CECC- Une Église en quête de justice : le pape François interpelle l’Église au Canada

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Présentation d’un nouveau document de la CECC sur la justice sociale:

La Commission épiscopale pour la justice et la paix de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a publié une nouvelle ressource intitulée Une Église en quête de justice : le pape François interpelle l’Église au Canada. Depuis son élection comme évêque de Rome, le Saint-Père « confère à l’enseignement social catholique une précision et une urgence qui en font l’un des points forts de son pontificat jusqu’ici », écrit la Commission dans son texte publié aujourd’hui. Traitant largement de sujets liés à la dignité humaine et aux normes du travail, à la guerre et à la paix, ainsi qu’à l’exclusion et à l’isolement, ce document souligne l’intérêt et l’appel du pape François à lutter pour la justice, et offre des questions de réflexions adaptées au contexte canadien.

Lettre du Souverain Pontife à Mgr Rino Fisichella

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Lettre du Souverain Pontife au président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, chargé de l’organisation du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde:

A mon vénéré frère
Mgr Rino Fisichella
président du Conseil pontifical
pour la promotion de la nouvelle évangélisation

L’approche du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde me permet de me concentrer sur certains points sur lesquels je considère qu’il est important d’intervenir afin de permettre que la célébration de l’Année Sainte soit pour tous les croyants un véritable moment de rencontre avec la miséricorde de Dieu. Je désire en effet que le Jubilé soit une expérience vivante de la proximité du Père, permettant presque de toucher du doigt sa tendresse, afin que la foi de chaque croyant se renforce et que le témoignage devienne ainsi toujours plus efficace.

Ma pensée va, en premier lieu, à tous les fidèles qui, dans chaque diocèse ou comme pèlerins à Rome, vivront la grâce du Jubilé. Je désire que l’indulgence jubilaire soit pour chacun une expérience authentique de la miséricorde de Dieu, qui va à la rencontre de tous avec le visage du Père qui accueille et pardonne, oubliant entièrement le péché commis. Pour vivre et obtenir l’indulgence, les fidèles sont appelés à accomplir un bref pèlerinage vers la Porte Sainte, ouverte dans chaque Cathédrale ou dans les églises établies par l’évêque diocésain, ainsi que dans les quatre basiliques papales à Rome, comme signe du désir profond de véritable conversion. De même, j’établis que l’on puisse obtenir l’indulgence  dans les sanctuaires où est ouverte la Porte de la Miséricorde et dans les églises qui sont traditionnellement identifiées comme jubilaires. Il est important que ce moment soit uni, avant tout, au Sacrement de la Réconciliation et à la célébration de la sainte Eucharistie par une réflexion sur la miséricorde. Il sera nécessaire d’accompagner ces célébrations par la profession de foi et par la prière pour ma personne et pour les intentions que je porte dans mon cœur pour le bien de l’Eglise et du monde entier.

Je pense, en outre, à ceux qui, pour divers motifs, n’auront pas la possibilité de se rendre à la Porte Sainte, en premier lieu les malades et les personnes âgées et seules, que leurs conditions empêchent souvent de sortir de chez eux. Pour ces personnes, il sera d’une grande aide de vivre la maladie et la souffrance comme expérience de proximité au Seigneur qui, dans le mystère de sa passion, mort et résurrection, indique la voie maîtresse pour donner un sens à la douleur et à la solitude. Vivre avec foi et espérance joyeuse ce moment d’épreuve, en recevant la communion ou en participant à la Messe et à la prière communautaire, également à travers les divers moyens de communication, sera pour elles la façon d’obtenir l’indulgence jubilaire. Ma pensée va aussi aux détenus, qui font l’expérience de la restriction de leur liberté. Le Jubilé a toujours constitué l’opportunité d’une grande amnistie, destinée à toucher de nombreuses personnes qui, bien que méritant une peine, ont toutefois pris conscience de l’injustice qu’elles ont commise, et désirent sincèrement s’insérer à nouveau dans la société  en apportant leur contribution honnête. Qu’à toutes ces personnes parvienne de façon concrète la miséricorde du Père qui désire être proche de ceux qui ont le plus besoin de son pardon. Dans les chapelles des prisons, elles pourront obtenir l’indulgence et, chaque fois qu’elles passeront par la porte de leur cellule, en adressant leur pensée et leur prière au Père, puisse ce geste signifier pour elles le passage de la Porte Sainte, car la miséricorde de Dieu, capable de transformer les cœurs, est également en mesure de transformer les barreaux en expérience de liberté.

