Audience Générale du Pape François – 25 janvier 2023

Dans son message de catéchèse d’aujourd’hui, le pape François poursuit sa série sur l’évangélisation.

Il réfléchit sur Jésus en tant que « maître de l’annonce », qui nous guide pour proclamer « la joie, la délivrance, la lumière, la guérison et l’émerveillement » de l’Évangile.

Voici le texte intégral:

Chers frères et sœurs, bonjour !

Mercredi dernier nous avons réfléchi sur Jésus modèle de l’annonce à son cœur de pasteur toujours porté vers les autres. Aujourd’hui, nous le regardons comme maître de l’annonce. Laissons-nous guider par l’épisode où Il prêche dans la synagogue de son village, Nazareth. Jésus lit un passage du prophète Isaïe (cf. 61, 1-2) et surprend ensuite tout le monde avec une « prédication » très courte, d’une seule phrase. Il dit : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » (Lc 4, 21). Cela signifie que pour Jésus, ce passage prophétique contient l’essentiel de ce qu’il veut dire de lui-même. Donc, chaque fois que nous parlons de Jésus, nous devons retrouver cette première annonce de sa part. Voyons alors en quoi elle consiste. Cinq éléments essentiels peuvent être identifiés.

Le premier est la joie. Le premier élément est la joie. Jésus proclame : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; […] il m’a envoyé porter la joyeuse nouvelle aux pauvres » (v. 18). La joyeuse nouvelle : on ne peut pas parler de Jésus sans joie, car la foi est une merveilleuse histoire d’amour à partager. Témoigner de Jésus, faire quelque chose pour les autres en son nom, c’est entrevoir entre les lignes de sa vie d’avoir reçu un don si beau que nulle parole ne peut l’exprimer. Au contraire, quand manque la joie, l’Évangile ne passe pas, parce qu’il est – la parole elle-même le dit – une bonne annonce, une annonce de joie. Un chrétien triste peut parler de belles choses mais tout cela est vain si l’annonce qu’il transmet n’est pas joyeuse.

Venons-en au deuxième aspect : la libération. Jésus dit qu’il a été envoyé  » pour proclamer aux prisonniers la libération  » (ibid.). Cela signifie que celui qui annonce Dieu ne peut pas faire de prosélytisme, ne peut pas faire pression sur les autres, mais les soulager : ne pas imposer de fardeaux, mais les décharger ; apporter la paix, pas la culpabilité. Bien sûr, suivre Jésus implique une ascèse, des sacrifices ; après tout, si toute bonne chose l’exige, combien plus la réalité décisive de la vie ! En revanche, celui qui témoigne du Christ montre la beauté de l’objectif, plutôt que la fatigue du parcours. Nous est-il déjà arrivé de raconter à quelqu’un un beau voyage que nous avons fait : nous aurons parlé de la beauté des lieux, de ce que nous avons vu et vécu, pas du temps pour s’y rendre et des files d’attente à l’aéroport ! Ainsi, toute annonce digne du Rédempteur doit communiquer la libération.

Troisième aspect : la lumière. Jésus dit qu’il est venu apporter  » la vue aux aveugles  » (ibid.). Il est frappant de constater que dans toute la Bible, avant le Christ, la guérison d’un aveugle n’apparaît jamais. Il s’agissait en effet d’un signe promis qui viendrait avec le Messie. Mais ici, il ne s’agit pas seulement de la vue physique, mais d’une lumière qui fait voir la vie d’une manière nouvelle. Il y a un « retour à la lumière », une renaissance qui ne se produit qu’avec Jésus. Si nous y réfléchissons, c’est ainsi que la vie chrétienne a commencé pour nous : avec le baptême, qui dans l’Antiquité était appelé « illumination ». Et quelle lumière Jésus nous donne-t-il? La lumière de la filiation : Il est le Fils bien-aimé du Père, vivant pour toujours ; avec Lui, nous sommes aussi des enfants de Dieu, aimés pour toujours, malgré nos fautes et nos défauts. Alors la vie n’est plus une avancée aveugle vers le néant, elle n’est pas une question de chance ou de destin, elle n’est pas quelque chose qui dépend du hasard ou des étoiles, ni même de la santé et des finances, mais de l’amour du Père, qui prend soin de nous, ses enfants bien-aimés. Comme c’est merveilleux de partager cette lumière avec les autres !

