Cette semaine à Église en Sortie, on s’entretient avec l’abbé Marc Girard, théologien, exégète et professeur invité à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. On vous présente un reportage sur la première québécoise du film « Les filles au Moyen âge » organisée par le magazine Le Verbe au théâtre Gesù de Montréal. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis poursuit son entretien avec l’abbé Marc Girard au sujet du livre « Quarante mille pages un trésor spirituel : Soeur Rose-Anna Martel a.m.j. (1905-2000) ».
Église en Sortie 8 mars 2019
Cette semaine à Église en Sortie, on s’entretient avec Sr. Nathalie Becquart, Xavière, au sujet du Synode sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». On vous présente un reportage sur le Sanctuaire Marguerite D’Youville de Varennes dans le Diocèse de Saint-Jean-Longueuil. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit l’abbé Jean-Philippe Auger pour parler de son plus récent livre intitulé « L’ABC de la conversion pastorale avec Padre Coach ».
Homélie du pape François pour le mercredi des Cendres
(Photo:CNS/Paul Haring) Vous trouverez ci-dessous le texte complet de l’homélie du Pape François lors de la célébration du Mercredi des cendres en la basilique Sainte-Sabine de Rome:
« Sonnez du cor, prescrivez un jeûne sacré » (Jl 2, 15), dit le prophète dans la Première Lecture. Le Carême s’ouvre avec un son strident, celui d’une corne qui ne caresse pas les oreilles, mais organise un jeûne. C’est un son puissant, qui veut ralentir notre vie qui va toujours au pas de course, mais souvent ne sait pas bien où. C’est un appel à s’arrêter, à aller à l’essentiel, à jeûner du superflu qui distrait. C’est un réveil pour l’âme.
Au son de ce réveil est joint le message que le Seigneur transmet par la bouche du prophète, un message bref et pressant : « Revenez à moi » (v. 12). Revenir. Si nous devons revenir, cela signifie que nous sommes allés ailleurs. Le Carême est le temps pour retrouver la route de la vie.Parce que dans le parcours de la vie, comme sur tout chemin, ce qui compte vraiment est de ne pas perdre de vue le but. Lorsqu’au contraire dans le voyage, ce qui intéresse est de regarder le paysage ou de s’arrêter pour manger, on ne va pas loin. Chacun de nous peut se demander : sur le chemin de la vie, est-ce que je cherche la route ? Ou est-ce que je me contente de vivre au jour le jour, en pensant seulement à aller bien, à résoudre quelques problèmes et à me divertir un peu ? Quelle est la route ? Peut-être la recherche de la santé, que beaucoup disent venir avant tout mais qui un jour ou l’autre passera ? Peut-être les biens et le bien-être ? Mais nous ne sommes pas au monde pour cela.Revenez à moi, dit le Seigneur. A moi. C’est le Seigneur le but de notre voyage dans le monde. La route est fondée sur Lui.
Pour retrouver la route, aujourd’hui nous est offert un signe : des cendres sur la tête. C’est un signe qui nous fait penser à ce que nous avons en tête. Nos pensées poursuivent souvent des choses passagères, qui vont et viennent. La légère couche de cendres que nous recevrons est pour nous dire, avec délicatesse et vérité : des nombreuses choses que tu as en tête, derrière lesquelles chaque jour tu cours et te donne du mal, il ne restera rien. Pour tout ce qui te fatigue, de la vie tu n’emporteras avec toi aucune richesse. Les réalités terrestres s’évanouissent, comme poussière au vent. Les biens sont provisoires, le pouvoir passe, le succès pâlit. La culture de l’apparence,aujourd’hui dominante, qui entraîne à vivre pour les choses qui passent, est une grande tromperie. Parce que c’est comme une flambée : une fois finie, il reste seulement la cendre. Le Carême est le temps pour nous libérer de l’illusion de vivre en poursuivant la poussière. Le Carême c’est redécouvrir que nous sommes faits pour le feu qui brûle toujours, non pour la cendre qui s’éteint tout de suite; pour Dieu, non pour le monde ; pour l’éternité du Ciel, non pour la duperie de la terre ; pour la liberté des enfants, non pour l’esclavage des choses. Nous pouvons nous demander aujourd’hui : de quel côté suis-je ? Est-ce que je vis pour le feu ou pour la cendre ?
