Une prière pour les catholiques de Chine

Voici la prière composé par Benoît XVI pour Notre Dame de Sheshan (Chine), pour la Journée de prière pour l’Eglise en Chine (24 mai). Dans la Lettre aux catholiques de la République populaire de Chine de mai 2007, le Pape avait dit son voeu de voir la fête de Marie, Auxiliatrice des chrétiens, qui est vénérée près de Shangaï, devenir une journée de prière pour l’Eglise en Chine:

« Vierge très sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère, vénérée dans le sanctuaire de Sheshan sous le vocable d’Auxiliatrice des Chrétiens, Toi vers qui toute l’Eglise qui est en Chine regarde avec une profonde affection, nous venons aujourd’hui devant toi pour implorer ta protection. Tourne ton regard vers le peuple de Dieu et guide-le avec une sollicitude maternelle sur les chemins de la vérité et de l’amour, afin qu’il soit en toute circonstance un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.

Par ton oui docile prononcé à Nazareth, tu as permis au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal et d’engager ainsi dans l’histoire l’ouvre de la Rédemption, à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé, acceptant que l’épée de douleur transperce ton âme, jusqu’à l’heure suprême de la Croix, quand, sur le Calvaire, tu restas debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l’homme vive.

Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle, Mère de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules. Mère de l’espérance, qui, dans l’obscurité du Samedi Saint, avec une confiance inébranlable, est allée au devant du matin de Pâques, donne à tes fils la capacité de discerner en toute situation, même la plus obscure, les signes de la présence aimante de Dieu.

Notre-Dame de Sheshan, soutiens l’engagement de tous ceux qui, en Chine, au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer, afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus. Dans la statue qui domine le sanctuaire, tu élèves ton Fils, le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d’amour. Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour, les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l’Eglise. Mère de la Chine et de l’Asie, prie pour nous maintenant et toujours. Amen! ». 

source: VIS 

Célébrer la famille

La Semaine québécoise des familles se déroule cette année du 12 au 18 mai, sous le thème Au fil du temps…  parent et fier de l’être! En faisant appel à un jeune père de famille et théologien, Rodolfo Felices Luna, professeur associé à la Faculté de théologie, d’éthique et de philosophie, Université de Sherbrooke, la Table provinciale de pastorale familiale en collaboration avec le Comité du laïcat de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec profite de l’occasion pour publier un message plein d’espérance pour les familles du Québec.

« Moi, le Bon Berger, je suis venu pour que les familles aient la vie en abondance. »
Inspiré de Jean 10, 10

La vie familiale est source de grandes joies, comme la naissance de l’enfant tant espéré, les premiers mots et les premiers pas d’un tout-petit, la promotion obtenue par un parent à son travail, l’entrée à l’école de la grande sœur, la retraite bien méritée des grands-parents ou le championnat remporté par le frère le plus sportif. La foi chrétienne tient à cœur le bonheur des familles. Ce n’est pas un hasard si Noël est une grande fête familiale. La naissance de l’enfant Jésus et le bonheur qu’il nous apporte suffisent parfois à réunir même les familles éprouvées par une dispute, une séparation, un deuil. Croire en Jésus qui vient au monde au sein d’une famille, c’est croire aux familles, à toutes les familles!

La vie familiale pose aussi des défis à chacun de ses membres. La cohabitation est le premier et non le moindre. Tous sous un même toit, ça cause parfois des flammèches. En famille, nous apprenons à nous épanouir comme individus, mais nous apprenons aussi l’art de la vie commune, avec son lot de frustrations et de compromis nécessaires. À chacun sa brosse à dents, mais les jouets, la voiture et les tâches à la maison doivent être partagées. La famille est notre première école, notre première église, notre premier monde. En famille, les mots «je t’aime» se traduisent dans le quotidien par des milliers de gestes d’écoute, de compassion, d’entraide, de partage et de don. Nous grandissons comme personnes grâce à nos familles, en relevant ensemble des défis avec fierté!

