Le cheminement fécond de la grossesse : Soyons des sentinelles de l’aurore

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Selon mon épouse, la grossesse dure 9 mois, afin que le couple ait suffisamment de temps pour se préparer à ce qui va lui arriver. C’est d’autant plus vrai quand on attend son premier enfant. Au cours des premiers mois, souvent accompagnés de nausées, il peut être difficile de comprendre qu’une nouvelle vie est en route. Puis la grossesse commence à se manifester et l’idée devient plus concrète. Voir son enfant pendant une échographie peut faire naître le sentiment indescriptible qu’une nouvelle personne est là, si petite et pourtant si réelle. Sereinement niché dans le ventre de sa mère, le bébé fait ses premiers pas dans notre cœur. C’est une période où l’on se prépare, où l’on observe et où l’on attend.

Au début de ce siècle marqué par un affolement général pour le passage à l’an 2000, le Pape Jean-Paul II a appelé les jeunes à être « les sentinelles d’une nouvelle d’espérance » à l’aube du troisième millénaire.

Une sentinelle est quelqu’un qui veille, comme les veilleurs du matin dans le livre du prophète Isaïe (21,11-12). Être une sentinelle de l’aube exige de la patience. La nuit est longue et l’obscurité peut sembler sans fin. Mais pour ceux qui guettent la lumière, la nuit apporte aussi un immense sentiment d’émerveillement et d’attente. Lorsque la lueur du nouveau jour apparaît à l’horizon, la promesse du matin fait éveiller la joie, progressivement.   

Dans les évangiles, Jésus parle de « veiller » comme d’une leçon clé pour ses disciples : guetter la venue de Dieu afin d’être prêts à l’accueillir dans nos vies. Cette même attitude spirituelle qui consiste à guetter la présence de Dieu s’applique également aux dons de Dieu dans nos vies. Quel plus beau cadeau Dieu pourrait-il faire à un homme et à une femme qu’un enfant ? 

Veiller sur l’enfant en chemin est un voyage du cœur pour les parents du bébé. Bien sûr, il y a beaucoup à préparer pour son arrivée – entre la poussette, le siège auto, le berceau et les vêtements. Mais il y a aussi une préparation plus profonde qui se déploie : se préparer à accueillir ce don de Dieu non seulement dans notre maison, mais aussi dans notre cœur. Il ne s’agit pas d’être « parfaitement prêt ». Après tout, qui pourrait l’être ? Mais nous pouvons demander à Dieu de préparer nos cœurs, de semer en nous la grâce d’aimer le nouvel enfant comme lui, avec tendresse et joie. 

À travers les hauts et les bas de la grossesse, il peut être utile de se rappeler ce dont il s’agit : accueillir l’enfant comme un cadeau précieux. Un enfant apporte une nouvelle espérance à un couple, à une famille, et même au monde : une nouvelle personne qui ouvre un nouvel horizon, un nouveau commencement pour l’humanité. Car chaque enfant est une étincelle d’espérance pour la grande famille humaine. 

Tant de couleurs remplissent le ciel du matin avant que les rayons du soleil ne s’élèvent au-dessus de l’horizon. Voir enfin le bébé face à face, le tenir dans ses bras, c’est le lever du soleil qu’il faut guetter. C’est l’aube d’une nouvelle vie. 

Christ, notre Aube, viens à nous dans les lueurs d’espérance que tu nous envoies, ces joies de la vie qui éclairent notre monde. Aide nous à garder nos yeux fixés sur l’horizon, jusqu’à ce que l’étoile du matin se lève dans nos cœurs. Amen.

« Ne m’abandonne pas dans ma vieillesse » : Chérir ceux qui nous précèdent

Le début et la fin de la vie sont des moments difficiles mais magnifiques, comme l’aube et le coucher du soleil de notre existence sur terre. Pour chacun d’entre nous, il y a eu un début. Et pour chacun d’entre nous, il y aura une fin. Lorsque nous venons au monde, nous sommes soignés, aimés et entourés d’affection. De même, à la fin de notre vie, nous avons besoin de soins, d’amour et d’affection. Lorsque nous voyons un bébé, nous éprouvons souvent un sentiment de joie, considérant cette nouvelle vie comme un don précieux. Voyons-nous les personnes âgées avec le même sens de gratitude et d’émerveillement pour la vie qu’elles ont vécue ?

Le regard que nous portons sur les personnes âgées n’affecte pas seulement l’image qu’elles ont d’elles-mêmes. Il influence également le regard que la société portera sur nous, lorsque nous, qui sommes aujourd’hui jeunes, deviendrons nous-mêmes âgés. Chaque acte de tendresse, de solidarité et de présence auprès des personnes âgées est une goutte d’eau dans l’océan de la compassion qui se propage vers une société qui les apprécie et ne les abandonne pas dans les derniers chapitres de la vie. 

Le thème de la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées de cette année est le suivant : « Ne m’abandonne pas dans ma vieillesse » (Psaume 70,9). Dans son message annuel, le pape François raconte qu’en tant qu’archevêque de Buenos Aires, il visitait des maisons de retraite et se rendait compte à quel point les résidents recevaient rarement des visites : « Certaines n’avaient pas vu leurs proches depuis de nombreux mois ». 

Cela nous place devant une triste réalité qui nous appelle à l’action. Combien de nos parents et voisins âgés sont seuls, confinés à la maison, à l’hôpital ou dans des maisons de retraite ? Combien de fois va-t-on leur rendre visite ? 

