Il y a un an aujourd’hui, les évêques du Canada avec tous les fidèles de ce grand pays vous voyaient apparaître pour la première fois au balcon de la Basilique St-Pierre-de-Rome. La simplicité de votre manière et de vos paroles, l’humilité avec laquelle vous nous invitiez à prier pour vous et votre sourire chaleureux nous ont rapidement conquis. Dans les jours suivants, nous avons appris à vous connaître. Déjà, nous entendions certains mots-clés: miséricorde, pauvreté, périphérie, joie, rencontre… Jésus. Déjà, nous étions témoins de choix qui donnaient vie à ces mots: résidence avec vos collaborateurs, lavement des pieds des jeunes à la prison, visite des réfugiés à Lampedusa. En quelques mois, votre élection était devenue pour nous symbole d’un nouveau kairos dans l’Église, un moment décisif de renouvellement et d’engagement.
Aujourd’hui, nous voulons nous unir à vous dans une prière d’action de grâces pour l’œuvre de Dieu en vous et à travers vous. Nous prions que le Seigneur continue à vous assurer sagesse et force dans les grands projets que vous vous êtes donnés: synodes de la famille, année de la vie consacrée, réforme de la Curie, transparence administrative et économique, ouverture au monde, en particulier les victimes de guerre, d’abus et de pauvreté. Nous ressentons qu’à travers vous Dieu nous adresse une invitation pressante. Qu’il nous donne la grâce d’y répondre généreusement en nous engageant dans la conversion pastorale et missionnaire que vous proclamez sans cesse. Ainsi l’Église entière réalisera de plus en plus sa mission d’être, au cœur du monde et pour le monde, le sacrement universel du salut.
Soyez donc assuré de notre unité dans la foi, de notre solidarité dans la mission et de notre appui constant pour la nouvelle évangélisation. J’implore votre bénédiction paternelle pour mes frères évêques du Canada; pour les prêtres, les diacres et les agentes et agents de pastorale qui travaillent avec nous à la vigne du Seigneur; pour les personnes consacrées et tous les fidèles du Christ qui, au Canada, cherchent à vivre la vie trinitaire en Jésus Christ et transformer avec lui notre histoire; et enfin pour tous les habitants de notre pays afin qu’ensemble nous puissions bâtir ce monde plus fraternel et plus beau dont vous êtes devenu le héraut.
Dans la joie de l’Évangile, votre frère dans l’épiscopat,
+Paul-André Durocher
Archevêque de Gatineau
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada
Lettre au Saint Père de Mgr Durocher
L’écoute obéissante de Dieu et de Jésus
Genèse 12,1-4a
2 Timothée 1,8b-10
Matthieu 17,1-9
Abraham, notre père dans la foi
Abraham était un homme investi d’une mission et nous pourrions fort bien voir en lui le missionnaire par excellence. Il est vénéré par les fidèles de trois grandes religions : le christianisme, le judaïsme et l’islam. Le nom du fondateur de la nation d’Israël est mentionné 308 fois dans l’Ancien et le Nouveau Testament. La vie de cet homme a changé le cours de l’histoire. Dans la première lecture d’aujourd’hui, Genèse 12, 1-4a, la parole de Dieu à Abram commence par un ordre : « Quitte ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père. » Dieu ordonne à Abram de couper les liens avec son pays, avec le clan auquel il appartient et même avec sa famille immédiate, la maison de son père [v.1]. Dieu appelle Abram à une loyauté et à un engagement qui dépassent même ses liens familiaux, les relations les plus importantes qui soient dans le monde ancien. Mais son commandement s’accompagne d’une grande promesse. Dieu promet à Abram « le pays que je te montrerai ». Puis Dieu promet de faire de la descendance d’Abram une grande nation, ce qui suppose une longue lignée de descendants. Et troisièmement, Dieu promet de « bénir » Abram. La bénédiction comprend la fécondité, la vie, la réussite, le bien-être et une bonne réputation.
Nous apprenons de cette première lecture, comme d’ailleurs de toute l’histoire d’Abraham, que les élus de Dieu ne vivent pas dans la solitude. Ils sont appelés à une mission bien plus vaste que le seul souci de leur propre préservation. Jamais ils ne sont autorisés à s’approprier de manière exclusive la sollicitude de Dieu. Dieu reste engagé envers toute la création et envers toute l’humanité. De son vivant, Abraham incarne la bénédiction et le secours aux autres nations : par l’aide qu’il apporte à son neveu Lot, par son intercession audacieuse en faveur des villes de Sodome et de Gomorrhe [Genèse 18,22-33] et par l’alliance qu’il conclut avec le roi Abimélek [Genèse 21,22-34].
