Rencontre avec des représentants de la Communauté juive à Berlin

Benoît XVI a un agenda très chargé durant ce 3ème voyage dans sa terre natale. Il a rencontré dès le premier jour des membres de la communauté juive de Berlin, après avoir parlé au Parlement.
Moment très émouvant où le Pape a évoqué la Shoah « Aujourd’hui, je me trouve dans un lieu central de la mémoire, d’une mémoire effroyable : d’ici fut projetée et organisée la Shoah, l’élimination des citoyens juifs en Europe. Avant la terreur nazie en Allemagne vivaient environ un demi million de juifs, qui constituaient une composante stable de la société allemande.  »
Voici son intervention:

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de cette rencontre avec vous ici à Berlin. Je remercie de tout cœur le Président, Dr Dieter Graumann, pour ses aimables paroles de bienvenue. Elles me montrent combien a grandi la confiance entre le Peuple juif et l’Église catholique, qui ont en commun une partie non négligeable de leurs traditions fondamentales. En même temps, nous savons bien, tous, qu’une communion affectueuse et compréhensive entre Israël et l’Église, dans le respect réciproque de l’être de chacun, doit toujours encore continuer à croître, et qu’elle est à inclure profondément dans l’annonce de la foi.

Durant ma visite à la synagogue de Cologne, il y a six ans, le Rabbin Teitelbaum a parlé de la mémoire comme l’une des colonnes dont on a besoin pour fonder sur elle un avenir pacifique. Et aujourd’hui, je me trouve dans un lieu central de la mémoire, d’une mémoire effroyable : d’ici fut projetée et organisée la Shoah, l’élimination des citoyens juifs en Europe. Avant la terreur nazie en Allemagne vivaient environ un demi million de juifs, qui constituaient une composante stable de la société allemande. Après la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne fut considérée comme le « Pays de la Shoah » où, au fond, on ne pouvait plus vivre. Au début il n’y avait pratiquement plus aucun effort pour refonder les anciennes communautés juives, même si de l’Est arrivaient continuellement des personnes seules et des familles juives. Beaucoup d’entre elles voulaient émigrer et se construire une nouvelle existence, surtout aux Etats-Unis ou en Israël.

En ce lieu, il faut aussi rappeler le pogrom de la « nuit de cristal » du 9 au 10 novembre 1938. Seulement peu de personnes percevront toute la portée de cet acte de mépris comme le perçut le prévôt du Chapitre berlinois, Bernhard Lichtenberg qui, de la chaire de la cathédrale de Sainte-Hedwige, cria : « Le Temple est en flammes dehors – et il est aussi une maison de Dieu ». Le régime de terreur du national-socialisme se fondait sur un mythe raciste, dont faisait partie le refus du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, du Dieu de Jésus Christ et des personnes croyantes en lui. Le « tout-puissant » Adolf Hitler était une idole païenne, qui voulait se mettre à la place du Dieu biblique, Créateur et Père de tous les hommes. Avec le refus du respect pour ce Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l’homme. Ce dont est capable l’homme qui refuse Dieu et quel visage peut prendre un peuple dans le « non » à ce Dieu, les horribles images provenant des camps de concentration à la fin de la guerre l’ont révélé.

Face à cette mémoire, il faut constater, avec gratitude, que depuis quelques décennies se manifeste un nouveau développement à propos duquel on peut même parler d’une nouvelle floraison de la vie juive en Allemagne. Il faut souligner qu’à cette même époque la communauté juive a eu, de façon particulière, un grand mérite pour son œuvre d’intégration des immigrés est-européens.

Avec grande appréciation je voudrais aussi évoquer le dialogue de l’Église catholique avec le Judaïsme, un dialogue qui s’approfondit. L’Église ressent une grande proximité avec le peuple juif. Avec la Déclaration Nostra aetate du Concile Vatican II, on a commencé à « parcourir un chemin irrévocable de dialogue, de fraternité et d’amitié » (Discours à la Synagogue de Rome, 17 janvier 2010). Ceci vaut pour l’Église catholique tout entière, dans laquelle le bienheureux Pape Jean-Paul II s’est engagé de façon particulièrement vigoureuse en faveur de ce nouveau chemin. Ceci vaut évidemment aussi pour l’Église catholique en Allemagne qui est bien consciente de sa responsabilité particulière en cette matière. Dans le domaine public on note surtout la « Semaine de la fraternité » qui est organisée chaque année au cours de la première semaine de mars par les associations locales pour la collaboration judéo-chrétienne.

Du côté catholique il y a en outre des rencontres annuelles entre Évêques et Rabbins, comme aussi des colloques structurés avec le Conseil central des Juifs. Déjà dans les années soixante-dix, le Comité Central des Catholiques allemands (ZdK) s’est distingué par la fondation d’un forum « Juifs et Chrétiens », qui au cours des années a produit, avec compétence, de nombreux documents utiles. On ne doit pas négliger ensuite la rencontre historique pour le dialogue judéo-chrétien de mars 2006, avec la participation du Cardinal Walter Kasper. Cette rencontre a porté beaucoup de fruits jusqu’à des temps récents.

A côté de ces louables initiatives concrètes il me semble que nous chrétiens nous devons nous rendre toujours plus compte de notre affinité intérieure avec le judaïsme. Pour les chrétiens il ne peut y avoir une rupture dans l’événement du salut. Le salut vient justement des Juifs (cf. Jn 4, 22). Là où le conflit de Jésus avec le Judaïsme de son temps est vu de manière superficielle comme un détachement de l’Ancienne Alliance, il finit par être réduit à une idée de libération qui considère la Torah seulement comme l’observance servile de rites et de prescriptions extérieures. De fait, le discours sur la Montagne n’abolit pas la Loi mosaïque, mais il révèle ses possibilités cachées et fait émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie au fondement le plus profond de l’agir humain, au cœur, où l’homme choisit entre le pur et l’impur, où se développent la foi, l’espérance et l’amour.

