Homélie du Pape aux confirmands

Ce matin, le Pape François a célèbré la Messe pour les Confirmands et les Confirmés du monde entier venus en pèlerinage à Rome, à l’occasion de l’Année de la Foi. Il a administré le Sacrement de la Confirmation. Voici son homélie dans son intégralité:

Chers frères et sœurs ! Très chers confirmands ! Bienvenue !

Je voudrais vous proposer trois pensées simples et brèves sur lesquelles réfléchir.

1. Dans la deuxième lecture nous avons entendu la belle vision de saint Jean : un ciel nouveau et une terre nouvelle et puis la Cité Sainte qui descend d’auprès de Dieu. Tout est nouveau, transformé en bien, en beauté, en vérité ; il n’y a plus de plainte, de deuil…Cela c’est l’action de l’Esprit Saint : il nous apporte la nouveauté de Dieu ; il vient à nous et fait toutes choses nouvelles, il nous change. L’Esprit nous change ! Et la vision de saint Jean nous rappelle que nous sommes tous en marche vers la Jérusalem du ciel, la nouveauté définitive pour nous et pour toute la réalité, l’heureux jour où nous pourrons voir le visage du Seigneur, – ce visage merveilleux, si beau du Seigneur Jésus – où nous pourrons être avec lui pour toujours, dans son amour. [Read more…]

Homélie du Pape François à la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs

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Chers frères et sœurs !

C’est une joie pour moi de célébrer l’Eucharistie avec vous dans cette Basilique. Je salue l’Archiprêtre, le Cardinal James Harvey, et je le remercie pour les paroles qu’il m’a adressées ; je salue et remercie également les différentes institutions qui font partie de cette Basilique, ainsi que vous tous. Nous sommes sur la tombe de Saint Paul, un humble et grand Apôtre du Seigneur, qui l’a annoncé par la parole, lui a rendu témoignage par le martyre et l’a adoré de tout son cœur. Voilà justement les trois verbes sur lesquels je voudrais réfléchir à la lumière de la Parole de Dieu que nous avons écoutée : annoncer, témoigner, adorer.

1- Dans la première lecture, la force de Pierre et des autres Apôtres impressionne. À l’injonction de se taire, de ne plus enseigner au nom de Jésus, de ne plus annoncer son Message, ils répondent avec clarté : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Et le fait d’être flagellés, de subir des outrages et d’être emprisonnés ne les freine pas non plus. Pierre et les Apôtres annoncent avec courage, en toute vérité, ce qu’ils ont reçu, l’Évangile de Jésus. Et nous ? Sommes-nous capables de porter la Parole de Dieu dans nos milieux de vie ? Savons-nous parler du Christ, de ce qu’il représente pour nous, en famille, avec les personnes qui partagent notre vie quotidienne ? La foi naît de l’écoute, et se raffermit dans l’annonce. [Read more…]

Homélie du Pape en la Basilique du Latran

lateran-e1365352715675Aujourd’hui en ce dimanche de la fête de la Divine Miséricorde, instituée par le pape Jean-Paul II, François prend possession de sa cathédrale en tant qu’évêque de Rome.

Dans son homélie, le Pape a souligné la patience de Dieu, comme signe de sa miséricorde. Il a évoqué  l’apôtre Thomas et aussi Pierre, les disciples d’Emmaus qui ont eu du mal à croire.Le Pape nous invite à ne pas avoir peur de nous laisser envelopper dans la miséricorde de Dieu. La voici dans son intégralité.

