Notre mission c’est d’aimer

par Marie-Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

Mardi 17 juin : deux messages forts ce matin. M. le cardinal Philippe Barbarin a fini son intervention avec ces mots: « notre mission c’est d’aimer. » Puis nous avons entendu le témoignage du père Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein, accueillant des jeunes très blessés qui se restructurent grâce à l’écoute et aux temps d’adoration, leur proposant la « Transfiguration par l’adoration au lieu de la défiguration par la consommation ». 

Petit tour à l’espace Jeunesse où la fête de lundi soir a été un franc succès. Cet après-midi,  les débats y vont bon train pendant que d’autres se rencontrent dans le parloir, c’est le temps de retrouvailles autour d’un café pour certains ou de donner des nouvelles par Internet grâce aux ordinateurs disponibles.  Bref, l’ambiance est joyeuse et en même temps recueillie. Tous ces messages et rencontres nous habitent en profondeur et ce n’est pas fini…

 Photo: Moussa Faddoul, s.j.

Ouverture du Congrès eucharistique en direct dès 14h45

Télévision Sel + Lumière sera en direct du Colisée Pepsi à Québec pour l’ouverture du 49e Congrès eucharistique international. L’émission de préouverture sera bilingue alors que le direct sera en anglais. L’intégral de la cérémonie sera rediffusé en français à 20h.

Dans l’attente de la Rencontre

par Sébastien Lacroix à Québec

Le 49e Congrès eucharistique international ne s’ouvre que dimanche, mais déjà, des centaines de théologiens de partout dans le monde se sont retrouvés à l’Université Laval pour réfléchir, approfondir et discuter autour du thème du Congrès: l’Eucharistie: don de Dieu pour la vie du monde. Du 11 au 13 juin donc, le Symposium international de théologie sur l’Eucharistie à diviser ses travaux en 3 thèmes liés à l’eucharistie: don eschatologique dans l’histoire (pour le salut), don constitutif de l’Église dans le monde et don pour la mission.

La qualité et la diversité des conférenciers-invités n’avait d’égal que l’enthousiasme des participants. Le cardinal Angelo Scola a abordé le thème du don d’un point de vue trinitaire, le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens a parlé de l’importance de l’eucharistie pour la vie de l’Église, universelle et locale, le cardinal Sean Patrick O’Malley, O.F.M. Cap., archevêque de Boston, a parlé de l’eucharistie comme une rencontre qui fortifie et invite à la mission.

Nous avons tous été bouleversés par les propos de Mgr Henri Tessier, archevêque d’Alger, Algérie, qui a partagé l’expérience de son petit groupe de catholiques dans une ville musulmane de trois millions d’habitants. Il a raconté, la voix étranglée par l’émotion, la tragique histoire de ce journaliste musulman qui a écrit un article dénonçant, à mots voilés, l’assassinat de deux religieuses espagnoles qui se rendaient à la messe. En guise de réponse, des terroristes ont assassiné le journaliste quelques jours après la parution de son article. L’eucharistie est martyre au milieu des nations, a affirmé Mgr Tessier. Pendant les années terroristes (90), chaque eucharistie prenait donc un sens très fort… Dans son encyclique Deus Caritas Est, Benoît XVI affirme ainsi que l’union avec le Christ est aussi l’union avec tous ceux à qui il s’est offert.

L’eucharistie nous appelle à dépasser nos visions nostalgiques pour ainsi nous ouvrir aux autres, a affirmé le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et l’une des conséquence de cela est le dialogue oecuménique. Si nous sommes transformés en un seul corps dans le Christ, comment cela s’étend-il à nos frères et soeurs chrétiens?

Un symposium théologique est un événement scientifique certes, mais cela ne veut pas dire que seule la tête travaille. Faire de la théologie, et je reprends ici les propos d’Anne Fortin lors de la synthèse des travaux du Symposium, est un acte spirituel et doctrinal enraciné dans la pratique. Bref, la théologie de bureau n’existe pas. Nous sommes invités à reconnaître le Seigneur comme les disciples d’Emmaüs. C’est dans la rencontre, le partage du pain, qu’Il se dévoile à nous.

