L’expérience personnelle d’un Père synodal
L’expérience personnelle d’un père du Synode
Par Révérend John Corriveau, OFM Cap.
Évêque de Nelson, Colombie-Britannique
Entre 1994 et 2012, j’ai eu le privilège de participer à cinq Assemblées du Synode des évêques. Ces cinq Synodes ont représenté une grande variété de défis pour l’Église : Le rôle de la vie consacrée dans l’Église et le monde (1994), l’Assemblée spéciale pour l’Amérique (1997), l’Assemblée spéciale pour l’Océanie (1998), L’Eucharistie, Source et Sommet de la vie et de la mission de l’Église (2005) et le Synode sur la Nouvelle Évangélisation et la transmission de la foi (2012).
Le Synode de 1994 a été inauguré par le pape Paul VI pour donner une expression concrète à la nature collégiale de la gouvernance dans l’Église. Ce fut certainement mon expérience. Pour quatre de ces cinq synodes, je n’étais pas encore évêque. Ce qui signifie que j’étais perché tout en haut de la Salle du Synode d’où je pouvais voir tous les délégués réunis en provenance des quatre coins du monde, le vrai visage de notre humanité. Ce fut une grâce pour moi que de faire l’expérience de la diversité et de l’unité palpable comme il est dit dans les Actes des apôtres : « tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. » (Acts 2,11). Le pape Paul VI voyait aussi dans le Synode l’instrument privilégié pour continuer l’esprit réformateur du Concile Vatican II. En effet, Vatican II avait mis en branle la plus profonde reconsidération de l’identité de l’Église depuis le Concile de Trente : « l’Église universelle apparaît comme un « peuple qui tire son unité de l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit Saint » (LG, 4). La théologie de communion est le fil conducteur de tous les Synodes. Pour moi, le Synode manifeste son fondement trinitaire par la communion de l’Église en soulignant le fait que la communion n’est pas simplement une conséquence sociologique de la Foi mais un élément constitutif de la Foi elle-même. Être Église signifie être immergé dans cette dynamique qu’est la relation toujours créative de l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. [Read more…]
Audience générale : l’absence du père, mal des sociétés occidentales
Lors de l’audience générale de ce mercredi matin, le Pape a continué sa catéchèse sur le thème de la famille, en évoquant la figure du père. « Ce mot nous est cher, parce que c’est ce nom que Jésus nous a enseigné pour appeler Dieu, prenant alors une nouvelle profondeur. C’est un mot connu de tous. Il indique une relation fondamentale » a souligné le Pape.
François est ensuite parti du constat qu’aujourd’hui, « on en arrive à affirmer que nous sommes dans une « société sans père ». En d’autres termes, en particulier dans la culture occidentale, la figure du père serait symboliquement absente, perdue, refoulée ». Si dans un premier temps, cette évolution a d’abord été vécue « comme une libération du père-chef de famille, du père comme représentant de la loi imposée de l’extérieur, du père comme censeur du bonheur des enfants et obstacle à l’émancipation et l’autonomie des jeunes », le Pape déplore que nous soyons passés d’un extrême à l’autre, d’une présence envahissante menant dans certains cas à un « abus de pouvoir », à une « fuite » du père.
Le danger de la relation « au pair »
« Les pères sont parfois tellement concentrés sur eux-mêmes et sur leur relation individuelle, qu’ils en viennent à oublier même leur famille » s’inquiète François, quelquefois, il semble que les pères ne savent pas bien quelle est la place à tenir dans la famille et comment éduquer les enfants. Et alors, dans le doute, ils s’abstiennent, se retirent et négligent leurs responsabilités, parfois en se réfugiant dans une improbable relation « au pair » avec les enfants ». [Read more…]
Message du Pape pour le Carême : « Tenez ferme ! »
« Tenez ferme » : c’est le titre du message du Pape François pour le Carême 2015 qui a été rendu public ce mardi matin en salle de presse du Saint-Siège. Le message a été présenté par Mgr Giampietro Dal Toso, le secrétaire du Conseil pontifical Cor Unum et par Michel Roy, le secrétaire général de Caritas Internationalis. Dans ce texte écrit le 4 octobre 2014 en la fête de Saint François d’Assise, le Pape revient sur un thème qui lui est cher et qu’il ne manque pas de rappeler : la mondialisation de l’indifférence. Parce que « le monde tend à s’enfermer sur lui-même (…), le peuple de Dieu a besoin de renouveau ». Le Carême apparaît alors comme une occasion pour se rappeler de ceux qui souffrent.