Le message d’espérance que les livres de la Bible hébraïque et de l’Ancien testament chrétien transmettent, a été assimilé et développé par des juifs et des chrétiens de diverses façons. « Après des siècles d’opposition, nous nous reconnaissons le devoir de faire en sorte que ces deux manières de faire une nouvelle lecture des écrits bibliques – celle des chrétiens et celle des juifs – entrent en dialogue entre elles, pour comprendre correctement la volonté et la parole de Dieu » (Jésus de Nazareth. Deuxième partie : De l’entrée à Jérusalem à la résurrection, p. 50). Dans une société toujours plus sécularisée, ce dialogue doit renforcer la commune espérance en Dieu. Sans cette espérance la société perd son humanité.

Tout compte fait, nous pouvons constater que l’échange entre l’Église catholique et le Judaïsme en Allemagne a déjà porté des fruits prometteurs. Des relations durables et confiantes ont grandi. Juifs et Chrétiens ont certainement une responsabilité commune pour le développement de la société, laquelle possède toujours aussi une dimension religieuse. Puissent tous les intéressés continuer ensemble ce chemin. Pour cela que l’Unique et le Tout-Puissant – Ha Kadosch Baruch Hu – donne sa Bénédiction.

Je suis la vigne, vous êtes ses sarments

Le Pape a célébré sa première messe  au stade olympique de Berlin en présence de 84 cardinaux et évêques et près de 70 000  fidèles,  stade où Jean-Paul II avait béatifié deux religieux lors de son voyage en 1996.   Dans son homélie, le Pape rappelle que la vraie source de la joie est de rester unis au Christ. 

Voici son homélie dans son integralité.

Chers frères dans l’Épiscopat,

Chers frères et sœurs,

Le regard sur l’ample circonférence du stade olympique que vous remplissez aujourd’hui en si grand nombre, suscite en moi grande joie et confiance. Je vous salue tous avec affection : les fidèles de l’archidiocèse de Berlin et des diocèses allemands, ainsi que les nombreux pèlerins venus des pays voisins. Il y a quinze années, pour la première fois, un Pape est venu dans la capitale fédérale, à Berlin. Tous, nous avons un vif souvenir de la visite de mon vénéré prédécesseur, le Bienheureux Jean-Paul II, et de la Béatification du prévôt de la cathédrale de Berlin, Bernhard Lichtenberg – avec celle de Karl Leisner – qui s’est justement déroulée ici, en ce lieu.

En pensant à ces Bienheureux et à toute la foule des Saints et Bienheureux, nous pouvons comprendre ce que signifie vivre comme des sarments de la vraie vigne qu’est le Christ, et porter beaucoup de fruit. L’Évangile d’aujourd’hui nous a rappelé l’image de cette plante qui est rampante de façon luxuriante dans l’orient et symbole de force vitale, une métaphore pour la beauté et le dynamisme de la communion de Jésus avec ses disciples et amis.

Dans la parabole de la vigne, Jésus ne dit pas : « Vous êtes la vigne », mais : « Je suis la vigne ; vous, les sarments » (Jn 15, 5). Ce qui signifie : « De même que les sarments sont liés à la vigne, ainsi vous m’appartenez ! Mais, en m’appartenant, vous appartenez aussi les uns aux autres ». Et cette appartenance l’un à l’autre et à Lui n’est pas une quelconque relation idéale, imaginaire, symbolique, mais – je voudrais presque dire – une appartenance à Jésus Christ dans un sens biologique, pleinement vital. C’est l’Église, cette communauté de vie avec Lui et de l’un pour l’autre, qui est fondée dans le Baptême et approfondie toujours davantage dans l’Eucharistie. «Je suis la vraie vigne», signifie cependant en réalité : « Je suis vous et vous êtes moi » une identification inouïe du Seigneur avec nous, son Église.

Le Christ lui-même, à l’époque, avant Damas, demanda à Saul, le persécuteur de l’Église : « Pourquoi me persécutes-tu ? »
(Ac 9, 4). De cette façon, le Seigneur exprime la communauté de destin qui dérive de l’intime communion de vie de son Église avec Lui, le Christ ressuscité. Il continue à vivre dans son Église en ce monde. Il est avec nous, et nous sommes avec Lui. – « Pourquoi me persécutes-tu ? » C’est donc Jésus que frappent les persécutions contre son Église. Et, en même temps, nous ne sommes pas seuls quand nous sommes opprimés à cause de notre foi. Jésus est avec nous.

Dans la parabole, Jésus dit : « Je suis la vigne véritable, et mon Père est le vigneron » ( Jn 15, 1), et il explique que le vigneron prend le couteau, coupe les sarments secs et émonde ceux qui portent du fruit pour qu’ils portent davantage de fruit. Pour le dire avec l’image du prophète Ézéchiel, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, Dieu veut ôter de notre poitrine le cœur mort, de pierre, pour nous donner un cœur vivant, de chair (cf. Ez 36, 26). Il veut nous donner une vie nouvelle et pleine de force. Le Christ est venu appeler les pécheurs. Ce sont eux qui ont besoin du médecin, non les biens portants (cf. Lc 5, 31sv.). Et ainsi, comme dit le Concile Vatican II, l’Église est le « sacrement universel du salut » (LG 48) qui existe pour les pécheurs, pour leur ouvrir la voie de la conversion, de la guérison et de la vie. C’est la vraie et grande mission de l’Église, que le Christ lui a conférée.

Certains regardent l’Église en s’arrêtant sur son aspect extérieur. L’Église apparaît alors seulement comme l’une des nombreuses organisations qui se trouvent dans une société démocratique, selon les normes et les lois de laquelle le concept «Église » qui est difficilement compréhensible en lui-même, doit ensuite être jugée et traitée. Si on ajoute encore à cela l’expérience douloureuse que dans l’Église, il y a des bons et des mauvais poissons, le bon grain et l’ivraie, et si le regard reste fixé sur les choses négatives, alors ne s’entrouvre plus le mystère grand et profond de l’Église.

