Une JMJ toute en image

par S. Marie-Pierre Delorme

Je dois faire une confession au début de cet article : quand on m’a demandé d’aller aider l’équipe de Sel et lumière pour la couverture médiatique de la JMJ, je n’avais pas une idée très claire de ce qui m’attendait. La JMJ, je la connaissais sous bien des angles: pèlerine, bénévole et membre de l’organisation, accompagnatrice de groupe… mais l’angle journalistique m’était pratiquement inconnu. C’est ainsi que je suis venue en Australie, et pour la première fois, je suis devenue une chasseur d’images.

Quelle découverte ! Au-delà du fait que l’esprit est constamment en train de se demander ce qui serait beau à montrer et partager, c’est tout le regard qui est changé : il est porté vers les sourires, vers les couleurs, vers ce qui, aux yeux des citadins de Sydney, sort de leur ordinaire et les pousse à penser que Dieu a rajeuni tout à coup. Et le cœur, quant à lui, est tourné vers les gens qui ne sont pas là et pour qui nous sommes envoyés.

Dans nos environnements technologiques où l’image est souvent trompeuse, obscène ou biaisée, ce fut un réel plaisir de partir à la recherche d’images vraies, transparentes, où la beauté de la foi permet la rencontre entre celui qui voit et le Créateur.

Photo: WYD 2008/Getty images

Viva il Papa!

Par Marilena Berardinelli

Il est difficile d’imaginer les JMJ sans la présence du Saint-Père. Bien sûr, l’expérience des JMJ dépasse quel pape que ce soit, néanmoins, sa présence confirme le fait que les jeunes sont une partie intégrale de l’Église et leur rassemblement est si important que le pape lui-même ne le manquerait pour rien au monde. En fait, c’est lui qui les invite à venir le rejoindre. Cela étant, il peut être facile pour les pèlerins de se faire prendre dans l’excitation de voir le Berger de leur Église, et pour plusieurs cela se produira une seule fois dans leur vie. Moi aussi, c’est vrai, je me suis rendue au JMJ de Rome en 2000 pour «rencontrer le pape». Après quatre heures d’attente à être prise en sandwich entre d’autres jeunes, j’ai pu me frayer un chemin dans la Place Saint-Pierre où, pendant trois heures, sous le soleil de plomb de Rome, j’ai tenu vigile près de la barricade pour avoir un aperçu de Jean-Paul II.

La JMJ de Toronto fut une expérience semblable à Rome. Je dois admettre que ma perspective fut tout à fait autre pour cette JMJ australienne. Ma passe média avec Sel + Lumière me permet de passer devant les longues files d’attente pour me trouver une place tout juste à droite de la scène principale, une place que, cette fois-ci, je n’avais pas eue à réserver des heures plus tôt comme bien des pèlerins l’avait fait. Cette position, privilégiée je l’admets, m’a permis d’avoir une perspective nouvelle sur la JMJ. Le Saint-Père était tout près, mais je voyais en même temps les dizaines de milliers de pèlerins qui scandaient des « BEN-E-DETTO». Ce sont les pèlerins qui ont capté mon attention au cours de cette JMJ et c’est leur joie, une joie authentique d’être ici à Sydney, qui m’a émue aux larmes. Leur ferveur me rappelle ce que l’Esprit a fait surgir en moi à Rome en 2000 : un amour de l’Église qui ne peut être contenu entre quatre murs ou par quiconque. Pour tous les anciens pèlerins des JMJ pour qui Sydney 2008 est un pèlerinage virtuel, je prie que l’esprit des JMJ transcende les distances qui vous séparent de ce continent austral et que les images, vidéos et témoignages des pèlerins ici vous ramènent à cette JMJ qui vous a marqués et réveillent en vous les grâces de cette expérience.

