Homélie de Benoit XVI à Beyrouth

Benoit XVI a célébré la messe ce matin à Beyrouth devant des milliers de personnes.
Il a remis l’Exhortation apostolique post synodale Ecclesia in Medio Oriente.
Dans son homélie le Pape a rappelé que le chemin à la suite de Jésus-Christ est un chemin d’espérance. Voici le texte dans son intégralité:

Chers frères et sœurs,
« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! » (Ep 1, 3). Béni soit-il en ce jour où j’ai la joie d’être ici avec vous, au Liban, pour remettre aux Évêques de la région l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Medio Oriente ! Je remercie cordialement Sa Béatitude Bechara Boutros Raï pour ses aimables paroles de bienvenue. Je salue les autres Patriarches et les Évêques des Églises orientales, les Évêques latins des régions avoisinantes ainsi que les Cardinaux et les Évêques venus d’autres pays. Je vous salue tous avec grande affection, chers frères et sœurs du Liban et aussi des pays de toute cette région bien-aimée du Moyen-Orient, venus célébrer, avec le successeur de Pierre, Jésus-Christ crucifié, mort et ressuscité. J’adresse aussi mon salut déférent au Président de la République et aux Autorités Libanaises, aux Responsables et aux membres des autres traditions religieuses qui ont voulu être présents ce matin.
En ce dimanche où l’Évangile nous interroge sur la véritable identité de Jésus, nous voici transportés avec les disciples, sur la route qui conduit vers les villages de la région de Césarée de Philippe. « Et vous, que dites-vous ? pour vous qui suis-je ? » (Mc 8, 29) leur demande Jésus ? [Read more…]

Rencontre du Pape avec les jeunes du Moyen-Orient

Lors de ses voyages, le Pape rencontre toujours les jeunes qui occupent une place spéciale dans son coeur.  Voici son discours prononcé à Bkerké,  samedi:

Béatitude, frères Évêques, chers amis,
« Que la grâce et la paix vous soient accordées en abondance par la véritable connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur » (2 P 1, 2). Le passage de la lettre de saint Pierre que nous avons entendu exprime bien le grand désir que je porte dans mon cœur depuis longtemps. Merci pour votre accueil chaleureux, merci de tout cœur pour votre présence si nombreuse ce soir ! Je remercie Sa Béatitude le Patriarche Bechara Boutros Raï pour ses paroles d’accueil, Mgr Georges Bou Jaoudé, Archevêque de Tripoli et président du Conseil pour l’apostolat des laïcs au Liban, et Mgr Elie Hadda, Archevêque de Sidon des Grecs melkites et vice président du même Conseil, ainsi que les deux jeunes qui m’ont salué en votre nom à tous. سَلامي أُعطيكُم [« Je vous donne ma paix »] (Jn 14, 27) nous dit le Christ-Jésus.