Par conséquent, ne sourd plus aucune joie pour le fait d’appartenir à cette vigne qui est l’« Église ». Insatisfaction et mécontentement se diffusent, si on ne voit pas se réaliser les propres idées superficielles et erronées sur l’« Église » et les propres « rêves d’Église » ! Alors cesse aussi le cantique joyeux « Je rends grâce au Seigneur qui, par grâce, m’a appelé dans son Église », que des générations de catholiques ont chanté avec conviction.

Le Seigneur continue dans son discours : « Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s’il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi, … car sans moi – on pourrait aussi traduire : en dehors de moi – vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 4 ss.).

Chacun de nous est mis face à cette décision. Le Seigneur, dans sa parabole, nous dit de nouveau combien elle est sérieuse : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche ; on les ramasse et on les jette au feu et ils brûlent » (Jn 15, 6). A ce propos, saint Augustin observe : « Il n’y a que deux choses qui conviennent à ces branches : ou la vigne ou le feu ; si elles sont unies à la vigne, elles ne seront pas jetées au feu ; afin de n’être pas jetées au feu, qu’elles restent donc unies à la vigne » (In Joan. Ev. tract. 81,3 [PL 35,1842]).

Le choix demandé ici nous fait comprendre, de façon insistante, la signification existentielle de notre décision de vie. En même temps, l’image de la vigne est un signe d’espérance et de confiance. En s’incarnant, le Christ lui-même est venu dans ce monde pour être notre fondement. Dans chaque nécessité et sécheresse, Il est la source qui donne l’eau de la vie qui nous nourrit et nous fortifie. Lui-même porte sur lui chaque péché, peur et souffrance, et, à la fin, nous purifie et nous transforme mystérieusement en bon vin. Dans ces moments de besoin, parfois nous nous sentons comme finis sous un pressoir, comme les grappes de raisin qui sont pressées complètement. Mais nous savons que, unis au Christ, nous devenons du vin mûr. Dieu sait transformer en amour aussi les choses pesantes et opprimantes dans notre vie. Il est important que nous « demeurions » dans la vigne, dans le Christ. En cette brève péricope, l’évangéliste utilise la parole « demeurer » une douzaine de fois. Ce « demeurer-en-Christ » marque le discours tout entier. A notre époque d’activisme et d’arbitraire où aussi tant de personnes perdent orientation et appui ; où la fidélité de l’amour dans le mariage et l’amitié est devenue si fragile et de brève durée ; où nous voulons crier, dans notre besoin, comme les disciples d’Emmaüs : « Seigneur, reste avec nous, car le soir tombe (cf. Lc 24, 29) oui, il fait sombre autour de nous ! » ; ici le Seigneur ressuscité nous offre un refuge, un lieu de lumière, d’espérance et de confiance, de paix et de sécurité. Là où la sécheresse et la mort menacent les sarments, là, il y a avenir, vie et joie dans le Christ.
Demeurer dans le Christ signifie, comme nous l’avons déjà vu, demeurer aussi dans l’Église. La communauté entière des croyants est solidement unie dans le Christ, la vigne. Dans le Christ, tous nous sommes unis ensemble. Dans cette communauté Il nous soutient et, en même temps, tous les membres se soutiennent mutuellement. Ils résistent ensemble aux tempêtes et se protègent les uns les autres. Nous ne croyons pas seuls, mais nous croyons avec toute l’Église.

L’Église en tant qu’annonciatrice de la Parole de Dieu et dispensatrice des sacrements nous unit au Christ, la vraie vigne. L’Église comme « plénitude et complément du Rédempteur » (Pie XII, Mystici corporis, AAS 35 [1943] p. 230 : « plenitudo et complementum Redemptoris ») est pour nous gage de la vie divine et médiatrice des fruits dont parle la parabole de la vigne. L’Église est le don le plus beau de Dieu. Par conséquent, dit aussi saint Augustin : « Autant on aime l’Église du Christ, autant on entre en participation de l’Esprit Saint » (In Ioan. Ev. Tract. 32,8 [PL 35, 1646]). Avec l’Église et dans l’Église, nous pouvons annoncer à tous les hommes que le Christ est la source de la vie, qu’Il est présent, qu’Il est la grande réalité après laquelle nous soupirons. Il se donne lui-même. Celui qui croit au Christ a un avenir. Parce que Dieu ne veut pas ce qui est aride, mort, artificiel, qui à la fin est jeté, mais il veut ce qui est fécond et vivant, la vie en abondance.

Chers frères et sœurs ! Je souhaite à vous tous de découvrir toujours plus profondément la joie d’être unis au Christ dans l’Église, de pouvoir trouver dans vos besoins réconfort et rédemption et de devenir toujours davantage le vin délicieux de la joie et de l’amour du Christ pour ce monde. Amen.

Funérailles du cardinal Aloysius Ambrozic, archevêque émérite de Toronto

Les funérailles du cardinal Aloysius Ambrozic, archevêque émérite de Toronto,  seront célébrées à la cathédrale St Michael de Toronto, demain mercredi 31 aout à 10h30.

Son corps est exposé dans la cathédrale et il est possible de venir prier devant sa dépouille aujourd’hui.

De nombreux évêques et prêtres assisteront à cette cérémonie. La cathédrale risque de ne pas pouvoir accueillir tous les fidèles demain. Cette cérémonie sera retransmise en direct de la cathédrale St Michael de Toronto, sur Télévision Sel + Lumière, demain mercredi 31 août dès 10h15 – rediffusion à 20h et minuit HE.
Il sera possible aussi de la suivre sur le site seletlumieretv.org en direct.

