C’est à l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme que Benoît XVI a prononcé son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unis vendredi matin. En faisant un rappel de la mission de l’organisation, le Saint-Père a insisté sur le principe de la « responsabilité de protéger » qui est un concept récent (adopter en 2005 afin d’éviter d’autres génocides comme le Rwanda) mais essentiel qui doit être respecté par tous les pays, avec l’aide de la communauté internationale lorsque nécessaire.
Tout État a le devoir primordial de protéger sa population contre les violations graves et répétées des droits de l’homme, de même que des conséquences de crises humanitaires liées à des causes naturelles ou provoquées par l’action de l’homme.
Aujourd’hui comme alors, un tel principe doit faire apparaître l’idée de personne comme image du Créateur, ainsi que le désir d’absolu et l’essence de la liberté.
Le pape a affirmé qu’il faut redoubler d’efforts face aux pressions pour réinterpréter la Déclaration et de compromettre ainsi son unité afin de s’éloigner de la protection de la dignité humaine aux profits d’intérêts particuliers. Le pape s’est référé à l’un de ses maîtres spirituels, Saint Augustin d’Hippone, pour rappeler que les droits humains doivent être respectés puisqu’ils sont une expression de la justice, et ne doivent pas reposer sur la simple volonté du législateur.
Benoît XVI a affirmé que sa présence à l’Assemblée générale des Nations Unies est un signe d’estime pour l’organisation et veut montrer l’espoir du pape que l’Organisation soit un signe d’unité entre les états et un instrument de service pour toute la famille humaine.
Le discours de Benoît XVI passera à l’histoire pour plusieurs raisons, l’une d’elles étant qu’il nous a rappelé aujourd’hui en quoi consiste la véritable diplomatie, tournée vers ce qu’il y a de plus grand dans la personne humaine. L’Église est là pour partager son expérience de « l’humanité », a conclue le pape, une expérience développée au long des siècles pour aider la communauté internationale à assurer la liberté des croyants et la protection des droits de la personne.