Une prière laissée dans le Mur

Benoît XVI au Mur des LamentationsDieu de tous les âges, lors de ma visite à Jérusalem, la « Ville de la paix », demeure spirituelle commune des juifs, des chrétiens et des musulmans, je t’apporte les joies, les espoirs et les aspirations, les épreuves, la souffrance et la douleur de ton peuple à travers le monde.
Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, entends le cri des affligés, des apeurés, des dépouillés, envoie ta paix sur cette Terre sainte, sur le Moyen Orient, sur ta famille entière, remue les cœurs de tous ceux qui appellent en ton nom, pour marcher humblement sur le sentier de la justice et de la compassion. « Dieu est bon avec ceux qui l’attendent, avec l’âme qui le cherche (Lamentations 3,25). »

Benoît XVI
Prière déposée au Mur des Lamentations
Jérusalem
12 mai 2009

Église du monde: la France

Après quelques semaines d’immersion parisienne, j’ai voulu réaliser une émission pour aider ceux et celles qui ne sont pas dans le pays de nos ancêtres à mieux comprendre l’Église qui est en France et son rapport avec les citoyens d’un pays plus que laïc.  J’ai donc pu emprunter la chaise de mon collègue David Milliat, animateur de l’émission Église du Monde produite par KTO, pour m’entretenir avec Gérard Leclerc, animateur du magazine France catholique. 

Église du Monde – La France
Mardi 5 mai 19h35
Mercredi 6 mai 12h30

Suivre Marie à l’exemple de Catherine Labouré

 

Il y a un mois, la Chapelle de la médaille miraculeuse réouvrait ses portes aux visiteurs après quelques mois de travaux et de nettoyage. Ce lieu un peu caché derrière le Bon Marché à Paris, couvent des Soeurs de la charité de Saint-Vincent de Paul où la Vierge Marie apparut à Catherine Labouré. Quoi de mieux en ce mois de Marie…

Pour tourner la page : une rencontre historique

La rencontre privée entre Benoît XVI et une délégation des premières nations et de représentants de l’Église catholique au Canada a de quoi nous soulager et nous réjouir. En recevant le chef de l’Assemblée des Premières Nations Phil Fontaine et d’anciens élèves de pensionnats autochtones, le Saint-Père a manifesté sa peine et son regret, en son nom personnel et au nom de toute l’Église, pour les torts subis par plus de 100 000 jeunes dans les pensionnats catholiques pour autochtones. En plus de l’archevêque de Winnipeg et président de la Conférence épiscopale, un religieux (oblat de Marie-Immaculée) et une religieuse (sœur de Sainte-Anne) faisaient partie de la délégation. Depuis plusieurs années déjà, les communautés religieuses du Canada se sont engagées à fond dans un processus de guérison et de réconciliation avec les communautés des premières nations. Les propos tenus par ceux et celles qui étaient présents à la rencontre de ce matin laissent croire que nous parviendrons à clore un douloureux chapitre de notre histoire commune et ainsi nous tourner vers l’avenir.

Lors de son passage à la plénière annuelle des évêques catholiques du Canada à l’automne 2008, Phil Fontaine avait tendu une main ouverte à l’Église catholique pour construire un avenir meilleur pour les jeunes des premières nations.  « Je ne viens pas demander de l’argent, leur avait-il dit, je viens vous demander du soutien… car vous croyez en ce que nous sommes…, car vous avez de l’influence en tant qu’évêques…. Vous êtes écoutés…. Vous êtes compétents en éducation »

En juillet dernier à Sydney, Benoît XVI avait salué la courageuse décision du gouvernement australien de reconnaître les injustices subies par les peuples aborigènes. Ce matin à Rome, il a manifesté sa compassion et sa compréhension face à ce qu’ont subi des personnes et des communautés entières des premières nations du Canada. Dans un cas comme dans l’autre, le mot ‘excuse’ n’a pas été prononcé. Chez nous, des communautés religieuses et d’autres membres de l’Église au Canada l’ont fait, de même que le gouvernement canadien, qui avait confié l’éducation des autochtones aux églises.

L’accueil, l’écoute et les regrets du Pape constituent un geste fort qui ne laisse aucun doute sur le profond regret de l’Église et son désir de bâtir un monde meilleur avec les communautés des premières nations, . Le tapage médiatique passé, les parties engagées dans ce processus de réconciliation poursuivront leur travail avec, souhaitons-le, une espérance renouvellée.