Photos: WYD 2008/Getty Images

Verso l’alto: ces saints qui nous poussent à aller plus loin.

par Marilena Berardinelli à Sydney

Lors du Jubilé de l’an 2000, le pape Jean-Paul II invita les pèlerins des JMJ rassemblés à Rome d’«être les saints du nouveau millénaire». En compagnie de plus de deux millions de pèlerins, j’ai écouté les paroles du Saint-Père, prête à relever le défi qu’il nous lançait. Mais lorsque l’excitation des JMJ s’est estompée, lorsque je me suis retrouvée, de retour chez moi, dans la routine du quotidien, j’ai commencé à me demander : comment pouvais-je ainsi répondre à l’appel chrétien à la sainteté?

C’est au cours de ma recherche pour un chemin de sainteté que j’ai découvert les saints eux-mêmes. Bien sûr, j’avais déjà entendu parler de ces hommes et de ces femmes d’Église. Étant catholique d’origine italienne, j’étais bien sûr familière avec les Padre Pio (qui serait canonisé en 2002), et Saint Antoine de Padoue. En tant que membre de la famille salésienne, je connaissais Don Bosco, Marie Mazzarello, Laura Vicunia et Dominic Savio. Je connaissais les saints, mais je n’avais pas encore appris à marcher avec eux. Ainsi, je passai les années qui suivirent à me lier d’amitié à ces icônes de la foi, marchant par moment avec eux sur le chemin de la vie, d’autres fois marchant derrière eux, me laissant guider par leur exemple.

On se souvient de Jean-Paul II pour avoir été le pape qui a canonisé le plus grand nombre de saints. Parmi cette liste de «santi» se trouve un jeune homme du nom de Pier Giorgio Frassati. J’ai eu la chance de prier près de la dépouille de Pier Giorgio cette semaine en la cathédrale St. Mary’s de Sydney. Mon regard fixé sur le cercueil de Frassati s’est éventuellement tourné pour regarder d’autres pèlerins qui faisaient le même pèlerinage. Parmi eux, des vétérans et des novices des JMJ. Au cours de cette expérience, j’ai découvert quelque chose de nouveau à propos de cette communion des saints à laquelle nous appartenons. Les saints ne sont pas statiques. Leurs vies, bien qu’enracinées dans un temps et un lieu particulier, sont faites pour transcender l’histoire. Leur histoire, immortalisée dans la tradition de l’Église existe pour être racontée et revécue encore et encore, se prêtant à chaque fois, et d’une manière différente, à une nouvelle génération qui se tourne vers eux pour de l’inspiration, des conseils et pour leur intercession.

Photo: Pier Giorgio Frassati exposé dans la cathédrale de Sydney à l’occasion des JMJ. Crédit: Marilena Berardinelli

C’est parti!

par Sébastien Lacroix à Sydney

Plus de 140 000 jeunes, dont 2000 Canadiens, s’étaient massés à Barangourou mardi après-midi pour la messe d’ouverture de cette JMJ 2008. L’atmosphère était à la fête, alors que la soirée s’est conclue par un spectacle des stars australiennes de la série ‘Australian Idol’ et par des feux d’artifice qui ont ébloui les jeunes qui étaient presque tous restés malgré la fraicheur de la soirée. Après la procession des drapeaux des 168 pays représentés cette semaine et l’entrée de la croix des JMJ suivie de l’icône de Marie, des jeunes autochtones d’Australie ont accueilli les jeunes du monde à Sydney en reconnaissant du même coup la contribution de leurs ancêtres. Dans son homélie, le cardinal Pell a accueilli les jeunes à la manière du Bon Berger :

Un peu plus tôt, je vous ai tous souhaité la bienvenue pour cette semaine des Journées Mondiales de la Jeunesse et je renouvelle maintenant cette bienvenue. Je ne commence pas cependant par les quatre-vingt-dix neuf brebis bien portantes, ceux d’entre vous déjà ouverts à l’action de l’Esprit, peut-être même déjà témoins fidèles de la foi et de la charité. Je commence par accueillir et encourager tous ceux, où qu’ils soient, qui se considèrent égarés, en détresse profonde, sans espérance ou même épuisés.

cardpellhomily-11.JPGL’archevêque de Sydney nous a priés de ne pas hésiter à faire des choix et à s’engager :

Ne vivez pas votre vie sans prendre position, mais posez des choix car seul l’engagement apporte la plénitude. Nous parvenons au bonheur en répondant à nos obligations, en faisant notre devoir, en particulier en nous engageant dans les petites choses et de manière régulière pour pouvoir ensuite relever les défis plus grands. Beaucoup ont trouvé l’appel de leur vie aux Journées Mondiales de la Jeunesse.