Pour ceux d’entre nous qui ont la chance d’avoir connu leurs grands-parents, nous avons peut-être eu le privilège de les accompagner dans les dernières années, voire les derniers instants de leur vie. Certains d’entre nous ont peut-être vécu cette même expérience avec leurs propres parents. Il peut s’agir d’une expérience éprouvante, pleine de hauts et de bas – des montagnes russes émotionnelles. Il peut s’agir d’une période de tension accrue dans les familles, où de nombreuses décisions doivent être prises. Peut-être avons-nous des amis qui nous ont précédés et que nous avons pu accompagner dans les dernières étapes de leur vie.

Quoi qu’il en soit, saisissons les occasions de chérir ceux qui nous ont précédés. Nous sommes tous dans le même bateau et un jour nous serons à leur place. Nous pouvons nous rappeler la règle d’or de l’Évangile : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi » (Matthieu 7,12). Il se peut qu’un jour nous soyons isolés, alités ou en proie au délire. Cela pourrait bien être moi. Il peut être difficile d’être aux côtés d’une personne malade et souffrante, mais notre réponse ne peut être la distance, elle doit être la proximité. Voir la fragilité humaine – en nous-mêmes ou chez les autres – peut être déconcertant. Pourtant, la réponse la plus significative consiste à apporter notre soutien et à faire de notre mieux pour accompagner la personne, en partageant tous les moments de joie et de connexion que nous pouvons. 

Dans certains cas, la personne n’est même pas en état de comprendre ou d’apprécier ce que nous faisons pour elle. Il peut s’agir simplement de lui tenir la main, de lui sourire, de lui apporter quelque chose à manger, de prier avec elle ou de lui rendre service, comme lui couper les ongles, lui raser le visage ou lui mettre de la crème pour les mains. Quoi qu’il en soit, nous pouvons être sûrs que notre présence et notre amour font une différence pour eux, tout comme le fait d’être avec eux fait une différence pour nous. Ce sont des moments qui demeurent toute une vie, et même au-delà.

Seigneur, tu n’abandonnes jamais aucun de tes enfants. Tu nous accompagnes des premiers instants de la vie jusqu’à la fin et tu nous aimes tout au long du chemin. Aide-nous à cheminer avec nos frères et sœurs qui nous précèdent, vers leur rencontre face à face avec toi. Amen.  

Comment utiliser les réseaux sociaux ?

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Comment utiliser les réseaux sociaux ? Une réflexion sur son rôle dans la vie quotidienne

Nous vivons dans un monde de plus en plus connecté. Les réseaux sociaux nous aident à nous exprimer, à découvrir l’actualité et à rester en contact avec nos proches. Mais les réseaux sociaux portent également des risques.

Dernièrement, la Conférence des évêques catholiques du Canada a publié une lettre pastorale sur l’utilisation des réseaux sociaux

Dans le dernier épisode de béatitude, nous nous sommes demandés : comment utiliser les réseaux sociaux ?

Cette lettre pastorale s’intitule « Que vos paroles soient toujours bienveillantes » (Colossiens 4,6). 

Les évêques appellent à un « engagement pour la vérité » en ce qu’on lit et partage sur les réseaux sociaux, ce qui exige que l’on respecte les uns des autres (nos. 9-11). Les évêques nous rappellent que « Dieu ne souhaite pas nous voir enchaînés à nos appareils » (no. 27).

Ils nous invitent à prendre du recul et à nous demander : 

  • Quelles sont les règles chez nous quant à l’utilisation d’appareils tels que les téléphones et les tablettes ? Par exemple, est-ce qu’on les utilise à table, avant de se coucher ? 
  • Combien de temps est-ce qu’on passe devant l’écran chaque jour ? 
  • Est-ce que nous sommes satisfaits du temps que nous passons sur les réseaux sociaux ? 
  • Est-ce qu’on aimerait y passer plus ou moins de temps ? 
  • Comment est-ce que cela affecte notre humeur, notre état d’esprit et notre vie spirituelle ? Est-ce que ça nous laisse comblé ou plutôt desséché ? 
  • Comment est-ce qu’on essaie de contrôler notre utilisation des réseaux sociaux en fonction des priorités dans notre vie ? 

Qu’attendez-vous des réseaux sociaux dans votre vie ? Associez-vous les réseaux sociaux à la construction ou plutôt à la ruine de vos relations ? Est-ce que ça vous aide à approfondir vos relations ou est-ce que ça a l’effet de vous distraire des relations dans votre vie ? 

Les réseaux sociaux peuvent nous être très utiles, si nous en faisons bon usage. Il s’agit de bien gérer le temps que nous passons sur nos appareils et de réfléchir à comment ils peuvent faire du bien ou nuire à nous-mêmes et aux autres.  

Bien évidemment, nous sommes appelés à être des chrétiens dans la vie réelle et également dans le monde virtuel. C’est une occasion de témoigner afin d’évangéliser le continent numérique pour répandre la bonne nouvelle du Christ par tous les moyens à notre disposition. Qu’il soit en présentiel ou en ligne, « la façon la plus fondamentale de témoigner de notre foi [chrétienne] est la qualité de notre vie : notre façon de traiter les autres, de gérer nos désaccords, de réagir aux problèmes » (no. 6). Les évêques du Canada nous rappellent qu’un « engagement total pour la vérité implique toujours le souci du bien de l’autre » (no. 14). Il faut communiquer la vérité avec amour et non pas en envoyant des flèches. La dureté de cœur, qu’il soit en ligne ou dans la vie réelle, est toujours un contre-témoignage à l’Évangile.