Heureux d’un second printemps

Il fallait bien revenir! Après une immersion parisienne complète, après avoir vu les parterres du jardin du Luxembourg en fleurs et contemplé les enfants qui font glisser leurs petits bateaux sur l’eau du bassin, le temps était venu de rentrer au bercail. Je sais, la vie parisienne en fait rêver plusieurs. Il y a de quoi. La beauté des lieux, l’art, la culture sont autant d’éléments qui attirent le touriste ou l’amateur d’art. En observant toutefois les gens des vieux pays de l’intérieur, on découvre une certaine lassitude. Il existe un malaise, qui n’est pas né de la crise économique, qui empêche les Français de renouveler sa manière de vivre ensemble et, il faut bien le dire, de faire confiance à la jeunesse, peu importe son origine.

Le catholique découvre une Église inquiète face à la jeunesse et à l’affut de ce que vivent les hommes et les femmes de ce temps. Malgré une séparation officielle entre l’Église et l’État, la Sainte Mère continue certes de faire parler d’elle. Les médias s’étaient déchaînés jusqu’à récemment sur l’Église et son message «déphasé». C’est du moins ce qu’affirmait l’archevêque de Paris dans son homélie lors de la messe chrismale:

card-vingt-trois-croixCes derniers mois, la vie de notre Église a été tourmentée, c’est le moins que l’on puisse dire Elle a été tourmentée par des événements, elle a été tourmentée par des échos sur les événements, elle a été tourmentée par les assauts lancés contre elle et spécialement contre notre Pape Benoît XVI. Beaucoup des membres de nos communautés ont été troublés par ces événements, ces échos et ces assauts et le demeurent parfois durablement. Il n’est pas si facile de garder la clarté et l’équilibre de son jugement devant des campagnes d’opinion et les vagues de médiatisation. Je suis d’autant plus reconnaissant à celles et à ceux, particulièrement les prêtres, qui ne se sont pas laissés entraîner par ce tourbillon médiatique et qui ont cherché de véritables informations avant de s’emporter généreusement. Ils ont ainsi évité de faire chorus avec les professionnels de l’auto flagellation qui prétendent sauver l’Église en la déchirant. Et que dire des fins politiques qui crient avec les loups sans prendre la peine de vérifier ce sur quoi ils parlent, mais qui estiment opportun de se placer médiatiquement dans une supposée « pensée correcte ».

Pour l’avoir vu et vécu, il est vrai que les Français ont tendance à s’emporter. On aime débattre, cogiter, spéculer et se faire le juge ou le spécialiste d’une situation, d’un phénomène ou d’un événement. Les médias ont certainement alimentés une polémique qui auraient pu durer moins longtemps, mais dans les cafés et sur les trottoirs, les gens en faisait de l’Église et du Pape leurs sujets de discussion principal. Le cardinal Vingt-Trois allait-il trop loin en blâmant les  médias pour une grande partie des maux de l’Église? Il reconnaît, tout comme le Saint-Père, qu’il y a eu des erreurs de communications. Au-delà de ça, ce qui apparaît encore plus flagrant est l’incapacité de nombreux catholiques de comprendre la position ou l’enseignement de l’Église sur un sujet donné. En informant ou en formant les personnes, nous pouvons nous donner des ambassadeurs, des gens capables d’interpréter, de lire, le message de l’Église. Voilà ce qui manque cruellement dans les milieux les plus sécularisés de notre société. Nous n’avons pas besoin de catholiques voulant partir en croisade contre le mal et le monde, nous avons besoin de témoins intelligents du message évangélique et de l’Église qui est la gardienne de ce message. La réponse à la crise actuelle est à la base, parmi le peuple des fidèles.

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annonce-madeleineMe voici comme mes cousins français à cogiter mais permettez-moi de revenir sur la vitalité de l’Église en France. J’ai eu le plaisir de visiter des communautés chrétiennes dynamiques, de découvrir des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles qui laissent entrevoir une nouvelle pentecôte pour l’Église. Peut-être suis-je revenu avec une image un peu biaisé de cette Église qui est en France. Il y a, comme ici, des paroisses pauvres, des églises fermées, des fractures et des divisions entre certains groupes. Tout cela n’empêche pas l’Église d’être audacieuse et d’inviter les gens à entendre son message. Ainsi, de nombreuses églises de Paris arboraient une affiche ou une bannière invitant les gens au sacrement du pardon pendant le carême. Depuis le 12 avril, ces bannières ont été remplacées par des « Christ est ressuscité. Alléluia!»: un rappel aux nombreux Français parties en vacances de printemps (les écoles étant fermées pour 2 semaines) que celles-ci sont liées à la plus grande célébration du calendrier et qu’il s’agit bien des vacances de pâques.