Quatrième aspect de l’annonce : la guérison. Jésus dit qu’il est venu « libérer les opprimés » (ibid.). Les opprimés sont ceux qui se sentent écrasés dans la vie par quelque chose : les maladies, les difficultés, les fardeaux du cœur, la culpabilité, les erreurs, les vices, les péchés… Ce qui nous opprime, par-dessus tout, c’est ce mal même qu’aucun médicament ou remède humain ne peut guérir : le péché. La bonne nouvelle est qu’avec Jésus, ce mal ancien, qui semble invincible, n’a plus le dernier mot. Du péché, Jésus nous guérit toujours et gratuitement. Il invite tous ceux qui sont « fatigués et opprimés » à venir à Lui (cf. Mt 11,28). Ainsi, accompagner quelqu’un à la rencontre de Jésus, c’est l’amener au médecin du cœur, qui l’élève dans sa vie. C’est dire : « Frère, sœur, je n’ai pas de réponses à tant de tes problèmes, mais Jésus te connaît et t’aime, il peut te guérir et rasséréner ton cœur ». Celui qui porte des fardeaux a besoin d’une caresse sur son passé, a besoin de pardon. Et ceux qui croient en Jésus ont précisément cela à donner aux autres : la force du pardon de Dieu, qui libère l’âme de toute dette. La Bible parle d’une année au cours de laquelle on était libéré du fardeau des dettes : le Jubilé, l’année de grâce. C’est le dernier point de l’annonce.

Jésus dit en effet qu’il est venu  » proclamer l’année de grâce du Seigneur  » (Lc 4, 19). Ce n’était pas un jubilé planifié, mais avec le Christ, la grâce qui rend la vie nouvelle arrive toujours et émerveille toujours. Et l’annonce de Jésus doit toujours apporter l’émerveillement de la grâce. Car ce n’est pas nous qui faisons de grandes choses, mais c’est la grâce du Seigneur qui, même à travers nous, accomplit des choses imprévisibles. Les surprises de Dieu. L’Évangile s’accompagne d’un sentiment d’émerveillement et de nouveauté qui a un nom : Jésus.

Qu’il nous aide à la proclamer comme il le souhaite, en communiquant joie, libération, lumière, guérison et émerveillement.

Une dernière chose : cette joyeuse annonce, dit l’Évangile, est adressée  » aux pauvres  » (v. 18). Nous les oublions souvent, pourtant ce sont les destinataires explicitement mentionnés par Jésus, car ils sont les bien-aimés de Dieu. Souvenons-nous d’eux, et souvenons-nous que, pour accueillir le Seigneur, chacun de nous doit se faire « pauvre intérieurement » : c’est-à-dire vaincre toute prétention à l’autosuffisance pour se reconnaitre comme ayant besoin de la grâce, ayant toujours besoin de Lui.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation du Bureau de presse du Saint-Siège.

Audience Générale du Pape François – 18 janvier 2023

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Dans la catéchèse d’aujourd’hui, le pape François poursuit sa série sur l’évangélisation. Il réfléchit sur le Christ Bon Pasteur, qui « souffre et prend des risques » pour ceux qui ont quitté le troupeau. Le Saint Père conclut en disant que l’évangélisation consiste « à les aimer pour qu’ils soient des enfants heureux de Dieu. »

Voici le texte intégral:

Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenu à tous !

Mercredi dernier, nous avons ouvert un cycle de catéchèse sur la passion d’évangéliser, c’est-à-dire sur le zèle apostolique qui doit animer l’Église et tout chrétien. Aujourd’hui, nous nous penchons sur le modèle suprême de l’annonce : Jésus. L’Évangile du jour de Noël l’a défini comme le  » Verbe de Dieu  » (cf. Jn 1, 1). Le fait qu’il soit le Verbe, la parole, nous indique un aspect essentiel de Jésus : il est toujours en relation, toujours en sortie, jamais isolé, toujours en relation, en sortie ; la parole, en effet, existe pour être transmise, communiquée. Il en est de même pour Jésus, Parole éternelle du Père adressée à nous, communiquée à nous. Christ n’a pas seulement les paroles de vie, mais fait de sa vie une Parole, un message : il vit, pour ainsi dire, toujours tourné vers le Père et vers nous. Toujours en regardant le Père qui l’a envoyé et en nous regardant, nous vers qui il a été envoyé.

