Le Pape François rappelle la dimension maternelle de l’Église

Comme le Pape Paul VI en avait instauré la tradition au Vatican, le Pape François a présidé ce jeudi matin une messe pour la Paix, à l’occasion de la Solennité de Marie, Mère de Dieu. Cette messe en présence de l’ensemble des cardinaux de la Curie marque aussi non pas le début de l’année liturgique, qui commence le premier dimanche de l’Avent, mais le lancement de l’année civile.

Dans son homélie, le Pape François s’est appuyé sur les paroles d’Elisabeth à Marie. « Tu es bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de ton sein ! » (Lc 1, 14).  Il a rappelé que cette séquence de l’Evangile de Luc se pose « en continuité avec la bénédiction sacerdotale que Dieu avait suggéré à Moïse pour qu’il la transmette à Aaron et à tout le peuple. « Que le Seigneur te bénisse et te garde. Que le Seigneur fasse resplendir pour toi son son regard et te fasse grâce. Que le Seigneur ramène à toi son regard et te concède la paix. » (Nb 6) »

Voici le texte intégral:

Les paroles par lesquelles Elisabeth prononça sa bénédiction sur la Vierge Sainte nous reviennent aujourd’hui à l’esprit : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ! D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?» (Lc 1, 42-43)

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Le 31 décembre au Vatican : Vêpres et Te Deum

Ce mercredi 31 décembre en début de soirée, le Pape François présidera dans la basilique Saint-Pierre les premières Vêpres de la Solennité de Marie Mère de Dieu. Conformément à la tradition, la liturgie sera suivie de l’exposition du Saint Sacrement, du Te Deum d’action de grâce de fin d’année et de la bénédiction eucharistique. A la fin de la célébration, le Pape François sortira sur la place Saint-Pierre pour visiter la crèche. Inspirée de l’Opéra italien, cette crèche monumentale, décorée d’une vingtaine de santons de taille humaine en terre cuite, est installée près d’un sapin de Calabre de 25 mètres de haut. Pour le Saint-Père, la crèche et l’arbre touchent le cœur de tous, y compris de ceux qui ne croient pas, parce qu’ils parlent de fraternité, d’intimité et d’amitié.

Dans son homélie de fin d’année, en 2013, le Souverain Pontife s’était adressé aux consciences : la fin de l’année est l’occasion de faire des bilans, de se demander combien de temps nous avons réservé à Dieu et combien à nos égoïsmes. Il avait également interpellé les responsables de la ville de Rome, en leur demandant ce qu’ils avaient fait pour améliorer la qualité de la vie. Le Pape François avait par ailleurs rappelé que la conception chrétienne du temps est linéaire et que, par conséquent, chaque année qui s’écoule nous rapproche de Dieu et de notre dernière heure.

Radio Vatican

Pape François : « le temps passé à côté d’un malade est sacré »

ANSA500219_ArticoloLe Pape François s’est une nouvelle fois prononcé contre l’euthanasie. Dans son message pour la prochaine journée mondiale du malade, il dénonce le mensonge qui se dissimule derrière certaines expressions qui insistent sur la qualité de la vie. Leur but est d’inciter à croire que les vies gravement atteintes par la maladie ne seraient pas dignes d’être vécues. Dans ce texte rendu public ce mardi, au contraire, le Saint-Père rend un hommage appuyé à ceux qui prennent soin des malades ayant besoin d’une assistance permanente ; il reconnaît que leur tâche, est pénible surtout quand elle se prolonge dans le temps. Et pourtant, écrit-il, voilà un grand chemin de sanctification. Le temps passé à côté d’un malade est un temps sacré, une louange à Dieu. La charité a besoin de temps alors que notre monde, harcelé par la hâte, la frénésie de l’action et de la production, oublie la dimension de la gratuité.

