Échos du Vatican

À Rome, à Québec et à travers le monde, les portes saintes s’ouvrent pour l’année jubilaire de la Miséricorde.

Échos du Vatican

Revivez dans cette émission l’inauguration de l’année jubilaire de la Miséricorde avec l’ouverture de la porte sainte de la basilique Saint-Pierre au Vatican, et la célébration de l’Immaculée Conception à Rome avec le pape François.

« L’Église, mère des vocations »: Message du pape François pour la 53e Journée mondiale de prière pour les vocations

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Le 17 avril 2016, le 4e dimanche de Pâques, l’Église va célébrer la 53e Journée mondiale de prière pour les vocations. Le thème de cette année: « L’Église, Mère des vocations ». Ci-dessous vous trouvez le texte complet du message du Saint-Père:

Chers frères et sœurs,

Comme je voudrais, au cours du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, que tous les baptisés puissent expérimenter la joie d’appartenir à l’Église ! Puissent-ils redécouvrir que la vocation chrétienne, ainsi que les vocations particulières, naissent au sein du peuple de Dieu et sont des dons de la miséricorde divine. L’Église est la maison de la miséricorde, et constitue le « terreau » où la vocation germe, grandit et porte du fruit.

Pour cette raison, je vous invite tous, en cette 53ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, à contempler la communauté apostolique, et à être reconnaissants pour le rôle que joue la communauté dans le parcours vocationnel de chacun. Dans la Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, j’ai fait mémoire des paroles de saint Bède le Vénérable concernant la vocation de saint Matthieu : « Miserando atque eligendo » (« Jésus regarda Matthieu avec un amour miséricordieux, et le choisit ») (Misericordiae Vultus, n. 8). L’action miséricordieuse du Seigneur pardonne nos péchés et nous ouvre à la vie nouvelle qui se concrétise dans l’appel à sa suite et à la mission. Toute vocation dans l’Église a son origine dans le regard plein de compassion de Jésus. La conversion et la vocation sont comme les deux faces d’une même médaille et elles se rappellent sans cesse à nous, dans notre vie de disciple missionnaire.

Dans son Exhortation Apostolique Evangelii nuntiandi, le Bienheureux Paul VI a décrit les étapes du processus d’évangélisation. L’une d’entre elles est l’adhésion à la communauté chrétienne (cf. n. 23), dont on reçoit le témoignage de la foi et la proclamation explicite de la miséricorde du Seigneur. Cette incorporation communautaire comprend toute la richesse de la vie ecclésiale, particulièrement les sacrements. Et l’Église n’est pas seulement un lieu où l’on croit, mais elle est aussi objet de notre foi ; pour cela, dans le Credo, nous disons : « Je crois en l’Église… ».

L’appel de Dieu nous arrive à travers la médiation de la communauté. Dieu nous appelle à faire partie de l’Église et, après un certain temps de maturation en elle, il nous donne une vocation spécifique. Le parcours vocationnel se fait avec les frères et les sœurs que le Seigneur nous donne : c’est une con-vocation. Le dynamisme ecclésial de l’appel est un antidote à l’indifférence et à l’individualisme. Il établit cette communion dans laquelle l’indifférence a été vaincue par l’amour, parce qu’il exige que nous sortions de nous-mêmes, en mettant notre existence au service du dessein de Dieu et en faisant nôtre la situation historique de son peuple saint. En cette journée consacrée à la prière pour les vocations, je désire exhorter tous les fidèles à prendre leurs responsabilités dans le souci et le discernement des vocations. Quand les apôtres cherchèrent quelqu’un pour remplacer Judas Iscariote, saint Pierre rassembla cent-vingt frères (cf.Ac 1,15) ; et, pour le choix des sept diacres, tout le groupe des disciples fut convoqué (cf. Ac 6,2).

Saint Paul donna à Tite des critères spécifiques pour le choix des Anciens (Tt 1,5-9). Également aujourd’hui, la communauté chrétienne est toujours présente à la germination des vocations, à la formation de ceux qui sont appelés et à leur persévérance (cf. Exhort. Ap. Evangelii gaudium, n. 107).