Demandons l’aide du Seigneur afin qu’il nous éclaire et nous guider dans nos rapports les uns avec les autres.

Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix.
Fais-nous reconnaître le mal qui s’insinue dans une communication qui ne crée pas la communion.
Rends-nous capables d’extraire le venin de nos jugements.
Aide-nous à parler des autres comme de frères et de sœurs.
Fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde :
là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l’écoute;
là où il y a de la confusion, que nous inspirions l’harmonie;
là où il y a de l’exclusion, que nous apportions le partage;
là où il y a de la superficialité, que nous posions les vraies questions;
là où il y a des préjugés, que nous suscitions la confiance;
là où il y a de l’agressivité, que nous apportions le respect.
Amen.
(no. 32, tiré du Message du Pape François pour la journée mondiale des communications sociales, 2018)

 

Qu’est-ce qu’un Jubilé ?

Le pape François ouvre la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre pour inaugurer l’Année jubilaire extraordinaire de la miséricorde 2016.

Dans le dernier épisode de béatitude, nous nous sommes demandés : qu’est-ce qu’un jubilé ?

En préparation de l’année jubilaire de 2025, le pape François a fait de 2024 une année de prière. 

Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’un jubilé ? 

Le Jubilé trouve ses racines dans l’Ancien Testament. La Torah stipule que tous les 50 ans, une année jubilaire devait être célébrée, au cours de laquelle les captifs sont libéréses, les dettes remises et la terre laissée en jachère. 

Dans la tradition juive, ces années jubilaires permettaient d’éviter la concentration des richesses et l’asservissement des personnes à cause des dettes. Elles symbolisaient également une période de renouveau, de liberté et d’égalité au sein de la communauté, soulignant les principes de justice, de compassion et de sauvegarde de la terre. C’était comme un sabbat qui durait un an entier, un temps béni par le Seigneur.

Dans l’Église catholique, un jubilé ou une « année sainte » est un temps de grâce. A travers l’histoire, ces années spéciales ont été déclarées pour aider les fidèles à se concentrer davantage sur le pardon, la réconciliation et le salut.

Le premier jubilé a été déclaré par le pape Boniface VIII en l’an treize-cent, pour marquer le début de ce siècle-là. Il a ensuite déclaré qu’un jubilé serait célébré tous les 100 ans.  Deux siècles plus tard, le pape Paul II a porté la fréquence des années jubilaires à 50 ans, puis le pape Sixte IV les a rendues encore plus fréquentes, tous les 25 ans. 

Des jubilés peuvent aussi être déclarés pour des occasions dites « extraordinaires », comme le dernier jubilé, l’Année de la miséricorde, proclamée par le pape François en 2015-2016, 50 ans après la conclusion du concile Vatican II.

On peut se souvenir également du grand jubilé proclamé en l’an 2000 par saint Jean-Paul II pour marquer le début du troisième millénaire. 

Le thème du Jubilé de 2025 est « Pèlerins d’espérance » : une année pour marcher ensemble dans la confiance au milieu d’un monde qui souffre de la guerre, des conséquences de la pandémie du COVID-19 et de la crise climatique qui menace la terre, notre maison commune. 

Pour marquer le début d’une année sainte, le pape ouvrira la porte sainte de la basilique Saint-Pierre la veille de Noël 2024. Les portes saintes resteront ouvertes jusqu’à la fin du Jubilé, offrant aux fidèles la possibilité de s’y rendre en pèlerinage et d’obtenir des grâces spéciales, à Rome et dans divers endroits à travers le monde, dont la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec.

Pour préparer nos cœurs à ce Jubilé, le Pape François nous invite à prier. 2024 est un temps pour redécouvrir la prière comme une rencontre privilégiée avec le Christ, qui donne un nouvel horizon à notre vie. C’est aussi un temps pour encourager la prière quotidienne, en lisant la Bible, en priant le chapelet, en parlant à Dieu comme à un ami. On peut également prier ensemble, en recevant les sacrements, en nous ressourçant à la messe et en créant des petits groupes de partage. 

Selon Mgr Rino Fisichella, du Dicastère pour l’évangélisation du Vatican, cette Année de la prière est une occasion pour les croyants de renforcer leur relation avec Dieu, « offrant des moments de véritable repos spirituel », « comme une oasis à l’abri du stress quotidien où la prière devient une nourriture pour la vie chrétienne de foi, d’espérance et de charité ».

Pour plus d’informations, visitez le site du Jubilé : www.giubileo-2025.it/fr  

Unissons-nous dans la prière pour cheminer ensemble dans l’espérance.

 

Qu’est-ce que la conversation dans l’Esprit ? Une méthode porteuse pour une Église synodale

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Depuis le début de ce processus synodal en 2021, les « conversations spirituelles », également connues sous le nom de « conversations dans l’Esprit », sont apparues comme une méthode à suivre sur le chemin de la synodalité.

Qu’entend-on exactement par « conversations spirituelles » ou « conversations dans l’Esprit » ?

