Message Urbi et Orbi du pape Benoît XVI pour Noël 2011

Voici le message Urbi et Orbi prononcé par le Pape, le jour de Noël.

« Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier !

Le Christ est né pour nous ! Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. Qu’à tous parvienne l’écho de l’annonce de Bethléem, que l’Église catholique fait retentir dans tous les continents, au-delà de toute frontière de nationalité, de langue et de culture. Le Fils de la Vierge Marie est né pour tous, il est le Sauveur de tous.

Une antique antienne liturgique l’invoque ainsi : « O Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations, viens, Seigneur, viens nous sauver ! » Veni ad salvandum nos ! Viens nous sauver ! C’est le cri de l’homme de tous les temps, qui se sent incapable de surmonter tout seul difficultés et périls. Il a besoin de mettre sa main dans une main plus grande et plus forte, une main qui de là-haut se tende vers lui. Chers frères et sœurs, cette main c’est Jésus, né à Bethléem de la Vierge Marie. Il est la main que Dieu a tendue à l’humanité, pour la faire sortir des sables mouvants du péché et la faire reprendre pied sur le roc, le roc solide de sa Vérité et de son Amour (cf. Ps 39 [40], 3).

Oui, voici le sens du nom de cet Enfant, le nom que, par volonté de Dieu, lui ont donné Marie et Joseph : il s’appelle Jésus, c’est-à-dire « Le-Seigneur-sauve » (cf. Mt 1, 21 ; Lc 1, 31). Il a été envoyé par Dieu le Père pour nous sauver surtout du mal profond, enraciné dans l’homme et dans l’histoire : ce mal qui est la séparation d’avec Dieu, l’orgueil et la présomption d’agir par soi-même, de se mettre en concurrence avec Dieu et de se substituer à Lui, de décider ce qui est bien et ce qui est mal, d’être le maître de la vie et de la mort (cf. Gn 3, 1-7). C’est le grand mal, le grand péché, dont nous les hommes, nous ne pouvons pas nous sauver si nous ne nous en remettons pas à l’aide de Dieu, si nous ne crions pas vers Lui : « Veni ad salvandum nos ! –Viens nous sauver ! »

Le fait même d’élever vers le Ciel cette invocation, nous met déjà dans la juste condition, nous met dans la vérité de nous-mêmes : en effet, nous sommes ceux qui ont crié vers Dieu et qui ont été sauvés (cf. Est [grec] 10, 3f). Dieu est le Sauveur, nous sommes ceux qui sont en danger. Il est le médecin, nous sommes les malades. Le reconnaître est le premier pas vers le salut, vers la sortie du labyrinthe dans lequel nous nous enfermons nous-mêmes par notre orgueil. Lever les yeux vers le Ciel, tendre les mains et demander de l’aide c’est la voie de sortie, pourvu qu’il y ait Quelqu’un qui écoute, et qui peut venir à notre secours.

Jésus Christ est la preuve que Dieu a écouté notre cri. Pas seulement ! Dieu nourrit pour nous un amour si fort qu’Il ne peut pas rester en Lui-même, qu’Il sort de Lui-même et vient en nous, partageant au plus profond notre condition (cf. Ex 3, 7-12). La réponse que Dieu a donnée en Jésus au cri de l’homme dépasse infiniment notre attente, atteignant une solidarité telle qu’elle ne peut être seulement humaine, mais divine. Seul le Dieu qui est amour et l’amour qui est Dieu pouvait choisir de nous sauver par cette voie, qui est certainement la plus longue, mais qui est celle qui respecte sa vérité et la nôtre : la voie de la réconciliation, du dialogue, de la collaboration.

C’est pourquoi, chers frères et sœurs de Rome et du monde entier, en ce Noël 2011, tournons-nous vers l’Enfant de Bethléem, vers le Fils de la Vierge Marie, et disons : « Viens nous sauver ! ». Nous le répétons en union spirituelle avec tant de personnes qui vivent des situations particulièrement difficiles, et en nous faisant la voix de celui qui n’a pas de voix.