Dans ce voyage de retour à l’essentiel qu’est le Carême, l’Evangile propose trois étapes que le Seigneur demande de parcourir sans hypocrisie, sans comédie : l’aumône, la prière, le jeûne. A quoi servent-elles ? L’aumône, la prière et le jeûne nous ramènent aux trois seules réalités qui ne disparaissent pas. La prière nous rattache à Dieu ; la charité au prochain ; le jeûne à nous-mêmes. Dieu, les frères, ma vie : voilà les réalités qui ne finissent pas dans le néant, sur lesquelles il faut investir. Voilà où le Carême nous invite à regarder : vers le Haut, avec la prière qui nous libère d’une vie horizontale, plate, où on trouve le temps pour le ‘je’ mais où l’on oublie Dieu. Et puisvers l’autre avec la charité qui libère de la vanité de l’avoir, du fait de penser que les choses vont bien si elles me vont bien à moi. Enfin, il nous invite à regarder à l’intérieur, avec le jeûne, qui nous libère de l’attachement aux choses, de la mondanité qui anesthésie le cœur. Prière, charité, jeûne : trois investissements pour un trésor qui dure.
Jésus a dit : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6, 21). Notre cœur regarde toujours dans quelque direction : il est comme une boussole en recherche d’orientation. Nous pouvons aussi le comparer à un aimant : il a besoin de s’attacher à quelque chose. Mais s’il s’attache seulement aux choses terrestres, tôt ou tard, il en devient esclave : les choses dont on se sert deviennent des choses à servir. L’aspect extérieur, l’argent, la carrière, les passe-temps : si nous vivons pour eux, ils deviendront des idoles qui nous utilisent, des sirènes qui nous charment et ensuite nous envoient à la dérive. Au contraire, si le cœur s’attache à ce qui ne passe pas, nous nous retrouvons nous-même et nous devenons libres. Le Carême est un temps de grâce pour libérer le cœur des vanités. C’est un temps de guérison des dépendances qui nous séduisent. C’est un temps pour fixer le regard sur ce qui demeure.
Où fixer alors le regard le long du chemin du Carême ? Sur le Crucifié. Jésus en croix est la boussole de la vie, qui nous oriente vers le Ciel. La pauvreté du bois, le silence du Seigneur, son dépouillement par amour nous montrent les nécessités d’une vie plus simple, libre de trop de soucis pour les choses. De la Croix Jésus nous enseigne le courage ferme du renoncement. Parce que chargés de poids encombrants, nous n’irons jamais de l’avant. Nous avons besoin de nous libérer des tentacules du consumérisme et des liens de l’égoïsme, du fait de vouloir toujours plus, de n’être jamais content, du cœur fermé aux besoins du pauvre. Jésus sur le bois de la croix brûle d’amour, il nous appelle à une vie enflammée de Lui, qui ne se perd pas parmi les cendres du monde ; une vie qui brûle de charité et ne s’éteint pas dans la médiocrité. Est-il difficile de vivre comme lui le demande ? Oui, mais il conduit au but. Le Carême nous le montre. Il commence avec la cendre, mais à la fin, il nous mène au feu de la nuit de Pâques ; à découvrir que, dans le tombeau, la chair de Jésus ne devient pas cendre, mais resurgit glorieuse. Cela vaut aussi pour nous, qui sommes poussière : si avec nos fragilités nous revenons au Seigneur, si nous prenons le chemin de l’amour, nous embrasserons la vie qui n’a pas de couchant. Et nous serons dans la joie.