Au-delà des affiches et des panneaux publicitaires, les communautés chrétiennes de France semblent avoir compris qu’il ne faut pas simplement ouvrir les portes de l’église de 8 à 5 pour que les gens s’y sentent invités, accueillis. Idem pour les jeunes. Comme ces disciples de la route d’Emmaüs ont accueilli l’étranger à leur table, nous sommes invités à faire preuve d’ouverture, et surtout à faire confiance à ces jeunes, ces étrangers qui cherchent à vivre pour quelque chose ou quelqu’un qui en vaut la peine. Qu’avons-nous à leur proposer ?

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Visité: le Foyer de Charité de Châteauneuf de Galaure. Il s’agit en fait du premier Foyer, fondé par Marthe Robin et le père Finet en 1936. Dans la campagne au sud de Lyon, j’ai pu être témoin de l’accueil et de la fraternité des membres de cette communauté. La ferme Robin se trouve tout près et on accueille toujours les passants et les visiteurs qui veulent voir et prier dans la chambre ou Marthe Robin passa toute sa vie. Celle qui eut les stigmates et fut consultée par les grands de ce monde (dont Charles de Gaulle) sera-t-elle reconnue dans la communion des saints ? 

Savouré: salade lyonnaise, boudin aux pommes et gratin dauphinois dans un authentique bouchon. Ce genre de restaurant offre le meilleur de la cuisine traditionnelle lyonnaise. Juste pour cela, il faut se rendre à Lyon.

Salué: la bande de KTO qui m’a chaleureusement accueilli et intégré au sein de son équipe pendant plus d’un mois. Pour l’expérience, les longues discussions et surtout pour l’amitié, je les remercie. 

Retrouvé: mon pays que j’aime et dont la nature se prépare a éclaté de mille et une couleurs.

Les trésors du Mont Athos au Petit Palais: à défaut de visiter l’île


Alors que mon séjour parisien tirait à sa fin, j’ai pu visiter l’exposition présentée au Petit Palais à Paris. Le Mont Athos et l’Empire byzantin, Trésors de la Sainte montagne. Seul crititque qui n’est pas mentionnée dans la vidéo: l’exposition omet d’expliquer le sens des icônes, ou du moins de certaines d’entre elles. Pourquoi la vierge est assise ainsi? Quel est le rouleau que tient l’enfant Jésus? Il est difficile d’apprécier ces trésors s’il nous est impossible de les lire comme il se doit. Je suis retourné voir l’exposition la semaine suivante, cette fois avec une personne qui avait suivi une formation en iconographie. Elle m’a beaucoup éclairé. Pour elle aussi, l’exposition ne donnait pas assez d’explications. Tout de même, à défaut de visiter cette île, il faut voir les trésors de la Sainte montagne au Petit Palais et découvrir son histoire fascinante.

Dieu et la patrie

Si beaucoup d’Américains ne tracent aucune ligne entre leur foi en Dieu et leur élan patriotique, avec les risques de débordements que nous connaissons, les Français se situent certainement aujourd’hui de l’autre côté du pendule. L’édifice du Panthéon dans le quartier latin constitue l’un des symboles de ce rapport tumultueux entre les Français et l’Église.

Quand foi et culture se rencontrent


En 2001, le diocèse de Paris achetait le Collège des Bernardins pour le ramener en quelque sorte à sa vocation première, datant du XIIe siècle: en refaire un haut-lieu de dialogue et de formation. Ouvert au public depuis septembre 2008, le succès de cette institution est indiscutable.

