Mais, dis-maman… que font les pauvres à Noël ?

En ce temps de l’Avent, nous sommes heureux de vous présenter notre série « Voix d’Espérance de Noël  ». Cette période de préparation à la naissance du Christ est un moment riche en récits, en expériences et en traditions qui façonnent ce qu’elle représente pour chacun de nous.

Pour nourrir votre espérance durant ce mois d’attente et d’anticipation, nous invitons des membres de la famille de Sel + Lumière Média à partager la manière dont leurs traditions de l’Avent et de Noël ont influencé leur propre parcours et celui de leurs communautés.

La réflexion du jour nous vient de Mireille Haj-Chahine, associée bilingue et chargée des relations avec les donateurs.

Quel est votre souvenir d’enfance préféré de Noël ? 

Quel est votre souvenir d’enfance préféré de Noël ? 

Le temps de Noël est un temps de joie, de prière et de réunion familiale, il est aussi un temps d’amour, de partage, de réconciliation et de miséricorde.  Comme j’ai perdu mon père étant très jeune, ma mère prenait en charge toute la famille avec ses multiples exigences. Dotée d’une grande foi, elle consolida son existence encore et encore dans la prière, la récitation du chapelet et la messe quotidienne. Elle veilla à nous inculquer les bonnes valeurs chrétiennes et catholiques et à les mettre en pratique. Chez nous, la fête de la sainte Barbe, qui avait lieu le 4 décembre, était le point de départ pour que chacun.e se prépare à s’occuper de la maison, participer à la décoration du grand sapin dressé au coin du salon avec les cadeaux en-dessous et de la crèche montée avec du carton et du papier tacheté. On ajoutait les Rois mages et les animaux et on attendait minuit sonnant pour ajouter l’Enfant-Jésus, le Sauveur nouveau-né. Nous tenions à ce qu’elle reste simple, humble à l’image de celle de Bethléem. Maman tenait, avec gaité de cœur, à faire plaisir à chacun.e chez nous. Elle nous préparait les cadeaux, la bouffe, telle que la dinde qui embauma par son parfum toute la maison, sans oublier le taboulé, les feuilletés, les divers soufflés et tant bien d’autres plats délicieux, etc. La veille de Noël était remarquable et tout le monde mettait la main à la pâte. 

En plus de l’ambiance féérique éclairée par des lumières multicolores, les chants de Noël retentissaient, l’odeur de la très bonne dinde remplissait la maison, et les autres plats sophistiqués que ma mère nous préparait spécialement pour le réveillon et la fête de Noël. 

Mon souvenir d’enfance va peut-être étonner plusieurs lectrices et lecteurs d’entre vous ! Car ces moments sertis de joie, de gratitude et de gaieté, étaient pour toute la famille et la parenté présente, des moments marqués par la foi et les échanges complices et joyeux. Tandis que pour moi, j’avais les larmes aux yeux et je pleurais pendant de longues heures sans comprendre à fond ce qui se passait en moi… Stupéfaite, maman me questionnait sur ce qu’il n’allait pas bien : « Avais-je manqué de quoi, me disait-elle ? Et me répétait sans cesse que nous devons être contents et super joyeux, en particulier la veille de Noël, et qu’il n’y a pas de place pour de la tristesse ou de la mélancolie.  

Je n’avais dans le cœur et sur la bouche que ceci : « Mais dis maman …. Et les pauvres que font-ils ce soir ? Qui s’occupent d’eux ou d’elles ? » Maman voulait que je regagne le cercle de mes cousin.es le plus tôt et que je mette de côté ce qui me troublait, en portant dans mes prières les pauvres et les moins choyé.es par la vie.

Ce questionnement a teinté toute ma vie après. Je me suis lancée dans la quête des belles valeurs de partage, d’amour du prochain et surtout des pauvres. Je cherchais le moyen par lequel je pouvais aider à afficher un sourire sur le visage d’une personne triste, endeuillée, etc. à l’assister pour qu’elle puisse connaître un bonheur normal et pour que sa souffrance s’éloigne et trouve un peu de douceur. Ce moment de conscience et de foi était ma source de joie. Et plus je faisais du bien, plus j’avais la joie au cœur !