[00395-FR.01] [Texte original: Italien]
Église en Sortie 1er mars 2019
Cette semaine à Église en Sortie, on s’entretient du « Rapport sur la liberté religieuse dans le monde 2018 » avec la directrice nationale de l’Aide à l’Église en détresse Canada, Marie-Claude Lalonde. On vous présente un reportage sur le lancement de la programmation du mois missionnaire extraordinaire 2019 des Œuvres pontificales missionnaires du Canada qui a eu lieu au Théâtre paradoxe de Montréal.
Vous retrouverez le Rapport 2018 sur la Liberté Religieuse dans le Monde au lien suivant.
Homélie lors de la Messe de clôture pour la Rencontre sur la protection des mineurs au Vatican
Homélie de Mgr. Mark Coleridge lors de la célébration eucharistique dans la Sala Regia au Palais apostolique pour conclure la rencontre sur “La protection des mineurs dans l’Église”.
Ce matin, le pape François a présidé la Messe de clôture pour la Rencontre pour la protection des mineurs dans l’Église. Pendant la célébration, après la proclamation de l’Évangile, l’homélie a été prononcé par Mgr. Mark Benedict Coleridge, archevêque de Brisbane et président de la Conférence épiscopale d’Australie. Voici le texte complet de cet homélie:
Dans l’Évangile qui vient d’être proclamé, une seule voix se fait entendre, la voix de Jésus. Un peu plus tôt nous avons entendu la voix de Paul, et à la fin de la Messe nous entendrons la voix de Pierre, mais dans l’Évangile il y a seulement la voix de Jésus. Il est bon qu’après tous nos mots, il y ait seulement les mots du Christ : Jésus seul demeure, comme sur le mont de la Transfiguration (cf. Lc 9, 36).
Il nous parle de pouvoir, et il le fait dans cette splendide Salle Royale, qui elle aussi parle de pouvoir. Il y a ici des images de batailles, d’un massacre religieux, de luttes entre des empereurs et des papes. C’est un lieu où se rencontrent des pouvoirs terrestres et célestes, touchés aussi parfois par des pouvoirs infernaux. Dans cette Salle Royale, la parole de Dieu nous invite à contempler le pouvoir, comme nous l’avons fait ensemble ces jours-ci. Entre la rencontre, la Salle et l’Écriture, il y a donc une fine harmonie des voix.
Se tenant au-dessus de Saül endormi, David apparait comme un puissant personnage, comme Abishaï ne le voit que trop bien : « Aujourd’hui Dieu a livré ton ennemi entre tes mains. Laisse-moi donc le clouer à terre avec sa propre lance». Mais David rétorque : «Ne le tue pas ! Qui pourrait demeurer impuni après avoir porté la main sur celui qui a reçu l’onction du Seigneur ? » David choisit d’user de son pouvoir non pour détruire mais pour sauver le roi, celui que le Seigneur a consacré.
Les pasteurs de l’Église, comme David, ont reçu le don du pouvoir – un pouvoir pour servir cependant, pour créer, un pouvoir qui est ‘pour’ et ‘avec’ et non pas ‘sur’, un pouvoir, comme le dit Paul, «que le Seigneur nous a donné sur vous pour construire et non pour démolir» (2 Co 10,8). Le pouvoir est dangereux, car il peut détruire ; et ces jours-ci nous nous sommes demandés comment dans l’Église le pouvoir peut détruire lorsqu’il est séparé du service, lorsqu’il n’est pas une manière d’aimer, lorsqu’il devient un pouvoir ‘sur’.
Une foule de ceux que le Seigneur a consacrés ont été placés entre nos mains – et par le Seigneur lui-même. Mais nous pouvons user de ce pouvoir non pour créer mais pour abattre, et même à la fin pour détruire. Lors d’un abus sexuel, ceux qui ont le pouvoir mettent la main sur ceux que le Seigneur a consacrés, y compris sur les plus faibles et les plus vulnérables d’entre eux. Ils disent oui à la demande d’Abishaï ; ils s’emparent de la lance.