« Chers frères et sœurs,
Le Carême est un temps de renouveau pour l’Église, pour les communautés et pour chaque fidèle. Mais c’est surtout un « temps de grâce » (2 Co 6,2). Dieu ne nous demande rien qu’il ne nous ait donné auparavant : « Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier » (1 Jn4, 19). Il n’est pas indifférent à nous. Il porte chacun de nous dans son cœur, il nous connaît par notre nom, il prend soin de nous et il nous cherche quand nous l’abandonnons. Chacun de nous l’intéresse ; son amour l’empêche d’être indifférent à ce qui nous arrive. Mais il arrive que, quand nous allons bien et nous prenons nos aises, nous oublions sûrement de penser aux autres (ce que Dieu le Père ne fait jamais), nous ne nous intéressons plus à leurs problèmes, à leurs souffrances et aux injustices qu’ils subissent… alors notre cœur tombe dans l’indifférence : alors que je vais relativement bien et que tout me réussit, j’oublie ceux qui ne vont pas bien. Cette attitude égoïste, d’indifférence, a pris aujourd’hui une dimension mondiale, au point que nous pouvons parler d’une mondialisation de l’indifférence. Il s’agit d’un malaise que, comme chrétiens, nous devons affronter.
Quand le peuple de Dieu se convertit à son amour, il trouve les réponses à ces questions que l’histoire lui pose continuellement. Un des défis les plus urgents sur lesquels je veux m’arrêter dans ce message, est celui de la mondialisation de l’indifférence. L’indifférence envers son prochain et envers Dieu est une tentation réelle même pour nous, chrétiens. C’est pour cela que nous avons besoin d’entendre, lors de chaque Carême, le cri des prophètes qui haussent la voix et qui nous réveillent. Dieu n’est pas indifférent au monde, mais il l’aime jusqu’à donner son Fils pour le salut de tout homme. À travers l’incarnation, la vie terrestre, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et l’homme, entre le ciel et la terre, s’est définitivement ouverte. Et l’Église est comme la main qui maintient ouverte cette porte grâce à la proclamation de la Parole, à la célébration des sacrements, au témoignage de la foi qui devient agissante dans l’amour (cf. Ga5,6). Toutefois, le monde tend à s’enfermer sur lui-même et à fermer cette porte par laquelle Dieu entre dans le monde et le monde en lui. Ainsi, la main, qui est l’Église, ne doit jamais être surprise si elle est repoussée, écrasée et blessée. C’est pourquoi, le peuple de Dieu a besoin de renouveau, pour ne pas devenir indifférent et se renfermer sur lui-même. Je voudrais vous proposer trois pistes à méditer pour ce renouveau. [Read more…]
Messe pour les vocations sacerdotales de l’Archidiocèse de Montréal
En EXCLUSIVITÉ à Sel et Lumière, voyez la télé diffusion de la Messe pour les vocations sacerdotales de l’Archidiocèse de Montréal le 30 janvier prochain à 20h30. Cette Messe célébrée à la magnifique chapelle du Grand Séminaire de Montréal sera présidée par S.E. Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal. L’animation de cette Messe est confiée aux soins de la Mission Notre-Dame-de-Guadalupe, principale intervenante avec d’autres communautés de diverses ethnies présentes du diocèse. Cette Messe aux couleurs latino-américaines sera disponible en direct sur la chaîne web de Sel et Lumière dès 19h15. Un rendez-vous à ne pas manquer.
Annoncer la Parole de Dieu avec autorité
Réflexion biblique pour le 4e dimanche du temps ordinaire B
Au début du récit de Marc à propos du Fils de Dieu, nous lisons le récit de vocation des premiers disciples (Marc 1, 16-20) et la confrontation avec le mal (Marc 1, 21-28). Ces appels, influencés par ceux, impérieux, des prophètes (Isaïe 6, 1-13; Jérémie 1, 14-19), sont des modèles d’attitude de disciple. Jésus n’est pas un prophète solitaire, mais un prophète qui appelle des compagnons à « être avec lui ». Il entre dans la vie de quatre personnes engagées dans leurs occupations ordinaires, il leur dit simplement : « Suis-moi », et immédiatement, elles laissent tout pour le suivre.
Le récit de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm inaugure les premiers jours de son ministère, fait d’exorcismes et de guérisons. L’histoire reflète la pensée juive contemporaine qui soutenait que la venue du Royaume de Dieu marquerait la défaite du mal, personnifié dans un déploiement de démons et d’esprits impurs. La parole de Jésus est si puissante que les gens abandonnent leurs occupations et le suivent, et même les puissances démoniaques sont impuissantes devant sa parole. Jésus somme les gens de changer leur cœur, de jeter un nouveau regard sur leurs vies et de faire confiance à la bonne nouvelle. Ceci n’est pas seulement une histoire du passé, mais une histoire qui continue de parler puissamment et prophétiquement aux gens d’aujourd’hui.
En ce quatrième dimanche du temps ordinaire, la première lecture (Deutéronome 18, 15-20) et l’évangile (Marc 1, 21-28) soulève tous deux la question de l’autorité de ceux qui annonce la Parole de Dieu. Les prophètes authentiques enseignaient avec autorité parce que Dieu mettait ses propres mots dans leurs bouches. Dans la première lecture, Moïse dit au peuple que Dieu enverra un prophète issu de la lignée des Israélites. Dieu ordonne à tous d’écouter ce prophète, que nous reconnaissons comme étant Jésus. [Read more…]
Homélie du Saint-Père lors des Vêpres pour la fête de saint Paul Apôtre
En la fête de la conversion de St Paul, le Pape François a présidé les vêpres solennelles en la basilique romaine de St Paul-hors-les-murs, vêpres qui marquent la fin de la semaine de prières pour l’unité des chrétiens.