Ensemble, invoquons l’aide divine pour les populations de la Corne de l’Afrique qui souffrent de la faim et de la famine, souvent aggravées par une situation persistante d’insécurité. Que la Communauté internationale ne prive pas de son aide les nombreux réfugiés provenant de cette Région, durement éprouvés dans leur dignité.

Puisse le Seigneur donner du réconfort aux populations de l’Asie du sud-est, particulièrement de la Thaïlande et des Philippines, qui sont encore dans de graves situations de souffrance à cause des récentes inondations.

Puisse le Seigneur secourir l’humanité blessée par de nombreux conflits qui, aujourd’hui encore, ensanglantent la planète. Lui, qui est le Prince de la Paix, qu’il donne paix et stabilité à la Terre qu’il a choisie pour venir dans le monde, encourageant la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. Qu’il fasse cesser les violences en Syrie, où beaucoup de sang a déjà été versé. Qu’il favorise la pleine réconciliation et la stabilité en Irak et en Afghanistan. Qu’il donne une vigueur renouvelée, pour l’édification du bien commun, à toutes les composantes de la société dans les Pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Puisse la naissance du Sauveur soutenir les perspectives de dialogue et de collaboration au Myanmar, pour la recherche de solutions partagées. Que la Nativité du Rédempteur garantisse la stabilité politique aux Pays africains de la Région des Grands Lacs et accompagne l’engagement des habitants du Sud-Soudan pour la sauvegarde des droits de tous les citoyens.

Chers frères et sœurs, tournons notre regard vers la Grotte de Bethléem : l’Enfant que nous contemplons est notre salut ! Il a apporté au monde un message universel de réconciliation et de paix. Ouvrons-lui notre cœur, accueillons-le dans notre vie. Répétons-lui avec confiance et espérance : « Vieni ad salvandum nos ! ».

Bienheureuse Marie-Rose Durocher, de St-Antoine-sur-Richelieu au monde entier

Bienheureuse Marie-Rose Durocher, de St-Antoine-sur-Richelieu au monde entier

Les Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie célèbrent le bicentenaire de l’anniversaire de naissance de leur fondatrice, Marie-Rose Durocher, béatifiée par Jean-Paul II en 1982.

Notre nouveau focus catholique donne l’occasion de découvrir la fécondité de la vie de cette bienheureuse dans le monde.

A ne pas manquer ce soir

Vendredi 25 novembre 19h30 et 23h30 HE
et Dimanche 27 novembre 19h30 et 23h30 HE

Voyage apostolique de Benoît XVI au Bénin

Deux ans après sa visite au  Cameroun et en Angola, le Pape se rend au Bénin qui fête ses 150 ans d’évangélisation.

Lors de cette visite apostolique, Benoît XVI remettra l’exhortation apostolique de l’assemblée spéciale des évêques sur l’Afrique qui avait pour thème « ‘L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix’.  Cette exhortation sera un guide pastoral pour les années à venir.

Pour suivre ce deuxième voyage du Pape en Afrique, voici notre programmation

Vendredi 18 novembre 2011
15h30 Cérémonie de bienvenue et visite de la cathédrale de Cotonou
Samedi 19 novembre
15h30 Visite sur la tombe du cardinal Gantin au grand séminaire d’Ouidah, puis rencontre avec les prêtres, séminaristes, religieux et fidèles laïcs.
16h30 visite de la cathédrale de l’Immaculée conception de Marie. il signera l’exhortation apostolique post-synodale.
17h30 visite du foyer « Paix et Joie » des soeurs Missionnaires de la Charité à Cotonou.
Dimanche 20 novembre
13h Messe au stade de l’Amitié à Cotonou au cours de laquelle le pape remettra aux évêques l’Exhortation post synodale sur l’Afrique

Diffusion en DIRECT de l’assemblée plénière de la CECC

Pour la première fois, Télévision Sel + Lumière retransmet en direct l’assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), réunis à Cornwall.

Lundi 17 octobre

9h Prière du matin et messe

10h 15 Rapport annuel du Président de la CECC,  Mgr Pierre Morrissette, évêque de Saint Jérôme

14h Intervention de Mgr Robert Le Gall, osb, archevêque de Toulouse en France au sujet de l’ exhortation apostolique Sacramentum Caritatis sur l’Eucharistie.

mardi 18 octobre

7h30 Prière du matin et la messe

9h30 Intervention de Mgr Robert Le Gall, sur l’exhortation apostolique Verbum Domini sur la parole de Dieu

Du mardi 18 octobre et jusqu’au 21 octobre la prière du matin et la messe seront retransmises en direct à 7h30.