Le Pape François insiste sur la sagesse du cœur, qui sait s’ouvrir à la souffrance des frères, spécialement à la souffrance innocente, qui sait être solidaire sans juger. Il fustige au contraire la fausse humilité de ceux qui recherchent l’approbation et se complaisent dans le bien accompli. Le Souverain Pontife rappelle par ailleurs la priorité absolue de la sortie de soi vers le prochain. Il invite les chrétiens à demander la grâce de comprendre la valeur de l’accompagnement, souvent silencieux. Quant aux personnes elles-mêmes plongées dans le mystère de la souffrance et de la douleur, elles  peuvent également devenir des témoins vivants d’une foi qui permet d’habiter la souffrance elle-même ; alors que l’homme par son intelligence n’est pas capable de la comprendre en profondeur.

La Journée mondiale du malade a été instaurée par Jean-Paul II. Elle est célébrée chaque année le 11 février, fête de Notre Dame de Lourdes.

Ci-dessous, le message du Pape, dans son intégralité :

“J’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux” (Jb 29,15)

Chers frères et sœurs,

À l’occasion de la XXIIIème Journée mondiale du Malade, instaurée par saint Jean-Paul II, je m’adresse à vous tous qui supportez le fardeau de la maladie et êtes unis, de diverses manières, à la chair du Christ souffrant, et à vous également, professionnels et bénévoles de la santé. [Read more…]

La rencontre européenne de Taizé ouvre ses portes à Prague

dsc07793-680La traditionnelle rencontre européenne de Taizé ouvre ses portes ce lundi à Prague.

Dans un message aux jeunes participants envoyé par le Cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, le Pape François les encourage à ne pas se laisser impressionner par leurs limites et par leur pauvreté. Le Christ place en eux une confiance surprenante. Et alors que la République Tchèque fête les 25 ans de son retour à la démocratie, il les invite à prier pour  les martyrs et les confesseurs de la foi, les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont permis, par le don désintéressé d’eux-mêmes, et parfois au prix de grandes souffrances, que leur pays retrouve le chemin de la liberté. Vous aussi, écrit encore le Saint-Père, vous êtes invités à ouvrir des chemins de liberté…Le Pape a confiance dans votre imagination et votre créativité afin que la joie de l’Évangile soit annoncée et entendue aujourd’hui dans vos divers pays.

Jusqu’au 2 janvier, 30 000 jeunes sont attendus pour des moments de prière, de chants et d’ateliers de réflexion sur des thématiques d’actualité. Après Bruxelles, Rome ou Strasbourg, la rencontre est cette année organisée à Prague au cœur de l’Europe.

Voici le texte intégral du message du Pape François:

Chers jeunes,
Venant de toute l’Europe et aussi des autres continents, vous êtes rassemblés à Prague pour la 37e rencontre européenne animée par la communauté de Taizé. À Prague, et au long de l’année 2015 à Taizé, vous allez chercher, dans la prière et aussi en dialoguant les uns avec les autres, comment être sel de la terre. Le Pape François vous encourage vivement dans cette recherche. Vous y découvrirez la confiance surprenante que le Christ place en vous. Ne vous laissez pas impressionner par vos limites et votre pauvreté. Par son Esprit, présent en vous, le Christ vous donne d’être sel de la terre. Regardez vers lui pour recevoir ce qu’il vous demande. Il vient rendre au monde sa vraie saveur en lui donnant de découvrir la beauté de la communion avec Dieu et entre frères et sœurs.

