Au revoir Brésil

Notre séjour au Brésil se termine, et nous quittons le pays plein de reconnaissance et d’admiration. À l’égard d’abord de l’évêque de Conceiçao, Dom Dominique You, un homme d’une grande simplicité et un pasteur attentif aux préoccupations de ses fidèles. Les projets « Bernadette » et « Sonho de Mâe » en sont d’ailleurs de bons exemples. Nous le remercions de nous avoir accueillis comme des amis, et de nous avoir consacré du temps. Nous avons aussi été touchés par le témoignage des volontaires dont le service auprès des plus pauvres est une belle réponse au message de l’Évangile. Enfin nos remerciements vont vers deux bénévoles Fidesco, Émilie et Émilienne, nos guides et interprètes, sans qui notre tournage aurait été bien difficile. Ce dernier nous permettra de partager le témoignage des jeunes femmes en situation difficile, et de montrer comment le diocèse répond à leurs besoins.

« Rêve de Maman », pour les jeunes mères en difficulté

Après avoir été initié à Salvador de Bahia, le projet « Sonho de Mâe » (Rêve de maman) existe depuis 2008 au diocèse de Conceiçao do Araguaia, grâce à son évêque  Dom Dominique You. Son objectif principal est d’accompagner les jeunes mères en situation de précarité, durant leur grossesse pas toujours désirée. Le projet garantit ainsi à ces femmes angoissées et rejetées un soutien psychologique et spirituel, il les prépare à accueillir la vie et à aimer leur enfant avant sa naissance. Pour en parler, nous rencontrons Émilie Peigné, volontaire Fidesco, coordinatrice du projet Sonho de Mâe.

Projet Bernadette, au service des prostituées

 

projet bernadette 2

Au diocèse de Conceiçao do Araguaia, le projet Bernadette accueille les jeunes filles prostituées des quartiers pauvres de la ville. Elles ont entre 12 et 17 ans et sont également victimes, la plupart du temps, de l’alcool et de la drogue. Nous les rencontrons dans le cadre de notre reportage, et de prime abord notre caméra ne les impressionne pas. Elles sont plutôt souriantes, pas vraiment timides, et parfois ont une gueule d’ange, si bien qu’on a du mal à imaginer qu’elles s’adonnent à la prostitution pour gagner un téléphone, ou un peu d’argent. Certaines fillettes acceptent de donner une interview. L’exercice pour elles n’est pas facile. Assises, face à la caméra, elles se livrent, en égrenant les épreuves qui ont émaillées leur vie, douloureuse et pourtant si jeune. Mais c’est toujours le même constat : elles parlent très difficilement de cette activité sexuelle dont elles ont honte. L’une d’elles, rejetée par ses parents, se prostitue pour ne pas dormir dans la rue avec les chiens errants. Une autre, se prostitute aujourd’hui après avoir été violée par son beau-père alors qu’elle n’avait pas dix ans. D’autres encore sont envoyées par leurs propres parents pour rapporter l’argent à la maison…C’est donc pour tenter de les sortir de cette misère que le projet Bernadette, encadré par des volontaires, propose à ces adolescentes des activités artistiques et professionnalisantes qui leur permettent de s’épanouir et de trouver du travail.

« Changer de cap ! » – Cardinal André VINGT-TROIS

blog_1434668536

Cardinal André VINGT-TROIS

Archevêque de Paris

Rarement une encyclique aura été aussi attendue. À six mois du grand rendez-vous de la COP 21 à Paris, le pape François adresse un appel solennel à toute l’humanité au sujet d’un immense défi : la dégradation globale de l’environnement naturel. Successeur de l’apôtre Pierre, et à ce titre, témoin du Christ ressuscité, François invite tous les hommes de bonne volonté à un changement de cap en resituant chacun devant sa responsabilité de prendre soin de la « maison commune » où Dieu a donné à tout être une place. Mais il se fait aussi le porte-parole de ceux qui, ensemble, gémissent sous le poids de la souffrance : les pauvres et la nature. Car, aux yeux du Pape, il n’existe pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale. Environnement naturel et environnement humain se dégradent ensemble. Sauvegarde de la terre comme « maison commune » et amour des pauvres vont de pair. Si François relaie ainsi le cri des plus fragiles, c’est que le défi environnemental ainsi que ses racines concernent la totalité des hommes et touchent chacun au plus profond de son humanité. Pour surmonter ensemble, par un dialogue multiforme, ce redoutable défi, nous avons d’abord à changer de regard, ce qui suppose que nous commencions par ouvrir les yeux.