Grandir est exaltant, mais cela requiert des efforts. Le tout-petit qui apprend à marcher se cogne partout. La mignonne qui tente de se faire comprendre est vite frustrée des limites temporaires de son langage. Les parents aussi sont appelés à grandir à coup d’efforts. L’arrivée des enfants bouscule la vie des couples. La reprise de la vie quotidienne après une naissance exige des réaménagements auxquels on n’est pas toujours heureux de consentir. Après l’arrivée de bébé, le grand frère ou la grande sœur doit lui ménager une place. L’entrée à l’école est source de fierté pour les parents, mais elle leur cause aussi bien de nouveaux soucis : la sécurité et le bien-être de leurs jeunes à l’école, les relations avec leurs amis, l’aide aux devoirs, les activités parascolaires… L’école des parents – et des grands-parents – c’est la famille ! Le métier s’apprend à même la vie familiale, une vie à laquelle on n’est jamais «préparé» une fois pour toutes, car la vie, ça change de jour en jour, de saison en saison, d’un âge à l’autre. Ensemble, nous franchissons des passages pleins de vie, au fil du temps…

La vie réserve aussi des durs coups aux familles. Toutes en ont, un jour ou l’autre de leur existence. Cela peut être un problème de fertilité, un déménagement forcé, une perte d’emploi, une séparation, une maladie grave, un accident, un décès… Et tous les efforts des parents et des enfants pour s’adapter à la vie commune se trouvent comme anéantis presque par ces malheureux imprévus. Seul l’amour que les membres d’une famille ont les uns pour les autres peut les aider à surmonter ces difficultés et à voir jaillir la lumière au bout du tunnel. L’amour de famille, voilà ce qui permet de se relever et de marcher à nouveau vers le bonheur. Ensemble, on est plus fort pour garder l’espérance!

En Église, la grande famille de Jésus, nous croyons que Dieu nous a destinés au bonheur. Nous croyons que notre grand frère Jésus nous a montré par sa vie le chemin qui mène au véritable bonheur, durable, fort, permanent. Ce bonheur ne s’obtient pas en fuyant les épreuves de la vie, ni en les niant, ou en les contournant. Ce bonheur, nous pouvons l’atteindre en faisant face aux écueils et aux défis que la vie nous réserve, avec fierté, en transformant ces écueils et ces défis en autant de «passages» vers une vie plus abondante. La nuit où les Hébreux traversèrent la mer des Roseaux, ce fut un «passage» éprouvant de l’esclavage en Égypte vers la liberté en Terre promise. Le jour où Jésus mourut sur une croix, ce fut un «passage» difficile pour les disciples, du désespoir à l’espérance. Ces deux passages sont la Pâque juive et la Pâque chrétienne, respectivement. Notre foi nous appelle à vivre les culs-de-sac de nos existences comme autant de tremplins vers une vie nouvelle. Pour cela, il faut relever la tête, regarder droit devant et faire confiance au Dieu de la vie. Ne nous laissons pas emporter par le découragement ! Le Dieu de la vie, c’est le Dieu des familles !

Ce Dieu de la vie nous fait confiance à nous, ses enfants. Il a remis le monde entre les mains des familles, pour que le monde connaisse des lendemains heureux. Même à travers les maux inévitables, Dieu nous invite à construire un monde meilleur, en faisant de ces maux des lieux de rencontre, de pardon, d’espérance, comme la croix de Jésus. Si Dieu croit aux familles, pourquoi douter de nos rêves ?

La plus profonde assurance que l’Esprit est présent…

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

Dans la lumière de la fête de la Pentecôte, nous pourrions méditer aujourd’hui sur le rôle du Saint Esprit dans notre vie et dans la vie de l’Eglise.  Le Saint Esprit rend l’expérience chrétienne vraiment catholique et universelle, ouverte à toute expérience humaine, pleine de l’humour de Dieu. 