Dans l’abus et sa dissimulation, les puissants ne se révèlent pas être des hommes du ciel mais des hommes de la terre, pour reprendre les mots de St Paul que nous avons entendus. Dans l’Évangile, le Seigneur ordonne : «Aimez vos ennemis». Mais qui est l’ennemi ? Certainement pas celui qui a mis au défi l’Église de voir l’abus et sa dissimulation tels qu’ils le sont vraiment, surtout les victimes et les survivants qui nous ont menés à la douloureuse vérité en racontant leurs histoires avec un tel courage. Quelquefois, cependant, nous avons considéré les victimes et les survivants comme l’ennemi, nous ne les avons pas aimés, nous ne les avons pas bénis. En ce sens, nous avons été notre pire ennemi.
Le Seigneur nous demande d’être «miséricordieux comme votre Père est miséricordieux». Pourtant, malgré notre désir d’une Église vraiment sûre et malgré tout ce que nous avons fait pour le garantir, nous n’avons pas toujours choisi la miséricorde de l’homme du ciel. Nous avons parfois préféré l’indifférence de l’homme de la terre et le désir de protéger la réputation de l’Église et même la nôtre. Nous avons montré trop peu de miséricorde, et par conséquent nous recevrons à l’identique, car la mesure que nous donnerons sera la mesure que nous recevrons en retour. Nous ne serons pas impunis, comme le dit David, et nous avons déjà connu la punition.
L’homme de la terre doit mourir pour que l’homme du ciel puisse naître ; le vieil Adam doit laisser place au nouvel Adam. Cela exigera une vraie conversion, sans laquelle nous resterons au niveau de la «simple administration» – comme le Saint-Père l’a écrit dans Evangelii Gaudium (25) – la «simple administration» qui laisse tel quel le cœur de la crise des abus.
Cette seule conversion nous permettra de voir que les blessures de ceux qui ont été abusés sont nos blessures, que leur destin est le nôtre, qu’ils ne sont pas nos ennemis mais les os de nos os, la chair de notre chair (cf. Gn 2,23). Ils sont nous, et nous sommes eux.
Cette conversion est en fait une révolution copernicienne. Copernic, comme vous le savez, a montré que ce n’est pas le soleil qui tourne autour de la terre mais la terre qui tourne autour du soleil. Pour nous, la révolution copernicienne est la découverte que ceux qui ont été abusés ne tournent pas autour de l’Église mais l’Église autour d’eux. En découvrant cela, nous pouvons commencer à voir avec leurs yeux et à entendre avec leurs oreilles ; et une fois que nous avons fait cela, le monde et l’Église commencent à être sensiblement différents. Telle est la conversion nécessaire, la véritable révolution et la grande grâce qui peut ouvrir pour l’Église une nouvelle ère de mission.
Seigneur, quand t’avons-nous vu abusé et ne t’avons-nous pas aidé ? Alors il répondra : «En vérité, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait» (Mt 25, 44-45). En eux, les derniers de nos frères et sœurs, victimes et survivants, nous rencontrons le Christ crucifié, l’impuissant de qui s’écoule le pouvoir du Très-Haut, l’impuissant autour de qui l’Église tourne pour toujours, l’impuissant dont les cicatrices brillent comme le soleil.
Ces derniers jours nous avons été au Calvaire – oui, même au Vatican et dans la Salle Royale nous sommes sur la montagne obscure. En écoutant les survivants, nous avons entendu le Christ crier dans les ténèbres (cf. Mc 15,34). Mais ici l’espérance est né de son cœur blessé, et l’espérance devient prière, alors que l’Église universelle se rassemble autour de nous dans cette chambre haute : que les ténèbres du Calvaire conduisent l’Église dans le monde entier jusqu’à la lumière de Pâques, jusqu’à l’Agneau qui est notre soleil (cf. Ap 21, 23).