Les conversations dans l’Esprit ne sont pas simplement un « échange générique d’idées, mais une dynamique dans laquelle la parole prononcée et entendue génère une familiarité, permettant aux participants de se rapprocher les uns des autres » (Instrumentum laboris, no. 33). Le fait qu’elles soient « dans l’Esprit » signifie que nous voulons que le véritable protagoniste soit l’Esprit Saint : c’est lui qui nous unit dans la communion, qui nous envoie en mission et qui nous guide ensemble vers la plénitude du Christ. En ayant des conversations dans l’Esprit, nous cherchons à écouter la voix de Dieu qui nous parle à travers l’Esprit Saint, alors qu’il ouvre progressivement nos cœurs et nos esprits à ce qu’il a à nous dire. Nous pouvons penser aux disciples sur la route d’Emmaüs, qui allaient de l’avant en parlant les uns avec les autres. Puis Jésus est venu les rejoindre, leur demandant de quoi ils parlaient. Plus tard dans la nuit, une fois qu’ils ont réalisé que c’était Jésus qui marchait avec eux sur le chemin, ils se rendent compte que leurs cœurs étaient brûlants pendant qu’il leur parlait sur la route. Les conversations dans l’Esprit font brûler nos cœurs et nous donnent envie de partager le feu de l’Esprit Saint avec tous nos frères et sœurs !

Cette méthode des « conversations dans l’Esprit » a été proposée à tous les catholiques du monde il y a deux ans, dans les premières phases de ce Synode. Peut-être avez-vous vous-même participé aux sessions d’écoute qui se sont tenues dans les paroisses et les diocèses du monde entier. Tout au long de ces deux années, d’innombrables hommes et femmes ont goûté à la riche expérience de la parole et du partage spirituel, guidés par l’Esprit Saint. Les « conversations dans l’Esprit » sont également l’approche adoptée par l’Assemblée synodale de Rome, qui a rassemblé plus de 450 participants de tous les continents pour s’écouter les uns les autres et entendre ce que l’Esprit Saint a à leur dire au cours d’un mois entier passé ensemble dans la prière, la réflexion et le partage. 

À maintes reprises, le pape François nous a rappelé qu’un synode n’est pas un parlement. Il ne s’agit pas de prendre parti, d’être partisan ou de se diviser en factions politiques. Les synodes sont des espaces privilégiés de discernement, où l’Esprit Saint est présent et à l’œuvre tandis que nous nous réunissons et nous écoutons les uns les autres. En ce sens, un synode ressemble au Cénacle où Jésus a réuni ses disciples et où il a envoyé l’Esprit Saint sur eux à la Pentecôte. Les apôtres n’étaient pas des politiciens. Ils étaient des personnes qui essayaient de suivre Jésus, tombant souvent à cause de leur fragilité humaine, mais aussi guidées et soutenues par la puissance constante de l’Esprit Saint, dont la force est rendue parfaite dans notre faiblesse.

Dans notre propre vie, nous pouvons inviter l’Esprit Saint à venir et à être le protagoniste principal de nos propres conversations. Les réunions dans nos paroisses ou sur nos lieux de travail, ou les discussions entre conjoints, peuvent devenir des lieux où nous demandons à l’Esprit Saint de venir nous rejoindre, de nous conduire plus profondément dans l’amour et l’unité, de nous inspirer de la sagesse et de nous aider à dépasser les faiblesses et les blessures qui menacent de nous diviser. N’ayez pas peur d’en faire l’expérience ! Invitez l’Esprit Saint dans vos conversations ; enracinez vos conversations en Dieu. Avoir des conversations dans l’Esprit nous ouvre un espace, une atmosphère spirituelle à respirer profondément, où le vrai discernement peut se déployer afin que nous puissions avancer ensemble. Mais les conversations dans l’Esprit ne se terminent pas une fois que nous avons fini de parler les uns avec les autres. Au contraire, elles nous indiquent souvent « une direction précise, souvent inattendue », à prendre (Instrumentum laboris, no. 33). Dieu ne cesse de nous surprendre lorsque nous ouvrons les oreilles de notre cœur pour l’écouter ! La conversation entre nous dans l’Esprit porte du fruit lorsque nous mettons en œuvre ce que nous avons entendu le Seigneur nous dire. 

Viens, Esprit Saint, habite nos conversations. Sois sur nos lèvres, dans nos esprits et dans nos cœurs. Conduis-nous vers l’harmonie les uns avec les autres et ouvre-nous à ta sagesse lorsque nous te rencontrons dans nos échanges.

 

Comment s’y prendre pour une conversation dans l’Esprit ? Des étapes vers une Église synodale

Tout au long de l’Assemblée synodale ici à Rome, une nouvelle méthode est utilisée pour la première fois. Il s’agit des conversations dans l’Esprit, dont vous avez peut-être déjà entendu parler.

Il s’agit d’inviter l’Esprit Saint dans nos conversations, afin qu’il puisse nous unir au milieu de nos différences et de notre diversité, en nous aidant à passer du « je » au « nous » – non pas pour effacer notre singularité, mais pour nous rassembler dans l’harmonie d’être des frères et des sœurs dans le Christ au service des autres.

Notre espoir est qu’en faisant l’expérience personnelle des conversations dans l’Esprit, les participants à ce Synode pourront réfléchir ensemble à la manière dont Dieu appelle l’Église dans le monde d’aujourd’hui à être une Église plus capable d’écouter, de discerner les besoins de notre temps et d’agir en conséquence à la lumière de l’Évangile.