«Chers frères et sœurs !
Avec joie je célèbre pour la première fois l’Eucharistie dans cette Basilique du Latran, Cathédrale de l’Évêque de Rome. Je vous salue tous avec grande affection : le Cardinal Vicaire, les évêques auxiliaires, le clergé diocésain, les diacres, les religieuses et les religieux et tous les fidèles laïcs. Marchons ensemble dans la lumière du Seigneur Ressuscité.
1- Nous célébrons aujourd’hui le deuxième dimanche de Pâques, appelé aussi « de la Divine Miséricorde ». Qu’elle est belle, cette réalité de la foi pour notre vie : la miséricorde de Dieu ! Un amour aussi grand, aussi profond, celui de Dieu pour nous, un amour qui ne fait pas défaut, qui nous saisit toujours par la main et nous soutient, nous relève, nous guide.
2- Dans l’Évangile d’aujourd’hui, l’apôtre Thomas fait justement l’expérience de la miséricorde de Dieu, qui a un visage concret, celui de Jésus, de Jésus Ressuscité. Thomas ne se fie pas à ce que les autres Apôtres lui disent : « Nous avons vu le Seigneur » ; la promesse de Jésus qui avait annoncé : je ressusciterai le troisième jour, ne lui suffit pas. Il veut voir, il veut mettre sa main dans la marque des clous et dans son côté. Et quelle est la réaction de Jésus ? La patience : Jésus n’abandonne pas Thomas l’entêté dans son incrédulité ; il lui donne le temps d’une semaine, il ne ferme pas la porte, il attend. Et Thomas reconnaît sa propre pauvreté, son peu de foi. « Mon Seigneur et mon Dieu » : par cette invocation simple mais pleine de foi, il répond à la patience de Jésus. Il se laisse envelopper par la miséricorde divine, il la voit en face, dans les plaies des mains et des pieds, dans le côté ouvert, et il retrouve la confiance : il est un homme nouveau, non plus incrédule, mais croyant.   Et rappelons-nous aussi Pierre : par trois fois il renie Jésus, juste au moment où il devait lui être plus proche ; et quand il touche le fond, il rencontre le regard de Jésus qui, avec patience, sans paroles, lui dit : « Pierre, n’aie pas peur de ta faiblesse, aie confiance en moi » ; et Pierre comprend, sent le regard d’amour de Jésus et pleure. Qu’il est beau, ce regard de Jésus – que de tendresse ! [Read more…]

Homélie du Vendredi saint par le prédicateur du Pape

blog_1364582993P. Raniero Cantalamessa, ofmcap.

JUSTIFIES GRATUITEMENT PAR LA FOI DANS LE SANG DE JESUS-CHRIST
Prédication du Vendredi saint 2013 en la basilique Saint-Pierre

«  Tous les hommes sont pécheurs, ils sont tous privés de la gloire de Dieu, lui qui leur donne d’être des justes par sa seule grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus. Car Dieu a exposé le Christ sur la croix, par l’offrande de son sang, […], pour manifester, au temps présent, ce qu’est sa justice qui sauve. Telle est sa manière d’être juste et de rendre juste celui qui met sa foi en Jésus. » (Rm 3, 23-26).
Nous voici au sommet de l’année de la foi et à son moment décisif. Voilà la foi qui sauve, la « foi qui triomphe du monde » (1 Jn 5, 5)! La foi – appropriation par laquelle nous faisons nôtre le salut accompli par le Christ, nous revêtons le manteau de sa justice. D’un côté il y a la main tendue de Dieu qui offre sa grâce à l’homme; de l’autre la main de l’homme qui se tend pour l’accueillir avec foi. La « nouvelle alliance éternelle » est scellée par une poignée de main entre Dieu et l’homme.
Nous avons la possibilité de prendre, ce jour-là, la décision la plus importante de toute notre vie, celle qui ouvre grand les portes de l’éternité : croire ! Croire que «  Jésus est mort pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rom 4, 25) ! Dans une homélie pascale du IVème siècle, voici ce que disait l’évêque dans un langage extraordinairement moderne et existentiel : « Pour chaque homme, le début de la vie est celui à partir duquel le Christ s’est immolé pour lui. Mais le Christ s’est immolé pour lui au moment où il a reconnu la grâce et où il est devenu conscient de la vie qui lui a été donnée par cette immolation » ( Homélie pascale de l’année 387 , dans SCh 36, p. 59 s.). [Read more…]

Messe chrismale: homélie du pape François

305922_481304708602344_1413745032_nCe Jeudi saint, le pape François a présidé la messe chrismale, en la basilique Saint-Pierre. Il a béni le « Saint Chrême », et les autres huiles. De nombreux cardinaux, patriarches, archevêques, évêques et  prêtres diocésains et religieux présents à Rome ont renouvelé leurs promesses sacerdotales.