La vocation naît dans l’Église. Dès le début de l’éveil d’une vocation, un ‘sens’ adéquat de l’Église est nécessaire. Personne n’est appelé uniquement pour une région déterminée, ou pour un groupe ou un mouvement ecclésial, mais pour l’Église et pour le monde. « Un signe clair de l’authenticité d’un charisme est son ecclésialité, sa capacité de s’intégrer harmonieusement dans la vie du peuple saint de Dieu, pour le bien de tous » (ibid., n. 130). En répondant à l’appel de Dieu, le jeune voit s’élargir son horizon ecclésial ; il peut découvrir les multiples charismes et réaliser ainsi un discernement plus objectif. De cette manière, la communauté devient la maison et la famille où naît la vocation. Le candidat regarde alors, dans la gratitude, cette médiation communautaire comme un élément auquel il ne peut renoncer pour son avenir. Il apprend à connaître et à aimer ses frères et sœurs qui parcourent un chemin différent du sien ; et ces liens renforcent en tous la communion.

La vocation grandit dans l’Église. Durant le processus de formation, les candidats aux diverses vocations ont besoin de connaître toujours mieux la communauté ecclésiale, en dépassant la vision limitée que nous avons tous au départ. À cette fin, il est opportun de faire des expériences apostoliques en compagnie d’autres membres de la communauté, par exemple : communiquer le message chrétien aux côtés d’un bon catéchiste ; faire l’expérience de l’évangélisation des périphéries avec une communauté religieuse ; découvrir le trésor de la contemplation en passant un temps dans un monastère ; mieux connaître la mission ad gentes (« aux nations ») au contact de missionnaires ; et, avec des prêtres diocésains, approfondir l’expérience de la pastorale en paroisse et dans le diocèse. Pour ceux qui sont déjà en formation, la communauté ecclésiale demeure toujours le milieu éducatif fondamental, objet de toute notre gratitude.

La vocation est soutenue par l’Église. Le parcours vocationnel dans l’Église ne s’arrête pas après l’engagement définitif, mais il continue dans la disponibilité au service, dans la persévérance et par la formation permanente. Celui qui a consacré sa vie au Seigneur est disposé à servir l’Église là où elle en a besoin. La mission de Paul et de Barnabé est un exemple de cette disponibilité ecclésiale. Envoyés en mission par l’Esprit Saint et par la communauté d’Antioche (cf.Ac 13,1-4), ils retournèrent dans cette même communauté et racontèrent ce que le Seigneur avait fait par eux (cf. Ac 14,27). Les missionnaires sont accompagnés et soutenus par la communauté chrétienne qui demeure une référence vitale, en tant que patrie visible offrant sécurité à ceux qui accomplissent leur pèlerinage vers la vie éternelle.

Parmi les opérateurs pastoraux, les prêtres revêtent une importance particulière. À travers leur ministère, se rend présente la parole de Jésus qui a dit : « Je suis la porte des brebis […] Je suis le bon pasteur » (Jn 10, 7.11). Le souci pastoral des vocations est une part fondamentale de leur ministère pastoral. Les prêtres accompagnent ceux qui sont à la recherche de leur vocation, comme aussi ceux qui ont déjà offert leur vie au service de Dieu et de la communauté.

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Retour dans cette émission sur le voyage du Pape en Afrique, et top départ de la COP 21

L’Église est communicatrice depuis les origines

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On le sait, l’Église est communicatrice depuis ses origines. Dans notre tradition chrétienne, nous savons que la Révélation de Dieu s’est inscrite dans l’histoire du peuple d’Israël jusqu’à se faire chair par l’Incarnation du Verbe de Dieu en Jésus-Christ. Cette Révélation de Dieu dans l’histoire allait cependant faire siens les instruments que les hommes utilisent pour communiquer. C’est le cas de l’écriture qui, à travers les siècles, a permis de composer ce que nous appelons la Bible ou les Saintes Écritures. Dans la Bible, nous trouvons plusieurs genres littéraires et plusieurs niveaux de langage qui nécessitent parfois une interprétation vigilante. De son côté, l’Église a elle aussi utilisé l’écriture pour transmettre son message à l’intérieur comme à l’extérieur de ses murs. De l’homélie à l’encyclique en passant par les conciles et les proclamations Ex Cathedra, l’Église sait qu’elle ne peut limiter sa prise de parole à un seul niveau de langage.