Avec un peu d’humour, il a demandé aux plus jeunes d’entre-nous de ne pas oublier d’écouter et de prier malgré l’enthousiasme et l’excitation. Bien que je sois loin d’être le plus jeune participant à Sydney, j’ai senti que le message s’adressait aussi à moi.


« Image courtesy of WYD 2008 ACN 118 060 987 as Trustee for the World Youth Day 2008 Trust ABN 73 422 698 032 ».

L’expérience de la Croix des JMJ

par Sr Marie-Pierre Delorme à Sydney

Beaucoup d’entre-nous avons fait l’expérience de recevoir la croix de la Journée mondiale de la Jeunesse, quand elle a fait son pèlerinage à travers les paroisses canadiennes en 2001-2002. Sa présence au milieu de nous a fait des merveilles de rapprochement entre les gens, de sensibilisation à la JMJ et de conversions des coeurs. J’ai moi-même eu la grâce de marcher 600 km avec elle et d’être témoin direct de son lent et précieux travail.

Depuis lors, elle en a fait du chemin ! Ce fut d’abord l’Allemagne qui en hérita, en préparation au rassemblement de Cologne. C’est à ce moment que Jean-Paul II eut l’idée qu’elle soit accompagnée d’une icône de la Vierge. Marie est présente avec son Fils du début à la fin, et spécialement au cours de la Passion. Elle est la première en chemin à la suite de Jésus. En l’accompagnant, nous sommes certains de trouver le Christ.

Puis, ce fut la grande traversée vers les îles du Pacifique, toujours accompagnée de l’icône de Marie et cette fois-ci – invention des Australiens – d’un bâton de messager, invitant toute la jeunesse et en particulier les autochtones des îles, à participer à ce grand événement. Ce fut donc un grand moment, plein d’émotion, que de voir cette croix finalement arrivée à la fin de sa mission ici en terre australe, et parcourir les rues de Sydney qui sont maintenant toutes parées à recevoir les jeunes du monde. C’était comme si on lui disait : « regarde, tous ces gens qui sont heureux d’accueillir la JMJ, ils sont le fruit de ton passage ici. Merci ! »

Photo: Plus de 3000 jeunes ont accueilli la Croix des JMJ et l’icône de Marie lundi matin dans le centre-ville de Sydney. Crédit: Marilena Berardinelli

Australie terre d’accueil

par Marilena Berardinelli à Sydney

Notre pèlerinage à Sydney a débuté vendredi le 11 juillet par une messe dans la chapelle des studios de S+L, messe au cours de laquelle nous avons demandé à l’Esprit Saint de nous guider tout au long de cette JMJ. Nous avons passé les 24 heures suivantes en transit, travaillant un peu, dormant peu, mais profitant de ce temps libre pour partager nos souvenirs JMJ, ce que nous avons vécu lors des JMJ précédentes et ce que nous espérions vivre au cours des jours à venir.

Les jeunes veulent participer aux JMJ pour différentes raisons. Pour certains, il s’agit d’une vacance loin de la supervision des parents ou encore d’une curiosité attisée par des proches ou des amis qui ont vécu l’expérience dans le passé. Certains viennent aux JMJ parce qu’ils se sentent perdus, seuls alors qu’ils n’ont pas trouvé de réconfort dans les solutions bonbons ou passagères que le monde leur offre et ont une soif profonde pour quelque chose de vrai. D’autres y viennent pour être affermis dans leur foi et renouvelés par les temps de prières et les festivités qu’offrent l’événement.