À la fin il ne reste que la voix du Seigneur Ressuscité, qui nous presse de ne pas rester debout à regarder le tombeau vide, nous demandant avec perplexité quoi faire ensuite. Nous ne pouvons pas non plus rester dans la chambre haute où il dit «la Paix soit avec vous» (cf. Jn 20, 19). Il souffle sur nous (cf. Jn 20, 22) et le feu d’une nouvelle Pentecôte nous touche (cf. Ac 2,2). Celui qui est la paix ouvre les fenêtres de la chambre haute et les portes de notre cœur. De la peur est née une audace apostolique, du découragement profond est née la joie de l’Évangile. Une mission s’étend avant nous – une mission qui n’exige pas seulement des mots justes mais une réelle action concrète.
Nous ferons tout ce que nous pouvons pour amener la justice et guérir les survivants d’abus ; nous les écouterons, nous les croirons et nous marcherons avec eux. Nous nous assurerons que ceux qui ont abusé ne soient plus jamais en mesure d’offenser à nouveau. Nous demanderons des comptes à ceux qui ont dissimulé des abus : Nous renforcerons les processus de recrutement et de formation des responsables de l’Église. Nous éduquerons tout notre peuple à ce que requiert la protection. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour être sûrs que les horreurs du passé ne se répètent pas et que l’Église soit une place sûre pour tous, une mère aimante spécialement envers les jeunes et les personnes vulnérables. Nous n’agirons pas seuls, mais nous travaillerons avec tous ceux qui se soucient du bien des jeunes et des personnes vulnérables. Nous continuerons à approfondir notre compréhension des abus et de leurs effets, des raisons pour lesquelles cela s’est produit dans l’Église et de ce qu’il faut faire pour que ce soit éradiqué. Tout cela prend temps, mais nous ne pouvons pas attendra à l’infini et nous nous mettons au défi de ne pas échouer.
Si nous pouvons faire cela et plus encore, non seulement nous connaîtrons la paix du Seigneur Ressuscité mais nous deviendrons sa paix dans une mission jusqu’aux extrémités de la terre. Toutefois nous deviendrons sa paix seulement si nous devenons le sacrifice. À cela nous disons ‘oui’ d’une même voix pendant qu’à l’autel nous plongeons nos échecs et nos trahisons, toute notre foi, notre espérance et notre charité dans l’unique sacrifice de Jésus, Victime et Vainqueur, lui qui «essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé». (Ap 21, 4)
Église en Sortie 22 février 2019
Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit Mgr Christian Lépine au sujet du plus récent document de la Commission épiscopale pour la doctrine de la Conférence des évêques du Canada intitulé « La science et la foi catholique ». On vous présente un reportage sur le « Patro » de Jonquière fondé par les pères de Saint-Vincent de Paul. Dans la troisième partie de l’émission, on parle de la revue « Le messager de Saint-Antoine » avec son directeur, Yves Casgrain.
Église en Sortie 15 février 2019
Cette semaine à Église en Sortie, on s’entretient avec le père Gilles Barette sur l’histoire et l’œuvre des pères et frères de la Société des missionnaires d’Afrique (pères blancs). On vous présente la chronique des actualités de la rue de février avec l’abbé Claude Paradis. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit sœur Rita Toutant des religieuses missionnaires de Notre-Dame d’Afrique pour parler de l’histoire et de la mission de cette communauté au moment de la célébration de leur 150 e anniversaire d’existence.
Église en Sortie 8 février 2019
Cette semaine à Église en Sortie, on s’entretient avec Antoine Malenfant, éditeur en chef de la revue catholique « Le Verbe ». On vous présente un reportage sur la transformation de l’église de l’Ascension au Lac St-Jean en centre communautaire multifonctionnel. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit l’auteur et professeur d’histoire à l’université McMaster (Hamilton, Ontario) pour parler de son livre « The hand of God » 2 et de l’homme politique canadien Claude Ryan.