Si l’Église désire être fidèle à cette tradition de transmission de son message à partir de divers niveaux de langage, elle comprendra qu’aujourd’hui, la manière la plus à même d’accomplir cette mission est le dialogue et la rencontre personnel. Comme il l’affirmait dans un discours de commémoration du 50e anniversaire de l’Institution du Synode des évêques : « le sensus fidei empêche que l’on sépare d’une manière rigide « l’Église enseignante » de « l’Église enseignée » puisque les fidèles eux-mêmes ont leur propre « flair » pour discerner les nouvelles voies que le Seigneur ouvre à son Église »[1]. En effet, il est essentiel aujourd’hui de prendre en compte l’individualité des personnes dans le discernement de la Volonté de Dieu celle-ci. De plus, seule cette attention personnelle est en mesure de manifester que les Enseignements de l’Église ne sont pas des principes extérieurs « parachutés » sur la vie des gens mais une loi intérieure qui se trouve déjà en eux et qui seule peut les rendre heureux.

Pour ce faire, chaque chrétien doit développer ce que j’appelle l’excellence du jugement et c’est en ce sens que peuvent être comprise l’exhortation du Pape lors de la rencontre avec les catéchistes et enseignement de Kampala en Ouganda lorsqu’il demandait : « aux évêques et aux prêtres de vous aider par une formation doctrinale, spirituelle et pastorale, en mesure de vous rendre toujours plus efficaces dans votre œuvre »[2]. En d’autres termes, notre siècle demande plus que jamais une formation solide des consciences à la doctrine chrétienne complétée par l’exercice de toutes les vertus, en un mot, la sainteté ! L’excellence du jugement et le défi de la formation me semblent donc les pierres angulaires de cette révolution de la tendresse si chère au pape François.

Lettre pastorale de ✠ Mgr Terrence Prendergast, s.j. pour l’Année de la Miséricorde 2015-2016

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En Jésus nous contemplons le mystère de la miséricorde du Père
Lettre pastorale pour l’Année de la Miséricorde 2015-2016

Chers frères et sœurs dans le Christ,

« Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père ». C’est par ces mots que débute la lettre du pape François dans laquelle il nous invite à participer pleinement dans le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde. Cette Année sainte s’ouvrira en la solennité de l’Immaculée Conception le 8 décembre prochain et se terminera le 20 novembre 2016, en la solennité du Christ, Roi de l’Univers.

« La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché » nous dit le Saint-Père dans la bulle Misericordiae Vultus (Le Visage de la Miséricorde) par laquelle il a institué l’Année de la Miséricorde.

Durant cette Année sainte, le Pape nous demande deux choses : célébrer et expérimenter la miséricorde de Dieu dans le sacrement de Réconciliation par une confession personnelle bien préparée et s’engager à accomplir des œuvres de miséricorde.

Comment ces deux éléments sont-ils inter-reliés ? Il est important de faire l’expérience de l’amour miséricordieux de Dieu dans le sacrement de Réconciliation qui apporte guérison, paix et joie. En faisant nous-mêmes l’expérience de la tendresse du pardon de Dieu, nous serons amenés à vouloir partager ce cadeau avec les autres, avec ceux et celles qui connaissent des difficultés matérielles ou spirituelles.

J’invite tous les catholiques à célébrer le sacrement de Réconciliation – à aller se confesser – au moins une fois durant cette Année de la Miséricorde. Comme le pape François nous le rappelle souvent, parfois, nous nous lassons de lui demander pardon, mais Dieu ne se lasse jamais de pardonner.

Remplis de gratitude pour le pardon que Dieu nous accorde, soyons miséricordieux à notre tour envers ceux et celles qui sont dans le besoin. J’invite donc tous les catholiques de l’archidiocèse d’Ottawa qui le peuvent, à accomplir au cours de ce Jubilé extraordinaire, au moins une œuvre de miséricorde corporelle et une œuvre de miséricorde spirituelle.