Chers amis, vous vivez aujourd’hui dans cette partie du monde qui a vu la naissance de Jésus et le développement du christianisme. C’est un grand honneur ! Et c’est un appel à la fidélité, à l’amour de votre région et surtout à être des témoins et des messagers de la joie du Christ, car la foi transmise par les Apôtres conduit à la pleine liberté et à la joie, comme l’ont montré tant de saints et de bienheureux de ce pays. Leur message éclaire l’Église universelle. Il peut continuer à éclairer vos vies. Parmi les Apôtres et les saints, beaucoup ont vécu à des périodes troublées et leur foi a été la source de leur courage et de leur témoignage. Puisez dans leur exemple et dans leur intercession, l’inspiration et le soutien dont vous avez besoin !
Je connais les difficultés qui sont les vôtres dans la vie quotidienne, à cause du manque de stabilité et de sécurité, de la difficulté à trouver un travail ou encore du sentiment de solitude et de marginalisation. Dans un monde en continuel mouvement, vous êtes confrontés à de nombreux et graves défis. Même le chômage et la précarité ne doivent pas vous inciter à goûter le « miel amer » de l’émigration, avec le déracinement et la séparation pour un avenir incertain. Il s’agit pour vous d’être des acteurs de l’avenir de votre pays, et de remplir votre rôle dans la société et dans l’Église.
Vous avez une place privilégiée dans mon cœur et dans l’Église tout entière car l’Église est toujours jeune ! L’Église vous fait confiance. Elle compte sur vous. Soyez jeunes dans l’Église ! Soyez jeunes avec l’Église ! L’Église a besoin de votre enthousiasme et de votre créativité ! La jeunesse est le moment où l’on aspire à de grands idéaux, et la période où l’on étudie pour préparer un métier et un avenir. Cela est important et demande du temps. Recherchez ce qui est beau, et ayez le goût de faire ce qui est bien ! Témoignez de la grandeur et de la dignité de votre corps qui « est pour le Seigneur » (1 Co 6, 13.b). Ayez la délicatesse et la droiture des cœurs purs ! À la suite du bienheureux Jean-Paul II, je vous redis moi aussi : « N’ayez pas peur. Ouvrez les portes de vos esprits et de vos cœurs au Christ ! ». La rencontre avec lui « donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » (Deus caritas est, 1). En lui, vous trouverez la force et le courage pour avancer sur les chemins de votre vie, en surmontant les difficultés et la souffrance. En lui, vous trouverez la source de la joie. Le Christ vous dit : سَلامي أُعطيكُم [« Je vous donne ma paix »] (Jn 14, 27). Là est la véritable révolution apportée par le Christ, celle de l’amour.
Les frustrations présentes ne doivent pas conduire à vous réfugier dans des mondes parallèles comme ceux, entre autres, des drogues de toutes sortes, ou celui de la tristesse de la pornographie. Quant aux réseaux sociaux, ils sont intéressants mais peuvent, avec grande facilité, vous entraîner à une dépendance et à la confusion entre le réel et le virtuel. Recherchez et vivez des relations riches d’amitié vraie et noble. Ayez des initiatives qui donnent du sens et des racines à votre existence en luttant contre la superficialité et la consommation facile ! Vous êtes soumis également à une autre tentation, celle de l’argent, cette idole tyrannique qui aveugle au point d’étouffer la personne et son cœur. Les exemples qui vous entourent ne sont pas toujours les meilleurs. Beaucoup oublient l’affirmation du Christ disant qu’on ne peut servir Dieu et l’argent (cf. Lc 16, 13). Recherchez de bons maîtres, des maîtres spirituels, qui sachent vous indiquer le chemin de la maturité en laissant l’illusoire, le clinquant et le mensonge.