C’est sur une telle lancée que débutera demain le Congrès eucharistique. À nous tous, je souhaite une belle Rencontre.

Télévision Sel et Lumière diffusera la cérémonie d’ouverture du Congrès dimanche le 15 juin à 20h, en français, à la télé et sur le Web.

Photos: Paul Dussault, Université Laval.

«Faire mémoire pour l’avenir»

par Marie-Noëlle Chaumette, x.m.c.j.

L’assemblée générale de la Conférence religieuse canadienne vient de s’achever, réunissant pendant 5 jours, plus de 400 personnes, représentant les 206 communautés religieuses du Canada. Cet événement avait lieu à Québec, dans la mouvance des 400 ans de la fondation, rappelant ainsi la part exceptionnelle que les communautés religieuses ont donnée à la création de cette ville et ensuite de tant d’autres au pays.

«Faire mémoire pour l’avenir», ce slogan prend vraiment tout son sens. Les questions de leadership et de pistes d’avenir ont été éclairées par l’apport original du frère Timothy Radcliffe, dominicain. Quelle sera la vie religieuse de demain, nous n’en savons pas grand-chose, nous avançons à vue, avec comme seul point de repère infaillible la passion du Christ, sa mort et sa résurrection. Avec son humour et sa foi au Christ, ce prêcheur a su redonner du souffle, en cette période où la tentation est grande de rester au niveau des statistiques, resituant la mission des leaders dans l’acte «d’envoyer» les membres des communautés «pour signifier l’amour et la mémoire infinis de Dieu» et de «servir l’avènement de la grâce dans la vie de nos frères et de nos soeurs.» Animés par le souci de chercher et d’annoncer la vérité de l’évangile qui libère en profondeur, les religieux et religieuses portent et porteront du fruit. Cette instance prend des positions pour la justice et le respect de l’environnement, en osant interpeller les gouvernements.

Quelques actions symboliques ont été vécues :
-Un pèlerinage à la basilique de Ste Anne de Beaupré avec 2000 religieux et religieuses, accueillis par le cardinal Marc Ouellet ; avec prière des vêpres et messe chantée par la chorale des membres de la Famille Marie-Jeunesse.
– Dévoilement d’une plaque de la conférence religieuse canadienne, «Faire Mémoire pour l’avenir » et plantation d’un «arbre qui signifie également notre détermination à relever avec les générations présentes et futures, les défis inédits que représentent les changements climatiques pour l’humanité et pour tous les êtres vivants sur la planète. »
Tous ces actes dynamisent et permettent de rendre grâces pour la fécondité du don de Dieu.
Bravo et bonne mission.
Visitez te de la conférence religieuse canadienne : www.crc-ca.org

“Puiser avec joie aux sources du salut…”

Réflexion du Père Thomas Rosica, c.s.b., à l’occasion de la fête du Sacré-Coeur de Jésus

Le mois de juin est traditionnellement pour les catholiques le « mois du Sacré Coeur ».  Faisons un « pèlerinage aux sources » de cette tradition, à Paray le Monial, en France, lieu des révélations du Coeur du Christ à sainte Marguerite Marie Alacoque au XVIIe siècle. C’est en effet dans cette petite ville de Bourgogne que le Christ est apparu à Sainte Marguerite-Marie (1647-1690), religieuse de la Visitation, et lui a révélé l’amour miséricordieux de son Coeur pour les hommes. 

Le siècle de Marguerite-Marie est celui de l’éclatement de l’hérésie janséniste condamnée au siècle suivant.  Cette hérésie présente volontiers un Dieu terrible et sévère en opposition au Dieu d’Amour et de Miséricorde. Le message d’amour du Coeur de Jésus arrive donc à point nommé, il aura d’ailleurs un autre apôtre, dans le même siècle, en la personne de Saint Jean-Eudes.  Marguerite-Marie rentre donc chez les visitandines de Paray-le-Monial, c’est là que le Seigneur lui fait savoir son désir de faire connaître au plus grand nombre l’amour de son Coeur. 