Comme chaque année, des représentants d’autres confessions chrétiennes ont été invités à se joindre à la célébration. Parmi eux : l’archevêque orthodoxe d’Italie et Malte, Gennadios Zervos, exarque pour le sud de l’Europe ; le directeur du Centre anglican de Rome, David Moxon, qui représente l’archevêque de Canterbury auprès du Saint-Siège, que le Pape a salués personnellement à la fin de son homélie.
Ci-dessous l’homélie du Pape en intégralité:
En voyage de la Judée vers la Galilée, Jésus traverse la Samarie. Il n’a pas de difficulté à rencontrer les Samaritains jugés hérétiques, schismatiques, séparés des juifs. Son attitude nous ditque la confrontation avec celui qui est différent de nous peut nous faire grandir.
Jésus, fatigué par le voyage, n’hésite pas à demander à boire à la femme samaritaine. Cependant, sa soif va bien au-delà de la soif physique: elle est aussi soif de rencontre, désir d’ouvrir un dialogue avec cette femme, en lui offrant aussi la possibilité d’un chemin de conversion intérieure. Jésus est patient, il respecte la personne qui est devant lui, il se révèle à elle progressivement. Son exemple encourage à chercher une confrontation sereine avec l’autre. [Read more…]
Message du pape François pour la 49ème Journée mondiale des Communications Sociales
Conseil Pontifical pour les Communications Sociales
49ème JOURNÉE MONDIALE DES COMMUNICATIONS SOCIALES
Communiquer la famille: milieu privilégié de la rencontre dans la gratuité de l’amour
Message du Saint Père
Le thème de la famille se trouve au Centre d’une réflexion ecclésiale approfondie et d’un processus synodal qui comporte deux synodes, un extraordinaire – qui vient d’être célébré – et un synode ordinaire, convoqué pour octobre prochain. Dans ce contexte, il m’a semblé opportun que la famille soit le point de référence du thème de la prochaine Journée mondiale des communications sociales. La famille est du reste, le premier lieu où l’on apprend à communiquer. Retourner à ce moment originel peut nous aider autant à rendre la communication plus authentique et plus humaine qu’à considérer la famille d’un nouveau point de vue.
Nous pouvons nous laisser inspirer par l’icône évangélique de la visitation de Marie à Elisabeth (Lc 1, 39-56). « Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : “Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni” » (v. 41-42).
Tout d’abord, cet épisode nous montre la communication comme un dialogue qui se noue avec le langage du corps. En effet, la première réponse à la salutation de Marie, c’est l’enfant qui la donne en tressaillant de joie dans le sein d’Élisabeth. Exulter pour la joie de la rencontre est en quelque sorte l’archétype et le symbole de toute autre communication que nous apprenons bien avant de venir au monde. Le sein qui nous accueille est la première “école” de communication, faite d’écoute et de contact corporel, où nous commençons à nous familiariser avec le monde extérieur dans un environnement protégé et au rythme rassurant des battements du cœur de la maman. Cette rencontre entre deux êtres aussi intimes et encore aussi étrangers l’un à l’autre, une rencontre pleine de promesses, est notre première expérience de communication. Et c’est une expérience qui nous unit tous, parce que chacun de nous est né d’une mère. [Read more…]
Audience générale du mercredi 21 janvier 2015
Pape François : « On ne peut faire la guerre au nom de Dieu. »
Le Pape l’a encore rappelé à l’audience de ce mercredi, « on ne peut faire la guerre au nom de Dieu. » Au cours de la catéchèse de la matinée de ce mercredi, le Saint Père François a notamment invité les pèlerins présents dans la salle Paul VI, à prier pour les victimes des violences au Niger, pays dévasté la semaine dernière par des manifestations violentes envers les chrétiens et les églises.
« Je vous invite, a-t-il souligné, à prier pour les victimes de ces derniers jours au Niger. Les chrétiens, les enfants et les Eglises ont subi dans cette région, plusieurs actes de brutalité ». Demandons au Seigneur, le don de la réconciliation et de la paix, afin que plus jamais le sentiment religieux ne devienne une occasion de violence, de souffrance et de destruction. Comme il l’avait déjà affirmé aux journalistes à bord de l’avion vol qui l’emmenait de Colombo à Manille, le Pape a rappelé qu’« on ne peut pas faire la guerre au nom de Dieu ». François a aussi souhaité le rétablissement le plus tôt possible « d’un climat de paix et de respect réciproque pour le bien de tous ».
La Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples de son côté, a aussi adressé un message de réconfort à l’Eglise du Niger. Dans son message, Mgr Savio Hon Tai-Fai, Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, affirme notamment suivre avec attention la situation vécue la semaine dernière par les chrétiens du Niger, et qui a causé « d’immenses pertes » et une grande désolation au sein de toute la population du pays. La Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples tient également à exprimer « sa proximité spirituelle, sa communion et sa solidarité ». [Read more…]