Homélie du pape François
À l’homme assoiffé de salut, Jésus dans l’Évangile se présente comme la source où puiser, le rocher d’où le Père fait jaillir des fleuves d’eau vive pour tous ceux qui croient en lui (cf. Jn 7, 38). Avec cette prophétie, proclamée publiquement à Jérusalem, Jésus annonce à l’avance le don de l’Esprit Saint que recevront ses disciples après sa glorification, c’est-à-dire sa mort et sa résurrection (cf. v. 39).
L’Esprit Saint est l’âme de l’Église. Il donne la vie, il suscite les différents charismesnn qui enrichissent le peuple de Dieu et surtout, il crée l’unité entre les croyants : de beaucoup il fait un seul corps, le corps du Christ. Toute la vie et la mission de l’Église dépendent de l’Esprit Saint ; c’est lui qui réalise toute chose.
La même profession de foi, comme nous le rappelle saint Paul dans la première lecture d’aujourd’hui, est possible seulement parce qu’elle est suggérée par l’Esprit Saint : « Personne n’est capable de dire : “Jésus est Seigneur” sinon dans l’Esprit Saint » (1 Co 12, 3b). Quand nous prions, c’est parce que l’Esprit Saint suscite la prière dans notre cœur. Quand nous brisons le cercle de notre égoïsme, que nous sortons de nous-mêmes et nous approchons des autres pour les rencontrer, les écouter, les aider, c’est l’Esprit de Dieu qui nous a poussés. Quand nous découvrons en nous une capacité inconnue de pardonner, d’aimer celui qui ne nous aime pas, c’est l’Esprit Saint qui nous a saisis. Quand nous passons outre les paroles de convenance et que nous nous adressons aux frères avec cette tendresse qui réchauffe le cœur, nous avons été certainement touchés par l’Esprit Saint.
C’est vrai, l’Esprit Saint suscite les différents charismes dans l’Église ; apparemment, cela semble créer du désordre, mais en réalité, sous sa conduite, cela constitue une immense richesse, parce que l’Esprit Saint est l’Esprit d’unité, qui ne signifie pas uniformité. Seul l’Esprit Saint peut susciter la diversité, la multiplicité et, en même temps, opérer l’unité. Quand nous voulons faire la diversité, et que nous nous arrêtons sur nos particularismes et sur nos exclusivismes, nous apportons la division ; et quand nous voulons faire l’unité selon nos desseins humains, nous finissons par apporter l’uniformité et l’homologation. Si au contraire, nous nous laissons guider par l’Esprit, la richesse, la variété, la diversité ne deviennent jamais conflit, parce que Lui nous pousse à vivre la variété dans la communion de l’Église. [Read more…]