Jésus lui apparaît de nombreuses fois, alors qu’elle était en prière devant le Saint-Sacrement. L’essentiel de son message est regroupé dans trois de ces révélations.  Peu à peu, le «message du Coeur de Jésus » a touché l’ensemble du monde chrétien, et a donné naissance, à partir de 1873, à de grands pèlerinages qui se poursuivent aujourd’hui. 

Ce Message « « Je vous donnerai un coeur nouveau » avait été annoncé par le prophète Ezéchiel. Ces paroles résonnent à Paray le Monial avec force. Celui qui est venu pour révéler son Coeur transpercé est Celui-là même en qui tous peuvent venir puiser à la source de la miséricorde :  «Venus à Jésus, quand ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté, et il sortit aussitôt du sang et de l’eau. Celui qui a vu rendra témoignage- son témoignage est véritable et celui-là sait qu’il dit vrai – pour que vous aussi, vous croyiez. » (Jean 19,33-35) 

A Paray-le-Monial, Jésus-Christ se fait plus proche. La vie de l’homme croyant, tourné vers Dieu le Père, guidé par l’Esprit-Saint, retrouve ici la joie d’une réconciliation profonde avec Dieu, son prochain et lui-même.  Lorsque nous parlons du Sacré Coeur de Jésus, nous parlons d’une rencontre du Cœur transpercé pour nous d’où jaillissent l’eau et le sang. 

C’est l’amour rédempteur, qui est à l’origine du salut, de notre salut, qui est à l’origine de l’Église.  Parler du Sacré Coeur de Jésus c’est contempler l’amour du Seigneur Jésus: sa bonté compatissante pour tous durant sa vie terrestre; son amour de prédilection pour les petits, les malades, les affligés.  C’est contempler son cœur brûlant d’amour pour son Père, dans la plénitude du Saint-Esprit. C’est contempler son amour infini, celui du Fils éternel, qui nous conduit jusqu’au mystère même de Dieu. 

Encore aujourd’hui, le Christ vivant nous aime et nous présente son cœur comme la source de notre rédemption. A chaque instant, nous sommes enveloppés, le monde entier est enveloppé, dans l’amour de ce cœur “qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé”.  Ce mystère de l’amour du Christ, nous ne sommes pas appelés à le méditer et à le contempler seulement; nous sommes appelés à y prendre part. C’est le mystère de la Sainte Eucharistie, centre de notre foi, centre du culte que nous rendons à l’amour miséricordieux du Christ manifesté dans son Sacré-Cœur. 

Dans la sainte Eucharistie, nous célébrons la présence toujours nouvelle et active de l’unique sacrifice de la Croix dans lequel la Rédemption est un événement éternellement présent, indissolublement lié à l’intercession même du Sauveur.  Dans la sainte Eucharistie, nous communions au Christ lui-même, unique prêtre et unique hostie, qui nous entraîne dans le mouvement de son offrande et de son adoration, Lui qui est la source de toute grâce. 

Dans la sainte Eucharistie – c’est aussi le sens de l’adoration perpétuelle – nous entrons dans ce mouvement de l’amour d’où découlent tout progrès intérieur et toute efficacité apostolique: “Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes”. 

Vivons de ce message qui, de l’Évangile de saint Jean à Paray-le-Monial, nous appelle à entrer dans son mystère. Puissions-nous tous “puiser avec joie aux sources du salut”, celles qui découlent de l’amour du Seigneur, mort et ressuscité pour nous.

Le monde vu de Rome

Si vous êtes des lecteurs de ce blogue, vous suivez probablement de près l’actualité catholique sur le web et à travers diverses publications. L’un des sites les plus lus est certainement celui de Zenit. Le directeur et fondateur de cette agence, un laïc d’origine espagnole, participe à la convention de la presse catholique nord-américaine cette semaine. Jesús Colina a accordé une entrevue à Zoom mercredi et raconte l’histoire de la création de Zenit et des raisons qui ont poussées à sa création. Il nous parle également du don de communicateur du pape Benoît XVI – Zoom prolongé pour l’occasion.