Tout le Nouveau Testament peut se comprendre précisément comme l’émergence de la notion de catholique et d’universel dans la vie chrétienne.  La chrétienté, si elle n’avait pas évolué du particulier et du petit, aurait été seulement une petite modification de l’expérience juive, un  sous-ensembe d’une piété juive qui misait dans la restauration du royaume originel d’Israël et de Jérusalem.

Les deux premières générations de chrétiens ont découvert que la chrétienté ne peut pas être juste cela.  Parce qu’elles avaient reçu le Saint Esprit, principe universel, elles ont ouvert leurs yeux à la portée universelle de la vérité chrétienne et elles l’ont fait par la rencontre des non Juifs qui ont reçu le Saint Esprit tout comme nous l’avons reçu.

Être catholique, c’est être universel et ouvert au monde, c’est-à-dire non seulement au Canada, en Amérique du Nord, à une seule partie du monde qui nous est familière ou à un secteur de la société, mais c’est être ouvert à toute personne, à tout pays.

Le Saint Esprit est universel: toujours à penser au-delà de nos frontières, les horizons de notre imagination.  Nous devenons une Église évangélisatrice remplie de l’Esprit, lorsque nous permettons à l’Esprit de nous combler de sa sainteté, de sa joie et de sa paix. 

Sous la mouvance de l’Esprit, la communauté peut oser rêver, espérer de grandes choses, avoir des visions et témoigner en paroles et en actions du pouvoir de l’Esprit, dont les fruits sont visibles dans les oeuvres de justice au milieu du monde. 

Quand nous sommes saisis par l’Esprit, que l’Esprit habite en nous, l’Esprit nous rend créatifs et imaginatifs. Cette imagination est la faculté à construire un avenir réaliste mais plus puissant. Un peuple proche de la mort, est un peuple qui a cessé de rêver et d’imaginer. 

Nous ne sommes pas les évangélisateurs principaux. C’est le Saint Esprit qui est le plus grand évangélisateur, Il a besoin d’instruments transparents, qui se sont vidés de leur propre programmation et se sont ouverts à l’oeuvre de Dieu.  Le Saint Esprit nous fait transcender toutes les impulsions tribales et égocentriques de notre temps comme la recherche de l’épanouissement de chaque personne humaine, pour découvrir la réalité du Christ. 

Quel est le plus profond et le plus sûr indice que L’Esprit est présent dans cet entre- temps des premiers fruits, suscitant l’espoir d’une récolte abondante encore à venir?  C’est la joie. Si la joie et l’humour sont présents, vous pouvez être assurés que le Saint Esprit a quelque chose à faire avec cette joie profonde et authentique. 

Saint Augustin, le plus passionné de musique des Pères de l’Église évoque mémorablement l’expérience de joie en la présence de l’Esprit en ces mots:

« Lorsqu’un peuple doit travailler fort, il commence par des chants dont les paroles expriment sa joie, mais quand la joie déborde, les paroles ne suffisent plus, alors il se laisse aller au pur son des chants. 

Quelle est cette jubilation?  Quel est ce chant triomphant? C’est la mélodie qui signifie que nos coeurs éclatent avec des sentiments indicibles. 

Et à qui, au juste, appartient cette jubilation?  Vraiment, c’est à Dieu qui est inexprimable, si les mots ne viennent pas, mais ne se taisent pas, que pouvez-vous faire d’autre, que de laisser la mélodie prendre son essor? C’est le chant de l’Esprit Saint ».

Entraînés sur le Chemin de Sa Beauté

Fête de l’Ascension
4 mai 2008

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

 

Pour la fête de l’Ascension nous entendrons les paroles adressées par Jésus aux “hommes de Galilée” ;  ces derniers n’arrivent pas à détacher leur regard de la nuée qui cache Jésus en l’emportant ; les anges disent : «Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus reviendra comme cela, de la même manière, dont vous l’avez vu partir vers le ciel» (Ac 1, 11).

