Vivre la paix et la gratitude à Noël | Voix d’Espérance de Noël

En ce temps de l’Avent, nous sommes heureux de vous présenter notre série « Voix d’Espérance de Noël : Histoires et Réflexions de notre communauté ». Cette période de préparation à la naissance du Christ est un moment riche en récits, en expériences et en traditions qui façonnent ce qu’elle représente pour chacun de nous.

Pour nourrir votre espérance durant ce mois d’attente et d’anticipation, nous invitons des membres de la famille de Sel + Lumière Média à partager la manière dont leurs traditions de l’Avent et de Noël ont influencé leur propre parcours et celui de leurs communautés.


La réflexion du jour nous est rédigée par Aline Haddad, notre spécialiste marketing bilingue.

Avez-vous une tradition particulière, familiale ou culturelle, que vous pratiquez pour l’Avent ou Noël ?

Chaque année, à la Sainte-Barbe qui est célébrée le 4 décembre au Liban, nous commençons officiellement le temps de l’Avent chez nous. C’est à cette date que ma petite famille se rassemble pour manger ensemble et faire le sapin de Noël. Aussi nous plantons le blé dans trois petites assiettes qui en quelques jours deviendront petites pousses de blé, que nous laisserons grandir tout au long du mois de décembre, et seront déposées devant la crèche le jour de Noël.

Tout le monde met la main à la pâte pour la décoration de Noël, et c’est ce qui rend cette tradition si vivante et si précieuse. Nous installons ensuite la crèche, une étape importante qui nous recentre sur le sens profond de cette période.

Aujourd’hui, je continue de transmettre ces traditions à ma fille. À travers ces gestes simples mais symboliques, j’espère lui partager la beauté de l’attente, de la préparation et de la joie qui accompagne Noël.

La veille de Noël, notre grande famille se retrouve presque toujours : échange de cadeaux, repas traditionnel, rires, discussions, effervescence… Et bien sûr, nous allons ensemble à la messe de minuit. Même au milieu de la fête, nous n’oublions pas l’essentiel : la prière, le recueillement et l’accueil de Jésus dans nos vies.

Il arrive parfois que la fatigue ou les circonstances nous empêchent d’aller à la messe de minuit, mais dans ce cas, c’est simplement le lendemain que nous nous rendons à la célébration. Pour nous, l’important est d’honorer ce moment avec cœur, en famille, dans la paix et la gratitude.

 

Comment intégrez-vous vos valeurs catholiques et votre vision du monde dans votre travail, votre vie quotidienne ou vos relations ?

Mes valeurs catholiques ne sont pas seulement liées aux moments de prière ou aux célébrations liturgiques : elles façonnent ma manière de vivre à chaque journée. Il y a d’abord ce rythme intérieur qui m’accompagne. Chaque jour je commence ma journée par une période de silence qui me permet de faire aussi ma réflexion sur beaucoup de choses dans la vie. Et bien sûr la prière est essentielle chaque matin quand je commence ma journée, ce qui me permet d’affronter ma journée avec joie et une paix extraordinaire, De même chaque soir, je prends un temps de prière avec ma fille avant de dormir. Ces instants simples nous rappellent l’essentiel : vivre la paix, la confiance et la gratitude.

Dans ma vie professionnelle, dans la communauté et en société, trois valeurs me guident de façon très concrète : le respect, la patience et le pardon. Ces valeurs, loin d’être abstraites, s’incarnent dans mes choix, mes paroles et ma façon d’être avec les autres.

 

Si vous pouviez envoyer un message de Noël à notre communauté Sel + Lumière Média et à nos téléspectateurs, quel serait-il ?

En cette belle saison de Noël, je souhaite adresser un message de paix, de lumière et de joie à tous les téléspectateurs de Sel + Lumière Média, ainsi qu’à toutes les personnes qui soutiennent cette fondation et qui nous accompagnent par leur fidélité et leur prière.

Que cette fête soit pour vous un moment d’espérance renouvelée, de gratitude et de partage. Que la naissance du Christ illumine vos cœurs et vos foyers, et vous guide vers une nouvelle année remplie de paix intérieure et de douceur.

J’aimerais aussi offrir une pensée et une prière spéciale à toutes celles et ceux qui vivent Noël seuls cette année. Que le Seigneur vous entoure de sa présence réconfortante, qu’Il pose sur vous Son regard de tendresse et qu’Il vous accorde la force et la consolation dont vous avez besoin. Sachez que vous n’êtes pas oubliés : nous pensons à vous, nous vous portons dans nos prières, et vous faites pleinement partie de cette grande famille spirituelle.

Que la lumière de Noël vous accompagne, aujourd’hui et chaque jour.

Sainte Barbe : L’Histoire d’une Chrétienne Martyre au Courage inébranlable !

Francesco Soderini, Sainte Barbe et son père foudroyé, vers 1700. Wikimedia Commons.

Sainte Barbe est une sainte et martyre (des années +235) vénérée dans la religion chrétienne, catholique et orthodoxe, dont la fête est célébrée surtout au Liban. Elle incarne le courage et la dévotion dans le visage de l’adversité. Son histoire fascinante transcende les époques pour nous rappeler la force de la foi et la persévérance face à l’oppression. 