Porter le Message par tous les moyens…

Beaucoup d’activités à Toronto qui accueille cette semaine la Convention de la presse catholique nord-américaine jusqu’à vendredi. Plus de 400 journalistes, surtout anglophones, réfléchiront ensemble sur le thème de cette année: Proclaim it from the rooftop! (Annoncez-le sur tous les toits! – traduction libre). L’un des conférenciers invités est le père Federico Lombardi, s.j., porte-parole du Saint-Père, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, de la radio et de la télé vaticanes. Qui de mieux pour réfléchir sur l’annonce du Message que tout chrétien catholique est invité à proclamer. Le message de l’Église est important, riche et porteur de vie. Qu’en est-il de la manière de porter ce message au monde? C’est ce dont le père Lombardi nous parle dans l’édition de Zoom du 27 mai.

Demain, la Dre Margaret Somerville de l’Université McGill prononcera la conférence d’ouverture de ce congrès. Le cardinal John Foley, ancien président du Conseil pontifical pour les communications sociales, de même que son successeur, Mgr Claudio Celli partageront également leurs réflexions avec les délégués. Le cardinal Marc Ouellet prononcera une conférence vendredi matin et abordera le thème de l’évangélisation et des médias.

Zoom fera un compte-rendu quotidien des activités et présentera des entrevues en français avec des délégués et invités de ce congrès qui se tient enfin au nord de la frontière… 

Dieu seul sait…

par Sébastien Lacroix 

« Dieu seul sait les prières qu’elle a reçues. Dieu seul sait combien de personnes elle a mis en route vers le 49e Congrès eucharistique international. » Ces mots du cardinal Marc Ouellet résume bien les dizaines de milliers de kilomètres parcourus par l’Arche de la Nouvelle Alliance depuis le 11 mai 2006, lorsque Benoît XVI l’avait bénie. Avec leur archevêque, ils étaient nombreux pour accueillir l’Arche à la Cathédrale de Québec, avec les portageurs qui l’ont portée depuis Midland en Ontario.

Il faisait froid le 23 mars dernier, jour de Pâques, pour le départ des portageurs pour un périple de 64 jours, un parcours de plus de 1000km. Il y avait une simplicité touchante à ce pèlerinage, un dépouillement qui m’a un peu déstabilisé au début. La poignée de missionnaires – car c’est bien ce qu’ils étaient: des gens en mission – continuaient d’avancer, malgré la pluie, la neige et parfois la solitude…

Seule la foi peut permettre à quelqu’un de s’engager dans une telle aventure. Et il ne fallait qu’un Jerry, maître portageur de l’Arche, pour organiser une telle marche à travers 2 provinces. Félicitations vieux frère et merci, à toi et à tes amis qui avez traversé les obstacles et les souffrances et nous avez montré que la foi est une aventure qui en vaut la peine.

“Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre”

Réflexion pour la Fête-Dieu
Par le père Thomas Rosica, c.s.b.

Un élément fondamental de l’identité chrétienne: telle est l’Eucharistie du dimanche et telle est la profession de foi proclamée par 49 martyrs d’Abitène dans l’année 303 ap J.C).  Abitène était une ville de la province romaine appelée «Africa proconsularis», correspondant à la Tunisie actuelle.  En 303 ap J.C., l’empereur Dioclétien, après des années d’un calme relatif, lança une violente persécution contre les chrétiens.

Il ordonna «que soient recherchés les textes sacrés et les saints testaments du Seigneur ainsi que les Ecritures divines, et que ceux-ci soient brûlés; que soient détruites les basiliques du Seigneur; que soient interdites les célébrations des rites sacrés et les très saintes réunions au nom du Seigneur» (Actes des martyrs, 1).

