Célébrer l’histoire du Canada

CNS photo/Philippe Vaillancourt, Presence

Alors que les festivités battent leur plein à l’occasion du 150ème anniversaire du Canada, le pays se souvient. Il se rappelle d’où il vient, depuis ses origines autochtones, jusqu’aux vagues d’immigrations qui font du Canada une des sociétés les plus diversifiées au monde.
Malgré les défis liés à la cohabitation de diverses langues et cultures, le Canada reste un pays ouvert et accueillant, et cet anniversaire est l’occasion de célébrer son unité. C’est notamment ce que souligne le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec.
Le primat du Canada est fier de ce pays qui s’étend d’un océan à l’autre, et où règne la liberté. Liberté de culte, et liberté de conscience « même si elle est fragile«  admet-il en soulignant qu’il faut « travailler pour ne pas la perdre. »
Insistant aussi sur le rôle qu’a joué l’Église dans la construction du Pays, Mgr Lacroix rend hommage aux saints, aux saintes, et aux missionnaires. Des hommes et des femmes « d’une grande valeur spirituelle »qui ont fondé le Canada et à qui l’on doit beaucoup en matière notamment de soin et d’éducation.

Car l’archevêque de Québec prend soin de rappeler que jusqu’au début des années 1960 l’Église veillait sur la population, en éduquant des générations et des générations, depuis le début de la colonie.

Célébrer les 150 ans du Canada c’est aussi réveiller sa mémoire et faire action de grâce pour tous les dons reçus.

Voyez plus de vidéos sur le 150ème anniversaire du Canada ici 

Justin Trudeau invite le Pape à s’excuser

 

Le Premier Ministre Canadien, Justin Trudeau, et sa femme Sophie ont été reçus par le pape François ce lundi au Vatican. Pour cette première rencontre les deux hommes se sont entretenus pendant une trentaine de minutes. Les échanges ont été « cordiaux », mais les questions délicates n’ont pas été éludées.

Justin Trudeau avait à cœur d’aborder avec le Pape l’épineuse question de la responsabilité de l’Église catholique dans les pensionnats autochtones du Canada dans les années 1800-1900. Pendant près d’un siècle, plus de 150 000 enfants amérindiens, métis et inuits ont subi des politiques d’assimilation dans ces maisons résidentielles tenus par des communautés religieuses, au nom du gouvernement canadien. Nombre d’entre eux ont par ailleurs été victimes de mauvais traitements ou d’abus sexuels.

Face à ce qui représente « un des plus sombres chapitres de l’histoire canadienne », le premier ministre, en 2015, avait lui-même présenté ses excuses aux autochtones au nom du gouvernement canadien. Il s’était en outre engagé à donner suite aux « appels à l’action » de la Commission de vérité et réconciliation du Canada qui, entre autre, demande au Pape des excuses publiques. Pour répondre à cette recommandation, Justin Trudeau a donc invité le Saint-Père à venir au pays, et l’a exhorté à présenter ses excuses, au nom de l’Église catholique, aux survivants, à leurs familles et aux communautés touchées par les mauvais traitements dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique.

« Je lui ai parlé du désir profond des canadiens d’avancer vers une véritable réconciliation avec les peuples autochtones, et j’ai souligné comment il pouvait y contribuer en présentant des excuses », a précisé le premier ministre à l’issue de sa rencontre avec le souverain pontife.  « Il m’a rappelé que toute sa vie a été consacrée à aider les personnes marginalisées à travers la planète, à se battre pour elles. Et il m’a dit qu’il compte travailler très bientôt avec moi et avec les évêques canadiens pour tracer le chemin que nous allons prendre afin d’y arriver », a poursuivi le chef d’État.

Lors de cette entrevue, les deux hommes ont par ailleurs évoqué les questions éthiques, et notamment l’euthanasie, désormais légale au Canada depuis l’adoption, en juin 2016, de la loi sur «l’aide médicale à mourir», qui du reste avait rencontré la ferme opposition des évêques du pays.