Ouvrir les yeux. Le Pape n’ignore ni les débats scientifiques en cours, ni les divergences d’opinion, ni les résistances à la conversion écologique, y compris chez des catholiques convaincus. Il passe cependant en revue les symptômes majeurs qui affectent gravement notre terre. Sans entrer dans ce qui relève de l’expertise scientifique, François a voulu nommer les choses en prenant des exemples concrets, pour que nul ne puisse considérer avec mépris ou indifférence les alertes lancés par nombre d’experts. « Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu’il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes, comme, de fait, cela arrive déjà périodiquement dans diverses régions (n° 161). » Le pape espère, ce qui est loin d’être le cas pour tous, que chacun pourra prendre conscience de la situation et « oser transformer en souffrance personnelle ce qui se passe dans le monde » (n° 19).

Changer de regard. Le Pape replace le défi écologique à son niveau le plus radical, celui d’une conversion dans la manière d’appréhender la vie et l’activité humaines. Sans cette conversion, toutes les solutions, qu’elles soient techniques ou économiques ou juridico-politiques, seront insuffisantes et pourront au mieux retarder une échéance qui s’annonce catastrophique. Le changement de vision du monde concerne ici le rapport de l’homme à la technique moderne. Si celle-ci a considérablement amélioré les conditions de vie, elle place aujourd’hui les hommes devant une option abyssale en leur donnant un pouvoir sans mesure sur eux-mêmes et sur la terre tout entière.

C’est que l’immense essor des sciences et des techniques n’a pas été accompagné d’un progrès éthique et culturel équivalent. Pire encore, le modèle et les finalités des technosciences se sont étendus à la vie concrète des individus comme des sociétés. Il est devenu très difficile de s’abstraire des fabuleux moyens mis à notre disposition, ou même d’en faire usage, sans être asservi par leur logique qui exténue progressivement toute capacité de décision, de liberté et de créativité. Aussi la solution au défi environnemental ne peut-elle se réduire à des initiatives partielles et bricolées dans l’urgence. La racine du problème tient à l’emprise de la technique sur la vie, qu’elle soit humaine ou non.

Si nous arrivons à changer de regard sur la nature, si nous renonçons à considérer les autres êtres vivants comme des objets soumis arbitrairement à notre usage et notre domination, si nous allons jusqu’à ressentir combien nous sommes vitalement unis à tous les êtres de l’univers, « la sobriété et le souci de protection jailliront spontanément » (n° 11). C’est pourquoi, dans le sillage de saint François d’Assise qui appelait « frère » ou « sœur » la moindre créature, le Pape invite avec audace l’humanité à s’ouvrir au langage des relations intersubjectives, et plus précisément des relations familiales, pour nommer les choses de la nature et s’orienter ainsi vers une attitude plus humaine envers elles.

Dialoguer et s’unir pour trouver des solutions. Les problèmes environnementaux et sociaux sont enfin d’une telle complexité qu’aucune discipline scientifique ni aucune forme de sagesse, y compris religieuse, ne peuvent être négligées pour apporter des réponses durables. Le pape François propose non des solutions mais une méthode, celle d’un dialogue sérieux et sans préjugés entre toutes les parties concernées. S’il consacre un chapitre à « l’évangile de la création », c’est qu’il croit, comme le patriarche Bartholomée, à une nouvelle rencontre féconde entre science et religion, et qu’il veut également montrer combien les convictions de foi offrent aux chrétiens, comme à d’autres croyants, de puissantes motivations pour prendre soin de la terre.