Un grand saint, dont la fête est célébrée le 9 janvier
Un grand saint, dont la fête est célébrée le 9 janvier
SAINT MARON
Père de l’Église, « un disciple d’abord » et un vrai missionnaire !
Laissons-nous contempler la vie d’un grand saint qui laissa tout et suivit Notre Seigneur. N’est-ce pas là, ce que notre cher pape François, a bien mentionné dans son homélie lors de la Messe du 8 février 2019 : « Un vrai missionnaire est un disciple d’abord ».
Saint Maron est sans le moindre doute, un « disciple d’abord » de Dieu, un missionnaire, et surtout un exemple pour tant d’autres moines ou laïcs après lui.
Il fut le père de l’Église. Il vécut dans les premiers siècles, entre 350 et 410, l’année probable de sa mort à Quroch. Sa vie se déroula en Cyrrhestique, en Syrie du Nord, au Nord-Est d’Antioche. L’évêque Théodoret de Cyr (393-466) à l’époque, à la tête du diocèse de Cyrrhestique, nous laissa des écrits, dans « Historia Religiosa » vers l’an 440 qui, portent des renseignements pertinents sur la vie et la spiritualité de saint Maron.
Né au milieu du IVe siècle, saint Maron était un prêtre qui devint un ermite et se retira sur une montagne du Taurus près d’Antioche. Sa sainteté et ses miracles ont attiré de nombreux adeptes ainsi que l’attention à travers l’empire. Saint Maron vécut toute sa vie sur une montagne dans la région de « Cyrrhus » en Syrie. On pense que l’endroit s’appelait « Kefar-Nabo » sur la montagne d’ « Ol-Yambos », ce qui en faisait le berceau du mouvement maronite.*
Au sommet de cette montagne abrupte du nom de Nabo, par référence à un dieu païen du même nom et qui eut construit un temple au sommet, saint Maron, monta une petite hutte et consacra ainsi le temple à Notre Seigneur. Bien de disciples le rejoignirent ainsi et vouèrent une bonne partie de leur vie à la prière. D’autres s’installèrent sur le sommet des montagnes ou se cloîtrèrent dans des grottes pour se rapprocher de Dieu. Ils s’éloignèrent de tout ce qui est mondain qui puisse les attirer, pour s’élever et prier le Créateur.
De plus, saint Maron chercha non seulement à guérir les maux physiques dont soufrèrent les gens, mais également à soigner et à guérir les « âmes perdues » des païens et des chrétiens de son époque. L’évêque Théodoret de Cyr écrit alors :
« C’est lui qui a planté pour Dieu le jardin fleuri, aujourd’hui, dans la région de Cyrrhus ». Les disciples sont ainsi le témoignage des bienfaits que le Saint procura à la région toute entière !
Embrassant la solitude tranquille de la vie en montagne, saint Maron adopta un style de vie monastique assez original. Il fut le fondateur de « l’anachorétisme » : ermitage. Il préconisa, de plus, la vie en plein air « l’hypétrisme » et, peu importe la saison. Ainsi, il vécut sa vie en plein air, exposé aux forces de la nature, telles que : le soleil, la pluie, la grêle et la neige. Son désir extraordinaire de connaître la présence de Dieu en toutes choses, lui a permis de transcender ces forces et de découvrir cette union intime avec Dieu. Cet homme rayonna beaucoup de par son style de vie surprenant, prophétique et témoignant d’un autre ordre.
Dans sa quête de l’âme et sa soif d’une nourriture spirituelle et céleste. Il fut un modèle pour de biens d’autres moines et laïcs qui, en sa compagnie, se sentirent en exil, s’élevèrent de la matière et incarnèrent l’esprit.