Alors que la République Tchèque fête les 25 ans de son retour à la démocratie, n’oubliez pas dans votre prière les martyrs et les confesseurs de la foi, les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont permis, par le don désintéressé d’eux-mêmes, et parfois au prix de grandes souffrances, que leur pays retrouve le chemin de la liberté. Vous aussi, vous êtes invités à ouvrir des chemins de liberté en vous donnant vous-mêmes avec la disponibilité qu’avait Marie à Nazareth lorsqu’elle accueillit en elle la vie du Fils de Dieu. C’est cette vie qui est appelée à se déployer aussi en vous.
Le Pape a confiance dans votre imagination et votre créativité afin que la joie de l’Évangile soit annoncée et entendue aujourd’hui dans vos divers pays. « Qu’il est beau que des jeunes soient ‘pèlerins de la foi’, heureux de porter Jésus dans chaque rue, sur chaque place, dans chaque coin de la terre ! » (Evangelii Gaudium n. 106). Comme l’a dit le Saint-Père lors de son voyage en Turquie, faisant référence à vous jeunes orthodoxes, catholiques et protestants qui vous rencontrez dans les rassemblements internationaux organisés par la communauté de Taizé : «  ce sont eux qui aujourd’hui nous demandent de faire des pas en avant vers la pleine communion » (au Patriarcat oecuménique de Constantinople, 30 novembre 2014).

Du fond du cœur, le Saint-Père vous donne sa bénédiction, à vous jeunes participants à la rencontre, aux frères de Taizé, ainsi qu’aux pasteurs et à toutes les personnes qui vous accueillent à Prague et dans les villages environnants.

Radio Vatican
Crédit photo: Taizé

Angélus du dimanche 28 décembre 2014

Le Pape François se réjouit mais s’inquiète aussi pour les familles

Alors que l’on célébrait ce dimanche la Sainte Famille, le Pape lors de l’Angélus Place Saint-Pierre, en présence de quelques 60.000 personnes, a insisté sur le rôle essentiel des grands-parents dans les familles et la société. Quelques instants auparavant, dans la salle Paul VI, au Vatican, il avait reçu des centaines de familles nombreuses italiennes pour le dixième anniversaire de leur association. L’occasion de parler du miracle que sont les enfants, du rôle des parents et des grands-parents.

« Comme la présence des grands-parents est importante », s’est exclamé le Pape François lors de l’Angélus. « Et comme le bon rapport entre les jeunes et les personnes âgées est déterminant pour la vie de la communauté civile et ecclésiale ». Et le Pape d’inviter alors toutes les personnes présentes Place Saint-Pierre à applaudir tous les grands-parents du monde, évoquant comme nous le raconte l’Evangile du jour, Anne et Siméon, connues pour la sagesse de leur grand âge, qui rencontrent la Sainte Famille au Temple.

Mais la catéchèse du Pape s’est aussi faite plus grave lorsqu’il a évoqué toutes les familles qui vivent actuellement des situations plus difficiles, à cause des maladies, le manque de travail, la nécessité d’émigrer. Ou encore des problèmes de désunion. Le Pape demandait cette fois à la place de prier pour elles en silence.

Une demi-heure auparavant, recevant les familles nombreuses, le Pape avouait qu’il n’y avait qu’à les regarder pour comprendre qu’ils aimaient la famille et la vie. « Vous êtes venus ici avec les fruits les plus beaux de votre amour. Maternité et paternité sont un don de Dieu, mais accueillir ce don, s’étonner de sa beauté et le faire resplendir dans la société, voilà votre mission. Chacun de vos enfants est une créature unique qui ne se répétera jamais plus dans l’histoire de l’humanité. Lorsque l’on comprend cela, c’est-à-dire que chacun d’entre nous a été voulu par Dieu, on reste ébahi de ce grand miracle que représente un enfant ! » [Read more…]

Chaque chrétien appelé à être cohérent avec sa foi

Avant de saluer les fidèles réunis place Saint Pierre, le Pape François leur a lancé une dernière recommandation. Il les a appelé à la cohérence. « Il ne s’agit pas de penser en chrétien, et de vivre en païen. Aujourd’hui demandons à Saint Etienne la grâce de la cohérence chrétienne ».

