Lettre au Premier ministre du Canada en vue de sa renconte avec le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations

Mgr Richard Smith, archevêque d’Edmonton et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada a fait parvenir une lettre au Premier ministre Stephen Harper et au Chef national Shawn A-in-chut Atleo, en prévision de la rencontre du 11 janvier 2013 dans laquelle les leaders discuteront des préoccupations actuelles en matière d’éducation, de logement, d’eau potable, d’accès aux soins de santé et d’occupation des terres, sujets cruciaux pour les membres des Premières Nations.

Dans sa lettre Mgr Smith mentionne que depuis les débuts du pays, l’Église catholique travaille avec la population autochtone, et les évêques ont fait savoir qu’ils sont « décidés à appuyer les conversations et la collaboration qui doivent contribuer à garantir et à protéger les droits et les responsabilités des Premières Nations, des Inuits et des Métis. » Au cours des vingt dernières années, le pays et l’Église ont vécu plusieurs changements positifs dans les situations qu’expérimentent les autochtones mais de graves questions attendent encore une solution, notamment en ce qui a trait à l’autodétermination et à un développement social, économique et constitutionnel authentique. Pour les catholiques, la canonisation de Kateri Tekakwitha, confirme l’importance qu’il y a en ce moment pour notre pays et pour notre Église à renouveler et à approfondir nos relations et notre partenariat avec la population autochtone.

Ci-dessous, l’intégralité de la lettre du président de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

Le 9 janvier 2013

Le Très Honorable Stephen Harper, C.P., M.P.
Premier Ministre du Canada
Bureau du Premier Ministre
80, rue Wellington
Ottawa (Ontario) K1A 0A2

Le Chef national Shawn A-in-chut Atleo
Chef national de l’Assemblée des Premières Nations
Édifice Trebla
473, rue Albert – Bureau 900
Ottawa (Ontario) K1R 5B4

Monsieur le Premier Ministre Harper, Monsieur le Chef national Atleo,

Au nom des évêques catholiques de notre pays, je tiens à vous assurer l’un et l’autre, ainsi que le ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord canadien et la délégation de dirigeants des Premières Nations, de nos prières et de nos encouragements pour la rencontre du 11 janvier prochain. Vos échanges, nous n’en doutons pas, permettront d’engager un processus qui répondra aux préoccupations de toutes les populations autochtones du Canada – Premières Nations, Inuits et Métis.

Nous espérons que votre rencontre et le processus qui en résultera recevront l’appui de tous les Canadiens et de leurs leaders politiques, ainsi que celui des membres et des dirigeants des communautés autochtones. Le moment est important : il s’agit de tabler sur la bonne volonté et les efforts accomplis dans le passé pour que notre pays trouve dans la concertation des façons constructives de résoudre certains problèmes de fond. Les préoccupations actuelles en matière d’éducation, de logement, d’eau potable, d’accès aux soins de santé et d’occupation des terres sont cruciales et urgentes pour les Premières Nations. Ces préoccupations sont aussi le symptôme d’enjeux économiques, politiques et sociaux encore plus profonds, qui concernent tous les autochtones. Les manifestations quotidiennes sporadiques organisées par des membres des Premières Nations en divers points du pays ne disent pas seulement combien cette rencontre arrive à point nommé : elles sont aussi le signe encourageant d’un regain de détermination chez les autochtones à jouer un rôle déterminant pour résoudre leurs problèmes et leurs frustrations. Il est de la plus haute importance que les autochtones et leurs chefs continuent de s’engager pour être les sujets actifs et responsables de leur propre développement culturel, économique et social.