Allocution de Mgr Gérald Cyprien Lacroix, Archevêque de Québec, aux Chevaliers de Colomb

Le 129e congrès suprême des Chevaliers de Colomb s’est tenu à Denver, Colorado, la semaine dernière. Plus de 2 500 membres étaient rassemblés dont de nombreux évêques.

Le 2 août 2011 au soir durant le dîner des États, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, Archevêque de Québec, Primat du Canada s’est adressé aux membres des Chevaliers de Colomb.
Voici l’intégrale de son allocution :

« Afin que le monde puisse connaître une nouvelle espérance. »

Éminences, Excellences,
M. Carl Anderson, Chevalier suprême,
Frères chevaliers et épouses,
Bonsoir ! Salutations chaleureuses de Québec et du Canada !

Je dois vous dire que je suis très ému d’être ici, avec vous, pour la première fois.

Dans quelques jours, le 6 août prochain, l’Église fêtera la Transfiguration du Seigneur. L’Évangile nous rappelle que « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les em-mène à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux » (Mt 17, 1).

Cette année, le Seigneur nous a emmenés sur une haute montagne, la « Mile High City », Denver, Colorado, pour y vivre une expérience très spéciale et, je l’espère, transfigurante. Dans la Bible, plusieurs rencontres particulières avec le Seigneur ont lieu sur des collines ou sur des mon-tagnes. Je prie et je souhaite que ce 129e Congrès suprême soit une vraie rencontre avec le Dieu de la Vie et une expérience inspirante qui développent en nous une relation profonde et durable afin que nous devenions de réels disciples et des témoins efficaces dans le monde d’aujourd’hui. [Read more…]

Dimanche de la Catéchèse

L’Église et la société québécoise sont en pleine transformation et, avec ces changements, la façon de transmettre la foi chrétienne aux prochaines générations a beaucoup évolué. Puisque les valeurs de la foi chrétienne ne représentent plus les valeurs qui constituent l’identité des québécois, l’Église ne peut plus compter sur l’État ou les autres organismes de la société pour former les gens selon la vie chrétienne. C’est aux églises et aux communautés chrétiennes maintenant de proposer la foi comme chemin de vie.dimanche de la catéchèse

Les chrétiens sont au courant de l’urgence de trouver des nouvelles façons de communiquer la foi chrétienne aux générations à venir. Mais une grande question demeure : comment le faire ? Il y a de moins en moins de prêtres. Il y a de moins en moins de religieux. Les valeurs de la foi chrétienne ne sont plus enseignées dans les écoles. Alors, comment partager notre foi ?

Depuis quelques années, les communautés chrétiennes ont vu le début d’une solution à cette question grâce à la catéchèse. Enseignée par des laïcs engagés au sein de leurs propres communautés chrétiennes, la catéchèse en paroisse, en communauté, est un moyen de partager la foi adapté à nos circonstances actuelles. La catéchèse demande toutefois aux chrétiens de se mobiliser pour mieux connaître leur foi, afin de l’enseigner aux autres. Cela donne de la vie aux différentes communautés. On ne peut plus compter sur les écoles pour enseigner la foi chrétienne ; à nous, chrétiens, de mieux apprendre et partager notre foi, notamment aux jeunes générations. [Read more…]

Homélie du pape Benoît XVI dimanche 5 juin à Zagreb

Dimanche, dans l’hippodrome de Zagreb, plus de 500 000 personnes ont participé à la messe à l’occasion de la journee nationale des familles catholiques croates.

Le pape a exhorté les familles à être « un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. »

Voici l’intégrale de son homélie:

« Chers frères et sœurs,
Au cours de cette Sainte Messe que j’ai la joie de présider, concélébrant avec de nombreux Frères dans l’épiscopat et avec un grand nombre de prêtres, je rends grâce au Seigneur pour toutes les familles bien-aimées réunies ici, et pour tant d’autres qui sont reliées à nous par la radio et la télévision. Je remercie particulièrement le Cardinal Josip Bozanić, Archevêque de Zagreb, pour ses chaleureuses paroles du début de la Messe. A tous, j’adresse mon salut et je vous exprime ma grande affection avec un baiser de paix !
Nous avons célébré, il y a peu, l’Ascension du Seigneur et nous nous préparons à recevoir le grand don du Saint-Esprit. Dans la première lecture, nous avons vu comment la communauté apostolique était réunie en prière dans le Cénacle avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 12-14). C’est là un portrait de l’Église qui plonge ses racines dans l’événement pascal : le Cénacle, en effet, est le lieu où Jésus institua l’Eucharistie et le Sacerdoce, au cours de la Dernière Cène, et où, ressuscité des morts, il répandit l’Esprit Saint sur ses Apôtres le soir de Pâques (cf. Jn 20, 19-23). A ses disciples, le Seigneur avait ordonné « de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (cf. Ac 1, 4) ; il avait plutôt demandé qu’ils restent ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ils se réunirent pour prier avec Marie au Cénacle dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14). Rester ensemble fut la condition mise par Jésus pour accueillir la venue du Paraclet, et la prière prolongée fut la condition nécessaire de leur concorde. Nous trouvons ici une formidable leçon pour chaque communauté chrétienne. On pense parfois que l’efficacité missionnaire dépend principalement d’une programmation consciencieuse et de son intelligente mise en œuvre par un engagement concret. Certes, le Seigneur demande notre collaboration, mais avant n’importe quelle réponse de notre part, son initiative est nécessaire : c’est son Esprit le vrai protagoniste de l’Église, à invoquer et à accueillir.
Dans l’Évangile, nous avons écouté la première partie de ce qu’on appelle « la prière sacerdotale » de Jésus (cf. Jn 17, 1-11a) – en conclusion des discours d’adieux – pleine de confidence, de douceur et d’amour. Elle est appelée « prière sacerdotale », parce qu’en elle, Jésus se présente dans l’attitude du prêtre qui intercède pour les siens, au moment où il va quitter ce monde. Le passage est dominé par le double thème de l’heure et de la gloire. Il s’agit de l’heure de la mort (cf. Jn 2, 4 ; 7, 30 ; 8, 20), l’heure au cours de laquelle le Christ doit passer de ce monde au Père (13, 1). Mais elle est aussi, en même temps, l’heure de sa glorification qui s’accomplit à travers la croix, appelée par l’évangéliste Jean « exaltation », c’est-à-dire élévation, montée dans la gloire : l’heure de la mort de Jésus, l’heure de l’amour suprême, est l’heure de sa gloire la plus haute. Pour l’Église aussi, pour chaque chrétien, la gloire la plus haute est celle de la Croix, c’est vivre la charité, don total à Dieu et aux autres.
Chers frères est sœurs ! J’ai accueilli très volontiers l’invitation que m’ont adressée les Évêques de la Croatie à visiter ce pays à l’occasion de la première Rencontre Nationale des Familles Catholiques Croates. Je désire exprimer ma vive appréciation pour l’attention et l’engagement envers la famille, non seulement parce que cette réalité humaine fondamentale aujourd’hui, dans votre pays comme ailleurs, doit affronter des difficultés et des menaces et donc a particulièrement besoin d’être évangélisée et soutenue, mais aussi parce que les familles chrétiennes sont une ressource décisive pour l’éducation à la foi, pour l’édification de l’Église comme communion et pour sa présence missionnaire dans les situations les plus diverses de la vie. Je connais la générosité et le dévouement avec lequel, vous, chers Pasteurs, servez le Seigneur et l’Église. Votre travail quotidien pour la formation à la foi des nouvelles générations, comme aussi pour la préparation au mariage et pour l’accompagnement des familles, est la route fondamentale pour régénérer toujours de nouveau l’Église et aussi pour vivifier le tissu social du pays. Poursuivez avec disponibilité votre précieux engagement pastoral !
Il est bien connu de tous que la famille chrétienne est un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. Le bienheureux Jean-Paul II, qui a visité par trois fois ce noble pays, affirmait que « la famille chrétienne est appelé à prendre une part active et responsable à la mission de l’Église d’une façon propre et originale, en se mettant elle-même au service de l’Église et de la société dans son être et dans son agir, en tant que ‘communauté intime de vie et d’amour’ » (Familiaris consortio, 50). La famille chrétienne a toujours été la première voie de transmission de la foi et elle conserve aujourd’hui de grandes possibilités pour l‘évangélisation dans de multiples domaines.
Chers parents, engagez-vous toujours à enseigner à vos enfants à prier, et priez avec eux ; faites-les approcher des Sacrements, particulièrement de l’Eucharistie – cette année vous célébrez les 600 ans du ‘miracle eucharistique de Ludbreg’ – ; et introduisez-les dans la vie de l’Église ; dans l’intimité domestique, n’ayez pas peur de lire la Sainte Écriture, illuminant la vie familiale de la lumière de la foi et louant Dieu comme Père. Soyez presque un petit cénacle, comme celui de Marie et des disciples, dans lequel se vit l’unité, la communion, la prière !
Aujourd’hui, grâce à Dieu, de nombreuses familles chrétiennes acquièrent toujours plus la conscience de leur vocation missionnaire et s’engagent sérieusement dans le témoignage au Christ Seigneur. Le bienheureux Jean-Paul II a dit : « A notre époque, les familles qui collaborent activement à l’évangélisation sont de plus en plus nombreuses… Dans l’Église a mûri l’heure de la famille, qui est également l’heure de la famille missionnaire » (Angelus, 21 octobre 2001). Dans la société d’aujourd’hui, la présence des familles chrétiennes exemplaires est plus que jamais nécessaire et urgente. Malheureusement, nous devons constater, spécialement en Europe, que se répand une sécularisation qui porte à la marginalisation de Dieu dans la vie et à une croissante désagrégation de la famille. On absolutise une liberté sans engagement pour la vérité, et on entretient comme idéal le bien-être individuel à travers la consommation des biens matériels et des expériences éphémères, négligeant la qualité des relations avec les personnes et les valeurs humaines plus profondes ; on réduit l’amour à une émotion sentimentale et à une satisfaction de pulsions instinctives, sans s’engager à construire des liens durables d’appartenance réciproque et sans ouverture à la vie. Nous sommes appelés à contester une telle mentalité ! Auprès de la parole de l’Église, le témoignage et l’engagement des familles sont très importants, votre témoignage concret, surtout pour affirmer l’intangibilité de la vie humaine de la conception à sa fin naturelle, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives qui soutiennent les familles dans la tâche d’engendrer et d’éduquer les enfants. Chères familles, soyez courageuses ! Ne cédez pas à la mentalité sécularisée qui propose la cohabitation comme préparatoire, ou même substitutive au mariage ! Montrez par votre témoignage de vie qu’il est possible d’aimer, comme le Christ, sans réserve, qu’il ne faut pas avoir peur de s’engager pour une autre personne ! Chères familles, réjouissez-vous de la paternité et de la maternité ! L’ouverture à la vie est signe d’ouverture à l’avenir, de confiance dans l’avenir, de même que le respect de la morale naturelle libère la personne au lieu de l’humilier ! Le bien de la famille est aussi le bien de l’Église. Je voudrais rappeler tout ce que j’ai affirmé dans le passé : «L’édification de chaque famille chrétienne se situe dans le contexte de la famille plus vaste de l’Église, qui la soutient et la conduit avec elle… Et, réciproquement, l’Église est édifiée par les familles, ‘petites Églises domestiques’ » (Discours d’ouverture du Congrès ecclésial diocésain de Rome, 6 juin Insegnamenti di Benedetto XVI, I, 2005, p. 205). Prions le Seigneur pour que les familles soient toujours plus de petites Églises et que les communautés ecclésiales soient toujours plus une famille !
Chères familles croates, en vivant la communion de foi et de charité, soyez témoins de façon toujours plus transparente de la promesse que le Seigneur monté au ciel fait à chacun de nous : « …je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt, 28, 20). Chers chrétiens croates, sentez-vous appelés à évangéliser par toute votre vie ; écoutez avec force la parole du Seigneur : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). Que la Vierge Marie, Reine des croates, accompagne toujours votre chemin. Amen ! Loués soient Jésus et Marie ! »

Le Pape s’adresse aux jeunes de Zagreb

Benoit XVI s’est adressé aux jeunes de Zagreb les incitant à construire leur vie en s’appuyant sur le Christ ; le Pape les attend à Madrid pour la Journée mondiale de la jeunesse.