En effet, si nous regardons ses journées, décrites dans les Évangiles, nous voyons qu’en premier lieu il y a l’intimité avec le Père, la prière, pour laquelle Jésus se lève tôt, quand il fait encore nuit, et va dans des zones désertes pour prier (cf. Mc 1,35 ; Lc 4,42)pour parler avec le Père. Toutes les décisions et tous les choix plus importants il les prend après avoir prié (cf. Lc 6,12 ; 9,18). C’est précisément dans cette relation, dans la prière qui le lie au Père dans l’Esprit, que Jésus découvre le sens de son être d’homme, de son existence dans le monde parce que Lui est en mission pour nous, envoyé par le Père à nous.

À cet égard, le premier geste public qu’Il pose, après les années de vie cachée à Nazareth, est intéressant. Jésus ne fait pas un grand prodige, il ne lance pas un message sensationnel, mais se mêle aux gens qui allaient se faire baptiser par Jean. Il nous offre ainsi la clé de son agir dans le monde : se dépenser pour les pécheurs, en étant solidaire de nous sans distance, dans le partage total de la vie. En effet, en parlant de sa mission, il dira qu’il n’est pas venu « pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie » (Mc 10,45). Chaque jour, après la prière, Jésus consacre toute sa journée à l’annonce du Royaume de Dieu et la consacre aux personnes, en particulier les plus pauvres et les plus faibles, les pécheurs et les malades (cf. Mc 1,32-39). C’est-à-dire que Jésus est en contact avec le Père dans la prière et ensuite il est en contact avec tous les gens pour la mission, pour la catéchèse, pour enseigner le chemin du Royaume de Dieu.

Or, si nous voulons représenter son style de vie par une image, nous n’avons aucune difficulté à la trouver : Jésus lui-même nous l’offre, Jésus lui-même nous l’offre, nous l’avons bien entendu, en se présentant comme le Bon Pasteur, celui qui – dit-il – « donne sa vie pour les brebis » (Jn 10,11), c’est Jésus. En effet, être pasteur n’était pas seulement un travail, qui demandait du temps et beaucoup d’engagement, c’était un véritable mode de vie : vingt-quatre heures sur vingt-quatre, vivre avec le troupeau, l’accompagner au pâturage, dormant parmi les brebis, prenant soin des plus faibles. Jésus, en d’autres termes, ne fait pas quelque chose pour nous, mais donne tout, donne sa vie pour nous. Son cœur est un cœur pastoral (cf. Ez 34,15). Il fait le pasteur avec nous tous.

En effet, pour résumer l’action de l’Église en un mot, le terme « pastoral » est souvent utilisé. Et pour évaluer notre travail pastoral, nous devons nous confronter au modèle, nous confronter avec Jésus, Jésus le bon pasteur. Avant tout, nous pouvons nous demander : l’imitons-nous en nous abreuvant aux sources de la prière, afin que nos cœurs soient en syntonie avec le sien ? L’intimité avec Lui est, comme le suggère le beau volume de l’abbé Chautard, «  l’âme de tout apostolat ». Jésus lui-même a dit clairement à ses disciples : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). Si l’on est avec Jésus, on découvre que son cœur pastoral bat toujours pour qui est perdu, égaré, lointain. Et le nôtre ? Combien de fois notre attitude avec les personnes un peu difficiles ou qui sont un peu difficiles s’exprime par ces mots :  » Mais c’est son problème, qu’il se débrouille… « . Mais Jésus n’a jamais dit cela, jamais, mais il est toujours allé à la rencontre des marginaux, des pécheurs. On l’a accusé de cela, d’être avec les pécheurs, parce qu’il leur apportait le salut de Dieu.