Soyez les porteurs de l’amour du Christ ! Comment ? En vous tournant sans réserve vers Dieu, son Père, qui est la mesure de ce qui est juste, vrai et bon. Méditez la Parole de Dieu ! Découvrez l’intérêt et l’actualité de l’Évangile. Priez ! La prière, les sacrements sont les moyens sûrs et efficaces pour être chrétien et vivre « enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi » (Col 2, 7). L’Année de la foi qui va débuter sera l’occasion de découvrir le trésor de la foi reçue au baptême. Vous pouvez approfondir son contenu grâce à l’étude du Catéchisme afin que votre foi soit vivante et vécue. Vous deviendrez alors pour les autres témoins de l’amour du Christ. En lui, tous les hommes sont nos frères. La fraternité universelle qu’il a inaugurée sur la Croix revêt d’une lumière éclatante et exigeante la révolution de l’amour. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). Là est le testament de Jésus et le signe du chrétien. Là est la véritable révolution de l’amour !
Et donc, le Christ vous invite à faire comme lui, à accueillir sans réserve l’autre, même s’il est d’appartenance culturelle, religieuse, nationale différente. Lui faire une place, le respecter, être bon envers lui, rend toujours plus riche d’humanité et fort de la paix du Seigneur. Je sais que beaucoup parmi vous participent aux diverses activités promues par les paroisses, les écoles, les mouvements, les associations. Il est beau de s’engager avec et pour les autres. Vivre ensemble des moments d’amitié et de joie permet de résister aux germes de division, toujours à combattre ! La fraternité est une anticipation du ciel ! Et la vocation du disciple du Christ est d’être « levain » dans la pâte, comme l’affirmait saint Paul : « Un peu de levain fait lever toute la pâte » (Ga 5,9). Soyez les messagers de l’Évangile de la vie et des valeurs de la vie. Résistez courageusement à tout ce qui la nie : l’avortement, la violence, le refus et le mépris de l’autre, l’injustice, la guerre. Vous répandrez ainsi la paix autour de vous. Est-ce que ce ne sont pas les « agents de paix » que nous admirons finalement le plus ? N’est-ce pas la paix ce bien précieux que toute l’humanité recherche ? N’est-ce pas un monde de paix qu’au plus profond nous voulons pour nous et pour les autres ? سَلامي أُعطيكُم [« Je vous donne ma paix »] a dit Jésus. Il a vaincu le mal non par un autre mal, mais en le prenant sur lui et en l’anéantissant sur la croix par l’amour vécu jusqu’au bout. Découvrir en vérité le pardon et la miséricorde de Dieu, permet toujours de repartir pour une nouvelle vie. Il n’est pas facile de pardonner. Mais le pardon de Dieu donne la force de la conversion, et la joie de pardonner à son tour. Le pardon et la réconciliation sont des chemins de paix, et ouvrent un avenir. Chers amis, beaucoup parmi vous se demandent certainement d’une façon plus ou moins consciente : Qu’est-ce que Dieu attend de moi ? Quel est son projet pour moi ? Ne voudrais-je pas annoncer au monde la grandeur de son amour par le sacerdoce, la vie consacrée ou le mariage ? Le Christ ne m’appellerait-il pas à le suivre de plus près ? Accueillez avec confiance ces questions. Prenez le temps d’y réfléchir et de demander la lumière. Répondez à l’invitation en vous offrant chaque jour à Celui qui vous appelle pour être de ses amis. Cherchez à suivre avec cœur et générosité le Christ qui, par amour, nous a rachetés et a donné sa vie pour chacun de nous. Vous connaîtrez une joie et une plénitude insoupçonnées ! Répondre à la vocation du Christ sur soi : c’est là le secret de la vraie paix.