Originaire de Nicomédie en Asie mineure (l’actuelle Turquie), sainte Barbe a vécu au IIIe siècle à Héliopolis (aujourd’hui Baalbek, au Liban) sous l’empereur Maximien, une période de persécution religieuse intense. Sa décision de se convertir au christianisme et sa résistance à l’opposition de son propre père, un riche païen nommé Dioscore qui voulait la marier à un prince Perse, en font un symbole puissant de sa foi inébranlable. 

Elle était d’une beauté extraordinaire et d’une grande intelligence. À l’âge de 16 ans, elle se convertit au christianisme, et s’enfuit dans les champs de blé pour fuir son père. 

Retrouvée, elle fut emprisonnée dans une tour et torturée. La tour a été incendiée mais sainte Barbe resta vivante. Finalement, elle fut martyrisée et exécutée par son propre père. C’est à ce moment qu’un éclair foudroya Dioscore qui est mort brûlé.

Appelée aussi « sainte de feu », elle est la sainte patronne protectrice des mineurs et des sapeurs-pompiers en France et de certains métiers d’ingénierie dans plusieurs pays de l’Occident et de l’Orient.

Son histoire, sa conversion, son martyre tragique, et son héritage perdurent à travers les générations et sont célébrés même aujourd’hui.

En 1969, l’église consacre le jour du 4 décembre la fête de sainte Barbe.

 

Eid El Barbara ou la fête de sainte Barbe au Liban

La fête de sainte Barbe est largement célébrée au Liban. Selon la tradition, il s’agit d’une fête qui précède Noël et est accompagnée de diverses célébrations et coutumes. L’histoire commence la veille de la fête de sainte-Barbe, le 3 décembre : des enfants se déguisent représentant la sainte Barbe qui s’est échappée de la tour où elle était emprisonnée. Les familles se rendent visite et se retrouvent. En se rendant chez les voisins et les membres de leur famille, et les enfants reçoivent de l’argent et des desserts, faits maison, spécialement par leur famille.

Sainte Barbe s’est cachée dans un champ de blé. Le blé est donc devenu un symbole très important de cette fête. Chaque famille prépare Noël en plantant des graines de blé et de lentilles dans trois petits plats recouverts de coton imbibé d’eau, symbolisant la Trinité. Les petites pousses sont arrosées quotidiennement jusqu’à Noël, lorsque de petites pousses se forment, c’est un signe de bénédiction et de prospérité pour la nouvelle année.

Aussi les familles préparent des mets traditionnels surtout à base de blé tel que l’amhieh. En plus des desserts comme les maakroun, mchabbak, katayef qui sont préparés surtout ce jour-là. Et ils nous rappellent des souvenirs exceptionnels qu’on porte toute la vie, et on la transmet aux générations futures.

(Photos reproduites avec l’aimable autorisation de Délices des cèdres sur Facebook.

Utilisées avec permission.)

 

(Photo de Wikimedia Commons)

 

À côté des traditions, la fête religieuse se traduit par la visite des chrétiens libanais de leur église pour célébrer la messe à cette occasion.

C’est à la sainte Barbe que les Libanais commencent à décorer leurs maisons pour Noël en dressant le sapin et montant la crèche, et ils se préparent pour la venue du petit Enfant Jésus. C’est ainsi que les trois petites assiettes plantées à la sainte Barbe seront disposées devant la crèche le 24 décembre. Cette décoration sera retirée après l’Épiphanie soit après le 6 janvier de la Nouvelle année.

La période de pratiques religieuses et des préparations pour la naissance de Jésus est accompagnée soit par des œuvres de charité, telles que le don de la nourriture aux nécessiteux, ou de l’argent ou du matériel à des organisations actives dans le pays.

La célébration de la Sainte-Barbe porte de beaux souvenirs d’enfance en famille que les Libanais insistent à préserver malgré les situations politiques et économiques actuelles. Ils la transmettent d’une génération en génération.

Les Libanais se félicitent en disant Barbara mbarkeh (Jour de la Sainte-Barbe béni) ou kel Barbara w ento bi kheir (Bonne Sainte-Barbe).

 

Prière à sainte Barbe

« Sainte Barbe, sainte bien-aimée des Libanais, nous nous tournons vers toi en ces temps incertains, Toi qui as montré la force de ta foi face à l’adversité.

Protège notre cher Liban, terre de diversité, garde-nous des tourments, des conflits et de la discorde, guide nos dirigeants vers la sagesse et la paix, ô sainte Barbe.

Nous te prions pour que nos traditions perdurent, malgré les défis économiques et politiques qui nous assaillent, que la fête en ton honneur demeure un lien sacré.

Inspire nos cœurs à la solidarité et à la charité, aide-nous à soutenir nos concitoyens dans le besoin, et à maintenir l’amour et l’unité dans notre société.

Sainte Barbe, veille sur nous, sur notre nation, que ta lumière brille sur le Liban, même dans l’obscurité, et que nous puissions continuer à célébrer ta mémoire avec fierté.

Amen. »

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