Dans son homélie, le Pape les a invités à « sortir » d’eux-même pour rejoindre la « vie quotidienne » des personnes qu’ils rencontrent et « illuminer les ‘périphéries’ »

En voici la version intégrale.

« Chers frères et sœurs,

C’est avec joie qu’en tant qu’évêque de Rome, je célèbre cette première messe chrismale. Je vous salue tous avec affection, vous en particulier chers prêtres qui vous souvenez avec moi aujourd’hui du jour de votre Ordination.

Les lectures, le psaume aussi, nous parlent de ceux qui ont reçu l’onction: le serviteur de Dieu chez Isaïe, le roi David, et Jésus, Notre Seigneur. Les trois ont en commun que l’onction qu’ils reçoivent, est pour oindre le peuple des fidèles de Dieu dont ils sont les serviteurs. Leur onction est pour les pauvres, pour les prisonniers, pour les opprimés… Une très belle image de cet « être pour » du Saint Chrême est celle que nous offre le psaume 133 : « On dirait un baume précieux, un parfum sur la tête, qui descend sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descend sur les bords de son vêtement » (v. 2). L’image de l’huile qui se répand – qui descend de la barbe d’Aaron jusqu’à la bordure de ses vêtements sacrés, est l’image de l’onction sacerdotale qui, à travers celui qui est oint, arrive jusqu’aux confins de l’univers représenté par les vêtements.

Les vêtements sacrés du grand prêtre sont riches de symboles ; l’un d’eux est celui du nom des fils d’Israël inscrit sur les pierres d’onyx qui ornaient les épaulettes de l’éphod, dont provient notre actuelle chasuble, six noms sur la pierre de l’épaule droite, et six sur celle de l’épaule gauche (cf. Ex 28, 6-14). Sur le pectoral aussi étaient inscrits les noms des douze tribus d’Israël (cf. Ex 28, 21). C’est-à-dire que le prêtre célèbre en chargeant sur ses épaules le peuple qui lui est confié, et en portant leurs noms gravés en son cœur. Revêtir notre humble chasuble peut bien nous faire sentir, sur les épaules et dans notre cœur, le poids et le visage de notre peuple fidèle, de nos saints et de nos martyrs, il y en a beaucoup à notre époque ! [Read more…]

Messe de clôture du Congrès international ECCLESIA IN AMERICA

C’est par la messe en la fête de Notre Dame de Guadalupe que le congrès international Ecclesia in Americ, organisé par  s’est achevé. Le cardinal Marc Ouellet a prononcé cette homélie dans l’Eglise Santa Maria in Traspontina.« Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein! Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur? »La voici:

« Chers amis,

Le jour où Marie de Nazareth reçut l’Annonce de l’Ange Gabriel et consentit à sa maternité divine, l’histoire du monde bascula dans l’abîme de la grâce divine tout en continuant de se dérouler comme un tissu quotidien de petits et de grands événements.

L’Évangile raconte que Marie partit en hâte vers une bourgade des montagnes de Juda pour visiter sa cousine Élisabeth dont elle savait par révélation qu’elle attendait un enfant. Dès le premier instant de leur rencontre, l’Esprit Saint fit tressaillir de joie les enfants et leurs mères : Élisabeth s’exclama : « Bienheureuse toi qui as cru aux paroles qui te furent dites de la part du Seigneur! ». Marie lui répondit par son chant d’Action de grâces qui est devenu la prière quotidienne de l’Église: « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur l’humilité de sa servante ».

Quand Dieu voulut ouvrir l’Amérique à l’Évangile il jeta les yeux sur le pauvre et humble paysan Juan Diego, qui reçut lui aussi une visitation et un message du Ciel. Attiré sur la montagne par des chants célestes dont il ignorait la source, il vit une noble Dame, rayonnante, d’une perfection inimaginable, comme revêtue du soleil, selon le récit du Nican Mopohua. Elle se présenta comme la Mère de Dieu et le pria d’aller chez l’évêque pour lui dire de faire construire une chapelle près du Mont Tepeyac. Il fallut bien trois tentatives et trois miracles pour convaincre l’évêque. Le miracle des fleurs de Castille fleurissant en hiver sur la montagne complètement hors saison, le miracle de la Tilma et la guérison de Juan Bernardino, l’oncle de Juan Diego. La grâce l’emporta finalement sur la prudence épiscopale et l’incrédulité humaine et la chapelle fut construite avec les résultats que l’on sait. [Read more…]

« Adveniat regnum tuam! » – Que ton règne vienne!