 

Voici comment un chant de Noël, un passage des Écritures, une pratique liturgique, ou une préparation à l’Avent peuvent-ils m’inspirer chaque année :  

Chaque jour, c’est un Noël pour moi. Cette fête au quotidien guidée par une conscience humaine, pleine de miséricorde, d’amour et jalonnée de bonnes œuvres, façonne ma personne pour que je sois toujours constante et cohérente dans ce que j’ai à accomplir. 

Le chant de Noël qui m’inspire le plus est : « C’est Noël chaque fois …. Et que je fredonne toujours !

C’est Noël chaque fois qu’on essuie une larme dans les yeux d’un enfant

C’est Noël chaque fois qu’on dépose les armes, chaque fois qu’on s’entend.

C’est Noël chaque fois qu’on arrête une guerre et qu’on ouvre les mains.

C’est Noël chaque fois qu’on force la misère à reculer plus loin.

Refrain

C’est Noël sur la terre chaque jour,

Car Noël, Ô mon frère, c’est l’Amour.

 

C’est Noël quand nos cœurs, oubliant les offenses, sont vraiment fraternels.

C’est Noël quand enfin se lève l’espérance d’un amour plus réel. 

C’est Noël quand soudain se taisent les mensonges faisant place au bonheur

Et qu’au fond de nos vies la souffrance qui ronge trouve un peu de douceur.

Refrain…

C’est Noël dans les yeux du pauvre qu’on visite sur son lit d’hôpital.

C’est Noël dans le cœur de tous ceux qu’on invite pour un bonheur normal.

C’est Noël dans les mains de celui qui partage aujourd’hui notre pain.

C’est Noël quand le gueux oublie tous les outrages et ne sent plus sa faim.

Refrain…

Les paroles d’un chant de Mère Teresa

https://www.youtube.com/watch?v=SVawuGD24QU, m’inspirent au plus haut point : « Donne tes mains pour servir, et ton cœur pour aimer ». Nous ne pouvons pas rester passifs !! Il faut agir, bouger, faire, aider… Cela me rappelle une réplique que je répétais sans cesse en arrivant chez moi, car je partageais au sein de ma famille ce que j’ai vu ou entendu de misérable ou de douloureux la journée et qui me touchait beaucoup. J’entendais ma sœur qui me disait : « …mais il ou elle a un Dieu, Mireille ». Je m’entendais répliquer : « Oui, sans aucun doute. Mais je veux et je peux faire quelque chose … ». Je tournais le dos aux préjugés et je passais à l’action, au service !

Nous pouvons toujours faire quelque chose, offrir un don, effectuer un petit geste, afficher un sourire ou être présent.e et écouter avec du cœur. Cette écoute active, cette présence à l’autre, n’est pas juste liée à mon domaine d’études en Sciences humaines ; mais de notre relation de base en tant qu’être social, des êtres en relation. À mon humble avis, c’est cela être catholique ! Avoir à penser à l’autre, aller vers l’autre et lui tendre la main …   

Je me rappelle chaque année dans ma paroisse, mon implication dans l’animation de la belle célébration de la messe de minuit. Je faisais partie de la chorale, j’ai fait la lecture, présenté les intentions, etc.  Ceci me remplissait le cœur de joie, d’allégresse et de gratitude. 

Comment intégrer mes valeurs catholiques et ma vision du monde dans mon ministère, ma vie quotidienne ou mes relations ?

Mes valeurs catholiques sont le « fuel » de mon existence, le moteur de ma conduite et de mon discernement. Agir avec amour, respect et compassion en s’entretenant avec les autres, que ce soit dans ma vie quotidienne ou dans mon travail, va dans la même lignée tracée sur les pas de mes bien-aimés parents défunts. 

La vision du monde que j’adopte est pleine d’empathie, d’amour et d’aide. Chacun.e de nous a une mission à accomplir. Comme nous sommes des êtres créés à l’image de Dieu et baptisés, nous sommes aussi invités à être envoyés dans le monde pour répandre la Bonne Nouvelle. C’est pourquoi, nous devons être conscient.es de cette grande responsabilité qui nous est donnée pour passer à l’action, s’ouvrir à l’autre, etc. N’hésitons donc pas à agir. Laissons la passivité de côté et impliquons-nous !  

En tout temps, mon action est teintée par mes valeurs catholiques inculquées dans mon enfance, dans ma famille et mes rapports avec les autres. À l’exemple de mes parents qui mettaient le Christ au centre de leur vie, je me souviens de ma mère qui nous répétait souvent : « Si on ne vous a rien laissé, … vous avez au moins un héritage spirituel et catholique dont nous en sommes très fiers ».

