Au diocèse de Conceiçao do Araguaia, le projet Bernadette accueille les jeunes filles prostituées des quartiers pauvres de la ville. Elles ont entre 12 et 17 ans et sont également victimes, la plupart du temps, de l’alcool et de la drogue. Nous les rencontrons dans le cadre de notre reportage, et de prime abord notre caméra ne les impressionne pas. Elles sont plutôt souriantes, pas vraiment timides, et parfois ont une gueule d’ange, si bien qu’on a du mal à imaginer qu’elles s’adonnent à la prostitution pour gagner un téléphone, ou un peu d’argent. Certaines fillettes acceptent de donner une interview. L’exercice pour elles n’est pas facile. Assises, face à la caméra, elles se livrent, en égrenant les épreuves qui ont émaillées leur vie, douloureuse et pourtant si jeune. Mais c’est toujours le même constat : elles parlent très difficilement de cette activité sexuelle dont elles ont honte. L’une d’elles, rejetée par ses parents, se prostitue pour ne pas dormir dans la rue avec les chiens errants. Une autre, se prostitute aujourd’hui après avoir été violée par son beau-père alors qu’elle n’avait pas dix ans. D’autres encore sont envoyées par leurs propres parents pour rapporter l’argent à la maison…C’est donc pour tenter de les sortir de cette misère que le projet Bernadette, encadré par des volontaires, propose à ces adolescentes des activités artistiques et professionnalisantes qui leur permettent de s’épanouir et de trouver du travail.