Comme il le répète à plusieurs endroits, même si, selon les termes très forts de Jean-Paul II, « l’humanité a déçu l’attente divine », même si les symptômes d’un point de non-retour apparaissent, le pape François ne désespère pas de la capacité humaine à trouver une issue juste et durable. Certaines expériences en témoignent un peu partout dans le monde. Plus encore, à ses yeux, « la meilleure manière de mettre l’être humain à sa place, et de mettre fin à ses prétentions d’être un dominateur absolu de la terre, c’est de proposer la figure d’un Père créateur et unique maître du monde, parce qu’autrement l’être humain aura toujours tendance à vouloir imposer à la réalité ses propres lois et intérêts (n° 75) ». « Nous ne sommes pas Dieu. » (n°67). Quel défi pour l’humanité d’oser imiter le pauvre d’Assise dans son chant de louange : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre… » !

Vue d’ensemble de l’encyclique « Laudato Si »

blog_1434633985

Cité du Vatican, 17 juin (VIS).

Instrument pour une première lecture de l’encyclique, le texte qui suit aide à en comprendre la dynamique d’ensemble et à en extraire les lignes de force. Les trois premières pages présentent l’encyclique dans son ensemble, avant de décrire les chapitres en reprenant des passages-clef. Les deux dernières pages présentent le sommaire dans son intégralité.

Un regard d’ensemble:

« Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent? Cette interrogation est au cœur de Laudato Si’, l’encyclique attendue du Pape François sur le soin de notre maison commune. Le Pape poursuit: Cette question ne concerne pas seulement l’environnement de manière isolée, parce qu’on ne peut pas poser la question de manière fragmentaire, et ceci conduit à s’interroger sur le sens de l’existence et de ses valeurs à la base de la vie sociale: Pour quoi passons-nous en ce monde, pour quoi venons-nous à cette vie, pour quoi travaillons-nous et luttons-nous, pour quoi cette terre a-t-elle besoin de nous? Si cette question de fond n’est pas prise en compte, dit le Souverain Pontife, je ne crois pas que nos préoccupations écologiques puissent obtenir des effets significatifs. L’encyclique prend le nom de l’invocation de saint François Loué sois-tu mon Seigneur du Cantique des Créatures, qui rappelle que la terre, notre maison commune, est « comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts. Nous-mêmes sommes terre. Notre corps est lui-même constitué des éléments de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle nous restaure. Aujourd’hui, cette terre, maltraitée et saccagée, pleure, et ses gémissements rejoignent ceux de tous les laissés-pour-compte dans le monde. Le Pape François invite à les écouter, en sollicitant chacun de nous, individus, familles, collectivités locales, nations et communauté internationale à une conversion écologique, selon l’expression de Jean-Paul II, c’est-à-dire changer de cap, en assumant la beauté et la responsabilité d’un engagement pour le soin de notre maison commune. Dans le même temps, le Pape François reconnaît une sensibilité croissante concernant aussi bien l’environnement que la protection de la nature, et une sincère et douloureuse préoccupation qui grandit pour ce qui arrive à notre planète, légitimant ainsi un regard d’espérance qui ponctue toute l’encyclique, et envoie à tous un message clair et plein d’espérance: L’humanité possède encore la capacité de collaborer pour construire notre maison commune- L’être humain est encore capable d’intervenir positivement, tout n’est pas perdu, parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer.

Le Pape François s’adresse bien sûr aux fidèles catholiques, en reprenant les paroles de Jean-Paul II: Les chrétiens, notamment, savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à l’égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi, mais propose spécialement d’entrer en dialogue avec tous au sujet notre maison commune. Le dialogue parcourt tout le texte, et dans le chapitre 5, devient un instrument pour affronter et résoudre les problèmes. Depuis toujours, le Pape François rappelle que d’autres Eglises et communautés chrétiennes, comme aussi d’autres religions, ont nourri une grande préoccupation et une précieuse réflexion sur le thème de l’écologie. Il en assume même explicitement la contribution, en citant amplement le cher Patriarche oecuménique Barthélémy. A plusieurs reprises, le souverain pontife remercie les protagonistes de cet engagement que ce soient des individus, des associations ou des institutions, en reconnaissant que la réflexion d’innombrables scientifiques, philosophes, théologiens et organisations sociales qui ont enrichi la pensée de l’Eglise sur ces questions, et invite chacun à reconnaître la richesse que les religions peuvent offrir pour une écologie intégrale et pour et pour un développement plénier de l’humanité.