Nous avons entendu la parabole de la brebis perdue au chapitre 15 de l’Évangile de Luc (cf. vv. 4-7). Jésus parle aussi de la pièce de monnaie perdue et du fils prodigue. Si nous voulons former notre zèle apostolique, le chapitre 15 de Luc devrait toujours être sous nos yeux. Lisez-le souvent, là nous pourrons comprendre ce qu’est le zèle apostolique. Là, nous découvrons que Dieu ne reste pas à contempler l’enclos de ses brebis, ni ne les menace pour qu’elles ne s’en aillent pas. Au contraire, si quelqu’un sort et se perd, il ne l’abandonne pas, mais la cherche. Il ne dit pas : « Elle est partie, c’est sa faute, c’est son affaire ! ». Le cœur pastoral réagit d’une autre manière : le cœur pastoral souffre et le cœur pastoral risque. Il souffre : oui, Dieu souffre pour qui s’en va, et en le pleurant, il l’aime d’autant plus. Le Seigneur souffre lorsque nous nous éloignons de son cœur. Il souffre pour ceux qui ne connaissent pas la beauté de son amour et la chaleur de son étreinte. Mais, en réponse à cette souffrance, il ne se renferme pas, mais au contraire prend des risques : il laisse les quatre-vingt-dix-neuf brebis qui sont en sécurité et s’aventure à la recherche de celle qui manque, faisant ainsi quelque chose d’hasardeux et même d’irrationnel, mais en consonnance avec son cœur pastoral, qui éprouve de la nostalgie pour qui s’en est allé. La nostalgie pour ceux qui sont partis est constante en Jésus. Et lorsque nous apprenons que quelqu’un a quitté l’Église, que disons-nous ? « Qu’il se débrouille ». Non, Jésus nous enseigne la nostalgie de ceux qui sont partis ; Jésus n’a ni colère ni ressentiment, mais une nostalgie irréductible de nous. Jésus se languit de nous, et c’est le zèle de Dieu.

Et je me demande : nous, avons-nous des sentiments similaires ? Peut-être considérons-nous ceux qui ont quitté le troupeau comme des adversaires ou des ennemis. « Et celui-là ? – Non, il est parti ailleurs, il a perdu la foi, l’enfer l’attend…’, et nous sommes tranquilles. En les rencontrant à l’école, au travail, dans les rues de la ville, pourquoi ne pas penser plutôt que nous avons une bonne occasion de leur témoigner la joie d’un Père qui les aime et ne les a jamais oubliés ? Non pas pour faire du prosélytisme, non ! Mais pour que là arrive la Parole du Père, pour marcher ensemble. Évangéliser n’est pas faire du prosélytisme : faire du prosélytisme est une chose païenne, ce n’est ni religieux ni évangélique. Il y a une bonne parole pour ceux qui ont quitté le troupeau, et nous avons l’honneur et la responsabilité d’être ceux qui expriment cette parole. Parce que la Parole, Jésus, nous demande cela, de nous approcher toujours, avec un cœur ouvert, de tous, parce que Lui est comme cela. Peut-être suivons-nous et aimons-nous Jésus depuis si longtemps et ne nous sommes-nous jamais demandé si nous partageons ses sentiments, si nous souffrons et risquons en syntonie avec le cœur de Jésus, avec ce cœur pastoral, proche du cœur pastoral de Jésus ! Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, je l’ai dit, pour que les autres soient « des nôtres”, non, cela n’est pas chrétien : il s’agit d’aimer pour qu’ils soient des enfants heureux de Dieu. Demandons dans la prière la grâce d’un cœur pastoral, ouvert, qui se tienne proche de tous, pour apporter le message du Seigneur et aussi pour sentir pour chacun la nostalgie du Christ. Parce que, sans cet amour qui souffre et qui risque, notre vie ne va pas bien : si nous, chrétiens, n’avons pas cet amour qui souffre et qui risque, nous risquons de ne paître que nous-mêmes. Les pasteurs qui sont pasteurs d’eux-mêmes, au lieu d’être pasteurs du troupeau, sont des coiffeurs de brebis « exquises ». Nous ne devons pas être les pasteurs que de nous-mêmes, mais les pasteurs de tous.

 

Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents aujourd’hui, en particulier le groupe de fidèles, venu de la République Démocratique du Congo, un pays que j’irai visiter à la fin du mois et que je recommande à votre prière !

Prions Dieu de nous faire un cœur pastoral qui souffre et qui risque pour témoigner. Non seulement c’est un honneur, mais c’est aussi un devoir d’apporter la Parole de Dieu à ceux qui nous sont confiés comme à ceux que nous rencontrons dans la vie de tous les jours.

 

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana


Audience générale du mercredi 4 février 2015


Le portrait d’un père sage et mature par le Pape François

Le Pape François a continué sa catéchèse autour de la figure du père, entamée la semaine dernière, lors de l’audience générale ce mercredi matin dans la salle Paul VI au Vatican. Le Pape est parti d’une phrase du Livre des Proverbes, qui illustre parfaitement selon lui « la valeur du rôle d’un père » et exprime la fierté et l’émotion d’un père qui se rend compte avoir transmis à son fils ce qui compte vraiment dans la vie  : « Mon fils, si ton cœur est sage, le mien sera aussi comblé de joie. J’exulterai en mon for intérieur, quand tes lèvres diront des paroles droites » (Pr 23,15-16).