 

Premier anniversaire de la canonisation de Saint frère André

Pour nous préparer à l’anniversaire de la canonisation de Saint frère André, dans l’action de grâces

Dimanche 16 octobre

10h rediffusion de la messe présidée par le cardinal Jean-Claude Turcotte à St Andrea della Valle

15h30 rediffusion de la messe au Stade olympique de Montréal. (aussi le lundi 17 octobre 16h)

Lundi 17 octobre

19h35 cérémonie du premier anniversaire de la canonisation du saint Frère André  en la basilique de l’Oratoire Saint-Joseph

21h Portier de Dieu, notre documentaire réalisé par Sébastien Lacroix

 

 

 

Nouveau missel romain en anglais

Nous vous avons parlé de la réforme du missel romain pour l’édition en anglais.

Elle entrera en vigueur le premier dimanche de l’Avent le 27 novembre avec la nouvelle version du missel romain. La traduction des textes de la messe est plus proche du texte latin.
Mgr Pierre Morrissette, président de la Conférence des évêques du Canada, a publié une lettre qui donne toutes les précisions liturgiques. Voici le lien pour la lire dans son intégralité:

http://www.cccb.ca/site/images/stories/pdf/lettrepastoralemisselromain.pdf

Rencontre avec des représentants de la Communauté juive à Berlin

Benoît XVI a un agenda très chargé durant ce 3ème voyage dans sa terre natale. Il a rencontré dès le premier jour des membres de la communauté juive de Berlin, après avoir parlé au Parlement.
Moment très émouvant où le Pape a évoqué la Shoah « Aujourd’hui, je me trouve dans un lieu central de la mémoire, d’une mémoire effroyable : d’ici fut projetée et organisée la Shoah, l’élimination des citoyens juifs en Europe. Avant la terreur nazie en Allemagne vivaient environ un demi million de juifs, qui constituaient une composante stable de la société allemande.  »
Voici son intervention:

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de cette rencontre avec vous ici à Berlin. Je remercie de tout cœur le Président, Dr Dieter Graumann, pour ses aimables paroles de bienvenue. Elles me montrent combien a grandi la confiance entre le Peuple juif et l’Église catholique, qui ont en commun une partie non négligeable de leurs traditions fondamentales. En même temps, nous savons bien, tous, qu’une communion affectueuse et compréhensive entre Israël et l’Église, dans le respect réciproque de l’être de chacun, doit toujours encore continuer à croître, et qu’elle est à inclure profondément dans l’annonce de la foi.

Durant ma visite à la synagogue de Cologne, il y a six ans, le Rabbin Teitelbaum a parlé de la mémoire comme l’une des colonnes dont on a besoin pour fonder sur elle un avenir pacifique. Et aujourd’hui, je me trouve dans un lieu central de la mémoire, d’une mémoire effroyable : d’ici fut projetée et organisée la Shoah, l’élimination des citoyens juifs en Europe. Avant la terreur nazie en Allemagne vivaient environ un demi million de juifs, qui constituaient une composante stable de la société allemande. Après la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne fut considérée comme le « Pays de la Shoah » où, au fond, on ne pouvait plus vivre. Au début il n’y avait pratiquement plus aucun effort pour refonder les anciennes communautés juives, même si de l’Est arrivaient continuellement des personnes seules et des familles juives. Beaucoup d’entre elles voulaient émigrer et se construire une nouvelle existence, surtout aux Etats-Unis ou en Israël.