En la solennité du premier martyr de l’Eglise qui « honore le Roi des rois en lui offrant le don de sa vie», François prie de manière particulière pour tous ceux qui sont discriminés en raison du témoignage qu’ils rendent au Christ. « Je voudrais dire à chacun d’eux : si vous portez cette croix avec amour, vous êtes entrés dans le mystère de Noël, vous êtes dans le cœur du Christ et de l’Eglise ». Le Pape invite à prier pour eux parce que, « grâce aux sacrifices de ces martyrs d’aujourd’hui, se renforce de par le monde les efforts pour reconnaître et garantir concrètement la liberté religieuse, qui est un droit inaliénable pour les personnes humaine. »

Suivre Jésus, un chemin exigent

Dans l’Evangile de ce jour, Jésus s’adresse à ses disciples. Il les envoie en mission en les avertissant : « Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé ». Ces paroles du Seigneur, selon le Pape, ne viennent pas « perturber la célébration de Noël, mais lui enlèvent le revêtement doucereux qui ne lui appartient pas ». Elles font comprendre que, dans les épreuves acceptées en raison de la foi, la violence est vaincue par l’amour, la mort par la vie.

Pour accueillir vraiment Jésus dans notre existence et prolonger la joie de la Nuit Sainte, la route est vraiment celle indiquée dans cet Evangile : témoigner dans l’humilité, dans le service, sans peur d’aller à contre-courant et de payer de sa personne. « Tous ne sont pas appelés, comme Saint Etienne, à verser leur sang, mais il est demandé à chaque chrétien d’être cohérent avec la foi qu’il professe. »

Suivre Jésus est certainement un « chemin exigent », mais ceux qui le suivent avec fidélité et courage, reçoivent le don promis par le Seigneur aux hommes et femme des bonne volonté, assure le Pape. « Sur la terre paix aux hommes qu’il aime ». Cette paix donnée par Dieu, dont parle l’Evangile de Luc, est en mesure de tranquilliser les consciences de ceux qui, à travers les épreuves de la vie, savent accueillir la Parole de Dieu et s’engager à la suivre avec persévérance, jusqu’à la fin.

Radio Vatican

Bénédiction Urbi et Orbi

Discours ‘Urbi et Orbi’ du Pape François
Jour de Noël 2014

Chers frères et sœœurs, joyeux Noël !

Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde, est né pour nous. Il est né à Bethléem d’’une vierge, réalisant les antiques prophéties. La vierge s’’appelle Marie, son époux Joseph.

Ce sont les personnes humbles, pleines d’’espérance dans la bonté de Dieu, qui accueillent Jésus et le reconnaissent. Ainsi, l’’Esprit Saint a éclairé les bergers de Bethléem, qui ont accouru à la grotte et ont adoré l’’Enfant. L’’Esprit Saint a ensuite guidé les vieillards, Siméon et Anne, dans le Temple de Jérusalem, et ils ont reconnu en Jésus le Messie. « Mes yeux ont vu le salut » – s’’exclame Siméon – « le salut que [Dieu] préparait à la face des peuples » (Lc 2, 30). Oui, frères, Jésus est le salut pour chaque personne et pour chaque peuple !

À lui, Sauveur du monde, je demande qu’’il regarde nos frères et sœœurs d’’Irak et de Syrie qui, depuis trop de temps, souffrent des effets du conflit en cours et, avec ceux qui appartiennent à d’’autres groupes ethniques et religieux, subissent une persécution brutale. Que Noël leur apporte de l’’espérance, comme aux nombreuses personnes dispersées, déplacées et réfugiées, enfants, adultes et personnes âgées, de la région et du monde entier ; que l’’indifférence se change en proximité et le refus en accueil, pour que tous ceux qui à présent sont dans l’’épreuve puissent recevoir les aides humanitaires nécessaires pour survivre à la rigueur de l’’hiver, revenir dans leurs pays et vivre avec dignité. Puisse le Seigneur ouvrir les cœœurs à la confiance et donner sa paix à tout le Moyen-Orient, depuis la Terre bénie de sa naissance, en soutenant les efforts de ceux qui s’’engagent efficacement pour le dialogue entre Israéliens et Palestiniens. [Read more…]

Homélie du pape François pour la messe de la nuit de Noël

Célébrée par le pape François, en la basilique Saint-Pierre de Rome, la messe de la nuit de Noël invite à fêter la naissance du Christ et à être en communion avec l’Église universelle. Voici le texte de son homélie en intégralité.