Pour le Pape, la plus belle transmission paternelle est la bonne « attitude pour écouter et agir, parler et juger avec sagesse et droiture ». Se mettant à la place d’un père parlant à son fils, François a poursuivi ainsi sa catéchèse : « Je t’ai fait ressentir un sentiment profond et en même temps discret, que peut-être tu n’as pas reconnu pleinement quand tu étais jeune et incertain. Je t’ai donné un témoignage de rigueur et de fermeté que peut-être tu n’as pas compris, quand tu voulais seulement de la complicité et de la protection. J’ai dû moi-même, en premier lieu, me mettre à l’épreuve de la sagesse du cœur, et être vigilant sur les excès des sentiments et du ressentiment, pour porter le poids des inévitables incompréhensions et trouver les paroles justes pour me faire comprendre. Maintenant, quand je vois que tu essaies d’être comme ça avec tes enfants, et avec tout le monde, ça m’émeut. Je suis fier d’être ton père ». C’est ainsi que devrait parler un père sage et mature selon le Pape.

Un bon père sait attendre et pardonner

Pour parvenir à cette sagesse, un père doit avant tout être présent dans la famille pour François, il doit être « proche de sa femme, pour tout partager, les joies et les peines, la souffrance et l’espérance ». Proche de ses enfants également, « attentif à leur croissance et à ce qu’ils vivent, avec douceur et fermeté. Un bon père sait attendre et sait pardonner, a poursuivi François. Sans pour autant être faible ou sentimental, il doit savoir corriger sans humilier, protéger sans écraser. Les pères doivent être patients, a conseillé le Saint-Père. Tant de fois, il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre, prier et attendre avec patience, douceur, magnanimité, miséricorde ». [Read more…]

Audience générale : l’absence du père, mal des sociétés occidentales


AFP3852866_ArticoloLors de l’audience générale de ce mercredi matin, le Pape a continué sa catéchèse sur le thème de la famille, en évoquant la figure du père. « Ce mot nous est cher, parce que c’est ce nom que Jésus nous a enseigné pour appeler Dieu, prenant alors une nouvelle profondeur. C’est un mot connu de tous. Il indique une relation fondamentale » a souligné le Pape.

François est ensuite parti du constat qu’aujourd’hui, « on en arrive à affirmer que nous sommes dans une « société sans père ». En d’autres termes, en particulier dans la culture occidentale, la figure du père serait symboliquement absente, perdue, refoulée ». Si dans un premier temps, cette évolution a d’abord été vécue « comme une libération du père-chef de famille, du père comme représentant de la loi imposée de l’extérieur, du père comme censeur du bonheur des enfants et obstacle à l’émancipation et l’autonomie des jeunes », le Pape déplore que nous soyons passés d’un extrême à l’autre, d’une présence envahissante menant dans certains cas à un « abus de pouvoir », à une « fuite » du père.

Le danger de la relation « au pair »

« Les pères sont parfois tellement concentrés sur eux-mêmes et sur leur relation individuelle, qu’ils en viennent à oublier même leur famille » s’inquiète François, quelquefois, il semble que les pères ne savent pas bien quelle est la place à tenir dans la famille et comment éduquer les enfants. Et alors, dans le doute, ils s’abstiennent, se retirent et négligent leurs responsabilités, parfois en se réfugiant dans une improbable relation « au pair » avec les enfants ».  [Read more…]

Audience générale du mercredi 21 janvier 2015

Pape François : « On ne peut faire la guerre au nom de Dieu. »

Le Pape l’a encore rappelé à l’audience de ce mercredi, « on ne peut faire la guerre au nom de Dieu. » Au cours de la catéchèse de la matinée de ce mercredi, le Saint Père François a notamment invité les pèlerins présents dans la salle Paul VI, à prier pour les victimes des violences au Niger, pays dévasté la semaine dernière par des manifestations violentes envers les chrétiens et les églises.

« Je vous invite, a-t-il souligné, à prier pour les victimes de ces derniers jours au Niger. Les chrétiens, les enfants et les Eglises ont subi dans cette région, plusieurs actes de brutalité ». Demandons au Seigneur, le don de la réconciliation et de la paix, afin que plus jamais le sentiment religieux ne devienne une occasion de violence, de souffrance et de destruction. Comme il l’avait déjà affirmé aux journalistes à bord de l’avion vol qui l’emmenait de Colombo à Manille, le Pape a rappelé qu’« on ne peut pas faire la guerre au nom de Dieu ». François a aussi souhaité le rétablissement le plus tôt possible « d’un climat de paix et de respect réciproque pour le bien de tous ».

La Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples de son côté, a aussi adressé un message de réconfort à l’Eglise du Niger. Dans son message, Mgr Savio Hon Tai-Fai, Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, affirme notamment suivre avec attention la situation vécue la semaine dernière par les chrétiens du Niger,  et qui a causé « d’immenses pertes » et une grande désolation au sein de toute la population du pays. La Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples tient également à exprimer « sa proximité spirituelle, sa communion et sa solidarité ». [Read more…]

Audience générale : « Jésus est né et resté dans une périphérie »

Pour la dernière audience générale de l’année, présidée sous un beau soleil place Saint-Pierre, le Pape a poursuivi sa catéchèse sur la famille, en rappelant le chemin synodal en cours, qui mènera à la seconde assemblée du synode des évêques au mois d’octobre 2015. « La proximité de Noël jette une grande lumière sur le don de la famille que Dieu a fait au monde depuis les origines » a souligné François. A Nazareth, Dieu a choisi de naître dans une famille humaine. « Jésus aurait pu venir comme un empereur ou un guerrier, a expliqué le Pape, mais il est venu comme un fils, né dans une famille. Il n’est pas venu à Rome ou dans une grande ville, mais dans une périphérie, plutôt « malfamée » a-t-il précisé, c’est là qu’a commencé l’histoire de Jésus parmi les hommes. Et celui-ci est resté dans cette périphérie pendant trente ans ».

« Les Évangiles, dans leur sobriété, ne nous rapportent rien de l’adolescence de Jésus, laissant cette tâche à notre méditation affectueuse » a poursuivi François. Le Pape, qui a précisé qu’à Nazareth, « tout se passait comme dans n’importe quelle famille israélite pieuse et active de cette époque » où la maman cuisinait, s’occupait de toutes les choses de la maison, et où le père, menuisier, apprenait à son fils à travailler. Malgré cette « banalité », ils étaient de grands saints : Marie, l’immaculée, et Joseph l’homme le plus juste ! Ainsi, « il n’est pas difficile d’imaginer ce que les mamans pourraient apprendre des prévenances de Marie pour son fils ou ce que les papas pourraient tirer de l’exemple de Joseph qui a consacré sa vie à défendre sa famille dans les moments difficiles ». De même, a encore expliqué le Saint-Père, « les jeunes peuvent être encouragés par Jésus adolescent pour cultiver leur vocation profonde et de rêver en grand. Jésus est celui qui a cultivé la vocation pour laquelle le Père l’a envoyé. Jésus ne s’est jamais découragé, il a grandi pour aller de l’avant avec sa mission ».

Appel contre le terrorisme

« Chaque famille chrétienne peut ainsi accueillir Jésus a dit François,l’écouter, lui parler, grandir avec lui, et ainsi améliorer le monde. Faisons-lui une place dans notre cœur et dans nos journées ». La famille de Nazareth nous engage à redécouvrir la vocation et la mission de chaque famille. « Que le Seigneur nous donne cette grâce dans ces jours avant Noël ».

A l’issue de l’audience, le Pape a lancé un appel dénonçant les actes « terroristes inhumains » qui ont récemment frappé l’Autralie, le Yémen et surtout le Pakistan. « Que le Seigneur accueille dans sa paix les défunts, conforte leurs familles et convertisse les cœurs des violents, qui ne s’arrêtent même pas devant des enfants » a dénoncé le Saint-Père.

Radio Vatican

Le Pape François nous explique ce que fut le Synode sur la famille

« Durant le Synode extraordinaire des évêques sur la famille, aucune censure préalable n’a été posée : chacun pouvait et devait dire ce qu’il avait sur le cœur, ce qu’il pensait sincèrement ». Voilà ce qu’a tenu à déclarer le Pape François ce mercredi matin lors de l’audience générale Place Saint-Pierre, alors que plusieurs thèmes abordés lors de cette assemblée continuent d’alimenter le débat et de donner lieu à des déclarations d’évêques et de cardinaux, provoquant parfois incompréhension et nouveaux questionnements sur des sujets épineux.

C’est ainsi que le Pape François a tenu, comme il vient de le faire dans un entretien récent sur un quotidien argentin, La Naciòn, a expliqué ce « qu’avait été ce Synode ».