N’oublions pas non plus le contexte de l’épisode d’aujourd’hui. Dans cette bénédiction, Dieu promet à Abram de « rendre grand son nom ». Remarquons que les constructeurs de la tour de Babel en Genèse 11, 1-9 avaient lancé leur projet pour travailler à leur renommée [v. 4]. Leur stratégie égoïste et ambitieuse a sombré dans la confusion et provoqué leur dispersion. Mais Dieu promet à Abram de lui donner un grand nom si bien, dit-il, que « tu deviendras une bénédiction » [v. 3]. Les amis d’Abraham seront bénis, et ses ennemis frappés de malédiction. [Read more…]
Le pape François a initié les exercices spirituels
Le Pape et les membres de la Curie se sont rendus, en bus, pour la première fois hors du Vatican pour les exercices spirituels de Carême. A compter de ce dimanche 9 mars jusqu’au vendredi 14 mars prochain, ils se trouvent dans la petite ville d’Ariccia, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Rome, non loin de la résidence d’été des papes de Castel Gandolfo.
Les exercices se déroulent à la Maison du Divin Maître qui est tenue par les pères Pauliniens. Situé au milieu des bois et dominant le lac d’Albano, ce lieu a été choisi par le Pape lui-même, car il est propice au silence et à la prière, loin des lieux de travail habituel, afin de favoriser le recueillement.
Une chambre sur le modèle d’une cellule de couvent
Un bureau, une petite armoire encastrée dans un mur blanc, un lit simple en bois recouvert d’un couvre-lit bleu et un crucifix le surplombant. Voilà le décor sobre et recentré sur l’essentiel de la chambre qui accueille le Pape.
Avec un mobilier datant de l’inauguration de la Maison en 1959, les 128 chambres simples toutes plus ou moins les mêmes, faites sur le modèle des cellules de couvent, sans télévision mais avec, toutefois, le téléphone et un accès à internet.
La Maison du Divin Maître n’a pas reçu d’hôte ces deux dernières semaines pour se préparer à la venue du Pape et de ses collaborateurs, préfets, présidents et secrétaires de dicastères. Cardinaux et évêques devront payer leur séjour. La pension complète est de 50 à 55 euros par jour. [Read more…]
Mercredi des Cendres : le Pape invite à ouvrir les cœurs à la conversion
L’Église catholique entame ce mercredi, premier jour de Carême, l’un des moments forts de l’année liturgique, pour 40 jours de recueillement. Ce temps de conversion repose sur la prière, la pénitence et le partage.
Le Pape François, comme le veut la tradition, a célébré ce mercredi la messe du mercredi des Cendres depuis la basilique Sainte-Sabine sur la colline de l’Aventin, à Rome. Juste auparavant, il avait présidé, entouré des cardinaux, des évêques, des moines bénédictins et des pères dominicains, la procession pénitentielle au chant des litanies depuis l’église bénédictine Saint-Anselme, située à quelques pas de Sainte Sabine.
Dans son homélie, le Saint-Père a rappelé quel est le sens du Carême, en invitant à une ouverture des cœurs et non seulement de l’apparence. Pour François « la conversion ne se réduit pas à des formes extérieures, à de vagues propositions, mais doit transformer l’existence entière à partir du centre de la personne, de la conscience.»