Homelie du Saint Père Benoit XVI – 25 novembre, 2012

Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs,

La solennité du Christ-Roi de l’univers – couronnement de l’année liturgique – s’enrichit aujourd’hui de l’accueil dans le Collège cardinalice de six nouveaux Membres que, selon la tradition, j’ai invités à concélébrer avec moi l’Eucharistie, ce matin. À chacun d’eux, j’adresse mes plus cordiales salutations, en remerciant le Cardinal James Michael Harvey pour les paroles courtoises qu’il m’a adressées au nom de tous. Je salue les autres Cardinaux et tous les Prélats présents, ainsi que les illustres autorités, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, les prêtres, les religieux et tous les fidèles, particulièrement ceux venus des diocèses confiés à la charge pastorale des nouveaux Cardinaux.

En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous invite à célébrer le Seigneur Jésus, Roi de l’univers. Elle nous appelle à tourner notre regard vers l’avenir, ou mieux plus profondément, vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ. Il était au commencement avec le Père, quand le monde a été créé, et il manifestera pleinement sa seigneurie à la fin des temps, quand il jugera tous les hommes. Les trois lectures d’aujourd’hui nous parlent de ce règne. Dans le passage de l’évangile, tiré de l’Évangile de Saint Jean, que nous avons écouté, Jésus se trouve dans une situation humiliante – celle d’accusé – devant le pouvoir romain. Il a été arrêté, insulté, raillé, et ses ennemis espèrent obtenir maintenant sa condamnation au supplice de la croix. Ils l’ont présenté à Pilate comme quelqu’un qui aspire au pouvoir politique, comme le prétendu roi des juifs. Le procureur romain mène son enquête et interroge Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » (Jn 18, 33). Répondant à cette demande, Jésus précise la nature de son règne et de sa messianité-même, qui n’est pas un pouvoir mondain, mais un amour qui sert ; il affirme que son règne ne doit pas être absolument confondu avec un règne politique quelconque : « Ma royauté ne vient pas de ce monde … Non, ma royauté ne vient pas d’ici » (v. 36). [Read more…]

Messe d’action de grâces pour la canonisation de sainte Kateri Tekakwitha en la basilique St Jean de Latran

Ce matin en présence des pèlerins venus à Rome pour la canonisation de Kateri Tekakwitha, Mgr Richard Smith,  archevêque d’Edmonton et président de la CECC, a présidé une messe d’action de grâces, concélébrée avec Mgr Lionel Gendron, évêque de St Jean-Longueuil et de Mgr Louis Dicaire, évêque auxiliaire. Voici l’homélie:

« En ces jours merveilleux, ici à Rome, où nous sommes les témoins bénis, privilégiés, d’un événement extraordinaire qui réjouit profondément la population canadienne, et en particulier nos sœurs et nos frères des Premières Nations. Fille des peuples mohawk et algonquin, Kateri Tekakwitha a été canonisée, élevée à la gloire des autels, par le pape Benoît XVI, et cet honneur rejaillit sur tous les peuples autochtones. Comme mentionnait le bienheureux Jean-Paul II dans son discours aux autochtones d’Amérique, peu de temps après la béatification de Kateri, « elle se dresse devant nous comme le symbole de la meilleure part de l’héritage qui est le vôtre, en tant qu’Indiens d’Amérique du Nord ». Et puisque son nom a été ajouté au canon des saints de l’Église universelle, c’est maintenant devant toute l’Église, devant le monde entier, qu’elle se dresse pour rappeler le caractère universel de l’appel à la sainteté et proposer un modèle de coopération au mystère de la grâce.