« Ça a été un moment très touchant pour moi de pouvoir avoir une conversation réfléchie sur bien des enjeux avec la personne qui est à la tête de ma propre Église » a commenté Justin Trudeau en sortant de cette audience.

La dernière visite d’un Pape au Canada remonte à 2002. C’était à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse de Toronto, avec Jean-Paul II.

Macron, nouveau chef de la fille aînée de l’Église

A 39 ans, Emmanuel Macron devient le plus jeune président français, et en vertu de sa fonction, comme le veut la tradition, il devient chanoine honoraire de la basilique Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de l’évêque de Rome, celle du Pape lui-même.

Cette tradition remonte au 17ème siècle, lorsque le roi de France, Henri IV, offre au Saint-Siège l’abbaye bénédictine de Clairac (Lot-et-Garonne). En échange, le roi de France reçoit le titre de chanoine d’honneur de la cathédrale du Pape, dans laquelle est célébrée chaque année une messe pour la prospérité de la France, « Pro felici ac prospero statu Galliae« , le 13 décembre, jour anniversaire d’Henri IV.

L’usage perdure encore aujourd’hui avec les chefs d’État français. Sous la Vème République, Charles de Gaulle, Valery Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, sont venus à Rome prendre possession de leur titre. Lors de son intronisation, Nicolas Sarkozy avait marqué les esprits par un discours engagé dans lequel il rappelait les racines chrétiennes de la France, en soulignant l’importance de la foi.  Cette vision d’une « laïcité positive » avait été critiquée par son successeur François Hollande, qui avait quant à lui accepté, « par tradition« , ce titre de chanoine d’honneur, en refusant toutefois la cérémonie d’intronisation.

Du reste, le président socialiste avait attendu 2 ans avant de se rendre pour la première fois au Vatican en janvier 2014, pour une rencontre avec le Pape sur fond de divergences liées au Mariage pour Tous. En 2015, les relations diplomatiques entre les deux états ont été entachées de nouveau, cette fois-ci par l’absence d’ambassadeur de France près le Saint-Siège. En août 2016, la deuxième rencontre entre le Pape et François Hollande était quant à elle plus amicale car le président français venait remercier le Souverain-Pontife pour son soutien après les attentats survenus en France.

Plus récemment, interrogé par des journalistes durant l’entre-deux tours, le  Saint-Père avait refusé de se prononcer en faveur de Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, car « sincèrement, je ne comprends pas la politique intérieure française« , avait-il expliqué.

Selon un sondage Ifop réalisé pour La Croix, les catholiques ont voté à 62% pour Emmanuel Macron. Si sa victoire est sans appel, elle reste toutefois à relativiser, compte tenu notamment du taux d’abstention historiquement élevé au second tour : un électeur sur quatre a choisi de ne pas voter.

Le nouveau président français devrait se rendre en Sicile à la fin du mois de mai pour le sommet du G7. La question d’une visite à Rome, et donc au Vatican,  pourrait alors se poser. L’occasion notamment de voir si Emmanuel Macron, « redevenu agnostique » après avoir demandé le baptême à 12ans,  renouvelle ou pas l’invitation faite au Souverain-Pontife de venir France, « fille ainée de l’Église« .

 

 

Il y a 4 ans arrivait le pape François

Le 13 mars 2013, la pluie tombait sur la place Saint-Pierre lorsque la sacro-sainte fumée blanche annonçait à la ville et au monde l’élection du 265ème successeur de Pierre. Jose Mario Bergoglio, alors âgé de 77 ans, devenait le premier Pape jésuite, et le premier Pape sud-américain. Venu du bout du monde, l’ancien archevêque de Buenos Aires a su imposer son style au Vatican, et ses priorités sont très claires.