Je suis trop chanceuse et je remercie Dieu de m’avoir donné des parents débordants de foi, de compassion, de miséricorde et d’amour du Christ, du prochain et surtout du pauvre. Oui, du pauvre…. Le surnom de mon propre père était : le saint, l’homme de Dieu sur terre et le père des pauvres ! En toute reconnaissance, je peux dire que je viens d’une famille qui baigne dans la foi, la prière et les bonnes actions. Je vais avoir de la peine si j’entends quelqu’un.e malade, endeuillé.e ou qui souffre et que je reste indifférente. C’est plus fort que moi ! Je dois penser à lui venir en aide, lui rendre visite et à penser comment puis-je pousser plus loin sa souffrance, le ou la laisser reprendre un peu son souffle et retrouver un bonheur normal.  

Le Seigneur, sans aucun doute, m’a donné de multiples talents pour que je les utilise dans toutes les sphères de ma vie, et ne pas les garder de côté. J’en suis profondément reconnaissante ! et je suis la même personne au sein de ma famille, dans mon travail, dans ma vie quotidienne et dans mes relations avec les autres. J’essaie toujours de faire de mon mieux et de présenter le meilleur de moi-même. Puisque je vise en premier l’autre qui a un cœur qui bat, donc est comme moi. Ce que j’aimerais avoir pour moi-même, je l’offrirais à l’autre !

Ainsi, plusieurs valeurs catholiques teintent les différents aspects de ma vie quotidienne. Au travail, mon rôle d’Associée bilingue et chargée des relations avec les donatrices et les donateurs, est la continuité de ce que je possède comme valeurs ancrées, croyances vives et pratiques solides de la foi. 

Au niveau professionnel, communautaire et social, le respect, l’écoute active et la gratitude sont de mise. Sans oublier l’empathie et l’espérance qui se ressent lors d’un entretien, par exemple, avec les donatrices et les donateurs. 

Je crois vivement que sourire à un frère, lui tendre la main, le laisser parler, l’écouter sans porter un jugement et agir en tournant le dos aux préjugés sont des gestes simples qu’on peut faire facilement. Je peux témoigner de la vraie souffrance durant le temps de la COVID 19 : Cet exemple criant de ce qu’une personne vivant avec le sentiment de solitude ou d’abandon peut nous offrir comme leçon. Quelques-un.es nous ont appelé, car ils ou elles n’avaient personne à qui parler, à qui se confier ou craignaient de mourir seul.es sans être nécessairement en réconciliation avec le Seigneur, et tenaient absolument à accéder à un prêtre. D’autres qui souffraient en silence n’avaient plus le goût de vivre ou ne voyaient plus d’issue à leur douleur. 

Ma façon de les accueillir, les écouter activement, c’était de l’accompagnement psychologique et spirituel que je faisais. Je leur parlais de prier saint Charbelle médecin du Ciel, ce moine et ermite libanais qui pourrait intercéder -pour elles et pour eux-, puisqu’il continue jusqu’à nos jours à faire des miracles. Rappelons ici, que récemment le pape Léon XIV s’est recueilli et a prié devant la tombe de saint Charbel à Anaya, lors de sa visite apostolique au Liban. Mon action était ainsi guidée par ces mêmes valeurs de compassion, d’espérance, de respect, de patience et surtout de bienveillance et d’amour.

Je lance ici un appel urgent, à toutes et à tous : « Donnez avec du cœur en ce temps de Noël, surtout pour la personne qui a faim, qui est dans le besoin et qui dépend d’une banque alimentaire ». Car de nos jours, les banques alimentaires malgré leur mission essentielle, ne peuvent pas corriger des facteurs entravant leur développement… Par notre geste, nous pouvons certes alléger la faim et ne pas l’effacer complètement ; mais la reculer plus loin ! De plus, nous avons la responsabilité de soutenir les fondations qui s’occupent de nos sœurs et nos frères qui ont soif d’une nourriture spirituelle, de la miséricorde entre les un.es les autres, et de l’espérance pour continuer à vivre et à fonctionner, telles que Sel + Lumière Média. Après tout, rien ne vaut un : « Merci beaucoup, Mme Mireille, pour votre soutien, votre bienveillance et votre foi. Cela m’a fait du bien de vous avoir au bout du fil. Ou encore, merci pour votre belle mission qui redonne un nouveau souffle à ma vie ».