Partir ou rester: renier sa foi pour marquer son mécontentement

Le Devoir de ce mercredi présente en une un Benoît XVI dans la noirceur sous le titre: Hausse subite des demandes d’apostasie au Québec. Il est intéressant de noter que les médias français s’étaient littéralement déchaînés sur l’Église et le Pape jusqu’à la semaine dernière. Une collègue journaliste parisienne m’a lancé à la blague: « On a beau être à l’air de la mondialisation, on dirait qu’un pigeon voyageur vient d’arriver au Québec. »

L’article, que vous pouvez lire, n’ajoute rien au-delà de son titre. On tente de démontrer que cette hausse démontre que là, vraiment, l’Église a dépassée les bornes et que les catholiques en ont assez. Il est vrai que bien des gens en ont assez, mais la conclusion est un peu rapide. On ne parle que d’une cinquantaine de personnes.

Tout de même, on peut dénoter deux choses. La première, positive, est que les catholiques prennent la parole sur la place publique. Il y a quelque chose qui n’a pas passé pour plusieurs d’entre nous, et nous ne craignons pas de le dire. Des milliers de personnes se sont ruées sur le web, sur les blogues et autres plateformes d’échanges, pour manifester leur désarroi, autre preuve que les paroles du pape sont encore écoutées de nos jours. Que ces paroles soient déformées ou incomprises démontrent le travail auquel doit s’atteler l’Église pour présenter et expliquer ses positions morales et éthiques, positions qui découlent d’une conception de l’homme comme personne humaine, créée et aimée de Dieu.

Le deuxième élément, plus sombre, que soulève la une du Devoir porte sur l’apostasie. L’apostasie est une chose grave. Apostasier sa foi ne revient pas à dire: je ne vais plus à la messe ou je ne mets plus jamais les pieds dans une église. L’apostasie signifie renier sa foi dans son intégralité, de manière publique et volontaire.

En tant que catholique, il m’est difficile de comprendre mes frères et soeurs qui sont prêts à poser ce geste aussi radical à cause de ce qu’ils ont entendu et compris. On peut avoir de la difficulté face à certaines positions de l’Église. On peut remettre en question les propos du Pape. En faisant cela, il importe de s’informer à diverses sources, d’essayer, par exemple, d’aller au-delà du premier niveau d’informations rapportées depuis un avion à 35 000 pieds dans les airs. Si, après cela, il m’est impossible d’accepter ce qui a été dit ou écrit, je peux, de manière personnelle, refuser cet enseignement.

Renier la foi de son baptême c’est renier la foi en Jésus-Christ, rédempteur et sauveur et en l’Esprit de Dieu qui agit dans le monde, et dans l’Église. C’est renoncer à une famille, imparfaite certes, mais toujours une famille, bimillénaire, riche d’une longue tradition et d’une grande diversité, de par les hommes et les femmes qui la composent.

À cet effet, le père Thimothy Radcliffe, ancien maître de l’Ordre des frères prêcheurs (Dominicains), a écrit une lettre, « Pourquoi rester » dont voici un extrait:

Nous restons parce que nous sommes des disciples de Jésus. Croire en Jésus, ce n’est pas adopter une spiritualité privée ou un code moral. C’est accepter d’appartenir à sa communauté. Ceux qu’il a appelés à le suivre marchent ensemble. Selon un vieil adage latin, Unus christianus, nullus christianus : un chrétien isolé n’est pas un chrétien. (…)

Dès l’origine, Jésus a appelé dans sa communauté les saints et les pécheurs, les sages et les fous. Il a dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs » (Matthieu 9, 13). Et il continue à le faire, sinon il n’y aurait pas de place pour quelqu’un comme moi. Une communauté admirable de personnes merveilleuses et vertueuses, qui ne ferait jamais d’erreurs, ne serait pas un signe du Royaume de Dieu.

Une vague unité spirituelle ne suffit pas

Je ne pourrai jamais quitter l’Église catholique car je crois que Jésus nous appelle à vivre ensemble comme un seul Corps. Dans l’Évangile de Jean, peu de temps avant sa mort, Jésus a prié son père pour ses disciples «afin que tous soient un» (Jean 17, 21).

Rester ne veut pas dire que l’on s’enfouie la tête dans le sable, au contraire, cela signifie que nous reconnaissons qu’il y a plus grand que nous.

La lettre du père Radcliffe est disponible sur le site de La Croix.

«Le printemps, il est disparu.»

sacre-coeur-vue-de-l-arriere1C’est ce que disait un papa à son fils en le conduisant à l’école un matin cette semaine. Il faisait froid, il ventait, il pleuvait. Je comprends le petit garçon qui se demandait où le soleil de la semaine précédente s’était caché : je me posais la même question.