Depuis les débuts du pays, l’Église catholique travaille avec la population autochtone. En tant qu’évêques, nous avons fait savoir que nous sommes décidés à appuyer les conversations et la collaboration qui doivent contribuer à garantir et à protéger les droits et les responsabilités des Premières Nations, des Inuits et des Métis. La longue histoire de nos rapports avec les communautés autochtones et notre souci constant de leur bien-être et de leur droit à l’autodétermination ressortent du mémoire que notre Conférence a présenté à la Commission royale sur les peuples autochtones en 1994, La justice comme un fleuve puissant (le texte en est disponible sur la page Internet dédiée aux peuples autochtones par notre Conférence). Au cours des vingt dernières années, notre pays et notre Église ont vécu plusieurs changements positifs dans les situations qu’expérimentent les autochtones. Néanmoins, un certain nombre de graves questions attendent encore une solution, notamment en ce qui a trait à l’autodétermination et à un développement social, économique et constitutionnel authentique. Dans son message pour la Journée mondiale de la paix 2013, le pape Benoît XVI décrit en ces termes le défi qui se pose à nous : le « développement intégral, social, communautaire, entendu comme un droit et un devoir […] fait partie du dessein de Dieu sur l’homme » et constitue donc « un principe moral fondamental » (Heureux les artisans de paix, n° 1, 1er janvier 2013).

Monsieur le Premier Ministre, vous avez fait preuve de créativité et de leadership en renouvelant le partenariat de notre pays avec les autochtones lorsque vous avez présenté les excuses du Gouvernement du Canada aux anciens élèves des pensionnats indiens en juin 2008. Monsieur le Premier Ministre et Monsieur le Chef national, vous avez tous les deux participé, en janvier 2012, à la rencontre historique entre la Couronne et les Premières Nations. Les évêques catholiques du Canada vous encouragent l’un et l’autre, ainsi que tous les ordres de gouvernement au Canada, et toutes les institutions civiles, sociales et culturelles de notre pays, à tirer tout le parti possible du contexte actuel, afin de renouveler de manière concertée les efforts à faire en vue du développement humain et social des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Bien des engagements ont été pris par les générations qui nous ont précédés et les questions en suspens essentielles au progrès futur ont déjà été identifiées par la Commission royale ainsi que par les agences autochtones, fédérales et autres. Ce qu’il faut maintenant, c’est que ces différentes initiatives bénéficient « du support d’une nouvelle pensée, d’une nouvelle synthèse culturelle, pour dépasser les approches purement techniques et harmoniser les multiples tendances politiques en vue du bien commun » (Benoît XVI, Message pour la Journée mondiale de la paix 2013, n° 6).

Pour les catholiques, la canonisation en octobre dernier de Kateri Tekakwitha, première autochtone nord-américaine déclarée sainte catholique, confirme l’importance qu’il y a en ce moment pour notre pays et pour notre Église à renouveler et à approfondir nos relations et notre partenariat avec la population autochtone. Puisse son exemple à titre de « protectrice du Canada » qui a vécu à une époque de tensions et d’incompréhension, contribuer à inspirer et à promouvoir le respect, le dialogue et la patience lors de votre rencontre du 11 janvier, pour ainsi porter les fruits d’une véritable espérance.

En vous offrant, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Chef national, l’assurance de mes prières pour demander la bénédiction divine sur vos travaux et sur le témoignage que vous donnez, je demeure sincèrement uni à vous en Notre Seigneur.

+ Richard W. Smith
Archevêque d’Edmonton et
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada

c.c. : L’honorable John Duncan
Ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord Canada

Rencontre entre le Pape et Mgr Smith, président de la CECC et Mgr Durocher, vice-président

En remerciement pour la canonisation de Kateri Tekakwitha, Mgr Richard Smith, président de la CECC et Mgr Paul- André Durocher, vice-président de la CECC, lors de leur rencontre avec le Pape aujourd’hui 10 novembre, lui ont remis le dernier documentaire de Télévision Sel et Lumière « In her footsteps. The story of de Kateri Tekakwitha », « Sur ses pas, l’histoire de Kateri Tekakwitha”.    ainsi qu’une reproduction d’un manuscrit du père Claude Chauchetière, jésuite biographe de sainte Kateri, datant du XVIIe siecle.

