les thèmes des trois prochaines éditions de l’évènement, pour lancer l’itinéraire de préparation spirituelle qui au long des trois prochaines années conduira à la célébration internationale à Cracovie, en juillet 2016.
Les thèmes des trois prochaines JMJ sont extraits des Béatitudes évangéliques et montrent combien le Saint-Père considère ce passage de l’Évangile selon Matthieu, comme un point fondamental de référence pour la vie des chrétiens, appelés à en faire un programme de vie concret.

Vivre les Béatitudes aujourd’hui, un vrai défi

Dans ce Message, le Saint-Père rappelle aux jeunes que Jésus lui-même nous a montrés la voie à parcourir, en incarnant les Béatitudes durant toute sa vie : vivre les Béatitudes aujourd’hui est, pour les jeunes, un véritable défi à suivre le Christ en allant à contre-courant et en témoignant de cette nouveauté révolutionnaire. Puisqu’il est impossible d’être chrétiens et avoir une idée de la vie « en miniature », le Pape exhorte les jeunes à refuser les offres de bonheur « à bas prix », mais à avoir le « courage du bonheur » authentique que seul Dieu peut nous donner.

Le Pape François explique ensuite aux jeunes ce que signifie être pauvres de cœur, entrant ainsi dans le vif du sujet de la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse. Jésus lui-même a choisi la voie du dépouillement et de la pauvreté et le Pape adresse aux jeunes une invitation pressante à l’imiter, en leur montrant l’exemple de Saint-François d’Assise. Les jeunes chrétiens sont appelés à une conversion, à embrasser un style de vie évangélique marqué per la sobriété, la recherche de l’essentiel et la solidarité concrète envers les pauvres. En effet, les pauvres, explique le Pape, d’un côté sont “la chair souffrante” du Christ que nous sommes tous interpelés à toucher personnellement, mais d’un autre côté ils peuvent devenir de vrais maîtres de vie, en ayant souvent beaucoup à offrir sur le plan humain et spirituel. [Read more…]

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