J’ai signé hier l’Exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente. Cette lettre vous est aussi destinée, chers jeunes, comme à tout le peuple de Dieu. Lisez-la avec attention et méditez-la pour la mettre en pratique. Pour vous aider, je vous rappelle les paroles de saint Paul aux Corinthiens : « Notre lettre c’est vous, une lettre écrite en vos cœurs, connue et lue par tous les hommes. Vous êtes manifestement une lettre du Christ remise à nos soins, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs » (2 Co 3, 2-3). Vous pouvez être, vous aussi, chers amis, une lettre vivante du Christ. Cette lettre ne sera pas écrite sur du papier et avec un crayon. Elle sera le témoignage de votre vie et celui de votre foi. Ainsi, avec courage et enthousiasme, vous ferez comprendre autour de vous que Dieu veut le bonheur de tous sans distinction, et que les chrétiens sont ses serviteurs et ses témoins fidèles.
Jeunes libanais, vous êtes l’espérance et l’avenir de votre pays. Vous êtes le Liban, terre d’accueil, de convivialité, avec cette faculté inouïe d’adaptation. Et en ce moment, nous ne pouvons pas oublier ces millions de personnes qui composent la diaspora libanaise et qui maintiennent des liens solides avec leur pays d’origine. Jeunes du Liban, soyez accueillants et ouverts, comme le Christ vous le demande et comme votre pays vous l’enseigne.
Je voudrais saluer maintenant les jeunes musulmans qui sont avec nous ce soir. Je vous remercie pour votre présence qui est si importante. Vous êtes avec les jeunes chrétiens l’avenir de ce merveilleux pays et de l’ensemble du Moyen-Orient. Cherchez à le construire ensemble ! Et lorsque vous serez adultes, continuez de vivre la concorde dans l’unité avec les chrétiens. Car la beauté du Liban se trouve dans cette belle symbiose. Il faut que l’ensemble du Moyen-Orient, en vous regardant, comprenne que les musulmans et les chrétiens, l’Islam et la Chrétienté, peuvent vivre ensemble sans haine dans le respect des croyances de chacun pour bâtir ensemble une société libre et humaine.
J’ai appris également qu’il y a parmi nous des jeunes venus de Syrie. Je veux vous dire combien j’admire votre courage. Dites chez vous, à vos familles et à vos amis, que le Pape ne vous oublie pas. Dites autours de vous que le Pape est triste à cause de vos souffrances et de vos deuils. Il n’oublie pas la Syrie dans ses prières et ses préoccupations. Il n’oublie pas les Moyen-orientaux qui souffrent. Il est temps que musulmans et chrétiens s’unissent pour mettre fin à la violence et aux guerres.
En terminant, tournons-nous vers Marie, la Mère du Seigneur, Notre-Dame du Liban. Du haut de la colline de Harissa, elle vous protège et vous accompagne, elle veille comme une mère sur tous les Libanais et sur tant de pèlerins, venant de tous les horizons pour lui confier leurs joies et leurs peines ! Ce soir, confions à la Vierge Marie et au bienheureux Jean-Paul II qui m’a précédé ici, vos vies, celles de tous les jeunes du Liban et des pays de la région, particulièrement ceux qui souffrent de la violence ou de la solitude, ceux qui ont besoin de réconfort. Que Dieu vous bénisse tous ! Et maintenant tous ensemble, nous la prions : السّلامُ عَلَيكِ يا مَرْيَم… [« Je vous salue Marie … »].