Voici son discours en totalité:

« Chers jeunes,

Je vous salue tous avec beaucoup d’affection ! Je suis particulièrement heureux d’être avec vous sur cette place historique qui est le cœur de la ville de Zagreb. C’est un lieu de rencontres et d’échanges, où prévalent souvent les bruits et les mouvements de la vie quotidienne. Maintenant, votre présence la transforme presqu’en un « temple », dont la voûte est le ciel lui-même qui, ce soir, semble se pencher sur nous. Dans le silence, nous voulons accueillir la Parole de Dieu qui a été proclamée afin qu’elle illumine nos esprits et réchauffe nos cœurs.

Je remercie vivement Mgr Srakić, Président de la Conférence Épiscopale, de ses paroles pour introduire à notre rencontre ; et, de façon particulière, je salue et je remercie les deux jeunes, qui nous ont offert leurs beaux témoignages. L’expérience que Daniel a vécue rappelle celle de saint Augustin : c’est l’expérience de la recherche de l’amour « au-dehors » puis de la découverte qu’il est plus proche de moi que moi-même, qu’il me « touche » en mon for intérieur et me purifie… Mateja, par contre, nous a parlé de la beauté de la communauté, qui ouvre le cœur, l’esprit et le caractère… Merci à tous les deux !

Dans la Lecture qui a été proclamée, saint Paul nous a invités à être « toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4, 4). C’est une parole qui fait vibrer l’âme, si nous considérons que l’Apôtre des nations écrit cette Lettre aux chrétiens de Philippes alors qu’il est en prison, en attente d’être jugé. Il est enchaîné, mais l’annonce et le témoignage de l’Évangile ne peuvent être emprisonnés. L’expérience de saint Paul révèle qu’il est possible, dans notre cheminement, de conserver la joie même dans les moments d’obscurité. À quelle joie se réfère-t-il ? Nous savons tous que dans le cœur de tout homme demeure un fort désir de bonheur. Toute action, tout choix, toute intention renferme en soi cette exigence intime et naturelle. Toutefois, très souvent, nous nous rendons compte que nous avons mis notre confiance en des réalités qui ne satisfont pas ce désir, bien plus, qui montrent toute leur précarité. Et c’est en ces moments que nous expérimentons le besoin de quelque chose qui va « au-delà », qui donne un sens à notre vie quotidienne.

Chers amis, votre jeunesse est un temps que le Seigneur vous donne pour découvrir le sens de l’existence ! C’est le temps des grands horizons, des sentiments vécus avec intensité, mais aussi des peurs pour les choix qui engagent et qui sont durables, des difficultés dans les études et dans le travail, des interrogations sur le mystère de la douleur et de la souffrance. Plus encore, ce temps merveilleux de votre vie porte en lui une aspiration profonde, qui n’annule pas tout le reste mais l’élève pour lui donner sa plénitude. Dans l’Évangile de Jean, Jésus dit en s’adressant à ses premiers disciples : « Que cherchez-vous ? » (Jn 1, 38). Chers jeunes, cette parole, cette question franchit le temps et l’espace, elle interpelle tout homme et toute femme qui s’ouvre à la vie et cherche la juste route… Et voici ce qui est surprenant : la voix du Christ vous répète à vous aussi : « Que cherchez-vous ? ». Jésus vous parle aujourd’hui à travers l’Évangile et l’Esprit Saint, il est votre contemporain. C’est lui qui vous cherche, encore avant que vous ne le cherchiez ! Respectant pleinement votre liberté, il s’approche de chacun de vous et il se propose comme la réponse authentique et décisive à cette aspiration qui vous habite, au désir d’une vie qui vaille la peine d’être vécue. Laissez-le vous prendre par la main ! Laissez-le s’introduire toujours plus comme un ami et un compagnon de route ! Faites-lui confiance, il ne vous décevra jamais ! Jésus vous fait connaître de près l’amour de Dieu le Père, il vous fait comprendre que votre bonheur se réalise dans l’amitié avec lui, dans la communion avec lui, parce que nous avons été créés et sauvés par amour et c’est uniquement dans l’amour, celui qui veut et recherche le bien de l’autre, que nous expérimentons vraiment le sens de la vie et que nous sommes contents de la vivre, même dans les difficultés, les épreuves, les déceptions, en allant aussi à contre-courant.

Chers jeunes, enracinés dans le Christ, vous pourrez vivre pleinement ce que vous êtes. Comme vous le savez, c’est sur ce thème que j’ai écrit mon Message pour la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse, qui nous réunira en août à Madrid et vers laquelle nous sommes en marche. Je suis parti d’une expression incisive de saint Paul : « Soyez enracinés en lui, construisez votre vie sur lui ; restez fermes dans la foi » (Col 2, 7). En grandissant dans l’amitié avec le Seigneur, à travers sa Parole, l’Eucharistie et par votre appartenance à l’Église, avec l’aide de vos prêtres, vous pourrez témoigner à tous votre joie d’avoir rencontré Celui qui vous accompagne constamment et vous appelle à vivre dans la confiance et dans l’espérance. Le Seigneur Jésus n’est pas un Maître qui leurre ses disciples : il dit clairement que marcher avec lui requiert engagement et sacrifice personnel, mais cela en vaut la peine ! Chers jeunes amis, ne vous laissez pas désorienter par des promesses alléchantes de succès faciles, de styles de vie qui privilégient le paraître au détriment de l’intériorité. Ne cédez pas à la tentation de mettre votre confiance entière dans l’avoir, dans les choses matérielles, en renonçant à découvrir la vérité qui va au-delà, comme une étoile haut dans le ciel, là où le Christ veut vous conduire. Laissez-vous conduire vers les hauteurs de Dieu !