Chaque matin, je descends la butte de Montmartre pour me rendre au métro. Si le versant sud de la butte est plutôt touristique, de l’autre côté, derrière l’imposante basilique du Sacré-Cœur, se cache un véritable quartier. Dans le dédale des rues habitent des milliers de gens, des familles, des couples, beaucoup de gens seuls aussi.

En descendant la butte, je passe devant cette école de quartier construite au bout d’une petite rue, en bas de l’un des nombreux escaliers. Datant d’avant la seconde guerre, cette école était autrefois réservée aux garçons. Ce matin-là, je m’émerveillai devant les dizaines de parents qui venaient conduire leurs enfants à pied à l’école.
– Bonne journée, ma poule.
– Je t’aime ,maman.
J’ai noté que les papas étaient nombreux et que la plupart de ces gens se saluaient :
– Bonjour.
– À qui tu as dit bonjour maman?
– C’est le papa d’un garçon de ton école, chérie.
Durant mon trajet en métro, j’ai rêvé à ma vie de quartier quand j’étais enfant et adolescent. Je réalise à quel point ce quartier, les gens qui le composaient, les voisins, les marchands, faisaient partie de notre vie. Il y avait Henri à la boulangerie qui me donnait toujours un beigne au sucre lorsque j’allais chercher du pain, Ginette la brigadière qui a parfois risqué sa vie pour que nous traversions la rue en sécurité (sans blague), monsieur Rivard et ses chiens avec lesquels je jouais, le conseiller municipal que j’admirais beaucoup. Et il y avait Jacques, notre curé.

Le point commun de presque tout ce beau monde était la paroisse. Même ceux qui ne venaient pas à la messe participaient à l’une ou l’autre des activités organisées par la communauté. Le clocher était le point de rencontre…

Je me garde bien de tomber dans la nostalgie d’une époque révolue. Bien des quartiers au Québec n’ont plus de clocher. Il faut prendre la voiture pour aller à l’église, comme on fait pour aller au Loblaws ou chez Costco. C’est normal, personne ne s’en formalise, mais peu de gens se demandent pourquoi il en est ainsi.

La pastorale de proximité avait cela de bien qu’elle faisait sentir aux gens que l’Église, avec ses imperfections, était proche d’eux, vivait avec eux. Cette manière de vivre est forcément plus difficile aujourd’hui et ce pour plusieurs raisons: le train de vie des familles, la vie familiale éclatée qui ne permet pas l’enracinement des enfants dans une communauté, le manque de vocations… et le manque d’intérêt. Comment manifester de Celui qui a pris notre humanité, comment être témoin de l’Incarnation, comment être près de la réalité des hommes et des femmes de ce temps disaient les pères du Concile…?

Ce sont, il me semble, des questions toujours légitimes. Nous continuerons à nous les poser et à tenter d’y répondre, toujours et encore, en discernant les signes de l’Esprit qui nous parle.

Mais pour l’instant, il me reste quelques jours pour déambuler dans les quartiers de Paris et le soleil se pointe, enfin. Bonne fin de semaine!

***

Rencontré : le père Pierre-Marie Delphieux, fondateur et prieur général des Fraternités monastiques de Jérusalem, de passage à KTO pour enregistrer des capsules sur saint Paul. Si Paul est le théologien de la joie, le père Delphieux marche certainement dans ses pas.

Dévoré : 38 ans, célibataire et curé de campagne, un récit de Pietro de Paoli. L’auteur de Vatican 2035 nous offre le journal d’un prêtre d’un petit diocèse de France dont le témoignage à de quoi faire réfléchir un peu. Je l’offrirai à un ami, curé de campagne, à mon retour.

Visité : le nouveau cloître des Dominicains rue du Faubourg Saint-Honoré, à l’occasion des jeudis du couvent, des soirées- conférences sur des sujets divers. Les frères prêcheurs sont à cette adresse depuis longtemps, mais leur salle Albert Le-Grand et le cloître refaits à neuf sont à la fois simples et beaux… On y sent, on y voit la touche dominicaine, mais dans des proportions réduites. De quoi inspirer les frères de Montréal ou Ottawa qui devront un jour ou l’autre laisser leur énorme couvent difficile à chauffer. 

Savouré : du yogourt à la rhubarbe! Non mais, comment ce fait-il que personne chez nous n’ait pensé à cela? Ni trop sucré ni trop amer. J’appelle M. Saputo dès mon retour.

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