Discours de Benoit XVI, basilique St Paul de Harissa

Quelques heures après son arrivée au Liban, Benoit XVI s’est rendu à la  basilique St Paul de Harissa où il a signé l’exhortation apostolique qu’il remettra dimanche aux évêques.

Voici le discours du Saint-Père dans son intégralité:

« Monsieur le Président de la République,
Béatitude, vénérés Patriarches,
Chers frères dans l’Épiscopat et membres du Conseil Spécial du Synode des Évêques pour le Moyen-Orient,
illustres représentants des confessions religieuses, du monde de la culture et de la société civile,
Chers frères et sœurs dans le Christ, chers amis,

J’exprime ma gratitude au Patriarche Gregorios Laham pour ses paroles d’accueil, ainsi qu’au Secrétaire général du Synode des Évêques, Mgr Nikola Eterović, pour ses mots de présentation. Mes vives salutations vont aux Patriarches, à l’ensemble des évêques orientaux et latins qui sont réunis dans cette belle basilique Saint-Paul, et aux membres du Conseil Spécial du Synode des Évêques pour le Moyen-Orient. Je me réjouis aussi de la présence de délégations orthodoxe, musulmane et druze, ainsi que de celles du monde de la culture et de la société civile. Je salue affectueusement la chère communauté grecque-melkite qui me reçoit. Votre présence solennise la signature de l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Medio Oriente, et témoigne que ce document, destiné certes à l’Église universelle, revêt une importance particulière pour l’ensemble du Moyen-Orient.
Il est providentiel que cet acte ait lieu le jour même de la fête de la Croix glorieuse, dont la célébration est née en Orient en 335, au lendemain de la Dédicace de la Basilique de la Résurrection construite sur le Golgotha et le sépulcre de Notre-Seigneur, par l’empereur Constantin-le-Grand, que vous vénérez comme un saint. Dans un mois se célébrera le 1.700ème anniversaire de l’apparition qui lui fit voir dans la nuit symbolique de son incroyance, le chrisme flamboyant, alors qu’une voix lui disait : « Par ce signe, tu vaincras !». Plus tard, Constantin signa l’édit de Milan et donna son nom à Constantinople. Il me semble que l’Exhortation post-synodale peut être lue et interprétée à la lumière de la fête de la Croix glorieuse, et plus particulièrement à la lumière du chrisme, le X et le P, des deux premières lettres du mot Χριστός. Une telle lecture conduit à une véritable redécouverte de l’identité du baptisé et de l’Église, et elle constitue en même temps comme un appel au témoignage dans et par la communion. La communion et le témoignage chrétiens ne sont-ils pas fondés sur le Mystère pascal, sur la crucifixion, la mort et la résurrection du Christ ? N’y trouvent-ils pas leur accomplissement plénier ? Il existe un lien inséparable entre la Croix et la Résurrection qui ne peut pas être oublié par le chrétien. Sans ce lien, exalter la Croix signifierait justifier la souffrance et la mort pour ne voir en eux qu’une fin fatale. Pour un chrétien, exalter la Croix veut dire communier à la totalité de l’amour inconditionnel de Dieu pour l’homme. C’est poser un acte de foi ! Exalter la croix, dans la perspective de la Résurrection, c’est désirer vivre et manifester la totalité de cet amour. C’est poser un acte d’amour ! Exalter la Croix conduit à s’engager à être des hérauts de la communion fraternelle et ecclésiale, source du véritable témoignage chrétien. C’est poser un acte d’espérance !
En se penchant sur la situation actuelle des Églises au Moyen-Orient, les Pères synodaux ont pu réfléchir sur les joies et les peines, les craintes et les espoirs des disciples du Christ vivant en ces lieux. Toute l’Église a pu ainsi entendre le cri anxieux et percevoir le regard désespéré de tant d’hommes et de femmes qui se trouvent dans des situations humaines et matérielles ardues, qui vivent de fortes tensions dans la peur et l’inquiétude, et qui veulent suivre le Christ – Celui qui donne sens à leur existence – mais qui s’en trouvent souvent empêchés. C’est pourquoi j’ai désiré que la Première Lettre de Saint Pierre soit la trame du document. En même temps, l’Église a pu admirer ce qu’il y a de beau et de noble dans ces Églises sur ces terres. Comment ne pas rendre grâce à Dieu à tout moment pour vous tous (cf. 1 Th 1, 2 ; Première Partie de l’Exhortation post-synodale), chers chrétiens du Moyen-Orient ! Comment ne pas le louer pour votre courage dans la foi ? Comment ne pas le remercier pour la flamme de son amour infini que vous continuez à maintenir vive et ardente en ces lieux qui ont été les premiers à accueillir son Fils incarné ? Comment ne pas lui chanter notre reconnaissance pour les élans de communion ecclésiale et fraternelle, pour la solidarité humaine sans cesse manifestée envers tous les enfants de Dieu ?