En ce lieu, il faut aussi rappeler le pogrom de la « nuit de cristal » du 9 au 10 novembre 1938. Seulement peu de personnes percevront toute la portée de cet acte de mépris comme le perçut le prévôt du Chapitre berlinois, Bernhard Lichtenberg qui, de la chaire de la cathédrale de Sainte-Hedwige, cria : « Le Temple est en flammes dehors – et il est aussi une maison de Dieu ». Le régime de terreur du national-socialisme se fondait sur un mythe raciste, dont faisait partie le refus du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, du Dieu de Jésus Christ et des personnes croyantes en lui. Le « tout-puissant » Adolf Hitler était une idole païenne, qui voulait se mettre à la place du Dieu biblique, Créateur et Père de tous les hommes. Avec le refus du respect pour ce Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l’homme. Ce dont est capable l’homme qui refuse Dieu et quel visage peut prendre un peuple dans le « non » à ce Dieu, les horribles images provenant des camps de concentration à la fin de la guerre l’ont révélé.

Face à cette mémoire, il faut constater, avec gratitude, que depuis quelques décennies se manifeste un nouveau développement à propos duquel on peut même parler d’une nouvelle floraison de la vie juive en Allemagne. Il faut souligner qu’à cette même époque la communauté juive a eu, de façon particulière, un grand mérite pour son œuvre d’intégration des immigrés est-européens.

Avec grande appréciation je voudrais aussi évoquer le dialogue de l’Église catholique avec le Judaïsme, un dialogue qui s’approfondit. L’Église ressent une grande proximité avec le peuple juif. Avec la Déclaration Nostra aetate du Concile Vatican II, on a commencé à « parcourir un chemin irrévocable de dialogue, de fraternité et d’amitié » (Discours à la Synagogue de Rome, 17 janvier 2010). Ceci vaut pour l’Église catholique tout entière, dans laquelle le bienheureux Pape Jean-Paul II s’est engagé de façon particulièrement vigoureuse en faveur de ce nouveau chemin. Ceci vaut évidemment aussi pour l’Église catholique en Allemagne qui est bien consciente de sa responsabilité particulière en cette matière. Dans le domaine public on note surtout la « Semaine de la fraternité » qui est organisée chaque année au cours de la première semaine de mars par les associations locales pour la collaboration judéo-chrétienne.

Du côté catholique il y a en outre des rencontres annuelles entre Évêques et Rabbins, comme aussi des colloques structurés avec le Conseil central des Juifs. Déjà dans les années soixante-dix, le Comité Central des Catholiques allemands (ZdK) s’est distingué par la fondation d’un forum « Juifs et Chrétiens », qui au cours des années a produit, avec compétence, de nombreux documents utiles. On ne doit pas négliger ensuite la rencontre historique pour le dialogue judéo-chrétien de mars 2006, avec la participation du Cardinal Walter Kasper. Cette rencontre a porté beaucoup de fruits jusqu’à des temps récents.

A côté de ces louables initiatives concrètes il me semble que nous chrétiens nous devons nous rendre toujours plus compte de notre affinité intérieure avec le judaïsme. Pour les chrétiens il ne peut y avoir une rupture dans l’événement du salut. Le salut vient justement des Juifs (cf. Jn 4, 22). Là où le conflit de Jésus avec le Judaïsme de son temps est vu de manière superficielle comme un détachement de l’Ancienne Alliance, il finit par être réduit à une idée de libération qui considère la Torah seulement comme l’observance servile de rites et de prescriptions extérieures. De fait, le discours sur la Montagne n’abolit pas la Loi mosaïque, mais il révèle ses possibilités cachées et fait émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie au fondement le plus profond de l’agir humain, au cœur, où l’homme choisit entre le pur et l’impur, où se développent la foi, l’espérance et l’amour.

Le message d’espérance que les livres de la Bible hébraïque et de l’Ancien testament chrétien transmettent, a été assimilé et développé par des juifs et des chrétiens de diverses façons. « Après des siècles d’opposition, nous nous reconnaissons le devoir de faire en sorte que ces deux manières de faire une nouvelle lecture des écrits bibliques – celle des chrétiens et celle des juifs – entrent en dialogue entre elles, pour comprendre correctement la volonté et la parole de Dieu » (Jésus de Nazareth. Deuxième partie : De l’entrée à Jérusalem à la résurrection, p. 50). Dans une société toujours plus sécularisée, ce dialogue doit renforcer la commune espérance en Dieu. Sans cette espérance la société perd son humanité.