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). « L’ange du Seigneur se présenta devant eux [les pasteurs] et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière » (Lc 2, 9). C’est ainsi que la liturgie de cette sainte nuit de Noël nous présente la naissance du Sauveur : comme une lumière qui pénètre et dissout l’obscurité la plus dense. La présence du Seigneur au milieu de son peuple efface le poids de la défaite et la tristesse de l’esclavage, et instaure la joie et l’allégresse.

Nous aussi, en cette nuit sainte, nous sommes venus dans la maison de Dieu en traversant les ténèbres qui enveloppent la terre, mais guidés par la flamme de la foi qui éclaire nos pas et animés par l’espérance de trouver la ‘‘grande lumière’’. En ouvrant notre cœur, nous avons, nous aussi, la possibilité de contempler le miracle de cet enfant-soleil qui éclaircit l’horizon en surgissant d’en-haut.

L’origine des ténèbres qui enveloppent le monde se perd dans la nuit des temps. Repensons au moment obscur où a été commis le premier crime de l’humanité, quand la main de Caïn, aveuglé par la jalousie, a frappé à mort son frère Abel (cf. Gn 4, 8). Ainsi, le cours des siècles a été marqué par des violences, des guerres, la haine et des abus. Mais Dieu, qui avait placé ses propres attentes en l’homme fait à son image et à sa ressemblance, attendait. Il a attendu tellement longtemps que peut-être à un certain moment il aurait dû renoncer. Mais il ne pouvait renoncer, il ne pouvait pas se renier lui-même (cf. 2 Tm 2, 13). C’est pourquoi, il a continué à attendre avec patience face à la corruption des hommes et des peuples. [Read more…]

Message de Noël du Nonce apostolique : « Accueillir et partager l’abondance de Dieu »

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Archevêque Luigi Bonazzi,
Nonce apostolique au Canada

Nous sommes au seuil de Noël, événement important qui peut, si nous l’accueillons, changer nos vies. Une histoire de Tolstoï que j’ai connue grâce au pape Benoît XVI m’aide à transmettre la lumière et la vie qui jaillissent de Noël.

L’auteur russe Léon Tolstoï raconte le récit d’un tyran qui demande à ses prêtres et aux sages de lui enseigner une manière de voir Dieu. Malheureusement, ces hommes, bien qu’intelligents, furent incapables de satisfaire son désir. C’est seulement après ce premier essai qu’un berger, revenant à peine des champs, se présenta, prétendant être à la hauteur de cette tâche précédemment confiée aux sages et aux savants. Ainsi, le berger apprit au roi que ses yeux n’étaient pas assez bons pour voir Dieu. Le tyran répliqua qu’il voulait savoir au moins ce que Dieu faisait. « Pour être en mesure de répondre à votre question » affirma le berger, « nous devons échanger nos vêtements ».

Hésitant mais tout de même intrigué et curieux devant les renseignements tant attendus, le roi consentit à donner au berger sa robe royale et se vêtit lui-même des sobres habits du pauvre homme. Ainsi vint la réponse : « Voilà ce que Dieu fait » : le Fils de Dieu, Dieu né du vrai Dieu, a échangé sa divine splendeur « il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. » (Philippiens 2, 7-8)

À Noël, Dieu a effectué son sacrum commercium, son échange sacré. Il a pris sur Lui ce qui était nôtre pour que nous puissions recevoir ce qui était sien. Tout cela pour nous rendre semblables à Dieu. Désormais, l’exclamation qui résonnera dès le premier siècle de l’ère chrétienne sera : « Chrétiens, reconnaissez votre dignité maintenant que vous participez de la nature même de Dieu. Laissez tomber le péché qui vous ramène à votre vieille condition (Extrait d’une homélie de Noël du pape saint Léon le Grand).