Les œuvres de miséricorde corporelles sont bien connues : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Le Christ nous appelle à le reconnaître dans toute personne qui est dans le besoin : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait” (Matthieu 25, 40).

Les œuvres de miséricorde spirituelles sont peut-être un peu moins connues mais elles demeurent très importantes car elles permettent d’insuffler une vitalité nouvelle dans nos communautés de foi : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes que nous trouvons ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Accomplir les trois premières requiert autorité ou compétence et beaucoup de tact; les quatre autres sont autant de façons de témoigner chaque jour de notre vie de disciples de Jésus.

Le pape François accorde à chaque diocèse le privilège d’ouvrir une Porte de la Miséricorde dans sa cathédrale. Traditionnellement, ces Portes saintes sont signes du désir profond de conversion et de volonté de solliciter la miséricorde de Dieu qui nous habitent. Il y a sept Portes saintes en permanence dans le monde, dont une à la basilique Notre-Dame à Québec. Ces portes, habituellement scellées de l’intérieur, sont ouvertes durant les Années jubilaires afin de permettre aux pèlerins qui se rendent à une ou l’autre d’entre elles dans une démarche spirituelle, de passer par cette Porte et d’obtenir ainsi les indulgences jubilaires.

Le 8 décembre, le pape François inaugurera l’Année de la Miséricorde en ouvrant la Porte sainte à la basilique Saint-Pierre. Le dimanche suivant, le 13 décembre, des églises ouvriront des Portes de la Miséricorde à travers le monde.

Dans l’archidiocèse d’Ottawa, nous bénirons notre Porte de la Miséricorde à la cathédrale Notre-Dame le 8 décembre lors de la Célébration eucharistique de 19h30 et nous procéderons à son ouverture au début de la messe de 9h le dimanche 13 décembre.

Les pèlerins sont invités à venir passer par la Porte de la Miséricorde au moins une fois durant cette Année de la Miséricorde, en pensant non seulement au pardon que Dieu nous offre à chacun, chacune, d’entre nous mais aussi à ce que nous pouvons faire pour semer le bien autour de nous.

Après être passés par la Porte de la Miséricorde, les pèlerins sont invités à compléter leur pèlerinage en célébrant le sacrement de Réconciliation et en recevant la sainte Eucharistie, en faisant profession de foi par la récitation du Credo et en priant pour les intentions du Pape. Ils pourront faire cela afin d’obtenir des indulgences pour eux-mêmes ou pour une personne défunte. Il est possible de se renseigner davantage sur la richesse spirituelle des indulgences en s’informant auprès des paroisses ou en consultant le site web de l’archidiocèse (catholiqueottawa.ca).

J’espère que de nombreux catholiques, y compris ceux et celles qui se sont éloignées de l’Église, se rendront à la cathédrale en pèlerinage et passeront par la Porte de la Miséricorde, soit seul ou avec d’autres paroissiens, paroissiennes, ou encore avec des membres des diverses associations ou groupes paroissiaux (Groupes de prières, Cursillo, Chevaliers de Colomb, Filles d’Isabelle, etc.).

Que notre pensée se tourne vers Marie. Demandons-lui de faire en sorte que tous puissent redécouvrir la joie de la tendresse de Dieu et que, forts de ce pardon reçu, nous puissions, à notre tour, transmettre la miséricorde de Dieu aux autres en faisant le bien tout autour de nous en cette Année de la Miséricorde.

L’archevêque d’Ottawa,

✠ Terrence Prendergast, S.J.

Homélie du Pape en hommage aux martyrs de l’Ouganda

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Ce samedi 28 novembre, le pape François a célébré la messe au sanctuaire de Namugongo en l’honneur des martyrs de l’Ouganda. Ci-dessous le texte complet de son homélie

« Vous allez recevoir une force quand le Saint Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes émoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1 8).