Cette promesse du retour de ce même Jésus, de la même manière, cette promesse confie à l’Église le soin de garder vivant le souvenir de sa Sainte Face, du visage de Celui qui, depuis, intercède pour nous auprès de son Père et notre Père. Cette promesse l’incite à confesser sa foi en l’avènement ultime du Seigneur.

Il y a ce visage unique, il y a ce Jésus que les apôtres ont connu, avec qui ils ont mangé et bu, qu’ils ont vu transfiguré et bafoué, rayonnant de la gloire divine du Tabor, et flagellé et couronné d’épines. C’est ce visage unique, de Jésus, fils de Marie, Fils de Dieu, qui s’est gravé dans la mémoire de Pierre. C’est le regard de Celui que Pierre venait de renier, et qui le regardait d’une façon que rien au monde n’a pu enlever de la mémoire et du cœur de Pierre.

J’ose vous proposer une conviction qui est une intuition dont je crois qu’elle se vérifie de mille manières : « Là où est le Christ, là est la beauté ». Là où les cœurs, les esprits, les vies s’ouvrent au Christ, c’est là que les sources de la beauté jaillissent et se déversent comme des flots vivifiants sur un monde avili par le péché, défiguré par la laideur du mal.

Tout d’abord contemplons ce qui est le plus beau dans la Splendeur du Christ : la Sainteté. Il n’y a pas d’évidence plus forte de la vérité et de la bonté à la fois humaine et divine du Christ que cette voie lactée, cette nuée lumineuse des saints et saintes innombrables que le Christ a entraînés à sa suite. Il n’y a rien de plus beau au monde que la Sainteté.   Le Christ, en suscitant par son Esprit, tant de sainteté, est aussi la source vive de tant de beauté artistique. Comment peut-on fermer les yeux devant cette évidence ?

«Les médias : au carrefour entre rôle et service. Chercher la vérité pour la partager»

«Les médias : au carrefour entre rôle et service. Chercher la vérité pour la partager»
par Marie-Noëlle Chaumette, x.m.c.j.
 
«Les médias : au carrefour entre rôle et service. Chercher la vérité pour la partager»
Thème de la journée mondiale des communications sociales dans l’Eglise, célébrée dans de nombreux pays, cette année, le 4 mai 2008.
Voici quelques grandes lignes du message du pape.
Evoquant l’impact des médias dans notre société : «ils peuvent et doivent même être des instruments au service d’un monde plus juste et plus solidaire.» Benoît XVI se réfère à son encyclique Spe Salvi et demande que les moyens de communication «favorisent la formation éthique de l’homme, pour la croissance de l’homme intérieur», réaffirmant que «tout ce qui est techniquement possible n’est pas éthiquement praticable» et «qu’il est indispensable que les communications sociales défendent jalousement la personne et respectent pleinement sa dignité.»
Le pape rappelle la vocation la plus haute de la communication sociale : « la recherche et la présentation de la vérité sur l’homme».  Le Christ étant la «Vérité qui nous rend libres» (Jn 8,32).
Invoquant l’Esprit saint et citant Jean-Paul II, Benoît XVI souhaite que les communicateurs «sachent se faire des interprètes des instances culturelles actuelles, s’engageant à vivre notre époque de la communication non pas comme un temps d’aliénation et d’égarement, mais comme un temps précieux pour la recherche de la vérité et pour le développement de la communion entre les personnes et entre les peuples.» 

1er mai, fête du travail !