J’ai demandé que l’Eglise redécouvre en ce temps jubilaire la richesse contenue dans les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle. L’expérience  de la miséricorde, en effet, devient visible dans le témoignage de signes concrets comme Jésus lui-même nous l’a enseigné. Chaque fois qu’un fidèle vivra l’une ou plusieurs de ces œuvres en première personne, il obtiendra certainement l’indulgence jubilaire. D’où l’engagement à vivre de la miséricorde pour obtenir la grâce du pardon complet et total en vertu de la force de l’amour du Père qui n’exclut personne. Il s’agira donc d’une indulgence jubilaire plénière, fruit de l’événement lui-même qui est célébré et vécu avec foi, espérance et charité.

Enfin, l’indulgence jubilaire peut être obtenue également pour les défunts. Nous sommes liés à eux par le témoignage de foi et de charité qu’ils nous ont laissé. De même que nous les rappelons dans la célébration eucharistique, ainsi, nous pouvons, dans le grand mystère de la communion des Saints, prier pour eux afin que le visage miséricordieux du Père les libère de tout résidu de faute et puisse les accueillir dans ses bras, dans la béatitude qui n’a pas de fin.

L’un des graves problèmes de notre temps est sans aucun doute le changement du rapport à la vie. Une mentalité très répandue a désormais fait perdre la sensibilité personnelle et sociale adéquate à l’égard de l’accueil d’une vie nouvelle. Le drame de l’avortement est vécu par certains avec une conscience superficielle, qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte. Beaucoup d’autres, en revanche, bien que vivant ce moment comme un échec, considèrent ne pas avoir d’autres voies à parcourir. Je pense, en particulier, à toutes les femmes qui ont eu recours à l’avortement. Je connais bien les conditionnements qui les ont conduites à cette décision. Je sais qu’il s’agit d’un drame existentiel et moral. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux. Ce qui a eu lieu est profondément injuste; pourtant, seule sa compréhension dans sa vérité peut permettre de ne pas perdre l’espérance. Le pardon de Dieu à quiconque s’est repenti ne peut être nié, en particulier lorsqu’avec un cœur sincère, cette personne s’approche du Sacrement de la Confession pour obtenir la réconciliation avec le Père. C’est également pour cette raison que j’ai décidé, nonobstant toute chose contraire, d’accorder à tous les prêtres, pour l’Année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement tous ceux qui l’ont provoqué et qui, le cœur repenti, en demandent pardon. Que les prêtres se préparent à cette tâche importante en sachant unir des paroles d’authentique accueil à une réflexion qui aide à comprendre le péché commis, et indiquer un itinéraire de conversion authentique pour pouvoir obtenir le pardon véritable et généreux du Père qui renouvelle tout par sa présence.

Une dernière considération s’adresse aux fidèles qui, pour diverses raisons, désirent fréquenter les églises où les offices sont célébrés par les prêtres de la Fraternité Saint Pie X. Cette Année jubilaire de la Miséricorde n’exclut personne. Certains confrères évêques m’ont fait part en plusieurs occasions de leur bonne foi et pratique sacramentelle, unie toutefois à la difficulté de vivre une situation pastorale difficile. J’espère que dans un proche avenir, l’on pourra trouver les solutions pour retrouver une pleine communion avec les prêtres et les supérieurs de la Fraternité. Entre temps, animé par l’exigence de répondre au bien de ces frères, j’établis, par ma propre disposition, que ceux qui, au cours de l’Année Sainte de la Miséricorde, s’approcheront, pour célébrer le Sacrement de la Réconciliation, des prêtres de la Fraternité Saint Pie X recevront une absolution valide et licite de leurs péchés.

M’en remettant à l’intercession de la Mère de la Miséricorde, je confie à sa protection la préparation de ce Jubilé extraordinaire.

Du Vatican, le 1er septembre 2015

Une Église en dialogue – L’Église catholique et le dialogue interreligieux

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Montréal sonne ses cloches le 15 août pour les Chrétiens d’Orient

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Chers fidèles de l’archidiocèse de Montréal,

Nous sommes tous dans la peine et préoccupés pour les chrétiens du Moyen-Orient qui sont si souvent persécutés, et qui au-delà de la discrimination sont exécutés ou chassés, surtout en Irak et en Syrie.