Tout le monde peut utiliser cette méthode de conversation dans l’Esprit, non seulement ici à Rome, mais dans le monde entier, dans nos paroisses, nos diocèses, nos communautés, et même dans nos familles. La méthode peut être adaptée en fonction des circonstances et de la situation. Elle peut être particulièrement utile lorsqu’il y a une décision à prendre, pour laquelle nous avons besoin de l’aide de Dieu. Les conversations dans l’Esprit peuvent également s’avérer extrêmement utiles lorsque nous sommes confrontés à un conflit ou à un désaccord. Dieu peut nous aider à sortir de l’impasse, en ouvrant une nouvelle voie là où nous pensions qu’elle n’était pas possible. Alors comment s’y prendre ?

Les conversations dans l’Esprit commencent par une question spécifique sur laquelle nous aimerions discerner. Par exemple, comment notre paroisse peut-elle être plus missionnaire ? Ou, en tant que diocèse, comment créer plus d’unité entre nos diverses communautés ? Ou encore, en tant que famille, où devrions-nous envoyer nos enfants à l’école ? Une fois que nous avons notre question de discernement, voici quelques étapes de base pour avoir une conversation dans l’Esprit.

Tout d’abord, il peut être utile de se préparer personnellement. Confie la conversation à Dieu et réfléchis dans la prière à la question de discernement, en lisant également la Parole de Dieu pour y puiser de l’inspiration. Parle à Jésus de la question qui te préoccupe. Demande à Dieu de te guider, toi et tout le groupe, pour suivre sa volonté.

Deuxièmement, écoutez la Parole de Dieu en groupe. Choisissez un passage de l’Écriture qui correspond à la question posée. Priez ensemble, chantez ensemble. Soyez unis en Dieu.

Troisièmement, à une table ou assis en cercle, chaque personne a l’occasion de prendre la parole et partager ce que Dieu lui a dit au sujet de la question. Si le groupe est trop grand pour que chacun ait le temps de partager, vous pouvez vous diviser en petits groupes. Au cours de ce premier tour de table, chaque personne peut s’exprimer à son tour sans être interrompue par un autre membre du groupe. L’une après l’autre, chaque personne partage jusqu’à ce que tout le monde ait eu l’occasion de s’exprimer. Il y a ensuite un moment de silence pour que ce que les autres ont dit puisse résonner en nous.

Quatrièmement, nous faisons à nouveau le tour du cercle et chaque personne a la possibilité de répondre brièvement à ce qui l’a frappée dans ce que les autres ont partagé au cours du premier tour. Ensuite, nous observons à nouveau un temps de silence pour écouter dans nos cœurs ce qui a été partagé lors de ce deuxième tour.

Cinquièmement, la dernière étape de la conversation dans l’Esprit est un échange libre entre les participants, qui dialoguent entre eux sur la base de ce qui a émergé afin de discerner et de recueillir ensemble les fruits de l’entretien dans l’Esprit qui vient d’avoir lieu. Nous reconnaissons les points communs entre nous, ainsi que les différences. Nous essayons d’entendre ce que l’Esprit Saint nous dit en tant que groupe afin que nous puissions avancer dans une direction commune. Nous nous demandons : « Quels sont les pas que l’Esprit Saint nous appelle à faire ensemble ? » Enfin, nous concluons par une prière ou un chant d’action de grâce à Dieu.

Pour plus de détails et de ressources sur la manière d’avoir des conversations dans l’Esprit, consultez le document de travail pour l’Assemblée synodale actuelle, appelé « Instrumentum Laboris » en latin. Il est disponible en ligne à l’adresse www.synod.va, où vous trouverez également de nombreuses autres ressources synodales.

Esprit Saint, viens ancrer nos conversations en toi afin que nous puissions discerner le chemin à suivre et avancer en tant qu’Église synodale dans nos paroisses, nos diocèses et nos familles. Amen.

 

On est arrivé à un moment clé du Synode sur la Synodalité, de quoi s’agit-il ?

Ce mois-ci, plus de 450 participants se réunissent à Rome pour la première session de l’Assemblée du Synode des évêques sur le thème « Pour une Église synodale : Communion, participation et mission ». Qu’est-ce donc le synode sur la synodalité ?

Tout d’abord, commençons en se demandant : qu’est-ce qu’un synode exactement ?

Un synode est un rassemblement – traditionnellement d’évêques – qui aide l’Église à avancer dans une même direction. Le mot « synode » vient du grec syn-hodos, qui signifie « le même chemin » ou « la même voie ». Les synodes étaient courants dans les premiers siècles du christianisme, donnant aux évêques l’occasion de se rencontrer et de discuter de questions importantes pour la vie de l’Église. En 1965, le pape Paul VI a institué le Synode des évêques au niveau universel de l’Église. Il voulait un moyen de poursuivre l’échange fraternel et collégial qui avait été expérimenté lors du Concile Vatican II, où les évêques du monde entier s’étaient réunis entre 1962 et 1965. Depuis lors, des synodes sont organisés tous les deux ou trois ans, réunissant des évêques, des experts et divers délégués pour discuter de sujets tels que l’Eucharistie, la parole de Dieu, le Moyen-Orient, la nouvelle évangélisation, la famille, les jeunes et l’Amazonie. Dans chaque cas, les évêques votent sur un document final, puis le pape rédige son propre texte – appelé « exhortation apostolique » – afin d’ouvrir de nouvelles voies et d’éclairer d’un jour nouveau ce dont il a été question, pour que cela puisse rayonner dans toute l’Église.