Premiere page de la biographie de Ste Kateri
L’original se trouve aux Archives des Jésuites à Montreal

 

 

Photos: Courtoisie de L’Osservatore Romano

 

Messe d’action de grâces pour la canonisation de sainte Kateri Tekakwitha en la basilique St Jean de Latran

Ce matin en présence des pèlerins venus à Rome pour la canonisation de Kateri Tekakwitha, Mgr Richard Smith,  archevêque d’Edmonton et président de la CECC, a présidé une messe d’action de grâces, concélébrée avec Mgr Lionel Gendron, évêque de St Jean-Longueuil et de Mgr Louis Dicaire, évêque auxiliaire. Voici l’homélie:

« En ces jours merveilleux, ici à Rome, où nous sommes les témoins bénis, privilégiés, d’un événement extraordinaire qui réjouit profondément la population canadienne, et en particulier nos sœurs et nos frères des Premières Nations. Fille des peuples mohawk et algonquin, Kateri Tekakwitha a été canonisée, élevée à la gloire des autels, par le pape Benoît XVI, et cet honneur rejaillit sur tous les peuples autochtones. Comme mentionnait le bienheureux Jean-Paul II dans son discours aux autochtones d’Amérique, peu de temps après la béatification de Kateri, « elle se dresse devant nous comme le symbole de la meilleure part de l’héritage qui est le vôtre, en tant qu’Indiens d’Amérique du Nord ». Et puisque son nom a été ajouté au canon des saints de l’Église universelle, c’est maintenant devant toute l’Église, devant le monde entier, qu’elle se dresse pour rappeler le caractère universel de l’appel à la sainteté et proposer un modèle de coopération au mystère de la grâce.

Dans notre première lecture, aujourd’hui, l’auteur du livre de la Sagesse pose la question : « Qui peut découvrir les intentions de Dieu? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur? » Et il entreprend d’y répondre. Même si le mystère des desseins de Dieu dépasse les limites de la raison humaine, il nous est révélé par l’action de l’Esprit Saint de Dieu. Le Seigneur veut nous faire connaître ses voies, Il tient à ce que nous Le connaissions et Il agit de manière à nous permettre de Le connaître, pour que nous puissions Lui répondre dans l’amour et collaborer à son projet de salut pour nous. Cette révélation de l’admirable vérité de Dieu nous a été faite en son Fils Jésus Christ, qui nous a envoyé l’Esprit Saint promis pour éclairer nos esprits et nos cœurs de sa divine sagesse et nous donner la grâce de pouvoir y répondre dans la foi et dans l’amour.

La beauté de la vie de sainte Kateri illustre la rencontre de l’initiative aimante de Dieu et d’une réponse humaine inspirée par la grâce. On voit déjà les premiers signes de l’action de la grâce divine dans le nom que lui a donné sa famille : Tekakwitha. Ce nom, que lui valut sa cécité, peut recevoir différentes interprétations : « celle qui marche à tâtons », « celle qui avance lentement », « celle qui heurte les objets », mais aussi « celle qui met les choses en ordre » ou « celle qui met tout en place ». Cette palette de sens évoque d’une façon ou d’une autre la vision de ce qu’il y a devant. C’est un fait, bien sûr, que la vision physique de Kateri avait été gravement altérée par la variole. Mais ce qui est tout aussi vrai, par contre, et qui est beaucoup plus important, c’est que sa vision intérieure était nette. Au fond de son cœur, elle avait reçu la grâce de distinguer clairement la vérité du Christ et de son Église. Un peu comme si le Seigneur, dans le nom même de Tekakwitha et dans la vie de celle qui l’a porté, voulait attirer notre attention sur les limites de la vision humaine et nous orienter vers la vision authentique qui vient de la foi. En cette Année de la foi, la vie de Kateri montre bien que le don de la foi nous rend capables d’apercevoir clairement la beauté de Dieu et celle de son projet sur nous, dont la grandeur dépasse infiniment les réalités sensibles de cette terre. [Read more…]

1er jour de l’assemblée plénière des évêques à Ste Adèle.