Durant le temps de votre jeunesse, le témoignage de nombreux disciples du Seigneur qui, à leur époque, ont vécu en portant dans leur cœur la nouveauté de l’Évangile, vous soutient. Pensez à François et Claire d’Assise, à Rose de Viterbe, à Thérèse de l’Enfant-Jésus, à Dominique Savio : combien de jeunes saints et saintes dans la grande assemblée de l’Église ! Mais ici, en Croatie, nous pensons, vous et moi, au Bienheureux Ivan Merz. Un jeune homme brillant, pleinement inséré dans la vie sociale qui, après la mort de la jeune Greta, son premier amour, entreprend le chemin universitaire. Durant la Première Guerre mondiale, il se trouve face à la destruction et à la mort, mais tout cela le modèle et le forge, lui faisant surmonter des moments de crise et de combat spirituel. La foi d’Ivan se renforce à tel point qu’il se consacre à l’étude de la Liturgie et commence un apostolat intense parmi les jeunes eux-mêmes. Il découvre la beauté de la foi catholique et comprend que la vocation de sa vie c’est de vivre et de faire vivre l’amitié avec le Christ. De combien d’actes de charité, de bonté, qui étonnent et émeuvent, est rempli son chemin ! Il meurt le 10 mai 1928, alors qu’il n’a que 32 ans, après quelques mois de maladie, en offrant sa vie pour l’Église et pour les jeunes.

Cette jeune existence, donnée par amour, exhale le parfum du Christ et est pour tous une invitation à ne pas avoir peur de s’en remettre au Seigneur, tel que nous le contemplons, de façon particulière en la Vierge Marie, la Mère de l’Église, qui est ici vénérée et aimée sous le titre de « Majka Božja od Kamenutih vrata » [« Mère de Dieu de la Porte de Pierre »]. Ce soir, je veux lui confier chacun de vous, pour qu’elle vous accompagne de sa protection et surtout pour qu’elle vous aide à rencontrer le Seigneur et à trouver en lui le plein sens de votre existence. Marie n’a pas eu peur de se donner tout entière au projet de Dieu. En elle, nous voyons le but auquel nous sommes appelés : la pleine communion avec le Seigneur. Notre vie entière est une marche vers l’Unité et Trinité d’Amour qu’est Dieu. Nous pouvons vivre en étant certains de n’être jamais abandonnés. Chers jeunes croates, je vous embrasse tous comme des fils et des filles ! Je vous porte dans mon cœur et je vous donne ma Bénédiction. « Soyez toujours dans la joie du Seigneur » ! Que sa joie, la joie du véritable amour, soit votre force. Amen. Que Jésus et Marie soient loués ! »

Benoît XVI en Croatie

Si la visite d’un pape donne l’occasion de célébrer l’Église universelle, elle est davantage l’occasion pour souligner la façon particulière dont une église locale incarne l’Évangile. Dans le cas de la Croatie, qui accueillera le pape Benoît XVI cette fin de semaine, la culture de ce petit pays de l’Europe de l’Est sera mise en avant-plan.
Deux évènements vont donner le ton à cette brève visite en Croatie du Pape :
– la Journée nationale des Familles catholiques croates, rassemblement qui donnera l’opportunité au président du Conseil pontifical de la famille, le cardinal Ennio Antonelli, d’accompagner le Pape. Toujours soucieux des besoins des familles, Benoît XVI va offrir des paroles de soutien aux familles participant à cette célébration.
– l’entrée imminente de la Croatie dans l’Union Européenne, permettra à Benoît XVI de parler d’un des thèmes les plus préoccupants: la relation entre la foi chrétienne et la culture européenne. Depuis de nombreuses années, Joseph Ratzinger n’a pas hésité à souligner la contribution importante de la foi chrétienne à la culture des pays d’Europe. On pourrait même dire que pour Ratzinger, les valeurs de l’universalité, la tolérance, et les droits de l’homme, toutes des valeurs fortement privilégiés par les européens, sont indissociables du christianisme qui leur a donné naissance. En visitant ce pays chrétien pour la troisième fois, la première comme Pape, Benoît XVI va rappeler aux croates la contribution positive de la foi chrétienne à leur propre culture. Lors de la visite au Vatican du nouvel ambassadeur de la Croatie le 11 avril dernier, le pape a encouragé les croates à « ne pas avoir peur de revendiquer avec détermination le respect de sa propre histoire et de sa propre identité religieuse et culturelle. »