Les familles, plongées dans la détresse par l’extrémisme violent et implacable, ont besoin de savoir qu’on ne les oublie pas, que l’on porte dans notre cœur, notre mémoire et nos prières les hommes, les femmes, les enfants et les jeunes qui souffrent tant.

J’invite toutes les paroisses, missions et communautés à faire sonner les cloches des églises le 15 août à midi, comme signe d’appel à s’informer, à prier et à être solidaire. J’invite toutes les personnes, où qu’elles soient, le même samedi 15 août à midi, à prendre un temps de silence pour prier Dieu en faveur de la fin de la violence et à recourir à l’intercession de Marie pour que s’ouvrent des chemins de paix qui nous apparaissent pour le moment si lointains.

Prière à Notre-Dame qui fait tomber les murs
 
Très sainte Mère de Dieu, nous t’invoquons comme Mère de l’Église, Mère de tous les chrétiens souffrants. Nous te supplions, par ton ardente intercession, de faire tomber ce mur, les murs de nos cœurs, et tous les murs qui génèrent haine, violence, peur et indifférence, entre les personnes  et entre les peuples.
 
Toi qui par ton Fiat as écrasé l’antique Serpent, rassemble-nous et unis-nous sous ton manteau virginal, protège-nous de tout mal, et ouvre à jamais dans nos vies la porte de l’Espérance.
 
Fais naître en nous et en ce monde, la civilisation de l’Amour jaillie de la Croix et de la Résurrection de ton divin Fils, Jésus-Christ, notre Sauveur, qui vit et règne dans les siècles des siècles.Amen.


Je vous invite à poser un humble geste de solidarité en joignant à votre prière une contribution financière, par le biais d’une quête spéciale (suggestion : le dimanche 23 août), ou par un don que vous faites parvenir directement à l’Archevêché de Montréal¹ au nom de CACRM² avec référence « Chrétiens du Moyen-Orient ». Nous ferons parvenir un reçu pour fins d’impôts aux personnes qui le demandent, et nous ferons parvenir le fruit de votre générosité à « Aide à l’Église en Détresse » qui a des contacts et des personnes sur place pour assurer les besoins spirituels et humains des personnes et familles en détresse.

Que Jésus Christ, qui a donné sa vie pour nous et dont nous faisons mémoire chaque eucharistie, guérisse notre mémoire, afin de ne pas oublier les chrétiens persécutés. Lui qui n’a jamais cessé d’aimer, qu’Il nous donne de croire que l’Amour divin peut vaincre en nous et à travers nous, le mal, la souffrance et la mort.

+ Christian Lépine
Archevêque de Montréal

400e d’une Messe unique en Ontario!

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COMMUNIQUÉPOUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Champlain a exploré de nombreuses régions en Ontario, d’où les nombreuses célébrations du 400ème cette année. Mais il n’y aura toujours qu’un seul Carhagouha 1615-2015

Carha…quoi?

Le 12 août 1615,  Champlain réunit Étienne Brûlé,  le père Récollet Joseph Le Caron et 14 autres Français au site huron  Carhagouha pour célébrer la première messe sur le territoire qu’on appelle aujourd’hui l’Ontario.   Ce n’est pas une petite affaire car, à cette époque,  il y a tout un rituel à suivre avant de pouvoir dire une messe quelque part!

Carhagouha, situé dans le canton de Tiny, tout près du village de Lafontaine,  est un lieu dédié où les pères Jésuites célèbrent une messe en plein air, à côté du monument et des deux croix, le 12 août de chaque année.

En l’honneur du 400ème anniversaire de cette première messe, l’abbé Justin Desroches, curé de la  paroisse Ste-Croix de Lafontaine, organise une messe en français, animée par des gens d’ici, sur le site même de Carhagouhale samedi  15 août 2015, de 11h à midi.  Le cardinal Collins sera le célébrant principal de la messe et il présentera l’homélie.

La messe sera suivie d’un pique-nique communautaire à midi.   Apportez votre chaise et votre pique-nique et venez donc célébrer avec nous!  Tenue décontractée.

Il n’y a pas vraiment de stationnement sur place donc vous pourrez stationner au parc communautaire de Lafontaine et des navettes vous y transporteront et vous ramèneront.

En cas de mauvais temps, veuillez aller sur le site : carhagouha400e.wordpress.com pour les informations concernant la messe, le pique-nique et le transport vers Carhagouha.

(Les médias pourront se rendre au site même avec leurs véhicules.)