« Avant tout, a tenu à préciser le Pape, j’ai demandé aux pères synodaux de parler avec franchise et courage, et d’écouter avec humilité ». Ce choix « pouvait-il prêter à discussions ? C’est vrai, ajoutait le Pape, mais toujours quand on cherche la volonté de Dieu, il y a différents points de vue et il y a la discussion. Ce n’est pas une vilaine chose, mais à condition qu’on le fasse avec un esprit de service. Cela aurait été une mauvaise chose que d’imposer une censure préalable. Et au contraire, chacun pouvait dire ce qu’il pensait », a rappelé le Pape.

Tous les documents du synode, trois jusqu’à présent, ont été publiés « dans la transparence », et on a fait le compte rendu du processus synodal mais aussi du travail en commissions. Tout s’est déroulé ‘ cum Petro et sub Petro’, càd le Pape garant de tous. Une autre précision du Pape durant l’audience générale. Et de rappeler par ailleurs que le Synode n’est pas « un parlement, il représente certe l’Eglise mais la structure n’est pas parlementaire ». «C’est un espace protégé afin que l’Esprit Saint puisse opérer, et il n’a pas été le lieu d’affrontements entre factions mais bien d’un échange entre évêques ».

Le Pape remerciait ensuite les médias pour le travail mené avec attention, et les si nombreux articles, mais soulignait que « souvent les médias adoptent le style des articles sportifs, opposant en ce cas conservateurs et progressistes.» Et c’est pour cela « que je vais vous raconter le Synode ». «Certains d’entre vous me demanderont si les pères synodaux se sont disputés. Je ne sais pas, mais ce qui est certain c’est qu’ils ont parlé fort, ça c’est vrai, et c’est cela la liberté dans l’Eglise.»

« Je peux vous assurer, a ajouté le Pape, qu’au Synode sur la famille personne n’a mis en doute la doctrine de l’Eglise sur la famille, l’indissolubilité, la fidélité, l’ouverture à la vie. Cela n’a pas été touché ».

Radio Vatican

Le Pape revient sur les moments forts de son voyage en Turquie

Ce mercredi matin, sur une Place Saint-Pierre battue par les vents et la pluie, et en présence de quelques 10 000 pèlerins, le Pape François est revenu longuement sur son tout récent voyage apostolique en Turquie, du 28 au 30 novembre. En demandant avant tout de « prier pour tous les migrants et réfugiés, et pour que disparaissent les causes de cette plaie douloureuse. » Un souhait émis par le Pape alors qu’il évoquait le dernier moment fort de son voyage, la rencontre à Istanbul avec un groupe de réfugiés irakiens et du Proche-Orient, aidés par des salésiens.

«La dernière rencontre, belle et douloureuse, a raconté le Pape, ce fut avec un groupe de jeunes réfugiés accueillis par les salésiens. C’était très important pour moi de rencontrer ces réfugiés des zones de guerre du Proche-Orient, tant pour exprimer ma proximité que celle de l’Eglise, que pour souligner la valeur de l’accueil, et sur ce point la Turquie s’est fortement engagée ». « Je remercie encore une fois la Turquie pour cet accueil, et je remercie les braves salésiens d’Istanbul, qui travaillent avec les réfugiés. J’ai rencontré d’autres prêtres, et notamment un jésuite allemand, qui travaillent aussi avec les réfugiés. »

Le Pape est alors revenu sur les étapes clés de ses trois jours en Turquie, entre Ankara et Istanbul: « Frères et sœurs, je rends grâce au Seigneur pour mon récent pèlerinage en Turquie, a déclaré le Pape. Cette terre est chère aux chrétiens, puisque saint Paul y est né, les sept premiers conciles de l’Église y ont eu lieu, et que la « maison de Marie » s’y trouve.» « Lors de ma rencontre avec les Autorités du pays, a précisé François, j’ai rappelé qu’il est important que l’État assure aux citoyens et aux groupes religieux une réelle liberté de culte, en évitant toute déviance fondamentaliste. »

« Le lendemain, la messe a réuni les différents rites catholiques présents en Turquie. Les représentants orthodoxes et protestants y assistaient. Ensemble, nous avons invoqué le Saint Esprit qui fait l’unité de l’Eglise. « Dans notre dialogue œcuménique et sur le chemin d’unité dans notre Eglise catholique elle-même, c’est l’Esprit Saint qui fait tout, il suffit de le laisser faire, de l’accueillir et de suivre ses inspirations ». [Read more…]