Le cadre de cette assemblée qui se déroule dans les Laurentides est propice à la réflexion et la rencontre. La 1ere journée a commencé après la prière par le rapport du président de la conférence, Mgr Richard Smith, archevêque d’Edmonton.

Mgr Smith a souligné ses différentes visites à Rome, en Haiti et en Terre Sainte. Il a ouvert sur plusieurs événements futurs comme la canonisation de Kateri Tekakwitha, plus de 1500 pèlerins canadiens vont y participer. Après cette canonisation, le 28 octobre sera déclarée journée nationale de reconnaissance et de gratitude pour le rôle des Premières Nations pour l’Eglise au Canada.

Le rapport dans son intégralité est sur le site cecc.ca

Assemblée plénière de la CECC

Nos évêques sont réunis comme chaque année pour leur assemblée plénière. Cette année, c’est au Mont St Gabriel à  Ste Adèle dans les Laurentides, dans le diocèse de St Jérome.

Sel et Lumière diffuse la prière du matin et la messe chaque matin à 7h 30 sauf le lundi 24 à 9h et le jeudi à 7h.
Lundi nous diffuserons le rapport du président de la CECC Mgr Richard Smith, archevêque d’Edmonton à 10h et rediffusé en français à 16h
Tous les soir à 19h30 notre Perspectives vous donnera des échos de la journée.

Liberté religieuse au Canada: réfléchissons avec les évêques (5e partie)

Dans sa présentation de la Lettre pastorale sur la liberté de conscience et de religion, Mgr Smith, président de la CECC, a souligné comment les Évêques du Canada désirent que tous les canadiens apprennent « à former [leurs] consciences selon la vérité objective ». Ce désir nous apparaît tout particulièrement significatif puisque la Lettre comme telle affirme explicitement que « La liberté religieuse se rattache directement à la liberté de conscience » (no 3). Cela signifie que c’est dans cette possibilité de faire le bien volontairement que réside cette liberté de conscience et de religion. Comment serait-il possible de choisir volontairement le bien si nous y étions forcés malgré nous? De même, comment serait-il possible de réaliser le bien si nous ne le connaissions pas?

Un choix, pour être libre, doit se fonder sur une connaissance objective de la réalité, c’est ce que l’on appelle la vérité. Cependant, l’ouverture à la vérité objective, comme le veulent les évêques, nécessite que la conscience soit d’abord formée. Cette formation sera dirigée vers une connaissance organique et structurée du monde et des raisons profondes de son existence. Cela comporte également une juste anthropologie orientée vers l’intégralité de la personne humaine. C’est ainsi que j’aimerais attirer votre attention sur un aspect de la personne humaine qui doit être compris par les chrétiens d’abord, et les autres ensuite. Qu’est-ce que la conscience? En effet, bien former sa conscience présuppose que l’on connaisse l’identité de cette dernière. Sur ce point, le document de la CECC est très clair puisqu’il affirme que la conscience « n’est pas […] un absolu qui serait au-dessus de la vérité » (no 4). [Read more…]

Liberté religieuse au Canada: réfléchissons avec les évêques (4e partie)

Depuis plusieurs semaines, nous réfléchissons sur les moyens d’améliorer l’état de la liberté religieuse dans notre pays. Comme le disait Mgr Smith dans sa lettre d’introduction au document de la CECC sur la liberté de conscience et de religion : « cette lettre appelle les catholiques, tous les croyants et même les non-croyants […] à préserver la qualité des relations entre l’Église et l’État.