Pour plus de renseignements, contactez :
Claudette Paquin au 705-790-0603
claudettepaquin@yahoo.ca

Discours de pape François lors de la rencontre aves les jeunes au « Litoral Costanera » d’Asunción, Paraguay

Ce texte dont la lecture était prévue ne fut finalement pas utilisé par le pape François. Nous publierons le texte intégral tel que prononcé par le pape François aussi tôt que possible. Merci de votre compréhension.

Chers jeunes,

C’est pour moi une grande joie de pouvoir vous rencontrer, dans ce climat de fête. Pouvoir écouter vos témoignages et partager votre enthousiasme ainsi que l’amour de Jésus.

Merci à Mgr Ricardo Valenzuela, responsable de la pastorale juvénile, pour ses paroles. Merci à Manuel et à Liz pour le courage de partager vos vies, vos témoignages au cours de cette rencontre. Il n’est pas facile de parler de choses personnelles et encore moins devant tant de gens. Vous avez partagé le plus grand trésor que vous ayez, vos histoires, vos vies et comment Jésus s’est emparé de vous.

Pour répondre à vos questions j’aimerais mettre en relief certaines choses que vous avez partagées.

Manuel, tu nous disais quelque chose comme ceci : ‘‘aujourd’hui je suis rempli du désir de servir les autres, je veux me surpasser’’. Tu as connu des moments très difficiles, des situations très douloureuses, mais aujourd’hui tu as une grande envie de servir, de sortir, de partager ta vie avec les autres.

Capture d’écran 2015-07-12 à 19.39.19Liz, il n’est pas du tout facile d’être mère de ses propres parents et encore moins quand on est jeune, mais quelle sagesse et quelle maturité expriment tes paroles quand tu nous disais : ‘‘aujourd’hui je joue avec elle, je change les langes, ce sont toutes des choses qu’aujourd’hui je confie à Dieu et je suis en train de compenser à peine tout ce que ma mère a fait pour moi’’.

Vous, jeunes paraguayens, il est clair que vous êtes courageux. Vous avez partagé aussi comment vous avez fait pour vous en sortir, indiquant où vous avez trouvé des forces. Vous deux, vous avez dit : dans la paroisse ; chez les amis de la paroisse et dans les retraites spirituelles qui y étaient organisées. Deux clés très importantes : les amis et les retraites
spirituelles.

Les amis – L’amitié compte parmi les plus grands cadeaux qu’une personne, qu’un jeune puisse recevoir et offrir. C’est vrai. Qu’il est difficile de vivre sans amis. Voyez, ceci figure parmi les plus belles choses que Jésus aura dites : « Je vous appelle mes amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15). L’un des secrets les plus grands du chrétien réside dans le fait d’être ami, d’être des amis de Jésus. Quand on aime quelqu’un, on est à ses côtés, on le soigne, on l’aide, on lui dit ce qu’on pense, oui, mais on ne l’abandonne jamais. Ainsi est Jésus avec nous, il ne nous abandonne jamais. Les amis se supportent, s’accompagnent, se protègent. Ainsi est le Seigneur avec nous. Il nous supporte.

Les retraites spirituelles – Saint Ignace a fait une méditation fameuse appelée des deux drapeaux. Il décrit d’un côté, le drapeau du démon et de l’autre, le drapeau du Christ. Ce serait comme les maillots de deux équipes et il nous demande dans quelle équipe nous aimerions jouer.

A travers cette méditation, il nous fait imaginer, comment ce serait d’appartenir à l’une ou l’autre équipe. Ce serait comme de se demander: avec qui veux-tu jouer dans la vie ?

Et saint Ignace dit que le démon pour recruter des joueurs, promet à ceux qui joueront avec lui richesse, honneurs, gloire,  pouvoir. Ils seront célèbres. Ils seront tous exaltés comme des dieux.

De l’autre côté, il nous présente le procédé de Jésus. Rien de fantastique. Jésus ne nous promet pas les étoiles, il ne nous promet pas d’être célèbres, au contraire, il nous dit que jouer avec lui, c’est une invitation à l’humilité, à l’amour, au service des autres. Jésus ne nous ment pas. Il nous prend au sérieux.

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Angelus du pape François du dimanche 12 juillet au Paraguay

Angelus

Asunción, 12 juillet 2015

Je remercie l’Archevêque d’Asunción, Mgr Edmundo Ponziano Valenzuela Mellid, pour ses aimables paroles.