1er mai, fête du travail !
par Marie-Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

Quelles différentes manières de fêter le 1er mai, soit le repos, soit l’activité…
Aujourd’hui c’est un jour férié dans beaucoup de pays d’Europe notamment et cela correspond aussi au jeudi de l’Ascension, fait rarissime. Deux raisons d’être en congé en France notamment!
Ici,  au Canada, c’est un jour comme un autre, jour de travail.
Cependant, une référence commune dans l’Église, St Joseph, le patron des travailleurs. Quel modèle que ce saint silencieux, discret et pourtant bien présent aux moments importants de la vie de Jésus et de Marie. Invitant au travail bien fait, il est aussi un exemple pour les éducateurs et les parents.
Cette référence spirituelle solide est importante en cette époque où beaucoup de personnes de par le monde n’ont pas de travail ou peinent à équilibrer vie professionnelle et familiale. St Joseph, par son témoignage, nous rappelle la confiance et l’action discrète de Dieu à travers toutes nos tâches quotidiennes.

L’ombre de Pierre a plané sur l’Amérique

par le père Thomas Rosica, c.s.b.,
Directeur général de Télévision Sel + Lumière 

Benoît XVI a conclu dimanche sa première visite en tant que pape aux États-Unis d’Amérique. Beaucoup se sont inquiétés de l’impact que le pape allemand pourrait avoir sur une Église plutôt assiégée. Ils se demandaient si Benoît XVI serait capable d’établir un rapport avec les gens comme son prédécesseur Jean-Paul II l’avait fait. Après tout, Benoît XVI est arrivé en Amérique à 80 ans alors que son prédécesseur avait seulement 59 ans lors de sa première visite en 1979.
 
Jusqu’à la semaine dernière, de nombreuses personnes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église en Amérique du Nord, ne connaissaient tout simplement pas Joseph Ratzinger, certains ne voulant même pas le connaître. Ils connaissaient seulement des demies vérités à propos de ce « chien de garde du Vatican » qui a été souvent décrit comme un rat de bibliothèque strict et studieux qui n’avait pas le charisme et le talent de son prédécesseur sur le trône de Pierre. Mais la semaine passée, quelque chose a changé de manière significative dans la perception que les gens ont du pape Benoît XVI.
 
Le pèlerinage américain était soigneusement orchestré et planifié à la minute, avec un accueil royal à la Maison Blanche pour son 81ème anniversaire mercredi, une conférence majeure adressée aux présidents des universités catholiques et aux éducateurs, une rencontre privée et très émouvante avec les victimes d’abus sexuel du clergé à l’ambassade du Vatican à Washington, un discours aux représentants de plusieurs traditions religieuses, et une messe géante au Nationals Stadium.
 
Passant par la Big Apple pour la dernière étape du voyage, le souverain pontife a donné un discours important à l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies suivi par un autre discours important adressé aux gens qui travaillent dans les coulisses de l’ONU : secrétaires, concierges, stagiaires et le personnel de service. (Rares sont les dirigeants politiques qui reconnaissent les petites gens qui font fonctionner les grandes organisations!)
 
Le pape allemand a aussi visité une synagogue de Manhattan la veille du premier jour de la Pâque juive. Il a célébré la messe marquant le troisième anniversaire de son élection comme pape le 19 avril dans ce que beaucoup considèrent comme le siège symbolique du catholicisme aux États-Unis – la cathédrale Saint Patrick de New York. Au cours de cette messe il a lancé un cri de ralliement pour un «nouveau printemps» dans une église qui, a-t-il dit, était trop divisée et blessée de nombreuses manières, spécialement par le scandale des abus sexuels commis par le clergé. Comme nos caméras de Sel et Lumière couvraient l’évènement, nous avons vu de nombreux prêtres, religieux et religieuses en pleurs pendant cette messe.
 