Dans notre première lecture, aujourd’hui, l’auteur du livre de la Sagesse pose la question : « Qui peut découvrir les intentions de Dieu? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur? » Et il entreprend d’y répondre. Même si le mystère des desseins de Dieu dépasse les limites de la raison humaine, il nous est révélé par l’action de l’Esprit Saint de Dieu. Le Seigneur veut nous faire connaître ses voies, Il tient à ce que nous Le connaissions et Il agit de manière à nous permettre de Le connaître, pour que nous puissions Lui répondre dans l’amour et collaborer à son projet de salut pour nous. Cette révélation de l’admirable vérité de Dieu nous a été faite en son Fils Jésus Christ, qui nous a envoyé l’Esprit Saint promis pour éclairer nos esprits et nos cœurs de sa divine sagesse et nous donner la grâce de pouvoir y répondre dans la foi et dans l’amour.

La beauté de la vie de sainte Kateri illustre la rencontre de l’initiative aimante de Dieu et d’une réponse humaine inspirée par la grâce. On voit déjà les premiers signes de l’action de la grâce divine dans le nom que lui a donné sa famille : Tekakwitha. Ce nom, que lui valut sa cécité, peut recevoir différentes interprétations : « celle qui marche à tâtons », « celle qui avance lentement », « celle qui heurte les objets », mais aussi « celle qui met les choses en ordre » ou « celle qui met tout en place ». Cette palette de sens évoque d’une façon ou d’une autre la vision de ce qu’il y a devant. C’est un fait, bien sûr, que la vision physique de Kateri avait été gravement altérée par la variole. Mais ce qui est tout aussi vrai, par contre, et qui est beaucoup plus important, c’est que sa vision intérieure était nette. Au fond de son cœur, elle avait reçu la grâce de distinguer clairement la vérité du Christ et de son Église. Un peu comme si le Seigneur, dans le nom même de Tekakwitha et dans la vie de celle qui l’a porté, voulait attirer notre attention sur les limites de la vision humaine et nous orienter vers la vision authentique qui vient de la foi. En cette Année de la foi, la vie de Kateri montre bien que le don de la foi nous rend capables d’apercevoir clairement la beauté de Dieu et celle de son projet sur nous, dont la grandeur dépasse infiniment les réalités sensibles de cette terre. [Read more…]

« Invoquons une effusion spéciale de l’Esprit Saint »


Dans son homélie, au moment d’ouvrir le synode pour la nouvelle évangélisation, ce dimanche 7 octobre 2012, place Saint-Pierre le pape Benoît XVI a évoqué le mariage – à partir des lectures bibliques – et les deux nouveaux docteurs de l’Eglise: Jean d’Avila et Hildegarde de Bingen.

Homélie de Benoît XVI :

Vénérés Frères,
Chers frères et sœurs,

Avec cette concélébration solennelle, nous inaugurons la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, qui a pour thème : La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne. Ce thème répond à une orientation programmatique pour la vie de l’Église, de tous ses membres, des familles, des communautés, et de ses institutions. Et cette perspective est renforcée par la coïncidence avec le début de l’Année de la foi, qui aura lieu jeudi prochain, 11 octobre, à l’occasion du 50° anniversaire de l’ouverture du Concile Œcuménique Vatican II. Je vous adresse ma cordiale et reconnaissante bienvenue à vous, qui êtes venus former cette Assemblée synodale, particulièrement au Secrétaire Général du Synode des Évêques et à ses collaborateurs. J’étends mon salut aux Délégués fraternels des autres Églises et Communautés ecclésiales et à tous ceux qui sont ici présents, en les invitant à accompagner par la prière quotidienne les travaux qui se dérouleront dans les trois prochaines semaines.