Audience générale du mercredi 26 novembre 2014


AFP3724286_Articolo« L’Église, chemin et germe du Royaume »

Le Pape a poursuivi ce mercredi sa catéchèse sur l’Église, lors de l’audience générale place Saint-Pierre. L’Église est un pèlerinage vers le Royaume a-t-il expliqué. François a puisé dans le Concile Vatican II pour illustrer ses propos. « Le Concile nous a bien présenté une réalité qu’il ne faut jamais oublier : l’Eglise n’est pas une réalité statique mais est en chemin dans l’histoire, vers le but ultime et merveilleux du Royaume des Cieux, dont l’Église de la terre est le germe ». Les disciples de Jésus se posaient déjà la question de savoir quand aurait lieu cet avènement, une question que nous nous posons encore aujourd’hui a relevé le Pape.

« Nous ignorons le jour de la fin de l’humanité et la façon dont l’univers sera transformé. Mais nous savons que Dieu nous prépare une terre nouvelle où habitera la justice, et où tous nos désirs de paix et de bonheur seront comblés » a poursuivi le Saint-Père. Ainsi, il est beau de percevoir qu’il y a une continuité entre cette Église du Ciel et celle qui est encore en chemin sur la terre.

Toute la Création appelée à être sauvée de la mort

« L’élément déterminant pour notre salut et notre participation à ce bonheur est que nous appartenions au Christ », a encore souligné le Pape ; et tous ceux qui lui appartiennent, vivants ou défunts, sont déjà unis : les Saints, du Ciel, nous soutiennent, intercèdent pour nous, et nous-mêmes, nous prions pour soulager les âmes de ceux qui attendent la béatitude éternelle. De plus, comme le rappelle Saint-Paul, c’est toute la Création qui est appelée à être libérée du mal et de la mort, lorsque Dieu portera toute chose à sa plénitude d’être, de beauté et de vérité. [Read more…]

Le Pape : « La sainteté se vit par notre témoignage chrétien au quotidien »


AFP3704660_ArticoloEtre saint ne consiste pas à « fermer les yeux et prendre une tête comme sur les images pieuses ». Pour être saints « il ne faut pas obligatoirement être évêques, prêtres ou religieux », « la sainteté n’est pas seulement réservée à ceux qui ont la possibilité de se détacher des tâches quotidiennes pour se consacrer seulement à la prière ». Mais « c’est plutôt en offrant notre propre témoignage chrétien que nous sommes appelés à devenir des saints », et «être saints ne peut se faire sans la joie ». Voilà en résumé ce que le Pape François a souligné dans la catéchèse de l’audience générale de ce mercredi Place Sainte Pierre en présence de quelques 15 000 personnes.

« Et si l’on est parent ou grands-parents, être saints en enseignant la foi et la vie aux enfants et petits-enfants ». « Il faut tellement de patience pour cette tâche, pour être de bons parents, pour être de bons grands-parents, et c’est dans cette patience que naît la sainteté ». Le Pape recommandait encore la patience si « le soir ton fils ou ta fille te demande de discuter de ses problèmes, et que tu te sens fatigué, que tu n’as pas envie de l’écouter, au contraire, assieds-toi, prends le temps de l’écouter, et en l’écoutant tu auras fait un pas vers la sainteté ». Au nombre des petits pas vers la sainteté, le Pape François a également pris l’exemple d’une femme qui « va au marché faire les courses, rencontre ses amies, et puis voilà qu’on en arrive aux commérages ». Si « cette femme refuse alors de céder à la tentation de mal parler des autres, voilà encore un pas vers la sainteté ».

« La sainteté n’est pas une chose qu’on se procure soi-même ; elle est avant tout un don que le Seigneur nous fait lorsqu’il nous prend avec lui et nous rend semblable à lui. Elle est un don offert à tous, qui constitue le caractère distinctif du chrétien. C’est en vivant les activités de tous les jours avec amour que nous sommes appelés à devenir saints, quelque soit notre condition : personne mariée ou célibataire, parents ou grand parents, personne consacrée… Tout état de vie nous porte à la sainteté si nous le vivons en communion avec le Seigneur et au service des frères. L’appel de Dieu à la sainteté est une invitation à vivre et à lui offrir chaque moment de notre existence avec joie, en en faisant un don d’amour pour les personnes qui nous entourent.»

Radio Vatican

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