Voici un autre exemple vécu récemment : J’ai vu une dame qui devait retourner chez elle pendant la grève des moyens de transports, à Montréal, après la messe de dimanche matin. Sur le parvis, elle attendait impatiemment d’avoir un « lift », mais les fidèles ignoraient totalement sa situation, malgré l’annonce du prêtre à son sujet. Le froid, la neige et l’humidité semblaient ne pas trop la décourager. Elle décida de rentrer à pied et ne savait pas quoi faire… Je lui ai offert de l’argent pour qu’elle puisse se payer un taxi. Une chose qu’elle a faite ! Elle n’arrêtait pas de me remercier pour ma sensibilité face à son besoin criant, et surtout qu’il faisait très mauvais ce jour-là. Mes ami.es qui me voyaient passer à l’action, n’en revenaient pas que j’ai été la seule à sentir l’appel d’intervenir pour lui venir en aide. Et vous qu’aurez-vous fait dans une telle situation ? Comment accomplir de bonnes actions et mettre en pratique vos valeurs et vos talents ? 

Un joyeux Noël à toutes et à tous et une Nouvelle année dans la joie et la paix à vous et à vos proches ! 

Un Noël différent | Voix d’Espérance de Noël

En ce temps de l’Avent, nous sommes heureux de vous présenter notre série « Voix d’Espérance de Noël  ». Cette période de préparation à la naissance du Christ est un moment riche en récits, en expériences et en traditions qui façonnent ce qu’elle représente pour chacun de nous.

Pour nourrir votre espérance durant ce mois d’attente et d’anticipation, nous invitons des membres de la famille de Sel + Lumière Média à partager la manière dont leurs traditions de l’Avent et de Noël ont influencé leur propre parcours et celui de leurs communautés.

La réflexion du jour nous vient de notre collègue Marjorie Poliquin.

Quel est votre souvenir d’enfance préféré de Noël ?

Je me souviens d’un Noël au cours de mon enfance, qui ne fut pas comme les autres. Cette année-là, une partie de notre appartement avait brûlé. Ma mère n’avait pas du tout la tête à la fête. Toutefois, elle désirait que moi, sa fille, puisse tout de même passer un beau Noël. Alors, elle m’avait envoyée passer le réveillon et le Jour de Noël dans la famille d’une amie à moi.  J’ai très peu de souvenir de l’ambiance, de ce que nous avions fait et de ce que nous avions mangé. Ce dont je me souviens, et je m’en rappelle comme si c’était hier : ma mère m’avait fait un cadeau, que j’avais déballé là-bas, dans cette famille, la veille de Noël. C’était un coffre à bijoux musical, en forme de cœur.  Lorsqu’on l’ouvrait, une musique classique jouait. Ce soir-là, après l’avoir déballé, j’étais tellement émue, tellement contente, tellement triste et tellement nostalgique. Ma mère me manquait, ma famille me manquait, c’était mon premier Noël sans ma famille. Malgré tout, ce cadeau m’avait apporté une forme de joie, de consolation et de réconfort. 

J’ai gardé ce coffre à bijoux pendant plus de 30 ans. J’ai dû le jeter car il était devenu trop endommagé. Pendant ces 30 années, chaque fois que je l’ai pris dans mes mains, que je l’ai ouvert et que j’ai entendu cette musique, ça m’a ramené à ce Noël d’enfance que je n’avais jamais oublié. C’est comme si ma mère m’avait dit, même si tu ne me vois pas, je suis là avec toi et je pense à toi. 

C’est comme Jésus qu’on ne voit pas, mais qui est là. Qui peut être là, dans notre cœur, si on lui ouvre la porte de son cœur. Il est là pour nous apporter la joie, l’amour, la consolation, le pardon et le réconfort, dans nos épreuves de la vie. 

Ce Noël faites-vous le cadeau d’ouvrir votre cœur à Jésus, si vous l’avez déjà fait, vous pouvez le faire à nouveau. Oui, Jésus c’est vraiment le plus beau des cadeaux pour Noël, ça durée de vie est éternelle!

En attendant l’anniversaire de Jésus | Voix d’Espérance de Noël

Sœur Orianne avec sœur Mary Joane Caritas. Photo publiée avec autorisation.