Quelle est la particularité de ce synode sur la synodalité ?

Contrairement aux synodes précédents, celui-ci n’a pas pour but d’aborder une question particulière, mais de nous permettre de devenir ce que Dieu nous appelle à être en tant qu’Église, tous ensemble, dans la réalité du monde d’aujourd’hui ! Ce Synode qui se déroule de 2021 à 2024 est totalement inédit, pour au moins trois raisons.

D’abord, il ne s’agit plus seulement d’un Synode des évêques d’un mois, mais d’un processus synodal de trois ans pour tout le peuple de Dieu, tous les baptisés ! Tous sont invités et personne ne doit être laissé de côté ou exclu ! Les laïcs ont été impliqué dès le début du Synode, dans les phases diocésaines et continentales. Et maintenant, pour la première fois dans l’histoire, des laïcs ont également le droit de vote à l’Assemblée du Synode des Évêques à Rome.

Ensuite, c’est un synode qui vise à donner à toute l’Église une expérience vécue de la synodalité. Il ne s’agit pas seulement de remplir un questionnaire, mais de recueillir les fruits de ce que l’Esprit Saint nous dit ici et maintenant pour devenir une Église plus synodale dans le monde aujourd’hui.

Finalement, le but du Synode n’est pas seulement de parler de la synodalité, mais de la mettre en pratique dès maintenant, dans chaque diocèse, paroisse et pays du monde entier. Cela nous appelle tous, à tous les niveaux de l’Église, à renouveler notre façon d’être et de travailler ensemble pour aller de l’avant.

Mais qu’est-ce que la synodalité ?

Fondamentalement, la synodalité consiste en un cheminement commun. Cela se fait par l’écoute mutuelle qui permet d’entendre ce que Dieu nous dit. C’est réaliser que le Saint-Esprit peut s’exprimer à travers n’importe qui pour nous aider à avancer ensemble sur notre chemin comme peuple de Dieu.

Il ne s’agit pas de prendre trois ans pour comprendre un nouveau mot à la mode qui va bientôt disparaître. La synodalité n’est pas une phase passagère ! Au contraire, « marcher ensemble » est au cœur de ce qu’est l’Église, comme peuple de Dieu en pèlerinage au milieu du monde. À l’époque de l’Église primitive, saint Jean Chrysostome disait que pour lui, « Église » et « synode » étaient synonymes, puisque l’Église consiste en ce cheminement commun. En ce sens, la synodalité est une manière de renouveler l’Église à partir de ses racines les plus profondes, afin d’être plus unis les uns aux autres et de mieux accomplir notre mission dans le monde. Concrètement, la synodalité est une façon d’être et de travailler selon une approche plus proche de la base et plus collaborative, en prenant le temps de discerner le chemin à suivre ensemble. Elle met en évidence le fait que nous avons tous quelque chose de précieux à apporter au Corps du Christ. De cette manière, une « Église synodale »  est une Église qui écoute : « C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’« Esprit de Vérité » (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il dit aux Églises (Ap 2, 7). » (Pape François, Commémoration du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques, 17 octobre 2015).

Cela nous appellera naturellement à changer nos façons de faire, afin que nous devenions de plus en plus ce que nous sommes véritablement en tant qu’Église, et que nous cheminions ensemble au milieu de toute la famille humaine, guidés par l’Esprit Saint.

Esprit Saint, conduis l’Église sur son chemin de pèlerinage alors que nous T’écoutons parler à travers chacun. Fais brûler le feu de Ton amour dans nos cœurs pour que nous avancions ensemble comme Église, accompagnant toute l’humanité sur un chemin commun vers Toi.

 

Que pouvons-nous attendre du Synode ?

Conférence de presse du 5 octobre, le lendemain de l’ouverture officielle de l’Assemblée générale 2023.

Que pouvons-nous attendre du processus synodal en cours ? Comme dans tout vrai processus de discernement, où l’on essaie d’entendre la volonté de Dieu, la réponse courte est que nous ne savons pas vraiment. Il n’y a pas de scénario préétabli pour ce chemin synodal. Il s’agit d’un pèlerinage où l’on prie ensemble, où l’on s’écoute les uns les autres et où l’on découvre ensemble, en tant qu’Église, ce que Dieu a à nous dire en cette période de l’histoire de l’humanité. 

Il y a cependant des choses dont nous pouvons être sûrs qu’elles ne sortiront pas de ce synode. Les synodes n’ont pas pour but de changer notre foi. Il n’est pas question de ne plus croire en la résurrection de Jésus, par exemple. Il ne s’agit pas non plus de changer le Credo ou de réviser l’Évangile. Le Synode actuel cherche plutôt à nous aider à devenir l’Église que Jésus ressuscité nous appelle à être dans le monde d’aujourd’hui, afin qu’au milieu des réalités de notre temps, nous puissions vivre et partager l’Évangile de manière féconde avec tous nos frères et sœurs en humanité.