Depuis l’âge apostolique jusqu’à nos jours, un grand nombre de témoins est sorti pour proclamer Jésus et manifester la puissance de l’Esprit Saint. Aujourd’hui, nous rappelons avec gratitude le sacrifice des martyrs ougandais, dont le témoignage d’amour pour le Christ et son Église a justement rejoint “les extrémités de la terre”. Nous rappelons aussi les martyrs anglicans, dont la mort pour le Christ rend témoignage à l’oecuménisme du sang. Tous ces témoins ont cultivé le don de l’Esprit Saint dans leur vie et ont librement donné le témoignage de leur foi en Jésus Christ, même au prix de leur vie, et beaucoup dans un si jeune âge.

Nous aussi, nous avons reçu le don de l’Esprit, pour nous faire fils et filles de Dieu, mais aussi pour porter témoignage à Jésus et le faire connaître et aimer en tout lieu. Nous avons reçu l’Esprit lorsque nous sommes renés dans le Baptême, et lorsque nous avons été fortifiés par ses dons dans la Confirmation. Chaque jour, nous sommes appelés à approfondir la présence de l’Esprit Saint dans notre vie, à “raviver” le don de son amour divin de façon à être à notre tour source de sagesse et de force pour les autres.

Le don de l’Esprit Saint est un don qui est donné pour être partagé. Il nous unit les uns aux autres comme fidèles et membres vivants du Corps mystique du Christ. Nous ne recevons pas le don de l’Esprit seulement pour nous-mêmes, mais pour nous édifier les uns les autres dans la foi, dans l’espérance et dans l’amour. Je pense aux saints Joseph Mkasa et Charles Lwanga, qui, après avoir été instruits dans la foi par les autres, ont voulu transmettre le don qu’ils avaient reçu. Ils l’ont fait dans des temps dangereux. C’est non seulement leur vie qui a été menacée, mais aussi la vie des plus jeunes confiés à leurs soins. Puisqu’ils avaient cultivé leur foi et avaient fait grandir leur amour pour Dieu, ils n’ont pas eu peur de porter le Christ aux autres, même au prix de leur vie. Leur foi est devenue témoignage ; aujourd’hui, vénérés comme martyrs, leur exemple continue d’inspirer beaucoup de personnes dans le monde. Ils continuent à proclamer Jésus Christ et la puissance de la Croix.

Si, comme les martyrs, nous ravivons chaque jour le don de l’Esprit qui habite en nos coeurs, nous deviendrons alors certainement ces disciples-missionnaires que le Christ nous appelle à être. Pour nos familles et nos amis sûrement, mais aussi pour ceux que nous ne connaissons pas, spécialement pour ceux qui pourraient être peu bienveillants et même hostiles à notre égard. Cette ouverture envers les autres commence dans la famille, dans nos maisons, où on apprend la charité et le pardon, et où dans l’amour de nos parents, on apprend à connaître la miséricorde et l’amour de Dieu. Elle s’exprime aussi dans le soin envers les personnes âgées et les pauvres, les veuves et les orphelins.

Le témoignage des martyrs montre à tous ceux qui ont écouté leur histoire, à l’époque et aujourd’hui, que les plaisirs mondains et le pouvoir terrestre ne donnent pas une joie et une paix durables. C’est plutôt la fidélité à Dieu, l’honnêteté et l’intégrité de la vie et l’authentique préoccupation pour le bien des autres qui nous apportent cette paix que le monde ne peut offrir. Cela ne diminue pas notre souci de ce monde, comme si nous regardions seulement vers la vie future. Au contraire, cela offre un but à la vie en ce monde et nous aide à rejoindre ceux qui sont dans le besoin, à coopérer avec les autres pour le bien commun et à construire une société plus juste, qui promeut la dignité humaine, sans exclure personne, qui défend la vie, don de Dieu, et protège les merveilles de la nature, la Création, notre maison commune.

Chers frères et soeurs, c’est l’héritage que vous avez reçu des martyrs ougandais : des vies marquées par la puissance de l’Esprit Saint, des vies qui témoignent encore aujourd’hui du pouvoir transformant de l’Évangile de Jésus Christ. On ne s’approprie pas cet héritage comme un souvenir de circonstance ou en le conservant dans un musée comme si c’était un joyau précieux. Nous l’honorons vraiment et nous honorons tous les Saints, lorsque plutôt nous portons le témoignage qu’ils ont rendu au Christ dans nos maisons et à nos voisins, dans nos lieux de travail et dans la société civile, soit que nous restions dans nos maisons ou que nous nous rendions jusqu’au coin le plus reculé du monde.