Au terme de cette célébration, nous tournons notre regard confiant vers la Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Elle est le don de Jésus à son peuple. Il nous l’a donnée comme mère à l’heure de la croix et de la souffrance. Elle est fruit de l’oblation du Christ pour nous. Et depuis lors, elle a toujours été et elle sera toujours avec ses enfants, spécialement les plus petits et ceux qui sont le plus dans le besoin.

Elle est entrée dans la trame de l’histoire de nos peuples et de leurs gens. Comme en beaucoup d’autres pays de l’Amérique Latine, la foi des paraguayens est imprégnée d’amour pour la Vierge Marie. Vous allez avec confiance chez votre mère, vous lui ouvrez votre cœur, et vous lui confiez vos joies et vos peines, vos espoirs et vos souffrances. La Vierge vous console et, avec la tendresse de son amour, elle allume en vous l’espérance. Ne cessez pas d’invoquer Marie et de lui faire confiance ; elle est mère de miséricorde pour tous ses enfants sans distinction.

A la Vierge, qui persévéra avec les Apôtres dans l’attente de l’Esprit Saint (cf. Ac 1, 13-14), je demande aussi de veiller sur l’Église et de fortifier les liens fraternels entre tous ses membres. Avec l’aide de Marie, que l’Église soit la maison de tous, une maison qui sache accueillir, une mère pour tous les peuples.

Chers frères, je vous demande, s’il vous plaît, de prier aussi pour moi. Je sais bien combien on aime le Pape au Paraguay. Moi aussi je vous porte dans mon cœur et je prie pour vous ainsi que pour votre pays.

Prions ensemble l’Angelus.

Homélie du pape François lors de la Messe au parc « Ñu Guazú » d’Asunción, Paraguay

« Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit », ainsi dit le Psaume (84, 13). Nous sommes invités à célébrer cela, cette mystérieuse communion entre Dieu et son Peuple, entre Dieu et nous. La pluie est le signe de sa présence dans la terre travaillée de nos mains. Une communion qui donne toujours du fruit, qui donne toujours la vie. Cette confiance jaillit de la foi, savoir que nous pouvons compter sur sa grâce, qui toujours transformera et irriguera notre terre.

Une confiance qui s’apprend, qui s’éduque. Une confiance qui se forme progressivement au sein d’une communauté, dans la vie d’une famille. Une confiance qui devient témoignage sur les visages de tous ceux qui nous stimulent à suivre Jésus, à être disciples de Celui qui ne déçoit jamais. Le disciple se sent invité à faire confiance, se sent invité par Jésus à être son ami, à partager son destin, à partager sa vie. « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,15). Les disciples sont ceux qui apprennent à vivre dans la confiance de l’amitié.Capture d’écran 2015-07-12 à 10.21.02

L’Évangile nous parle de ce fait d’être disciple. Il nous présente la carte d’identité du chrétien. Sa lettre de présentation, ses lettres de Créances.

Jésus appelle ses disciples et il les envoie en leur donnant des règles claires et précises. Il les place face à des défis avec une série d’attitudes, de comportements qu’ils doivent avoir. Elles ne sont pas rares les fois où elles peuvent nous paraître exagérées ou absurde ; des attitudes qu’il serait plus facile de lire symboliquement ou “spirituellement”. Mais Jésus est très précis, il est très clair. Il ne leur dit pas : « Faites en sorte que » ou « faites ce que vous pouvez ».

Rappelons-les ensemble : « Ne prenez rien pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie… Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y » (cf. Mc 6, 8-11). Cela semblerait quelque chose d’impossible.

Nous pourrions nous concentrer sur les paroles ‘‘pain’’, ‘‘argent’’, ‘‘sac’’, ‘‘bâtons’’, ‘‘sandales’’, ‘‘tunique’’. Et ce serait légitime. Mais il me semble qu’il y a une parole-clé, qui pourrait passer inaperçue. Une parole centrale dans la spiritualité chrétienne, dans l’expérience du fait d’être disciple : l’hospitalité. Jésus, en bon maître, pédagogue, les envoie pour vivre l’hospitalité. Il leur dit : « Restez là où l’on vous accueillera ». Il les envoie pour apprendre une des caractéristiques fondamentales de la communauté croyante. Nous pourrions dire que le chrétien est celui qui a appris à recevoir, à accueillir.