En ce temps de l’Avent, nous sommes heureux de vous présenter notre série « Voix d’Espérance de Noël  ». Cette période de préparation à la naissance du Christ est un moment riche en récits, en expériences et en traditions qui façonnent ce qu’elle représente pour chacun de nous

Pour nourrir votre espérance durant ce mois d’attente et d’anticipation, nous invitons des membres de la famille de Sel + Lumière Média à partager la manière dont leurs traditions de l’Avent et de Noël ont influencé leur propre parcours et celui de leurs communautés.

La réflexion du jour nous vient de Sr Orianne Pietra René, FSP, qui écrit sur une expérience de Noël qui l’a rapprochée de Dieu d’une manière nouvelle.

Bienvenue à l’Avent et à notre série « Voix de l’espoir à Noël : histoires et réflexions pour la saison ». Cette période de préparation à la célébration de la naissance du Christ est riche en histoires, en expériences et en traditions qui définissent ce que cette saison signifie pour chacun d’entre nous.

Pour vous inspirer d’espoir pendant ce mois d’attente et d’anticipation, nous avons invité des membres de la famille Salt + Light Media à partager la façon dont leurs traditions de l’Avent et de Noël ont marqué leur propre parcours et celui de leurs communautés.

La réflexion d’aujourd’hui nous vient de Sr Orianne Pietra René, FSP, qui écrit sur une expérience de Noël qui l’a rapprochée de Dieu d’une manière nouvelle.

Quelques années avant d’entrer au couvent, j’ai vécu un Noël que je n’oublierai jamais. J’étais au Japon pour rendre visite à ma famille, profitant de mes vacances d’hiver après avoir enseigné à l’école primaire. Les rues de la ville étaient animées par de magnifiques lumières, des chansons sur le thème des fêtes, du matcha inspiré de Noël et des décorations chaleureuses. Il y avait une absence notable de tout ce qui concernait Jésus, mais cela ne m’a pas surprise. Je ne m’attendais guère à voir des crèches ou à entendre des vœux de « Joyeux Noël » dans un pays où moins de 2 % de la population est chrétienne. Mais même si j’avais anticipé l’absence de crèches, d’hymnes ou de « Joyeux Noël », je n’avais pas prévu le sentiment de vide et de solitude que cette absence allait me laisser. Ce n’était pas seulement parce que les traditions que je connaissais et aimais manquaient, mais aussi parce que je réalisais ce qui manquait – ou qui manquait – aux personnes incroyables qui m’entouraient. Je me suis demandé combien de personnes qui passaient à côté de moi dans la rue avaient déjà entendu parler de Jésus. 

Puis, à l’approche de la veille de Noël, je me suis rendu compte d’autre chose :

Il n’y avait pas d’église catholique à proximité. De plus, je n’avais pas facilement accès à un moyen de transport sûr pour me rendre seule à une église plus éloignée.

Ce fut le premier (et unique) Noël depuis que je suis devenue catholique où je n’ai pas pu célébrer la naissance du petit Jésus à la messe. Les circonstances n’étaient la faute de personne, et je me suis efforcée de rester joyeuse et de profiter de ma famille et de nos aventures… mais à l’intérieur, je ressentais une tristesse dont l’intensité m’a surprise. C’était la tristesse de manquer un jour saint d’obligation, même si je remplissais les critères pour obtenir une dispense. Plus encore, j’avais l’impression de manquer l’anniversaire de la personne que j’aimais le plus. Je voulais de tout mon cœur célébrer avec lui à la messe, entourée de ceux que j’espérais ardemment connaître, aimer et célébrer aussi. J’ai prié d’une manière très particulière la veille de Noël, en union avec ceux qui célébraient à travers le monde, et j’ai chanté « Joyeux anniversaire » à l’enfant Jésus à voix basse, surprise par les larmes de nostalgie qui accompagnaient la mélodie.

Le lendemain matin, jour de Noël, j’étais avec ma famille dans une papeterie. J’ai choisi des post-it qui avaient un charme que seuls les créateurs japonais de papeterie peuvent apporter. Je savais que mes élèves adoreraient les voir apparaître sur leurs devoirs corrigés pendant le reste de l’année. Je les ai apportés à la caisse, me fiant à l’écran du caissier pour connaître le montant exact à payer, car nous ne parlions pas la même langue. Il a emballé mon petit paquet avec soin et précision et me l’a remis à deux mains. Je l’ai accepté à deux mains et l’ai remercié en disant « arigato ». Je me suis détourné pour rejoindre ma famille et j’avais fait quatre ou cinq pas depuis la caisse lorsque je l’ai entendu m’appeler dans un anglais approximatif : « Joyeux Noël ! »

De gauche à droite, les sœurs Orianne, Margaret Edward, Mary Domenica, Fay Josephine et Mary Joane Caritas.