L’itinéraire de l’encyclique est tracé au paragraphe 15, et s’articule en six chapitres. On passe d’une écoute de la situation à partir des meilleurs données scientifiques disponibles (chapitre 1), à la confrontation avec la Bible et la tradition judéo-chrétienne (chapitre 2), en identifiant les racines des problèmes (chapitre 3) posés par la technocratie et un repli auto-référentiel excessif de l’être humain. La proposition de l’encyclique (chapitre

4) est celle d’une écologie intégrale, qui a clairement des dimensions humaines et sociales, inséparablement liée à la question environnementale. Dans cette perspective, le Pape François propose (chapitre 5) d’avoir, à chaque niveau de la vie sociale, économique et politique, un dialogue honnête qui structure des processus de décision transparents, et rappelle (chapitre 6) qu’aucun projet ne peut être efficace s’il n’est pas animé d’une conscience formée et responsable, en donnant des pistes éducatives, spirituelles, ecclésiales, politiques et théologiques pour croître dans cette direction. Le texte s’achève par deux prières, l’une s’adressant à ceux qui croient en un Dieu Créateur et Tout Puissant, et l’autre proposée à ceux qui professent la foi en Jésus-Christ, rythmée par la ritournelle du Laudato Si’ qui ouvre et ferme l’encyclique. L’encyclique est traversée par plusieurs axes thématiques, traités selon diverses perspectives, qui lui donnent une forte unité: L’intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète, la conviction que tout est lié dans le monde, la critique du nouveau paradigme et des formes de pouvoir qui dérivent de la technologie, l’invitation à chercher d’autres façons de comprendre l’économie et le progrès, la valeur propre de chaque créature, le sens humain de l’écologie, la nécessité de débats sincères et honnêtes, la grave responsabilité de la politique internationale et locale, la culture du déchet et la proposition d’un nouveau style de vie.

[Read more…]

Conférence de présentation de Laudato Si’

blog_1434633848

Cité du Vatican, 18 juin 2015 (VIS).

Ce matin près la Salle du Synode le Cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, Président du Conseil pontifical Iustitia et Pax a illustré la nouvelle encyclique Laudato Si’ que le Pape François consacre à la protection de la création et l’écologie intégrale. Il était accompagné des présentateurs du document, le Métropolite Ioannis de Pergame (du Patriarcat œcuménique), qui a parlé de la théologie et de la spiritualité de l’encyclique, M.Hans Joachim Schellnhuber (Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique), qui a traité de la place des sciences naturelles dans l’encyclique, de Mme.Carolyn Y.Woo (Catholic Relief Services), qui a abordé les volets de l’économie, de la finance et du commerce face à la question écologique, et Mme.Valeria Martano (chercheur et enseignant), témoin depuis 20 ans de la dégradation sociale et environnementale de la périphérie romaine.

D’emblée l’encyclique entend établir un dialogue avec tous, que ce soit avec des personnes avec des organisations et institutions qui partagent la même préoccupation que le Pape, abordée sous différents points de vue.  »Ce type de dialogue », a indiqué le Cardinal Turkson, « fait partie de la méthode de la rédaction utilisée par le Saint-Père pour rédiger l’encyclique. Il s’est appuyé sur un large éventail de contributions: La plupart des conférences épiscopales des divers continents…ainsi que d’autres contributions qui ne sont pas citées dans le document qu’elles ont aidé à composer ». L’encyclique tire son nom de l’invocation de saint François dans le Cantique des Créatures: Loué soit mon Seigneur, une prière contemplative qui nous invite à nous inspirer du Poverello pour promouvoir une écologie intégrale, vécue avec joie et authenticité… Dans sa relation avec l’environnement, l’humanité fait face à des défis majeurs qui requièrent également des politiques appropriées, déjà au programme des instances internationales. Certainement ‘Laudato Si’ peut et doit avoir un impact sur ces processus. Un examen rapide de son contenu montre qu’il est avant tout de nature pastorale et spirituelle, la portée, l’ampleur et la profondeur de la question ne pouvant être réduites à la sphère de la politique environnementale ».