Dans un premier temps, le document rappelle quelques principes fondamentaux. D’abord, la CECC énonce que « la juste autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse et ecclésiastique – mais pas par rapport à la sphère morale –, est une valeur acquise et reconnue par l’Église, et [qu’] elle appartient au patrimoine de civilisation déjà atteint » (Congrégation pour la Doctrine de la foi, Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique, n° 6).  L’Église en tant qu’institution doit et, donc, peut coopérer à l’édification d’une société plus juste. Cet apport de l’Église à la société comportera une dimension de relation directe et indirecte avec les différents paliers de gouvernement (fédéral, provincial, municipal) selon les sujets traités. Ces relations auront surtout lieu dans les domaines où l’Église (ou tout autre institution à caractère religieux) et l’État sont tous les deux compétents. Par exemple, les soins de santé et l’éducation sont des champs sociaux où l’État et l’Église peuvent coopérer puisque leur implication dans ce domaine participe de leur nature propre. Le mode de coopération sera différent selon les cultures, les nations et l’histoire de chaque pays. Mais la liberté des institutions de foi d’enseigner ou de soigner doit être reconnue par l’État et, ce, dans les limites du Bien commun. L’application de ce principe doit, cependant, être régulée par un autre principe.

Ce deuxième principe mis de l’avant pour éclairer notre compréhension de la liberté religieuse est que : « L’État reconnaît et respecte – il n’accorde pas – le libre exercice de la foi religieuse » (no7). Cela a d’énormes répercussions dans les relations entre l’Église et l’État pour plusieurs raisons. D’abord, cette distinction positionne l’État dans son rôle de serviteur du Bien commun, rejetant par le fait même toute « idolâtrie » ou tout culte de la personnalité du chef de l’État. Ensuite,  le fait que l’État accepte qu’il n’a pas l’autorité d’accorder mais seulement de  reconnaître ce droit inhérent à l’Église, démontre  l’autonomie de cette dernière. Le système scolaire catholique est un bon  exemple de cette autonomie de l’Église. En effet, toute structure portant le nom de catholique a toujours pour autorité ultime un évêque en communion avec le Pape. L’État ne pourrait donc jamais, en justice, imposer un quelconque agenda allant en contradiction avec les décisions des autorités ecclésiastiques. C’est à l’Église et non à l’État de décider ce qui est catholique et, donc, ce qui peut être enseigné dans une institution portant son nom.

Ainsi, une bonne façon de faire en sorte que la qualité des relations entre l’Église et l’État soit préservée est tout simplement de s’assurer que les structures juridiques du Canada correspondent à ces deux principes fondamentaux de la loi naturelle. Pour rendre possible une telle tâche, je ferai une double suggestion. D’abord que chaque diocèse ait des canonistes capables de s’assurer que, localement, les droits fondamentaux de l’Église soient respectés.

Ensuite, que chaque évêque s’entoure d’une équipe de fidèles ayant la profession d’avocat, et les forme afin qu’ils puissent s’assurer en permanence que le système juridique soit conforme à la liberté religieuse telle qu’enseignée par l’Église. Il est important que tous soient conscients de la nécessité d’un ordre juridique juste pour que l’Église puisse agir en toute liberté. En effet, Annoncer le Christ aux hommes présuppose la liberté de pouvoir le faire.

La semaine prochaine nous terminerons notre analyse de cet important document de la CECC.

Liberté religieuse au Canada: réfléchissons avec les évêques

Le 14 mai dernier, la Conférence épiscopale canadienne a publié une «Lettre pastorale sur la liberté de conscience et de religion». Dans ce document, les Évêques du Canada s’interrogent sur ce que Mgr Smith appelle « l’érosion inquiétante de la liberté de conscience et de la liberté de religion ». Le texte a pour objectifs de :

– « Sensibiliser toutes les Canadiennes et tous les Canadiens à l’importance [des libertés de religion et de conscience] essentielles au bien commun. » (no1)
– « Encourager notamment ceux qui exercent des professions où ces droits pourraient être menacés, à les défendre avec courage. » (no1)

S’adressant à tous, la CECC réaffirme clairement certains principes fondamentaux en ce qui concerne l’identité même de ces libertés. Elle affirme en effet que la liberté de conscience consiste en « la capacité de choisir sa foi et de la pratiquer ouvertement, personnellement et collectivement, au sein de la société » (no3). De plus, puisque « la liberté religieuse se rattache directement à la liberté de conscience dans la mesure où la conscience, orientée vers la vérité, est formée par la foi religieuse », il est absolument essentiel, dans la mesure où notre société cherche le bonheur de ses citoyens, que ce droit soit respecté.