Pour accomplir cette tâche ambitieuse, le pape François a voulu impliquer tout le monde ! C’est pourquoi, d’une manière totalement inédite, le pape a voulu entendre tous les membres de l’Église. C’est le premier synode à commencer par une phase diocésaine, qui s’est déroulée à partir d’octobre 2021, afin d’écouter les voix des personnes dans les paroisses et les églises locales. Ensuite, il y a eu une phase continentale, afin que les diverses cultures de tous les pays du monde puissent apporter leur contribution pour enrichir notre compréhension de la manière dont Dieu appelle l’Église à travers le monde. Et enfin, deux Assemblées à Rome : l’une en octobre 2023 et l’autre un an plus tard en octobre 2024. Ces deux Assemblées rassemblent un plus grand nombre de participants que d’habitude : c’est la plus grande Assemblée synodale jamais organisée à Rome. Il y a une année entre ces deux Assemblées pour que les participants puissent continuer à prier, à réfléchir et à parler avec d’autres de la direction que l’Esprit Saint nous appelle à prendre en tant qu’Église aujourd’hui. Pour la première fois, des laïcs ont été nommés membres à part entière du Synode, avec le droit de vote, aux côtés des évêques. Cela signifie que les préoccupations et les perspectives des catholiques ordinaires, hommes et femmes, auront toute leur place dans ce processus de discernement.

Le titre de ce synode nous donne un aperçu de ce dont il s’agit : « Pour une Église synodale : Communion, Participation et Mission ». Devenir une Église synodale, c’est approfondir la communion par laquelle Dieu nous unit en tant que ses fils et filles ; c’est ouvrir des espaces où chacun peut participer, car nous avons tous un rôle à jouer dans la famille de Dieu ; et enfin, c’est accomplir la mission que Dieu nous confie en tant qu’Église au 21e siècle, comme levain dans la pâte de la société au service de l’avènement du royaume de Dieu. Nous pouvons espérer une Église plus accueillante, plus inclusive, une Église caractérisée par la miséricorde que Jésus nous montre dans l’Évangile. En même temps, nous devons reconnaître qu’une Église plus accueillante et plus miséricordieuse commence par nous-mêmes. Il ne s’agit pas seulement de documents provenant de Rome, il s’agit de la manière dont nous vivons nos vocations de chrétiens jour après jour, du type de communautés que nos paroisses et nos diocèses sont pour nous et pour les autres. Quant aux documents, on peut s’attendre à ce qu’un document de synthèse émerge de cette première session de l’Assemblée synodale à Rome, puis un document final à l’issue de la deuxième session en octobre prochain, et probablement une exhortation apostolique du Saint-Père, possiblement promulguée en 2025. Il s’agirait de nouveaux pas en avant sur la base des riches ressources déjà issues de ce processus synodal depuis 2021 :

Le Synode n’est pas une question d’idéologies ou de slogans, ni de changement de notre foi. Il s’agit plutôt de demander à Dieu de nous dire comment l’Église fondée par Jésus peut continuer à porter du fruit au milieu des joies et des défis du monde d’aujourd’hui, comment nos pratiques pastorales peuvent être renouvelées et converties pour mieux remplir notre mission. Il s’agit de devenir une Église capable de discerner le chemin à suivre et de faire rayonner les dons de chacun.

Dieu notre Père, nous te demandons de nous prendre par la main et de marcher avec nous. Inspire-nous avec audace et humilité pour vivre tes rêves pour l’Église de notre temps. Marie, Mère de l’Église, prie pour nous. Amen.

 

Qui sont les archanges ? Michel, Gabriel et Raphaël

Mosaïque de l’archange Michel sur la façade de l’Église de Saint Spyridon à Trieste, Italie. iStock Photo.

À la fin du mois de septembre, l’Église célèbre la fête des archanges – Michel, Gabriel et Raphaël. Le mot ange ou angelos en grec signifie « messager ». Les anges, ceux sont donc des messagers de Dieu, envoyés par lui pour nous aider sur le chemin du salut. Dans ce cas, on pourrait dire que les archanges sont comme des super-messagers de Dieu, auxquels sont confiées des missions particulièrement importantes. On peut remarquer que chacun de leurs noms se termine en « el » – une terminaison hébraïque qui signifie « Dieu ». Michel – ou Mikha’el en hébreu –  signifie « Qui est comme Dieu ? » Raphaël signifie « Dieu guérit » et Gabriel – Gabri’el en hébreu – veut dire « Dieu est ma force ».

Chacun des trois archanges apparaît dans la Bible. Raphaël apparaît dans le Livre de Tobie, envoyé par Dieu pour aider le couple de Sarah et Tobie pour qu’ils puissent vivre un mariage heureux. Raphaël accompagne, guide et conseille le couple et permet à Tobie de guérir la cécité de son père. 

Quant à Gabriel, on connaît bien le récit de l’Annonciation dans l’évangile selon Saint Luc : « L’Ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ; cette jeune fille s’appelait Marie » (1,26-27). C’est la salutation de Gabriel à Marie que l’on reprend à chaque fois qu’on prie le « Je vous salue Marie » : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28). 

Michel apparaît également dans le Nouveau Testament, dans le livre de l’Apocalypse. Lorsque Lucifer, l’ange de la lumière, se rebelle contre Dieu, Michel le terrasse et l’expulse du Paradis en lui disant : « Qui est Dieu ? » se référant à l’orgueil de Lucifer qui voulait prendre la place de Dieu (Ap 12,7-9). Ainsi, Michel est connu en tant que chef de l’armée de Dieu et terreur des démons. Il est prié depuis de nombreux siècles pour combattre l’esprit du mal et repousser Satan. 