Pour sa part, le Métropolite Ioannis Zizioulas a rappelé qu’en 1989 le Patriarche œcuménique Démétrios avait publié une encyclique pour alerter les les chrétiens et les personnes de bonne volonté sur la gravité de la question écologique, mais aussi montrer ses implications théologiques et spirituelles, invitant à consacrer chaque 1 septembre à prier pour l’environnement. Cette date, qui est selon le calendrier orthodoxe le premier jour de l’année ecclésiastique pourrait devenir un temps de prière pour tous les chrétiens et marquer ainsi une nouvelle étape dans le rapprochement entre tous les baptisés:  »Je pense que le sens de l’encyclique Laudato Si’ ne se limite pas à la question de l’écologie en tant que tel. Elle revêt une dimension œcuménique importante qui encourage tous les chrétiens divisés à accomplir une tâche commune. Nous vivons une époque de problèmes existentiels profonds qui dépassent nos divisions traditionnelles… Il suffit de voir ce qui se passe au Moyen-Orient: Ceux qui persécutent les chrétiens ne leur demandent pas à la confession ils appartiennent! Ici l’unité des chrétiens se construit par la persécution et le sang. C’est un œcuménisme du martyre… D’une manière similaire, la menace de la crise écologique doit aider à dépasser nos clivages traditionnels. Le danger qui guette notre maison commune, la planète sur laquelle nous vivons, est décrite dans l’encyclique d’une manière qui ne laisse aucun doute sur le danger existentiel auquel nous sommes tous confrontés. Ce danger commun est indépendamment de notre Eglise ou de nos identités religieuses. Il implique un effort commun pour éviter les conséquences catastrophiques de la situation actuelle. L’encyclique du Pape François est un appel à l’unité, à l’unité dans la prière pour l’environnement, dans la diffusion de l’Evangile de la création, dans la conversion de nos cœurs et la correction de nos modes de vie, nécessaires pour respecter et aimer tout le monde et tout ce que Dieu nous a donné. »

Puis le Professeur Schellnhuber, a souligné que sous l’angle de la technologie et de l’énergie propre il est possible d’atteindre un résultat positif pour tous car, en fait, elles sont disponibles en abondance. Tout ce que nous avons à faire est de développer les moyens de produire l’énergie correctement et de gérer de façon responsable notre consommation. Depuis des décennies on travaille au le développement d’un réacteur de fusion incroyablement coûteux alors que nous avons la chance d’en avoir un qui fonctionne parfaitement et qui est gratuit, le soleil! Le photovoltaïque, l’énergie éolienne et la biomasse dépendent également de la lumière solaire. Ces nouvelles technologies pourraient ouvrir un potentiel dans les pays pauvres où il n’y a pas de réseaux pour distribuer l’électricité provenant de centrales éloignées pour constituer un système viable. Tout comme il a augmenté l’utilisation des téléphones mobiles sans l’établissement préalable de lignes fixes, les pays en développement pourraient se passer des combustibles fossiles et entrer dans l’ère de la production décentralisée et directe d’énergie renouvelable… La gestion de notre planète ne peut devenir une tragédie collective. Au contraire, elle doit devenir l’histoire d’une grande transformation, qui permettra de faire levier pour surmonter les profondes inégalités du monde actuel. Certaines inégalités découlent du hasard géologique, de la répartition régionale des combustibles fossiles contrôlés par quelques-uns. Aujourd’hui la voie est enfin libre pour un avenir universel juste. »