Les lectures bibliques qui forment la Liturgie de la Parole de ce dimanche nous offrent deux principaux points de réflexion : le premier sur le mariage, que j’aimerais aborder plus loin ; le second sur Jésus Christ, que je reprends immédiatement. Nous n’avons pas le temps pour commenter le passage de la Lettre aux Hébreux, mais au début de cette Assemblée synodale, nous devons accueillir l’invitation à fixer le regard sur le Seigneur Jésus, « couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort » (He 2, 9). La Parole de Dieu nous place devant le Crucifié glorieux, de sorte que toute notre vie, et particulièrement les travaux de cette Assise synodale, se déroulent en sa présence et dans la lumière de son mystère. L’évangélisation, en tout temps et en tout lieu, a toujours comme point central et d’arrivée Jésus, le Christ, le Fils de Dieu (cf. Mc 1, 1) ; et le Crucifié est le signe distinctif par excellence de celui qui annonce l’Évangile : signe d’amour et de paix, appel à la conversion et à la réconciliation. Nous, les premiers, vénérés Frères, gardons le regard du cœur tourné vers Lui et laissons-nous purifier par sa grâce. [Read more…]

Veillée pascale: « L’obscurité des jours passés est dissipée »

Benoît XVI a présidé la veillée pascale aujourd’hui à la basilique Saint-Pierre. Voici son homélie en son intégralité.

Chers frères et sœurs!

Pâques est la fête de la nouvelle création. Jésus est ressuscité et ne meurt plus. Il a enfoncé la porte vers une vie nouvelle qui ne connaît plus ni maladie ni mort. Il a pris l’homme en Dieu lui-même. « La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu » avait dit Paul dans la Première Lettre aux Corinthiens (15, 50). L’écrivain ecclésiastique Tertullien, au IIIe siècle, en référence à la résurrection du Christ et à notre résurrection avait l’audace d’écrire : « Ayez confiance, chair et sang, grâce au Christ vous avez acquis une place dans le Ciel et dans le royaume de Dieu » (CCL II 994). Une nouvelle dimension s’est ouverte pour l’homme. La création est devenue plus grande et plus vaste. Pâques est le jour d’une nouvelle création, c’est la raison pour laquelle en ce jour l’Église commence la liturgie par l’ancienne création, afin que nous apprenions à bien comprendre la nouvelle. C’est pourquoi, au début de la Liturgie de la Parole durant la Vigile pascale, il y a le récit de la création du monde. En relation à cela, deux choses sont particulièrement importantes dans le contexte de la liturgie de ce jour. En premier lieu, la création est présentée comme un tout dont fait partie le phénomène du temps. Les sept jours sont une image d’une totalité qui se déroule dans le temps. Ils sont ordonnés en vue du septième jour, le jour de la liberté de toutes les créatures pour Dieu et des unes pour les autres. La création est donc orientée vers la communion entre Dieu et la créature ; elle existe afin qu’il y ait un espace de réponse à la grande gloire de Dieu, une rencontre d’amour et de liberté. En second lieu, durant la Vigile pascale, du récit de la création, l’Église écoute surtout la première phrase : « Dieu dit : ‘Que la lumière soit’ ! » (Gen 1, 3). Le récit de la création, d’une façon symbolique, commence par la création de la lumière. Le soleil et la lune sont créés seulement le quatrième jour. Le récit de la création les appelle sources de lumière, que Dieu a placées dans le firmament du ciel. Ainsi il leur ôte consciemment le caractère divin que les grandes religions leur avaient attribué. Non, ce ne sont en rien des dieux. Ce sont des corps lumineux, créés par l’unique Dieu. Ils sont en revanche précédés de la lumière par laquelle la gloire de Dieu se reflète dans la nature de l’être qui est créé.

Qu’entend par là le récit de la création ? La lumière rend possible la vie. Elle rend possible la rencontre. Elle rend possible la communication. Elle rend possible la connaissance, l’accès à la réalité, à la vérité. Et en rendant possible la connaissance, elle rend possible la liberté et le progrès. Le mal se cache. La lumière par conséquent est aussi une expression du bien qui est luminosité et créé la luminosité. C’est le jour dans lequel nous pouvons œuvrer. Le fait que Dieu ait créé la lumière signifie que Dieu a créé le monde comme lieu de connaissance et de vérité, lieu de rencontre et de liberté, lieu du bien et de l’amour. La matière première du monde est bonne, l’être même est bon. Et le mal ne provient pas de l’être qui est créé par Dieu, mais existe en vertu de la négation. C’est le « non ». [Read more…]

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