Ecclesia in Medio Oriente permet de repenser le présent pour envisager l’avenir avec le regard même du Christ. Par ses orientations bibliques et pastorales, par son invitation à un approfondissement spirituel et ecclésiologique, par le renouveau liturgique et catéchétique préconisés, par ses appels au dialogue, elle veut tracer un chemin pour retrouver l’essentiel : la sequela Christi, dans un contexte difficile et quelquefois douloureux, un contexte qui pourrait faire naître la tentation d’ignorer ou d’oublier la Croix glorieuse. C’est justement maintenant qu’il faut célébrer la victoire de l’amour sur la haine, celle du pardon sur la vengeance, celle du service sur la domination, celle de l’humilité sur l’orgueil, celle de l’unité sur la division. À la lumière de la fête d’aujourd’hui et en vue d’une application fructueuse de l’Exhortation, je vous invite tous à ne pas avoir peur, à demeurer dans la vérité et à cultiver la pureté de la foi. Tel est le langage de la Croix glorieuse ! Telle est la folie de la Croix : celle de savoir convertir nos souffrances en cri d’amour envers Dieu et de miséricorde envers le prochain ; celle de savoir aussi transformer des êtres attaqués et blessés dans leur foi et leur identité, en vases d’argile prêts à être comblés par l’abondance des dons divins plus précieux que l’or (cf. 2 Co 4, 7-18). Il ne s’agit pas là d’un langage purement allégorique, mais d’un appel pressant à poser des actes concrets qui configurent toujours davantage au Christ, des actes qui aident les différentes Églises à refléter la beauté de la première communauté des croyants (cf. Ac 2, 41-47 ; Deuxième partie de l’Exhortation) ; des actes similaires à ceux de l’empereur Constantin qui a su témoigner et sortir les chrétiens de la discrimination pour leur permettre de vivre ouvertement et librement leur foi dans le Christ crucifié, mort et ressuscité pour le salut de tous.
Ecclesia in Medio Oriente offre des éléments qui peuvent aider à un examen de conscience personnel et communautaire, à une évaluation objective de l’engagement et du désir de sainteté de chaque disciple du Christ. L’Exhortation ouvre au véritable dialogue interreligieux basé sur la foi au Dieu Un et Créateur. Elle veut aussi contribuer à un œcuménisme plein de ferveur humaine, spirituelle et caritative, dans la vérité et l’amour évangéliques, puisant sa force dans le commandement du Ressuscité : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19-20).
Dans toutes ses composantes, l’Exhortation voudrait aider chaque disciple du Seigneur à vivre pleinement et à transmettre réellement ce qu’il est devenu par le baptême : un fils de Lumière, un être illuminé par Dieu, une lampe nouvelle dans l’obscurité troublante du monde afin que des ténèbres resplendissent la lumière (cf. Jn 1, 4-5 et 2 Co 4, 1-6). Ce document veut contribuer à dépouiller la foi de ce qui l’enlaidit, de tout ce qui peut obscurcir la splendeur de la lumière du Christ. La communion est alors une adhésion véritable au Christ, et le témoignage est un rayonnement du Mystère pascal qui donne un sens plénier à la Croix glorieuse. Nous suivons et « proclamons … un Christ crucifié … puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 23-24 ; cf. Troisième Partie de l’Exhortation).
« Sois sans crainte, petit troupeau » (Lc 12, 32) et souviens-toi de la promesse faite à Constantin : « Par ce signe, tu vaincras ! » Églises au Moyen-Orient, soyez sans crainte, car le Seigneur est vraiment avec vous jusqu’à la fin du monde ! Soyez sans crainte, car l’Église universelle vous accompagne par sa proximité humaine et spirituelle ! C’est dans ces sentiments d’espérance et d’encouragement à être des protagonistes actifs de la foi par la communion et le témoignage, que dimanche je confierai l’Exhortation post-synodale Ecclesia in Medio Oriente à mes vénérés frères Patriarches, Archevêques et Évêques, à tous les prêtres, aux diacres, aux religieux et aux religieuses, aux séminaristes et aux fidèles laïcs. « Gardez courage » (Jn 16, 33) ! Par l’intercession de la Vierge Marie, la Theotókos, j’invoque avec grande affection l’abondance des dons divins sur vous tous ! Puisse Dieu accorder à tous les peuples du Moyen-Orient de vivre dans la paix, la fraternité et la liberté religieuse ! لِيُبَارِك الربُّ جميعَكُم [Que Dieu vous bénisse tous !] Merci ! »