Enfin Mme.Woo a expliqué que l’investissement dans la durabilité constitue une autre chance de progrès. « De nombreuses études fournissent des estimations de coûts astronomiques associés aux catastrophes naturelles, présentes comme à venir, telles que la hausse du niveau des océans, la sécheresse, les inondations et les tempêtes qui ravagent la production agricole ou provoquent la perte de productivité, favorisent aussi l’augmentation des épidémies et des maladies dues à la chaleur et à la pollution… Par ailleurs les entreprises peuvent jouer un rôle important en aidant les clients à devenir des consommateurs responsables. Conception et production des biens consommables devront faire en sorte de limiter les déchets et d’utiliser les énergies renouvelables, le recyclage, la récupération et la réutilisation afin de fournir de nouvelles opportunités pour les entreprises et les clients responsables… L’encyclique affirme le rôle important que doit jouer le commerce, mais le Pape avertit..le besoin de partenariat entre les secteurs public et privé, un dialogue politique et économique qui soit favorable à l’épanouissement humain. Puisque le public et le privé ont le même objectif, et qu’ils sont intégrés dans le même réseau interconnecté de la vie, ils doivent travailler ensemble en harmonie. Cela signifie pour les entreprises être plus respectueuses des normes et de la réglementation, en particulier dans le secteur financier. Cela signifie également que les entreprises doivent s’aligner avec les nouveaux objectifs de développement durable et la nécessité d’agir pour lutter contre le changement climatique. Après tout, le commerce est une entreprise humaine et devrait viser à un authentique développement et au bien commun de l’homme. »

Enfin, Mme.Martano a évoqué l’écologie urbaine, menacée par la pollution, la carence de services ou par l’individualisme général. Elle est un défi pour les chrétiens car dans les banlieues où on vit mal grandissent la colère et le sentiment d’exclusion. Beaucoup se voient privés du droit au logement et on assiste souvent à la destruction de bidonvilles sans que soit proposée une alternative. Les personnes âgées sont expulsés du cadre sociale vers des établissements périphériques…. La violence grandit dans certains quartiers alors qu’on peut aider mieux à vivre si les gens renoncent à l’individualisme et à la démission. A Rome pendant des années, avec la Communauté de Sant’Egidio, nous avons travaillé à la suppression d’espaces pollués… Nous nous sommes basés sur les plus faibles, enfants, personnes âgées, handicapés, afin de reconstruire un tissu humain. Autour de ces personnes on peut rénover l’image de la banlieue, trouver une énergie renouvelée et faire de l’écologie humaine. L’encyclique nous invite à pratiquer le bien commun en faveur de la ville et de l’environnement qui sont notre maison commune. Nous vivons souvent des parcours humains fragmentés et contradictoires parce que chacun essaie de se débrouiller tout seul. Chacun poursuit son propre intérêt, alors qu’il y existe un salut communautaire fondé sur l’inclusion des gens et l’écologie intégrale. »

Pour lire le texte intégral officiel français de l’encyclique « Laudato Si »:

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html

Aux côtés des jeunes femmes désoeuvrées

blog 1 Après un long voyage en avion, et en voiture sur les routes poussiéreuses du Brésil, notre reporter Charles Le Bourgeois et son cameraman Albéric Saint-Martin sont arrivés dans le Parà, « une terre sans hommes pour des hommes sans terre », dans le nord-ouest du pays. Accueillis par l’évêque du diocèse de Conceiçao do Araguaia, Don Dominique You, ils découvrent les initiatives de l’Église locale, au service des plus pauvres, et en particulier des femmes désœuvrées. Leur sujet les mènent d’abord jusqu’au « projet Bernadette » qui accueille des jeunes filles, de 12 à 17 ans, en « situation à risque », c’est à dire de prostitution. Puis le tournage les conduit auprès des jeunes mères du projet « rêve de maman », dont le but est de soutenir et réconforter ces femmes en situation difficile, pendant la grossesse, et après la naissance.