Au cœur de son pontificat, la miséricorde apparait comme un fil conducteur. Elle constitue, selon François,  l’existence même de l’Église, et il en a fait sa devise. Car la miséricorde, dit-il, « change le monde » en le rendant « moins froid et plus juste ». Alors, pour que tous puisse faire l’expérience de cette miséricorde, l’évêque de Rome a lancé une année jubilaire consacrée à ce thème. Un moyen, écrivait-il en ouverture de ce jubilé, « de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Évangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine. »

Dans cette logique d’option préférentielle pour les pauvres, le successeur de Benoît XVI n’a eu de cesse de dénoncer la mondialisation de l’indifférence et la culture du rejet, avec en particulier un regard de compassion à l’endroit des migrants et des refugiés qui « ne sont pas des pions sur l’échiquier de l’humanité », mais le reflet « de l’image du Christ ». Et pour illustrer cette préoccupation, en passant des paroles aux actes, en avril 2016 le Pape avait quitté l’île grecque de Lesbos où il était en voyage, en ramenant avec lui 12 réfugiés syriens, pris en charge par le Vatican.

Non content d’appeler à la solidarité, le Pape argentin veut bâtir une culture de la rencontre dans un monde qu’il considère « en guerre par morceaux. » « Il y a une guerre des intérêts, pour l’argent, pour les ressources de la nature, il y a des guerres pour la domination des peuples » lançait-il dans l’avion qui l’emmenait à Cracovie pour les JMJ en juillet 2016. A travers ses nombreux déplacements, le Saint-Père ne cesse d‘affirmer la nécessité du dialogue en exhortant à construire la paix , entre les personnes, les peuples, les cultures et les religions. Le rôle du Souverain Pontife dans le rapprochement diplomatique entre Cuba et les États-Unis est un exemple parmi d’autres qui montre sa volonté de passer des paroles aux actes.

Les questions familiales demeurent elles aussi au centre de l’attention du Pape qui a convoqué au Vatican un double synode sur la famille, en octobre 2014 et octobre 2015. Et comme il l’a lui-même affirmé en conclusion du second synode, même si les débats n’ont pas permis de trouver « des solutions exhaustives à toutes les difficultés qui menacent la famille », ils ont au moins permis de rappeler « l’importance  de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et l’indissolubilité du mariage » comme « base fondamentale de la société et de la vie humaine. » Quant aux cardinaux qui dénoncent des ouvertures pastorales qui remettraient en cause le principe d’indissolubilité du mariage, le cardinal Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, affirme au micro de Radio Vatican que le Pape reconnait l’utilité des « critiques sincères, qui veulent construire et servent alors pour progresser, et trouver ensemble la manière de connaitre toujours mieux la volonté de Dieu et de l’appliquer. »

Ces résistances que rencontre parfois le Pape s’étendent jusqu’à la réforme de la Curie romaine, qu’il a engagée dès le début de son pontificat. Un chantier qui vise à dépoussiérer l’organisation de l’Église, à rendre sa gestion financière plus rigoureuse, et à renforcer la collégialité en son sein. En d’autres termes, François veut à la fois plus de modernité et plus de sobriété dans le gouvernement de l’Église. Il appelle de ses vœux une Curie plus fonctionnelle, avec des dicastères plus « conformes aux nécessités du temps. » Des changements qui ne sont pas du goût de tous et qui provoquent des « résistances malveillantes » que dénonce le Saint-Père. « Même si elles sont meilleures que l’absence de réaction qui est un signe de mort », même si elles « méritent d’être entendues », il regrette qu’elles se forment dans des « cœurs appauvris » qui « veulent que tout reste comme avant. »

Dans le cadre de cette réforme de la Curie, la prochaine réunion du Conseil des cardinaux se tiendra fin avril au Vatican. Le calendrier pontifical annonce par ailleurs une visite du Pape à Fatima, au Portugal, en mai prochain pour célébrer le centenaire des apparitions de la Vierge. Le Souverain Pontife se rendra également en Colombie en septembre prochain, pour manifester son engagement dans le processus de paix en cours dans le pays entre le gouvernement et les forces armées révolutionnaires. En 2018 le Saint-Père convoquera un synode des évêques sur les jeunes, avant de les rencontrer à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse à Panama en 2019. Force est de constater que quatre ans après son élection le Pape argentin, aujourd’hui âgé de 80 ans, n’a pas l’intention de ralentir la cadence.