À la fin de la messe célébrée le jour du troisième anniversaire de son élection, Benoît XVI a parlé de façon personnelle et sans notes : « À ce moment-ci, je peux seulement vous remercier pour votre amour de l’Église et de notre Seigneur, et pour l’amour que vous montrez au pauvre successeur de Saint Pierre. Je vais essayer de faire tout ce qui est possible pour être un digne successeur du grand Apôtre, qui était aussi un homme avec des défauts et des péchés, mais qui est resté finalement le roc pour l’Église. Et moi aussi, avec toute mes pauvretés spirituelles, je peux être pour ce temps, en vertu de la grâce du Seigneur, le Successeur de Pierre… »
 
Le samedi soir, à l’image d’un grand-père, Benoît XVI‚ a stupéfié le monde, et lui-même, par une grande représentation d’humanité, de compassion, de conviction, de joie pure et de mots émouvants lors du rassemblement des jeunes au séminaire de New York à Yonkers. Avant d’entrer dans l’atmosphère des journées mondiales de la jeunesse dehors, le pape a rencontré des dizaines d’enfants atteints d’un handicap dans la chapelle du séminaire – la plupart en fauteuil roulant. Le pape descendait lentement l’allée, le long de laquelle les enfants étaient alignés. Il a les a pris par la main et a embrassé certains. Les parents et les soignants à proximité ont pleuré sans retenue.
 
Lors du rassemblement en plein air de près de 30 000 jeunes, Benoît XVI a fait une rare référence à son éducation dans l’Allemagne nazie. « Mes années d’adolescence ont été dévastées par un régime sinistre qui pensait avoir les réponses à tout. Son influence a grandi, – infiltrant les écoles et les milieux sociaux, politiques et religieux – avant d’être pleinement reconnu comme le monstre qu’il était. » a dit le pape, qui a déserté l’armée allemande vers la fin de la seconde guerre mondiale.

Tout au long de la semaine, le Vatican a fait très attention d’articuler la position du pape sur l’immigration, en exposant le besoin de protéger l’unité de la famille et les droits humains des immigrants, mais en évitant subtilement toute question spécifique concernant le débat sur l’immigration américaine, notamment celle d’accorder un statut légal aux immigrants illégaux. Chose certaine, les paroles de Benoît XVI de la semaine dernière ont agité le débat de la campagne présidentielle aux USA.

Durant cette visite, je me suis souvenu d’une ancienne expression latine, utilisée pour la première fois par Saint Ambroise au IV siècle: “Ubi Petrus ibi ecclesia” ce qui signifie “Là où se trouve Pierre, c’est là que se trouve l’église”.

Pierre était aux États-Unis la semaine dernière, dans les jardins de la Maison Blanche et à l’Université catholique de l’Amérique (CUA). Le grand sourire de Pierre et sa sérénité évidente ont enflammé d’espoir une nation, une église et un continent au milieu du désespoir et du cynisme de beaucoup qui aimeraient accélérer la mort d’une église qui est vivante et jeune. Les mots de Pierre adressés à plus de 190 membres des Nations Unies parlaient de droits humains, de dignité, de dialogue et de paix dans un monde en guerre dans plusieurs lieux. Le silence éloquent de Pierre, sa prière et ses gestes à Ground Zero ont apporté guérison et paix aux victimes des attaques terroristes du 11 septembre.

Dans le Nouveau Testament, les Actes des Apôtres nous racontent «que l’on sortait les malades dans les rues et qu’ils étaient étendus sur des palettes afin que lorsque Pierre passerait, son ombre pourrait tomber sur chacun d’eux. Les gens des alentours aussi accourraient ensemble, amenant leurs malades ou ceux atteints d’esprits mauvais et ils étaient tous guéris.»

Benoît XVI est venu aux États-Unis la semaine dernière apporter guérison et espoir. Ses paroles et ses attitudes simples étaient désespérément attendues par une nation, déchirée par le terrorisme et les guerres, ainsi que par une église divisée. Seuls le temps, la réflexion et la prière révèleront si la guérison des catholiques américains a commencé la semaine dernière et portera du fruit pour l’Église de ce pays.

Une chose est cependant claire: la semaine dernière l’ombre de Pierre planait sur des millions de personnes aux États-Unis et bien au-delà. Et beaucoup ont reçu espoir et guérison de nos différents maux. Une autre chose s’est produite: Joseph Ratzinger s’est révélé. Même s’il a été élu et installé comme pape il y a 3 ans, je pense que sa papauté a réellement commencé dans les esprits et les coeurs des Nord-américains la semaine dernière alors que « Pierre était au milieu de nous ».