Après avoir atterri à Sydney et avoir passé les méticuleux agents de douane, nous avons été accueillis par les chants et les danses de membres du Chemin du Néo-Catéchuménat de Sydney (www.camminoneocatecumenale.it), un mouvement qui a maintenant des racines dans plusieurs pays, dont le Canada. Alors que je regardais la scène, j’ai remarqué que d’autres pèlerins se joignaient à ce joyeux groupe et me suis rappelée d’une autre raison pour laquelle les jeunes vont aux JMJ : pour rencontrer l’autre, pour se faire des amis qui viennent de partout sur le globe et ainsi (et parfois sans même s’en apercevoir) de faire l’expérience d’une église universelle, notre Église.

Une nouvelle Pentecôte pour l’Église d’Australie

par le père Thomas Rosica, c.s.b.
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Foules, excitation, brouhaha, nouveau commencement: ces impressions viennent à l’esprit quand nous réfléchissons à la Pentecôte, événement momentané où les nations de la terre ont interrompu leurs disputes habituelles et ont expérimenté l’amour de Dieu qui les unit… Mais la Pentecôte n’est-elle qu’un événement survenu à Jérusalem au premier siècle?

En juillet 2002, la JMJ 2002 ayant lieu dans notre pays, l’Eglise du Canada a fait l’expérience d’une nouvelle Pentecôte sur les bords du lac Ontario. Autant de visages, de langues, de races, de cultures, de façons de prier, et une joie sans bornes, autant de signes vivants que l’Esprit de Dieu a été répandu à nouveau sur les jeunes du monde et sur l’Église. Notre pays, et particulièrement Toronto, est devenu un nouveau cénacle. « chambre haute ».

Pourquoi les jeunes ont-ils répondu à l’invitation de Jean-Paul II?
Pourquoi sont-ils venus célébrer la 17e Journée mondiale de la Jeunesse à Toronto? Pourquoi la croix de la JMJ a-t-elle touché des centaines de milliers de personnes au cours de l’année qui précédait la JMJ? Comment expliquer le profond sentiment d’unité et de paix qui a habité les jeunes et les personnes au coeur jeune? Il me semble que, comme l’Esprit Saint nous a préparés de 5 manières à la Journée mondiale de la Jeunesse au cours de l’année avant juillet 2002, de même nous nous préparons à célébrer la JMJ 2008 cette semaine à Sydney, en Australie.

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Les JMJ 2008 avec des jeunes pèlerins ‘d’expérience’.

par Sébastien Lacroix à Sydney

En 1984, le pape Jean-Paul II invita les jeunes catholiques de partout à venir le retrouver à Rome. D’ici et d’ailleurs, les jeunes pèlerins ont voyagé à pied, en train, bus ou avion pour répondre à l’appel du Saint-Père. L’histoire qualifiera ce moment de première Journée mondiale de la jeunesse (JMJ). Vingt-quatre ans plus tard, c’est à Sydney, en Australie, que des milliers de jeunes se retrouveront, répondant ainsi à l’appel du successeur de Pierre. Les pèlerins qui ne peuvent se déplacer pour ce pèlerinage ont tout de même l’opportunité de se joindre virtuellement à leurs amis, leurs frères, leurs sœurs à l’autre bout du monde. Une équipe de Télévision Sel + Lumière est à Sydney afin que vous puissiez vivre cette expérience des JMJ qu’importe où vous êtes. Toutefois, il est bon de vous présenter ceux et celles avec qui vous allez vivre cette semaine en français.

Sœur Marie-Pierre Delorme a 32 ans. Elle est religieuse dans la communauté des Sœurs de Sainte-Marie-de-Namur depuis bientôt 10 ans. J’ai connu Marie-Pierre en 2000 à Ottawa à une adresse qui est désormais connue par les jeunes de cette région : le 101 Parent, maison qui joue un peu le rôle d’aumônerie universitaire hors campus. Avant de devenir religieuse, elle a fait un bacc. en génie mécanique au Collège royal militaire de Kingston. De tous les membres de notre groupe, elle est la doyenne des JMJ, j’espère d’ailleurs qu’elle aura la chance de vous en parler. Femme intelligente à la voix superbe, elle réalisera divers reportages tout au long de la scène.