Tout compte fait, nous pouvons constater que l’échange entre l’Église catholique et le Judaïsme en Allemagne a déjà porté des fruits prometteurs. Des relations durables et confiantes ont grandi. Juifs et Chrétiens ont certainement une responsabilité commune pour le développement de la société, laquelle possède toujours aussi une dimension religieuse. Puissent tous les intéressés continuer ensemble ce chemin. Pour cela que l’Unique et le Tout-Puissant – Ha Kadosch Baruch Hu – donne sa Bénédiction.

Je suis la vigne, vous êtes ses sarments

Le Pape a célébré sa première messe  au stade olympique de Berlin en présence de 84 cardinaux et évêques et près de 70 000  fidèles,  stade où Jean-Paul II avait béatifié deux religieux lors de son voyage en 1996.   Dans son homélie, le Pape rappelle que la vraie source de la joie est de rester unis au Christ. 

Voici son homélie dans son integralité.

Chers frères dans l’Épiscopat,

Chers frères et sœurs,

Le regard sur l’ample circonférence du stade olympique que vous remplissez aujourd’hui en si grand nombre, suscite en moi grande joie et confiance. Je vous salue tous avec affection : les fidèles de l’archidiocèse de Berlin et des diocèses allemands, ainsi que les nombreux pèlerins venus des pays voisins. Il y a quinze années, pour la première fois, un Pape est venu dans la capitale fédérale, à Berlin. Tous, nous avons un vif souvenir de la visite de mon vénéré prédécesseur, le Bienheureux Jean-Paul II, et de la Béatification du prévôt de la cathédrale de Berlin, Bernhard Lichtenberg – avec celle de Karl Leisner – qui s’est justement déroulée ici, en ce lieu.

En pensant à ces Bienheureux et à toute la foule des Saints et Bienheureux, nous pouvons comprendre ce que signifie vivre comme des sarments de la vraie vigne qu’est le Christ, et porter beaucoup de fruit. L’Évangile d’aujourd’hui nous a rappelé l’image de cette plante qui est rampante de façon luxuriante dans l’orient et symbole de force vitale, une métaphore pour la beauté et le dynamisme de la communion de Jésus avec ses disciples et amis.

Dans la parabole de la vigne, Jésus ne dit pas : « Vous êtes la vigne », mais : « Je suis la vigne ; vous, les sarments » (Jn 15, 5). Ce qui signifie : « De même que les sarments sont liés à la vigne, ainsi vous m’appartenez ! Mais, en m’appartenant, vous appartenez aussi les uns aux autres ». Et cette appartenance l’un à l’autre et à Lui n’est pas une quelconque relation idéale, imaginaire, symbolique, mais – je voudrais presque dire – une appartenance à Jésus Christ dans un sens biologique, pleinement vital. C’est l’Église, cette communauté de vie avec Lui et de l’un pour l’autre, qui est fondée dans le Baptême et approfondie toujours davantage dans l’Eucharistie. «Je suis la vraie vigne», signifie cependant en réalité : « Je suis vous et vous êtes moi » une identification inouïe du Seigneur avec nous, son Église.

Le Christ lui-même, à l’époque, avant Damas, demanda à Saul, le persécuteur de l’Église : « Pourquoi me persécutes-tu ? »
(Ac 9, 4). De cette façon, le Seigneur exprime la communauté de destin qui dérive de l’intime communion de vie de son Église avec Lui, le Christ ressuscité. Il continue à vivre dans son Église en ce monde. Il est avec nous, et nous sommes avec Lui. – « Pourquoi me persécutes-tu ? » C’est donc Jésus que frappent les persécutions contre son Église. Et, en même temps, nous ne sommes pas seuls quand nous sommes opprimés à cause de notre foi. Jésus est avec nous.

Dans la parabole, Jésus dit : « Je suis la vigne véritable, et mon Père est le vigneron » ( Jn 15, 1), et il explique que le vigneron prend le couteau, coupe les sarments secs et émonde ceux qui portent du fruit pour qu’ils portent davantage de fruit. Pour le dire avec l’image du prophète Ézéchiel, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, Dieu veut ôter de notre poitrine le cœur mort, de pierre, pour nous donner un cœur vivant, de chair (cf. Ez 36, 26). Il veut nous donner une vie nouvelle et pleine de force. Le Christ est venu appeler les pécheurs. Ce sont eux qui ont besoin du médecin, non les biens portants (cf. Lc 5, 31sv.). Et ainsi, comme dit le Concile Vatican II, l’Église est le « sacrement universel du salut » (LG 48) qui existe pour les pécheurs, pour leur ouvrir la voie de la conversion, de la guérison et de la vie. C’est la vraie et grande mission de l’Église, que le Christ lui a conférée.