Dans un deuxième temps, la lettre met l’accent sur les fondements de ces droits. En effet, selon les Évêques canadiens, ces libertés « découle[ent] de la dignité unique de la personne humaine créée à l’image de Dieu (cf. Gn 1, 26-27) » (no 4). C’est donc dans la nature humaine que doit être cherché le fondement de ces droits. En effet, « de par sa nature même, la conscience est en relation avec la vérité objective, vérité qui est universelle et que nous devons tous et toutes rechercher » (no 4). La liberté de conscience et la liberté de religion sont donc des droits qui découlent de ce devoir naturel et fondamental de tout être humain de chercher la vérité et d’y adhérer. De cette vérité anthropologique, les Évêques en déduisent que « en plus d’être libre de toute contrainte extérieure, chacun doit pouvoir exercer librement le droit de choisir, de professer, de diffuser et de pratiquer sa propre religion en privé et en public » (no 5).

La CECC constate l’écart qui existe entre ces principes fondamentaux et leur application dans plusieurs pays du monde, le Canada ne faisant pas exception. De fait, selon un rapport récent « plus de 70% des pays du monde imposent des restrictions juridiques ou administratives qui annulent en pratique les droits individuels des croyants ou les droits collectifs de certains groupes religieux » . La CECC examine, avec un regard lucide, la situation canadienne et présente certaines pistes d’amélioration et c’est pourquoi elle insiste grandement sur l’importance de l’implication des fidèles laïcs dans la promotion et le respect de ces droits fondamentaux.

Je consacrerai une série d’articles portant sur les points sur lesquels les évêques demandent une plus grande implication des citoyens. En effet, la CECC demande que soit:

1) Réaffirmer le droit qu’a la religion d’intervenir sur la place publique
2) Préserver la qualité des relations entre l’Église et l’État
3) Former les consciences selon la vérité objective
4) Protéger le droit à l’objection de conscience

 
Ainsi, à partir des orientations de la CECC, nous réfléchirons sur certaines avenues s’offrant à notre société canadienne. Ces articles, je le souhaite, nous aideront à mieux comprendre ces enjeux qui nous touchent tous, même si nous n’en prenons pas toujours conscience.

Un nouveau visage venant tout droit de Québec

Nous avons la joie d’accueillir pour les quatre prochains mois, Francis Denis, séminariste de Québec, ville dont il est originaire.
Il est bien connu de Sel et Lumiere car il faisait partie de notre équipe aux JMJ de Madrid.

En 5e année au Grand séminaire pour le diocèse de Québec, Francis possède un Baccalauréat en Philosophie de l’Université Laval ainsi qu’un Baccalauréat en Théologie de l’Université Pontificale de la Sainte-Croix à Rome. Il terminera sa maitrise en théologie en janvier prochain.

Francis présentera régulièrement Perspectives, à commencer par lundi prochain et publiera des blogues.

Collecte annuelle de Carême pour Développement et Paix

Cette fin de semaine c’est la quête spéciale de Carême pour Développement et Paix: Pour qu’un monde plus juste prenne racine. Cet organisme vient d’apprendre que les subventions du gouvernement vont de près de 65% pour les cinq prochaines années, ce qui va entraver la réalisation de nombreux projets. Développement et Paix vit essentiellement de ces subventions ainsi que des dons collectés lors du Carême.
La Conférence des évêques catholiques du Canada regrette cette décision qui va être au détriment de l’aide apportée aux populations moins favorisées et appelle à être généreux cette fin de semaine pour cette collecte annuelle de Carême.
Voir le communiqué sur le site www.cecc.ca
Pour plus de renseignements www.devp.org

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