                                                                                                                                                                                                                                     

Au nom de la justice et des droits – Benoît XVI à l’ONU

C’est à l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme que Benoît XVI a prononcé son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unis vendredi matin. En faisant un rappel de la mission de l’organisation, le Saint-Père a insisté sur le principe de la « responsabilité de protéger » qui est un concept récent (adopter en 2005 afin d’éviter d’autres génocides comme le Rwanda) mais essentiel qui doit être respecté par tous les pays, avec l’aide de la communauté internationale lorsque nécessaire.

Tout État a le devoir primordial de protéger sa population contre les violations graves et répétées des droits de l’homme, de même que des conséquences de crises humanitaires liées à des causes naturelles ou provoquées par l’action de l’homme.

Aujourd’hui comme alors, un tel principe doit faire apparaître l’idée de personne comme image du Créateur, ainsi que le désir d’absolu et l’essence de la liberté.

Le pape a affirmé qu’il faut redoubler d’efforts face aux pressions pour réinterpréter la Déclaration et de compromettre ainsi son unité afin de s’éloigner de la protection de la dignité humaine aux profits d’intérêts particuliers. Le pape s’est référé à l’un de ses maîtres spirituels, Saint Augustin d’Hippone, pour rappeler que les droits humains doivent être respectés puisqu’ils sont une expression de la justice, et ne doivent pas reposer sur la simple volonté du législateur.

Benoît XVI a affirmé que sa présence à l’Assemblée générale des Nations Unies est un signe d’estime pour l’organisation et veut montrer l’espoir du pape que l’Organisation soit un signe d’unité entre les états et un instrument de service pour toute la famille humaine.

Le discours de Benoît XVI passera à l’histoire pour plusieurs raisons, l’une d’elles étant qu’il nous a rappelé aujourd’hui en quoi consiste la véritable diplomatie, tournée vers ce qu’il y a de plus grand dans la personne humaine. L’Église est là  pour partager son expérience de « l’humanité », a conclue le pape, une expérience développée au long des siècles pour aider la communauté internationale à assurer la liberté des croyants et la protection des droits de la personne.

Suivre le Bon Berger…

Mercredi soir, Benoît XVI a rencontré les évêques des Etats-Unis au National Shrine of the Immaculate Conception. Le pape a voulu adresser un message fort, une feuille de route pour les années à venir aux évêques américains, et à travers eux à tous les catholiques de ce pays. Il n’a pas hésité non plus à aborder des questions plus politiques comme par exemple une invitation à poursuivre l’accueil des immigrés ou à réaffirmer  la nécessité de la cohérence entre la Foi professée le dimanche et les pratiques économiques ou les procédures médicales défendues durant la semaine.  Il s’oppose à l’idée que la religion doit être traitée comme une affaire privée.  « Les chrétiens deviennent ouverts au pouvoir transformant de l’Évangile seulement quand la foi imprègne tous les aspects de leurs vies. » Il s’agit là d’un soutien aux évêques qui ont pris la parole pour dénoncer les positions de politiciens catholiques qui séparaient leur foi et leurs choix éthiques. Dans la même ligne il a invité les évêques et tous les catholiques à participer aux échanges d’idées dans les débats publics. « En assurant que l’Évangile est clairement entendu (…), vous aidez la diffusion du message de l’espérance chrétienne à travers le monde » a-t-il déclaré.