Certains regardent l’Église en s’arrêtant sur son aspect extérieur. L’Église apparaît alors seulement comme l’une des nombreuses organisations qui se trouvent dans une société démocratique, selon les normes et les lois de laquelle le concept «Église » qui est difficilement compréhensible en lui-même, doit ensuite être jugée et traitée. Si on ajoute encore à cela l’expérience douloureuse que dans l’Église, il y a des bons et des mauvais poissons, le bon grain et l’ivraie, et si le regard reste fixé sur les choses négatives, alors ne s’entrouvre plus le mystère grand et profond de l’Église.

Par conséquent, ne sourd plus aucune joie pour le fait d’appartenir à cette vigne qui est l’« Église ». Insatisfaction et mécontentement se diffusent, si on ne voit pas se réaliser les propres idées superficielles et erronées sur l’« Église » et les propres « rêves d’Église » ! Alors cesse aussi le cantique joyeux « Je rends grâce au Seigneur qui, par grâce, m’a appelé dans son Église », que des générations de catholiques ont chanté avec conviction.

Le Seigneur continue dans son discours : « Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s’il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi, … car sans moi – on pourrait aussi traduire : en dehors de moi – vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 4 ss.).

Chacun de nous est mis face à cette décision. Le Seigneur, dans sa parabole, nous dit de nouveau combien elle est sérieuse : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche ; on les ramasse et on les jette au feu et ils brûlent » (Jn 15, 6). A ce propos, saint Augustin observe : « Il n’y a que deux choses qui conviennent à ces branches : ou la vigne ou le feu ; si elles sont unies à la vigne, elles ne seront pas jetées au feu ; afin de n’être pas jetées au feu, qu’elles restent donc unies à la vigne » (In Joan. Ev. tract. 81,3 [PL 35,1842]).

Le choix demandé ici nous fait comprendre, de façon insistante, la signification existentielle de notre décision de vie. En même temps, l’image de la vigne est un signe d’espérance et de confiance. En s’incarnant, le Christ lui-même est venu dans ce monde pour être notre fondement. Dans chaque nécessité et sécheresse, Il est la source qui donne l’eau de la vie qui nous nourrit et nous fortifie. Lui-même porte sur lui chaque péché, peur et souffrance, et, à la fin, nous purifie et nous transforme mystérieusement en bon vin. Dans ces moments de besoin, parfois nous nous sentons comme finis sous un pressoir, comme les grappes de raisin qui sont pressées complètement. Mais nous savons que, unis au Christ, nous devenons du vin mûr. Dieu sait transformer en amour aussi les choses pesantes et opprimantes dans notre vie. Il est important que nous « demeurions » dans la vigne, dans le Christ. En cette brève péricope, l’évangéliste utilise la parole « demeurer » une douzaine de fois. Ce « demeurer-en-Christ » marque le discours tout entier. A notre époque d’activisme et d’arbitraire où aussi tant de personnes perdent orientation et appui ; où la fidélité de l’amour dans le mariage et l’amitié est devenue si fragile et de brève durée ; où nous voulons crier, dans notre besoin, comme les disciples d’Emmaüs : « Seigneur, reste avec nous, car le soir tombe (cf. Lc 24, 29) oui, il fait sombre autour de nous ! » ; ici le Seigneur ressuscité nous offre un refuge, un lieu de lumière, d’espérance et de confiance, de paix et de sécurité. Là où la sécheresse et la mort menacent les sarments, là, il y a avenir, vie et joie dans le Christ.
Demeurer dans le Christ signifie, comme nous l’avons déjà vu, demeurer aussi dans l’Église. La communauté entière des croyants est solidement unie dans le Christ, la vigne. Dans le Christ, tous nous sommes unis ensemble. Dans cette communauté Il nous soutient et, en même temps, tous les membres se soutiennent mutuellement. Ils résistent ensemble aux tempêtes et se protègent les uns les autres. Nous ne croyons pas seuls, mais nous croyons avec toute l’Église.