En plus de mener une vie profondément spirituelle et ascétique, il était un missionnaire zélé avec la passion de répandre le message du Christ en le prêchant à tous ceux qu’il rencontrait. Ainsi ce que saint Maron enseigna depuis plus de 1600 ans, en défiant les oppresseurs, c’est de répandre l’amour de Dieu !
Cette œuvre missionnaire s’est concrétisée lorsque, dans les montagnes syriennes, saint Maron a pu convertir un temple païen en une église chrétienne. Cela a dû être le début de la conversion du paganisme au christianisme en Syrie qui, alla ensuite influencer et se répandre au Liban. Après sa mort en l’an 410 après J.-C., l’esprit de saint Maron et ses enseignements continuèrent à vivre à travers ses disciples. Citons même un disciple du genre féminin, par exemple « Domninia », de Cyr près d’Antioche. Elle aussi vécut en plein air et, à sa demande, sa riche famille céda tous les biens familiaux et propriétés pour les pauvres et le service de Dieu.
Par ses choix de vie, il contribua à évangéliser la montagne libanaise. Les moines y ont vécu, en brillant comme des étoiles lumineuses dans tout l’univers, par leurs prières et leur élévation de tout ce qui les éloigna de Dieu.
De plus, saint Jean Chrysostome, connu sous « Jean à la bouche d’Or » qui devint patriarche de Constantinople en l’an 397. Et durant son exil en Arménie, à cause de sa rigueur et de son zèle réformateur, il consacra sa 36ème épître vers l’an 405 à saint Maron, exprimant son grand amour et son respect, lui demandant de prier pour lui.
Le Monastère Saint-Antoine Le Grand – Dayrna nous renseigne que : « Peu après la mort de saint Maron, des divisions eurent lieu au sein de l’Église primitive, engendrées notamment par des désaccords apparus aux conciles d’Éphèse et de Chalcédoine (451). Des « Églises-nations » se constituèrent : copte, éthiopienne, arménienne, syriaque. D’une séparation de cette dernière résulta l’Église maronite et le premier monastère maronite fut fondé en l’an 452. Depuis des siècles, cette Église vit en communion avec Rome. Elle est syriaque à l’origine et de structure monastique, elle put créer des diocèses à partir de 1736. Par ses particularités, elle assure à l’intérieur de l’Église catholique un pluralisme et une diversité bienvenus. En outre, elle conserve aujourd’hui une grande responsabilité dans le dialogue islamo-chrétien ». Et ce, au pays, au Moyen-Orient et une pleine considération dans le monde.
Ce sont des saints au ciel qui étaient pionniers sur terre et continuent d’intercéder pour tout le monde, auprès du Seigneur.
Ainsi avec saint Maron, le Liban fut ainsi appelé le « Liban mission » une mission portée du pays, à l’Orient et ensuite aux quatre coins du monde ! Sa date de fête est retenue pour être la fête nationale du pays. Car saint Maron est grandement comparé au puissant Cèdre du Liban. Et l’Église maronite a marqué l’histoire de l’Église moyen-orientale et celle de la diaspora dans le monde.
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*Le mouvement maronite : est arrivé au Liban lorsque le premier disciple de saint Maron, « Abraham de Cyrrhus », appelé l’apôtre du Liban, s’est rendu compte que le paganisme était florissant au Liban. Il faut mentionner que les fidèles de saint Maron, moines et laïcs, sont toujours restés fidèles aux enseignements de l’Église catholique.
Autres saints maronites : Notons que quatre saints maronites ont leur place déjà dans l’Église universelle :
St Charbel,
Ste Rafqa,
St Neemtallah
Et Bx Estephan.
Ils sont une preuve de la vitalité de l’Église maronite. Une Église qui résulte d’une « Église monastique » !
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Le Monastère Saint-Antoine-Le-Grand – Dayrna