Attentat à la grande mosquée de Québec : les chrétiens au chevet des musulmans

« Les musulmans sont nos frères et sœurs. » C’est en ces termes que l’archevêque de Québec, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, réagissait sur Twitter à l’attaque qui a fait 6 morts dimanche dernier à la grande mosquée de Québec. En déplacement à Rome, le Cardinal Lacroix s’est entretenu avec le pape François au lendemain de l’attaque.

Le Saint-Père, tout en condamnant fermement « la violence qui engendre tant de souffrances », a insisté sur l’importance de rester tous unis dans la prière, chrétiens et musulmans ensemble. Dans un message adressé au Cardinal Lacroix le Pape « confie à la miséricorde de Dieu les personnes qui ont perdu la vie et s’associe par la prière à la peine de leurs proches. Il invoque sur les familles éprouvées et sur les personnes touchées par ce drame, ainsi que sur tous les Québécois, le bienfait des Bénédictions divines

 « En me donnant l’accolade j’ai senti qu’il serrait sur son cœur toute la population de Québec », a réagi Mgr Lacroix qui est rentré en urgence dans son diocèse. Dès son retour, le primat du Canada a célébré une messe en communion avec la communauté musulmane, en présence notamment de l’imam de la mosquée de Québec.

Dans son homélie le cardinal a notamment rappelé l’importance de la parole de Dieu dans ces moments difficiles. Il a évoqué « tant d’hommes et de femmes » qui depuis la fondation du pays, il y a plus de 4 siècles, « ont puisé dans la parole de Dieu l’inspiration, l’amour, le courage, pour bâtir notre Nation dont nous sommes si fiers. »

Mgr Lacroix a poursuivi son homélie en reconnaissant que l’épreuve que vit la population québécoise en ce moment « nous ébranle, nous questionne et nous fait très mal. » Mais elle est aussi l’occasion, a-t-il poursuivi,  de nous engager davantage « au service de la vie, de la solidarité et de la fraternité. »

Et même si les responsables politiques et leaders religieux ont un rôle important à jouer dans la construction du vivre ensemble, « nous avons tous un mot à dire et des gestes à poser pour nous assurer que nous sommes du côté de la paix et de la justice, pour vivre ensemble en harmonie ».

En conclusion, l’archevêque de Québec appelle de ses vœux une communauté humaine empreinte « de paix sociale, de joie de vivre, de respect profond, de liberté de culte, et de respect de la conscience de chaque personne. »

 

 

 

 

 

Merci pour l’année passée, rêvons celle qui vient !

Dans la vie comme dans un livre, quand une page se tourne, une autre peut s’ouvrir. Et chaque année c’est le même rituel, une grande fête de fin d’année, le 31 décembre, pour tourner la page de l’année écoulée, et un bon repas, le 1er janvier, pour ouvrir le chapitre d’un nouvel an.
Mais au-delà des festivités et des banquets soigneusement préparés, une réflexion devrait surgir naturellement. C’est celle de notre existence. Car si chaque année nous remettons le couvert c’est parce que quelque chose de sacrée nous est donnée au départ : la vie.
Et justement, le passage à la nouvelle année devrait être l’occasion, parmi tant d’autres, de se pencher sur notre passé pour préparer un meilleur avenir. L’examen de conscience étant un bon exercice pour tirer un bilan. Mais c’est aussi l’occasion de l’action de grâce. Le moment privilégié où nous pouvons remercier pour toutes les joies reçues au cours des 365 derniers jours : la vie, le travail, la santé, la famille, l’amitié…Car bien souvent nous consumons toutes ces joies sans en apprécier leur véritable valeur, comme si tout cela nous était dû naturellement. Et ce n’est que lorsque nous les perdons que nous découvrons la richesse de ce qui n’est plus.
Prenons donc le temps, en 2017, de profiter de ce que nous avons la chance d’avoir. De remercier pour toutes ces choses reçues. Et de poser sa pierre chaque jour sans attendre le lendemain, pour bâtir le monde qui vient. Soyons encore plus fous qu’en 2016, et en suivant le bon conseil de Saint-Exupéry, faisons de notre vie un rêve et de ce rêve une réalité. Car l’avenir, pourrait conclure l’auteur du Petit Prince, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible.