Le pape a également mentionné l’assistance généreuse fournie par les catholiques américains pour nombre d’œuvres humanitaires, la construction d’un réseau de paroisses catholiques, d’hôpitaux, d’écoles et d’universités. Mais il a invité les évêques à se tourner vers l’avenir en posant la question :  « Comment l’évêque peut-il conduire son peuple à une rencontre avec le Dieu vivant ? »

Conscient que pour aborder sereinement l’avenir l’Église doit panser les blessures du passé, le pape n’a pas manqué d’aborder une nouvelle fois le scandale des abus sexuels. Il a reconnu, en reprenant les mots du président de la conférence épiscopale, que cette situation a été « parfois très mal gérée ». Il a aussi noté les mesures qui ont été adoptées pour y remédier et pour promouvoir un environnement sûr pour les jeunes.

« Que signifie de parler de protection de l’enfant quand la pornographie et la violence peuvent être regardées dans de nombreux foyers à travers les médias largement accessibles aujourd’hui? », a dit le pape.

« Tous ont leur rôle à jouer » pour offrir une « formation morale solide aux jeunes commes aux adultes », a-t-il dit: « pas seulement les parents, les dirigeants religieux, les enseignants et les catéchistes, mais aussi les médias et l’industrie des loisirs ».

Enfin, Benoît XVI a invité ses frères dans l’épiscopat à demeurer des modèles du Christ Bon Pasteur, pour aider les prêtres au service du ‘troupeau’ avec une générosité pareil au Christ. Il faut redonner confiance aux prêtres, les inspirer pour qu’ils soient à leur tour des modèles de sainteté.

En réponse à une question sur le déclin de vocations, Benoît XVI dit qu’il ne suffit pas de prier pour obtenir des vocations. Il faut apprendre aux jeunes à prier pour qu’ils découvrent le Seigneur dans leur vie. « S’ils savent prier, on peut avoir confiance que les jeunes sauront quoi faire de l’appel du Seigneur. »

Il y a plusieurs ‘responsables des vocations’ au sein de communautés religieuses et de diocèses, ici même au Canada, qui devraient relire les propos du pape et réfléchir à leurs ‘méthodes’…
 

Ami et porteur d’un message

Le pape Benoît XVI a été reçu ce matin à la Maison Blanche où une foule enthousiaste l’attendait dans les jardins ensoleillés. Le président George W. Bush a réservé un accueil chaleureux à son hôte avec tous les honneurs. La foule des invités a entonné un chant d’anniversaire à l’attention du pape qui fête ses 81 ans.

Le pape souriant et visiblement à l’aise, a répondu au discours d’accueil du président des Etats-Unis en déclarant qu’il était heureux d’être là comme un invité de tous les américains. «Je viens comme un ami, un prédicateur de l’Évangile et avec un grand respect pour cette vaste société pluraliste». Après avoir souligné l’excellente contribution des catholiques à la vie de leur pays, il a salué la vivacité de la vie religieuse américaine, soulignant qu’ «historiquement, non seulement les catholiques mais tous les croyants avaient trouvé ici la liberté d’adorer Dieu en accord avec leur conscience».

Le pape a une nouvelle fois manifesté son souci pour la paix dans le monde qu’il développera dans son discours à l’ONU. «Je suis sûr que ce souci de la grande famille humaine continuera à trouver son expression en soutenant les patients efforts de la diplomatie internationale pour résoudre les conflits et promouvoir le progrès». On peut voir là une critique de l’engagement des Etats-Unis dans le conflit en Irak indépendamment de l’ONU.

En revanche le pape a montré qu’il appréciait la place accordée à la religion dans le débat politique américain : «Alors que la Nation fait face à ces questions de plus en plus complexes, politiques et éthiques, qui sont celles de notre temps, je suis sûr que le peuple américain trouvera dans ses croyances religieuses une source précieuse de lumière et d’inspiration pour poursuivre un dialogue raisonné, responsable et respectueux afin de construire une société plus libre et plus humaine».

Cette cérémonie d’accueil est rediffusée en français sur Télévision Sel + Lumière mercredi à 15h30.  À 17h30 la prière des vêpres et la rencontre avec les évêques américains au National Shrine of the Immaculate Conception qui seront retransmises en direct en anglais.
 

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