Nous ne sommes pas Dieu
Le Pape le précise : « Nous vivons dans un monde toujours plus artificiel, dans une culture du faire, de l’utile, dans laquelle nous excluons Dieu de notre horizon. Le Carême nous appelle à nous souvenir que nous sommes de simples créatures, que nous ne sommes pas Dieu, a souligné François qui n’a alors pas hésité à sortir de son texte pour déclarer avec fermeté:
Quand je vois quelques luttes de pouvoir dans mon petit environnement quotidien, je me dis que ces personnes jouent à vouloir être Dieu alors qu’elles ne le sont pas! » [Read more…]
Le Carême, chemin de conversion et de redécouverte de notre Baptême
C’est sous un beau soleil que le Pape a tenu ce mercredi son audience générale place Saint-Pierre. En ce premier jour de Carême, le Saint-Père a rappelé le sens de cette montée vers Pâques, « un temps fort, a-t-il souligné, qui peut favoriser en chacun de nous le changement et la conversion, pour sortir des habitudes et de l’accoutumance paresseuse au mal qui nous piège »
« La conscience des merveilles que le Seigneur a opéré pour notre salut prépare notre esprit et notre cœur à une attitude de gratitude envers Dieu, pour tout ce qu’Il nous a donné, ce qu’il a accompli pour son peuple et pour l’humanité tout entière. C’est de là que part la conversion », a rappelé le Pape, qui est la réponse reconnaissante au superbe mystère de l’amour de Dieu »
Ne pas s’habituer aux comportements non chrétiens
Outre la conversion, la période de Carême nous adresse une autre invitation, celle de vivre notre Baptême de manière plus engagée, a poursuivi François. Ceci implique de ne pas s’habituer aux situations de dégradation et de misère que nous rencontrons, dans nos villes et dans nos pays. Il y a le risque, a averti le Pape, d’accepter certains comportements, de ne plus s’étonner de la triste réalité qui parfois nous entoure. Et de dénoncer la violence à laquelle nous nous sommes habitués, « celle de ne plus s’étonner de voir des gens dormir dans la rue, de voir que les réfugiés recherchent dignité et liberté. Nous nous habituons aussi à vivre dans une société qui prétend évacuer Dieu, dans laquelle les parents n’apprennent plus à leurs enfants à prier ni à faire le signe de croix. Cette accoutumance aux comportements non chrétiens et confortables nous anesthésie le cœur ! » a-t-il lancé à la foule. [Read more…]
Ne pas condamner ceux qui font l’expérience de l’échec de leur propre amour
Derrière la casuistique, il y a toujours un piège dressé contre nous et contre Dieu. C’est ce qu’a affirmé ce vendredi matin le Pape François lors de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Le Pape, en commentant l’Évangile du jour, s’est arrêté sur la beauté du mariage et a prévenu qu’il faut accompagner et non pas condamner ceux qui connaissent l’échec de leur propre amour. Il a répété que le Christ est l’époux de l’Église et que donc, on ne peut pas comprendre l’un sans l’autre.
Les docteurs de la loi cherchent à piéger Jésus pour « lui enlever l’autorité morale ». Le Pape François a pris appui sur l’Évangile du jour pour offrir une catéchèse sur la beauté du mariage. Les pharisiens, a-t-il observé, se présentent chez Jésus avec le problème du divorce. Leur style, a-t-il relevé, est toujours le même : « La casuistique ». Est-ce licite ou pas ? »
Derrière la casuistique se trouve toujours un piège
« C’est toujours une petite affaire. Et c’est le piège : derrière la casuistique, derrière la pensée casuistique, il y a toujours un piège. Toujours ! Contre les gens, contre nous et contre Dieu, toujours ! Mais est-ce licite de faire ceci ? Répudier sa propre femme ? Et Jésus répondit, en leur demandant ce que disait la loi et en expliquant pourquoi Moise a établi cette loi ainsi. La référence au Seigneur est tellement belle : ‘depuis le début de la création, Dieu les fit homme et femme, pour cela, l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme et ils deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne seront plus deux mais une seule chair ‘ ». [Read more…]
Saint Romain
A la découverte des Saints et Saintes…
Nous fêtons aujourd’hui, 28 février, Saint Romain.
Romain est né vers la fin du IVème siècle en France dans la région lyonnaise. À 35 ans, il quitte sa région natale pour effectuer une retraite dans un monastère de Lyon. C’est au terme de cette retraite qu’il décide de quitter le monde et de vivre en ermite. Il s’installe alors dans un lieu dénommé Condat dans les forêts du Jura. Il passe ainsi plusieurs années dans la solitude vivant de prière, de silence et du labeur de ses mains. Mais le dessein de Dieu est tout autre, la vocation de Romain est de fonder des monastères.
L’ermite est bientôt rejoint par de nombreux disciples et notamment son frère Lupicin, qui vient de perdre son épouse. De caractères très différents mais complémentaires, les deux frères fondent deux monastères à douze kilomètres l’un de l’autre. Celui de Saint-Claude à Condat et celui de Saint-Lupicin à Laucone. Dans l’administration conjointe des deux communautés, Romain se montre doux et tolérant, tandis que Lupicin est sévère et décidé.
Deux tempéraments complémentaires pour la gloire de Dieu ! Lorsque la discipline est trop rigide, Romain apporte douceur et conciliation ; lorsque les moines se relâchent, Lupicin prend la relève et remet discipline et rigueur dans la vie monastique.
La réputation de saint Romain se répand à travers la région et attire toujours plus de disciples. Les deux frères sont alors obligés de bâtir d’autres monastères, dans les Vosges et jusqu’en Germanie. Ils fondent aussi pour leur sœur l’abbaye de La Baume dont elle deviendra l’abbesse.
Après avoir accompli plusieurs guérisons miraculeuses, saint Romain meurt le 28 février 460.