A Abitène, un groupe de 49 chrétiens (parmi lesquels un sénateur, Dative, un prêtre, Saturnin, une vierge, Victoire et un lecteur, Eméritus) se réunissaient chaque semaine dans la maison d’un des leurs pour célébrer l’Eucharistie dominicale, sans respecter les ordres de l’empereur.

Surpris lors de l’une de leurs rencontres dans la maison d’Octave Félix, ils furent arrêtés et conduits à Carthagène devant le proconsul Anulinus pour être interrogés.

Au proconsul qui leur demandait s’ils possédaient chez eux des Ecritures, les martyrs confessèrent avec courage qu’ils les conservaient «dans leur cœur», révélant ne vouloir en aucune manière séparer la foi de la vie.

«Je t’en supplie, O Christ, exauce-moi », «Je te rends grâce, O Dieu», «Je t’en prie, O Christ, aie miséricorde» sont les exclamations qui fusèrent de la bouche des martyrs lors de leur supplice.  Leur prière accompagna l’offrande de leur vie unie à la demande de pardon pour les bourreaux.

Parmi les témoignages recueillis, voici celui d’Eméritus, qui affirma sans crainte avoir donné l’hospitalité aux chrétiens pour les célébrations.

Le proconsul lui demanda : «Pourquoi as-tu accueilli des chrétiens dans ta maison, contrevenant ainsi aux dispositions impériales? Eméritus répondit:  «Sine dominico non possumus» («Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre»).

«Le terme dominicum contient une triple signification.  Il renvoie également, dans le même temps, à ce qui en constitue le contenu: à Sa résurrection et à Sa présence dans l’événement eucharistique ».

Le motif du martyre ne doit pas être recherché dans la seule observance d’un ‘précepte’,
puisqu’en ce temps-là, l’Eglise n’avait pas encore établi de manière formelle le précepte festif.  Au fond, il existait la conviction que l’Eucharistie du dimanche est un élément constitutif de l’identité chrétienne et qu’il n’y a pas de vie chrétienne sans le dimanche et sans l’Eucharistie.

Voilà ce qui ressort «avec clarté du commentaire que le rédacteur des ‘Actes’ fit à la question posée par le proconsul au martyr Félix:

‘Je ne te demande pas si tu es chrétien, mais si tu as participé à l’assemblée ou si tu possèdes quelques livres sur les Ecritures’ ».

«Combien est sotte et ridicule cette question du juge! peut-on lire dans le commentaire des ‘Actes’. Comme si un chrétien pouvait vivre sans la Pâque dominicale, ou si la Pâque dominicale pouvait être célébrée sans la présence d’un chrétien!

Ne le sais-tu pas, Satan, que c’est la Pâque dominicale qui fait le chrétien et que c’est le chrétien qui fait la Pâque dominicale, voilà pourquoi l’un ne peut vivre sans l’autre, et inversement? ».

«Quand tu entends dire ‘chrétien’, tu dois savoir qu’il s’agit d’une assemblée qui célèbre le Seigneur; et quand tu entends dire ‘assemblée’, sache que là est le chrétien », conclut la citation.

Quels mots d’encouragement et quel exemple profond pour nous tous en cette fin de semaine où nous fêtons notre profonde identité en tant que Corps et Sang du Christ!  Puissions nous mettre en pratique l’exemple des Martyrs d’Abitène.  Que nous puissions nous exclamer avec Dative, Saturnin, Victoire et Eméritus:

«Sine dominico non possumus»
«Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre.»

Fortifiés et encouragés par le témoignage de ces martyrs, puissions nous devenir ce que nous recevons dans ce grand sacrement de l’Eucharistie.

La Trinité met à l’épreuve notre désir secret de connaître la plénitude de Dieu.

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

La Fête de la Sainte Trinité nous rappelle un profond mystère : à la fois l’indicible réalité de Dieu et la manière dans laquelle ce mystère nous a été donné. C’est le seul jour de l’année où nous sommes appelés à réfléchir sur l’enseignement de l’Eglise plutôt que sur l’enseignement de Jésus.