Pédophilie dans l’Église : le mea culpa des évêques de France

 

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Face aux abus sexuels commis par des membres du clergé, l’Église de France demande solennellement pardon aux victimes. Réunis à Lourdes pour leur Assemblée plénière, les évêques ont entamé leur rencontre ce lundi avec une journée de prière et de pénitence marquée notamment par une messe dite pour le « pardon des péchés ».

« Il nous faut oser regarder en face les scandales du péché qui atteignent l’Église toute entière » a lancé Mgr Luc Crepy en introduction de son homélie. L’évêque du Puy-en-Velay, responsable de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie à la Conférence des évêques de France, s’est exprimé avec une grande fermeté en se faisant l’écho des paroles du Christ dans l’évangile du jour (selon saint Luc) : « malheureux celui par qui le scandale arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà ».
Commentant ce passage de l’évangile dont les paroles « nous touchent par leur actualité et leur vérité », le prélat appelle à « sortir du trop long silence coupable de l’Église et de la société et entendre les souffrances des victimes: les actes pédophiles, ces crimes si graves, brisent l’innocence et l’intégrité d’enfants et de jeunes ».

Parlant haut et fort, comme Jésus lorsqu’il s’agit des plus fragiles, des plus faibles et des plus petits, Mgr Crepy enfonce le clou : « Il n’y a pas d’excuses ou de demi-mesures pour les actes commis sur un seul de ces petits », car « l’Évangile ne transige pas avec ce qui porte atteinte et méprise la dignité de tout homme, et plus encore quand il s’agit des plus faibles ».

Sans ambages, l’évêque du Puy-en-Velay poursuit : « ce mal, nous avons pu en être complices, nous évêques, par notre silence, notre passivité ou notre difficulté à entendre et à comprendre la souffrance […] chez ceux qui avaient été blessés dans leur chair, il y a longtemps. Nous avons voulu sans doute sauvegarder l’image de respectabilité de l’Église, par peur du scandale, en oubliant qu’elle est sainte et composée de pécheurs. En cela, nous avons failli à notre mission en n’étant pas meilleurs que le reste de la société qui gardait aussi le silence ».

Après avoir reconnu les fautes de l’Église et la responsabilité de ses clercs, après la repentance, Mgr Crepy évoque ensuite le pardon dont Jésus parle dans l’évangile de Luc (Chapitre 17,3): « Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches et, s’il se repent, pardonne-lui ».

Mais « pardonner n’est pas oublier » souligne le prélat. « Pardonner demande, d’abord, ce temps nécessaire où peu à peu se fait la vérité, où peu à peu des mots sont possibles pour dire l’indicible douleur, où la justice et le droit sont convoqués et désignent clairement la faute et le coupable ».

« Pardonner, poursuit encore l’évêque, est en premier lieu l’affaire des victimes, mais cela n’est possible que si les auteurs sortent de tout déni, prennent véritablement conscience du mal commis et manifestent un repentir qui ne soit pas seulement des mots, mais une profonde repentance et une volonté ferme d’un travail profond sur eux-mêmes ».

Dans le sillage du pape François voilà donc ce à quoi s’engagent aujourd’hui les évêques de France qui promettent de prendre tous les moyens pour que « la Maison Église devienne un lieu sûr ».