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Homélie du pape François lors de la célébration des vêpres à la Cathédrale d’Asunción

Qu’il est beau de prier tous ensemble les Vêpres ! Comment ne pas rêver une Église qui reflète et répète l’harmonie des voix et du chant dans la vie quotidienne ? Et nous le faisons dans cette Cathédrale, qui tant de fois a dû être reconstruite ; cette Cathédrale est signe de l’Église et de chacun de nous : parfois, les tempêtes du dehors et du dedans nous obligent à abattre ce qui a été construit et à recommencer, mais toujours avec l’espérance placée en Dieu ; et si nous regardons cet édifice, sans doute il n’a pas déçu les Paraguayens, parce que Dieu ne déçoit jamais et pour cela nous le louons avec gratitude.

La prière liturgique, avec sa structure et sa forme rythmée, veut exprimer toute l’Église, épouse du Christ, qui essaie de se conformer à son Seigneur. Chacun de nous dans notre prière, nous voulons progressivement ressembler à Jésus.

La prière fait émerger ce que nous vivons ou que nous devrions vivre dans la vie quotidienne, au moins la prière qui ne veut pas être aliénante ou seulement décorative. La prière nous donne impulsion pour agir ou nous examiner dans ce que nous récitions dans les Psaumes : nous sommes les mains de Dieu qui « du fumier retire le pauvre » (Ps 112, 7) et c’est à nous de travailler afin que la tristesse de la stérilité se transforme en un champ fertile. Nous qui chantons qu’« il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens » (Ps 115, 15), nous sommes ceux qui luttons, qui nous donnons du mal, nous défendons la valeur de toute vie humaine, de la naissance jusqu’à ce que le nombre des années s’accroisse et que la force se réduise. La prière est reflet de l’amour que nous ressentons pour Dieu, pour les autres, pour le monde créé ; le commandement de l’amour est la meilleure configuration à Jésus du disciple missionnaire. Être attachés à Jésus donne profondeur à la vocation chrétienne ; cette vocation liée au « faire » de Jésus – qui est beaucoup plus que des activités –, cherche à lui faire ressembler en tout ce qu’il a accompli. La beauté de la communauté ecclésiale naît de l’adhésion de chacun de ses membres à la personne de Jésus, formant un ‘‘ensemble vocationnel’’ dans la richesse de la variété harmonique.AFP4342153_LancioGrande

Les antiennes des cantiques évangéliques de cette fin de semaine nous rappellent l’envoi des Douze par Jésus. Il est toujours bien de grandir dans cette conscience du travail apostolique en communion. Il est beau de vous voir collaborer pastoralement, toujours à partir de la nature et de la fonction ecclésiale de chaque vocation et de chaque charisme. Je désire vous exhorter tous, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et séminaristes à vous engager dans cette collaboration ecclésiale, spécialement autour des plans pastoraux des diocèses et de la mission continentale, en coopérant avec toute votre disponibilité au bien commun. Si la division entre nous provoque la stérilité (cf. Evangelii gaudium, nn. 98-101), il n’y a pas de doute que de la communion et de l’harmonie naît la fécondité, parce qu’elles sont profondément consonantes avec l’Esprit Saint.

Nous avons tous des limites, et personne ne peut reproduire Jésus Christ dans sa totalité, et bien que chaque vocation se configure principalement avec certains traits de la vie et de l’œuvre de Jésus, il y en a quelques-uns qui sont communs et inaliénables. Nous venons de louer le Seigneur parce qu’il « ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu » (Ph 2, 6), et cela est une caractéristique de toute vocation chrétienne : celui qui est appelé par Dieu ne se vante pas, ne va pas à la recherche de reconnaissances ni d’applaudissements éphémères, ne croit pas avoir monté en grade et ne traite pas les autres comme s’il était sur un piédestal.

Le primat du Christ est décrit clairement dans la liturgie de la Lettre aux Hébreux ; nous venons de lire presque la fin de cette Lettre : ‘‘Qu’il vous forme en tout ce qui est bon comme le berger des brebis, le Pasteur par excellence’’ (cf. 13, 20-21)  et cela suppose de reconnaître que chaque consacré se configure à Celui qui dans sa vie terrestre, ‘‘avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications’’ (cf. He 5, 7), a atteint la perfection quand il a appris, en souffrant, ce que signifiait obéir ; et cela fait aussi partie de notre appel.