Je me suis figée pendant une fraction de seconde, puis je me suis retournée avec un immense sourire illuminant mon visage. J’avais les larmes aux yeux et la joie dans la voix avant même de réaliser que je répondais : « Joyeux Noël ! »

C’était une interaction toute simple. Mais elle m’a transformé. Dans ce geste simple et courageux d’une caissière saluant un étranger avec un mot de son pays natal, Jésus m’a rappelé trois choses : qu’il était avec moi ce Noël-là, qu’il m’attendait à la messe et qu’il était aussi à l’œuvre parmi les gens de cet endroit – il ne les avait pas abandonnés non plus. 

Ce jour-là, Jésus a instauré une nouvelle tradition de Noël avec moi. J’ai commencé à prier pour qu’il naisse dans le cœur de ceux qui ne le connaissaient pas encore. Plusieurs années plus tard, j’ai passé mon premier Noël dans un couvent avec les Filles de Saint-Paul. C’est là que j’ai commencé à réaliser que Jésus avait semé dans mon cœur des graines qu’il souhaitait voir grandir davantage dans l’appel à la vie religieuse. Cette tradition qu’il a instaurée avec moi s’est aujourd’hui transformée en une prière spéciale de nos sœurs pour ceux qui n’ont pas encore rencontré le Christ. D’une manière particulière, je pense toujours au peuple japonais dans nos prières de Noël, confiante que le Saint-Esprit continue son œuvre pour que l’Évangile porte pleinement ses fruits là où le Christ n’est pas encore largement connu. Grâce aux prières et au travail des chrétiens du monde entier, et grâce à l’ouverture de cœur particulière qu’apporte la période de Noël, j’attends avec impatience le jour où nous, de toutes les nations, chanterons joyeusement le chant des anges de cette nuit fatidique : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. »

+Gloria Deo, pax hominibus+

 

Vivre la paix et la gratitude à Noël | Voix d’Espérance de Noël

En ce temps de l’Avent, nous sommes heureux de vous présenter notre série « Voix d’Espérance de Noël : Histoires et Réflexions de notre communauté ». Cette période de préparation à la naissance du Christ est un moment riche en récits, en expériences et en traditions qui façonnent ce qu’elle représente pour chacun de nous.

Pour nourrir votre espérance durant ce mois d’attente et d’anticipation, nous invitons des membres de la famille de Sel + Lumière Média à partager la manière dont leurs traditions de l’Avent et de Noël ont influencé leur propre parcours et celui de leurs communautés.


La réflexion du jour nous est rédigée par Aline Haddad, notre spécialiste marketing bilingue.

Avez-vous une tradition particulière, familiale ou culturelle, que vous pratiquez pour l’Avent ou Noël ?

Chaque année, à la Sainte-Barbe qui est célébrée le 4 décembre au Liban, nous commençons officiellement le temps de l’Avent chez nous. C’est à cette date que ma petite famille se rassemble pour manger ensemble et faire le sapin de Noël. Aussi nous plantons le blé dans trois petites assiettes qui en quelques jours deviendront petites pousses de blé, que nous laisserons grandir tout au long du mois de décembre, et seront déposées devant la crèche le jour de Noël.

Tout le monde met la main à la pâte pour la décoration de Noël, et c’est ce qui rend cette tradition si vivante et si précieuse. Nous installons ensuite la crèche, une étape importante qui nous recentre sur le sens profond de cette période.

Aujourd’hui, je continue de transmettre ces traditions à ma fille. À travers ces gestes simples mais symboliques, j’espère lui partager la beauté de l’attente, de la préparation et de la joie qui accompagne Noël.

La veille de Noël, notre grande famille se retrouve presque toujours : échange de cadeaux, repas traditionnel, rires, discussions, effervescence… Et bien sûr, nous allons ensemble à la messe de minuit. Même au milieu de la fête, nous n’oublions pas l’essentiel : la prière, le recueillement et l’accueil de Jésus dans nos vies.