Bonazzi2Quelle est cette dignité ? C’est d’avoir reçu l’habit de Dieu. Or, le vêtement de Dieu c’est l’amour : « Dieu est amour » (1 Jean 4, 8). Devenant homme, ce qui est le mystère central de Noël, Dieu a habillé toute l’humanité de son propre vêtement. Il a mis son amour en nous. Oui, en nous, en moi ! Ne réside pas en nous seulement cette capacité humaine d’aimer qui, parfois, peut devenir égoïsme et haine. Précisément, le sens de Noël nous rappelle qu’en assumant notre nature humaine et devenant l’un de nous, Dieu a montré à chacun l’abondance de son amour. Cet amour de Dieu qui peut vaincre toutes les batailles, surmonter toutes les difficultés, nous rendre capables de vivre en paix avec Dieu, avec nous-mêmes et les autres. Comment pourrais-je ne pas pardonner mon prochain si l’amour de Dieu est en moi, cet amour qui a la force de la miséricorde de Dieu ?

Il est vrai que les pauvres, ceux qui se contentent d’un budget serré pour finir le mois sont très nombreux. L’abondance économique n’est pas donnée à tous. Mais il y a une abondance que nous avons tous et qui ne coûte pas un sou. Qui a la plus grande valeur et qui est disponible à tous. C’est l’abondance de l’amour. Cet amour que Dieu nous donne et que nous pouvons nous partager les uns les autres.

O Seigneur, en ce temps de Noël, aide-nous à être conscients de l’abondance de l’amour que tu as placée entre nos mains ! Cette capacité de nous donner nous-mêmes en apportant la cordialité, la joie et le bonheur chez nos frères et sœurs. Chacun d’entre nous est une personne riche puisque nous transportons en nous l’abondance de l’amour qui peut être distribué aux autres. Le monde est pauvre et souffre beaucoup du fait que cet amour n’est ni donné, ni partagé. « Se donner nous-mêmes » résume ce que signifie célébrer Noël. Seigneur, aide-nous à nous vêtir de cet habit que tu nous donnes en partageant ton amour.

Ainsi, chaque jour sera comme à Noël, un beau Noël.

Messie de Händel à la cathédrale de Montréal le 24 décembre à 20h00

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Le 6 décembre dernier, avait lieu à la Basilique Cathédrale Marie-Reine-du-Monde, à Montréal, l’interprétation du Messie de Georg Friedrich Händel par le Chœur polyphonique de Montréal et l’Orchestre Symphonique des Jeunes de Montréal sous la direction de Louis Lavigueur, C.Q. Ce magnifique concert, réalisé sous l’égide de Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, fut un grand succès ayant affiché complet.

Le réseau Sel + Lumière était très heureux d’apporter sa contribution en réalisant la télédiffusion de l’événement. Cette réalisation majeure d’une qualité exceptionnelle sera diffusée sur nos ondes le 24 décembre prochain en la veille de la solennité de la Nativité de Jésus. Nous remercions tout spécialement l’apport de la cathédrale de Montréal et la belle collaboration entre le père Thomas Rosica et l’abbé Alain Vaillancourt ptre, curé de la cathédrale.

Pour l’occasion, le père Thomas Rosica nous offre une magnifique réflexion sur le sens profond de cette œuvre monumentale :

 « Le Messie est une œuvre de langue anglaise composée en 1741 par George Friedrich Händel à partir de textes de l’Écriture rassemblés par Charles Jennens dans la version « King James » de la Bible et de la version des psaumes se trouvant dans le « Book of Common Prayer ». La musique fut écrite et complétée en 24 jours en l’an 1741. Elle a été interprétée pour la première fois à Dublin en Ireland, le 13 avril 1742 et fut présentée à Londres presqu’un an plus tard. Après un premier accueil initial que l’on pourrait qualifier de modeste, l’œuvre a gagné peu à peu en popularité pour finalement devenir une des pièces les plus connues interprétées par les chorales du monde occidental. [Read more…]

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