Les trois archanges n’ont pas seulement joué un rôle dans la Bible, ils ont aussi un rôle à jouer dans nos vies. Gabriel nous rappelle que Dieu est notre force, en nous rappelant de ne pas avoir peur et d’accomplir le dessein de Dieu pour nous comme l’a fait Marie. Raphaël est un guide fidèle sur le chemin de la guérison que Dieu veut accomplir pour chacun d’entre nous, afin de nous guérir dans notre corps, notre âme et notre esprit. Michel est un protecteur puissant contre les forces du mal et surtout le mal spirituel qui peut nous entraver et nous alourdir. Nous pouvons demander l’aide de ces trois grands messagers et serviteurs célestes de Dieu. Demandons la force, la guérison et la protection du Seigneur par l’intercession des Saints Gabriel, Raphaël et Michel. N’hésitons pas à implorer leur aide surtout dans les moments d’épreuve et de combat.

Prions ensemble cette prière à Saint-Michel Archange, priant pour que la victoire du Christ règne dans notre vie.

Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat
et soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon.
Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous en supplions ;
et vous, Prince de la Milice Céleste, par le pouvoir divin qui vous a été confié,
précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais
qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Amen.

Saint Paul VI, pape du dialogue élu il y a 60 ans

Le pape Paul VI avec le cardinal Albino Luciani, le futur Jean-Paul Ier. Wikimedia Commons.

Qui est Paul VI et pourquoi est-ce qu’il est important pour nous aujourd’hui ? Canonisé en 2018, Paul VI a été élu pape il y a 60 ans, le 21 juin 1963. C’était en plein milieu du Concile Vatican II, qui avait été convoquée par le pape Jean XXIII. C’est Jean XXIII qui a eu l’intuition de lancer un concile pour ouvrir les fenêtres de l’Église, pour que l’Église puisse mieux accomplir sa mission dans le monde aujourd’hui. Malheureusement, Jean XXIII est décédé quelques mois après le début du concile. Il revenait à son successeur de prendre sa suite. De fait, le nouveau pape aurait même pu arrêter le concile ou changer de direction. Paul VI a choisi tout de suite de continuer l’élan du concile et de porter ses travaux à terme. Avec Jean XXIII, il est alors « le pape du Concile » qui a travaillé ardemment pour le renouveau de l’Église dans le monde moderne. 

Giovanni Battista Montini en mille huit-cent quatre-vingts dix-sept près de Brescia dans le nord de l’Italie, il a été diplomate du Vatican en Pologne, aumônier universitaire à Rome, adjoint au Secrétaire d’État du Vatican et bras droit du pape Pie XII, avant d’être nommé archevêque de Milan, sa dernière mission avant d’être élu pape. 

Sa première encyclique, Ecclesiam Suam, qui se traduit par « Son Église » c’est-à-dire l’Église du Christ, était un fort appel au dialogue. C’était le moment où l’Église s’ouvrait au terrain peu connu et tout nouveau du dialogue avec d’autres chrétiens en dehors de l’Église catholique et avec d’autres religions telles que le judaïsme, l’islam, le bouddhisme, l’hindouisme. Les voyages de Paul VI montrent bien son ouverture au monde et aux autres traditions religieuses. Il a été le premier pape à visiter la Terre Sainte, où il a rencontré le patriarche Athénagoras. Tous les deux, ils ont enlevé les excommunications mutuelles entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique, un grand moment pour l’œcuménisme. 

Paul VI a été également le premier pape à voyager en avion, allant à New York au siège des Nations unies pour plaidoyer pour la paix dans les années tendues de la Guerre froide. Ayant lui-même vécu les deux guerres mondiales, il a déclaré à l’ONU : « Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! C’est la paix, la paix, qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité ! » Il est aussi allé en Inde pour rencontrer la diversité culturelle et religieuse du pays dans un esprit de dialogue et de fraternité. 

Paul VI a également souligné la joie de la vie chrétienne, sur lequel il a écrit son exhortation Gaudete in Domino, « Réjouissez-vous dans le Seigneur ! » Son exhortation Evangelii Nuntiandi, « Pour annoncer l’Évangile » est une boussole pour l’évangélisation qui peut nous inspirer encore aujourd’hui, afin de témoigner au Christ dans le monde contemporain. « L’Église existe pour évangéliser », a-t-il dit, à nous de trouver des moyens les plus féconds de répandre la saveur de l’Évangile dans chaque culture et dans chaque époque.  

Paul VI a donné à l’Église « un magistère de la main tendue », comme celle du Bon Samaritain, signe de l’ouverture à l’autre, au dialogue, à la solidarité et à la fraternité. Paul VI croyait profondément que l’Église a quelque chose à recevoir des diverses cultures du monde, qu’il vaut mieux être en solidarité plutôt qu’en conflit, et que Dieu se révèle à nous à travers nos relations avec ceux qui sont différents de nous. Lisons ses documents et inspirons-nous de ses enseignements afin de renouveler notre mission aujourd’hui.

De nos jours, le pape François a repris le flambeau de Paul VI, proposant à l’Église d’être en sortie à la rencontre de tous et de toutes, pour partager la joie du Christ et accomplir la mission que Dieu nous confie au service de la grande famille humaine

Saint Paul VI, pape du dialogue, priez pour nous. 

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