Réponse initiale de la CECC au rapport sommaire et aux appels à l’action de la Commission de Vérité et Réconciliation

blog_1434141301

Déclaration du Conseil permanent
de la Conférence des évêques catholiques du Canada
en réponse initiale au rapport sommaire
et aux appels à l’action de la Commission de Vérité et Réconciliation

Introduction

Depuis les débuts de la Commission de Vérité et Réconciliation du Canada, des centaines de milliers de catholiques de tout le pays ont participé directement ou indirectement à ses audiences, y compris des membres de notre Église appartenant aux communautés des Premières nations, des Métis et des Inuits ainsi que des catholiques non autochtones. Certains d’entre eux ont participé aux travaux effectifs de la Commission, tandis que beaucoup d’autres ont participé à ses activités nationales et régionales, mais tous ont exprimé un profond intérêt dans les questions soulevées, par leurs prières, leurs réflexions et de vifs sentiments de solidarité, de compassion et de justice. Le 2 juin dernier, la Commission déposé son rapport sommaire et ses appels à l’action dans la capitale nationale. Nous désirons faire connaître notre réponse immédiate en tant que Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

Un cheminement difficile et douloureux

Au cours des six dernières années, les commissaires, leur personnel et de nombreux bénévoles ont travaillé courageusement et sans relâche à guider notre nation dans un examen de conscience approfondi sur une partie douloureuse de son histoire collective : l’établissement et le maintien par le gouvernement canadien de pensionnats pour les enfants autochtones. Pendant près de 130 années, des diocèses, des communautés religieuses et des organismes missionnaires catholiques, de concert avec d’autres Églises chrétiennes, ont collaboré à diriger ces écoles. Les enfants autochtones ont été inscrits de force et assujettis à un processus d’assimilation agressif, ce qui a eu de terribles conséquences maintenant reconnues par la société canadienne.

La Commission de Vérité et Réconciliation a créé un environnement dans lequel un bon nombre de ces anciens élèves, leurs familles et leurs communautés ont été rendus capables de raconter leurs expériences et d’entendre celles des autres. Ces témoins ont révélé combien de torts et de souffrances ils ont vécus dans ces institutions et comment cela a aussi affecté la vie des générations suivantes. Ceux qui ont comparu devant la Commission ont fait preuve d’une force et d’une vision de réconciliation incroyables. Leurs témoignages ont exposé le défi et l’occasion qui se présente de choisir le chemin de la réconciliation.

[Read more…]

Échos du Vatican

Retour sur le voyage du pape François à Sarajevo, et sur la solennité du Corps et du Sang du Christ

Pape François à Sarajevo: rencontre avec les jeunes de Bosnie-Herzégovine

Capture d’écran 2015-06-07 à 08.19.33

Dernière étape de son voyage apostolique à Sarajevo, le Pape François a rencontré en fin de journée 800 jeunes dans le centre Saint Jean-Paul II de la capitale de Bosnie-Herzégovine, accueilli par un enthousiasme débordant et des chansons joyeuses. Mgr Marko Semren, évêque auxiliaire de Banja Luka, en charge de la pastorale des jeunes, a d’abord pris la parole. Il a remercié le Pape pour son encouragement à vivre la paix, et sa solidarité avec les jeunes « printemps de l’Eglise, printemps de notre patrie et de notre futur ».

François a ensuite écouté le témoignage de deux jeunes : Nadezda, membre de l’Église orthodoxe serbe et de Darko, jeune professeur de sport de 24 ans, qui a fait part de son « désir unique » : la paix dans son pays, souhaitant que la visite de François soit un encouragement à ce que « la tolérance et la réconciliation soient la carte gagnante pour un avenir meilleur ».

Le Pape a ensuite préféré répondre à des questions spontanées, posées par des jeunes, plutôt que de lire le discours préparé pour l’occasion. Interrogé sur le fait qu’il avait déclaré dans une interview ne pas regarder la télévision, François a expliqué qu’il a arrêté de la regarder à partir du moment où il a compris que la télévision l’aliénait. « Mais les temps ont changé, nous vivons dans le monde de l’image. Dans ce monde, il faut choisir les choses qui nous font du bien, comme au temps des livres, utiliser l’ordinateur et la télévision pour de belles choses, qui nous font grandir. Il est donc de la responsabilité des chaînes de faire des programmes qui construisent la société, qui portent des valeurs positives. Si un programme ne porte pas ce genre de valeurs, changez de chaîne ! » a-t-il lancé aux jeunes. [Read more…]

Secured By miniOrange