Avant son départ le Pape évoque son voyage en Suède

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Ce lundi 31 octobre le pape François se rendra en Suède pour commémorer le 500ème anniversaire de la Réforme initiée par Martin Luther en 1517. Pendant deux jours, le Saint-Père effectuera donc un voyage à caractère œcuménique, dans ce pays où vivent 9 millions de personnes, majoritairement des luthériens. Les catholiques ne représentent que 3% de la population.

À l’approche de son départ le Pape a accordé un entretien, à la revue jésuite La Civiltà Cattolica, dans lequel il évoque notamment ses attentes sur ce voyage et sa conception du dialogue œcuménique. Ainsi, le chef de l’Église catholique dit vouloir se « rapprocher un peu plus » de ses « frères et sœurs ». « Mon attente est celle de parvenir à faire un pas de proximité », dit le Pape, car la proximité poursuit-il « fait du bien à tous », alors que « la distance nous rend malades ».

Revenant sur les débuts de la Réforme, le Souverain Pontife rappelle que l’époque était difficile pour l’Église, et que « Luther voulait apporter une solution à une situation complexe ». Puis son geste de réforme est devenu un état de séparation et non un processus, explique-t-il encore.

Dans cet entretien le Saint-Père redit également sa volonté d’un œcuménisme orienté vers « la prière commune et les œuvres de miséricorde », mais souligne par ailleurs que le dialogue théologique doit se poursuivre malgré les difficultés. « Faire quelque chose ensemble est une forme de dialogue élevée et efficace », estime le Souverain Pontife.

Au cours de cette visite de deux jours, qui s’achèvera donc ce mardi 1er novembre,  le Pape s’arrêtera dans les villes de Lund et de Malmö pour des rencontres œcuméniques, avant de célébrer la messe de la Toussaint avec la communauté catholique du pays.

C’est la première fois que luthériens et catholiques célèbrent ensemble l’anniversaire de la Réforme.

 

 

 

 

La jeunesse invitée à rêver

Ce soir d’été, il y a un mois jour pour jour, lors de la veillée finale des JMJ dans la campagne polonaise, le soleil se couche et offre à 2 millions de jeunes un spectacle éblouissant dans un ciel dégagé. À une quinzaine de kilomètres de Cracovie, sur ce campus Misericordiae, la foule immense reste silencieuse, attentive aux paroles du pape François.

Dans son allocution, après avoir exhorté la jeunesse d’aujourd’hui à construire le monde de demain, en y laissant « une empreinte », le Saint-Père invite cette même jeunesse « à rêver ». À ce moment-là, spontanément, je m’interroge en pensant à Saint-Exupéry. À quoi bon avoir des rêves s’ils ne deviennent pas réalité ? Mais la question en fait devrait plutôt se poser dans l’autre sens : pourquoi ne pas faire de ses rêves une réalité ? C’est peut-être une des plus belles choses que nous puissions faire lors de notre passage sur cette terre !

Cette réflexion ensuite m’a logiquement ramené à l’essentiel. Pourquoi existons-nous ? Probablement pas simplement pour travailler, pour payer ses factures ou attendre les prochaines vacances. Mais plutôt pour réaliser ce pour quoi nous sommes fait : le bonheur. Un bonheur qui ne se trouve pas dans le consumérisme ou dans le confort d’un canapé, mais, notamment, dans la réalisation de nos rêves.

Ne pas confondre « le bonheur avec un divan » insiste le Pape, avec passion, auprès des jeunes. Il est faux de croire,  « que pour être heureux nous avons besoin d’un bon divan. Un divan qui nous aide à nous sentir à l’aise, tranquilles, bien en sécurité […] qui nous garantit des heures de tranquillité pour nous transférer dans le monde des jeux vidéo ».

Le monde d’aujourd’hui n’a pas besoin de chasseurs de Pokémons, de jeunes endormis, vautrés dans cette « paralysie silencieuse ». Nous ne sommes pas venus au monde pour « végéter », pour rester passif et regarder faire les autres. Et encore moins pour les envier ou les jalouser.