Stefano Cascio est un tout jeune prêtre. Le parcours de Stefano a été fortement influencé par l’expérience des JMJ de Rome et par un vibrant appel de Jean-Paul II à cette occasion. Stefano a ainsi été ordonné prêtre par le pape Benoît XVI le 27 avril dernier à Rome. Certains d’entre vous le connaissez puisqu’il était de passage dans nos studios l’été dernier. Habité d’une foi profonde, Stefano a la verve et le charme pour annoncer un Message et attirer des jeunes qui autrement n’aurait rien à faire avec l’Église.

Marilena Berardinelli, nouvelle trentenaire, est enseignante au sein du Conseil scolaire catholique anglophone de Toronto. Originaire de Montréal, elle a quitté sa ville pour se vouer au service des jeunes à travers l’enseignement. Salésienne dans l’âme, elle a opté pour l’Ontario car elle croit fermement en la pertinence de l’éducation catholique et de la différence qu’elle peut faire dans la vie et la formation des jeunes. Nous nous sommes rencontrés en tant qu’étudiants à la maîtrise à la Faculté de théologie de l’Université de St. Michael’s College. Nous célébrerons notre premier anniversaire de mariage le mois prochain. Si tous les enseignants avaient la vocation comme cette jeune femme et les mots qu’il faut pour expliquer l’intelligence de la foi, l’éducation catholique ne serait pas en crise comme elle l’est présentement en Ontario ni ne serait quasi disparue du paysage québécois…

Vous aurez la chance de découvrir ces trois comparses alors qu’ils seront vos yeux pour cette JMJ. Il ne faut pas oublier non plus mes collègues de S+L qui sont avec nous dont plusieurs que vous connaissez : Mary Rose et Pedro qui sont nos reporters anglophones, Kris Dmytrenko qui s’est joint au groupe de liturgie international (ILG) et qui sera nos yeux dans les coulisses des diverses célébrations, Wally à la caméra avec Richard qui sera aussi au montage, sans compter sur Chris Valka, c.s.b., un proche de S+L qui travaille depuis plusieurs mois avec le comité organisateur de cette JMJ, d’autres jeunes basiliens aussi qui sont avec nous. Tout ce beau monde est sans compter sur notre père-directeur-général, le père Thomas Rosica, chef de notre délégation, que vous aurez la chance de lire et d’entendre.

À vous tous, bonne JMJ!



Les Journées Mondiales de la Jeunesse: devenir le peuple des Béatitudes

par le père Thomas Rosica, c.s.b.,
Directeur général de la Fondation catholique Sel et Lumière Média
Ancien directeur général des Journées Mondiale de la Jeunesse 2002 wyd-jpii-cologne.jpg

Le pape Jean-Paul II a joui d’une formidable popularité auprès des jeunes catholiques au cours de ses 26 ans de pontificat. Le plus grand symbole de l’importance qu’il accordait à ce lien avec les jeunes est sans aucun doute les Journées mondiales de la jeunesse. Il n’y a rien de particulier dans le fait que le pape voyait en ses jeunes amis les signes du renouveau et de l’espérance; ce qui est particulier, c’est que les jeunes gens se voyaient et se considéraient eux-mêmes de cette manière.

Lors de ces rassemblements, Jean-Paul II fut clair: les jeunes ne sont pas seulement l’avenir de l’Église, ils sont aussi son présent. Les JMJ 2002 furent pour l’Église canadienne un moment privilégié de renouvellement de l’engagement envers les valeurs profondément chrétiennes qui sont au cœur de l’identité canadienne. Ces valeurs, aujourd’hui souvent ignorées ou cachées, révèlent qui nous sommes réellement: des agents évangéliques du sel et de la lumière dans le monde d’aujourd’hui.

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Celui qui sauve une seule vie sauve le monde entier…

par le père Thomas Rosica, c.s.b.,
Directeur général de Télévision Sel +Lumière

La décision de récompenser le Dr Henri Morgentaler de la plus haute distinction au pays met de nouveau à l’avant-scène l’architecte de l’avortement au Canada et soulève de sérieuses questions quant à la signification et l’intégrité de cette récompense qui vise à reconnaître « l’œuvre d’une vie, le dévouement exceptionnel d’une personne envers la communauté ou une contribution extraordinaire à la nation ».