Benoît XVI à Beyrouth: Cérémonie de bienvenue

Après de nombreuses préparations pour le voyage du pape Benoît XVI au Liban, il est enfin bien arrivé. Aujourd’hui, c’est le début de la visite pastorale au Liban. Ci-dessous, vous trouverez une copie de son discours prononcé, à son arrivée à l’aéroport international de Rafic Hariri à Beyrouth.

Monsieur le Président de la République,
Messieurs les Présidents du Parlement et du Conseil des ministres,
Chères Béatitudes, Membres du Corps diplomatique,
Autorités civiles et religieuses présentes, chers amis,

J’ai la joie, Monsieur le Président, de répondre à l’aimable invitation que vous m’avez adressée à me rendre dans votre pays, ainsi qu’à celle reçue des Patriarches et des Évêques catholiques du Liban. Cette double invitation manifeste, si nécessaire, le double but de ma visite dans votre pays. Elle souligne l’excellence des relations qui existent depuis toujours entre le Liban et le Saint-Siège, et elle voudrait contribuer à les renforcer. Cette visite est aussi la réponse à celles que vous m’avez faites au Vatican en novembre 2008, et plus récemment en février 2011, visite qui a été suivie neuf mois plus tard par celle de Monsieur le Premier Ministre.

C’est lors de la seconde de nos rencontres, que la majestueuse statue de saint Maron a été bénie. Sa présence silencieuse au chevet de la basilique Saint Pierre rappelle de manière permanente le Liban sur le lieu même où l’apôtre Pierre a été enseveli. Elle manifeste un héritage spirituel séculaire en confirmant la vénération des Libanais pour le premier des Apôtres et pour ses successeurs. C’est pour marquer leur grande dévotion à Simon Pierre que les Patriarches maronites ajoutent à leur prénom celui de Boutros. Il est beau de voir que du sanctuaire pétrinien, Saint Maron intercède continuellement pour votre pays et pour l’ensemble du Moyen-Orient. Je vous remercie par avance, Monsieur le Président, pour tous les efforts entrepris en vue de la bonne réussite de mon séjour parmi vous. [Read more…]

Vivre l’Evangile au coeur du monde

L’année 2012 marque le 60e anniversaire de fondation des Oblates missionnaires de Marie-Immaculée, un institut séculier établi au Canada et à travers le monde. Comme dans d’autres instituts séculiers, les membres des Oblates missionnaires de Marie-Immaculée vivent leur consécration au plein cœur du monde : ils habitent des maisons ordinaires et occupent des emplois comme tout le monde. C’est cette intégration à la vie du monde qui leur permet de vivre l’Évangile partout dans la société.

Ce nouveau Focus catholique, Vivre l’Évangile au cœur du monde, permet de connaître cet institut séculier à travers, notamment, des témoignages lors de la célébration du 60e anniversaire de fondation. L’émission présente aussi la vie et le charisme des instituts séculiers en général.

Vendredi 14 septembre 19h30 rediffusion 23h30

Visite du pape Benoît XVI au Liban


Du 14 au 16 Septembre, le pape Benoît XVI se rendra au Liban.
À Beyrouth, le Saint-Père remettra l’exhortation apostolique à la suite du synode pour le Moyen-Orient qui a eu lieu en octobre 2010.

Nous retransmettrons les rencontres et cérémonies de cette visite.

Vendredi 14 septembre

Cérémonie de Bienvenue à l’aéroport International Rafiq Hariri de Beyrouth
10:00 HE et 20h.
En français 16h HE

Visite à la basilique Saint-Paul de Harissa, près du sanctuaire de Notre-Dame du Liban et signature de l’Exhortation apostolique post-synodale.
En direct à 11h00 HE rediffusion 21 h HE
En français 17h HE

Samedi 15 septembre

Rencontre avec les membres du gouvernement, des Institutions de la République, avec le corps diplomatique, les chefs religieux et les représentants du monde de la culture dans la salle 25 mai du Palais présidentiel de Baabda.
10h HE et 20h
En français 15h30 HE

Rencontre avec les jeunes à Bkerké, sur la place jouxtant le Patriarcat maronite de Bkerké.
En direct 11h HE rediffusion 21 h HE
En français: 16h30 HE

Dimanche 16 septembre

Messe au « Beyrouth City Waterfront ».
remise de l’Exhortation apostolique issue du Synode des évêques pour le Moyen-Orient.
7:00 HE 12h30 et 20h
en français: 16h30 HE

Rencontre œcuménique au salon d’honneur du patriarcat syro-catholique de Charfet.
En direct 10h15 HE

Cérémonie de départ à l’aéroport international Rafik Hariri de Beyrouth.
En direct 11h20 HE