Puissent les martyrs ougandais, avec Marie, Mère de l’Église, intercéder pour nous, et puisse l’Esprit Saint allumer en nous le feu de l’amour divin !

Omukama Abawe Omukisa! (Que Dieu vous bénisse!)

Pape en Ouganda: Discours du Saint-Père aux autorités et au Corps Diplomatique

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Vous trouverez ci-dessous le discours officiel du Saint-Père aux Autorités et au Corps Diplomatique Entebbe au Palais de l’Etat d’Ouganda (Vendredi, 27 novembre 2015)

Monsieur le Président,
Honorables membres du Gouvernement,
Distingués Membres du Corps diplomatique,
Chers frères Evêques,
Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie pour votre accueil chaleureux, et je suis heureux d’être en Ouganda. Ma visite dans votre pays vise avant tout à commémorer le 50ème anniversaire de la canonisation des Martyrs de l’Ouganda par mon prédécesseur, le Pape Paul VI. Mais j’espère que ma présence ici sera aussi vue comme un signe d’amitié, d’estime et d’encouragement à tous les citoyens de cette grande nation.

Les Martyrs, catholiques et anglicans, sont de véritables héros nationaux. Ils rendent témoignage aux principes-guides exprimés dans la devise de l’Ouganda – Pour Dieu et pour mon Pays. Ils nous rappellent le rôle important que la foi, la rectitude morale et l’engagement pour le bien commun ont joué, et continuent de jouer  dans la vie culturelle, économique et politique de ce pays. Ils nous rappellent aussi que, malgré nos différentes croyances et convictions, nous sommes tous appelés à rechercher la vérité, à travailler pour la justice et la réconciliation, comme à nous respecter, nous protéger et à nous aider mutuellement en tant que membres de la même famille humaine. Ces hauts idéaux sont particulièrement requis chez des hommes et des femmes comme vous, qui sont chargés d’assurer la bonne et transparente  gestion, le développement humain intégral, une large participation à la vie nationale, ainsi qu’une distribution sage et juste des biens dont le Créateur a si généreusement doté cette terre.

Ma visite vise aussi à attirer l’attention sur l’Afrique dans son ensemble, sur sa promesse, ses espérances, ses luttes et ses succès. Le monde regarde l’Afrique comme le continent de l’espérance. L’Ouganda a été, en effet, béni par Dieu à travers d’abondantes ressources naturelles, que vous êtes appelés à administrer en tant que des gestionnaires responsables. Mais surtout, la nation a été bénie à travers ses habitants : ses familles fortes, ses jeunes, et ses personnes âgées. J’attends impatiemment la rencontre de demain avec les jeunes, à l’endroit desquels j’aurai des mots d’encouragement et d’exhortation. Qu’il est important qu’on leur donne de l’espérance, des opportunités d’éducation et d’un travail rémunéré, et surtout l’opportunité de partager pleinement la vie de la société ! Mais je voudrais aussi mentionner la bénédiction qui est la vôtre à travers les personnes âgées. Elles sont la mémoire vivante de chaque peuple. Leur sagesse et leur expérience devraient toujours être considérées comme une boussole qui peut aider la société à trouver la bonne direction face aux défis du présent, avec intégrité, sagesse et vision.

Ici, en Afrique de l’Est, l’Ouganda a fait montre d’un extraordinaire souci de l’accueil des réfugiés, en les aidant à rebâtir leurs vies dans la sécurité et dans le sens de la dignité dérivant d’une vie gagnée par un travail honnête. Notre monde, en proie aux guerres, à la violence et à de diverses formes d’injustice, expérimente un mouvement sans précédent de peuples. La façon dont nous les traitons est un test de notre humanité, de notre respect de la dignité humaine et surtout de notre solidarité envers nos frères et sœurs dans le besoin.