L’Église en tant qu’annonciatrice de la Parole de Dieu et dispensatrice des sacrements nous unit au Christ, la vraie vigne. L’Église comme « plénitude et complément du Rédempteur » (Pie XII, Mystici corporis, AAS 35 [1943] p. 230 : « plenitudo et complementum Redemptoris ») est pour nous gage de la vie divine et médiatrice des fruits dont parle la parabole de la vigne. L’Église est le don le plus beau de Dieu. Par conséquent, dit aussi saint Augustin : « Autant on aime l’Église du Christ, autant on entre en participation de l’Esprit Saint » (In Ioan. Ev. Tract. 32,8 [PL 35, 1646]). Avec l’Église et dans l’Église, nous pouvons annoncer à tous les hommes que le Christ est la source de la vie, qu’Il est présent, qu’Il est la grande réalité après laquelle nous soupirons. Il se donne lui-même. Celui qui croit au Christ a un avenir. Parce que Dieu ne veut pas ce qui est aride, mort, artificiel, qui à la fin est jeté, mais il veut ce qui est fécond et vivant, la vie en abondance.

Chers frères et sœurs ! Je souhaite à vous tous de découvrir toujours plus profondément la joie d’être unis au Christ dans l’Église, de pouvoir trouver dans vos besoins réconfort et rédemption et de devenir toujours davantage le vin délicieux de la joie et de l’amour du Christ pour ce monde. Amen.

Funérailles du cardinal Aloysius Ambrozic, archevêque émérite de Toronto

Les funérailles du cardinal Aloysius Ambrozic, archevêque émérite de Toronto,  seront célébrées à la cathédrale St Michael de Toronto, demain mercredi 31 aout à 10h30.

Son corps est exposé dans la cathédrale et il est possible de venir prier devant sa dépouille aujourd’hui.

De nombreux évêques et prêtres assisteront à cette cérémonie. La cathédrale risque de ne pas pouvoir accueillir tous les fidèles demain. Cette cérémonie sera retransmise en direct de la cathédrale St Michael de Toronto, sur Télévision Sel + Lumière, demain mercredi 31 août dès 10h15 – rediffusion à 20h et minuit HE.
Il sera possible aussi de la suivre sur le site seletlumieretv.org en direct.

Allocution de Mgr Gérald Cyprien Lacroix, Archevêque de Québec, aux Chevaliers de Colomb

Le 129e congrès suprême des Chevaliers de Colomb s’est tenu à Denver, Colorado, la semaine dernière. Plus de 2 500 membres étaient rassemblés dont de nombreux évêques.

Le 2 août 2011 au soir durant le dîner des États, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, Archevêque de Québec, Primat du Canada s’est adressé aux membres des Chevaliers de Colomb.
Voici l’intégrale de son allocution :

« Afin que le monde puisse connaître une nouvelle espérance. »

Éminences, Excellences,
M. Carl Anderson, Chevalier suprême,
Frères chevaliers et épouses,
Bonsoir ! Salutations chaleureuses de Québec et du Canada !

Je dois vous dire que je suis très ému d’être ici, avec vous, pour la première fois.

Dans quelques jours, le 6 août prochain, l’Église fêtera la Transfiguration du Seigneur. L’Évangile nous rappelle que « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les em-mène à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux » (Mt 17, 1).

Cette année, le Seigneur nous a emmenés sur une haute montagne, la « Mile High City », Denver, Colorado, pour y vivre une expérience très spéciale et, je l’espère, transfigurante. Dans la Bible, plusieurs rencontres particulières avec le Seigneur ont lieu sur des collines ou sur des mon-tagnes. Je prie et je souhaite que ce 129e Congrès suprême soit une vraie rencontre avec le Dieu de la Vie et une expérience inspirante qui développent en nous une relation profonde et durable afin que nous devenions de réels disciples et des témoins efficaces dans le monde d’aujourd’hui. [Read more…]

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