Dans la région de Phnom Penh, surnommé jadis la perle de l’Asie, nous avons découvert un autre trésor. C’est une communauté Kmer pour le moins hospitalière. Dans ce pays tout le monde semble se connaître, et une conversation avec un illustre inconnu sur la route est toujours chaleureuse dès les premiers instants. Habitués à rouler des heures à travers d’infinies campagnes, le pays tout entier leur est familier. Dans la région de Takeo où nous nous sommes plus particulièrement arrêtés, nous avons rencontré une communauté vivante et joyeuse, touchée pourtant par les blessures de la vie que sont la pauvreté et la maladie. Des jeunes enfants paralysés aux parents atteints du Sida, en passant par les étudiants pauvres et les volontaires engagés, tous nous ont marqués. Par leur sourire d’abord, à la fois gêné et spontané, qui malgré certaines peines que l’on pourrait imaginer, expriment apparemment une véritable joie de vivre. Eux à qui la vie n’a pas donné les premières chances, savent lui sourire sans rancune.
Par des initiatives aussi audacieuses que fécondes, comme le Village de la Paix, le vicaire apostolique de Phnom Penh, Mgr olivier Schmitthaeusler, souhaite donner aux Kmers les moyens de se prendre en charge, de se soigner et de s’éduquer par eux-mêmes. En donnant ainsi les clés de l’intégration à ceux qui sont marginalisés, l’évêque continue donner de l’espoir à ceux qui n’avaient plus rien. Et pour manifester leur reconnaissance à son égard, des familles Kmers donnent même le prénom de l’évêque à leurs bébés nouveaux nés.
Nous aussi nous voulons remercier Mgr Schmitthaeusler, pour son accueil et sa sympathie. Nous désirons également dire notre gratitude à nos amis et accompagnateurs, Bora Ngoun, et le professeur Shoan dont la disponibilité et l’entrain ont largement contribué à la réussite de notre tournage. Avant de quitter ce beau pays aux rizières dorées et au soleil brûlant, nous pouvons dire que ces rencontres avec le peuple Kmer furent un témoignage édifiant, qui restera pour nous le plus beau visage que nous garderons du Cambodge.
Charles Le Bourgeois et Alexandre Saint Martin