Bien que ma visite soit brève, j’espère encourager les nombreux efforts en cours pour prendre soin des pauvres, des malades et de ceux qui sont, de quelque manière, en difficulté. C’est par ces petits signes que nous voyons la vraie âme d’un peuple. De tant de manières, notre monde devient de plus en plus petit, cependant au même moment nous voyons avec préoccupation la globalisation d’une ‘‘culture de rejet’’ qui nous rend aveugles par rapport aux valeurs spirituelles, endurcit nos cœurs face aux besoins des pauvres, et prive nos jeunes d’espérance.

Heureux de vous rencontrer et de passer ce temps avec vous, je prie pour que vous vous révéliez, ainsi que tous les chers Ougandais, toujours dignes des valeurs qui ont forgé l’âme de votre nation. Sur vous tous, j’invoque l’abondance des bénédictions du Seigneur.

Mungu awabariki ! (Que Dieu vous bénisse !)

Pape au Kenya: Homélie lors de la Messe à l’Université de Nairobi

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Ce jeudi 26 novembre 2015, le pape François a célébré sa première Messe au Kenya à l’Université de Nairobi. Vous trouvez ci-dessous le texte officiel de son homélie:

La parole de Dieu parle au plus fond de notre cœur. Aujourd’hui Dieu nous dit que nous lui appartenons. Il nous a faits, nous sommes sa famille, et il sera toujours présents pour nous. “Ne craignez pas – nous dit-il–: je vous ai choisis et je vous promets de vous donner ma bénédiction’’ (cf. Is 44, 2-3).

Nous avons entendu cette promesse dans la première lecture. Le Seigneur nous dit qu’il fera jaillir de l’eau dans le désert, dans une terre assoiffée ; il fera en sorte que les enfants de son peuple fleurissent comme de l’herbe, comme des saules luxuriants. Nous savons que cette prophétie s’est accomplie par l’effusion du Saint Esprit à la Pentecôte. Mais nous voyons aussi qu’elle s’accomplit partout où l’Évangile est prêché et où de nouveaux peuples deviennent membres de la famille de Dieu, l’Église. Aujourd’hui nous nous réjouissons parce qu’elle s’est accomplie sur cette terre. Par la prédication de l’Évangile, vous aussi vous êtes devenus participants de la grande famille chrétienne.

La prophétie d’Isaïe nous invite à regarder nos familles et à nous rendre compte combien elles sont importantes dans le plan de Dieu. La société du Kenya a longtemps été bénie par une solide vie familiale, par un profond respect de la sagesse des personnes âgées et par l’amour envers les enfants. La santé de toute société dépend de la santé des familles. Pour leur bien et celui de la communauté, la foi dans la parole de Dieu nous appelle à soutenir les familles dans leur mission à l’intérieur de la société, à accueillir les enfants comme une bénédiction pour notre monde, et à défendre la dignité de tout homme et de toute femme, puisque nous sommes tous frères et sœurs dans l’unique famille humaine.

Par obéissance à la Parole de Dieu, nous sommes aussi appelés à résister aux pratiques qui favorisent l’arrogance chez les hommes, qui blessent ou méprisent les femmes, et qui menacent la vie des innocents qui ne sont pas encore nés. Nous sommes appelés à nous respecter, à nous encourager mutuellement, et à rejoindre tous ceux qui sont dans le besoin. Les familles chrétiennes ont cette mission spéciale : rayonner l’amour de Dieu et répandre l’eau vivifiante de son Esprit. Ceci est particulièrement important aujourd’hui, parce que nous assistons à l’avancée de nouveaux déserts créés par une culture du matérialisme et de l’indifférence envers les autres.

Le Seigneur nous fait une autre promesse dans les lectures de ce jour. Comme le Bon Pasteur qui nous guide sur les sentiers de la vie, il nous promet de nous faire habiter dans sa maison pour la suite des jours (cf. Ps 23, 6). Ici aussi, nous voyons sa promesse accomplie dans la vie de l’Église. Dans le Baptême, il nous conduit vers des eaux tranquilles et fait revivre notre âme ; dans la confirmation il nous oint de l’huile de joie spirituelle et de force ; et dans l’Eucharistie, il nous prépare une table, la table de son Corps et de son Sang, pour le salut du monde.Capture d’écran 2015-11-26 à 07.45.30