Bien que le mystère d’un Dieu unique en trois personnes soit le coeur de la croyance du christianisme, beaucoup d’entre nous ont des difficultés pour expliquer cet enseignement fondamental, Les chrétiens monothéistes font le grand écart en essayant de démontrer qu’une telle croyance ne les rend pas polythéistes.

Au sein de nos communautés chrétiennes, le dogme de la Trinité est qualifié, ces temps-ci, de mille manières, sauf d’incroyable ou extraordinaire. Certains le trouvent archaïque, dépassé ou patriarcal. D’autres, croyant que ces formulations anciennes ne nous sont plus utiles aujourd’hui, ont complètement abandonné le langage trinitaire pour quelque chose de beaucoup moins compliqué.

D’autres encore ont choisi un seul membre de la Trinité. Quelques-uns, conscients du fait que la Trinité n’est exprimée qu’en termes masculins : Père, Fils et Saint Esprit, ont travaillé pour changer de formulation.

Un certain nombre a choisi d’ignorer la relation Père-Fils. D’autres vont jusqu’à vouloir éliminer l’ancien langage de la foi. A l’origine, le dogme de la Trinité a été formulé pour donner des mots à notre foi. Les premiers chrétiens vivaient dans un monde hostile ; ils ont eu besoin d’élaborer leur foi au Christ qui s’était révélé, de même, aujourd’hui nous avons besoin d’un langage exprimant notre foi commune, dans un monde de plus en plus hostile au christianisme.

La Trinité nous garde de la tentation d’adorer un dieu à une seule dimension. La vision de Dieu dans la Trinité nous ouvre à un Dieu qui est plus que le Créateur qui a fait le monde à un moment de l’histoire, et qui ensuite l’a laissé aller son chemin. Nous n’adorons pas un concept, mais une personne qui continue de nous créer et qui travaille en nous.

Nous ne pouvons pas expliquer la totalité du mystère parce que cela reste très mystérieux. Mais, chaque jour nous devons dire dans un langage articulé de croyant ce que Dieu a fait en nous, ce qu’il est en train de faire et les promesses qu’il accomplira.

Un mystère dévoilé n’est plus un mystère. Le dieu de la Trinité met à l’épreuve notre désir secret de connaitre la plénitude de Dieu et d’éliminer tout mystère. C’est le Péché du jardin de la Genèse qui a provoqué la disgrâce. Je pense souvent que le désir de dissiper le mystère brûle toujours au plus profond de nous-mêmes.

Dieu est communication entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. La Trinité célèbre la paix et l’unité des trois personnes divines en dansant joyeusement une ronde d’amour, dans une relation éternelle les uns avec les autres. La Trinité, un seul Dieu en trois personnes ne peut pas être entièrement expliquée par des concepts humains.

Dieu trouve son délice dans les personnes qu’il a façonnées de sa main. Alors que nous célébrons cette fête mystérieuse de la Sainte Trinité, remercions Dieu pour l’infinie diversité des manifestations de son amour entre ses trois personnes, qui se reflète dans nos familles et nos paroisses

Bien que nous ayons du mal à comprendre la signification de la Sainte Trinité, chaque jour nous nous marquons du signe de la Croix. Ces paroles prononcées pour la première fois à notre baptême deviennent des paroles de bénédiction. C’est en elles que se trouve le sens d’un seul Dieu en trois personnes.

Gloire à toi, Trinité Sainte,
Splendeur sans cesse nouvelle jusqu’à la fin des temps
Nous t’adorons, nous te louons, nous te rendons grâces
Parce que tu as révélé la profondeur de ton mystère
Aux plus humbles, aux plus petits.

Accorde nous de marcher dans la foi et l’espérance joyeuse
Jusqu’au jour où nous vivrons dans la plénitude de ton amour
et de la contemplation éternelle
de ce que nous croyons maintenant, ici-bas.
A toi Dieu qui est Père, Fils et Esprit ! Amen

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