Voici la traduction officielle de l’homélie prononcée par Benoît XVI lors de la célébration de la Messe en la Solennité des saints apôtres Pierre et Paul. Avant la célébration Eucharistique, le Pape a remis le Pallium à 46 archevêques dont 4 du Canada: Mgr Luc Cyr de l’Archidiocèse de Sherbrooke; Mgr Christian Lépine de l’Archidiocèse de Montréal; Mgr Paul-André Durocher de l’Archidiocèse de Gatineau ainsi que Mgr Valéry Vienneau de l’Archidiocèse de Moncton. Félicitation à ces évêques métropolitains!
« Messieurs les Cardinaux,
Vénérés Frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,Chers frères et sœurs,
Nous sommes réunis autour de l’autel pour célébrer solennellement les saints Pierre et Paul, Patrons principaux de l’Église de Rome. Sont présents, et viennent de recevoir le Pallium, les Archevêques Métropolitains nommés durant l’année dernière, auxquels va mon salut spécial et affectueux. Est présente aussi, envoyée par Sa Sainteté Bartholomée Ier, une éminente Délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, que j’accueille avec reconnaissance fraternelle et cordiale. Dans un esprit œcuménique, je suis heureux de saluer et de remercierThe Choir of Westminster Abbey, qui anime la Liturgie avec la Cappella Sistina. Je salue également Messieurs les Ambassadeurs et les Autorités civiles : je vous remercie tous pour votre présence et votre prière.
Devant la Basilique de saint Pierre, comme chacun le sait, sont dressées deux imposantes statues des Apôtres Pierre et Paul, facilement reconnaissables par leurs attributs : les clefs dans la main de Pierre et l’épée entre celles de Paul. Sur le portail majeur de la Basilique de saint Paul hors les murs sont aussi représentées ensemble des scènes de la vie et du martyre de ces deux colonnes de l’Église. Depuis toujours, la tradition chrétienne considère saint Pierre et saint Paul comme inséparables : en effet, ensemble, ils représentent tout l’Évangile du Christ. Ensuite, leur lien comme frères dans la foi a acquis un sens particulier à Rome. En effet, la communauté chrétienne de cette Ville les considère comme une espèce de contre-autel des mythiques Romulus et Remus, la fratrie à laquelle on faisait remonter la fondation de Rome. On pourrait penser aussi à un autre parallélisme ‘oppositif’, toujours sur le thème de la fraternité : alors que la première fratrie biblique nous montre l’effet du péché, pour lequel Caïn tue Abel, Pierre et Paul, bien qu’humainement très différents l’un de l’autre, et malgré les conflits qui n’ont pas manqué dans leur rapport, ont réalisé une manière nouvelle d’être frères, vécue selon l’Évangile, une manière authentique rendue possible par la grâce de l’Évangile du Christ opérant en eux. Seule la sequela du Christ conduit à la nouvelle fraternité : voici le premier message fondamental que la solennité d’aujourd’hui livre à chacun de nous, et dont l’importance se reflète aussi sur la recherche de cette pleine communion, à laquelle aspirent le Patriarcat œcuménique et l’Évêque de Rome, ainsi que tous les chrétiens.