Henry Morgentaler a commencé sa croisade pour la légalisation de l’avortement dans les années soixante. En 1988, la décision de la Cour suprême, décision qui porte son nom, éliminait toute barrière à l’avortement à tous les stades de la grossesse. Depuis ce jour, près de deux millions de futurs citoyens ont perdu la vie à cause d’un avortement.

Lui-même un survivant des camps de concentration de Dachau et Auschwitz où il a lutté pour sa propre survie, Morgentaler a déclaré avoir performé plus de 100 000 avortements. On peut se demander s’il n’a jamais pris à cœur cet enseignement de sa propre foi juive qui affirme : « Celui qui détruit une seule vie détruit un monde et celui qui sauve une seule vie sauve un monde. »

Lorsque le Canada honore quelqu’un qui a fait le serment d’Hippocrate et a causé tant de douleur, de tristesse et de peine, il y quelque chose qui ne fonctionne pas au sein du conseil canadien qui octroie les honneurs et une Gouverneure générale qui, affichant ses racines catholiques lorsqu’il lui convient, se montre sans colonne vertébrale, politiquement correct et sans respect pour la vie humaine. La récente controverse a aussi montré un côté sombre de la société canadienne : les sièges de commissions gouvernementales sont comblés par des nominations partisanes faites par des gens qui poussent leur propre agenda et remercient des amis en se camouflant sous le sceau de la « confidentialité », cachés derrière les structures et les institutions.

Au cours de mes six années comme aumônier du Centre Newman à l’Université de Toronto (la mission catholique sur le campus), j’ai senti que j’étais au front d’une guerre contre la vie. L’un des aspects les plus difficiles de mon ministère pastoral au sein de la plus grande université du Canada, fut de m’occuper de nombreuses jeunes femmes (et hommes) qui avaient subi un avortement. Le conseil erroné offert aux jeunes femmes enceintes par des centres d’éducation sexuelle soutenus par l’université les dirigeait vers des cliniques d’avortements « thérapeutiques » pour grossesses accidentelles.

Un sentiment initial de « libération » de la grossesse non désirée était presque toujours accompagné d’une culpabilité profonde, de traumatisme, d’angoisse, de cauchemars qui duraient des mois, une incapacité d’être entourée d’enfants, un sentiment d’être indigne, des relations personnelles brisées et parfois, plus tard, l’incapacité de concevoir. Alors que le gros de l’attention entourant l’avortement se porte sur la femme, j’ai également été à même de voir sur le terrain, ses effets dévastateurs sur les jeunes hommes qui sont les pères de ces enfants.

Celles et ceux qui ont vécu un avortement et sont venus nous voir au Centre Newman ne sont pas des catholiques fanatiques. Ce sont des êtres humains qui ont fait de mauvais choix, qui ont été trompés et écrasés. La Gouverneure générale n’était pas là pour les consoler.

Le Dr Morgentaler, ses agents et ses disciples n’ont pas eu à s’occuper de ces individus. Ils les ont simplement trompés. Notre équipe pastorale à l’aumônerie est encore là aujourd’hui pour ramasser les morceaux, faire preuve de compassion et de pardon, et pour aider une société brisée qui souffre à chaque fois qu’une vie est coupée du monde.

Henry Morgentaler ne mérite pas de recevoir l’Ordre du Canada. Il déprécie la valeur de la médaille et de tous ceux et celles qui l’ont reçue pour leur héroïsme et leur contribution à la société canadienne.

Depuis vingt ans, les gouvernements se succèdent sans qu’aucun n’ait le courage et le cran d’abolir la loi sur l’avortement qui porte le nom de Morgentaler. Le jour viendra-t-il où les Canadiens de bonne volonté qui aiment la vie se lèveront et diront : « Assez ! » Les champs de mort qui se trouvent aux portes de la vie humaine dans notre pays doivent être transformés en des lieux sacrés pour la vie, la liberté et la sécurité de chaque personne.

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