N’attendons plus que le monde change et que nos rêves, « un jour peut-être », se réalisent. Ce monde, comme dit le Pape, n’accepte pas les « réservistes ». Nous devons être des « titulaires » sur le terrain de la vie. Des protagonistes de l’histoire, des bâtisseurs d’espérance, des vecteurs de joie, et des réalisateurs de rêves. Des rêves qui brillent dans nos vies comme les étoiles dans le ciel.

Refusons que les nuages de la vie obscurcissent nos étoiles, car c’est lorsqu’elles s’illuminent que nous pouvons avancer. Ne les laissons pas filer entre nos doigts. Et ne permettons pas non plus à nos rêves d’être étouffés par le doute ou la crainte. Accrochons-nous à eux jusqu’à ce qu’ils se réalisent tout au long de notre vie, et qu’au crépuscule de celle-ci, nous puissions contempler le spectacle éblouissant d’un ciel étincelant.

Attentat à Nice : réactions de l’Église catholique

L’horreur a encore frappé en France. Après Paris, c’est cette fois-ci c’est la ville de Nice, station balnéaire prisée des touristes, dans le sud du pays, qui était visée par une attaque terroriste ce 14 juillet, jour de fête nationale. Ce soir-là, de nombreuses personnes étaient rassemblées sur la Promenade des Anglais, en bord de mer, pour célébrer la fête nationale et assister au feu d’artifice. À peine terminé, le spectacle tourne au cauchemar lorsqu’un homme au volant d’un camion force un barrage et s’élance dans une course folle sur 2 kilomètres en percutant la foule. Le chauffeur, un tunisien de 31 ans connu des services judiciaires, a par ailleurs ouvert le feu sur les passants, avoir d’être abattu par la police. Au total, au moins 84 personnes ont perdu la vie dans cet attentat. 202 personnes ont été blessées et 52 sont aujourd’hui en état d’urgence absolue.

Face à cette horreur les réactions et les gestes de soutien et de solidarité se sont multipliés. À Rome, le cardinal Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, a évoqué la profonde tristesse du pape François : « Alors que la France célébrait sa fête nationale, la violence aveugle a encore frappé le pays à Nice, faisant de nombreuses victimes dont des enfants. Condamnant à nouveau de tels actes, Sa Sainteté le Pape François exprime sa profonde tristesse et sa proximité spirituelle au peuple français. Il confie à la miséricorde de Dieu les personnes qui ont perdu la vie, et il s’associe vivement à la peine des familles endeuillées. Il exprime sa sympathie aux personnes blessées, ainsi qu’à toutes celles qui ont contribué aux secours, demandant au Seigneur de soutenir chacune dans cette épreuve. Implorant de Dieu le don de la paix et de la concorde, il invoque sur les familles éprouvées et sur tous les Français le bienfait des Bénédictions divines ».

De son côté le porte-parole du Saint-Siège condamne, avec le Pape, « de la manière la plus absolue, toute manifestation de folie homicide, de haine, de terrorisme et toute attaque contre la paix ».

Dans un communiqué, la Conférence des évêques de France dit « s’associer à la douleur des proches et des familles des victimes et les assure de ses pensées et de ses prières ». La CEF dénonce par ailleurs un « odieux attentat »  qui vient « s’ajouter à la triste liste d’actes terroristes qui endeuillent notre pays et d’autres pays dans le monde depuis de nombreux mois. Quel qu’en soit le motif, cette barbarie est inacceptable, intolérable ».

L’évêque de Nice, Mgr André Marceau, a quant à lui célébré la messe ce vendredi soir à la cathédrale Sainte Réparate en hommage aux victimes de cet attentat. Plus tôt dans la journée, il livrait sa réaction au micro de RCF, pour dire « la force du cœur de l’Homme », et pour assurer que « la mort n’aura pas le dernier mot ».

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