Funérailles du Cardinal Carlo Maria Martini, s.j. en direct sur S+L

Avec un accord particulier avec le père Federico Lombardi, s.j., le Centre de Télévision du Vatican, la chaîne nationale RAI d’Italie, et Telepace en Italie, Sel et Lumière transmettra en direct les funérailles du Cardinal Carlo Maria Martini, s.j., archevêque émérite de Milan, lundi matin 3 septembre 2012, à partir de 9h55 (ET).  La messe sera diffusée en direct de la cathédrale (Duomo) de Milan.  Nous vous invitons à vous joindre à nous et à prier en action de grâce pour la vie et le ministère fécond de ce grand pasteur et maître, qui se trouve maintenant dans la présence du Seigneur de l’Église qu’il a aimé et servi avec dévouement.  Pour ceux et celles qui n’ont pas accès à notre chaine sur vos télévisions, vous pourrez vous joindre à nous à travers notre service « live streaming » sur notre site Internet: http://saltandlighttv.org/live/

Père Thomas Rosica, c.s.b.,
Directeur général, Télévision Sel et Lumière

Focus catholique « Le Centre Etudiant Benoît-Lacroix »

En cette période de la rentrée des classes, le Centre Etudiant Benoît-Lacroix (CEBL) ouvre ses portes avec la messe de la rentrée le dimanche 9 septembre à 17h30. En effet, tous les dimanches a lieu une messe des étudiants à 17h30, dans l’église du couvent des dominicains de Montréal. D’autres activités sont également proposées aux étudiants venant de tous horizons, le soir en semaine. Notre amie Sabrina Di Matteo, qui a animé quelques émissions pour nous, est la nouvelle présidente du CEBL.

Un Focus catholique est consacré au CEBL, mettant en avant la mission et les activités du centre. La première diffusion aura lieu le vendredi 7 septembre à 19h30. La version YouTube sera également publiée ce jour-là.

Messe de la fête de Ste Anne

La messe de la fête de Ste Anne célébrée au Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré sera transmise

lundi 30 juillet à 20h au lieu de samedi 15h30.

 

« On s’était dit rendez-vous dans 10 ans »


Article du père Serge Comeau, curé du diocèse de Bathurst, à paraître dans le journal « Acadie Nouvelle » le 28 juillet 2012. Le père Comeau fut directeur des Catéchèses pour les JMJ 2002 à Toronto.

Il y a 10 ans, jour pour jour, c’était la Journée Mondiale de la Jeunesse à Toronto. En y pensant, je sens encore le vent violent de ce matin du 28 juillet 2002. Avec une pluie torrentielle. Et je revois encore, du haut dupodium papal où la messe était célébrée, cette foule innombrable de pèlerins venus de partout pour se faire dire par un vieillard venu de l’Est : « Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde! »

Des centaines de milliers de jeunes s’étaient donnés rendez-vous chez-nous. Ils défiaient la peur au lendemain des attentats terroristes du World Trade Center. Cette rencontre des jeunes avec le pape s’inscrivait dans un mouvement historique non négligeable dans l’Église. Un mouvement qui dure depuis plus de 25 ans.

Fruits de la JMJ

Les JMJ permettent de donner un visage rafraîchissant de l’Église. Les reportages qui parlent des JMJ nous montrent des jeunes heureux, des jeunes qui font la fête, des jeunes épanouis! Cela est rafraîchissant alors que l’image de l’Église catholique dans l’imaginaire collectif est celle d’une vieille institution en agonie. Les JMJ montrent un autre côté de l’Église, tout aussi valable que celui qui crève l’écran.

Dans plusieurs pays, nous pouvons dire que les JMJ ont façonné le visage d’une nouvelle génération de catholiques. Lorsque les JMJ ont été créées, la toile ne reliait pas encore les jeunes entre eux. De telles rencontres ont permis aux jeunes de sortir de leur isolement et de prendre leur place dans la vie paroissiale et diocésaine.

En entendant le témoignage de jeunes engagés dans leur paroisse, il n’est pas rare de les entendre parler de telle ou telle JMJ qui a marqué un tournant dans leur vie spirituelle. La vie pastorale dans ces paroisses où les jeunes sont présents est articulée autour des piliers de toute JMJ : catéchèse, adoration eucharistique, fraternité et vie sacramentelle. [Read more…]

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