Nous avons besoin de ces dons de grâce ! Le monde a besoin de ces dons ! Le Kenya a besoin de ces dons ! Ils nous raffermissent dans la fidélité au milieu de l’adversité, quand nous semblons marcher « dans la vallée de l’ombre de la mort » (cf. Ps 23, 4). Mais ils changent aussi nos cœurs. Ils nous rendent plus fidèles disciples du Maître divin, vases de miséricorde et de gentillesse aimante dans un monde blessé par l’égoïsme, le péché et la division. Voilà les dons par lesquels Dieu, dans sa providence, nous rend capables, tels des hommes et des femmes de foi, de contribuer à la construction de votre pays dans la concorde civile et dans la solidarité fraternelle. De manière particulière, ce sont des dons qui doivent être partagés avec les jeunes, qui, ici comme ailleurs sur ce grand continent, sont l’avenir de la société.

Ici, au cœur de cette Université, où les esprits et les cœurs des nouvelles générations sont formés, je lance un appel particulier aux jeunes de la nation. Que les grandes valeurs de la tradition africaine, la sagesse et la vérité de la Parole de Dieu, ainsi que le généreux idéalisme de votre jeunesse, vous guident dans l’engagement à former une société qui soit toujours plus juste, inclusive et respectueuse de la dignité humaine. Que les besoins des pauvres vous soient toujours à cœur ; rejetez tout ce qui conduit au préjugé et à la discrimination, parce que ces choses – nous le savons – ne sont pas de Dieu.

Tous nous connaissons bien la parabole de Jésus sur l’homme qui a construit sa maison sur le sable plutôt que sur le roc. Quand les vents ont soufflé, elle est tombée et sa ruine a été grande (cf. Mt 7, 24-27). Dieu est le rocher sur lequel nous sommes appelés à construire. Il nous le dit dans la première lecture, et il nous demande : « Y a-t-il un Dieu en dehors de moi ? » (Is 44, 8).

Quand Jésus ressuscité affirme dans l’Évangile de ce jour : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18) il nous dit que lui-même, le Fils de Dieu, est le rocher. Il n’y en a pas Capture d’écran 2015-11-26 à 07.43.33d’autre que lui. Unique Sauveur de l’humanité, il désire attirer à lui les hommes et les femmes
de toute époque et de tout lieu, afin de pouvoir les conduire au Père. Il veut que tous nous construisions notre vie sur le fondement solide de sa Parole.

Voilà pourquoi, après sa résurrection et au moment de retourner au Père, Jésus a confié à ses Apôtres la grande tâche missionnaire que nous avons entendue dans l’Évangile de ce jour : « Allez ! de toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du fils et du Saint Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé » (Mt 28, 19-20).

Cela c’est la tâche que le Seigneur attribue à chacun de nous. Il nous demande d’être des disciples missionnaires, des hommes et des femmes qui rayonnent la vérité, la beauté et la puissance de l’Évangile qui transforme la vie. Des hommes et des femmes qui soient des canaux de la grâce de Dieu, qui permettent à sa miséricorde, à sa bienveillance et à sa vérité de devenir les éléments pour construire une maison qui demeure solide. Une maison qui soit un foyer où les frères et sœurs vivent enfin en harmonie et dans le respect réciproque, dans l’obéissance à la volonté du vrai Dieu, qui nous a montré, en Jésus, la voie vers cette liberté et cette paix auxquelles tous les cœurs aspirent.

Que Jésus, le Bon Pasteur, le rocher sur lequel nous construisons nos vies, vous guide ainsi que vos familles sur la voie du bien et de la miséricorde, tous les jours de votre vie. Qu’il bénisse de sa paix tous les habitants du Kenya.

« Soyez forts dans la foi ! N’ayez pas peur ! ». Car vous appartenez au Seigneur.

Mungu awabariki ! (Que Dieu vous bénisse ! )
Mungu abariki Kenya ! (Que Dieu bénisse le Kenya ! )

Échos du Vatican

Le pape François arrive en Afrique pour 5 jours de voyage apostolique au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique. On fait le point dans cette émission.

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