Terminons de réciter nos Vêpres ; le campanile de cette cathédrale a été refait plusieurs fois ; le son des cloches précède et accompagne en de nombreuses occasions notre prière liturgique : refaits par Dieu chaque fois que nous prions, solides comme un campanile, joyeux d’annoncer les merveilles de Dieu, partageons le Magnificat et laissons le Seigneur accomplir, à travers notre vie consacrée, de grandes choses au Paraguay.

Discours du pape François lors de la rencontre avec les représentants de la société civile du Paraguay

Chers amis,

Je me réjouis de pouvoir être avec vous, les représentants de la société civile, pour partager des rêves et des espoirs d’un avenir meilleur. Je remercie Mgr Adalberto Martínez Flores, Secrétaire de la Conférence Épiscopale du Paraguay pour les paroles de bienvenue qu’il m’a adressées au nom de tous.

Vous voir tous, chacun provenant d’un secteur, d’une organisation de cette chère société paraguayenne, avec ses joies, ses préoccupations, ses luttes et ses recherches, m’amène à rendre grâce à Dieu. Un peuple qui ne maintient pas vivantes ses préoccupations, est peuple qui vit dans l’inertie de l’acceptation passive, c’est un peuple mort. Au contraire, je vois en vous la sève d’une vie qui court et qui veut germer. Cela, Dieu le bénit toujours. Dieu est toujours en faveur de tout ce qui aide à relever, à améliorer la vie de ses enfants. Il y a des choses qui sont mauvaises, certes ! Il y a des situations injustes, certes ! Mais de les voir et de les sentir, cela m’aide à renouveler l’espérance dans le Seigneur qui continue d’agir au milieu de son peuple. Vous venez de divers horizons, situations et recherches, tous ensemble vous formez la culture paraguayenne. Vous êtes tous nécessaires dans la recherche du bien commun. « Dans les conditions actuelles de la société mondiale, où il y a tant d’inégalités et où sont toujours plus nombreuses les personnes marginalisées » (Laudato si’, n. 158), vous voir ici est un cadeau.

Je voudrais remercier aussi les personnes qui ont posé des questions, puisqu’à travers elles, j’ai pu voir, avant tout, votre engagement à travailler unis et sans relâche pour le bien de la patrie.

1. Par rapport à la première question, cela m’a plu d’écouter de la bouche d’un jeune la préoccupation de faire en sorte que la société soit un espace de fraternité, de justice, de paix et de dignité pour tous. La jeunesse est le temps de grands idéaux. Comme c’est important que Capture d’écran 2015-07-11 à 23.39.11vous les jeunes, vous compreniez que le vrai bonheur passe par la lutte pour un monde plus fraternel ! Comme il est bon que vous les jeunes, vous voyiez que bonheur et plaisir ne sont pas synonymes, mais que le bonheur exige l’engagement et le dévouement. Vous êtes trop précieux pour parcourir le chemin de la vie comme des anesthésiés ! Le Paraguay a une population très jeune et c’est une grande richesse. C’est pourquoi je pense que la première chose à faire est d’éviter que cette force, cette lumière, s’éteigne dans vos cœurs et de contrecarrer la mentalité croissante qui considère qu’il est inutile et absurde d’aspirer à des choses qui valent la peine, d’aspirer à jouer pour quelque chose, à jouer pour quelqu’un. N’ayez pas peur de tout donner sur le terrain de jeu. N’ayez pas peur de donner le meilleur de vous-mêmes.

Mais ne le faites pas seuls. Cherchez à échanger, profitez-en  pour écouter la vie, les histoires, les contes de vos aînés, de vos grands-parents. Passez beaucoup de temps à écouter tout ce qu’ils ont de bon à enseigner. Ils sont les gardiens de ce patrimoine spirituel de foi et de valeurs qui définissent un peuple et éclairent son chemin. Trouvez aussi une consolation dans la force de la prière, en Jésus, dans sa présence quotidienne et constante. Il ne déçoit pas. Jésus, à travers la mémoire de votre peuple, est le secret pour que votre cœur se maintienne toujours en joie dans la recherche de fraternité, de justice, de paix et de dignité pour tous.

La poésie de Charles Miguel Giménez, que Mgr Adalberto Martínez a citée, m’a plu. Je crois qu’elle résume très bien ce que j’ai voulu dire : Je [rêve] d’un paradis sans guerre entre frères, riche d’hommes sains d’âme et de coeur….et d’un Dieu qui bénit sa nouvelle ascension. Oui, Dieu est la garantie de notre dignité d’hommes.

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