Il arrive parfois que la fatigue ou les circonstances nous empêchent d’aller à la messe de minuit, mais dans ce cas, c’est simplement le lendemain que nous nous rendons à la célébration. Pour nous, l’important est d’honorer ce moment avec cœur, en famille, dans la paix et la gratitude.

 

Comment intégrez-vous vos valeurs catholiques et votre vision du monde dans votre travail, votre vie quotidienne ou vos relations ?

Mes valeurs catholiques ne sont pas seulement liées aux moments de prière ou aux célébrations liturgiques : elles façonnent ma manière de vivre à chaque journée. Il y a d’abord ce rythme intérieur qui m’accompagne. Chaque jour je commence ma journée par une période de silence qui me permet de faire aussi ma réflexion sur beaucoup de choses dans la vie. Et bien sûr la prière est essentielle chaque matin quand je commence ma journée, ce qui me permet d’affronter ma journée avec joie et une paix extraordinaire, De même chaque soir, je prends un temps de prière avec ma fille avant de dormir. Ces instants simples nous rappellent l’essentiel : vivre la paix, la confiance et la gratitude.

Dans ma vie professionnelle, dans la communauté et en société, trois valeurs me guident de façon très concrète : le respect, la patience et le pardon. Ces valeurs, loin d’être abstraites, s’incarnent dans mes choix, mes paroles et ma façon d’être avec les autres.

 

Si vous pouviez envoyer un message de Noël à notre communauté Sel + Lumière Média et à nos téléspectateurs, quel serait-il ?

En cette belle saison de Noël, je souhaite adresser un message de paix, de lumière et de joie à tous les téléspectateurs de Sel + Lumière Média, ainsi qu’à toutes les personnes qui soutiennent cette fondation et qui nous accompagnent par leur fidélité et leur prière.

Que cette fête soit pour vous un moment d’espérance renouvelée, de gratitude et de partage. Que la naissance du Christ illumine vos cœurs et vos foyers, et vous guide vers une nouvelle année remplie de paix intérieure et de douceur.

J’aimerais aussi offrir une pensée et une prière spéciale à toutes celles et ceux qui vivent Noël seuls cette année. Que le Seigneur vous entoure de sa présence réconfortante, qu’Il pose sur vous Son regard de tendresse et qu’Il vous accorde la force et la consolation dont vous avez besoin. Sachez que vous n’êtes pas oubliés : nous pensons à vous, nous vous portons dans nos prières, et vous faites pleinement partie de cette grande famille spirituelle.

Que la lumière de Noël vous accompagne, aujourd’hui et chaque jour.

Présentation de la série: Voix d’Espérance de Noël

Histoires et Réflexions de notre communauté

Dimanche prochain, nous entamerons à nouveau la période de l’Avent. Cette période de préparation à la naissance du Christ est un moment riche en récits, en expériences et en traditions qui façonnent ce qu’elle représente pour chacun de nous.

Pour nourrir votre espérance durant ce mois d’attente et d’anticipation, nous invitons des membres de la famille de Sel + Lumière Média à partager la manière dont leurs traditions de l’Avent et de Noël ont influencé leur propre parcours et celui de leurs communautés.

Bienvenue dans notre nouvelle série, Voix d’Espérance de Noël : Histoires et Réflexions de notre communauté

Tous les lundis, nous publierons un bref article rédigé par un membre de notre équipe ou un ami cher de notre ministère médiatique, qui abordera un ou plusieurs thèmes liés à l’Avent et à Noël. Il pourra s’agir de réflexions sur les pratiques liturgiques, les dévotions, des passages des Écritures ou des fêtes de décembre qui leur sont chères, ou encore d’un souvenir d’enfance qu’ils gardent en mémoire, ou d’un film, d’une chanson ou d’un chant de Noël préféré qui leur apporte de la joie à cette période de l’année !

Vous pouvez lire l’intégralité de la série, au fur et à mesure de son développement, sur cette page.

Tout au long du mois, nous espérons que vous nous accompagnerez et apprécierez cette nouvelle série. Et si vous avez un souvenir, une pratique ou une chanson que vous aimeriez partager, n’hésitez pas à nous envoyer un message sur Facebook, Instagram, ou X (Twitter)

Avant tout, nous vous souhaitons un Avent plein d’espoir et une célébration bénie de la naissance du Christ !

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