Pour mieux souligner son message, Benoît XVI va évoquer quelques grandes figures croates qui ont contribué de façon exceptionnelle à l’avancement de la culture. Roger Joseph Boskovic (1711-1787), jésuite, scientifique qui a eu beaucoup d’influence dans les domaines des mathématiques, la physique, l’astronomie, l’architecture et la philosophie. Il a parcouru les grandes villes européennes en partageant ses idées avec les scientifiques de son époque. Le pape parlera aussi de Ivan Merz (1896-1928), jeune laïc cultivé, qui fut un universitaire. Né en 1896 dans une famille libérale mais peu catholique, Merz commence des études de droit et de philosophie à l’université de Vienne avant d’être envoyé au front comme soldat lors de la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il continua ses études, cette fois-ci en Lettres, à Vienne et ensuite à Paris, à la Sorbonne et à l’Institut catholique. Il obtient son doctorat à Zagreb avec une thèse intitulée : L’influence de la liturgie sur les écrivains français, de Chateaubriand à nos jours. Passionné pour la culture française, Merz contribua beaucoup à répandre les valeurs de cette culture en Croatie. À l’âge de vingt-sept ans, Merz fait vœu de chasteté et se consacre à l’enseignement de la jeunesse croate pendant son temps libre. Le pape Jean-Paul II parlait de Merz comme « l’apôtre des jeunes d’aujourd’hui ». Avec des figures comme Boskovic et Merz évoquant le souvenir de la contribution de la Croatie à la culture d’Europe, Benoît XVI encouragera les jeunes croates à apprécier et à partager les richesses de leur culture, toujours en s’efforçant de répondre aux questions inspirées par leur foi chrétienne.

En plus de nombreuses rencontres, le Pape participera à deux grands rassemblements:
samedi en après-midi, Benoît XVI rencontrera des représentants de la société, de la culture, ainsi que des membres d’autres confessions chrétiennes.
Le soir, Benoît XVI sur la grande place de Zagreb participera a une grande veillée avec des jeunes. Après les lectures bibliques et témoignages, le Pape s’adressera aux jeunes. La soirée se terminera par un temps d’adoration.
Dimanche matin sera un des grands moments de la visite : la grande messe pour la Journée nationale des Familles présidée par Benoît XVI à l’hippodrome, un stade qui peut accueillir des milliers de personnes. Le soir, le Pape présidera les vêpres avec les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses, et les séminaristes de la Croatie.
Cette visite apostolique de Benoît XVI dans un pays très majoritairement catholique (90%) mettra donc l’accent sur le rôle des familles dans la transmission de la foi et interpellera tous les chrétiens désireux de vivre pleinement l’évangile dans le monde contemporain.

Télévision Sel + Lumière retransmettra la veillée de prière samedi 4 juin à 16h30 et la messe dimanche 5 juin à 15h30.

L’obligation de remplir le formulaire long: essentielle selon les évêques

Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr Pierre Morissette, a écrit au ministre de l’Industrie Tony Clement pour demander que le gouvernement fédéral revienne sur sa décision à ce que le fait de remplir le formulaire long du recensement canadien ne soit plus obligatoire.

Les données reccueillies sont essentielles pour connaître la population à désservir et donc orienter les services en fonction des besoins. Tel est le cas pour toutes les religions et pour de nombreux organismes sociaux fondés et gérés par celles-ci.

Nous publions ici la lettre de Mgr Morissette dans son intégralité:

L’Honorable Tony Clement, M.P, P.C.
Ministre de l’Industrie
Ministère de l’Industrie
Édifice C.D. Howe
235, rue Queen
Ottawa, Ontario  K1A 0H5

Monsieur le Ministre,

Au nom des évêques catholiques du Canada, je vous demande de reconsidérer votre position au sujet du recensement et de continuer d’exiger que certains citoyens remplissent le « formulaire long ». Beaucoup de renseignements obtenus à partir des données recueillies par Statistique Canada sont d’une grande utilité pour tous les groupes religieux. [Read more…]

L’Église au foot: un but pour tout le monde

L’Afrique du Sud va être le point de mire des médias pendant un mois.

La coupe du monde a été lancée hier à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Le cardinal se prépare pour la coupe du monde de soccerUne grande première : c’est le premier pays d’Afrique à recevoir cet événement planétaire, controversé car il engage de grosses dépenses dans un pays contrasté,  marqué par une grande richesse et une grande pauvreté.

L’Église catholique s’est préparée. Les évêques ont créé un site: churchontheball. « Que le football soit davantage un moyen d’enseigner les valeurs d’honnêteté, de solidarité et de fraternité, spécialement parmi les jeunes générations. ».

Les reliques de Ste Thérèse seront à Johannesburg et dans ses environs entre le 27 juin au 12 juillet. Ce sont des jeunes qui ont pris l’initiative car cette jeune sainte leur parle.

Les chrétiens se sont aussi engagés contre la traite humaine que ces grands rassemblements suscitent.

Le film « Invictus » raconte comment Nelson Mandela élu en 1994, premier président noir de son pays, après 27 ans en prison, a pris le rugby comme élément fédérateur entre noirs et blancs. Ayant subi l’injustice du régime de l’Apartheid, Nelson Mandela a résisté à la violence, misant sur la capacité de l’être humain à changer, ayant une vision non basée sur la haine et la peur des autres, mais sur le pardon et le respect humain.

Les membres des églises catholiques et protestantes ont joué un grand rôle pour faire tomber ce régime de l’Apartheid.

Ce pays se relève peu à peu et a besoin de temps pour changer.

Beaucoup de missionnaires canadiens œuvrent en Afrique du Sud. Ils travaillent dans les bidonvilles de Johannesburg au péril de leur vie, car la pauvreté suscite de la violence. Bâtissant des centres d’apprentissage, un centre Emmaüs de récupération, atelier de menuiserie, potager, des centres médicaux, ils sont témoins de paix et vérité et continuent d’être instruments de paix malgré la violence et la corruption. Plusieurs ont donné leur vie.

Souhaitons à tous ceux et celles qui s’inspirent de l’exemple de Nelson Mandela de continuer sans se décourager  à prôner la réconciliation et la dignité humaine contre vents et marées. Puissent la paix et la réconciliation se frayer un chemin comme un ballon qui marque un but après une course effrénée.

Nous aimons jouer, nous avons envie de gagner….

Aujourd’hui espérons qu’à nouveau le sport permette de rapprocher une nation et la rendre fiers.

Le cap des tourmentes, des tempêtes est devenu le cap de Bonne Espérance…

Que la Nation Arc en Ciel porte son nom.

Secured By miniOrange