Par Sébastien Lacroix
Sept heures du matin dans un grand hôtel du centre-ville de Toronto. Une centaine d’hommes et de femmes en complet étaient réunis pour entendre un conférencier leur dire d’être attentifs… au Seigneur! L’archevêque de Toronto lui-même avait lancé l’invitation aux gens d’affaires. La rencontre, organisé presqu’à l’impromptu, consistait en la célébration de la messe suivie d’un déjeuner-conférence sur le sens du carême. Quelques gens de S+L ont aidé à la logistique de l’événement et j’ai ainsi pu être témoin de cette rencontre entre Mgr Thomas Collins et des gens pour qui chaque minute compte.
Et ils n’ont pas perdu leur temps ce matin! Le message de Mgr Collins était simple et efficace. Le carême est un temps qui nous est donnés pour être plus attentif au Seigneur, comme Samuel qui fini par répondre : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute. » L’archevêque a comparé les gens d’affaires à une roue. Plus la roue tourne vite, disait-il ce matin, et plus elle doit être attachée solidement à son centre. Pour que cette attache soit solide – i.e. pour nous rapprocher de Dieu – le carême nous propose la prière, le jeûne et l’aumône. L’archevêque a suscité beaucoup d’intérêt lorsqu’il a invité les gens à faire usage du sacrement du pardon, ‘comme une auto a besoin d’un changement d’huile’ ou ‘comme on doit sortir les déchets de sa maison’…
On sentait ce matin que Mgr Collins s’intègre très bien à son diocèse et à la métropole – utilisant des métaphores à saveur locale ou en soulevant des enjeux-clés du diocèse. Une période de questions à la fin de la conférence a permis au chef de l’Église catholique à Toronto de faire un portrait très juste de la situation de bien des paroisses, et pas seulement à Toronto : que ce sont souvent les mêmes gens qui font tout en paroisse, au risque de se brûler. Ceux-là se plaignent qu’il n’y a pas de nouvelle gens qui s’implique alors que les nouveaux se plaignent justement que ce sont toujours les mêmes qui font tout. Le problème est là et Mgr Collins veut susciter la participation de plus de gens dans les activités des communautés chrétiennes.
D’autres pasteurs pourraient s’inspirer des gestes et paroles de Thomas Collins. En anglais, l’expression ‘to reach out’ englobe bien ce que nous sommes appelés à faire, « aller vers », sortir de notre amorphisme ou de notre léthargie, et d’aller de l’avant pour relever les défis qui nous attendent. Les gens qui étaient à ce premier déjeuner ce matin ont été touché par leur rencontre avec leur archevêque parce qu’il est allé à leur rencontre. Et ils ont retenu que le chemin des Cendres à la Lumière nous conduit sur le chemin de la Liberté.